Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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samedi 28 décembre 2024

INTERPRÉTATION ORTHODOXE DE L'APOCALYPSE [24 ] (suite)

 Le gardien révélé

Constantin le Grand devient ainsi le premier des gardiens qui « scellent » le mystère de l'iniquité. Saint Jean Chrysostome expliquait au Ve siècle que le monarque chrétien n'était en réalité autre que "celui qui retient" (le  κατέχων, l'obstacle eschatologique à l'Antéchrist) auquel saint Paul avait fait allusion.( 2 Thessaloniciens 2)

 « Quand l'autorité romaine cessera, a écrit Saint Jean Chrysostome, alors il [l'Antéchrist) viendra. Et à juste titre, car aussi longtemps que les gens auront peur de ce gouvernement, personne ne se hâtera de se soumettre à l'Antéchrist; mais après sa destruction, l'anarchie persistera. » et il s'efforcera de tout voler, tant l'autorité humaine que divine.

Saint Jean Maximovitch, a qualifié l'autorité impériale de la monarchie chrétienne de « légale ». Elle a été établie par la Loi de Dieu et a diffusé cette Loi à l'humanité. Dans le domaine de la conduite humaine, la condition de légalité par rapport à l’anarchie est probablement la différence la plus visible entre le Christ et l’Antéchrist.

« Avant l'avènement de l'Antéchrist , écrivait saint Jean Maximovitch, on se prépare déjà dans le monde la possibilité de son apparition : Le mystère de l'iniquité fonctionne déjà (2Thess. 2:7). Les forces qui se préparent à son apparition combattent avant tout contre l'autorité impériale légitime…Saint Jean Chrysostome explique que celui qui retient est l'autorité pieuse et légale : une telle autorité combat contre le mal. C'est pourquoi le « mystère », déjà à l'œuvre dans le monde, lutte contre cette autorité, il désire une autorité sans loi. Lorsque le « mystère parviendra de manière décisive à cette autorité, plus rien n'empêchera l'apparition de l'Antéchrist. » 

    Dans les années 1800, saint Théophane le Reclus anticipait le mal qui accompagnerait la perte éventuelle de la monarchie chrétienne : « Quand la monarchie tombera, dit-il, et partout où les nations instituent un gouvernement autonome (républiques, démocraties), alors l'Antéchrist pourra agir librement. Il ne sera pas difficile à Satan de préparer les électeurs à renoncer au Christ, comme l’expérience nous l’a enseigné lors de la Révolution française. Il n’y aura personne pour opposer son veto au mouvement… Ainsi, lorsqu’un tel ordre social sera institué partout, facilitant l’apparition de mouvements anti-chrétiens, alors l’Antéchrist apparaîtra. »




Il est également instructif de noter que saint Hippolyte faisait référence aux dix orteils de la grande image de Nabuchodonosor comme étant des démocraties : « Les dix orteils de l'image sont équivalents à (énormément) de démocraties. »

(À suivre)


samedi 22 septembre 2018

DE L'UNITÉ de l'ÉGLISE par St Jean Chrysostome



Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d'une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité, vous efforçant de conserver l'unité de l'esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.  (Éphésiens 4)

"Nous devons tenir fortement à cette unité, nous devons la défendre, nous surtout évêques, qui occupons la première place dans l’Église, afin que le corps épiscopal soit un et indivisible. Que personne n’altère, par le mensonge, la fraternité qui nous unit; que personne, par des enseignements perfides, ne nuise à la sincérité de notre foi. L’épiscopat est un, chacun de nous possède cette dignité solidairement avec ses frères. L’Église aussi est une, quoique, par l’effet de sa fécondité, elle s’étende sur une immense superficie. Ainsi les rayons innombrables du soleil ne font qu’une seule lumière; l’arbre a des rameaux nombreux, mais un tronc unique solidement attaché au sol ; plusieurs ruisseaux coulent de la source et portent au loin leurs eaux abondantes, mais la source est unique. Cherchez à enlever au soleil un de ses rayons, l’unité de la lumière ne souffrira pas cette division; séparez un rameau de l’arbre, il se flétrira; écartez un ruisseau de la fontaine, il se desséchera. Il en est de même de l’Église de Dieu : répandue partout, elle éclaire l’univers de ses rayons; mais il n’y a qu’une seule lumière inséparable du corps qui la produit; arbre gigantesque, elle étend partout ses rameaux chargés de fruits; fontaine intarissable, elle porte au loin ses eaux abondantes et fécondes; mais il n’y a qu’un principe, un tronc, une source, une mère dont la fécondité remplit l’univers. Le sein de cette mère nous donne la naissance, son lait nous nourrit, son souffle nous anime. L’épouse du Christ ne peut souffrir l’adultère ; elle est incorruptible; elle ne connaît qu’une seule maison, qu’un seul lit conjugal. C’est elle qui nous conserve pour Dieu, et qui, après nous avoir engendrés, nous conduit au royaume céleste. Quiconque se sépare de l’Église véritable, pour se joindre à une secte adultère, renonce aux promesses de l’Église. Les promesses du Christ ne sont pas pour celui qui abandonne son Église. Cet homme est un étranger, un profane, un ennemi. Non, on ne peut avoir Dieu pour père si on n’a pas l’Église pour mère. Au temps du déluge, pouvait-on se sauver hors de l’arche de Noé ? De même aujourd’hui, hors de l’Église, le naufrage est certain. C’est l’enseignement de Jésus-Christ : Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui ne recueille pas avec moi dissipe (Matt., 12). Celui qui rompt les liens de la paix et de la concorde établis par le Christ agit contre le Christ; celui qui recueille hors de l’Église dissipe l’Église du Christ. Le Seigneur a dit encore : Moi et mon Père ne sommes qu’un (Jean, 10) ; et Jean, en parlant du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ajoute, et ces trois ne sont qu’un. Qui donc pourrait croire que cette unité, née de l’unité divine, cimentée par les sacrements célestes, peut être scindée selon le caprice des volontés rivales? Perdre cette unité, c’est perdre la loi divine, la foi dans le Père et le Fils, la vie, le salut. […]

Je vous en supplie, mes frères bien-aimés, si c'est possible, qu’aucun de vous ne périsse : c’est là que tendent mes conseils et mes exhortations. Que l’Église, notre mère, fière de sa fécondité, renferme dans son sein tout un peuple ne formant qu’un seul corps, n’ayant qu'une seule et même foi . Si certains schismatiques, auteurs de toutes nos dissensions, s’obstinent dans leur aveugle démence et repoussent nos conseils salutaires, vous, du moins, dont la simplicité a été surprise, vous, séduits un instant par les artifices de l’erreur, brisez ces liens perfides où vous êtes enveloppés, sortez de ces sentiers ténébreux, reconnaissez la route qui conduit directement au Ciel. Écoutez l’Apôtre : 
Nous vous prescrivons, au nom de Jésus-Christ, de vous séparer des frères qui marchent en dehors de toute règle et non selon la tradition qu’ils ont reçue de nous. Ne vous laissez pas égarer, dit-il encore, par des paroles trompeuses; car c’est à cause de cela que Dieu a fait tomber sur le peuple rebelle le poids de sa colère. Ne participez donc pas à leurs erreurs (2 Thessaloniciens 3).

dimanche 29 octobre 2017

LA PRIÈRE DANS NOTRE VIE SPIRITUELLE par Geronda MOÏSE [5]

[5ème partie]

LA RÉPONSE À NOTRE PRIÈRE

par Geronda MOÏSE l'Agiorite de bienheureuse mémoire




Le délai pour obtenir une réponse à nos demandes de prière, qui réponde à nos questions, est un autre point sur lequel notre vie de prière est testée. Ce n’est pas que Dieu n’entende pas nos prières, ni qu’Il soit indifférent à notre souffrance. Dieu ne veut pas que nous soyons troublés et tourmentés, mais que nous soyons en communion constante avec lui avec nos prières ferventes, et qui devraient s’intensifier si elles n’obtiennent pas immédiatement de réponse. Nous devons remercier Dieu qu'Il nous donne ce que nous demandons ou non, puisque dans les deux cas Il agit pour notre propre bien. Nous ne devons pas être découragés ni désabusés quand nous ne recevons pas ce que nous demandons dans la prière. Dieu peut être en train de tester notre persévérance. Ne nous lassons pas si facilement.

Si nous n’obtenons pas ce que nous demandons, nous devons remercier Dieu néanmoins, comme si notre prière avait effectivement reçu sa réponse, car Il connaît nos besoins réels du moment présent mieux que nous. Il se peut que notre espérance ne se concrétise pas parce que ce que nous désirons n'est pas essentiel, même si cela nous paraît indispensable à l'époque. Si quelque chose est vraiment indispensable, Dieu le fournira instantanément. Par conséquent, même dans le cas d’un rejet apparent, fondamentalement c’est tout de même une réussite, nous rassure Saint Jean Chrysostome. Tout échec qui apporte un avantage à notre vie n'est en fait pas un échec, mais une réussite.

« Mais Père, je demande des choses spirituelles qui sont bonnes pour moi, pourquoi est-ce que je ne les reçois pas ? » pouvez-vous demander. Peut-être parce que votre zèle pour cela est insuffisant. Peut-être parce que vos demandes ne proviennent pas vraiment de votre propre cœur, mais sont artificielles, ayant pour origine d'autres sources ou motifs. Peut-être que vous n'êtes pas digne de les recevoir en ce moment. Il est impossible que Dieu, qui prend soin des oiseaux, des animaux dénués de raison, et des plantes de la terre, et dont la compassion pour les êtres humains surpasse de loin tout lien paternel de parenté, nous ignore sans motif.

Nos baillements ensommeillés, notre fuite dès la première déception même, quand tout semble nous contrarier, notre indifférence, accompagnée de beaucoup de négligence et de doute, indiquent très clairement qu'en dernière analyse nous ne savons pas vraiment ce que nous voulons et ce que nous recherchons. Il y a des moments où il est clair, comme quand nous ne demandons pas aujourd'hui ce que nous demandions hier, que nous n'avons pas vraiment besoin de ce pour quoi nous prions. La maladie du changement constant de nos désirs, facilement compréhensible psychologiquement, peut affecter et tourmenter notre vie de prière. Les changements essentiels dans notre façon de prier proviennent d'expériences mystiques, de brises divines, de chuchotements subtils de l'Esprit Saint dans des cœurs humbles, paisibles et réceptifs. À mesure que nos coeurs s'améliorent, notre attitude dans la prière progresse également.

Saint Jean Chrysostome pose des questions rhétoriques et fournit des réponses qui résument bien la question:

« Est-ce que vous êtes dans un état de calme et de sérénité ? Alors, priez le Seigneur de rendre plus permanente cette joie dans votre cœur ... Êtes-vous troublé par l'assaut de tribulations et de tentations ? Implorez le Seigneur de calmer la tempête dans votre vie. Votre prière a-t-elle été écoutée ? Dieu merci. N'avez-vous pas été entendus ? Persistez dans votre prière jusqu'à ce que vous soyez entendus.»

Remercier Dieu pour les choses agréables qui vous conviennent est naturel. Mais être capable de remercier Dieu, même pour les événements désagréables qui se produisent dans notre vie est remarquable. Et quand cela arrive vraiment dans nos vies, nous faisons vraiment plaisir à Dieu et honte au diable. La douleur se change en joie spirituelle. Personne n'est plus saint que la personne qui peut être reconnaissante à Dieu dans sa souffrance.

Saint Jean de l'Échelle dit que la prière efficace se caractérise par deux éléments principaux : l'action de grâce sincère et la confession contrite. Il nous dit clairement que nos prières ne sont parfois pas exaucées pour l'une des raisons suivantes : Peut-être demandons-nous avant le moment opportun, peut-être n’en sommes nous pas dignes, ou bien recherchons nous un sentiment de vaine gloire. Une autre raison possible est que, si nous recevons ce que pour quoi nous prions, nous pouvons tomber dans le péché d'orgueil. Également, ayant reçu ce que nous demandions, nous pouvons tomber dans un autre péché, celui de négligence.
(Version française de Maxime le minime de la source )

À suivre

dimanche 8 octobre 2017

LA PRIÈRE DANS NOTRE VIE SPIRITUELLE par Geronda MOÏSE [2]

[2ème partie]

LA NATURE DE LA PRIÈRE

par Geronda MOÏSE l'Agiorite de bienheureuse mémoire

Quelle est, après tout, la nature de la prière ? Cela vaut-il la peine, le souci et les efforts qui y sont consacrés ? Examinons les paroles des saints Pères pour le discerner.

St Jean Chrysostome dit :

« La prière est un port dans les tempêtes de la vie, une ancre pour ceux qui sont malmenés par les bourrasques, le trésor des pauvres, la sécurité des riches, la guérison des malades, la préservation de la santé. La prière écarte les choses mauvaises et préserve les bonnes.»

Et le père Théophore œcuménique continue :


« La prière fait taire les passions de l'âme, apaise la révolte de la colère, renvoie l'envie, dissipe le mauvais désir, anéantit l'amour des choses mondaines et apporte une grande paix et la sérénité à l'âme.»

L'essence de la prière devient claire à partir de ce qu'elle offre. Saint Jean de l'Échelle dit que la prière est le moyen qui unit l'homme à Dieu. Le grand ascète saint Grégoire du Sinaï, qui voulait traverser l'univers pour enseigner à tous les bienfaits de la prière, pénètre plus profondément dans le sujet avec ces paroles :
« La prière est un feu agréable pour les débutants, une lumière parfumée lorsqu'elle est activée  pour les avancés. La prière avise le cœur, c'est l'espérance du salut, le signe de la purification, le symbole de la sainteté, la connaissance de Dieu, les fiançailles du Saint-Esprit, la joie de Jésus, l’allégresse de l'âme, la miséricorde de Dieu, le signe de la réconciliation, le sceau du Christ, le rayon du soleil perceptible, la confirmation du christianisme, la preuve de la vie angélique.»

Les obstacles sérieux à la prière sont trop de sommeil, trop de nourriture, trop de paroles, et un mode de vie luxueux. Ceux-ci contribuent à l'oubli de Dieu et rendent le corps plus pesant, tout en rendant la vigilance et l'élévation de l'esprit difficiles. Ils n'aident pas à la purification et ils troublent l'esprit, le cœur et le jugement, qui doivent être calmes, paisibles et dans la quiétude pendant la prière.

Comment dois-je prier ? Quand dois-je prier ? Combien de temps dois-je prier ? Des questions comme celles-ci révèlent une absence de prière fervente et continue. Pour celui qui aime la prière intensément il n'y a pas de limites. Il priera simplement à chaque occasion. La prière d'aujourd'hui est une continuation de celle d'hier. Et la prière d'aujourd'hui se poursuivra demain. On dit qu'un saint homme ne disait jamais la formule de fin de la prière «Par les prières de nos saints Pères ...» parce que sa vie de prière n'avait pas de fin.

La difficulté à faire de la prière une expérience quotidienne est révélatrice d'une faiblesse grave dans notre vie spirituelle. Mais, avec la reconnaissance et la conscience de cette faiblesse, nous ne devrions pas être découragés. Elle doit plutôt stimuler des efforts intensifiés et plus persistants. Nous pouvons apprendre à prier pratiquement partout où nous pouvons être, chaque fois que nous y pensons. Mais il doit y avoir des moments particuliers, en plus des offices religieux, lorsque nous pratiquons nos prières individuelles. Et, comme Abba Isaac le suggère pour chaque moine dans sa cellule, nous devons chercher le lieu le plus calme disponible pour nos prières.
Un jour on a demandé à Abba Makarios d'Egypte comment nous devrions prier et il a répondu de cette façon:

« Il n'est pas nécessaire de babiller sottement pendant de longs moments, mais il suffit d'étendre vos bras et de dire : « Seigneur, accorde-moi ta miséricorde comme Tu le désires et selon ta connaisance de qui est pour le mieux. » Et s'il y a une guerre sur le point d'éclater, dites : « Seigneur, aide-moi », car Il sait ce qui est le mieux pour nous et fournit sa miséricorde. »

Nous avons la prière avec des paroles, et nous pouvons aussi faire de toute notre vie une prière, un sacrifice de consécration à Dieu, une prière sans paroles, qui est peut-être la plus forte et la plus grande prière. Asseyons-nous, patiemment, sans relâche, comme des disciples à vie écoutant Dieu parler. Ignorants, innocents, humbles, pauvres, muets devant le Père tout miséricordieux, attendons avec foi sa miséricorde, son salut et son secours salutaire avec d’« ineffables soupirs ». Avec une humble et silencieuse prière, permettons à Dieu de parler dans notre vie. Permettons-lui de faire tout ce qu'il désire avec nous, afin que nous devenions semblables aux saints, ses enfants toujours obéissants, et que restaurés en nous notre beauté primitive et originale, rendant sa vie véritablement notre propre vie.

Abba Isaac dit lorsque vous vous approchez de Dieu pour prier, « Considérez vous comme une fourmi insignifiante, une créature rampante de la terre, une sangsue, un enfant balbutiant. »
Abba Serapion dit que la posture des gens dans la prière doit être comme celle des soldats de garde, constants, vigilants, courageux et prêts comme dans un état d'urgence.

Ce grand maître de prière, saint Jean Chrysostome, dont toute la vie était une prière, a ceci à dire :

« Nous devons prier avec une attention toujours vigilante, et cela sera possible si nous comprenons bien avec qui nous parlons, et que pendant ce temps nous sommes ses serviteurs, offrant un sacrifice à Dieu. Nous devons prier avec contrition, avec des larmes, avec respect et un grand calme. Nos péchés ne doivent pas nous empêcher de prier. Nous devons avoir honte de nos péchés, mais ils ne doivent pas nous écarter de la prière. Même si vous êtes un pécheur, approchez Dieu avec la prière, afin que vous soyez réconciliés avec Lui. Donnez Lui l'occasion de vous pardonner vos péchés – ce qu'Il veut, afin de révéler son amour pour l'humanité. »
Et le saint Père continue :

« Si vous avez peur de vous approcher de Dieu à cause de vos péchés, vous Lui faites obstacle réellement, dans la mesure où, finalement, cela dépend de vous, de lui donner l’occasions d’exprimer sa bonté et la richesse de ses soins providentiels. Éloignez donc loin de vous toute hésitation et tout doute sur la prière à cause du péché. "
À suivre
(Version française de Maxime le minime de la source )

dimanche 19 juin 2016

Homélie pour la fête de la PENTECÔTE de Saint Jean CHRYSOSTOME (extraits)




1. Qu'elles sont excellentes, mes très-chers frères, et au-dessus de toute expression, les grâces dont nous comble aujourd'hui un Dieu plein de bonté ! Ainsi réjouissons-nous tous, et, dans les transports de notre joie, rendons hommage à notre divin Maître, puisque ce jour nous ramène une fête solennelle qui rassemble tout le peuple. Comme, dans la nature les saisons se succèdent les unes aux autres, de même, dans l’Eglise, les fêtes qui se remplacent nous occupent successivement des différents mystères. Après avoir célébré la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, sa passion, sa résurrection, son ascension glorieuse, nous sommes enfin arrivés aujourd'hui au comble de tous les biens, à la principale de toutes les fêtes, au fruit des promesses du Fils de Dieu
Si je m'en vais, dit-il, je vous enverrai le Consolateur, et je ne vous laisserai pas orphelins. (Jean, XVl, 7. ) Voyez-vous l'attention de ce divin Maître et sa bonté infinie ! Avant ces jours, il s'est élevé au ciel, il est remonté sur son trône royal, et a repris sa place à la droite de son Père; aujourd'hui il fait descendre pour nous l'Esprit-Saint, et nous envoie avec lui du ciel des biens sans nombre.

Car, je vous le demande, parmi toutes les grâces qui opèrent notre salut, en est-il une seule qui ne nous soit dispensée par ce divin Esprit? par lui nous sommes affranchis de la servitude, appelés à la liberté, honorés d'une adoption divine; nous sommes formés de nouveau , pour ainsi dire; nous déposons le fardeau pesant et odieux de nos péchés. C'est par l'Esprit-Saint que nous voyons des assemblées de prêtres, que nous avons des ordres de docteurs. De cette source découlent les révélations, les remèdes salutaires de nos âmes; enfin de là viennent tous les avantages qui décorent l'Eglise du Seigneur. Aussi saint Paul s'écrie-t-il : C'est un seul et même Esprit qui opère toutes ces choses, distribuant à chacun ses dons suivant qu'il lui plaît. (I Cor. XII, 2.) Il dit suivant qu'il lui plaît, et non suivant qu'on le lui ordonne. Il dit encore distribuant et non distribué, c'est-à-dire agissant de son autorité propre et non par une autorité étrangère à laquelle il obéisse. En un mot, saint Paul attribue à l'Esprit-Saint la même puissance qui, d'après son témoignage, convient au Père; et comme il dit de celui-ci : C'est Dieu qui opère toutes choses dans tous les hommes (I Cor. XII, 6) ; il dit de l'Esprit-Saint : C'est un seul même Esprit qui opère toutes ces choses, distribuant ses dons à chacun suivant qu'il lui plaît. Ne voyez-vous pas dans l'Esprit-Saint une puissance parfaite , égale à celle du Père? Des êtres qui ont une même nature, ont sans doute une même autorité; des êtres qui ont une dignité pareille, doivent avoir la même puissance. C'est par l'Esprit-Saint que nous avons trouvé la délivrance de nos péchés; c'est par lui que nous avons été lavés de toutes nos taches; c'est par l'efficacité de sa présence et en participant à la grâce, que nous sommes devenus anges, d'hommes que nous étions. Ce n'est pas que notre nature ait été changée; mais ce qui est beaucoup plus admirable, quoique conservant la nature humaine nous montrons en nous une vie angélique. Tel est le pouvoir de l'Esprit-Saint; et comme le feu ordinaire fait un vase solide d'une molle argile, de même le feu de l'Esprit divin, lorsqu'il trouve une âme bien préparée, quoique plus molle que l'argile, il la rend plus ferme que l'airain; et celui qui, peu auparavant, était souillé de la lie du péché, il le rend tout à coup plus brillant que le soleil. C'est ce que nous apprend le bienheureux Paul, lorsqu'il s'écrie : Ne vous y trompez pas; ni les fornicateurs, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les impudiques, ni les abominables, ni les ambitieux, ni les avares, ni les voleurs, ni les hommes adonnés au vin, ni les ravisseurs du bien d'autrui, ne seront héritiers du royaume de Dieu. (I Cor. VI, 9 et 10.) Après avoir parcouru presque toutes les espèces de vices et montré que tous ceux qui sont sujets à ces désordres, ne sont pas faits pour le royaume céleste, il ajoute aussitôt : C'est là ce que furent autrefois quelques-uns de vous; mais vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés..... comment et de quelle manière ? dites-nous-le, grand apôtre ; c'est là ce que nous cherchons: Au nom, dit-il, de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et par l'Esprit de notre Dieu. Voyez-vous, mes très-chers frères, la puissance de l'Esprit-Saint? voyez-vous comme le divin Esprit a fait disparaître tous les vices, et a élevé tout à coup à des honneurs suprêmes ceux que le péché avait dégradés?


2. Qui pourrait donc assez déplorer les blasphèmes de ces hommes qui entreprennent d'attaquer la divinité de l'Esprit-Saint, et qui, comme des furieux, ne pouvant être détournés d'une erreur coupable par la grandeur de ses bienfaits, osent agir contre leur propre salut, dépouillent un Dieu, autant qu'il est en leur pouvoir, de la majesté divine, et le font descendre à la condition de simple créature? Je leur dirais volontiers: Pourquoi, je vous prie, déclarez-vous une telle guerre à la divinité de l'Esprit-Saint, ou plutôt à votre propre salut? pourquoi ne daignez-vous point vous rappeler ces paroles du Sauveur à ses disciples: Allez, enseignez toutes les nations, en les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit? (Matth. XXVI, 19.) Ne voyez-vous pas une dignité pareille? ne voyez-vous pas une ressemblance parfaite? ne voyez-vous pas une Trinité indivisible? une des trois personnes offre-t-elle quelque différence, quelque changement, ou quelque diminution? osez-vous ajouter vos commandements aux commandements du divin Maître? ne savez-vous pas que parmi les hommes celui qui porterait l'audace jusqu'à entreprendre d'ajouter ou de retrancher quelques mots aux dépêches du prince, qui cependant a la même origine et la même nature que nous, subirait le dernier supplice,sans que rien pût le sauver de la punition? Si donc on a tant à craindre de la part d'un homme, quel pardon peuvent espérer des hommes qui entreprennent d'altérer les paroles du Sauveur commun, et qui refusent d'écouter le digne organe du Fils de Dieu dont il annonce les oracles, saint Paul, qui leur crie d'une voix éclatante: L'oeil n'a pas vu, l'oreille n'a pas entendu, l'esprit de l'homme n'a pas conçu ce que Dieu prépare pour ceux qui l'aiment ? (I Cor. II, 9.) Mais si (270) l'oeil n'a pas vu, si l'oreille n'a pas entendu, si l'esprit de l'homme ne peut concevoir ce que Dieu prépare pour ceux qui l'aiment, d'où pouvons-nous, bienheureux Paul, en avoir la connaissance? Attendez un moment, et vous allez entendre cet apôtre qui s'explique en termes clairs: Mais Dieu, dit-il, nous l'a révélé par son Esprit. Et il ne s'arrête point là; mais afin de montrer la grande puissance de cet Esprit divin, et qu'il est de même nature que le Père et le Fils, il continue: Parce que l'Esprit pénètre tout, et même les profondeurs de Dieu. Ensuite, voulant nous instruire plus exactement encore par des exemples humains, il ajoute : Car qui des hommes connaît ce qui est en l'homme, sinon l'esprit de l'homme, qui est en lui ? Ainsi nul ne connaît ce qui est en Dieu, sinon l'Esprit de Dieu. Voyez-vous une doctrine parfaite ? Comme il n'est pas possible, dit-il, qu'un autre connaisse ce qui est dans la pensée d'un homme, si ce n'est lui-même; ainsi personne ne connaît les choses de Dieu, sinon l'Esprit de Dieu; ce qui est la plus forte preuve, la preuve la plus propre à établir la divinité de l'Esprit-Saint. Dans l'exemple qu'apporte saint Paul, il semble dire: Il n'est pas possible qu'un homme ignore jamais ce qui est dans sa pensée. Eh bien ! dit-il, l'Esprit-Saint connaît aussi parfaitement les choses de Dieu. N'est-il donc pas clair que dans ce passage le bienheureux apôtre confond ceux qui, prévenus eux-mêmes contre leur propre salut, déclarent la guerre à la divinité de l'Esprit-Saint, et, le dépouillant, autant qu'il est en eux, de la dignité de Seigneur et de Maître, le rabaissent à la simple condition des êtres créés et mortels? Mais si, par un vain esprit de dispute, ces hommes combattent ouvertement les paroles de là divine Ecriture, nous, du moins, qui regardons les dogmes sacrés qu'elle renferme comme des oracles venus d'en-haut, renvoyons à Dieu la gloire qui lui est due, et montrons en nous, avec la droiture de la foi, l'exactitude de la vérité.
LIRE la suite ici

dimanche 17 janvier 2016

Dieu donnerait la richesse ? Loin de nous cette pensée ! par St jean Chrysostome

"Comment donc, direz-vous, les méchants s'enrichissent-ils? comment les pécheurs, les scélérats, les voleurs sont-ils dans l'opulence? Ce n'est point Dieu qui leur donne ces richesses: loin de nous cette pensée ! Mais pourquoi le Seigneur le permet-il? Il l'a permis à l'égard du riche, pour le réserver à un plus grand supplice. Ecoutez ce qu'on lui dit: « Mon fils, vous avez reçu vos biens dans votre vie , et Lazare n'y a eu que des maux. C'est pourquoi il est maintenant dans la consolation, et vous dans les tourments ». (Luc, XVI, 25.) Mais, de peur que cette terrible sentence, nous ne l'entendions aussi prononcer contre nous, nous qui perdons notre vie dans les délices, et qui ajoutons péchés sur péchés; aimons les véritables richesses, appliquons-nous à la vraie philosophie , afin d'obtenir les biens que Dieu nous a promis : puissions-nous y participer tous, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui et avec qui la gloire soit au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles !"
ST JEAN CHRYSOSTOME
 ( extrait de l'homélie XLIII)

lundi 8 décembre 2014

QU'EST-CE QUE L'ACÉDIE par le MOINE MOÏSE DE LA SAINTE MONTAGNE

LA SOLITUDE SUPRÊME DU CROYANT AUJOURD'HUI (suite)

Saint Père Moïse, prie Dieu pour nous !
Voici comment Saint Maxime le Confesseur, le grand théologien byzantin, parle de l’acédie :
"Toutes les puissances de l'âme sont réduites en esclavage par l'acédie, tandis que presque toutes les autres passions sont également et immédiatement entraînées par elle, parce que, de toutes les passions, l'acédie est la plus écrasante."

Saint Jean Climaque, qui connaît profondément jusqu’aux plus subtils mouvements de l'âme, décrit l’acédie aux moines, s’étant enquis de ce qu’elle était, avec sa manière abrupte caractéristique :
"L’acédie est la dépression de l'âme, la désorientation de l'esprit, la négligence de la pratique ascétique, la haine du monachisme, l'amour de la mondanité, l'irrévérence envers Dieu, l'oubli de la prière."

Évagre mentionne que cet état insupportable de l'âme dévaste sa victime, «qui ne sait pas quoi faire, car le temps ne passe pas et se demandant quand va venir le moment du repas  qui semble retardé."

Antiochus, qui a vécu au VIIe siècle, est encore plus expressif et précis dans sa définition de l’acédie: 
"Cette condition vous apporte l'anxiété,de l’aversion pour l'endroit où vous vivez, mais aussi pour vos frères et pour chaque activité. Il y a même une aversion pour l'Ecriture Sainte, accompagnée de bâillements et d’une somnolence constante. De plus, cette  affection vous mett dans un état de faim et de nervosité constants, en attente du prochain repas. et quand vous décidez de prendre un livre pour lire un peu, il vous tombe rapidement des mains et vous commencez à vous gratter et à regarder par les fenêtres. Puis vous essayez de reprendre un peu votre lecteure, et alors  vous comptez le nombre de pages et vous regardez les titres des chapitres. Enfin, vous abandonnez le livre et allez dormir, et dès que vous avez dormi un peu, vous trouvez qu'il est nécessaire de vous relever. Et toutes ces choses que vous faites c’est juste pour passer le temps. "

Saint Jean Damascène dit que cette lutte est très lourde et très difficile pour les moines.

Saint Théodore le Studite dit que la passion de l’acédie peut vous envoyer directement au fond de l'Hadès.

Dostoïevski, qui avait un esprit patristique, a offert une solution à ce problème quand il fait dire starets Zosime  que nous devons nous rendre responsables des péchés du monde entier :

"Cette compréhension de notre salut au travers des autres nous aide à réaliser que l'amour ne se limite pas à faire le bien, mais qu’il nous fait aussi assumer les angoisses et les souffrances des autres. Les moines prient tous les jours pour le salut du monde entier. Créés à l'image de Dieu, nous sommes tous siens nous sommes tous frères. La solitude est abolie en Dieu. nous sommes tous des "membres les uns des autres» selon saint Paul. Ainsi, nos péchés et nos vertus ont une incidence sur les autres, puisque, comme nous l'avons dit, nous sommes tous membres d'un seul corps. L’acédie fournit une raison pour une prière plus fervente, et les difficultés sont l'occasion de mûrir et de progresser spirituellement."

Permettez-moi de le répéter. La séparation du monde, décriée par certains comme une désertion, est en fait courageuse et nécessaire, c’est une résistance au nivellement généralisé de tout. L'homme trouve son authenticité, la beauté de son caractère unique, dans le silence sacré de l’hésychia, en tenant à l'écart de la foule. Sa souffrance dans la solitude prépare son retour à la société et aux proches, revitalisé et prêt pour les servir  de tout cœur.

Abba Alonios a dit un jour :
«Si un homme ne peut se résoudre à dire à son cœur que sont présents dans ce lieu, lui seul et Dieu il ne trouvera jamais la paix et le repos de l'âme."

Saint Jean Chrysostome a dit : "La quiétude dans la solitude n'est pas un professeur de vertu négligeable." Ailleurs, il a également dit :

«Peu importe où vous êtes, vous pouvez installer votre sanctuaire. Simplement ayez des intentions pures et ni le lieu, ni le temps ne seront un obstacle, même sans vous agenouiller, vous frapper la poitrine ou lever les bras au ciel. Tant que votre l'esprit est concentré avec ferveur vous êtes dans une totale  disposition pour la prière. Dieu n'est pas gêné par un quelconque endroit. Il demande seulement un esprit clair et fervent  et une âme désirant la sagesse. "

Saint Macaire d'Egypte, dans ses homélies spirituelles, est un peu plus chaleureux :

"Même si vous vous sentez affligés par la pauvreté des dons spirituels, ressentez simplement dans votre cœur la tristesse et la douleur d’être étranger à son Royaume, et comme un être blessé, suppliez le Seigneur de vous rendre aussi digne de la vraie vie."
Plus loin, il dit :
"Dieu et les anges pleurent sur ​​ceux qui ne sont pas comblés de la nourriture céleste."

Enfin, Saint Macaire fait cette observation importante et remarquable:

"Tout est très simple et facile pour ceux qui désirent être transfigurés spirituellement. Ils ont besoin seulement de lutter pour devenir amis de Dieu et lui plaire, et ils recevront l'expérience et la compréhension des dons célestes, une béatitude inexprimable, et une richesse divine véritablement merveilleuse. "

Étant inexpérimenté dans ces états spirituels plus profonds, je dois simplement travailler dans le désert bien-aimé à déraciner mes passions. Mais il me faut vous  parler des hommes que j'ai vus et entendus, qui vivent sur ​​les flancs de la montagne pacifique de la péninsule athonite sacrée, qui expérimentent les mystères de Dieu. Ce sont des moines charismatiques consumés par le Ciel, portant le Christ dans leur cœur et aimant Dieu, des dévôts de la quiétude, de la solitude, de tempétueux artisans du  silence, solitaires, mais sans solitude, qui, dans leur isolement, se souviennent de la solitude du monde entier. Tandis que certains dans le monde souffrent involontairement d'insomnie et d'autres passent leurs nuits sans amour dans des endroits étranges, les moines du mont Athos demeurent dans une veille volontaire, priant pour la santé, la miséricorde et le salut du monde entier.

Un livre étonnant par un ermite contemporain, qui a circulé récemment, décrit le célèbre ascète du Mont Athos, Hatzi-Georgis, comme un ami fidèle de l’hésychia dans les grottes du désert, un lutteur honorable et noble, un grand jeûneur qui a trouvé son repos dans les veilles, la prière et la solitude. Il n’est pas devenu sauvage et rude comme le désert qu’il habite. Au contraire, ce lieu l’a purifié et l’a embelli. Son révérend biographe écrit ce qui suit:

"Hatzi-Georgis avait beaucoup d'amour pour tous avec le souci de ne point faire le moindre mal à quiconque. Il a toujours été pacifique, tolérant et indulgent. Il avait un grand cœur et c'est pourquoi il avait de la place pour tout et tout le monde, quels qu’ils soient.   En un sens, il était devenu incorporel. Vivant la vie angélique sur la terre, il était devenu un ange et il s’élevait vers le ciel, car il ne s’attachait à rien ni passions spirituelles ni choses matérielles. Il s’était délesté de tout et, par conséquentil volait très haut ".

L’Ancien Gérasime, hésychaste de Katounakia, est resté dix-sept ans, comme l’a écrit  son compagnon d’ascèse, à l’instar du prophète Élie aux prises avec les démons et les éléments. Il est resté un pilier inébranlable de patience. Ses larmes coulaient en permanence. Il a terminé sa vie insouciante et tranquille dans la douceur de la vision constante du Christ.

Un autre hésychaste de Katounakia, P. Callinique, supportait la douleur, la fatigue et aimait la quiétude delà de toute mesure. Il baignait dans ses larmes et sa sueur. Les quarante-cinq dernières années de sa vie il les passa dans la solitude, priant sans cesse. Son visage avit atteint la grâce de briller comme celle de Moïse quand il descendit du mont Sinaï.

Le Père spirituel Ignace avait la particulière habitude de fermer les volets de sa cellule pour ne pas être interrompu par la lumière du lever du jour quand il faisait ses prières. Il avait l'habitude d’imporer ses visiteurs de cette manière: «Aimez Dieu qui vous a aimés » Il lui arrivait d'oublier de se laver, de se coiffer, de manger, mais son komboskini était toujours dans sa main et la prière toujours sur ses lèvres et dans l’intimité de son cœur. Quand il a perdu la vue, il est devenu encore plus brillant. Émanait de lui un indicible parfum de son vivant et il en fut de même aquand il se fut endormi dans le Seigneur.

Père Savvas,  prêtre et confesseur remarquable, du Skite de Sainte-Anne, puisait sa force dans la Divine Liturgie quotidienne qu’il  célébrait en larmes. Au cours de la liturgie, et lors de toutes ses veilles nocturnes, il consacrait des heures à la commémoration de milliers de noms.


Telle est la nature de la communauté du désert silencieux, priant, dans la sérénité, bénie. C'est la vie du désert. Si un moine ne possède pas une vie spirituelle intense et une vigilance constante, il tombera certainement dans une multitude de tentations. L’acédie l’emmènera dans un isolement stérile et, raillé par les anges et les démons, il deviendra le pire des pires, et la solitude du désert lui deviendra insupportable.
(version française par Maxime le minime de la source)

vendredi 19 septembre 2014

AIDE-TOI, LE CIEL T'AIDERA !

« Ne mettez pas votre confiance dans les princes qui n'ont pas en eux le salut »




« Ne mettez pas votre confiance dans les princes, ni dans les enfants des hommes, qui n'ont pas en eux le salut. » Un autre texte : « Dans celui qui ne peut vous sauver. » Ecoutez ce conseil, cet avertissement, vous tous qui regardez avec admiration les choses humaines, appui fragile et périssable. Mais que veut dire, « qui n'ont pas en eux le salut ? » Ils n'ont pas même en eux leur propre salut; ils ne peuvent pas se défendre eux-mêmes; arrive la mort, ils se coucheront plus muets que des pierres. Car, voilà ce qu'exprime le Psalmiste en disant : « Son âme sortira, et il retournera dans la terre d'où il est sorti. En ce jour-là, périront toutes leurs pensées. » Un autre texte « Tous leurs projets. » Ce que dit le Psalmiste, revient à ceci : Celui qui ne peut pas se défendre lui-même, comment sauvera-t-il les autres ? Rien, en effet, n'est aussi faible et fragile qu'une telle espérance, et c'est ce que montre la nature même des choses. Aussi Paul, parlant de l'espérance en Dieu, disait « Cette espérance n'est point trompeuse. » (Rom. V, 5.)
Ce qu'on ne peut pas dire des choses humaines, plus vaines que l'ombre. Ne me dites pas : c'est un prince. Un prince n'a rien de plus que le premier homme venu; il est également soumis à une condition incertaine; et tenez, dût cette parole vous surprendre précisément parce que c'est un prince, ayez encore moins de confiance. Ce sont là en effet des choses bien sujettes à l'écroulement, que ces principautés. Supposez qu'on ne le précipite pas du haut de son pouvoir, c'est lui qui se précipite dans les emportements de la colère, dans les abus de pouvoir, attendu qu'il ne se croit pas comptable envers celui qui a reçu ses promesses.
Et si ce prince est sage, il sera encore plus exposé aux chutes que les particuliers, parce qu'il est entouré d'ennemis plus redoutables, plus nombreux; parce qu'il est d'autant plus facile à prendre, qu'il y a plus de gens pour lui tendre des pièges.
Que signifient ces gardes du corps ? Que signifient toutes ces escortes qui veillent sur lui ? Et comment celui qui, au milieu d'une ville bien policée, n'est pas même sûr de défendre sa personne, mais se trouve là comme au milieu d'un peuple ennemi, exposé à tant de combats et de dangers, pourra-t-il sauver les autres ? Celui qui, en pleine paix, a plus à craindre que ceux qui font la guerre, comment pourra-t-il mettre les autres en sûreté, au-dessus de tous les périls ?
Certes, il n'est pas difficile de compter ceux qui pouvaient vivre en toute sécurité chez eux, et qui se sont perdus, pour avoir mis leur confiance dans les princes.
St Jean Chrysostome (né au Ciel en 407) 


« … Comme des brebis au milieu des loups ; soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Et soyez en garde contre les hommes… » [Mat. 10;16] 

Constater les yeux grand ouverts, nous informer les uns les autres, nous indigner, pétitionner auprès des autorités (au fait, lesquelles ? quand déjà au plus bas niveau de notre vie sociale, un maire censé être le représentant de l'État dans la commune et, à ce titre, officier d'état civil et officier de police judiciaire, ne fait pas respecter la loi !) attendre de voter aux prochaines élections, en espérant à peine des bribes de jours  de liberté, d’égalité et de justice, de restauration du respect de notre culture, de nos valeurs et de notre patrie qui rencontreront contre eux forcément tous les imbéciles utiles qui ont déjà voté comme un seul homme pour le gouvernement handicapé qui n’est compétent que pour nous asservir davantage à tout ce qui n’est pas nous, et nous enfoncer encore un peu plus… tout cela n’est-il pas vain ou du moins bien insuffisant ?

Nous avons au moins trois raisons principales d’être plus que vigilants :
 La première est bien celle de l’islamisation croissante de nos pays d’Europe qui n’attend que l’inversion du rapport de forces en sa faveur – auquel  elle travaille sans relâche, étape après étape – pour pouvoir laisser libre cours à son caractère impitoyable envers tout ce qui n’est pas musulman. La deuxième est le risque de guerre mondiale avec utilisation possible des armes nucléaires, et  tous ceux qui soutiennent – aveuglément  jusqu'à prôner la guerre ou en attendant sagement à l'abri d’évaluer le pour et le contre – la  junte de Kiev sans se rendre compte le moins du monde de nos intérêts réels, économiques, stratégiques, culturels et religieux participent à rendre ce risque de plus en plus réel. La troisième et non des moindres est l’effondrement économique mondial prévisible qui se fait  progressivement mais risque de devenir de plus en plus rapide et inéluctable.

N’est-il pas venu (depuis longtemps d’ailleurs pour les plus lucides et les plus critiques…) le temps de s’occuper de nous-mêmes sans attendre la moindre sollicitude, le moindre soutien, la moindre compréhension de tous ceux qui se sont hissés à tous les niveaux jusqu’au seuil de leur incompétence ( selon le fameux « principe de Peter ») pour satisfaire, sans scrupule, leur appétit de vaine gloire, leur cupidité, leur soif de jouir de privilèges (dont on nous a fait croire qu’ils avaient été définitivement abolis) le plus tôt possible, sans le moindre souci réel d’un avenir désormais plus qu’incertain, qu’ils maquillent pour conserver leur place le plus longtemps possible (même s’ils savent que ce n’est pas pour longtemps, c’est pour eux toujours ça de pris) et qu’ils aggravent inconsidérément, sans le moindre souci d’un peuple dont ils ne connaissent rien de la vie.

Certains s’occuperont d’eux-mêmes en quittant le pays avant (car ils le peuvent – parce  que sans attache, ou bien suffisamment à l’aise financièrement, ou bien avec déjà de nouvelles perspectives professionnelles). Mais le peuple, lui, que fera-t-il pour prendre soin des siens – hommes, femmes, enfants et vieilles personnes ?
Eh bien il aura intérêt à se préparer au pire, s’équiper, s'informer, se former, s’entrainer et se positionner dans tout domaine pour s’organiser, résister et survivre. Chacun – selon  ses compétences, ses dispositions, son tempérament, sa situation, sa localisation, le groupe social auquel il est attaché – trouvera  ce qui lui convient. Il sera nécessaire de communiquer et de nouer des liens forts de solidarité entre tous. 

Avoir une foi forte sera plus que nécessaire. Celui qui n’en a pas fera bien de s’y mettre… en comptant en un premier temps que l’appétit vient en mangeant et en fréquentant ceux qui pourront l’aider à l’alimenter et la conforter. De toute façon la nature a horreur du vide, tout le monde peut le constater et quand les églises se vident les minarets poussent, et pour ceux qui ont eu une mauvaise expérience de l'Église et qui ne veulent plus entendre parler de rien de religieux, il ne faut pas dire que c'est du pareil au même parce que même si les préceptes chrétiens les ont empêché de jouir comme ils le voulaient, ils peuvent constater facilement que ce qui les attend est bien pire.

 Action et prière. Là où nous sommes et dès maintenant : 

  • Prier sans cesse dans l'action, 
  • agir pour nos frères et pour Dieu, 
  • transformer toute action en prière, 
  • orienter tout ce que nous faisons vers Dieu, 
  • prendre toute action pour prétexte à la prière, 
  • profiter de toute action pour s'en servir de support à notre prière
  •  et être certain qu'avec la prière DIEU EST AVEC NOUS. 

Mourir en martyr, si Dieu veut,  est une chose envisageable pour nous sans problème, voire avec gloire pour les plus ardents, mais l’empire chrétien d’orient a bien montré également qu’il n’était pas du tout interdit, en premier lieu, de se défendre quand c’était nécessaire. Fidèle en cela à l’empire romain plus antique : Si vis pacem para bellum. Rien à voir avec le militantisme, encore moins avec le djihad.
Foi et courage, vigilance et sagacité, discrétion et ténacité, solidarité et fraternité. « Aide-toi et le Ciel t’aidera » énonce le dicton. C’est bien là où nous en sommes.