Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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vendredi 13 octobre 2023

COMMENT CONNAÎTRE LA VOLONTÉ DE DIEU ? par l'ARCHIPRÊTRE ALEXIS UMINSKY



Comment pouvons-nous découvrir le plan de Dieu pour nous ? Comment pouvons-nous comprendre si nous agissons dans la vie selon la volonté de Dieu ou par nous-mêmes ?


« Est-ce la volonté de Dieu que j’épouse cet homme ? « Et si on allait travailler dans une organisation précise pour entrer dans tel ou tel institut ? « La volonté de Dieu concerne-t-elle un événement dans ma vie et une de mes actions ? » Nous nous posons tout le temps des questions comme celles-ci. Comment pouvons-nous comprendre si nous agissons dans la vie selon la volonté de Dieu ou par nous-mêmes ? Et en général, comprenons-nous correctement la volonté de Dieu ? L'archiprêtre Alexy Uminsky, recteur de l'église de la Sainte Trinité de Khokhly, a répondu.

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– Comment la volonté de Dieu peut-elle se manifester dans nos vies ?


– Je pense que cela peut se manifester à travers les circonstances de la vie, le mouvement de notre conscience, les reflets de l'esprit humain, à travers des comparaisons avec les commandements de Dieu, à travers, avant tout, le désir même d'une personne de vivre selon la volonté de Dieu.


Archiprêtre Alexy Uminsky


  Le plus souvent, le désir de connaître la volonté de Dieu surgit spontanément : il y a cinq minutes, nous n’en avions pas besoin, et soudain, boum, nous avons un besoin urgent de comprendre la volonté de Dieu. Et le plus souvent dans des situations quotidiennes qui ne concernent pas l'essentiel.

    Ici, certaines circonstances de la vie deviennent l'essentiel : se marier ou ne pas se marier, aller à gauche, à droite ou tout droit, qu'allez-vous perdre - un cheval, une tête ou autre chose, ou vice versa, gagnerez-vous ? La personne commence, comme si elle avait les yeux bandés, à pousser dans différentes directions.


    Je pense que connaître la volonté de Dieu est l’une des tâches principales de la vie humaine, une tâche urgente chaque jour. C’est l’une des principales demandes du Notre Père, à laquelle les gens ne prêtent pas suffisamment attention.


– Oui, nous disons : « Que ta volonté soit faite » au moins cinq fois par jour. Mais nous souhaitons nous-mêmes intérieurement que « tout aille bien » selon nos propres idées...


    – Vladyka Antoine de Sourozh disait très souvent que lorsque nous disons « Que ta volonté soit faite », nous voulons en fait à la vérité que ce soit notre volonté qui soit, mais pour qu'à ce moment-là elle coïncide avec la volonté de Dieu, soit validée, approuvée par Lui. À la base, il s’agit d’une idée astucieuse.


    La volonté de Dieu n'est pas un secret, ni une sorte de code qu'il faut déchiffrer ; pour le savoir, vous n’avez pas besoin d’aller voir les Anciens, vous n’avez pas besoin d’interroger spécifiquement quelqu’un d’autre à ce sujet.


Le moine Abba Dorotheos en parle ainsi :


« Un autre pourrait penser : si quelqu’un n’a pas de personne à interroger, alors que doit-il faire dans ce cas ? Si quelqu'un veut vraiment, de tout son cœur, accomplir la volonté de Dieu, alors Dieu ne le quittera jamais, mais l'instruira de toutes les manières possibles selon sa volonté. En vérité, si quelqu’un dirige son cœur selon la volonté de Dieu, alors Dieu éclairera le petit enfant pour lui faire part de Sa volonté. Si quelqu'un ne veut pas faire sincèrement la volonté de Dieu, alors même s'il ira vers le prophète, et Dieu mettra dans le cœur du prophète de lui répondre, conformément à son cœur corrompu, comme le dit l'Écriture : et si un prophète est séduit et dit une parole, le Seigneur a séduit ce prophète (Ézéchiel 14 : 9).

    

    Bien que chaque personne, à un degré ou à un autre, souffre d'une sorte de surdité spirituelle interne. Brodsky a cette phrase : « Je suis un peu sourd. Mon Dieu, je suis aveugle." Développer cette audition intérieure est l’une des principales tâches spirituelles d’un croyant.


        Il y a des gens qui sont nés avec une oreille musicale absolue, mais il y a ceux qui ne frappent pas les notes. Mais avec une pratique constante, ils peuvent développer leur oreille musicale manquante. Même si ce n’est pas dans l’absolu. La même chose arrive à celui qui veut connaître la volonté de Dieu.


– Quels exercices spirituels sont nécessaires ici ?


– Oui, pas d’exercices particuliers, il faut juste un grand désir d’entendre Dieu et de lui faire confiance. Il s’agit d’une lutte sérieuse avec soi-même, appelée ascèse. Voici le centre principal de l'ascèse, quand au lieu de vous-même, au lieu de toutes vos ambitions, vous mettez Dieu au centre.






– Comment pouvons-nous comprendre qu’une personne accomplit réellement la volonté de Dieu et n’agit pas de manière arbitraire en se cachant derrière cela ? Ainsi, le saint juste Jean de Cronstadt a prié avec audace pour le rétablissement de ceux qui le demandaient et savait qu'il accomplissait la volonté de Dieu. D'un autre côté, c'est si facile, en se cachant derrière le fait qu'on agit selon la volonté de Dieu, de faire quelque chose d'inconnu...


    – Bien sûr, le concept de « volonté de Dieu » en lui-même peut être utilisé, comme tout dans la vie humaine, simplement pour une sorte de manipulation. Il est trop facile d’attirer arbitrairement Dieu à vos côtés, d’utiliser la volonté de Dieu pour justifier la souffrance de quelqu’un d’autre, vos propres erreurs et votre propre inaction, votre stupidité, votre péché et votre méchanceté.

    Nous attribuons beaucoup de choses à Dieu. Dieu est souvent à notre procès, en tant qu'accusé. La volonté de Dieu nous est inconnue uniquement parce que nous ne voulons pas la connaître. Nous le remplaçons par nos fictions et l'utilisons pour réaliser certaines fausses aspirations.

    La véritable volonté de Dieu est discrète, avec beaucoup de tact. Malheureusement, n’importe qui peut facilement utiliser cette expression à son avantage. Les gens manipulent Dieu. Il est facile pour nous de justifier tout le temps nos crimes ou nos péchés en disant que Dieu est avec nous.

    Nous voyons cela se produire sous nos yeux aujourd’hui. Comment les gens portant les mots « Volonté de Dieu » sur leur T-shirt frappent leurs adversaires au visage, les insultent et les envoient en enfer. Est-ce la volonté de Dieu de battre et d’insulter ? Mais certaines personnes croient qu’elles sont elles-mêmes la volonté de Dieu. Comment les en dissuader ? Je ne sais pas.


La volonté de Dieu, la guerre et les commandements


– Mais quand même, comment ne pas se tromper, reconnaître la vraie volonté de Dieu, et non quelque chose d’arbitraire ?


        – Un grand nombre de choses se font le plus souvent selon notre propre volonté, selon notre désir, car lorsqu'une personne veut que sa volonté soit faite, elle est faite. Lorsqu'une personne veut que la volonté de Dieu soit faite et dit : « Que ta volonté soit faite » et ouvre la porte de son cœur à Dieu, alors peu à peu, la vie de la personne est prise entre les mains de Dieu. Et quand une personne ne veut pas cela, alors Dieu lui dit : « que ta volonté soit faite, s'il te plaît ».

    La question se pose de notre liberté, dans laquelle le Seigneur n'intervient pas, pour laquelle il limite sa liberté absolue.

    L'Évangile nous dit que la volonté de Dieu est le salut de tous les hommes. Dieu est venu dans le monde pour que personne ne périsse. Notre connaissance personnelle de la volonté de Dieu réside dans la connaissance de Dieu, qui pour nous révèle aussi l'Évangile : « Afin qu'ils te connaissent, le seul vrai Dieu » (Jean 17, 3), dit Jésus-Christ.

    Ces paroles sont entendues lors de la Dernière Cène, au cours de laquelle le Seigneur lave les pieds de ses disciples et apparaît devant eux comme un amour sacrificiel, miséricordieux et salvateur. Où le Seigneur révèle la volonté de Dieu, montrant aux disciples et à nous tous l'image du service et de l'amour, pour que nous fassions de même.

    Après avoir lavé les pieds de ses disciples, le Christ dit : « Savez-vous ce que je vous ai fait ? Vous M'appelez Maître et Seigneur, et vous parlez correctement, car Je suis exactement cela. Donc, si moi, le Seigneur et Maître, je vous ai lavé les pieds, alors vous devriez vous laver les pieds les uns les autres. Car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez aussi ce que je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, un serviteur n'est pas plus grand que son maître, et un messager n'est pas plus grand que celui qui l'a envoyé. Si vous savez cela, heureux serez-vous quand vous le ferez » 

(Jean 13 : 12-17).



    Ainsi, la volonté de Dieu pour chacun de nous se révèle comme une tâche pour chacun de nous d'être comme le Christ, d'être impliqué en Lui et co-naturel dans Son amour. Sa volonté est également dans ce premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée : ceci est le premier et le plus grand commandement ; la seconde lui est semblable : aime ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22, 37-39).


    Sa volonté est aussi la suivante : « …aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent et priez pour ceux qui vous maltraitent » (Luc 6 :27-28).


    Et par exemple en ceci : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamné ; pardonne, et il te sera pardonné » (Luc 6 : 37).

La parole évangélique et la parole apostolique, la parole du Nouveau Testament, tout cela est une manifestation de la volonté de Dieu pour chacun de nous. Il n’y a aucune volonté de Dieu pour pécher, pour insulter autrui, pour humilier autrui, pour que les gens s’entretuent, même si leurs banderoles disent : « Dieu est avec nous ».


    – Il s’avère que pendant une guerre, il y a une violation du commandement « Tu ne tueras pas ». Mais, par exemple, les soldats de la Grande Guerre patriotique, qui ont défendu leur patrie et leur famille, sont-ils vraiment allés à l'encontre de la volonté du Seigneur ?


    – Il est évident qu’il y a la volonté de Dieu de protéger de la violence, de protéger, entre autres choses, sa Patrie de "l'invasion des étrangers", de la ruine et de l’asservissement de son peuple. Mais en même temps, il n’y a pas de volonté de Dieu pour la haine, pour le meurtre, pour la vengeance.



    Il faut juste comprendre que ceux qui ont défendu leur Patrie n'avaient alors pas d'autre choix pour le moment. Mais toute guerre est une tragédie et un péché. Il n’y a pas de guerres justes.

    À l’époque chrétienne, tous les soldats revenant de la guerre faisaient pénitence. Tous, malgré une guerre apparemment juste, pour défendre leur patrie. Parce qu'il est impossible de rester pur, amoureux et en union avec Dieu quand on a une arme entre les mains et que, qu'on le veuille ou non, on est obligé de tuer.

    Je voudrais aussi noter ceci : lorsque nous parlons d'amour pour les ennemis, d'Évangile, lorsque nous comprenons que l'Évangile est la volonté de Dieu pour nous, alors parfois nous voulons vraiment justifier notre aversion et notre réticence à vivre selon l'Évangile par quelques paroles presque patristiques.

    Eh bien, par exemple : citez une citation tirée de Jean Chrysostome « ​​sanctifie ta main d'un coup » ou l'opinion du métropolite Philarète de Moscou selon laquelle : aime tes ennemis, bats les ennemis de la patrie et abhorre les ennemis du Christ. Il semblerait qu'avec une phrase aussi succincte, tout se mette en place, j'ai toujours le droit de choisir qui est l'ennemi du Christ parmi ceux que je déteste et que je peux facilement nommer : « Vous êtes simplement un ennemi du Christ, et c'est pourquoi Je vous abhorre ; tu es un ennemi de ma patrie, c’est pourquoi je t’ai battu. »


    Mais ici, il suffit simplement de regarder l'Évangile et de voir : qui a crucifié le Christ et pour qui le Christ a prié, a demandé à son Père : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Luc 23 : 34) ? Étaient-ils les ennemis du Christ ? Oui, c’étaient les ennemis du Christ, et Il a prié pour eux. Étaient-ce les ennemis de la Patrie, les Romains ? Oui, c'étaient des ennemis de la patrie. Étaient-ce ses ennemis personnels ? Très probablement non. Parce que Christ personnellement ne peut pas avoir d’ennemis. Une personne ne peut pas être un ennemi du Christ. Il n’y a qu’une seule créature qui puisse véritablement être qualifiée d’ennemi : c’est Satan.

Et donc, oui, bien sûr, lorsque votre patrie était encerclée par des ennemis et que votre maison était incendiée, alors vous devez vous battre pour elle et vous devez combattre ces ennemis, vous devez les vaincre. Mais l’ennemi cesse immédiatement d’être un ennemi dès qu’il dépose les armes.

    Rappelons-nous comment les femmes russes, dont les proches ont été tués par ces mêmes Allemands, ont traité les Allemands capturés, comment elles ont partagé avec eux un maigre morceau de pain. Pourquoi à ce moment-là ont-ils cessé d'être pour eux des ennemis personnels, restant des ennemis de la Patrie ? L'amour et le pardon que les Allemands capturés virent alors, ils se souviennent encore et le décrivent dans leurs mémoires...

    Si l'un de vos voisins a soudainement insulté votre foi, vous avez probablement le droit de cette personne de traverser de l'autre côté de la rue. Mais cela ne signifie pas que vous êtes libéré du droit de prier pour lui, de souhaiter le salut de son âme et d'utiliser de toutes les manières possibles votre propre amour pour la conversion de cette personne.



Est-ce la volonté de Dieu concernant la souffrance ?


– L’Apôtre Paul dit : « Rendez grâce en toutes choses : car telle est la volonté de Dieu en Jésus-Christ à votre égard » (1 Thess. 5 :18). Cela signifie que tout ce qui nous arrive est selon sa volonté. Ou agissons-nous par nous-mêmes ?


    – Je pense qu’il est correct de citer la citation entière : « Réjouissez-vous toujours. Priez sans cesse. En toutes choses, rendez grâces : car telle est la volonté de Dieu à votre égard en Jésus-Christ » (1 Thess. 5 : 16-18).

    La volonté de Dieu pour nous est que nous vivions dans un état de prière, de joie et d'action de grâce. De sorte que notre condition, notre plénitude, réside dans ces trois actions importantes de la vie chrétienne.


    – Une personne ne veut clairement pas de maladie ou de problèmes pour elle-même. Mais tout cela arrive. Par la volonté de qui ?


    – Même si une personne ne veut pas que des problèmes et des maladies surviennent dans sa vie, elle ne peut pas toujours les éviter. Mais il n’y a pas de volonté de Dieu pour la souffrance. Il n'y a pas de volonté de Dieu sur la montagne. Il n’y a aucune volonté de Dieu pour la mort et la torture des enfants. Ce n’est pas la volonté de Dieu qu’il y ait des guerres ou des bombardements à Donetsk et Lougansk, pour les chrétiens dans ce terrible conflit, situés de part et d’autre de la ligne de front, communiant dans les églises orthodoxes, puis allant s’entre-tuer.


    Dieu n'aime pas nos souffrances. Par conséquent, quand les gens disent : « Dieu a envoyé la maladie », c'est un mensonge, un blasphème. Dieu n'envoie pas de maladies.


        Ils existent dans le monde parce que le monde réside dans le mal.


– Il est difficile pour une personne de comprendre tout cela, surtout quand elle se trouve en difficulté...


    – On ne comprend pas beaucoup de choses dans la vie, en s’appuyant sur Dieu. Mais si nous savons que « Dieu est amour » (1 Jean 4 :8), nous ne devrions pas avoir peur. Et nous ne le savons pas seulement grâce aux livres, mais nous comprenons à travers notre expérience de vie selon l’Évangile, alors nous pouvons ne pas comprendre Dieu, à un moment donné, nous pouvons même ne pas l’entendre, mais nous pouvons lui faire confiance et ne pas avoir peur.

    Parce que si Dieu est amour, même quelque chose qui nous arrive en ce moment semble complètement étrange et inexplicable, nous pouvons comprendre et faire confiance à Dieu, savoir qu'avec Lui il ne peut y avoir de catastrophe.

    Rappelons-nous comment les apôtres, voyant qu'ils se noyaient dans un bateau pendant une tempête et pensant que le Christ dormait, furent horrifiés que tout était déjà fini et qu'ils allaient maintenant se noyer et que personne ne les sauverait. Le Christ leur dit : « Pourquoi avez-vous si peur, vous de peu de foi ! » (Matthieu 8 :26) Et Il a arrêté la tempête.

    La même chose qui arrive aux apôtres nous arrive. Il nous semble que Dieu ne se soucie pas de nous. Mais en réalité, nous devons suivre jusqu’au bout le chemin de la confiance en Dieu, si nous savons qu’Il ​​est amour.





– Mais quand même, si l’on prend notre quotidien. J'aimerais comprendre où est son plan pour nous, quel est-il. Une personne s'obstine à postuler dans une université et est acceptée pour la cinquième fois. Ou peut-être aurais-je dû arrêter et choisir un autre métier ? Ou est-ce que les conjoints sans enfants suivent un traitement, font beaucoup d’efforts pour devenir parents, et peut-être que, selon le plan de Dieu, ils n’ont pas besoin de le faire ? Et parfois, après des années de traitement pour ne pas avoir d'enfant, les conjoints donnent naissance subitement à des triplés...


     Il me semble que Dieu peut avoir plusieurs projets pour une personne. Une personne peut choisir différents chemins dans la vie, et cela ne signifie pas qu'elle viole la volonté de Dieu ou qu'elle vit selon elle. Parce que la volonté de Dieu peut porter sur différentes choses pour une personne en particulier et à différentes périodes de sa vie. Et parfois, c’est la volonté de Dieu qu’une personne s’égare et, par son échec, apprenne certaines choses importantes par elle-même.


    La volonté de Dieu est éducative. Il ne s'agit pas d'un test pour l'examen d'État unifié, où vous devez cocher la case requise : si vous le remplissez, vous découvrez, si vous ne le remplissez pas, vous avez fait une erreur, et puis toute ta vie va mal. Pas vrai. La volonté de Dieu nous arrive constamment, comme une sorte de mouvement de notre part dans cette vie sur le chemin vers Dieu, le long duquel nous errons, tombons, nous trompons, allons dans la mauvaise direction et entrons dans le chemin clair.

    Et tout le chemin de notre vie est l’étonnante éducation que Dieu nous a donnée. Cela ne veut pas dire que si je suis entré quelque part ou si je n’y suis pas entré, c’est la volonté de Dieu pour moi pour toujours ou son absence. Il ne faut pas avoir peur de ça, c'est tout. Parce que la volonté de Dieu est une manifestation de l’amour de Dieu pour nous, pour nos vies, c’est le chemin du salut. Et pas le chemin pour entrer ou ne pas entrer dans l'institut...


    Vous devez faire confiance à Dieu et cesser d'avoir peur de la volonté de Dieu, car il semble à une personne que la volonté de Dieu est une chose tellement désagréable et insupportable, quand il faut tout oublier, tout abandonner, se briser complètement, se remodeler et, surtout, perdez votre liberté.


    Et une personne veut vraiment être libre. Et il lui semble donc que si Dieu le veut, alors ce n’est qu’une privation de liberté, un tel tourment, un exploit incroyable.

Mais en fait, la volonté de Dieu est la liberté, car le mot « volonté » est synonyme du mot « liberté ». Et quand une personne comprend vraiment cela, elle n’aura peur de rien.


Lire sur Pravmir https://www.pravmir.ru/da-budet-volya-tvoya-kak-uznat-chego-hochet-bog/


 

mercredi 9 mars 2022

Il est bon que certaines choses soient dites : LA FIN ET LES MOYENS d'Aldous Huxley


« Le respect de la vérité présente un déclin associé de près à la régression en charité. Il n’est point de période de l’histoire du monde où le mensonge organisé ait été pratiqué d’une façon aussi éhontée, ou, grâce à la technologie moderne, aussi efficacement et sur une aussi vaste échelle, que par les dictateurs politiques et économiques du siècle présent. La majeure partie de ce mensonge organisé prend la forme de propagande, inculquant la haine et la vanité, et préparant l’esprit des hommes à la guerre. Le but principal des menteurs est la suppression des sentiments et de la conduite charitables dans le domaine de la politique internationale. »
Aldous Huxley
La Fin et les moyens, écrit en 1937
Enquête sur la nature des idéaux et sur les méthodes employées pour leur réalisation
Traduit par : Jules Castier, Préface de : Daniel-Rops



«Un peu partout, dans des pays différents, se constituent […] des noyaux d’hommes qui n’acceptent aucune des formes multiples de la barbarie contemporaine, qui refusent de contresigner les nombreuses formules de démission que les puissances offrent toutes prêtes à l’homme, qui ne se résignent pas à voir sombrer ce qui leur paraît être la plus haute de nos raisons de vivre. Jusqu’à quel point les protestations de ces petits groupes seront-elles efficaces? ont-elles même des chances d’être entendues dans le fracas des acclamations et des hurlements, des guerres et des persécutions, parmi le déchaînement de violences multiples qui nous entoure ? Nul n’en sait rien. Mais il est bon que certaines choses soient dites, même si elles ne doivent être que la semence de très lointaines moissons.»

Extrait de la préface de Daniel-Rops à l’édition de 1946, reproduite dans l'édition Les Belles Lettres


Il est bon que certaines choses soient dites : LA FIN ET LES MOYENS d'Aldous Huxley


« Le respect de la vérité présente un déclin associé de près à la régression en charité. Il n’est point de période de l’histoire du monde où le mensonge organisé ait été pratiqué d’une façon aussi éhontée, ou, grâce à la technologie moderne, aussi efficacement et sur une aussi vaste échelle, que par les dictateurs politiques et économiques du siècle présent. La majeure partie de ce mensonge organisé prend la forme de propagande, inculquant la haine et la vanité, et préparant l’esprit des hommes à la guerre. Le but principal des menteurs est la suppression des sentiments et de la conduite charitables dans le domaine de la politique internationale. »
Aldous Huxley
La Fin et les moyens, écrit en 1937
Enquête sur la nature des idéaux et sur les méthodes employées pour leur réalisation
Traduit par : Jules Castier, Préface de : Daniel-Rops



«Un peu partout, dans des pays différents, se constituent […] des noyaux d’hommes qui n’acceptent aucune des formes multiples de la barbarie contemporaine, qui refusent de contresigner les nombreuses formules de démission que les puissances offrent toutes prêtes à l’homme, qui ne se résignent pas à voir sombrer ce qui leur paraît être la plus haute de nos raisons de vivre. Jusqu’à quel point les protestations de ces petits groupes seront-elles efficaces? ont-elles même des chances d’être entendues dans le fracas des acclamations et des hurlements, des guerres et des persécutions, parmi le déchaînement de violences multiples qui nous entoure ? Nul n’en sait rien. Mais il est bon que certaines choses soient dites, même si elles ne doivent être que la semence de très lointaines moissons.»

Extrait de la préface de Daniel-Rops à l’édition de 1946, reproduite dans l'édition Les Belles Lettres


lundi 3 février 2020

🔥ULTIMES MESSAGES : pour un SURVIVALISME ORTHODOXE‼️

SOLIDARITÉ
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« Ne mettez pas votre confiance dans les princes qui n'ont pas en eux le salut »


« Ne mettez pas votre confiance dans les princes, ni dans les enfants des hommes, qui n'ont pas en eux le salut. » Un autre texte : « Dans celui qui ne peut vous sauver. » Ecoutez ce conseil, cet avertissement, vous tous qui regardez avec admiration les choses humaines, appui fragile et périssable. Mais que veut dire, « qui n'ont pas en eux le salut ? » Ils n'ont pas même en eux leur propre salut; ils ne peuvent pas se défendre eux-mêmes; arrive la mort, ils se coucheront plus muets que des pierres. Car, voilà ce qu'exprime le Psalmiste en disant : « Son âme sortira, et il retournera dans la terre d'où il est sorti. En ce jour-là, périront toutes leurs pensées. » Un autre texte « Tous leurs projets. » Ce que dit le Psalmiste, revient à ceci : Celui qui ne peut pas se défendre lui-même, comment sauvera-t-il les autres ? Rien, en effet, n'est aussi faible et fragile qu'une telle espérance, et c'est ce que montre la nature même des choses. Aussi Paul, parlant de l'espérance en Dieu, disait « Cette espérance n'est point trompeuse. » (Rom. V, 5.)
Ce qu'on ne peut pas dire des choses humaines, plus vaines que l'ombre. Ne me dites pas : c'est un prince. Un prince n'a rien de plus que le premier homme venu; il est également soumis à une condition incertaine; et tenez, dût cette parole vous surprendre précisément parce que c'est un prince, ayez encore moins de confiance. Ce sont là en effet des choses bien sujettes à l'écroulement, que ces principautés. Supposez qu'on ne le précipite pas du haut de son pouvoir, c'est lui qui se précipite dans les emportements de la colère, dans les abus de pouvoir, attendu qu'il ne se croit pas comptable envers celui qui a reçu ses promesses.
Et si ce prince est sage, il sera encore plus exposé aux chutes que les particuliers, parce qu'il est entouré d'ennemis plus redoutables, plus nombreux; parce qu'il est d'autant plus facile à prendre, qu'il y a plus de gens pour lui tendre des pièges.
Que signifient ces gardes du corps ? Que signifient toutes ces escortes qui veillent sur lui ? Et comment celui qui, au milieu d'une ville bien policée, n'est pas même sûr de défendre sa personne, mais se trouve là comme au milieu d'un peuple ennemi, exposé à tant de combats et de dangers, pourra-t-il sauver les autres ? Celui qui, en pleine paix, a plus à craindre que ceux qui font la guerre, comment pourra-t-il mettre les autres en sûreté, au-dessus de tous les périls ?
Certes, il n'est pas difficile de compter ceux qui pouvaient vivre en toute sécurité chez eux, et qui se sont perdus, pour avoir mis leur confiance dans les princes.
St Jean Chrysostome (né au Ciel en 407) 



« … Comme des brebis au milieu des loups ; soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Et soyez en garde contre les hommes… » [Mat. 10;16] 

Constater les yeux grand ouverts, nous informer les uns les autres, nous indigner, pétitionner auprès des autorités (au fait, lesquelles ? quand déjà au plus bas niveau de notre vie sociale, un maire censé être le représentant de l'État dans la commune et, à ce titre, officier d'état civil et officier de police judiciaire, ne fait pas respecter la loi !) attendre de voter aux prochaines élections, en espérant à peine des bribes de jours  de liberté, d’égalité et de justice, de restauration du respect de notre culture, de nos valeurs et de notre patrie qui rencontreront contre eux forcément tous les imbéciles utiles qui ont déjà voté comme un seul homme pour le gouvernement handicapé qui n’est compétent que pour nous asservir davantage à tout ce qui n’est pas nous, et nous enfoncer encore un peu plus… tout cela n’est-il pas vain ou du moins bien insuffisant ?

Nous avons au moins trois raisons principales d’être plus que vigilants :
 La première est bien celle de l’islamisation croissante de nos pays d’Europe qui n’attend que l’inversion du rapport de forces en sa faveur – auquel  elle travaille sans relâche, étape après étape – pour pouvoir laisser libre cours à son caractère impitoyable envers tout ce qui n’est pas musulman. La deuxième est le risque de guerre mondiale avec utilisation possible des armes nucléaires, et  tous ceux qui soutiennent – aveuglément  jusqu'à prôner la guerre contre telle ou telle nation (qui paraît-il ne respecterait pas les droits de l'homme) ou en attendant sagement à l'abri d’évaluer le pour et le contre – sans se rendre compte le moins du monde de nos intérêts réels, économiques, stratégiques, culturels et religieux participent à rendre ce risque de plus en plus réel. La troisième et non des moindres est l’effondrement bancaire suivi d'un effondrement économique mondial prévisible qui se fait  progressivement mais risque de devenir de plus en plus rapide et inéluctable.

N’est-il pas venu (depuis longtemps d’ailleurs pour les plus lucides et les plus critiques…) le temps de s’occuper de nous-mêmes sans attendre la moindre sollicitude, le moindre soutien, la moindre compréhension de tous ceux qui se sont hissés à tous les niveaux jusqu’au seuil de leur incompétence ( selon le fameux « principe de Peter ») pour satisfaire, sans scrupule, leur appétit de vaine gloire, leur cupidité, leur soif de jouir de privilèges (dont on nous a fait croire qu’ils avaient été définitivement abolis) le plus tôt possible, sans le moindre souci réel d’un avenir désormais plus qu’incertain, qu’ils maquillent pour conserver leur place le plus longtemps possible (même s’ils savent que ce n’est pas pour longtemps, c’est pour eux toujours ça de pris) et qu’ils aggravent inconsidérément, sans le moindre souci d’un peuple dont ils ne connaissent rien de la vie.

Certains s’occuperont d’eux-mêmes en quittant le pays avant (car ils le peuvent – parce  que sans attache, ou bien suffisamment à l’aise financièrement, ou bien avec déjà de nouvelles perspectives professionnelles). Mais le peuple, lui, que fera-t-il pour prendre soin des siens – hommes, femmes, enfants et vieilles personnes ?
Eh bien il aura intérêt à se préparer au pire, s’équiper, s'informer, se former, s’entrainer et se positionner dans tout domaine pour s’organiser, résister et survivre. Chacun – selon  ses compétences, ses dispositions, son tempérament, sa situation, sa localisation, le groupe social auquel il est attaché – trouvera  ce qui lui convient. Il sera nécessaire de communiquer et de nouer des liens forts de solidarité entre tous. 

Le confinement imposé, pour une "épidémie" supposée dangereuse, restreignant drastiquement la liberté de culte — ou bien simplement l'éloignement géographique des lieux de culte  offrant une nourriture spirituelle consistante  — nous incite à une pratique de notre foi moins glorieuse mais pas moins profonde et communautaire. Nous avons certes besoin de pasteurs et de saints pasteurs, mais pas de hiérarques dont la fonction est plus diplomatique voire politique et géopolitique, que de défense de la foi et de transmission de notre tradition spirituelle, et  dont on peut s'attendre à toutes les compromissions voire les pires trahisons. La religion mondiale s'organise étape après étape, à notre insu. Et l'eau tiède, dont la température augmente insensiblement mais irrésistiblement, dans laquelle le peuple des grenouilles orthodoxes se complait dans un doux rêve œcuméniste, procède à notre cuisson mortelle jusqu'à notre transformation en ingrédients de la soupe religieuse universelle, inodore, incolore, sans saveur et sans grâce, qui sera servie aux consommateurs  d'opium des peuples. L'Orthodoxie des catacombes a existé et s'est renouvelée à différentes périodes, en divers lieux, depuis les origines du Christianisme. Il faudra y revenir. Les "Vieux Croyants" par exemple ont fait preuve d'une telle résilience. face à la persécution. Les juridictions seront moins importantes que la solidarité des communautés ayant la même foi chevillée au corps avec ou sans guide spirituel. La créativité, l'adaptabilité, la (re)lecture des Saintes Écritures et des œuvres des Saints Pères qui figureront en bonne place avec les livres des offices dont nous aurons besoin dans nos bibliothèques. Juste à côté des divers manuels de survie.

Avoir une foi forte sera plus que nécessaire. Celui qui n’en a pas fera bien de s’y mettre… en comptant en un premier temps que l’appétit vient en mangeant et en fréquentant ceux qui pourront l’aider à l’alimenter et la conforter. De toute façon la nature a horreur du vide, tout le monde peut le constater et quand les églises se vident les minarets poussent, et pour ceux qui ont eu une mauvaise expérience de l'Église et qui ne veulent plus entendre parler de rien de religieux, il ne faut pas dire que c'est du pareil au même parce que, même si les préceptes chrétiens les ont empêché de jouir comme ils le voulaient, ils peuvent constater facilement que ce qui les attend est bien pire.

 Action et prière. Là où nous sommes et dès maintenant : 

  • Prier sans cesse dans l'action, 
  • agir pour nos frères et pour Dieu, 
  • transformer toute action en prière, 
  • orienter tout ce que nous faisons vers Dieu, 
  • prendre toute action pour prétexte à la prière, 
  • profiter de toute action pour s'en servir de support à notre prière
  • nous organiser, former des réseaux, des fraternités
  • et être certain qu'avec la prière DIEU EST AVEC NOUS. 

Mourir en martyr, si Dieu veut,  est une chose envisageable pour nous sans problème, voire avec gloire pour les plus ardents, mais l’empire chrétien d’orient a bien montré également qu’il n’était pas du tout interdit, en premier lieu, de se défendre quand c’était nécessaire. Fidèle en cela à l’empire romain plus antique : Si vis pacem para bellum. Rien à voir avec le militantisme, encore moins avec le djihad.
Foi et courage, vigilance et sagacité, discrétion et ténacité, solidarité et fraternité. « Aide-toi et le Ciel t’aidera » énonce le dicton. C’est bien là où nous en sommes.
Maxime le minime




L'autolimitation (самоограничение)

 par A. SOLJENITSYNE


«Seule l’autolimitation permettra à l’humanité, toujours plus nombreuse et plus dense, de continuer à exister. Et sa longue évolution aura été vaine si elle ne se pénètre pas de cet esprit : tous les animaux possèdent en effet la liberté de happer des proies et de se remplir le ventre. La liberté humaine, elle, va jusqu’à l’autolimitation volontaire pour le bien d’autrui. Nos obligations doivent toujours dépasser la liberté dont nous jouissons»

 - Des voix sous les décombres 
 - L'erreur de l'Occident


L'ULTIME ET VITALE RÉSISTANCE CHRÉTIENNE par Le moine Moïse de la Sainte Montagne

"La Communauté du désert et la solitude des villes 
 par Le moine Moïse de la Sainte Montagne"
"Le seul refuge est pour chacun d’entre nous…"

Moine Moïse l'Athonite (1952-2014) prie Dieu pour nous !

Dans cette solitude sacrée l’homme se trouve face à face avec sa pauvreté existentielle et la peur de la mort qu'elle provoque. Pourtant, même ici, il y a danger qu'il puisse choisir la procrastination comme solution et, pour un temps calmer son état de panique. Il peut reprendre sa course avec ses allées et venues sans fin, augmenter ses activités sociales et chercher à varier ses divertissements : un programme d’occupation maximale. D'autres personnes, d'autres choses, du travail et des implications tous azimuts peuvent servir de couverture à son appauvrissement spirituel – pour un temps. Et il peut continuer à errer sans but, poussé par les circonstances, tourmenté, papillonnant d’une chose à une autre, luttant, étant déchiré – et finalement anéanti.

Une vie de travail sans la libération de la communion avec Dieu est de l'esclavage. La lutte excessive pour la richesse est une maladie incurable source de souffrances. La peur de l’avenir peut stimuler la cupidité, l'avarice, la thésaurisation et Dieu peut être facilement oublié.

Voici ce que dit Abba Markos sur comment l'homme peut éviter l'esclavage d’un travail sans discernement et à la place devenir un libre serviteur de Dieu : « Celui qui se débarrasse du soin anxiogène pour les choses éphémères et est libéré de tout ce que cela nécessite, mettra toute sa confiance en Dieu et dans les bonnes choses éternelles. Le Seigneur n'a pas interdit les nécessaires soins quotidiens pour notre bien-être physique, mais Il a indiqué que l'homme ne devait se sentir concerné que pour chaque jour [auquel suffit sa peine]. Limiter nos besoins et nos soucis de ce qui est absolument nécessaire est tout à fait possible par la prière et la maîtrise de soi, mais les éliminer est tout à fait impossible. »

Dans les judicieuses remarques d’Abba Markos qui suivent, permettez-moi d'attirer votre attention sur un point subtil qui s’applique à de nombreux fidèles. « Les tâches nécessaires que nous sommes obligés d’accomplir, nous devons bien sûr les accepter et les assumer, mais nous devons lâcher ces autres activités sans but et préférer plutôt passer notre temps dans la prière, en particulier lorsque ces activités nous conduisent à la cupidité et au luxe de l’argent et de la richesse. En effet, plus on pourra, avec l'aide de Dieu, limiter, ces activités mondaines, plus on pourra préserver son esprit de ces errances anxieuses. Si à nouveau quelqu'un, de peu de foi ou ayant quelque autre faiblesse, ne peut pas faire cela, alors, au moins, qu'il comprenne bien la vérité et qu’il essaye, autant qu'il peut, de se blâmer de demeurer dans cette faiblesse et dans cet état immature. Car il est beaucoup mieux d'avoir à rendre compte à Dieu de ses omissions que de sa faute et de son orgueil

Un drame se joue dans l'homme, dans lequel il cherche,  à l’extérieur, continuellement et intensément, la paix et la connaissance Mais quand il revient à lui-même, il se rend compte qu’une véritable hospitalité existe dans un endroit inattendu. C’est en effet précisément en lui-même qu’il découvre et expérimente la particularité de cette personnalité. C’est ici que se trouve la divine solitude libératrice, fondée sur la connaissance de sa personnalité.  C’est ici, dans la quiétude mystique, qu'il mesure, décide, et prend ses responsabilités.

La réalisation de l'expérience mystique de ce que nous sommes, de ce que nous devrions chercher, et de ce que nous pouvons faire, implique un effort pénible qui, néanmoins, est crucial. C’est en nous que nous nous arrachons à la solitude de l’ego et où nous trouvons le chemin de la lumière et de la joie de la communion.

Une grande partie du monde est gouvernée par des sophismes, la sagesse a été mise à l'écart, et la décence a été perdue. Mensonges et trahison abondent, le révisionnisme a contrefait l'histoire, l'Évangile est mal interprété, les manuels scolaires sont des outils politiques au service de l'idéologie de ceux qui sont au pouvoir. Il y a une tendance à imiter les idéologies occidentales erronées, y compris le piétisme sentimental et le néo-christianisme social indolore. La vie de l’Église et ses traditions sacrées et vivifiantes sont ignorées. 

Le seul refuge est pour chacun d’entre nous, de mettre en place notre propre sanctuaire où nous le pouvons. À un monde qui considère la tromperie comme de l'intelligence et l'honneur comme de la faiblesse, il faut oser dire «Ne me touchez pas! »

Nous devons choisir de rester seuls, volontairement et en assumant la responsabilité même si cette solitude nécessite un grand courage dans une société qui cherche agressivement nos applaudissements et nous pousse à nous y amalgamer. La lassitude de ces vanités, l’amertume, le mouvement constant et les joies sans joie qui ont rempli nos vies nous aident à venir à la réalisation que c’est la meilleure résistance à la désorientation générale.

En rétablissant notre monde intérieur, nous augmentons notre résistance, et dans le temps devenons invincibles aux attaques organisées du mal. En plaçant toute notre vie aux pieds de Dieu et dans la recherche de la vie authentique qu’Il veut que nous vivions, nous commençons à avoir un avant-goût de l’immortalité, où nous ne sommes jamais seuls, mais en compagnie du Christ et de ses saints. Toute solitude est dissipée par l'autosuffisance intérieure.

Et cela peut vous aider de savoir qu’ils sont nombreux, sans que vous les voyiez, ceux qui vous aident par leurs prières. Ce sont les moines, totalement consacrés à Dieu, qui veillent sans cesse. Même si vous ne les avez pas rencontrés, ils prient pour vous, leurs bras levés, leurs genoux et leurs articulations couverts de cal de par leurs prosternations.  


(version française par Maxime le minime de la source)





Effondrement et renaissance, Interview du collapsologue Pablo Servigne



" […] Quand on dit effondrement on dit forcément renaissance […]
Pessimiste, optimiste, on s'en fout, ce qui compte c'est de faire ce que tu penses sincèrement qui va changer les choses […] dans un monde low tech dévasté […] on fait avec ce qu'on a, on se débrouille […] mais il y a vraiment un élan de vie qui est intéressant […] investir la petite échelle […] retrouver des compétences du sauvage […] se "réensauvager" […] et puis il y a toute cette question qu'on n'a pas trop abordée… spirituelle. […] C'est aussi un parcours énorme et on est super mal outillé. Que ce soit pour faire un potager, que ce soit spirituellement, que ce soit au niveau des outils vraiment démocratiques, on n'a pas du tout appris ça à l'école  dans nos sociétés… il faut s'y mettre sur tous les fronts et on n'a pas des années. Notre vie va complètement changer."



lundi 17 juin 2019

PROGRÈS ≠ TRANSFIGURATION

sur le Blog LA LORGNETTE ORTHODOXE 

discours prononcé le 3 septembre 1914
 devant l’auditoire de l’Académie de Théologie de Moscou 
par le Saint Archevêque-Martyr Hilarion (Troïtski)

L’actualité stupéfiante de la réflexion du saint martyr, datant d’un siècle, place dans une perspective orthodoxe les événements que nous vivons depuis le début du XXIe siècle.



EXTRAIT :

[…] Le progrès culturel est atteint par ceux pour lesquels il est devenu une sorte d’idole. Et, bien sûr, il ne fait aucun doute que pour la conscience européenne, le progrès n’est plus depuis longtemps un idéal seulement, mais bien une idole. N’est-ce pas avec une certaine piété que les mots «culture», «progrès» et autres sont prononcés par les Européens contemporains, ainsi que par nos européistes; pour eux, ces mots sont sacrés. Ils sont prêts a déclarer que tout propos contre la valeur de la culture est un blasphème. L’hérétique, qui doute de la valeur du progrès ou qui n’en accepte pas complètement la valeur, est menacé d’être battu à coups de trique.
Mais il n’est pas difficile de montrer que le progrès est, des points de vue idéel et pratique, lié à la guerre.  […] L’idée du progrès n’est-elle pas l’application à la vie humaine du principe général de l’évolution ? Mais la théorie de l’évolution est la légitimation du combat pour l’existence. Dans ce combat, les plus faibles meurent, et survivent ceux qui sont les plus aptes à combattre. […]
Ainsi se dévoile le lien indissoluble et essentiel du progrès avec la guerre et la cruauté. Le fer et l’épée frayent une voie vers l’avant à l’humanité. Le rouleau du progrès passe sur les cadavres et laisse derrière lui une traînée de sang. La guerre est le meilleur indicateur de l’état intérieur du progrès culturel, et dans cet état intérieur du progrès se dévoile une effroyable tragédie. Car qu’est-ce qui progresse plus vite que tout? Les armes de guerre, c’est-à-dire les armes de destruction des cultures humaines et des vies humaines elles-mêmes progressent incomparablement plus rapidement que les facilités culturelles de la vie.[…]

LIRE L'ARTICLE INTÉGRAL ICI  


dimanche 12 août 2018

Sur le blog Saint Materne : Les gens courageux… par St Païssios




"Les gens courageux sont rares de nos jours. Les gens d'aujourd'hui sont des tièdes. C'est pourquoi si, à Dieu ne plaise, une guerre devait éclater, certains mourront de peur, d'autres se retrouveront à la rue à cause de difficultés mineures parce qu'ils sont tellement habitués au confort. Dans le passé, les gens étaient si courageux ! Dans le monastère des Flaviens en Asie Mineure, les Turcs avaient capturé un homme et l'avaient massacré. Puis ils avaient dit à sa femme : "Reniez le Christ ou nous tuerons aussi vos enfants." Et elle répondit : "Mon mari est maintenant avec le Christ, et mes enfants, je les confie au Christ, et je ne renoncerai pas au Christ". Quelle bravoure ! Si le Christ n'est pas en nous, comment peut-il y avoir une telle bravoure ? Aujourd'hui, les gens sans Christ construisent leurs maisons sur des décombres. Dans ces années-là, les mères et les enfants étaient des âmes fortes et courageuses.."
Saint Païssios l'athonite,
 'Réveil spirituel'

samedi 4 août 2018

Ainsi va la vie: une semaine ordinaire de prêtre orthodoxe par Père Andrew

Une semaine dans la vie d'un prêtre


par P. Andrew Phillips
sur le blog Orthodox England

Ce n'est que grâce à une pause annuelle dans un lieu isolé en France, sans internet, que j'ai le temps de rédiger un journal d'une semaine. Dans ce lieu, appelé "Daybreak" en français, que vous ne trouverez sur aucune carte, où les personnes âgées parlent "gallo" et non le français, il y a encore un sens des anciens saints, dont l'un vivait ici en ermite il y a plus d'un millénaire. Puisque, dans la France moderne, le catholicisme est mort un jour dans les années 60 et que le pays est entièrement voué au nouveau paganisme consumériste des États-Unis qui l'a remplacé, le sens des anciens saints est la seule alternative.

Voici une semaine dans ma vie, pas typique dans ses détails, car chaque semaine est différente et inattendue, mais typique en termes de plénitude.

Samedi 1er Août
Un nouveau mois commence et je pense que c'est aujourd'hui le vingt-cinquième anniversaire de la mort d'un homme qui vivait sous le pseudonyme de Mavr Stepanich. C'était un soldat de l'armée rouge qui, en 1944, a été capturé par les Allemands dans l'ouest de l'Ukraine. Face à une mort certaine lors de sa capture (il n’y avait aucune pitié sur le front de l’Est), il a récupéré les papiers d’identité du cadavre d’i-un homme appelé Mavr Stepanovich, un Ukrainien polonais qui se battait du côté allemand et il revêtit son uniforme. Quand il a été capturé par les Allemands, ils l'ont envoyé en Allemagne en tant que travailleur esclave ukrainien.

Après la guerre, prétendant être citoyen polonais envoyé en Allemagne, il réussit à être envoyé en France en tant que réfugié polonais. Il travailla comme veilleur de nuit jusqu'à sa retraite en 1980. Il m'a raconté son histoire en 1993, plus ou moins comme confession sur un lit de mort et m'a dit son vrai nom. La plus grande partie de sa vie, il avait vécu sous le nom d'un mort, dans la crainte d'être découvert. Sa pierre tombale portait son nom d'emprunt, pas son vrai nom : même dans la mort, il porta le nom d'un autre homme. Il en va de même pour les personnes prises dans la cruelle histoire du XXe siècle.

Il n'y a que deux baptêmes cet après-midi, un moldave et un letton. Pour le baptême letton, l’épouse du jeune parrain est péruvienne. La femme la plus remarquable que j'ai jamais vue, telle une princesse inca, certainement pas de sang européen. La chute de l'Union soviétique signifiait que cette Russe lettone l'avait rencontrée en Angleterre et l'avait épousée. Quel destin ... Du Pérou à la Lettonie ... A quoi vont ressembler leurs enfants ?

La Lettonie a été ravagée par l'UE. Leurs usines ont fermé, les deux tiers des Lituaniens et la moitié des Lettons doivent vivre à l'étranger. Ils ont été coupés de leurs parents, ils ne communiquent que par skype (symboliquement pour les pays baltes, une invention estonienne) et leurs enfants ont grandi en parlant allemand, anglais, espagnol, français ou italien, ignorant la culture et la langue de leurs parents. Les cultures et les langues minoritaires que l'Union soviétique n'a pas réussi à éteindre sont en train de disparaître avec le MacDonaldization de l'Union européenne. J'ai un paroissien letton dont les six enfants vivent dans six pays différents de l'UE. Sa famille a été brisée et dispersée par l'histoire, ses petits-enfants ne se connaissent guère. Il n'est pas étonnant qu'elle estime qu'elle était mieux sous l'Union soviétique.

Deux confessions. Une enquête. Deux hommes allument des bougies - ils travaillent demain. L’office de Vigiles.

Le dimanche 2

J'arrive à l'église à 8 heures, il y a des choses à préparer et une proskomidie qui prendrait toute la nuit si j'avais le temps. Il y a une quarantaine de personnes pour la confession, certaines viennent à moi, d'autres, principalement des Roumains, vont chez le deuxième prêtre, qui arrive un peu après moi. Il y a une crise énorme en Roumanie, comme dans les pays baltes : 3,8 millions de personnes, principalement des jeunes, ont quitté la Roumanie depuis que le pays a été contraint de rejoindre l'UE il y a quelques années. Ils ne veulent pas être ici, mais il n'y a pas d'alternative : mourir de faim ou émigrer. Voilà la merveilleuse Union européenne.

À l'église, il y avait une prostituée. Elle est radieuse de bonheur depuis que je l'ai mariée à son mari et qu'elle a eu des enfants. Elle avait profondément honte de ce dans quoi elle était tombée dans le passé. Je suis la seule personne au monde à connaître son secret. Maintenant, elle vit à X. dans sa nouvelle vie, mais elle est venue aujourd'hui.

Un homme que je n'avais jamais vu auparavant confesse un secret qu'il a gardé pendant dix ans. Il pleure quand il avoue. Il est reconnaissant pour ses aveux. Enfin, il a dit ce pour quoi il devait se repentir.

Il y a seulement environ 130 personnes à l'église aujourd'hui. Comme d'habitude, une bonne vingtaine sont des personnes que je n'ai jamais vues auparavant. Comme il y a tellement d'enfants et que la moitié environ des adultes prennent la communion, nous utilisons deux calices. Après la liturgie, j'ai la file d'attente habituelle. Deux veulent un moleben, d'autres veulent avoir des rendez-vous pour des baptêmes et des bénédictions de maison, on veut que je remplisse un formulaire, on pose des questions sur les mariages. Environ la moyenne.
Lundi 3

Le matin, je consulte les e-mails en retard après le week-end. J'en ai environ une quinzaine par jour qui nécessitent une réponse. Quinze autres sont des spams ou peuvent être supprimés. La plupart viennent d'Angleterre, mais une bonne minorité vient de Russie, des États-Unis ou d'ailleurs. Le téléphone n'arrête pas de sonner.
Dans l'après-midi, j'ai des funérailles dans un village de l'est de Norfolk. La campagne est belle. Quel bon endroit pour mourir. Agée de 89 ans, la femme que j’enterre est née à l'autre bout du monde à Sakhaline, au bord de la mer du Japon. L'église du village de l'église d'Angleterre m'est ouverte par le marguillier. Il a la soixantaine, mais il me dit qu'il est le plus jeune membre de la communauté.

Maintenant, alors que nous chantons « Mémoire Éternelle », celle qui est à son dernier voyage est enterrée non loin du bruit des vagues de la mer du Nord. Elle a traversé Staline, la seconde guerre mondiale, le traumatisme de Gorbachov et l’émigration de 78 ans en Angleterre. Elle m'a fait une confession sur son lit de mort et je lui ai donné la communion il y a deux semaines. C'était une merveilleuse confession. Un autre destin. De la mer du Japon à la mer du Nord, à mi-chemin du monde.

D' humeur mélancolique, au retour, je pense à B., le prince russe qui vivait dans une maison de conseil en C .. Il est mort il y a vingt ans. C'était un homme brillant venu en Angleterre en 1946. Il avait été victime de la collectivisation, avait vu la mort de tous les membres de sa famille par les mains des voyous de Staline, puis avait été capturé en Allemagne par les Nazis. Il est venu en Angleterre, a travaillé dur, a fabriqué lui-même tous les meubles de sa maison, a chanté dans la chorale de l'Église. C'était une âme propre.

Puis, mes pensées se sont tournées vers ma grand-tante Madge, qui était vendeuse chez Harrod's et qui est morte sous le Blitz en octobre 1940. Je ne l'ai jamais connue, mais j'ai une photo d'elle. Il n'y a personne pour prier pour elle, sauf moi. Quelle tragédie… Depuis peu mariée à mon grand-oncle, elle avait à peine vécu. Pourquoi est-elle morte sous une bombe allemande ? Son mari, mon grand-oncle Albert, est mort de chagrin en 1948 le cœur brisé dit-on. Il ne s'est jamais remis de la perdre.

Mardi 4
À cinquante milles de chez moi, j’apporte la communion à L., qui est malade et vit ici dans un logement protégé. Elle a 84 ans et connaissait le père Ambrose (Pogodin) à Londres. C'était un prêtre merveilleux qui traduisait les œuvres des Pères du latin. Homme très doué, il était allé en Amérique, mais rien n’avait marché pour lui, car c’était un homme intègre qui trouvait très difficile tout compromis. Combien de talents ont été perdus pour l'Église à cause de la politique et du narcissisme de certains évêques. Il n'y a qu'une personne dans le diocèse pour eux — eux-mêmes. Puisse Dieu accorder le repos sa douce âme.

Dans cette ville où je me trouve près de Cambridge, nous avons besoin d'une église. J'ai essayé d'en acheter une ici il y a trois ans, mais je n'ai pas pu réunir l'argent. Je découvre qu'elle est toujours disponible. Je ne vois aucun autre local approprié. Nous manquons désespérément d’argent pour acheter des locaux appropriés et les fournir en prêtres. Maintenant, il y a au moins trois prêtres parmi nous, dans l'est de l'Angleterre, mais j'en ai encore besoin de neuf autres.

Au retour, je m'arrête pour voir la famille M., qui sont des paroissiens. On parle. Il y a beaucoup à dire.
Le soir, il y a beaucoup d'appels téléphoniques.

Mercredi 5
Aujourd'hui, je pars à 7 heures du matin pour me rendre à O. qui est à cinquante miles et j'ai besoin de voir onze personnes en tout. L'un de ces jeunes hommes est là parce qu'il a tué un homme dans un accident de voiture. L'histoire est triste. Il s'est disputé avec sa petite amie, l’a quittée en roulant à toute vitesse et il a tué un jeune piéton à cause de sa conduite dangereuse et de sa négligence. Il admet sa culpabilité et dit qu'il méritait une peine plus longue. Je sais qu'il est hanté par la vie qu'il a interrompue. Et il sera hanté pour le reste de sa vie. Peut-il se défaire de sa faute par la prière ? Quel fardeau pour sa conscience.

Ensuite, je m'arrête pour parler à F., qui m'a téléphoné, elle me dit qu'elle a des problèmes conjugaux. Ensuite, j'appelle T .. Elle est russe, âgée de 28 ans et a des problèmes de santé. Je la confesse. Elle vit avec un Catholique, également originaire d'Europe de l'Est. Je le rencontre. C'est un homme très gentil, qui est profondément amoureux d'elle, juste l'homme qu'il lui faut. Il est prêt à rejoindre l'Église pour elle. Je les encourage à penser à se marier et à fonder une famille.

Jeudi 6

Aujourd'hui, je dois aller vers le Lincolnshire, à 100 miles d’ici. Il y a trente-cinq ans, je vivais près de cet endroit où j'ai deux baptêmes à faire dans la cuisine d'une famille. Ils ont deux enfants. Ils ne les avaient pas encore baptisés car il n'y avait pas de prêtre. Je bénis sa maison avec l'eau baptismale. Puis je rencontre une femme dans une petite ville. Elle vient d'une ville de la Volga. Maintenant, elle travaille comme caissière dans un supermarché d'une petite ville en Angleterre. Elle est orthodoxe, mais elle fréquentait une paroisse de l'Église d'Angleterre, car il n'y a pas d'église orthodoxe ici, mais « quand ils ont joué de la batterie à Pâques », elle est partie et n'est pas revenue. Elle dit qu'elle veut la vraie église. Sa fille de 16 ans a vaincu le cancer et sa mère veut se marier. Nous fixons une date. Je bénis sa maison. À proximité se trouve une ville avec une église méthodiste à vendre pour 250 000 £. Ce serait idéal pour nous. Il y a beaucoup d'Orthodoxes ici, je pourrais passer une semaine ici.

Vendredi 7

J'ouvre mes e-mails. De mon ancienne paroisse au Portugal, j'apprends que V. est mort. Ancien membre du KGB à Prague, il s'est repenti et en 1993, je l'ai baptisé. Je l'ai ensuite marié à sa femme tchèque. Il est venu à l'église dimanche dernier à Lisbonne et tout le monde a remarqué qu'il avait l'air très pâle et très fatigué, pas bien du tout. Il est allé s'asseoir sur un banc ombragé à l'extérieur de l'église. Soudain, il a eu une crise cardiaque et en quelques secondes il est mort. Il avait 68 ans. Je lui ferai une panikhide pour lui à Colchester aujourd'hui. J'ai déjà un moleben aujourd'hui pour deux personnes, commandé dimanche dernier.

Dans les nouvelles, j'ai lu qu'un groupe de Russes avait été trouvé en Sibérie. Réfugiés orthodoxes, ils vivaient isolés depuis des décennies et n'avaient pas encore entendu parler de la chute de l'Union soviétique. A quoi devaient ressembler leurs vies ?

Je vais à l'église. Je fais le moleben et la panikhide. J'aide les paroissiens à nettoyer l'église : ils font la plupart du travail. Je me prépare pour une liturgie dans le Kent demain.

Beaucoup d'appels téléphoniques à nouveau.

Cela a été une semaine bien remplie, avec beaucoup de pensées de la mort, ce qui est très inhabituel, car j'ai très peu de funérailles. Mais chaque semaine est différente, comme tout prêtre vous le dira.

Pourquoi n'êtes-vous pas prêtre ? C'est le seul travail satisfaisant qui demeure.
 (version française par Maxime de la source)