Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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vendredi 27 mars 2020

SI NOUS N'AVONS PAS PÂQUES DANS L'ÉGLISE…

   Sur la pandémie


Parole de réconfort par le starets Zacharie

(P. Zacharias, disciple du saint Starets Sophrony, du monastère patriarcal et stavropégique de Saint-Jean-Baptiste, Tolleshunt Knights de Maldon, Essex, Angleterre.)

  sur le site du monastère de Tikhon de Zadonsk 

« […] S'ils nous demandent d'arrêter nos offices religieux, abandonnons et bénissons simplement la Providence de Dieu. D'ailleurs, cela nous rappelle une vieille tradition que les Pères avaient en Palestine : au Grand Carême, le dimanche des laitages, après le pardon mutuel, ils partaient dans le désert pendant quarante jours sans liturgie; ils ne continuaient que le jeûne et la prière afin de se préparer et revenir le dimanche des Rameaux pour célébrer d'une manière pieuse la Passion et la Résurrection du Seigneur. 

Et ainsi, nos circonstances actuelles nous obligent à revivre ce qui existait jadis au sein de l'Église. C'est-à-dire qu'ils nous forcent à vivre une vie plus hésychaste, avec plus de prière, de sorte que soit compensé le manque de la Divine Liturgie et nous prépare à célébrer avec plus de désir et d'inspiration la Passion et la Résurrection du Seigneur Jésus. Ainsi, nous transformerons ce fléau en triomphe de l'hésychasme. 

En tout cas, tout ce que Dieu permet dans notre vie ressort de sa bonté pour le bien-être de l'homme, car Il ne veut jamais que sa créature soit blessée de quelque façon que ce soit. Certes, si nous sommes privés de la Divine Liturgie pendant une plus longue période de temps, nous pouvons le supporter. 
Que recevons-nous dans la liturgie ? Nous participons au Corps et au Sang de Christ, qui sont remplis de Sa grâce. C'est un grand honneur et un grand avantage pour nous, mais nous recevons également la grâce de Dieu de bien d'autres façons. Lorsque nous pratiquons la prière hésychaste, nous demeurons dans la Présence de Dieu avec l'esprit dans le cœur invoquant le Saint Nom du Christ. Le Nom Divin nous apporte la grâce du Christ car il est inséparable de sa personne et nous conduit dans sa présence. Cette Présence du Christ qui nous purifie, nous purifie de nos transgressions et de nos péchés, elle renouvelle et illumine notre cœur afin que l'image de Dieu notre Sauveur, le Christ, puisse s'y former.

 Si nous n'avons pas Pâques dans l'Église, souvenons-nous que tout contact avec le Christ est Pâques. Nous recevons la grâce dans la Divine Liturgie parce que le Seigneur Jésus y est présent, Il accomplit la Sainte Cène et Il est Celui qui est donné aux fidèles. Cependant, lorsque nous invoquons Son Nom, nous entrons dans la même Présence du Christ et recevons la même grâce. Par conséquent, si nous sommes privés de la liturgie, nous avons toujours son nom, nous ne sommes pas privés du Seigneur. De plus, nous avons aussi sa parole, en particulier son évangile. Si sa parole demeure continuellement dans notre cœur, si nous l'étudions et la prions, si elle devient notre langue avec laquelle nous parlons à Dieu comme il nous a parlé, alors nous aurons à nouveau la grâce du Seigneur. Car ses paroles sont des paroles de vie éternelle (Jean 6:68), et le même mystère est accompli, nous recevons sa grâce et nous sommes sanctifiés. De plus, chaque fois que nous montrons de la bonté à nos frères, le Seigneur l’agrée, il considère que nous l'avons fait en son nom et il nous récompense. Nous faisons preuve de bonté envers nos frères et le Seigneur nous récompense de sa grâce. C'est une autre façon dont nous pouvons vivre dans la Présence du Seigneur. 

Nous pouvons avoir la grâce du Seigneur par le jeûne, l'aumône et chaque bonne action. Ainsi, si nous sommes contraints d'éviter de nous rassembler dans l'Église, nous pouvons aussi être unis en esprit dans ces saintes vertus qui sont connues au sein du Corps du Christ, la sainte Église, et qui préservent l'unité des fidèles avec le Christ et avec les autres membres de son corps. Tout ce que nous faisons pour Dieu est une liturgie, car cela sert à notre salut. La liturgie est le grand événement de la vie de l'Église, où les fidèles ont la possibilité d'échanger leur petite vie avec la vie illimitée de Dieu. Cependant, la puissance de cet événement dépend de la préparation que nous effectuons avant, à travers toutes les choses que nous avons mentionnées, à travers la prière, les bonnes actions, le jeûne, l'amour du prochain, le repentir. 

 Par conséquent, mes chers frères, il n'est pas nécessaire de faire des déclarations héroïques contre le gouvernement pour les mesures prophylactiques qu'il prend pour le bien de tous. Nous ne devons pas non plus désespérer, mais seulement rechercher sagement les moyens de ne pas perdre notre communication vivante avec la Personne du Christ. Rien ne peut nous nuire, nous devons simplement être patients pendant un certain temps et Dieu verra notre patience, enlèvera chaque obstacle, chaque tentation et nous verrons à nouveau l'aube des jours joyeux, et nous célébrerons notre espoir et notre amour communs que nous avons en Jésus-Christ. » (version en français par Maxime Martinez de la source)

lundi 23 mars 2020

"Quel sens tirerons-nous de cette épreuve?" Par P. Vladimir Zelinski

sur le Blog Orthomonde.fr 


Chers frères et sœurs !

C’est une période d’épreuve qui a commencé pour chacun d’entre nous. Beaucoup ont perdu leur travail et leur gagne-pain. Personne n’a le droit de sortir de chez lui, sous peine de sanctions. Nous sommes tous privés d’offices, de prière commune, de sacrements. Nul ne sait combien de temps prendra notre quarantaine, mais il est évident pour tous que ce n’est pas une question de jours. Notre ville est actuellement frappée par une période de contamination intense, et nous n'en sommes pas encore au pic de l'épidémie.

Oui, le Grand carême, cette année, n’est pas seulement privation de nourriture terrestre, mais également de nourriture céleste. Comment considérer cela ? Comment, non seulement accepter cette situation à laquelle nous ne pouvons rien changer, mais y déceler la volonté de Dieu, le dessein de Dieu pour notre paroisse, pour chacun d’entre nous ? En ce moment, toute l’Italie qui nous a accueillis, est obligée de renoncer à son mode de vie habituel. Et nous, qui sommes orthodoxes, nous sommes appelés à aller plus loin.

Avant tout, nous n’avons aucun droit, ni spirituel, ni moral, ni même simplement humain d’enfreindre les interdictions, d’aller à l’encontre des indications du gouvernement : « vous nous interdisez, mais nous allons faire à notre façon, nous réunir en secret, célébrer portes fermées quoi qu’il arrive ». Aujourd’hui nous sommes incités à obéir aux règles sévères de sécurité, non seulement par le gouvernement italien et l’administration de Lombardie, mais aussi par notre métropolite, Monseigneur Ioann. Je vous rappelle ce que vous savez déjà : le simple fait de rester dans un lieu fermé à proximité les uns des autres est dangereux pour chacun d’entre nous. Personne n’a le droit de tenter Dieu en mettant sa vie en danger, et encore moins de risquer la vie de son prochain. En tant que recteur de la paroisse, portant la responsabilité de chacun d’entre vous, je suis forcé de confirmer, la mort dans l’âme, ce que j’ai déjà dit oralement la dernière fois que nous nous sommes réunis dans l’église : il n’y aura pas d’office tant que le Seigneur ne permettra pas que nous nous réunissions à nouveau.

Aussi, réfléchissons ensemble : quel sens pouvons-nous tirer de cette épreuve, quelle grâce pouvons nous en recevoir ? Rappelons-nous : quand nous sommes partis en Italie, peu d’entre nous pensaient y trouver une véritable vie ecclésiale. Nous nous sommes retrouvés ici pour différentes raisons. Pourtant, cette vie ecclésiale, nous l’avons trouvée, parfois de façon inattendue, et nous devons déjà être reconnaissants pour cette découverte. Aujourd’hui, elle nous est retirée. Pourquoi ?

Rentrons en nous-mêmes, interrogeons Dieu dans le fond de notre cœur. Peut-être avons-nous besoin, pour ressentir la soif de la communion, ce don incommensurable qui, même s’il est célébré fréquemment, est unique, de comprendre aussi comment vivre sans elle ?

Peut-être, pour sentir la plénitude et la beauté de la prière commune, nous faut-il faire l’expérience de son absence, de son manque ?

Peut-être pourrons-nous mieux sentir sa saveur en étant loin les uns des autres ? Peut-être pourrons-nous mieux sentir la joie de l’unité en étant quelque temps seuls devant Dieu ? En priant les uns pour les autres, et en nous languissant de ceux que nous ne voyons pas ?

Dans cette solitude, si Dieu est avec nous, le travail intérieur invisible, qui nous manque toujours peut enfin s’accomplir. Ce n’est pas pour rien si de grands saints se sont retirés du monde et ont passé toute leur vie en ermites. Ainsi, sainte Marie l’Egyptienne a passé 40 ans dans le désert et n’a communié que dans les derniers jours de sa vie terrestre. Peut-être que c’est justement la mémoire de cette sainte à laquelle est consacrée la cinquième semaine du Grand carême, qui doit s’incarner dans nos vies, dans notre carême d’aujourd’hui ?

Les sermons du dimanche vont nous manquer. Pourtant, en méditant les paroles de l’Evangile que nous lirons chaque dimanche, peut-être que nous nous mettrons à y réfléchir par nous-mêmes et à en tirer des enseignements ?

Enfin, nous, disciples du Christ, nous sommes appelés à garder le « souvenir de la mort », qui s’est soudainement rapprochée de chacun de nous. Je prie pour votre santé et votre longévité, mais n’oublions pas que le souvenir de la mort est une partie intégrante de la vie avec Dieu, ici et maintenant. Il nous appelle au repentir mais nous donne aussi la joie : le Seigneur est proche, le Seigneur vient.

Je voudrais vous rappeler les paroles du Christ qui sont lues le Grand Jeudi : «Dans le monde, vous aurez des tourments ; mais prenez courage : J’ai vaincu le monde» (Jn 16, 33).

Archiprêtre Vladimir Zelinski,

Extrait de la lettre aux paroissiens de la paroisse « Notre Dame Joie des Affligés » de Brescia, Italie
19 mars 2020, Deuxième semaine du Grand carême.


mercredi 30 octobre 2019

"Quand les choses ne vont pas dans votre sens" par P. Andreas Konanos


Père Andreas Konanos est né à Munich en 1970. Il est originaire d'Ioannina, a vécu à Munich et à partir de 1977 à Athènes. Il a terminé ses études secondaires au lycée classique et a étudié la théologie à Athènes. Le Bienheureux Archevêque Christodoulos l'a ordonné diacre en 1999 et  Archimandrite en 2000. Il a en charge une paroisse, des étudiants, des réunions, des vigiles, des discours et des conférences dans les écoles de parents et les centres spirituels de l'archidiocèse d'Athènes.

En 2006, il a commencé l'émission "Unseen Crossings" à l'église de la station de radio du Pirée. Cette émission a suscité des invitations à prendre la parole dans de nombreuses villes de Grèce, de Chypre et des États-Unis. Ses contacts avec Jérusalem, le mont Athos et les Anciens à l'intérieur et à l'extérieur du mont Athos sont une source de force dans sa vie.


vendredi 2 août 2019

PATIENCE, CONSTANCE, SILENCE


  1. PSAUME 140

    Seigneur, je crie vers toi, exauce-moi ; 
Sois attentif à la voix de ma supplication
lorsque je crie vers toi.
Que ma prière monte devant toi comme l’encens,
que l’élévation de mes mains soit un sacrifice du soir.
Place, Seigneur, une garde à ma bouche,
une porte fortifiée sur mes lèvres.

N’incline pas mon cœur vers des paroles perverses pour chercher des excuses aux péchés ;
non, je ne me joindrai pas
aux hommes qui commettent l’iniquité,
ni à ceux qu’ils se sont choisis.
Que le juste me reprenne avec miséricorde et me corrige,
mais que l’huile du pécheur jamais ne parfume ma tête,
car ma prière s’élève aussi contre ce qui fait leur délice.
Lorsque leurs juges seront engloutis par le rocher,
alors ils comprendront combien mes paroles étaient douces.
Comme une motte brisée sur le sol,
leurs os sont dispersés au bord des enfers.
Seigneur, Seigneur, c’est vers toi que se tournent mes yeux,
c’est en toi que j’ai mis mon espérance, ne m’ôte pas la vie.
Garde-moi du piège qu’ils m’ont tendu,
des embûches de ceux qui commettent l’iniquité.
Que les pécheurs tombent dans leur propre filet ;
pour moi, je me tiens seul jusqu’à ce que je passe

jeudi 2 novembre 2017

Sur le Blog de CLAUDE, un TEXTE MAGNIFIQUE, de toute beauté…

Un texte profondément chrétien du P. Philip LeMasters :


La force divine de ceux qui sont pleins de lumière
Homélie pour le 3ème dimanche de Matthieu
 et la commémoration de 
Saint Joseph de Damas
 dans l'Église orthodoxe


Il y en a qui pensent que le chemin du Christ est une béquille pour les faibles, une source de soutien pour les mauviettes, les lâches et les perdants pour se sentir mieux dans leur misérable condition. Bien sûr, cette attitude reflète seulement la faiblesse de ceux qui sont spirituellement aveugles, qui sont asservis à leur propre désir de puissance et qui refusent de montrer de la pitié envers leur prochain dans leurs souffrances. Au lieu d'embrasser les ténèbres en adorant les faux dieux de la domination et de la vengeance, les chrétiens fidèles s'ouvrent à la force divine qui peut faire de nos défis les plus amers des points d'entrée dans la béatitude du Royaume.

            Il va sans dire que nous connaissons tous trop bien la douleur, le chagrin et le manque de paix. Les attaques terroristes dans notre propre pays et à l'étranger, les guerres sans fin, les meurtres et autres formes de violence et d'injustice, les conflits raciaux et politiques, les souffrances de nos frères et sœurs du Moyen-Orient et d'ailleurs persécutés pour leur foi et contraints de quitter leur patrie, notre propre perte d'êtres chers et d'autres problèmes personnels difficiles nous tentent aujourd'hui de permettre aux ténèbres de s'emparer des âmes. Il est facile et souvent tentant de remplir nos coeurs de haine, de peur et de désespoir en acceptant le mensonge selon lequel nous trouverons le salut en damnant les autres, en rendant le mal pour le mal et en abandonnant l'espoir. Mais le faire reviendrait à se détourner de la victoire sur la mort et le péché que le Christ a accomplie à travers Sa Croix et Son tombeau vide. C'est aussi répudier le pouvoir transformateur du Saint-Esprit répandu à la Pentecôte, dont les fruits sont "amour, joie, paix, patience, gentillesse, bonté, fidélité, douceur, maîtrise de soi." Comme l'écrivait saint Paul: "La loi n'est pas contre. Et ceux qui sont au Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. "(Galates 5: 22-24)

            Afin de crucifier notre corruption et d'ouvrir les yeux de nos âmes à la Lumière rayonnante du Christ au milieu de toutes les tentations qui nous assaillent, nous devons avoir la détermination obstinée des soldats, des athlètes et des fermiers. Saint Paul a utilisé ces exemples avec saint Timothée parce qu'ils ont tous des entreprises très exigeantes qui exigent une discipline, un sacrifice et une persévérance quotidiens. Personne ne peut réussir dans ces vocations en se laissant aller, en cédant à des désirs égocentriques ou en s'abandonnant à la peur. Il a dit à Timothée de "participer à la souffrance comme un bon soldat du Christ Jésus." Ce n'est pas parce qu'il plaît à Dieu de souffrir, mais parce que vivre une vie chrétienne fidèle exige que nous luttions pour la guérison de nos âmes et au service de notre prochain, d'autant plus que nous résistons aux tentations qui menacent de nous consumer. Il y aura une certaine douleur, car nous devons prendre nos croix dans l'obéissance à la voie de notre Seigneur. Notre foi exige d'être fidèle chaque jour, quel qu'en soit le coût…



LIRE IMPÉRATIVEMENT LA SUITE ICI

mardi 28 avril 2015

Conversation avec le Métropolite Athanasios de Limasol à propos de son livre, Le cœur ouvert de l'Église [3/5]

ENDURANCE, PATIENCE, PERSÉVÉRANCE…

Dans votre livre, vous parlez aussi de Saint Arsène de Cappadoce, et et vous dîtes des paroles pénétrantes comme celle-ci : « Il a surmonté la tourmente des saints» Et, à propos de l'Ancien Joseph, vous parlez de la façon dont il a enduré pendant huit années une guerre démoniaque des plus cruelles. « Donnez du sang et recevez l'Esprit. » Que signifie «Donnez du sang » pour un chrétien contemporain ? Comment peut-il mettre cela en pratique ? 

 Quand Père Païssios est revenu d'Australie – il y était allé à l'invitation d'un archevêque australien – Je lui ai demandé quel genre de personnes vivait en Australie, comment ils luttaient pour leur salut, et s'ils aimaient Dieu.  

L’Ancien a répondu qu'il avait rencontré des gens formidables en Australie, car là-bas, les gens sont sauvés par la douleur, par l'humilité, la patience et la prière

 Je pense que cela se rapporte à toutes les personnes qui vivent dans le monde contemporain. 
La douleur est présente dans la vie de chaque personne, dans notre vie personnelle, dans la vie de notre famille, dans la vie de notre pays, dans le monde entier, dans toute la société.
Partout où vous regardez, partout il y a la douleur, la guerre, la mort, et des problèmes. Il suffit d'écouter un bulletin de nouvelles et votre cœur est déjà rempli de douleur. Maintenant, nous avons la capacité d'obtenir de l'information du monde entier. Et nous devons prier et faire preuve d’endurance dans toute cette situation. C’est le chemin qui nous conduira dans le Royaume des Cieux. Ce n’est pas pour rien que le Seigneur Jésus-Christ nous dit: « C’est par votre patience que vous sauverez vos vies» [Luc 21,19] Il ne nous dit pas que c’est par le jeûne ou la prière – Il dit que c’est grâce à la persévérance. L’endurance qui supporte est le fruit de la foi, et elle est nourrie par la prière. Et tout cela se passe dans l'Église. 

 « Personne ne peut nuire à Jean, sauf Jean lui-même » 

 Comme nous avons déjà commencé à parler de patience, je vais vous poser des questions sur la famille – un bon nombre de pages lui sont consacrées dans votre livre. Ici [en Russie], beaucoup de gens appartiennent à la génération de ceux qui vont à l’église pour la première fois, et ils n’ont pas l'expérience d'une famille chrétienne – mères, pères, grands-parents. Où peuvent-ils en apprendre davantage sur la compréhension chrétienne de la famille ? 

 La vie chrétienne n’est pas compliquée et pas difficile. La vie chrétienne est simple. Le Seigneur ne nous a pas enseigné des choses qui sont difficiles à mettre en pratique. Nous devons répondre aux commandements de Dieu avec simplicité, vivre avec les Mystères [sacrements] de l'Église, enseigner à nos enfants la Parole de Dieu et ne pas nous faire de souci, ne pas nous inquiéter à propos de quoi demain sera fait. 
Le Seigneur nous a dit qu’avant tout, nous devons chercher le Royaume de Dieu, et Il nous accordera tout le reste. Prenons les premiers chrétiens, ils n’avaient même pas un Évangile qu'ils pouvaient lire, car il n’avait pas encore été écrit. Mais le Christ était pour eux leur guide et leur maître. Nous les Chypriotes avons été réduits en esclavage pendant 800 ans environ – 400 sous les Francs et 400 sous les Turcs. Ils ne permettaient pas aux Grecs de bénéficier d’une éducation – tous les Grecs étaient sans instruction. Les prêtres avaient appris la Divine Liturgie par cœur. Ma grand-mère ne savait même pas comment écrire son nom. Néanmoins, au cours de ces 800 ans, les gens ont conservé la foi orthodoxe, et conservé leurs familles, parce qu'ils vivaient dans l'Église.

Et au cours de ces 70 années qu’est-ce qui a préservé la Russie ? C’est la Divine Liturgie qui a conservé la Russie et le monde entier.  Absolument. Et ce peu de levain fut suffisant pour l'ensemble de la Russie. [à suivre]
(version française par Maxime le minime de la source

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Notre langue française est riche en significations (et porte en elle encore une empreinte chrétienne indélébile) et il n'est pas inutile à la suite des saintes paroles de ce merveilleux guide des âmes (comme nous aimerions en avoir auprès de nous) qu'est le saint Métropolite Athanasios de Limasol de rappeler tout ce que signifie le verbe supporter 
Voici donc un extrait du Littré qui donne les différentes utilisations du mot

supporter
vt (su-por-té)
  1. Porter, en étant dessous. Un seul pilier supporte toute la voûte. La première [pièce de bois] qui pesait 188 livres, a supporté, pendant 46 minutes, une charge de 11 475 livres. [Buffon, Histoire naturelle générale et particulière]
  2. Fig. Souffrir, endurer. Ceux qui sont échappés du naufrage disent un éternel adieu à la mer ; et, comme disait un ancien, ils n'en peuvent même supporter la vue. [Bossuet, Oraisons funèbres]
  3. Avoir de la patience pour une personne ou une chose. Il y a de la charité à supporter les défauts de son prochain. Je suis un homme simple, dépourvu de science et plein de faiblesse comme les autres ; c'est beaucoup si vous me supportez. [Voltaire, Socr. I, 3]Absolument. Comment il faut supporter d'autrui. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ]Se faire supporter, obtenir d'être supporté. Lucile aime mieux user sa vie à se faire supporter de quelques grands, que d'être réduit à vivre familièrement avec ses égaux. [La Bruyère, IX.]
  4. Ne pas trouver trop mauvais. Il y a des situations d'esprit favorables à la lecture des ouvrages qui n'ont point d'ordre : quelquefois, par exemple, je lis Montaigne avec beaucoup de plaisir ; d'autres fois, j'avoue que je ne puis le supporter. [Condillac, Conn. hum. II, II, 4]
  5. Ne pas supporter, avec que et le subjonctif, s'irriter de ce que. Neptune, quoique favorable aux Phéniciens, ne pouvait supporter plus longtemps que Télémaque eût échappé à la tempête qui l'avait jeté contre les rochers de l'île de Calypso. [Fénelon, Télémaque]
  6. Fig. Être assez fort pour s'accommoder à. Après cela, faut-il s'étonner si Archestrate disait que la Grèce entière n'était pas assez puissante pour supporter deux Alcibiades ? [Fénelon, Dialogues des morts]
  7. Prendre le parti de, soutenir. Nous ne sommes pas gens à la supporter dans de mauvaises actions. [Molière, George Dandin]
  8. Résister à. Ce navire ne supporterait pas la mer. Les hommes, les animaux et les plantes peuvent supporter pendant quelque temps la rigueur de ce froid extrême, qui est de 60 degrés au-dessous de la congélation ; pourraient-ils également supporter une chaleur qui serait de 60 degrés au-dessus ?[Buffon, Théorie de la terre]
  9. Être assujetti à. Le gouvernement a voulu rester l'arbitre des frais de douane que les soieries et les cafés destinés pur l'État seraient obligés de supporter. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes]
  10. Se supporter, v pron Se souffrir patiemment les uns les autres. Les hommes doivent se supporter les uns les autres.
  11. Avoir pour soi-même de l'indulgence. Comment nous pouvons-nous supporter nous-mêmes, en croyant de si grands mystères et les déshonorant tout ensemble par un mépris si outrageux ! [Bossuet, Panégyrique]
  12. Supporter quelque chose de quelqu'un, ne pas s'en irriter. C'est une patience qui ne se trouve qu'en un homme de bien de supporter si longtemps que... [Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.]



samedi 7 mars 2015

Les vertus du corps et les vertus de l'âme selon St Maxime le Confesseur


Parmi les vertus, les unes sont du corps, les autres de l’âme. 
Les vertus du corps sont ainsi le jeûne, les veilles, le coucher à même la terre, le service des autres, le travail des mains pour n’être à charge à personne ou pour partager, etc. 
Les vertus de l'âme sont l’amour, la patience, la douceur, la tempérance, la prière, etc. 
Si donc, par quelque nécessité ou quelque état du corps, comme la maladie ou autre chose, il nous arrive de ne pas pouvoir mener à bien les vertus corporelles dont nous avons parlé, nous avons le pardon du Seigneur, qui connaît les causes. Mais si nous ne menons pas à bien les vertus de l’âme, nous n'aurons aucune justification, car elles ne sont pas soumises à la nécessité.
St Maxime le Confesseur
[Diagnostics sur l'Amour - Centurie II sur l'Amour 57]

samedi 13 décembre 2014

LA LIBERTÉ PARADOXALE DU CHRÉTIEN par le moine Moïse de la Sainte Monrtagne


Saint Père Moïse, prie Dieu pour nous !

Les villes deviennent de plus en plus désolées et elles vont continuer dans cette tendance, tandis que les déserts deviendront habités et refleuriront. Nul impénitent ne pourra faire obstacle à la repentance de la volonté, à la prière des fidèles, à la supplication des pauvres. Personne ne peut empêcher une personne libre de s’imposer à elle-même la réclusion, et l’exil volontaire pour vivre le mystère du Dieu vivant. Ce miracle s’expérimente dans le martyre et dans l'humilité, dans le mode de vie orthodoxe qui s'épanouit toujours dans la quiétude, dans le silence, dans l’attente. 

Nous sommes appelés à vivre la transcendance du Christianisme, qui n'est pas tant la suppression du mal que l'honorable acceptation de soi et des autres, dans une une vie trouvant la richesse dans la pauvreté, la santé dans la maladie, la bénédiction dans la tribulation, la puissance dans la faiblesse, la joie dans la patience, la victoire dans la défaite, l'honneur dans le déshonneur, la liberté dans l'isolement, la majesté dans la douceur, la résistance à la mort, l'incarnation de Dieu, la déification de l'homme. 
Et nous devrions attendre toutes ces réalités spirituelles, non de l'autorité des dirigeants de ce monde, mais de l'autorité que nous pouvons exercer sur nous-mêmes, et dans la création de foyers spirituels sains et lumineux qui sont ceux que nous appelons paroisse, famille, cellule, atelier, bureau, auditorium, chambre.

De cette façon, même si la désolation et la solitude des villes continuent d'exister, elles ne pénétreront pas dans nos cœurs. De cette façon, le monde peut être changé, pas de l'extérieur mais de l'intérieur et d’au-dessus.
Inutile de donner tellement d’importance au missionnaire en Afrique ou à l'inventeur. Grande est la petite personne qui s’abstient de la folie, de l'injustice, de la persécution, et qui s’abstient d’attrister son voisin et sa propre vie. 
Selon Abba Isaac, la personne qui reconnaît et surmonte ses passions est supérieure à la personne qui ressuscite les morts.
Tous ceux qui cherchent à se sauver de l'anxiété pathologique, de la douleur et de la tristesse, du vide et de la solitude sont invités à un rendez-vous avec eux-mêmes et avec Dieu. Et quand vous trouverez le salut, rappelez-vous l'humble personne qui a offert ces pensées.         Geronda Moïse l'Athonite
(version française par Maxime le minime de la source)

dimanche 14 avril 2013

SUR LA PATIENCE (1) par St Jean Chrysostome

La dette d'amour

1. Puisque, par la grâce de Dieu, nous sommes rendus les uns aux autres, acquittons la dette que nous impose à votre égard la charité, si cette dette peut être jamais acquittée; car cette dette est la seule qui ne soit jamais éteinte: plus on travaille à l'acquitter, plus elle s'accroît. Tandis que nous félicitons ceux qui ne doivent rien en fait d'argent, nous exaltons ceux qui, en matière de charité, doivent beaucoup. De là ces paroles de Paul, le docteur de l'univers, dans une de ses épitres : « Ne soyez redevables de rien à personne, si ce n'est de l'amour les uns pour les autres;» (Rom. XIII, 8) 1l veut que nous nous acquittions toujours de cette dette, et en même temps qu'elle dure toujours et qu'elle ne s'éteigne jamais, tant que la vie présente ne sera pas écoulée. De même que les dettes pécuniaires sont une charge et un ennui, de même l'on est coupable de n'être pas toujours redevable de la dette de la charité. Pour vous convaincre de cette vérité, écoutez la sagesse de ce maître admirable, et comment il nous  adresse ses exhortations. Il commence par dire : « Ne soyez redevables de rien à personne ; » puis il ajoute : « si ce n'est de l'amour les uns pour les autres; » voulant ainsi et que nous éteignions ici-bas toutes nos dettes, et néanmoins que cette dette-ci ne soit jamais éteinte. C'est là, effet, un point pour notre vie de la plus haute et de la plus haute et de la plus rigoureuse importance. Puisque nous n'ignorons pas les avantages de cette dette, ni qu'elle s'accroit à mesure qu'on s'en acquitte, efforçons nous de nous acquitter, nous aussi, de la dette que nous a imposée, non la négligence ou l'ingratitude, mais une maladie imprévue. Acquittons-nous-en aujourd'hui aussi bien que nous le pourrons, en adressant à votre charité quelques paroles sur un sujet que nous indique ce docteur admirable de l'univers. Le langage qu'il tenait aujourd'hui dans son épître aux Romains, mettons-le, en l'expliquant, sous vos yeux, et servons à votre charité la réfection spirituelle que nous n'avons pu, depuis longtemps, lui servir.

Le combat spirituel 

Il est indispensable de citer les paroles dont on a fait la lecture, afin que le souvenir du texte vous permette de saisir plus facilement nos développements. « Nous savons, dit l'Apôtre, que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu.» (Rom. VIII, 28). Que signifie ce début? Cette âme bienheureuse ne dit rien sans raison ni sans motif; toujours elle applique aux maux dont elle s'occupe les remèdes spirituels les plus convenables. Quelle est donc sa pensée? Bien des épreuves assaillaient de toutes parts les hommes qui alors se convertissaient à la foi; l'ennemi multipliait sans relâche ses attaques; aux embûches succédaient les embûches; les persécuteurs de l’Évangile ne restaient pas un moment en repos, jetant les uns dans des cachots, envoyant les autres aux supplices, précipitant les autres dans une infinité de maux. C'est pourquoi, de même qu'un habile général qui, voyant son adversaire enivré de fureur, parcourt les rangs de ses soldats, les ranime, les encourage, les excite de toutes les manières, les remplit d'audace, augmente leur ardeur à en venir aux mains avec l'ennemi, leur persuade de mépriser ses attaques, de lui résister avec une indomptable fermeté, de le frapper, s'il se peut, au visage, et de ne pas craindre de lui tenir tête; de même ce bienheureux apôtre, cette âme  aussi vaste que le ciel, pour ranimer le courage des fidèles, porter haut leurs pensées trop rapprochées de la terre, commence par leur adresser ces paroles : « Nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu ». Voyez-vous la prudence de l'Apôtre? Il ne dit pas, je sais; mais, nous savons, afin d'emporter leur assentiment à ces paroles : « Tout contribue au bien de ceux aiment Dieu. » Remarquez la précision de ce langage. Paul ne dit pas : Ceux qui aiment Dieu seront à l'abri des  calamités, ils seront affranchis des tentations ; mais «Nous savons », c'est-à-dire nous sommes persuadés, nous sommes certains, nous avons été convaincus par l'expérience elle-même : « Nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu. »

dimanche 20 mars 2011

JAPON : Mujo, interdépendance, solidarité, patience et impassibilité


St Cyprien de Carthage

"Aussi longtemps que nous vivons ici-bas, nous sommes liés au genre humain par l'identité de notre corps ; c'est par l'esprit que nous nous en différencions. C'est pourquoi nous partageons avec tous les hommes les inconvénients de la chair, jusqu'à ce que "cet être corporel revête l'incorruptibilité, que cet être mortel revête l'immortalité" (1 Co 15,53). Lorsqu'une cité est envahie par l'ennemi, sa captivité touche tous ses habitants sans aucune distinction. Et quand le ciel serein élimine tout espoir de pluie, la sécheresse nous menace tous indifféremment. Quand enfin les rochers enserrent un navire de toutes parts, le naufrage devient le lot commun à tous les passagers, sans exception. Ainsi en est-il de toute douleur, qu'elle affecte nos yeux, nos membres, ou notre corps en général : elle est notre lot à tous, aussi longtemps que nous partageons la même chair en ce monde!"
St Cyprien de Carthage (Sur la mort,8)




St Maxime Le Confesseur

"Celui qui par la patience a aplani les passages rocailleux des épreuves involontaires, c'est à dire les modes de la douleur et les a transformés en chemins unis, celui-ci, à bon droit, verra le salut de Dieu" (Questions à Thalassios 47)  "Dans toutes les épreuves involontaires, par la patience et l'endurance, même si nous souffrons corporellement, nous gardons l'âme impassible et nous ne sommes ni vaincus ni abattus par les secousses." (Questions à Thalassios 61)
St Maxime Le Confesseur

Hommage au peuple japonais
Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous et de ton monde