Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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lundi 2 décembre 2024

C'EST DU CŒUR DE L'HOMME QUE PROCÈDENT LE BON ET LE MAUVAIS …

 Dans le coeur se trouve la volonté, dans le coeur se trouve l'amour, dans le cœur se trouve l'esprit - dans le cœur se trouve l'image de la Très-Sainte Trinité divine. Le cœur est la demeure du Père, l'autel du Fils et le laboratoire du Saint-Esprit. Dieu réclame le cœur : « Fils, donne-moi ton coeur !»

    Ô mon frère, « plus que sur toute autre chose, veille sur ton cœur ! » Que les montagnes s'écroulent, que les mers s'assèchent, que les amis t'abandonnent, que la richesse te trahisse, que les vers dévorent ton corps, que le monde déverse sur toi toute sa dérision, toi, ne crains rien, veille seulement sur ton cœur, veille sur lui et rapproche-le tout contre le Seigneur, offre-le au Seigneur. Du cœur jaillit la vie — comment la vie se trouverait-elle dans le cœur si en lui ne demeure l'Esprit du Maître et la Source de vie — Dieu?

« L'homme bon, de son bon trésor tire de bonnes choses ; et l'homme mauvais, de son mauvais trésor en tire de mauvaises » (Mt 12, 35). Ce sont les paroles du Seigneur, qui remplit de Ses richesses le trésor de ton cœur.

Qu'est-ce que l'homme bon ? C'est le bon trésor du cœur. Qu'est-ce que l'homme mauvais ? C'est le mauvais trésor du cœur. Du cœur (de l'homme mauvais) « procèdent mauvais desseins, meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations » (15, 19) ; et du cœur bon « procèdent charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi » (Ga 5, 22-23). Ne vois-tu pas comme le cœur de l'homme est un immense dépôt? 

    Ô frère, Dieu l'Esprit Saint Lui-même peut habiter dans le cœur de l'homme, quand Il daigne le faire. Et non seulement Il le peut mais Il le veut aussi. Seulement Il attend que tu prépares ton cœur pour Lui, que tu en fasses un sanctuaire, car Dieu l'Esprit Saint demeure uniquement dans un sanctuaire. De même que le serpent garde sa tête, de même toi aussi garde ton cœur. Plus que toute autre chose, mon fils, veille sur ton cœur ! Car en lui entre et de lui sort la vie qui vient du Dieu vivant.

Prologue d'Ohrid

Saint Nicolas de Jitcha et d’Ochrid 



samedi 12 décembre 2020

D’OÙ VIENT LE MAL, conte de Léon Tolstoï


Un ermite vivait dans la forêt, sans avoir peur des bêtes fauves. L’ermite et les bêtes fauves conversaient ensemble et ils se comprenaient.

Un jour, l’ermite s’était étendu sous un arbre ; là s’étaient aussi réunis, pour passer la nuit, un corbeau, un pigeon, un cerf et un serpent. Ces animaux se mirent à disserter sur l’origine du mal dans le monde.

Le corbeau disait :

– C’est de la faim que vient le mal. Quand tu manges à ta faim, perché sur une branche et croassant, tout te semble riant, bon et joyeux ; mais reste seulement deux journées à jeun, et tu n’auras même plus le cœur de regarder la nature ; tu te sens agité, tu ne peux demeurer en place, tu n’as pas un moment de repos ; qu’un morceau de viande se présente à ta vue, c’est encore pis, tu te jettes dessus sans réfléchir. On a beau te donner des coups de bâton, te lancer des pierres ; chiens et loups ont beau te happer, tu ne lâches pas. Combien la faim en tue ainsi parmi nous ! Tout le mal vient de la faim.

Le pigeon disait :

– Et pour moi, ce n’est pas de la faim que vient le mal ; tout le mal vient de l’amour. Si nous vivions isolés, nous n’aurions pas tant à souffrir: tandis que nous vivons toujours par couples ; et tu aimes tant ta compagne, que tu n’as plus de repos, tu ne penses qu’à elle : A-t-elle mangé ? A-t-elle assez chaud ? Et quand elle s’éloigne un peu de son ami, alors tu te sens tout à fait perdu ; tu es hanté par la pensée qu’un autour l’a emportée, ou qu’elle a été prise par les hommes. Et tu te mets à sa recherche, et tu tombes toi-même dans la peine, soit dans les serres d’un autour, soit dans les mailles d’un filet. Et si ta compagne est perdue, tu ne manges plus, tu ne bois plus, tu ne fais plus que chercher et pleurer. Combien il en meurt ainsi parmi nous ! Tout le mal vient, non pas de la faim, mais de l’amour.

Le serpent disait :

– Non, le mal ne vient ni de la faim, ni de l’amour, mais de la méchanceté. Si nous vivions tranquilles, si nous ne nous cherchions pas noise, alors tout irait bien : tandis que, si une chose se fait contre ton gré, tu t’emportes, et tout t’offusque ; tu ne songes qu’à décharger ta colère sur quelqu’un ; et alors, comme affolé, tu ne fais que siffler et te tordre, et chercher à mordre quelqu’un. Et tu n’as plus de pitié pour personne ; tu mordrais père et mère ; tu te mangerais toi-même ; et ta fureur finit par te perdre. Tout le mal vient de la méchanceté.

Le cerf disait :

– Non, ce n’est ni de la méchanceté, ni de l’amour, ni de la faim que vient tout le mal, mais de la peur. Si on pouvait ne pas avoir peur, tout irait bien. Nos pieds sont légers à la course, et nous sommes vigoureux. D’un petit animal, nous pouvons nous défendre à coups d’andouillers ; un grand, nous pouvons la fuir : mais on ne peut pas ne pas avoir peur. Qu’une branche craque dans la forêt, qu’une feuille remue, et tu trembles tout à coup de frayeur ; ton cœur commence à battre, comme s’il allait sauter hors de ta poitrine ; et tu te mets à voler comme une flèche. D’autres fois, c’est un lièvre qui passe, un oiseau qui agite ses ailes, ou une brindille qui tombe ; tu te vois déjà poursuivi par une bête fauve, et c’est vers le danger que tu cours. Tantôt, pour éviter un chien, tu tombes sur un chasseur, tantôt, pris de peur, tu cours sans savoir où, tu fais un bond, et tu roules dans un précipice où tu trouves la mort. Tu ne dors que d’un œil, toujours sur le qui-vive, toujours épouvanté. Pas de paix ; tout le mal vient de la peur.

Alors l’ermite dit :

– Ce n’est ni de la faim, ni de l’amour, ni de la méchanceté, ni de la peur que viennent tous nos malheurs : c’est de notre propre nature que vient le mal ; car c’est elle qui engendre et la faim, et l’amour, et la méchanceté, et la peur.

Traduction E. Halpérine-Kaminsky et R. Jaubert.
Extrait du recueil À la recherche du Bonheur édité par la librairie Perrin et cie en 1916.

jeudi 5 mars 2020

"L'origine du mal c'est que les colonnes mêmes de l'Église ont manqué par leurs fondements…"

Extrait de l'Homélie X de 

St Jean Chrysostome, Archevêque de Constantinople

sur Éphésiens X

 « Soyez un seul corps et un seul esprit comme vous avez été appelés à une seule espérance dans votre vocation. » (IV, 4.)

 

"[…] Notre Église n'est pas faite de pierres ordinaires, mais d'or, d'argent, de pierres précieuses : et l'or y est disséminé partout. Mais ( ô larmes amères! ) la tyrannie de la vanité a consumé tout cela, comme une flamme dévorante, et rien n'a pu résister au fléau : nous restons là à regarder l'incendie, et nous ne sommes plus capables de l'éteindre. Et quand bien même nous l'éteignons pour un instant, au bout de deux ou trois jours, une étincelle sortie de la cendre ruine tout, sans excepter ce qui avait été épargné jusque-là. La même chose se retrouve dans l'exemple que nous avons choisi : car ces accidents sont fréquents dans les incendies. L'origine du mal c'est que les colonnes mêmes de l'Église ont manqué par leurs fondements: ainsi ceux qui soutenaient le toit, et avaient assuré jusque-là la solidité de tout l'édifice, sont devenus la proie des flammes. Dès lors le feu a pu étendre rapidement ses ravages sur le reste des parois. Dans les incendies de maisons, la flamme une fois maîtresse des poutres, est plus forte contre les pierres ; et une fois les piliers abattus, jetés par terre, ce n'est plus une affaire que d'avoir raison de tout l'édifice... Quand les appuis, les soutiens des parties supérieures succombent, le reste les suit aussitôt et spontanément

Il en est de même aujourd'hui pour l'Église : 

le feu est partout. 


Nous recherchons les distinctions humaines, nous brûlons pour la gloire, et nous n'entendons pas Job qui nous dit  Si, quand j'ai péché même involontairement, j'ai craint la multitude». (Job, XXXI, 34.) Voyez-vous cette âme vertueuse? Je n'ai pas rougi, nous dit Job, de déclarer devant la multitude mes péchés involontaires. Que s'il n'en rougissait pas, à plus forte raison devrions-nous faire comme lui. Car il est écrit : « Dis le premier tes iniquités, afin que tu sois justifié ». ( Isaïe, XLIII, 26.)
Terrible est désormais la violence du fléau, tout est bouleversé, anéanti. Nous avons abandonné le service de Dieu pour celui de la (493) gloire; nous ne pouvons plus réprimander nos subordonnés, atteints que nous sommes de la même maladie : nous-mêmes, nous avons besoin de remèdes, nous que Dieu a chargés de guérir les autres. Quel espoir de salut reste-t-il encore, quand les médecins eux-mêmes ont besoin des soins d'autrui ? Ce ne sont pas ici de vaines plaintes, ni des paroles en l'air: mon but est que nous tous, hommes, femmes, enfants, nous répandions de la cendre sur nos têtes, revêtions le cilice, jeûnions sans relâche, et que nous priions Dieu de nous tendre la main et d'éteindre l'incendie. Car nous en avons bien besoin de cette main puissante, de cette main miraculeuse. De notre côté, il faut que notre pénitence surpasse celle des Ninivites... « Encore trois jours et Ninive sera détruite ». (Jon. III, 4.) Terrible annonce, formidable menace ! Quelle attente que de se voir ensevelis au bout de trois jours sous les ruines de sa patrie, et enveloppés tous dans le même châtiment. Si la mort de deux enfants arrivant à la fois dans une maison paraît un malheur intolérable, si de tous les maux de Job aucun ne lui parut plus insupportable que cette chute d'un toit qui lui ravit d'un même coup tous ses enfants : que devait-ce être de se représenter, non pas une famille ni deux enfants, mais un peuple de cent vingt mille âmes écrasé sous les ruines de sa ville ? Vous comprenez l'horreur d'un tel désastre : il n'y a pas si longtemps que nous avons entendu, non les menaces d'un prophète (nous ne sommes pas dignes d'entendre une voix si sainte), mais d'autres menaces qui nous venaient du ciel avec un bruit plus retentissant que le son de la trompette.[…]" (source)


mercredi 27 novembre 2019

DIEU ET LE BARBIER


Un homme s'était rendu dans un salon de coiffure pour se faire couper les cheveux et tailler la barbe. Lorsque le coiffeur a commencé à travailler, ils ont entamé une bonne conversation et à parler de choses et d'autres. C'est ainsi qu'ils en vinrent incidemment à parler de Dieu, c'est alors que le coiffeur déclara :
« — Je ne crois pas que Dieu existe.
  — Ah bon et pourquoi dites-vous cela? a demandé le client.
  — Eh bien, il suffit de sortir dans la rue pour se rendre compte que Dieu n’existe pas. Dites-moi, si Dieu existait, y aurait-il tant de malades? Y aurait-il des enfants abandonnés? Si Dieu existait, il n'y aurait ni douleur ni souffrance. Je ne peux pas imaginer un Dieu d'amour qui permettrait toutes ces choses. »
Le client réfléchit un instant, mais ne répondit pas car il ne voulait pas lancer de discussion. Le coiffeur finit son travail et le client quitta le magasin. Juste après avoir quitté le salon de coiffure, le client vit un homme dans la rue avec de longs cheveux gras, embrouillés et une barbe hirsute. Il avait l'air sale et négligé. Le client s'en retourna et pénétra à nouveau dans le salon de coiffure. Il dit alors au coiffeur:
« — Vous savez quoi? Les barbiers n'existent pas.
   — Comment pouvez-vous dire ça? demanda le coiffeur surpris. Je suis ici, je suis coiffeur et je viens de travailler sur vous!
   — N'empêche ! s'exclama le client, les barbiers n’existent pas… parce que s’ils existaient, il n’y aurait plus de gens avec des cheveux longs et sales et une barbe en broussaille comme cet homme dehors.
 — Ah, mais tout de même les barbiers existent! Ça, c’est ce qui arrive quand les gens ne font pas appel à moi. "
— Exactement! répondit le client. C'est le but! Dieu existe aussi! C'est parce que les gens ne cherchent pas d’aide auprès de Dieu qu' il y a tant de souffrances dans le monde. »

dimanche 6 avril 2014

Le mal vient de notre lâcheté par St Jean Chrysostome SUR LE SCANDALE (5)

Ne cherchez plus d’où vient le mal, et ne demeurez pas dans le doute. 
Maintenant que vous en avez trouvé la cause dans votre négligence seule, appliquez-vous à l'éviter. Vous répondra-t-on que cela n’est pas en notre pouvoir ? alors, toutes les fois que vous verrez l’auteur d’un semblable propos courroucé contre son employé, indigné contre sa femme, s'emportant contre son fils, se plaignant amèrement du tort qu’on lui cause, dites-lui : Et vous nous souteniez qu’i1 ne dépendait pas de nous d’éviter le mal ? Si le mal ne dépend pas de nous, pourquoi accusez-vous le prochain? Poursuivez en ces termes : N’est-ce pas très volontairement que vous proférez ces injures et ces outrages? Si ce n’est pas volontairement, personne n’aura le droit de se fâcher contre vous mais, si vous le faites volontairement, il demeure que le mal vient de vous et de votre lâcheté. Car enfin, croyez-vous qu’i1 y ait des gens de bien? S’i1 n’y en a pas, pourquoi emploieriez-vous ce nom; pourquoi ces louanges qui sortent de votre bouche? S’il y a vraiment des gens de bien, il est manifeste qu’ils reprendront les méchants. Si personne n’est méchant volontairement et de lui-même, c‘est à tort que les bons reprendront les méchants, et dès lors ils deviendront méchants eux-mêmes; quelle injustice plus criante que d’accuser des innocents? Si, tout en reprenant les méchants, les bons demeurent bons, si les plus insensés voient même en cette conduite une preuve de leur vertu, la conséquence inévitable est que personne n’est jamais mauvais par nécessité.
— Après toutes ces considérations, demanderiez-vous encore d’où vient le mal?
De notre lâcheté, vous dirais-je une fois de plus, de notre négligence, de nos relations avec les méchants, de notre dédain à l'endroit de la vertu : voilà pourquoi il y a du mal, pourquoi il y a des gens qui en demandent l'origine. Vous ne trouverez pas de questiens de ce genre sur les lèvres des hommes qui font le bien, qui s’appliquent à vivre avec modestie et chasteté. Ce sont les hommes audacieux dans l'iniquité, qui, pour abriter leur coupable indifférence derrière de pareilles doctrines, ourdissent ces toiles d'araignée. A nous de les déchirer, non seulement par notre parole, mais surtout par nos œuvres.
Non, la nécessité n'influe en aucune manière sur nos actes. S’il en était autrement, le Christ n’aurait point dit ceci : "Malheur à l'homme par lequel vient le scandale". Jamais Il ne déclare malheureux que les hommes volontairement mauvais. Ne soyez pas étonné de cette expression : "par lequel" cela ne signifie pas que l'auteur du scandale soit l'instrument d’un autre, mais bien qu’il est la cause de tout.  c'est d'ailleurs l'usage de l'Écriture de donner ce sens à l'expression: "par lequel" Ainsi fait-elle dans ce passage : "J'ai possédé un homme par le Seigneur" indiquant de la sorte, non une cause secondaire, mais la cause principale. De même, dans ces textes : "L'interprétation de ces songes n'est-elle point faite par le Seigneur? (Ge. 11) "Il est fidèle, le Dieu par lequel vous avez été appelés à la société de son fils"(Cor. 1;9)

jeudi 3 avril 2014

Comprendre d'où vient le mal et l'exercice de la volonté par St Jean Chrysostome SUR LE SCANDALE (4)


D’où vient donc le mal, demanderez-vous ? 
— Interrogez-vous vous-même : il me suffit à moi de prouver qu’i1 ne vient ni de la nature, ni de Dieu.
— Alors, il vient du hasard ?
— C’est également inadmissible.
— Alors il n’a pas d'origine?
— Prenez garde, ô homme, éloignez-vous d’une telle folie, je veux dire d’un sentiment qui vous porterait à faire au mal et à Dieu le même honneur et l'honneur le plus élevé. Si le mal n'avait pas de principe, il serait invincible et immuable; l'anéantir, le déraciner du monde serait impossible; parce que ce qui est éternel, tout le le monde le comprend, ne saurait périr.

3. Si telle était la puissance du mal, comment expliquer le grand nombre d'hommes de bien qui existent encore?
Comment ces êtres d’origine récente se trouvent-ils plus forts que le mal qui n'a point d'origine?
— Mais, dira-t-on, Dieu détruira un jour le mal.
— Comment pourrait-il le détruire si le mal possède la même dignité, la même puissance, la même ancienneté, pour ainsi parler, que Dieu? O perversité du diable! quels désastres elle a commis. Quels blasphèmes elle a inspirés à l’homme contre Dieu! Comme elle a su colorer d’une apparence de piété une doctrine impie! Tout en voulant établir que Dieu n’était pas fauteur du mal, on a mis en avant une opinion détestable, à savoir, que le mal est éternel.
— Alors, comment l'expliquez-vous? me demandera-t-on.
— Par l'existence du vouloir et du non vouloir.
— Et comment expliquerez-vous ce vouloir et ce non-vouloir?
— Par nous-mêmes. C‘est comme si vous me demandiez :
D’où vient que tantôt l'on voit, tantôt l’on ne voit pas ?
Je vous répondrais : De ce que l’on ne ferme pas ou de ce que I’on ferme les yeux.
Vous insisteriez : D'où vient que l'on ferme les yeux ou qu’on ne les ferme pas?
Cela dépend de nous et de notre volonté, vous dirais-je encore; c'est comme si vous exigiez ensuite une autre raison. Le mal n’est autre chose que la désobéissance à Dieu.
— Où l’homme a-t-il appris cela?
— Était-il donc bien difficile de l’apprendre?
— Je ne prétends pas que cela fût difficile; mais comment l’homme a-t-il été amené à désobéir au Seigneur?
Par sa lâcheté. Lorsqu’il dépendait de lui de pencher du côté du bien ou du côté du mal, il a préféré ce dernier parti. Si, malgré ces explications, le doute et l'obscurité règnent encore dans votre esprit, je vous ferai une question nullement difficile et compliquée, une question claire et simple.

Avez-vous été mauvais précédemment ; avez-vous été bon?
Vous est-il arrivé de triompher un jour de quelque passion, puis d’être vaincu par elle?
Avez-vous tour à tour résisté et cédé à l’intempérance?
Avez-vous tour à tour résisté et cédé à la colère?
Après avoir dédaigné un pauvre, lui êtes-vous ensuite venu en aide?
Avez-vous été tantôt chaste, tantôt impudique?
D’où viennent ces alternatives? je vous le demande.
Si vous gardez le silence, je vous le dirai. C’est que d'abord vous avez été ferme et énergique; puis vous avez été faible et négligent. Je ne parlerai certes pas le langage de la philosophie à ces misérables perdus de vices et plongés dans le mai, à ces insensés que la passion possède et qui ne souffrent même pas qu'on leur parle de changement de vie : je m'adresserai de préférence à ceux qui tantôt se livrent au mal, tantôt pratiquent la vertu.
Vous vous êtes emparés un jour de biens qui ne vous appartenaient pas; un autre jour, émus de pitié, vous avez l'ait part aux indigents de vos propres biens. Comment s’est opéré ce changement? N’est-il pas évidemment l'effet de votre libre arbitre et de votre volonté? Incontestablement, et nul ne prétendra le contraire. Livrez-vous avec ardeur à la pratique de la vertu, je vous en conjure ; les questions de la nature de celles-ci vous deviendront inutiles. Nous n’avons qu'à le vouloir, et le mal pour nous ne sera plus qu’un nom. Ne cherchez plus d’où vient le mal, et ne demeurez pas dans le doute. (à suivre)

dimanche 30 mars 2014

SUR LE SCANDALE (3) : péché et libre-arbitre par St Jean Chrysostome


Mais, à peine avons-nous répondu à cette difficulté, qu’on en soulève une nouvelle : Pourquoi, nous demande-t-on, Dieu a-t-il fait l'homme ainsi ? Il ne l’a pas fait ainsi ; n’en croyez rien: autrement Il ne l’aurait pas châtié. (…)

Dès lors que nous reconnaissons dans la nature le principe des choses que nous n'imputons pas à faute, nous reconnaissons aussi, lorsque nous signalons quelque chose de fautif, que la faute naît de la volonté.

 Ne produisez donc pas de ces raisonnements sophistiqués, n'alléguez pas des paralogismes des arguments plus fragiles que des toiles d'araignée répondez plutôt à ce que je vais vous dire :
N’est-il pas vrai que Dieu a créé tous les hommes ? C’est une vérité manifeste de tout point. 
Pourquoi donc tous les hommes ne possèdent-ils pas le même degré de vertu ou de vice? 
Comment se fait-il que les uns soient honnêtes, probes, équitables, et que les autres soient méchants et pervers? 
Si la volonté n’exerce sur ce point aucune nuance, et si tout dépend de la nature, pourquoi ceux-ci pratiquent-ils le vice et ceux-là la vertu? 
Supposez que la nature nous ait faits mauvais, personne ne pourrait être bon; qu’elle nous ait faits tous bons, personne ne pourrait être mauvais. Tous les hommes n’ayant qu’une seule et même nature, ils devaient tous être ou ceci ou cela, ou tous bons, ou tous mauvais. 
Répondrait-on que la nature a fait que les uns soient bons, que les autres soient mauvais, encore que ce soit insoutenable au point de vue de la raison, les choses une foi réglées ainsi ne devraient plus changer; car l'inviolabilité est le caractère des lois naturelles. 
Réfléchissez-y, en effet : nous sommes tous en condition mortelle et passible; quelques efforts qu’il fasse, jamais un homme ne s’élèvera jusqu’à l'impassibilité. 
Or, nous voyons pourtant bien des hommes, de méchants devenir bons, de bons devenir méchants, par le zèle des uns et par la négligence des autres; preuve incontestable que ce n’est pas l'oeuvre  de la nature ; car, je le répète, les dons de la nature sont invariables, et pour les acquérir tout effort est inutile. 
De même que nous n'avons besoin d’aucun effort pour en arriver à voir et à entendre, nous ne devrions avoir besoin d’aucun effort pour acquérir la vertu, si elle était un don de la nature. 
Pourquoi, dans ce cas, la nature aurait-elle fait des méchants, quand il lui était facile de faire tous les hommes vertueux? Mais non, elle n’a pas fait les méchants. — D’où vient donc le mal, demanderez-vous ? (à suivre)

dimanche 3 novembre 2013

Nous ne pouvons pas blâmer Dieu pour l'existence du mal par saint Jean Damascène

"Les Saintes Ecritures désignent communément les choses que Dieu permet comme son action et son œuvre. Néanmoins, même quand il est dit que «Dieu crée le mal » (Isaïe 45:7 ), ou « Arrive-t-il un malheur dans une ville, Sans que l'Éternel en soit l'auteur?» ( Amos 3.6) , la Bible ne cherche pas à présenter Dieu comme la cause du mal. Le mot «mal» a deux significations. Parfois, il décrit ce qui est un mal en soi, c'est à dire tout ce qui s'oppose à la vertu et à la volonté de Dieu. D'autres fois, il se réfère aux mauvaises choses que nous percevons, comme la douleur, la tristesse et le malheur. Toutes ces choses semblent mauvaises car elles provoquent la douleur, mais en réalité, elles sont de bonnes choses. Pour les personnes qui en la compréhension, elles deviennent la source de repentance et de salut. Ce sont les «maux» que la Bible décrit comme ayant lieu par Dieu. Malgré cela, nous devons réaliser que nous sommes nous-mêmes la cause même de ces maux. Parce les maux involontaires [à savoir les peines] résultent de maux volontaires [à savoir les péchés] . Il ya un Dieu qui est la seule source du bien, et qui est dépourvu de tout mal. « Mais alors, demandent certaines personnes, d’où vient le mal ? puisqu’ il est impossible que le mal provienne du bien. » Le mal n'est rien d'autre que la privation du bien, et l’éloignement de l'état naturel vers un état anormal. Toutes les choses que Dieu a créées sont très bonnes, quand elles demeurent comme elles ont été créées. Cependant, quand elles s'éloignent volontairement de l'état naturel pour se diriger vers un état non-naturel, elles deviennent mauvaises. Dans leur état naturel, toute chose servait son Créateur et lui obéissait. Toutefois, lorsque l'une de ces créations fuit volontairement pour désobéir à son Créateur, elle crée le mal à l'intérieur d’elle-même. Parce que le mal n'est ni une entité ni un attribut de quelque substance que ce soit. Il s'agit plutôt d’un incident, c’est-à-dire un détournement volontaire de la nature vers un état non-naturel , qui équivaut au péché. D’où naît le péché? C'est l' invention du libre-arbitre du diable . Est-ce alors que le diable est mauvais? Il n'a pas été créé mauvais mais bon. C’est un ange rayonnant de lumière que Dieu a créé, cependant comme un être rationnel et libre, il s'est volontairement éloigné de l'état naturel de la vertu et est entré dans les ténèbres du mal après s’être séparé de Dieu, qui seul est bon et créateur de la lumière. Le Dieu de bonté a créé toutes choses à partir de rien, et Il sait d'avance tout ce qui va se produire. S'ils n'avaient pas été créés, alors aucun être ne serait devenu mauvais ... Si les êtres qui devaient venir à l'existence de par la bonté de Dieu avaient été empêchés d'être créés parce qu'ils deviendraient mauvais en raison de leur propre choix, alors le mal aurait vaincu la bonté de Dieu. C’est ainsi que tout ce que Dieu a créé, Il l’a créé bon et excellent. C’est chaque personne de son propre chef qui choisit de devenir bonne ou mauvaise." St Jean Damascène