mercredi 10 juillet 2024
lundi 8 juillet 2024
dimanche 30 juin 2024
samedi 23 avril 2022
Causeur se joint à l’ensemble de la presse française et apporte sa modeste contribution à la quinzaine anti-fasciste.
Parfois, j’essaie d’imaginer ce qui pourrait arriver si Mme Le Pen était élue présidente. (source)
D’abord, n’ayant pas grand monde autour d’elle, son gouvernement serait composé en partie d’incapables plus ou moins guignolesques. Un peu comme le sont ou le furent, par exemple, Mme Ndiaye, Mme Schiappa, M. Véran ou Mme Buzyn.
Il y aurait aussi quelques ralliés de la dernière heure, comme le fut M. Le Maire qui, quelques jours avant la victoire de M. Macron, expliquait que ledit M. Macron était « une coquille vide ».
Un entourage suspect
Et puis bien sûr, il y aurait des gens, vieux politiciens ou dirigeants de la société civile, qui traîneraient derrière eux des bouquets de casseroles. Un peu comme, par exemple, M. Bayrou, Mme de Sarnez ou M. Ferrand, le roi de l’acrobatie immobilière.
Peut-être même trouverait-on dans l’entourage de Mme Le Pen des personnages au passé et à la fonction troubles, des espèces d’hommes de main que l’Elysée protègerait contre vents et marées, allant pour cela jusqu’à demander à des hauts fonctionnaires de mentir et de se parjurer devant une commission sénatoriale.Comme qui dirait, des profils à la Benalla.
Ensuite, la gouvernance de Mme Le Pen serait évidemment marquée par la violence antidémocratique. On pourrait, par exemple, voir des manifestants se faire éborgner par les forces de l’ordre, sous les ordres d’un préfet de police hargneux qui considèrerait que les manifestants et lui « ne sont pas dans le même camp ». Peut-être même que, pour justifier ces violences, le ministre de l’Intérieur irait jusqu’à inventer une prétendue prise d’assaut d’un hôpital par les manifestants, pourquoi pas ?
Un programme antisocial
Cette gouvernance multiplierait évidemment les mesures antisociales. Par exemple, les APL pourraient être réduites, le RSA octroyé à condition de travailler bénévolement 15 ou 18 heures par semaine, et l’âge de la retraite reculé.
Dans le même temps, les impôts pesant sur les plus riches seraient réduits ou supprimés, ce qui permettrait à ces super-riches d’accroître leur fortune de plus de 80% en moins de deux ans, comme ce fut le cas pendant la pandémie de Covid-19.
Des décisions arbitraires et contradictoires sont à craindre
Il se pourrait aussi que, décidant seule ou en compagnie d’un petit cénacle mal identifié, elle multiplie les décisions arbitraires et contradictoires, imposant par décret un jour le port de quelque chose, le lendemain l’interdiction d’autre chose, sans que personne ne puisse en comprendre les tenants et les aboutissants. Dans cette même veine, elle pourrait carrément décider d’exclure de leur travail certains fonctionnaires trop rétifs, et de les faire molester et humilier par la police s’il leur prenait fantaisie de prétendre s’insurger.
Et n’oublions pas le mauvais goût de Mme Le Pen, qui l’amènerait à faire redécorer les plus belles salles de l’Elysée avec des meubles, des tapis et des tableaux dans le pire style de parvenu levantin. Ou qui lui ferait inviter dans notre palais national, pour la Fête de la Musique, des groupes bruyants et interlopes à peine dignes de se produire dans le cabaret « Chez Michou ». Sans compter qu’elle pourrait aussi – qui sait ? – se faire photographier avec de beaux corps basanés dans des poses exagérément suggestives.
Enfin, je ne vous parle même pas de la façon dont Mme Le Pen pourrait, se soumettant à la doxa libérale de l’UE, brader à vil prix quelques-uns des fleurons de l’industrie française, privatisant les profits tout en mutualisant les pertes pour le plus grand bénéfice de quelques entreprises privées rapidement reconnaissantes. Ou peut-être aussi que, soucieuse de remercier des vieux copains d’école qui l’auraient aidée à gagner l’élection, elle leur renverrait l’ascenseur en commandant à leurs cabinets de conseil des missions dont le prix serait aussi élevé que la finalité en serait floue ?
Oui, il pourrait bien arriver tout ça si Mme Le Pen était élue.
Il ne faut surtout pas voter pour Mme Le Pen.
Christian Romain CAUSEUR
Causeur se joint à l’ensemble de la presse française et apporte sa modeste contribution à la quinzaine anti-fasciste.
Parfois, j’essaie d’imaginer ce qui pourrait arriver si Mme Le Pen était élue présidente. (source)
D’abord, n’ayant pas grand monde autour d’elle, son gouvernement serait composé en partie d’incapables plus ou moins guignolesques. Un peu comme le sont ou le furent, par exemple, Mme Ndiaye, Mme Schiappa, M. Véran ou Mme Buzyn.
Il y aurait aussi quelques ralliés de la dernière heure, comme le fut M. Le Maire qui, quelques jours avant la victoire de M. Macron, expliquait que ledit M. Macron était « une coquille vide ».
Un entourage suspect
Et puis bien sûr, il y aurait des gens, vieux politiciens ou dirigeants de la société civile, qui traîneraient derrière eux des bouquets de casseroles. Un peu comme, par exemple, M. Bayrou, Mme de Sarnez ou M. Ferrand, le roi de l’acrobatie immobilière.
Peut-être même trouverait-on dans l’entourage de Mme Le Pen des personnages au passé et à la fonction troubles, des espèces d’hommes de main que l’Elysée protègerait contre vents et marées, allant pour cela jusqu’à demander à des hauts fonctionnaires de mentir et de se parjurer devant une commission sénatoriale.Comme qui dirait, des profils à la Benalla.
Ensuite, la gouvernance de Mme Le Pen serait évidemment marquée par la violence antidémocratique. On pourrait, par exemple, voir des manifestants se faire éborgner par les forces de l’ordre, sous les ordres d’un préfet de police hargneux qui considèrerait que les manifestants et lui « ne sont pas dans le même camp ». Peut-être même que, pour justifier ces violences, le ministre de l’Intérieur irait jusqu’à inventer une prétendue prise d’assaut d’un hôpital par les manifestants, pourquoi pas ?
Un programme antisocial
Cette gouvernance multiplierait évidemment les mesures antisociales. Par exemple, les APL pourraient être réduites, le RSA octroyé à condition de travailler bénévolement 15 ou 18 heures par semaine, et l’âge de la retraite reculé.
Dans le même temps, les impôts pesant sur les plus riches seraient réduits ou supprimés, ce qui permettrait à ces super-riches d’accroître leur fortune de plus de 80% en moins de deux ans, comme ce fut le cas pendant la pandémie de Covid-19.
Des décisions arbitraires et contradictoires sont à craindre
Il se pourrait aussi que, décidant seule ou en compagnie d’un petit cénacle mal identifié, elle multiplie les décisions arbitraires et contradictoires, imposant par décret un jour le port de quelque chose, le lendemain l’interdiction d’autre chose, sans que personne ne puisse en comprendre les tenants et les aboutissants. Dans cette même veine, elle pourrait carrément décider d’exclure de leur travail certains fonctionnaires trop rétifs, et de les faire molester et humilier par la police s’il leur prenait fantaisie de prétendre s’insurger.
Et n’oublions pas le mauvais goût de Mme Le Pen, qui l’amènerait à faire redécorer les plus belles salles de l’Elysée avec des meubles, des tapis et des tableaux dans le pire style de parvenu levantin. Ou qui lui ferait inviter dans notre palais national, pour la Fête de la Musique, des groupes bruyants et interlopes à peine dignes de se produire dans le cabaret « Chez Michou ». Sans compter qu’elle pourrait aussi – qui sait ? – se faire photographier avec de beaux corps basanés dans des poses exagérément suggestives.
Enfin, je ne vous parle même pas de la façon dont Mme Le Pen pourrait, se soumettant à la doxa libérale de l’UE, brader à vil prix quelques-uns des fleurons de l’industrie française, privatisant les profits tout en mutualisant les pertes pour le plus grand bénéfice de quelques entreprises privées rapidement reconnaissantes. Ou peut-être aussi que, soucieuse de remercier des vieux copains d’école qui l’auraient aidée à gagner l’élection, elle leur renverrait l’ascenseur en commandant à leurs cabinets de conseil des missions dont le prix serait aussi élevé que la finalité en serait floue ?
Oui, il pourrait bien arriver tout ça si Mme Le Pen était élue.
Il ne faut surtout pas voter pour Mme Le Pen.
Christian Romain CAUSEUR
mardi 14 décembre 2021
À PROPOS D'ÉLECTIONS…
[…] Est-il besoin de dire que rien chez nous n’est laissé au hasard ? Rien d’inattendu ne peut survenir ; nous constituons un seul organisme aux millions de cellules et, pour parler la langue de l’« Évangile », nous formons une seule « Église ». L’histoire de l’État Unique ne connaît pas de cas où une seule voix se fût permis de détruire la grandiose unanimité de ce Jour.
On dit que les anciens pratiquaient le vote secret, en se cachant comme des voleurs. Certains de nos historiens affirment même qu’ils arrivaient soigneusement masqués aux urnes. Je m’imagine très bien ce sombre spectacle : la nuit, une place publique, des formes recouvertes de manteaux sombres se glissent le long des murs, la flamme pourpre des flambeaux danse au vent…
Pourquoi tout ce mystère ? nous n’en savons rien aujourd’hui. Il est probable que les élections étaient accompagnées de cérémonies mystiques et, peut-être même, criminelles. Nous n’avons rien à cacher, nous n’avons honte de rien, c’est pourquoi nous fêtons les élections loyalement et en plein jour. Je vois les autres voter pour le Bienfaiteur et ceux-ci me voient également. Pourrait-il en être autrement puisque « tous » et « moi » formons un seul « Nous » ? Cette procédure est beaucoup plus ennoblissante et plus sincère que celle en honneur chez les anciens, « secrète » et d’une couardise de bandits. De plus, elle est beaucoup beaucoup plus conforme à son but, car, en supposant l’impossible, si une dissonance se produisait dans l’homophonie habituelle, nous avons les Gardiens, invisibles parmi nous, qui peuvent arrêter les numéros tombés dans l’erreur, les préserver de faux pas futurs et sauver ainsi l’État Unique. […]
Nous Autres (мы)1920
À PROPOS D'ÉLECTIONS…
[…] Est-il besoin de dire que rien chez nous n’est laissé au hasard ? Rien d’inattendu ne peut survenir ; nous constituons un seul organisme aux millions de cellules et, pour parler la langue de l’« Évangile », nous formons une seule « Église ». L’histoire de l’État Unique ne connaît pas de cas où une seule voix se fût permis de détruire la grandiose unanimité de ce Jour.
On dit que les anciens pratiquaient le vote secret, en se cachant comme des voleurs. Certains de nos historiens affirment même qu’ils arrivaient soigneusement masqués aux urnes. Je m’imagine très bien ce sombre spectacle : la nuit, une place publique, des formes recouvertes de manteaux sombres se glissent le long des murs, la flamme pourpre des flambeaux danse au vent…
Pourquoi tout ce mystère ? nous n’en savons rien aujourd’hui. Il est probable que les élections étaient accompagnées de cérémonies mystiques et, peut-être même, criminelles. Nous n’avons rien à cacher, nous n’avons honte de rien, c’est pourquoi nous fêtons les élections loyalement et en plein jour. Je vois les autres voter pour le Bienfaiteur et ceux-ci me voient également. Pourrait-il en être autrement puisque « tous » et « moi » formons un seul « Nous » ? Cette procédure est beaucoup plus ennoblissante et plus sincère que celle en honneur chez les anciens, « secrète » et d’une couardise de bandits. De plus, elle est beaucoup beaucoup plus conforme à son but, car, en supposant l’impossible, si une dissonance se produisait dans l’homophonie habituelle, nous avons les Gardiens, invisibles parmi nous, qui peuvent arrêter les numéros tombés dans l’erreur, les préserver de faux pas futurs et sauver ainsi l’État Unique. […]
Nous Autres (мы)1920
dimanche 4 novembre 2018
La loi de la jungle, en Ukraine, ce pourrait être aussi la loi de l'entraide, de la coopération, de l'altruisme…
vendredi 8 décembre 2017
Vox populi, vox Dei
sur le site http://theologiedelepiscopat.chez-alice.fr/theologie/chapitre06.htm on peut lire une intéressante étude dont voici un extrait :
[…] Le mot « élection » est pris, ici, dans son sens étymologique de « choix ». Tout évêque est « élu », d’une manière ou d’une autre. Aux origines, le Christ avait choisi lui-même ses douze apôtres. Dans la suite, les apôtres ont « élu » leurs principaux collaborateurs, comme Marc et Silas compagnons de Pierre, comme Luc, Timothée ou Tite compagnons de Paul.
Les apôtres, et leurs adjoints, ont désigné les premiers prêtres et les premiers évêques des communautés, comme on le voit faire dans les Actes, comme on l’entend recommandé dans les épîtres pastorales de saint Paul.Saint Clément de Rome dans son épître aux Corinthiens confirmait cette manière de faire : « Les apôtres ont reçu pour nous la Bonne Nouvelle par le Seigneur Jésus-Christ […] Ils prêchaient dans les campagnes et dans les villes et ils en établissaient les prémices, ils les éprouvaient par l’Esprit, afin d’en faire les épiscopes et les diacres des futurs croyants. » (42,1.4). Les premiers témoignages d’élection de responsables d’Eglise, avec l’intervention du suffrage du peuple, apparaissent également dès les Actes des Apôtres, avec l’élection de l’apôtre Mathias en remplacement de Judas (cf. Ac 1,15-26) et l’institution des sept diacres (cf. Ac 6,1-6). On observe que l’assemblée électorale se tenait à l’instigation des apôtres, mais c’était bien le peuple qui présentait ses candidats. Il semble qu’aux premiers temps du christianisme, les évêques, y compris celui de Rome, étaient élus par le moyen du suffrage populaire. Saint Hippolyte prescrivait dans sa Tradition apostolique : « Qu’on ordonne comme évêque celui qui a été choisi par tout le peuple [electus ab omni populo] » (2). Et ce choix était réputé comme étant celui de Dieu le Père même. « Accorde, Père qui connais les cœurs, à ton serviteur que tu as choisi pour l’épiscopat… » (Id. 3, Prière du sacre de l’évêque). En somme on respectait l’adage : Vox populi, vox Dei. Toutefois, si l’on examine les sources avec acribie, on s’aperçoit qu’en réalité les évêques étaient choisis plutôt par le consensus entre toutes les parties prenantes : le peuple certes, mais aussi les prêtres de l’endroit, et les évêques des Eglises d’alentour, venus assister l’Eglise veuve de son berger. Saint Clément de Rome parlait de « ceux qui ont été établis par eux [les apôtres], ou ensuite par d’autres hommes éminents, avec l’approbation de toute l’Eglise. » (Ep. aux Cor., 44,3). Il semble que ces « hommes éminents » fussent les délégués des apôtres, et qu’ils élisaient « ensuite » (après la mort des apôtres) « avec l’approbation de tous », c’est-à-dire après l’intervention du suffrage populaire. Dans la Tradition apostolique de saint Hippolyte (telle que reconstituée par Don Botte, cf. Sources chrétiennes N° 11 bis) on lit : « Lorsqu’on aura prononcé son nom [celui de l’élu] et qu’il aura été agréé [par qui ?], le peuple se rassemblera avec le presbyterium et les évêques qui sont présents, le jour du dimanche » (2). La participation des prêtres et des évêques, à l’élection, ne semble pas purement passive. Il paraît bien que c’est le peuple qui prononce le nom, et que ce sont les évêques (des environs) qui agréent. On rencontre la même ambiguïté dans les Constitutions apostoliques, texte d’allure canonique publié à Antioche vers 380. « Si la paroisse est petite et qu’on n’y trouve pas d’homme sage et de bonne réputation pour l’instituer évêque, mais qu’il ait là un homme jeune, dont l’entourage témoigne qu’il est digne de l’épiscopat et qui montre en son jeune âge la mansuétude et la modération d’un vieillard, qu’on vérifie si tous lui rendent ce témoignage et qu’on l’institue en paix. » (II, 1,3). Ici encore, il semble bien que le processus efficace était le consensus. Mais on ne nous dit pas qui menait l’enquête, sans doute les évêques de la province qui allaient être chargés d’ordonner le nouveau promu. […] Mais de plus en plus, et cela de très bonne heure, les pouvoirs politiques s’immiscèrent dans le processus électoral. […]