Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 30 octobre 2019

"Quand les choses ne vont pas dans votre sens" par P. Andreas Konanos


Père Andreas Konanos est né à Munich en 1970. Il est originaire d'Ioannina, a vécu à Munich et à partir de 1977 à Athènes. Il a terminé ses études secondaires au lycée classique et a étudié la théologie à Athènes. Le Bienheureux Archevêque Christodoulos l'a ordonné diacre en 1999 et  Archimandrite en 2000. Il a en charge une paroisse, des étudiants, des réunions, des vigiles, des discours et des conférences dans les écoles de parents et les centres spirituels de l'archidiocèse d'Athènes.

En 2006, il a commencé l'émission "Unseen Crossings" à l'église de la station de radio du Pirée. Cette émission a suscité des invitations à prendre la parole dans de nombreuses villes de Grèce, de Chypre et des États-Unis. Ses contacts avec Jérusalem, le mont Athos et les Anciens à l'intérieur et à l'extérieur du mont Athos sont une source de force dans sa vie.


samedi 25 mai 2019

Même aujourd'hui nous avons suffisamment de saints parmi nous




Nous avons à apprendre aussi des saints d’aujourd’hui, de ceux qui sont encore en vie.
Dieu a béni notre pays avec de grands saints.
Nous n'avons pas besoin d'aller jusqu’aux confins de la terre pour trouver une sainte personne. 
Le Seigneur a tout prévu pour que, même de nos jours
Nous ayons tellement de saints qui sont encore en vie même si certains sont partis récemment.
Regardez! Saint Silouane l'Athonite, quand a-t-il vécu?
Combien d'années se sont écoulées depuis? Et il est devenu un saint!
Citons également Saint Nectaire d'Égine! Combien d'années ont passé?
Tant de gens se souviennent encore de sa présence!
Amphilochios Makris de Patmos: un saint!
Ses reliques dégagent non seulement un doux parfum odorant, mais elles réalisent également des miracles.
Nous avons cependant vécu avec lui et nous savons qu'il est un saint.
Il était déjà un saint! Il n'est pas devenu un saint seulement maintenant.
S'il n'avait pas été saint pendant sa vie, il ne l'aurait pas été maintenant.
Cela signifie que ceux qui, demain, deviendront des saints, ce sont maintenant des saints qui vivent parmi nous.
Donnons un autre exemple: Philothée Zervakos de Paros.
Un saint homme, un géant qui a réconforté et embrassé des milliards de personnes.
Savez-vous combien de saints existent?
Combien d’ascètes, pauvres, humbles, connus, inconnus,
pécheurs repentants, des gens qui étaient des saints dès leur enfance?
Donc, partout il y a des saints vivants!
Peut-être que nous ne les connaissons pas,
mais si nous avons de l'humilité, nous trouverons des gens dans nos pays ou ailleurs
nous pouvons rencontrer ces gens, les écouter, leur demander conseil,
afin que nous puissions aussi bénéficier de leur sainteté

mardi 24 juillet 2018

Madame Élisabeth de France, petite sœur de Louis XVI, martyre

Ange consolateur, 

grande figure de la résistance spirituelle

 à la persécution antichrétienne








Orpheline à l'âge de trois ans, Madame Élisabeth, la petite sœur de Louis XVI, la dernière de la famille, bénéficie pourtant d'une instruction complète. Sportive, passionnée d'équitation, excellente en mathématiques et en dessin, vive, active et rapide, elle étonne son entourage par la diversité de ses talents et la fermeté de son caractère. Avec sa maison princière et ses amies, elle forme une petite cour au milieu de la cour, y faisant régner la piété et la paix. Elle ne se marie pas, n'entre pas au couvent. Sa vocation est de rester avec les siens, le roi, la reine et leurs enfants. Dans les dernières années de l'Ancien Régime, comme avertie de la tragédie, elle se prépare pour les secourir. A partir de 1789, elle les assiste et les réconforte. Refusant de les abandonner, elle quitte avec eux Versailles pour les Tuileries, et les Tuileries pour la prison du Temple. Après le roi et la reine, elle est guillotinée. Le régime ne peut pas l'épargner. Elle est son ennemie. Elle a toujours vu dans la Révolution un mensonge et une illusion. Elle a toujours déploré la faiblesse de son frère, et n'a jamais pu y remédier. Ange consolateur, grande figure de la résistance spirituelle à la persécution antichrétienne, elle est aussi l'exhortatrice. Elle encourage ses amies à la perfection chrétienne. Dans la voiture du retour de Varennes, elle convertit Barnave à la cause du roi. Sur le chemin de l'échafaud, elle exhorte à la mort ses compagnons de supplice. Puis elle quitte ce monde sans regret, tout à l'espérance de se « retrouver dans le sein de Dieu » avec sa « famille ».

sur Wikipedia :

[…] Madame Élisabeth est morte en odeur de sainteté. Selon Madame de Genlis, une odeur de rose se répandit sur la place de la Concorde après son exécution10. Sa cause en béatification est officiellement introduite le 23 décembre 1953 par le cardinal Maurice Feltin, archevêque de Paris, après avoir été déclarée, la même année, servante de Dieu par le pape Pie XII, reconnaissant par décret l'héroïcité de ses vertus, du seul fait de son martyre. Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, réactive la cause de sa béatification en 2016, l’abbé Xavier Snoëk, curé de la paroisse Sainte-Élisabeth-de-Hongrie, étant nommé postulateur de la cause10, et reconnaît en mai 2017 l'association des fidèles promoteurs de sa cause11. Le 15 novembre 2017, le cardinal Vingt-Trois, après avis de la Conférence des évêques de France et du nihil obstat de la Congrégation pour la cause des saints, à Rome, espère que le procès aboutira à la canonisation de Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI1.

Bibliographie
François de Barghon Fort-Rion : Mémoires de Madame Elisabeth 1858
E.-M. du L., Madame Élisabeth de France, Librairie académique Perrin, Paris, 1932, deux tomes, 1re partie, 666 p., (1764-1791), 2e partie, 690 p. (1791-1794) ;
Noëlle Destremau, Une Sœur de Louis XVI, Madame Élisabeth, [Texte imprimé], Nouvelles éditions latines, 1983, 140 p., (ISBN 2-7233-0214-8) (Br.) ;
Monique de Huertas, Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI, éditions Perrin, coll. « Présence de l'histoire », Paris, 1985, 428 p. + 16 p. de planches illustrées, (ISBN 2-262-00365-3), (notice BnF no FRBNF34837327) ;
Martial Debriffe, Madame Élisabeth : la princesse martyre, Le Sémaphore, 1997, 196 p. (ISBN 2-9510569-5-8)
Monique de Huertas, Madame Élisabeth, la sœur martyre de Louis XVI, éditions Pygmalion, Paris, 2000, 327 p., (ISBN 2-85704-659-6), (notice BnFno FRBNF37195856) ;
réédition, sous le titre Madame Élisabeth, la sœur martyre de Louis XVI, éditions Pygmalion, coll. « Grandes dames de l'histoire », Paris, 23 septembre 2009, 318 p., (ISBN 978-2-7564-0282-6)13 ;
Élisabeth Reynaud, Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI : biographie, éditions Ramsay, Paris, 2007, 389 p., (ISBN 978-2-84114-853-0), (notice BnFno FRBNF40992367).
Jean de Viguerie, Le Sacrifice du Soir, vie et mort de Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI, Éditions du Cerf, 2010.
Anne Bernet, Madame Élisabeth sœur de Louis XVI, Éditions Tallandier, 2013.
Juliette Trey (dir.), Madame Elisabeth : une princesse au destin tragique (1764-1794), cat.exp. Versailles, domaine de Madame Elisabeth, 27 avril – 21 juillet 2013, Milan, 2013.
Chronique de la Révolution, Éditions Larousse, 1989.

dimanche 18 février 2018

La connaissance de Dieu par Geronda AIMILANOS


Geronda Aimilianos de Simonos Petra
INTERPRÉTATION DU PSAUME 18
Extrait 

"[…] Verset 13.
Ses péchés, qui les connaît?
De ceux qui sont cachés en moi, purifie-moi, 

Ce verset nous révèle à quel point le psalmiste connaissait son âme, l’âme humaine. Voyez comment il sépare sa condition pécheresse de la gloire de Dieu et de l’expérience de sa gloire : « Moi, mon Dieu, je suis... je ne suis rien! Je suis pécheur. » Ses péchés, qui les connaît? «Je ne te dis pas que je n’ai pas de péchés en moi, car qui peut compter et comprendre le nombre de ses péchés? Depuis 1e ventre de ma mère, je suis pécheur. Mais toi, tu ne cesses d’être pur, saint, glorieux, d’être celui qui peut entrer en moi, m’illuminer et me purifier. »

De la gloire de Dieu, nous sommes entrés dans les ordonnances, lesquelles nous introduisent dans la pureté, la sainteté, les énergies de Dieu. Par comparaison nous comprenons notre état de pécheur. Vous voyez, l'important n’est pas de lire un texte intellectuellement, l’important est de vouloir le comprendre, de le demander à Dieu. Et immédiatement tout ce qui nous paraissait obscur s’éclaircit. L’important, c’est le désir d’une rencontre personnelle avec Dieu. Ses péchés, qui les connaît? C’est ma faiblesse. Que peut faire ta puissance? Moi, le néant, je suis uni à toi, le saint et grand Dieu! De ceux qui sont cachés en moi, purifie-moi. Puisque David se réfère à son indignité, à sa nullité, il pense tout de suite aux péchés qui sont cachés en lui. Pourquoi demande-t-il à en être purifié? Parce qu’il a le sentiment de se tenir avec assurance devant Dieu, le sentiment d’avoir un cœur bon, une bonne conscience vis-à-vis de Dieu.

   Le psalmiste ne pèche pas à l’instant, mais il n’ignore pas que des péchés sont cachés en lui. Il y a dans son âme tout un bourbier. Il le rejette, car celui-ci l’éloigne de Dieu. Quand un saint s’unit à Dieu, cela ne signifie pas qu’il cesse d’être pécheur. «Toi, le Dieu de gloire, toi, le Dieu saint, tu t’unis à moi qui suis fange, boue, éponge absorbant toutes les iniquités. Puisque j’ignore les péchés qui sont en moi, je te prie, mon Dieu, de ceux qui sont cachés en moi, purifie-moi. » Ceci est la ma- gnificence de Dieu dans toute sa profondeur et le sommet de sa perfection.

Ce n’est pas tant la reconnaissance de notre état pécheur, voire nos péchés eux-mêmes — les péchés nous endurcissent — qui nous conduit au repentir, mais plutôt la perception de la sainteté et de la gloire de Dieu, par lesquelles nous sommes conduits à vouloir ressembler à Dieu. «De tout ce que j’accomplis par ignorance, par inattention, mon Dieu, purifie-moi. »


 14. et de ceux qui me sont étrangers, préserve ton serviteur, 
qu'ils ne dominent pas sur moi, 
alors je serai sans reproche, et pur du grand péché.

 Nous trouvons habituellement le commentaire suivant: « Seigneur, ne laisse pas ton serviteur avoir part aux péchés des autres hommes, ne les laisse pas m’entraîner au péché, car mes propres péchés me suffisent. »
Dans notre psaume, un autre sens se déploie. La phrase préserve ton serviteur, indique le sentiment et la conscience d’être un serviteur de Dieu. Le mot étrangers se rapporte à ce qui est étranger à Dieu.  « Puisque je te demande, mon Dieu, d’entrer dans mon âme, je t’en prie, ne permets pas qu’il y ait dans mon cœur d’autres sentiments, d’autres actions, d’autres buts qui m’aliènent.»  Certains commentaires donnent au mot «ton serviteur» cette explication: «Mon Dieu, je suis ton serviteur, sauve-moi des dieux étrangers.» Ses péchés, ceux qui sont cachés en lui, entraîne le psalmiste à penser au terrible péché de l’idolâtrie. C’est la raison pour laquelle il implore : «Aie pitié de moi, mon Dieu, préserve-moi des dieux étrangers », ou bien : « empêche-moi de tomber dans l’erreur de l’idolâtrie. »
Le texte hébreu nous dévoile un autre sens, magnifique. Qu’est-ce qui, par excellence, nous éloigne de Dieu? C’est notre orgueil. Au lieu de dresser une tente pour Dieu, nous dressons la nôtre. Seul l’orgueil peut nous éloigner de Dieu. L’orgueil se tapit aux tréfonds de nous et il peut, alors que de la boue nous avions atteint les astres, nous faire tomber de nouveau, non seulement dans la fange, mais dans les enfers.

 Que les étrangers ne dominent pas sur moi. Si nous ne sommes pas dominés par un désir égoïste, par l'orgueil, par notre volonté propre ou par tout autre chose qui ne soit pas Dieu, alors nous serons nous aussi immaculés, nous serons purifiés, nous échapperons au grand péché. Quel est-il? C’est l’éloignement de Dieu, l'apostasie, l’absence de repentir, l’idolâtrie, le reniement : « Va-t’en, mon Dieu! » ou bien « Arrête-toi. Ici, C’est moi qui règne. Tu es Dieu, mais moi aussi je suis dieu. » Deux Dieux qui se heurtent.

Qu’iIs ne dominent pas sur moi. Si par l’action de ta grâce je ne suis pas dominé par tout ce qui vient d’être énoncé — car je sais que des désirs égoïstes sont cachés en moi, je connais ma corruption, l’odeur nauséabonde qui se dégage de moi —, alors j’échapperai au grand péché

La préoccupation de David, c’est la connaissance de Dieu, qui s’acquiert par différentes formes de révélations. Si le Royaume des Cieux est la connaissance de Dieu, le plus grand péché est l'ignorance de Dieu. Et c’est cette ignorance que David veut montrer par le verset alors je serai sans reproche, et pur du grand péché. Préserve ton serviteur afin que l'ignorance ne l'emporte pas sur lui, que ton rayonnement ne cesse de l’illuminer, que tes révélations ne lui fassent pas défaut. L’ignorance de Dieu est la cessation de nos relations avec lui, tandis que la connaissance de Dieu conduit à l’union divine. Si nous ne sommes pas vaincus par ce terrible péché, par cet ennemi perfide qu’est l’orgueil, notre communion ne s’interrompra jamais, et la révélation divine sera de plus en plus directe. […] "

lundi 29 janvier 2018

La SAINTETÉ, bien au-delà du conservatisme ou du libéralisme


Les grands esprits ont toujours rencontré l'opposition violente des esprits médiocres.
Einstein
par P. Andrew Phillips
St John and What is Above Conservative and Liberal

Il n'y a rien de nouveau à être conservateur ou libéral. Les uns par nature préfèreront toujours l'ancien, les autres la nouveauté, certains seront toujours pessimistes, d'autres optimistes, les uns seront toujours négatifs, les autres positifs, certains seront toujours fermés, les autres toujours ouverts, les uns seront toujours individualistes, les autres portés vers le social, certains seront toujours introvertis, d'autres extravertis, certains seront toujours prudents, d'autres visionnaires, certains seront toujours littéraux, d'autres allégoriques, certains seront toujours passifs, d'autres actifs, certains seront toujours tournés vers le passé, d'autres vers le futur, certains seront toujours tournés vers le Divin, d'autres vers l'humain.

Au temps du Christ, il y avait des pharisiens (conservateurs intégristes) et des saducéens (libéraux syncrétistes). Les premiers détestaient que le bien soit fait le jour du sabbat, les seconds rejetaient la résurrection et les miracles. Après le Christ, il y eut des conservateurs monophysites qui voyaient le Christ seulement comme Dieu et des ariens libéraux qui ne voyaient dans le Christ qu'un homme. Puis il y eut l'école littérale d'Antioche et l'école allégorique d'Alexandrie. Plus tard, dans le catholicisme, il y eut des scolastiques libéraux et des scolastiques conservateurs, et dans le protestantisme il y eut des calvinistes et des protestants libéraux, sombres et moroses, qui rejetaient toute autorité.

De nos jours, les mondes catholique et protestant sont depuis longtemps très divisés entre conservateurs et libéraux. Cela est devenu particulièrement clair ces dernières années avec l'apparition de la question des attitudes vis-à-vis de l'homosexualité, mais en fait c'était déjà clair depuis les années 1960. Il est triste de constater qu'une telle division est également apparue dans les Églises orthodoxes, surtout aux États-Unis. Il y a là des sectes de vieux-calendaristes et des sectes de nouveau-calendaristes, même si ces derniers s'infiltrent souvent et se cachent derrière l'Église. Ils prétendent tous être orthodoxes mais, en dehors de la communion avec l'Église de la Tradition, en fait ils ne le sont pas.

Même à l'intérieur de l'Église, il existe des diocèses («juridictions») d'Églises locales qui attirent des catholiques romains et des protestants conservateurs, et d'autres qui attirent les catholiques romains et des protestants libéraux. Cependant, les conservateurs sont choqués quand ils apprennent que les orthodoxes ont comme norme les prêtres mariés, et qu'en outre l'Église permet le divorce, le remariage à l'Église et l'autorisation d'une contraception non abortive. Les libéraux sont choqués de devoir se tenir debout pendant des offices trop longs à leur goût, respecter les jeûnes, suivre des règles de prière, s'astreindre à porter une tenue décente et des noms de saints. Tous oublient une chose et, s'ils ne se le rappellent pas, ils finiront eux aussi par se retrouver hors de l'Église.



Ce qu'ils oublient, c'est le spirituel. Et la source du Spirituel est le Saint-Esprit, qui unit à la fois conservateurs et libéraux, car il est au-delà, bien au-dessus d'eux. Nous pouvons voir cela dans la vie de saint Jean de Shanghai. Les libéraux œcuménistes détestaient son ascétisme, la source de la grâce qu'il avait acquise, son amour des offices et des saints, en un mot, son amour de la Tradition orthodoxe. Les conservateurs anti-missionnaires détestaient son travail missionnaire, sa conscience que la Tradition du Saint-Esprit est destinée au monde entier. C'est pourquoi, ces gens -là, clergé et laïcs, nationalistes, politiciens de droite et agents de la CIA, ils l'ont jugé et perdu.

Quant à nous, nous suivons saint Jean et la Tradition du Saint-Esprit, la Sainteté. Notre père spirituel, l'archevêque Antoine de Genève, était le fils spirituel de saint Jean (né la même année que mon grand-père) et nous sommes donc les petits-enfants spirituels de saint Jean. Beaucoup oublient que saint Jean fut archevêque d'Europe occidentale (1951-1962), bien plus longtemps qu'il ne fut archevêque de San Francisco. Ici, en Europe occidentale, il est notre saint patron. Il se tient bien au-dessus des anti-missionnaires et des nationalistes, des intellectuels et des modernistes. Il se tient bien au-dessus du conservatisme et du libéralisme sans importance , car il fut et est inspiré par le Saint-Esprit.

C'est sur ce seul fondement que nous pouvons espérer construire une métropole orthodoxe d'Europe occidentale et, de là, une nouvelle église locale. Aucune église locale ne peut être construite sans l'envie d'acquérir le Saint-Esprit, c'est-à-dire sans la recherche de la sainteté. La quête de la sainteté signifie la vie monastique et ascétique, le jeûne, la prière et l'aumône, le repentir, la confession et la communion, et la vénération des saints, y compris des saints locaux, qui ont acquis l'Esprit Saint. Nous revenons donc à saint Jean de Shanghaï, qui dans toute l'Europe a rejeté à la fois les ghettos des pharisiens et les demi-orthodoxes modernistes.

(version française par Maxime M. de la source)

vendredi 8 décembre 2017

Vox populi, vox Dei

Il fut un temps dans l'Orthodoxie (de l'Ouest comme de l'Est) où le peuple non seulement désignait spontanément ceux qui étaient saints mais également les élisait c'est à dire les choisissait comme pasteurs, comme hiérarques,  de là l'exclamation "AXIOS !" maintenue jusqu'à nos jours lors de l'office de consécration d'un ecclésiastique orthodoxe. Il en reste donc quelque chose mais… pas complètement. Les exemples ne manquent pourtant pas dans l'histoire des saints…

sur le site http://theologiedelepiscopat.chez-alice.fr/theologie/chapitre06.htm on peut lire une intéressante étude dont voici un extrait :

 […] Le mot « élection » est pris, ici, dans son sens étymologique de « choix ». Tout évêque est « élu », d’une manière ou d’une autre. Aux origines, le Christ avait choisi lui-même ses douze apôtres. Dans la suite, les apôtres ont « élu » leurs principaux collaborateurs, comme Marc et Silas compagnons de Pierre, comme Luc, Timothée ou Tite compagnons de Paul.
 Les apôtres, et leurs adjoints, ont désigné les premiers prêtres et les premiers évêques des communautés, comme on le voit faire dans les Actes, comme on l’entend recommandé dans les épîtres pastorales de saint Paul. 
Saint Clément de Rome dans son épître aux Corinthiens confirmait cette manière de faire : « Les apôtres ont reçu pour nous la Bonne Nouvelle par le Seigneur Jésus-Christ […] Ils prêchaient dans les campagnes et dans les villes et ils en établissaient les prémices, ils les éprouvaient par l’Esprit, afin d’en faire les épiscopes et les diacres des futurs croyants. » (42,1.4).  Les premiers témoignages d’élection de responsables d’Eglise, avec l’intervention du suffrage du peuple, apparaissent également dès les Actes des Apôtres, avec l’élection de l’apôtre Mathias en remplacement de Judas (cf. Ac 1,15-26) et l’institution des sept diacres (cf. Ac 6,1-6). On observe que l’assemblée électorale se tenait à l’instigation des apôtres, mais c’était bien le peuple qui présentait ses candidats. Il semble qu’aux premiers temps du christianisme, les évêques, y compris celui de Rome, étaient élus par le moyen du suffrage populaire. Saint Hippolyte prescrivait dans sa Tradition apostolique : « Qu’on ordonne comme évêque celui qui a été choisi par tout le peuple [electus ab omni populo] » (2). Et ce choix était réputé comme étant celui de Dieu le Père même. « Accorde, Père qui connais les cœurs, à ton serviteur que tu as choisi pour l’épiscopat… » (Id. 3, Prière du sacre de l’évêque). En somme on respectait l’adage : Vox populi, vox Dei Toutefois, si l’on examine les sources avec acribie, on s’aperçoit qu’en réalité les évêques étaient choisis plutôt par le consensus entre toutes les parties prenantes : le peuple certes, mais aussi les prêtres de l’endroit, et les évêques des Eglises d’alentour, venus assister l’Eglise veuve de son berger. Saint Clément de Rome parlait de « ceux qui ont été établis par eux [les apôtres], ou ensuite par d’autres hommes éminents, avec l’approbation de toute l’Eglise. » (Ep. aux Cor., 44,3). Il semble que ces « hommes éminents » fussent les délégués des apôtres, et qu’ils élisaient « ensuite » (après la mort des apôtres) « avec l’approbation de tous », c’est-à-dire après l’intervention du suffrage populaire.  Dans la Tradition apostolique de saint Hippolyte (telle que reconstituée par Don Botte, cf. Sources chrétiennes N° 11 bis) on lit : « Lorsqu’on aura prononcé son nom [celui de l’élu] et qu’il aura été agréé [par qui ?], le peuple se rassemblera avec le presbyterium et les évêques qui sont présents, le jour du dimanche » (2). La participation des prêtres et des évêques, à l’élection, ne semble pas purement passive. Il paraît bien que c’est le peuple qui prononce le nom, et que ce sont les évêques (des environs) qui agréent.  On rencontre la même ambiguïté dans les Constitutions apostoliques, texte d’allure canonique publié à Antioche vers 380. « Si la paroisse est petite et qu’on n’y trouve pas d’homme sage et de bonne réputation pour l’instituer évêque, mais qu’il ait là un homme jeune, dont l’entourage témoigne qu’il est digne de l’épiscopat et qui montre en son jeune âge la mansuétude et la modération d’un vieillard, qu’on vérifie si tous lui rendent ce témoignage et qu’on l’institue en paix. » (II, 1,3). Ici encore, il semble bien que le processus efficace était le consensus. Mais on ne nous dit pas qui menait l’enquête, sans doute les évêques de la province qui allaient être chargés d’ordonner le nouveau promu. […] Mais de plus en plus, et cela de très bonne heure, les pouvoirs politiques s’immiscèrent dans le processus électoral. […]

Il ne me paraît pas incongru de réfléchir, par la même occasion, sur ce qu'est la véritable démocratie et ce que propose Étienne Chouard dans la vidéo qui suit avec la démocratie dans l'Église—même si l'expression choque les uns ou les autres — des premiers temps :

 

lundi 4 décembre 2017

Saint Geronda Iakovos Tsalikis, L'Ancien de l'amour, du pardon et du discernement [2/2]

Geronda Iakovos Tsalikis (5/11/1920—21/11/1991)

 par Alexandros Christodoulou  

[2ème partie]



En tant qu'higoumène, il se comportait envers les pères et les visiteurs du monastère avec un excès d'amour, de compréhension et de discernement. Son hospitalité était proverbiale. Le discernement avec lequel il approchait les gens était une ses caractéristiques propres. Il voyait chaque personne comme une image du Christ et avait toujours un bon mot à leur dire. Ses paroles réconfortantes, qui allaient droit au cœur de ses auditeurs, sont devenues le point de départ de leur repentance et de leur vie spirituelle dans l'Église. L'Ancien avait le don, qu'il dissimulait, de perspicacité et de clairvoyance. Il reconnaissait le problème ou le péché de chaque personne et les corrigeait avec discrétion. Illuminé par le Saint-Esprit, il disait à chacun, en quelques mots, exactement ce dont il avait besoin. Saint Porphyre disait du précédent ancien Iakovos : «Gravez mes paroles. Il est l'une des personnes les plus clairvoyantes de notre temps, mais il le cache pour ne pas être loué ».

Dans une lettre adressée au saint monastère de Saint-David, le patriarche œcuménique Bartholomée a écrit : «En ce qui concerne le défunt aîné, avec sa personnalité, on peut dire de lui ce que saint Jean Chrysostome a écrit à propos de saint Mélèce d'Antioche : il a certes enseigné ou éclairé les esprits par la parole, mais le voir seulement était suffisant pour que les âmes de ceux qui le regardaient soient pénétrées de tout son enseignement de la vertu ».

Il a vécu pour la Divine Liturgie, qu'il célébra tous les jours, avec crainte et tremblement, avec dévotion et, littéralement, élévation. En effet les jeunes enfants et ceux qui avaient le cœur pur l'ont vu se déplacer au-dessus du sol ou être assisté par de saints anges. Comme il l'a lui-même dit à très peu de personnes, il a célébré avec les chérubins, les séraphins et les saints. Pendant la proscomédie, il a vu des anges du Seigneur prendre les portions de ceux dont on faisait mémoire et les placer devant le trône du Christ, comme des prières. Quand, à cause de problèmes de santé, il se sentait faible, il priait avant le début de la Divine Liturgie avec ces paroles "Seigneur, avec mes faibles forces d'homme je n'y parviendrai pas, alors aide-moi à célébrer". Après cela, disait-il, il célébrait «comme s'il avait des ailes».

L'un des aspects caractéristiques de sa vie était sa relation avec les saints. Il a vécu avec eux, leur a parlé et les a vus. Il avait une confiance impressionnante envers eux, particulièrement Saint David et Saint Jean le Russe, qu'il considérait littéralement comme ses amis. "Je murmure quelque chose à l'oreille du Saint et il me donne une ligne directe vers le Seigneur" disait-il. Alors qu'il était sur le point de subir une opération à l'hôpital de Halkida, il pria avec foi: «Saint David, n'irez-vous pas à Prokopi chercher Saint Jean, ainsi vous pourrez venir ici et me soutenir pour l'opération? Je ressens le besoin de votre présence et de votre soutien ». Dix minutes plus tard, les saints apparurent et, quand il les vit, l'Ancien se dressa sur son lit et leur dit: «Merci d'avoir répondu à ma demande et de venir ici pour me trouver».

L'une de ses vertus les plus connues était la charité. À maintes reprises, il a donné à tout le monde, selon leurs besoins. Il pouvait dire lesquels des visiteurs du monastère étaient en difficultés financières. Il demandait à leur parler en privé, leur donnait de l'argent et leur demandait de ne le dire à personne. Il n'a jamais voulu que ses actes charitables soient connus.

Un autre don qu'il avait était que, par les prières de Saint David, il était capable d'expulser les démons. Il lisait les prières de l'Église, faisait le signe de la Croix avec le précieux crâne du saint sur les personnes qui souffraient et celles-ci étaient souvent purifiées.

C'était un guide spirituel merveilleux, et grâce à ses conseils, des milliers de personnes sont retournées sur le chemin du Christ. Il aimait ses enfants plus que lui-même. C'est pendant la confession que que l'on pouvait particulièrement apprécier sa sainteté. Il n'a jamais offensé ou attristé personne. Il était justement connu comme "Geronda Iakovos tel Doux".

Il a souffert d'un certain nombre de maladies douloureuses. Une de ses paroles était : «Lucifer a reçu la permission de tourmenter mon corps». Et Dieu a donné son consentement pour ma chair, que j'ai portée pendant soixante-dix ans, à être tourmenté pour une seule raison : que je devienne humble. La dernière des épreuves concernant sa santé a été une crise cardiaque qui était le résultat d'une tentation qu'il avait subie.

Il a toujours eu le souvenir de la mort et du jugement à venir. En effet, il avait prédit sa mort. Il demanda à un hiérodiacre athonite qu'il avait confessé le matin du 21 novembre, dernier jour de sa vie terrestre, de rester au monastère jusqu'à l'après-midi pour l'habiller. Pendant qu'il confessait, il se leva et eut cet échange avec le hiérodiacre : «Lève-toi, fils. La Mère de Dieu, Saint David, Saint Jean le Russe et Saint Iakovos viennent d'entrer dans la cellule. — Pourquoi sont-ils ici, Geronda ? — Prends-moi, mon fils». À ce moment même, ses genoux ont cédé et il s'est effondré. Comme il l'avait prédit, il partit «comme un petit oiseau». Avec un souffle semblable à celui d'un oiseau, il a quitté ce monde le jour de l'Entrée au Temple de la Mère de Dieu. Il a fait sa propre entrée dans le royaume de Dieu. Il était 4h17 dans l'après-midi.

Son corps est demeuré souple et chaud, et le cri qui s'échappa des lèvres de milliers de personnes fut : «Un Saint! Tu es un Saint », témoignant des sentiments des fidèles pour le défunt Iakovos. Maintenant, après sa mort bénie, il intercède pour tout le monde auprès du trône de Dieu, avec une confiance spéciale et exceptionnelle. Des centaines de fidèles peuvent confirmer qu'il a été un bienfaiteur pour eux. 
Alexandros Christodoulos

(version française par Maxime le minime de la source)

mercredi 29 novembre 2017

Saint Geronda Iakovos Tsalikis, L'Ancien de l'amour, du pardon et du discernement [1/2]


Geronda Iakovos Tsalikis (5/11/1920—21/11/1991)

 par Alexandros Christodoulou  

[1ère partie]





Notre époque et la culture d'aujourd'hui se sont malheureusement éloignées de la vision et de la recherche de la sainteté. La foi orthodoxe est fondée sur la présence des saints. Sans cela, notre Église est sur la voie de la sécularisation. Naturellement, comme nous le savons de l'Écriture, Dieu seul est saint, et la sainteté dérive de notre relation avec Lui, et par conséquent la sainteté est théocentrique plutôt qu'anthropocentrique. Notre sainteté dépend de la gloire et de la grâce de Dieu et de notre union avec Lui, pas de nos vertus. La sanctification suppose le libre arbitre de la personne sanctifiée. Comme le dit saint Maxime le Confesseur, tout ce que nous apportons, ce sont nos intentions. Sans celles-ci, Dieu n'agit pas. Et Saint Jean Damascène répète que nous honorons les saints «pour s'être unis librement avec Dieu et de l'avoir fait habiter en eux et que cette participation soit devenue par grâce ce qu'Il est par nature». Les saints n'ont pas cherché à être glorifiés, mais à glorifier Dieu, parce que la sainteté signifie la participation et la communion avec la sainteté de Dieu.

La source de la sainteté dans l'Église orthodoxe est l'Eucharistie divine. En prenant part au Seul Saint, Jésus-Christ, nous devenons saints. Les «choses saintes», le Corps et le Sang du Christ, sont données comme communion «aux saints», les membres de l'Église. La sainteté accompagne la sainte communion. Les luttes ascétiques des saints ne sont pas un but mais un moyen qui mène au but, qui est la communion eucharistique, l'union la plus parfaite et la plus complète avec le Seul Saint. Dans la prière du Seigneur, le «Notre Père», nous voyons que la sanctification est associée au Royaume de Dieu. Nous demandons que Son Royaume vienne dans le monde afin que chacun puisse Le louer et puisse partager sa sainteté et sa gloire, c’est ce que nous appelons la «déification».

Le Royaume de Dieu et la déification sont une extension éternelle de la Divine Liturgie dans l'espace et dans le temps, comme l'écrit saint Maxime le Confesseur. En prenant part à l'Eucharistie divine, les saints deviennent des dieux par grâce, mais ils sont conscients qu'ils « ont le trésor dans des vases d'argile » et qu'ils voient « à travers des lunettes de soleil ». Ils attendent et espèrent le moment où la porte du ciel s'ouvrira et où ils verront Dieu « tel qu'il est ». Leur lutte contre les passions et les démons est continue et ils croient que tout le monde ira au paradis, sauf eux. Ils connaissent leur insignifiance et leur indignité, ils ne croient pas à leur supériorité morale et à leur dignité et, avec l'humilité qu'ils ressentent, ils voient les autres comme des saints, surtout quand ces gens leur rendent des honneurs. Cela est dû à l'amour, qui est la seule chose qui restera dans le Royaume de Dieu.

Un exemple de leur amour pour Dieu est leur lutte personnelle pour observer ses commandements. La soumission à la volonté de Dieu purifie les gens de leurs passions et prépare la place pour que la grâce y établisse sa demeure. Tous les saints sont caractérisés par une attitude d'ascèse et de sacrifice de soi. Selon saint Isaac, la vie ascétique est la mère de la sanctification « d'où naît le premier goût du sens des mystères du Christ». Ou, comme le dit saint Maxime le Confesseur : « Par leur mortification volontaire, refusant tous les maux et toutes les passions ... ils se sont faits pèlerins et étrangers à la vie, combattant hardiment contre les rébellions du monde et du corps ... et ont conservé l'honneur de leur âme ».

C’était un tel vase de la grâce et de la demeure du Saint-Esprit qu’était l'Ancien Iakovos Tsalikis, l'une des plus importantes et saintes personnalités de notre époque, un grand et saint Ancien, un véritable ami de Dieu.

Il était une incarnation vivante de l'Évangile, et sa visée était la sanctification. Dès la petite enfance, il aimait prier et allait dans différentes chapelles, allumait les lampes à icônes et priait les saints. Dans une chapelle de son village, c’est souvent qu’il pouvait parler à Sainte Parascève. Il s'est soumis à l'appel de Dieu, qui lui est venu quand il était encore un petit enfant, s'est renié et a pris la Croix du Christ jusqu'à son dernier souffle. En 1951, il s’est rendu au monastère de Saint David l'Ancien, où il fut reçu de manière miraculeuse par le saint lui-même.

Il fut tonsuré en novembre 1952. Moine il se soumit sans plainte et ne fit rien sans la bénédiction de l'higoumène. Il marchait souvent de quatre à cinq heures pour aller visiter son Ancien, dont l'obédience était celle de prêtre de paroisse dans la petite ville de Limni. La violence qu'il se faisait à lui-même était sa principale caractéristique. Ce n’est pas aisément qu’il se permettait quelque relâchement. Il a vécu des épreuves et des tentations incroyables. La grande pauvreté du monastère, sa cellule gelée avec des volets cassés, le vent froid et la neige qui entrait par les interstices, le manque du strict nécessaire, même de vêtements et de chaussures d'hiver, faisaient frissonner tout son corps et il était souvent malade. Il supportait le poids de la guerre spirituelle, invisible en même que perceptible menée par Satan, qui fut vaincu par l'obéissance, la prière, la douceur et l'humilité d'Iakovos. Il a combattu ses ennemis avec les armes que nous a données notre sainte Église : le jeûne, les veilles et la prière.

Son ascétisme était étonnant. Il mangeait comme un oiseau, selon son biographe. Il dormait par terre pendant deux heures sur vingt-quatre. Toute la nuit était consacrée à la prière. En ce qui concerne son combat, il disait : « Je ne fais rien. Quoi que je fasse, c'est Dieu qui le fait. Saint David m'apporte son soutien pour y parvenir.»

Son humilité, légendaire et inspirante, était ce qui le caractérisait le mieux. Les démons qui étaient chez les personnes possédées venues au monastère le maudissaient et disaient : « Nous voulons te détruire, te neutraliser, t’annihiler, mais nous n’y parvenons pas à cause de ton humilité ». Il insistait toujours sur son manque d'éducation, ses insuffisances et son humilité. C'était typique de lui que, quand il parlait, de temps en temps il disait : « Pardonne-moi. ». Il demandait toujours le pardon des gens, ce qui était un signe de son attitude humble. Un jour qu’il avait été invité à visiter le monastère de Saint George Armas, où l'ancien higoumène était le p. Georges Kapsanis, il répondit  : « Pères, je suis un chien mort. Que ferai-je si je viens vous voir ? Polluer l'air ? » Il avait toujours le sentiment qu'il n'était rien.

Et quand il est devenu higoumène, il disait toujours qu'il n'était pas digne de la responsabilité du monastère : « C’est Saint David qui est l'higoumène ici », soutenait-il. Quand il célébrait avec d'autres prêtres, il allait dans un coin du sanctuaire, les laissant conduire l’office. On lui disait : « Ce n'est pas bien, tu es l’higoumène de ce monastère », il répondait alors : « Fils, c’est Saint David qui est l’higoumène ici. »

Bien qu'il n'en ait pas brigué la charge, il accepta d'être ordonné diacre par Grigorios, l'évêque de Halkida, le 18 décembre 1952. Le lendemain, il devint prêtre. Dans son discours après l'ordination, l'évêque dit : « Et toi, fils, tu seras sanctifié. Continue, avec la puissance de Dieu, et l'Église te déclarera [saint] ». Ses paroles étaient prophétiques. Il a été consacré higoumène le 27 juin 1975 par le métropolite Chrysostome de Halkida, fonction qu’il a remplie jusqu'à sa mort.

(Version française  par Maxime le minime de la source)
À suivre





mardi 14 octobre 2014

UN FRANÇAIS DEVIENT ORTHODOXE EN NOVORUSSIE



« Vous avez reçu un don inestimable, la Sainte Orthodoxie. Gardez-la. Si vous vous affaiblissez dans la foi orthodoxe, vos ennemis auront raison de vous et vous deviendrez leurs esclaves. » Testament spirituel des frères évangélisateurs de slaves, Cyrille et Méthode.

Merveilleuses sont les œuvres du Seigneur ! La guerre en Novorussie nous révèle les cours étonnants des destins humains, et à travers eux les étapes historiques qui se projettent sur le  destin des peuples. La Novorussie n’est pas seulement un site géographique, c’est le champ de bataille du bien et du mal, la révélation métaphysique de la sainte Russie, c’est aussi l’endroit où se produit la renaissance du cœur humain.
Ces jours-ci sont venus à nouveau dans notre église des volontaires de différentes parties du monde, de France, du Kazakhstan, de Serbie, d’Allemagne, de Biélorussie, pour recevoir la bénédiction divine. Nous avons célébré un office d’intercession, je les ai oints d’huile sainte et aspergés d’eau bénite. Mais le plus étonnant, c’est que dans notre mère la sainte Russie, se produit un miracle, la conversion à l’Orthodoxie des hétérodoxes !  On ne pourrait pas parler de miracle si on avait fondé une mission, si avaient œuvré à cela des missionnaires polyglottes, si on avait donné des conférences sur la vérité de l’Orthodoxie et l’erreur des autres religions etc. Mais voilà que dans leur âme a germé la semence invisible, je suis RUSSE, ORTHODOXE !!! Le don de Dieu, le Christianisme Orthodoxe, nous ne le chérissons pas spécialement. Nous sommes nés dans un état historiquement orthodoxe, et maintenant, Dieu nous découvre généreusement par l’exemple des hétérodoxes, la sainteté et le prix de la foi !
Voici un exemple. Un jeune gars venu de la capitale française, Paris, le catholique Guillaume,  (j’essaie de restituer la façon dont sonne ce prénom étranger), qui était entré dans l’Armée de la résistance de Novorussie, a été reçu dans l’Église selon le rite de la « réception dans l’Orthodoxie d’un catholique », à travers la chrismation, bien que le rituel intérieur spirituel qui s’accomplissait dans son cœur fût beaucoup plus important que le rite visible. Maintenant son prénom est Georges, il serre avec ferveur contre sa poitrine sa petite icône de Saint Georges le Victorieux. J’ai observé avec quelle application il s’essayait à se signer à la façon orthodoxe !
Je communiquais avec lui par l’intermédiaire d’un interprète : « Reçois ce don, celui de la foi orthodoxe, la foi des bogatyrs (preux) russes ! Défends la vérité jusqu’à la mort, vis saintement ! »
Quand je lui disais cela, son visage resplendissait et il hochait la tête comme s’il n’avait pas besoin d’interprète, pendant la prière ses yeux étaient pleins de larmes, ce que son âme avait longuement attendu s’était produit. « Maintenant, nous sommes frères par la foi et par l’esprit » a-t-il répondu. « Rappelle-toi, lui dis-je, s’il t’arrive de mourir, alors tu rencontreras Dieu, et tu seras enseveli ici dans la terre de la sainte Russie, comme un guerrier chrétien orthodoxe russe ». Il hocha la tête.
Après que nous sommes sortis de l’église, je lui ai demandé en détail comment il avait donc décidé de venir faire la guerre, pourquoi lui fallait-il le faire, qu’est-ce qui l’avait poussé à ce choix.

Notre frère Georges le Français : « En France, c’est le blocus médiatique complet. Les gens sont dans l’ignorance. Quand on dit la vérité, ils refusent de croire en ces monstrueux crimes fascistes. J’ai essayé sur les réseaux sociaux, les chats, les blogues de mettre de l’information sur ce qui se passe, c’est tout systématiquement bloqué par les administrateurs et les modérateurs. Si les autorités voient que tu influences la société et ne  partages pas ses positions officielles, alors il s’avère qu’on peut trouver que tu as payé un impôt il y a cinq ans avec un mois de retard, et cela veut dire une amende, ou bien tu as des problèmes avec ton hypothèque. La démocratie et la liberté d’expression, ce sont seulement des mots. Tu n’as que le droit de te vautrer démocratiquement dans les biens matériels, de te livrer à la débauche selon tes inclinations, toute cette saloperie se déverse dans l’âme des gens. C’est l’antéchrist de Goethe (Nietzsche, plutôt n. de t.) ! C’est dans notre pays la crise morale, on se forme dès l’enfance une idée de la religion extrêmement négative. En tant qu’ancien catholique, cela me faisait mal de voir tout cela. Pauvres malheureux, et il s’en trouve encore pour vouloir entrer dans l’UE. Figurez-vous seulement que si quelqu’un entre prier dans une église et assiste 40 minutes à l’office, c’est déjà quelque chose qui sort du cadre, on est déjà considéré comme un malade mental et un déséquilibré. Les garants de l’ordre peuvent déjà te déclarer un fauteur de troubles et vérifier ta santé psychique et morale. J’ai été agréablement étonné et même enthousiaste de voir qu’ici, les offices durent 3 ou 4 heures ! C’est pour moi comme une gorgée d’eau vivifiante. Je ne comprends pas l’office pour l’instant, ni votre langue, et j’ai du mal à tenir, mais mon âme, elle, comprend. »

Je l’ai observé trois jours avant son entrée dans l’Orthodoxie, quand il est entré dans l’église. L’interprète lui expliquait qu’il fallait poser un cierge devant l’icône. Pendant qu’il priait, des larmes coulaient sur son visage.
« Chez nous, à Paris, dans les églises, on peut donner des concerts de rock, continue-t-il, des expositions canines, tout juste si on n’y expose pas de la pornographie. Cela n’émeut plus personne depuis longtemps, et je ne parle pas de l’islamisation ; et ils ne diffèrent pas spécialement du point de vue des mœurs. Quand j’ai vu tout cela, les atrocités des ukrofascistes en Novorussie, alors mon âme s’est éveillée, ma place est ici, les Russes sont mes frères, leur douleur est la mienne, je suis venu. J’ai rencontré ici le Dieu « russe », je suis heureux et j’ai trouvé le vrai sens de la vie, ici, je sers à quelque chose, par l’esprit, je suis maintenant également russe ».

- Et tu as des parents russes éloignés, ou des amis de Russie, qu’est-ce qui a pu te lier ?
- Non, je suis Français de souche, je suis né à Paris.
- Et dans ta patrie, tu avais déjà rencontré l’Orthodoxie ?
- Non, bien que j’ai appris récemment que nous avons là bas des églises orthodoxes. Père, priez pour moi et pour mes parents égarés. 

Je ne me lasse pas de répéter ce que j’ai déjà dit dans mon précédent article sur le baptême des Coréens : « Notre Mère la Russie est devenue de par la providence divine le creuset divin où se croisent les destins de divers peuples, diverses cultures et religions. Ils ont tous la possibilité d’entrer en contact avec la foi orthodoxe. Il est ici, (dans le contexte religieux) légitime de parler de sainteté russe, de la particularité de l’âme russe, sa contemplation du monde et son sens aiguë de la vérité et de la justice, de l’existence divine, et c’est en cela qu’est le sens de sa vie. Les saints pères (en particulier Jean Chrysostome) nous donnent un exemple : comme l’encens dégage son parfum dès qu’il touche le charbon incandescent, lorsque le juste passe par l’épreuve du feu, il dégage les œuvres de la sainteté. On a envie de paraphraser cette citation dans le contexte de notre sujet : la Providence divine a créé cet encensoir historique en lequel les graines de différents peuples, en recevant l’Orthodoxie, dégagent les œuvres de la sainteté. Les peuples qui se trouvent dans l’aire de la civilisation orthodoxe  adoptent - et cela cesse d’être une nature différente et une propriété de l’âme - la vision du monde et la construction du monde du Russe orthodoxe. Cela se produit même avec les musulmans et les bouddhistes ». Et maintenant, c’est avec les catholiques.

Que Dieu vienne en aide aux héros de la Novorussie, et leur donne la victoire, pas seulement spirituelle ! Je vous demande aussi à vous tous, mes petits frères et mes petites sœurs, vos prières te votre soutien !
L’archiprêtre Oleg Trophimov, docteur en théologie 
et maître en sciences religieuse et philosophiques
Trad.  Laurence Guillon de la source