Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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vendredi 13 octobre 2023

COMMENT CONNAÎTRE LA VOLONTÉ DE DIEU ? par l'ARCHIPRÊTRE ALEXIS UMINSKY



Comment pouvons-nous découvrir le plan de Dieu pour nous ? Comment pouvons-nous comprendre si nous agissons dans la vie selon la volonté de Dieu ou par nous-mêmes ?


« Est-ce la volonté de Dieu que j’épouse cet homme ? « Et si on allait travailler dans une organisation précise pour entrer dans tel ou tel institut ? « La volonté de Dieu concerne-t-elle un événement dans ma vie et une de mes actions ? » Nous nous posons tout le temps des questions comme celles-ci. Comment pouvons-nous comprendre si nous agissons dans la vie selon la volonté de Dieu ou par nous-mêmes ? Et en général, comprenons-nous correctement la volonté de Dieu ? L'archiprêtre Alexy Uminsky, recteur de l'église de la Sainte Trinité de Khokhly, a répondu.

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– Comment la volonté de Dieu peut-elle se manifester dans nos vies ?


– Je pense que cela peut se manifester à travers les circonstances de la vie, le mouvement de notre conscience, les reflets de l'esprit humain, à travers des comparaisons avec les commandements de Dieu, à travers, avant tout, le désir même d'une personne de vivre selon la volonté de Dieu.


Archiprêtre Alexy Uminsky


  Le plus souvent, le désir de connaître la volonté de Dieu surgit spontanément : il y a cinq minutes, nous n’en avions pas besoin, et soudain, boum, nous avons un besoin urgent de comprendre la volonté de Dieu. Et le plus souvent dans des situations quotidiennes qui ne concernent pas l'essentiel.

    Ici, certaines circonstances de la vie deviennent l'essentiel : se marier ou ne pas se marier, aller à gauche, à droite ou tout droit, qu'allez-vous perdre - un cheval, une tête ou autre chose, ou vice versa, gagnerez-vous ? La personne commence, comme si elle avait les yeux bandés, à pousser dans différentes directions.


    Je pense que connaître la volonté de Dieu est l’une des tâches principales de la vie humaine, une tâche urgente chaque jour. C’est l’une des principales demandes du Notre Père, à laquelle les gens ne prêtent pas suffisamment attention.


– Oui, nous disons : « Que ta volonté soit faite » au moins cinq fois par jour. Mais nous souhaitons nous-mêmes intérieurement que « tout aille bien » selon nos propres idées...


    – Vladyka Antoine de Sourozh disait très souvent que lorsque nous disons « Que ta volonté soit faite », nous voulons en fait à la vérité que ce soit notre volonté qui soit, mais pour qu'à ce moment-là elle coïncide avec la volonté de Dieu, soit validée, approuvée par Lui. À la base, il s’agit d’une idée astucieuse.


    La volonté de Dieu n'est pas un secret, ni une sorte de code qu'il faut déchiffrer ; pour le savoir, vous n’avez pas besoin d’aller voir les Anciens, vous n’avez pas besoin d’interroger spécifiquement quelqu’un d’autre à ce sujet.


Le moine Abba Dorotheos en parle ainsi :


« Un autre pourrait penser : si quelqu’un n’a pas de personne à interroger, alors que doit-il faire dans ce cas ? Si quelqu'un veut vraiment, de tout son cœur, accomplir la volonté de Dieu, alors Dieu ne le quittera jamais, mais l'instruira de toutes les manières possibles selon sa volonté. En vérité, si quelqu’un dirige son cœur selon la volonté de Dieu, alors Dieu éclairera le petit enfant pour lui faire part de Sa volonté. Si quelqu'un ne veut pas faire sincèrement la volonté de Dieu, alors même s'il ira vers le prophète, et Dieu mettra dans le cœur du prophète de lui répondre, conformément à son cœur corrompu, comme le dit l'Écriture : et si un prophète est séduit et dit une parole, le Seigneur a séduit ce prophète (Ézéchiel 14 : 9).

    

    Bien que chaque personne, à un degré ou à un autre, souffre d'une sorte de surdité spirituelle interne. Brodsky a cette phrase : « Je suis un peu sourd. Mon Dieu, je suis aveugle." Développer cette audition intérieure est l’une des principales tâches spirituelles d’un croyant.


        Il y a des gens qui sont nés avec une oreille musicale absolue, mais il y a ceux qui ne frappent pas les notes. Mais avec une pratique constante, ils peuvent développer leur oreille musicale manquante. Même si ce n’est pas dans l’absolu. La même chose arrive à celui qui veut connaître la volonté de Dieu.


– Quels exercices spirituels sont nécessaires ici ?


– Oui, pas d’exercices particuliers, il faut juste un grand désir d’entendre Dieu et de lui faire confiance. Il s’agit d’une lutte sérieuse avec soi-même, appelée ascèse. Voici le centre principal de l'ascèse, quand au lieu de vous-même, au lieu de toutes vos ambitions, vous mettez Dieu au centre.






– Comment pouvons-nous comprendre qu’une personne accomplit réellement la volonté de Dieu et n’agit pas de manière arbitraire en se cachant derrière cela ? Ainsi, le saint juste Jean de Cronstadt a prié avec audace pour le rétablissement de ceux qui le demandaient et savait qu'il accomplissait la volonté de Dieu. D'un autre côté, c'est si facile, en se cachant derrière le fait qu'on agit selon la volonté de Dieu, de faire quelque chose d'inconnu...


    – Bien sûr, le concept de « volonté de Dieu » en lui-même peut être utilisé, comme tout dans la vie humaine, simplement pour une sorte de manipulation. Il est trop facile d’attirer arbitrairement Dieu à vos côtés, d’utiliser la volonté de Dieu pour justifier la souffrance de quelqu’un d’autre, vos propres erreurs et votre propre inaction, votre stupidité, votre péché et votre méchanceté.

    Nous attribuons beaucoup de choses à Dieu. Dieu est souvent à notre procès, en tant qu'accusé. La volonté de Dieu nous est inconnue uniquement parce que nous ne voulons pas la connaître. Nous le remplaçons par nos fictions et l'utilisons pour réaliser certaines fausses aspirations.

    La véritable volonté de Dieu est discrète, avec beaucoup de tact. Malheureusement, n’importe qui peut facilement utiliser cette expression à son avantage. Les gens manipulent Dieu. Il est facile pour nous de justifier tout le temps nos crimes ou nos péchés en disant que Dieu est avec nous.

    Nous voyons cela se produire sous nos yeux aujourd’hui. Comment les gens portant les mots « Volonté de Dieu » sur leur T-shirt frappent leurs adversaires au visage, les insultent et les envoient en enfer. Est-ce la volonté de Dieu de battre et d’insulter ? Mais certaines personnes croient qu’elles sont elles-mêmes la volonté de Dieu. Comment les en dissuader ? Je ne sais pas.


La volonté de Dieu, la guerre et les commandements


– Mais quand même, comment ne pas se tromper, reconnaître la vraie volonté de Dieu, et non quelque chose d’arbitraire ?


        – Un grand nombre de choses se font le plus souvent selon notre propre volonté, selon notre désir, car lorsqu'une personne veut que sa volonté soit faite, elle est faite. Lorsqu'une personne veut que la volonté de Dieu soit faite et dit : « Que ta volonté soit faite » et ouvre la porte de son cœur à Dieu, alors peu à peu, la vie de la personne est prise entre les mains de Dieu. Et quand une personne ne veut pas cela, alors Dieu lui dit : « que ta volonté soit faite, s'il te plaît ».

    La question se pose de notre liberté, dans laquelle le Seigneur n'intervient pas, pour laquelle il limite sa liberté absolue.

    L'Évangile nous dit que la volonté de Dieu est le salut de tous les hommes. Dieu est venu dans le monde pour que personne ne périsse. Notre connaissance personnelle de la volonté de Dieu réside dans la connaissance de Dieu, qui pour nous révèle aussi l'Évangile : « Afin qu'ils te connaissent, le seul vrai Dieu » (Jean 17, 3), dit Jésus-Christ.

    Ces paroles sont entendues lors de la Dernière Cène, au cours de laquelle le Seigneur lave les pieds de ses disciples et apparaît devant eux comme un amour sacrificiel, miséricordieux et salvateur. Où le Seigneur révèle la volonté de Dieu, montrant aux disciples et à nous tous l'image du service et de l'amour, pour que nous fassions de même.

    Après avoir lavé les pieds de ses disciples, le Christ dit : « Savez-vous ce que je vous ai fait ? Vous M'appelez Maître et Seigneur, et vous parlez correctement, car Je suis exactement cela. Donc, si moi, le Seigneur et Maître, je vous ai lavé les pieds, alors vous devriez vous laver les pieds les uns les autres. Car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez aussi ce que je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, un serviteur n'est pas plus grand que son maître, et un messager n'est pas plus grand que celui qui l'a envoyé. Si vous savez cela, heureux serez-vous quand vous le ferez » 

(Jean 13 : 12-17).



    Ainsi, la volonté de Dieu pour chacun de nous se révèle comme une tâche pour chacun de nous d'être comme le Christ, d'être impliqué en Lui et co-naturel dans Son amour. Sa volonté est également dans ce premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée : ceci est le premier et le plus grand commandement ; la seconde lui est semblable : aime ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22, 37-39).


    Sa volonté est aussi la suivante : « …aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent et priez pour ceux qui vous maltraitent » (Luc 6 :27-28).


    Et par exemple en ceci : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamné ; pardonne, et il te sera pardonné » (Luc 6 : 37).

La parole évangélique et la parole apostolique, la parole du Nouveau Testament, tout cela est une manifestation de la volonté de Dieu pour chacun de nous. Il n’y a aucune volonté de Dieu pour pécher, pour insulter autrui, pour humilier autrui, pour que les gens s’entretuent, même si leurs banderoles disent : « Dieu est avec nous ».


    – Il s’avère que pendant une guerre, il y a une violation du commandement « Tu ne tueras pas ». Mais, par exemple, les soldats de la Grande Guerre patriotique, qui ont défendu leur patrie et leur famille, sont-ils vraiment allés à l'encontre de la volonté du Seigneur ?


    – Il est évident qu’il y a la volonté de Dieu de protéger de la violence, de protéger, entre autres choses, sa Patrie de "l'invasion des étrangers", de la ruine et de l’asservissement de son peuple. Mais en même temps, il n’y a pas de volonté de Dieu pour la haine, pour le meurtre, pour la vengeance.



    Il faut juste comprendre que ceux qui ont défendu leur Patrie n'avaient alors pas d'autre choix pour le moment. Mais toute guerre est une tragédie et un péché. Il n’y a pas de guerres justes.

    À l’époque chrétienne, tous les soldats revenant de la guerre faisaient pénitence. Tous, malgré une guerre apparemment juste, pour défendre leur patrie. Parce qu'il est impossible de rester pur, amoureux et en union avec Dieu quand on a une arme entre les mains et que, qu'on le veuille ou non, on est obligé de tuer.

    Je voudrais aussi noter ceci : lorsque nous parlons d'amour pour les ennemis, d'Évangile, lorsque nous comprenons que l'Évangile est la volonté de Dieu pour nous, alors parfois nous voulons vraiment justifier notre aversion et notre réticence à vivre selon l'Évangile par quelques paroles presque patristiques.

    Eh bien, par exemple : citez une citation tirée de Jean Chrysostome « ​​sanctifie ta main d'un coup » ou l'opinion du métropolite Philarète de Moscou selon laquelle : aime tes ennemis, bats les ennemis de la patrie et abhorre les ennemis du Christ. Il semblerait qu'avec une phrase aussi succincte, tout se mette en place, j'ai toujours le droit de choisir qui est l'ennemi du Christ parmi ceux que je déteste et que je peux facilement nommer : « Vous êtes simplement un ennemi du Christ, et c'est pourquoi Je vous abhorre ; tu es un ennemi de ma patrie, c’est pourquoi je t’ai battu. »


    Mais ici, il suffit simplement de regarder l'Évangile et de voir : qui a crucifié le Christ et pour qui le Christ a prié, a demandé à son Père : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Luc 23 : 34) ? Étaient-ils les ennemis du Christ ? Oui, c’étaient les ennemis du Christ, et Il a prié pour eux. Étaient-ce les ennemis de la Patrie, les Romains ? Oui, c'étaient des ennemis de la patrie. Étaient-ce ses ennemis personnels ? Très probablement non. Parce que Christ personnellement ne peut pas avoir d’ennemis. Une personne ne peut pas être un ennemi du Christ. Il n’y a qu’une seule créature qui puisse véritablement être qualifiée d’ennemi : c’est Satan.

Et donc, oui, bien sûr, lorsque votre patrie était encerclée par des ennemis et que votre maison était incendiée, alors vous devez vous battre pour elle et vous devez combattre ces ennemis, vous devez les vaincre. Mais l’ennemi cesse immédiatement d’être un ennemi dès qu’il dépose les armes.

    Rappelons-nous comment les femmes russes, dont les proches ont été tués par ces mêmes Allemands, ont traité les Allemands capturés, comment elles ont partagé avec eux un maigre morceau de pain. Pourquoi à ce moment-là ont-ils cessé d'être pour eux des ennemis personnels, restant des ennemis de la Patrie ? L'amour et le pardon que les Allemands capturés virent alors, ils se souviennent encore et le décrivent dans leurs mémoires...

    Si l'un de vos voisins a soudainement insulté votre foi, vous avez probablement le droit de cette personne de traverser de l'autre côté de la rue. Mais cela ne signifie pas que vous êtes libéré du droit de prier pour lui, de souhaiter le salut de son âme et d'utiliser de toutes les manières possibles votre propre amour pour la conversion de cette personne.



Est-ce la volonté de Dieu concernant la souffrance ?


– L’Apôtre Paul dit : « Rendez grâce en toutes choses : car telle est la volonté de Dieu en Jésus-Christ à votre égard » (1 Thess. 5 :18). Cela signifie que tout ce qui nous arrive est selon sa volonté. Ou agissons-nous par nous-mêmes ?


    – Je pense qu’il est correct de citer la citation entière : « Réjouissez-vous toujours. Priez sans cesse. En toutes choses, rendez grâces : car telle est la volonté de Dieu à votre égard en Jésus-Christ » (1 Thess. 5 : 16-18).

    La volonté de Dieu pour nous est que nous vivions dans un état de prière, de joie et d'action de grâce. De sorte que notre condition, notre plénitude, réside dans ces trois actions importantes de la vie chrétienne.


    – Une personne ne veut clairement pas de maladie ou de problèmes pour elle-même. Mais tout cela arrive. Par la volonté de qui ?


    – Même si une personne ne veut pas que des problèmes et des maladies surviennent dans sa vie, elle ne peut pas toujours les éviter. Mais il n’y a pas de volonté de Dieu pour la souffrance. Il n'y a pas de volonté de Dieu sur la montagne. Il n’y a aucune volonté de Dieu pour la mort et la torture des enfants. Ce n’est pas la volonté de Dieu qu’il y ait des guerres ou des bombardements à Donetsk et Lougansk, pour les chrétiens dans ce terrible conflit, situés de part et d’autre de la ligne de front, communiant dans les églises orthodoxes, puis allant s’entre-tuer.


    Dieu n'aime pas nos souffrances. Par conséquent, quand les gens disent : « Dieu a envoyé la maladie », c'est un mensonge, un blasphème. Dieu n'envoie pas de maladies.


        Ils existent dans le monde parce que le monde réside dans le mal.


– Il est difficile pour une personne de comprendre tout cela, surtout quand elle se trouve en difficulté...


    – On ne comprend pas beaucoup de choses dans la vie, en s’appuyant sur Dieu. Mais si nous savons que « Dieu est amour » (1 Jean 4 :8), nous ne devrions pas avoir peur. Et nous ne le savons pas seulement grâce aux livres, mais nous comprenons à travers notre expérience de vie selon l’Évangile, alors nous pouvons ne pas comprendre Dieu, à un moment donné, nous pouvons même ne pas l’entendre, mais nous pouvons lui faire confiance et ne pas avoir peur.

    Parce que si Dieu est amour, même quelque chose qui nous arrive en ce moment semble complètement étrange et inexplicable, nous pouvons comprendre et faire confiance à Dieu, savoir qu'avec Lui il ne peut y avoir de catastrophe.

    Rappelons-nous comment les apôtres, voyant qu'ils se noyaient dans un bateau pendant une tempête et pensant que le Christ dormait, furent horrifiés que tout était déjà fini et qu'ils allaient maintenant se noyer et que personne ne les sauverait. Le Christ leur dit : « Pourquoi avez-vous si peur, vous de peu de foi ! » (Matthieu 8 :26) Et Il a arrêté la tempête.

    La même chose qui arrive aux apôtres nous arrive. Il nous semble que Dieu ne se soucie pas de nous. Mais en réalité, nous devons suivre jusqu’au bout le chemin de la confiance en Dieu, si nous savons qu’Il ​​est amour.





– Mais quand même, si l’on prend notre quotidien. J'aimerais comprendre où est son plan pour nous, quel est-il. Une personne s'obstine à postuler dans une université et est acceptée pour la cinquième fois. Ou peut-être aurais-je dû arrêter et choisir un autre métier ? Ou est-ce que les conjoints sans enfants suivent un traitement, font beaucoup d’efforts pour devenir parents, et peut-être que, selon le plan de Dieu, ils n’ont pas besoin de le faire ? Et parfois, après des années de traitement pour ne pas avoir d'enfant, les conjoints donnent naissance subitement à des triplés...


     Il me semble que Dieu peut avoir plusieurs projets pour une personne. Une personne peut choisir différents chemins dans la vie, et cela ne signifie pas qu'elle viole la volonté de Dieu ou qu'elle vit selon elle. Parce que la volonté de Dieu peut porter sur différentes choses pour une personne en particulier et à différentes périodes de sa vie. Et parfois, c’est la volonté de Dieu qu’une personne s’égare et, par son échec, apprenne certaines choses importantes par elle-même.


    La volonté de Dieu est éducative. Il ne s'agit pas d'un test pour l'examen d'État unifié, où vous devez cocher la case requise : si vous le remplissez, vous découvrez, si vous ne le remplissez pas, vous avez fait une erreur, et puis toute ta vie va mal. Pas vrai. La volonté de Dieu nous arrive constamment, comme une sorte de mouvement de notre part dans cette vie sur le chemin vers Dieu, le long duquel nous errons, tombons, nous trompons, allons dans la mauvaise direction et entrons dans le chemin clair.

    Et tout le chemin de notre vie est l’étonnante éducation que Dieu nous a donnée. Cela ne veut pas dire que si je suis entré quelque part ou si je n’y suis pas entré, c’est la volonté de Dieu pour moi pour toujours ou son absence. Il ne faut pas avoir peur de ça, c'est tout. Parce que la volonté de Dieu est une manifestation de l’amour de Dieu pour nous, pour nos vies, c’est le chemin du salut. Et pas le chemin pour entrer ou ne pas entrer dans l'institut...


    Vous devez faire confiance à Dieu et cesser d'avoir peur de la volonté de Dieu, car il semble à une personne que la volonté de Dieu est une chose tellement désagréable et insupportable, quand il faut tout oublier, tout abandonner, se briser complètement, se remodeler et, surtout, perdez votre liberté.


    Et une personne veut vraiment être libre. Et il lui semble donc que si Dieu le veut, alors ce n’est qu’une privation de liberté, un tel tourment, un exploit incroyable.

Mais en fait, la volonté de Dieu est la liberté, car le mot « volonté » est synonyme du mot « liberté ». Et quand une personne comprend vraiment cela, elle n’aura peur de rien.


Lire sur Pravmir https://www.pravmir.ru/da-budet-volya-tvoya-kak-uznat-chego-hochet-bog/


 

mercredi 22 avril 2020

Quelles choses dépendent de nous et lesquelles ne dépendent pas de nous? par St Maxime le Confesseur




Dialogue entre saint Maxime le Confesseur et Théodose

 (Acta 137 B-140 A) ?


T. — Comment te portes-tu, Seigneur Abbé?

M.— Ainsi que dans sa Providence à mon égard Dieu a prédestiné avant tous les âges de me conduire au terme, ainsi je me porte.

T. — Quoi donc? Avant tous les âges Dieu a prédestiné chacun d’entre nous?

M.— S’i1 est vrai qu’Il a préconnu toutes choses, Il les a aussi prédestinées totalement.

T. — Qu’est-ce préconnaître et prédestiner?

M.— La préconnaissance concerne les pensées, les paroles et les œuvres qui dépendent de nous, la prédestination concerne les choses qui nous arrivent sans que cela dépende de nous.

T. — Quelles choses dépendent de nous et lesquelles ne dépendent pas de nous?

M.— Semble-t-il, Monseigneur connaît tout et discute avec son serviteur pour le mettre à l'épreuve!

T. —Par la vérité de Dieu, je t’ai interrogé par ignorance et veux apprendre la différence entre les choses qui dépendent de nous et celles qui ne dépendent pas de nous et comment les unes appartiennent à la préconnaissance de Dieu et les autres à sa prédestination.

M.— Dépend de nous tout ce qui est délibéré (προωρισεν), c'est-à-dire les vertus et les vices; ne dépend pas de nous ce qui survient pour nous éprouver, ou le contraire, par exemple : ni la maladie qui éprouve, ni la santé qui réjouit ne dépendent de nous, bien que nous puissions en être la cause, par exemple une vie désordonnée est cause de maladie, une vie bien ordonnée cause de santé; et la garde des commandements est cause du Royaume des cieux, de même que leur transgression l’est du feu éternel.

T. — Quoi donc? Ce pourquoi tu es affligé dans cet exil, c’est que tu as fait des choses dignes de cette aflliction?

M.— Je demande que Dieu circonscrive par cette affliction les peines de ceux qui péchèrent contre Lui par la transgression de ses justes commandements.

T. — L’affliction ne vient-elle pas à beaucoup en vue de les éprouver?

M.— Les saints sont éprouvés pour que, par leur affliction, soient manifestées pour la vie des hommes leurs dispositions naturelles pour le bien et que par elles soient illustrées leurs vertus ignorées de tous, comme en Job et Joseph. En effet le premier a été tenté pour que se manifeste sa force d’âme cachée; le second a été éprouvé pour que soit proclamée sa sainte chasteté; et chacun des saints a été aflligé en cet âge sans l'avoir voulu, selon des économies de ce type, afin de souffrir pour que soit pardonnée la faiblesse de ceux qui ont commercé avec le dragon apostat et orgueilleux, c’est-à-dire le diable, car la patience est l’œuvre de l’épreuve dans chacun des saints.

T. —Par la vérité de Dieu, tu parles bien, et je rends grâce à ton aide. Je cherchais toujours à parler ainsi avec vous, mais puisque c’est sur un autre chapitre que moi et messeigneurs les patriciens sommes venus vers toi et avons parcouru de pareilles distances, nous t’invitons à accueillir ce qui te sera proposé par nous et à réjouir ainsi toute la terre.

mardi 26 février 2019

Le salut d'un être humain est un processus collaboratif et créatif

sur le blog Pour une vie orthodoxe

 "[…] Le salut peut venir de partout et par tous les moyens, même ceux auxquels vous n’avez jamais pensé […] Le salut d'un être humain est un processus collaboratif et créatif. Dieu ne sauvera ni ne voudra sauver l’homme sans ses efforts. Dieu peut tout faire mais il nous a accordé le libre arbitre et c’est son don le plus vital. Il ne le viole pas. Dieu viole les lois naturelles qu'il a établies que lorsqu'il veut faire un miracle. Ce n’est pas ma propre idée. Je ne fais qu'absorber ce que je trouve utile et ensuite le partager avec d'autres.[…]"


LIRE L'ARTICLE INTÉGRAL ICI

jeudi 24 décembre 2015

En cette nuit à venir de la douceur et de l'humilité, veillez - par St Ephrem

Grotte de la Nativité à Bethléem


Les anges aujourd’hui se sont réjouis,
Car le Veilleur est venu nous réveiller.
Qui dormirait en cette nuit
Où toutes les créatures sont éveillées ?

Comme Adam avait introduit par ses péchés
Le sommeil de la mort dans la création,
Le Veilleur est descendu nous réveiller
De la torpeur du péché.

Ne veillons pas comme les gens cupides
Qui ne pensent qu’à s’augmenter leur argent.
Ils veillent tard dans la nuit
Pour calculer capital et intérêt.

Éveillé et sage est le voleur
Qui enfouit et cache en terre sno sommeil.
Il n’a qu’un but à tout son état de veille :
Faire crier beaucoup les dormeurs !

Le glouton veille lui aussi :
Il a trop mangé, son ventre s’est alourdi ;
Veiller pour lui est un tourment,
Car il ne se nourrit pas modérément.

Le commerçant veille lui aussi :
La nuit, il se fatigue les doigts
À calculer combien lui a rapporté son talent,
Si son avoir s’est multiplié par deux, par trois.

 Le riche veille lui aussi,
Car Mammon chasse son sommeil.
Ses chiens dorment, mais lui gardent
Ses trésors des voleurs.

L’anxieux veille lui aussi :
Par les soucis son sommeil est englouti ;
Sa mort se tient debout à son chevet
Et il veille, pour les années à venir inquiet.

Satan enseigne, mes frères,
Une veille à la place de l’autre :
Afin qu’endormis pour le bien,
Nous soyons éveillés et vigilants pour le vice.

 Judas Iscariote, lui aussi,
Avait veillé toute la nuit,
Il vendit le sang du Juste
Qui a racheté toutes les créatures.

Le fils des ténèbres se vêtit de ténèbres,
Il se dépouilla de la lumière et la rejeta ;
Pour de l’argent il vendit, le brigand,
Celui qui a créé l’argent.

Les pharisiens, fils de ténèbres, eux aussi,
Veillèrent toute la nuit ;
Les ténébreux veillèrent pour cacher
L’incompréhensible Lumière.

[…]

En ce jour de salut
Parlons avec discernement ;
Ne disons rien de superflu
Afin de ne pas le perdre.

C’est la nuit de la réconciliation :
Qu’il n’y ait en nous ni trouble ni obscurité !
En cette nuit qui pacifie toute chose,
Qu’il n’y ait ni menace ni agitation !

C’est la nuit de la douceur :
Qu’il n’y ait en elle ni amertume ni dureté !
En cette nuit de l’Humilité,
Qu’il n’y ait ni hauteur ni superbe !

En ce jour du pardon
Ne vengeons pas les offenses !
En ce jour de joie
Ne distribuons pas les afflictions !

En ce jour de douceur
Ne soyons pas violents !
En ce jour de paix
Ne soyons pas en colère !

En ce jour où Dieu
Est venu chez les pécheurs,
Que le juste ne s’exalte pas en pensée
Au-dessus du pécheur !

En ce jour où le Maître universel
Est venu chez les serviteurs,
Que les maîtres aussi s’inclinent
Avec affection devant leurs serviteurs !

En ce jour où pour nous
Le Riche s’est fait pauvre,
Que le riche aussi laisse le pauvre
Prendre part à sa table !

En ce jour où nous est échu
Un don que nous n’avions pas demandé,
Distribuons des aumônes
À ceux qui nous supplient en criant.

C’est le jour où s’ouvre
À nos prières la porte d’en haut ;
Nous aussi, ouvrons les portes aux demandeurs
Qui ont péché et qui nous demandent grâce.

Le Seigneur des natures aujourd’hui
Contrairement à sa nature s’est transformé :
Il n’est pas malaisé pour nous aussi
De changer notre mauvaise volonté.

Le corps est fixé de par sa nature ;
Il ne peut ni grandir ni diminuer.
La volonté, elle, a le pouvoir
De grandir en toutes dimensions.

Aujourd’hui la divinité s’est empreinte
Dans l’humanité
Pour que l’humanité, elle aussi, fût enchâssée
Dans le sceau de la divinité.


(Source : Éphrem de Nisibe, Hymnes sur la Nativité, Sources Chrétiennes n° 459, Cerf, Paris 2001)

vendredi 13 février 2015

CATÉCHISME ORTHODOXE : LE LIBRE-ARBITRE





Le libre arbitre est la faculté que Dieu a donnée à l'homme grâce à laquelle il peut choisir, parmi deux actes ou plus qui se présentent à lui simultanément, celui qui lui semble préférable. L’homme n‘est pas un automate, il n'agit pas mécaniquement et il n’est pas conduit par un instinct aveugle comme les animaux dépourvus de raison. Étant donné que l'homme est composé d'un corps qui est naturellement assujetti à certaines lois et à certaines obligations, mais doué d'une âme immortelle, il peut assouvir les affres de la faim, faire face à la mort pour sa foi ou pour sa patrie et accomplir de belles choses tout en étant faible de sa nature. Le libre arbitre est la plus belle gloire de l'homme. En se servant de son libre arbitre l'homme est le maitre de sa destinée. Sur le libre arbitre est basée la responsabilité de l'homme et les actes de chaque individu lui sont comptés et attribués, comme un bien inaliénable appartenant à lui seul. Grâce au libre arbitre l'homme est élevé à l’état d'un être moral qui provoque l'approbation ou l'improbation. Personne ne loue une machine pour ce qu’elle produit de remarquable; et la flagellation de l'Hellespont par Xerxes n’excite que l'hilarité. La Vertu, c'est-à-dire l'accomplissement volontaire de la loi divine, le Vice, c’est-à-dire la violation volontaire de la loi divine, n’existent pas dans les machines et dans les choses inanimées, qui par conséquent ne seront soumises à aucun jugement. Mais l'homme est libre, sentant au fond de son âme sa responsabilité et le repentir, même quand, sous l'influence de la peur, de l'intérêt, de l'ignorance, de la passion, d’un mauvais entourage, etc., il a négligé de faire son devoir ; voilà la raison pour laquelle il sera appelé à répondre des péchés qu’il aura commis ou sera récompensé pour ses bonnes actions. Les paroles du sage Sirach peuvent être utilement citées ici : « Dieu, dès le commencement, a créé l'homme et il l’a laissé dans la main de son propre conseil... Si vous voulez observer les commandements et accomplir toujours avec fidélité ce qui est agréable à Dieu, ils vous conserveront. ll a mis devant vous l'eau et le feu, afin que vous portiez la main du côté que vous voudrez. La vie et la mort, le bien et le mal sont devant l'homme ; ce qu’il aura choisi lui sera donné. » 
(extrait du Catéchisme des Grecs orthodoxes par le Protopresbytre  P. Constantin N. Callinicos)

vendredi 11 avril 2014

"Si votre oeil droit vous scandalise, arrachez-le, jetez-le loin de vous" par St Jean Chrysostome SUR LE SCANDALE (6)

4. Pour vous convaincre de cette vérité, que le mal n’a point pour principe la fatalité, prêtez l’oreil1e à ce qui suit. Après la malédiction précédente, le Sauveur continue en ces termes "Si votre main ou votre pied vous scandalise, coupez-le et jetez-le loin de vous ; il vaut mieux  pour vous entrer dans le séjour de la vie n'ayant qu'un pied et qu’une main, que d'être précipité avec les deux pieds et les deux mains au feu éternel. Et si votre oeil droit vous scandalise, arrachez-le, jetez-le loin de vous. Il vaut mieux pour vous  entrer avec un seul oeil dans le séjour de la vie, que d'être jeté avec les deux yeux dans la  fournaise de feu. " (Mat.18;8-9) Il ne parle pas des membres du corps, gardez-vous de le croire ; il parle de nos amis, de nos parents qui sont pour nous comme nos propres membres. L'observation qu’Il fait actuellement, Il l’avait déjà faite ailleurs. En effet, il n‘est rien de si funeste que la fréquentation des méchants. Là où la contrainte échoue, l’amitié plus d’une fois réussit, soit pour notre malheur, soit pour notre bonheur. Voilà pourquoi le divin Maître nous enjoint impérieusement de briser toute relation avec les personnes qui nous seraient nuisibles, et désigne les auteurs du scandale. Voyez-vous comment Il prévient le mal que peuvent causer les scandales en nous annonçant qu’il y en aurait inévitablement? Il ne voulait pas qu’ils nous surprissent dans la négligence Il voulait que nous les attendissions avec vigilance ; et c’est pour cette raison qu’Il nous en découvre les conséquences eflroyables. Il ne dit pas tout d'abord : "Malheur au monde, à cause de ces scandales "; Il ne le dit qu’après en avoir prédit les funestes effets. En déclarant malheureux celui qui est fauteur du scandale, il fait ressortir la gravité des conséquences; car ces mots : "Cependant, malheur à cet homme..." nous prédisent le châtiment terrible qui l'attend. En outre, il recourt à une comparaison pour augmenter nos craintes. Non content de cela, il nous montre la voie par laquelle il nous sera facile d’éviter ces scandales. Quelle est cette voie? Rompez avec les méchants, nous dit-Il, quelques liens d’amitié qui vous unissent à eux; et il appuie cette conclusion sur un raisonnement inéluctable. Si vous conservez vos amis, nous dit-il encore, vous les perdrez en vous perdant vous-même; en rompant avec eux,vous opérerez du moins votre propre salut.
Si donc une amitié vous est funeste, renoncez-y sans délai. Nous consentons bien à l'amputation de nos membres, lorsqu’ils sont dans un état incurable et qu’ils nuisent au reste du corps ; à plus forte raison, devons-nous nous interdire certaines amitiés. Si le mal naissait de la nature, le conseil serait inutile et superflu, vaine serait toute précaution; mais, si elle n'est pas vaine, ce qui est hors de doute, il s’ensuit clairement que le mal naît de notre volonté. "Prenez garde de mépriser l’un de ces « petits car, je nous le dis, leurs anges voient toujours la face de mon Père qui est dans les cieux" (Mat.18;10) Le divin Maître désigne sous le nom de petits, non pas ceux qui le sont réellement, mais ceux que la foule estime tels, par exemple les pauvres, les gens inconnus et de condition obscure. Comment serait-il petit, celui qui est plus honorable que le monde entier? Comment serait-il petit, celui qui est l'ami de Dieu ? Je le répète, le Sauveur ne désigne ainsi que les personnes réputées telles par le vulgaire. Il ne dit pas : Si vous méprisez plusieurs, mais: "un seul de ces petits"; et, en s'exprimant de cette manière, Il combat le mal qui pourrait résulter d'un grand nombre de scandales. De même que la fuite des méchants, l'amitié des bons nous procure de précieux avantages. Si nous y réfléchissons, nous verrons que nous en retirons un double fruit: en premier lieu, nous nous déroberons à l'affection des personnes qui pourraient nous scandaliser; en second lieu, nous entourerons les saints du respect et de l'honneur qui leur convient."  (à suivre)



dimanche 6 avril 2014

Le mal vient de notre lâcheté par St Jean Chrysostome SUR LE SCANDALE (5)

Ne cherchez plus d’où vient le mal, et ne demeurez pas dans le doute. 
Maintenant que vous en avez trouvé la cause dans votre négligence seule, appliquez-vous à l'éviter. Vous répondra-t-on que cela n’est pas en notre pouvoir ? alors, toutes les fois que vous verrez l’auteur d’un semblable propos courroucé contre son employé, indigné contre sa femme, s'emportant contre son fils, se plaignant amèrement du tort qu’on lui cause, dites-lui : Et vous nous souteniez qu’i1 ne dépendait pas de nous d’éviter le mal ? Si le mal ne dépend pas de nous, pourquoi accusez-vous le prochain? Poursuivez en ces termes : N’est-ce pas très volontairement que vous proférez ces injures et ces outrages? Si ce n’est pas volontairement, personne n’aura le droit de se fâcher contre vous mais, si vous le faites volontairement, il demeure que le mal vient de vous et de votre lâcheté. Car enfin, croyez-vous qu’i1 y ait des gens de bien? S’i1 n’y en a pas, pourquoi emploieriez-vous ce nom; pourquoi ces louanges qui sortent de votre bouche? S’il y a vraiment des gens de bien, il est manifeste qu’ils reprendront les méchants. Si personne n’est méchant volontairement et de lui-même, c‘est à tort que les bons reprendront les méchants, et dès lors ils deviendront méchants eux-mêmes; quelle injustice plus criante que d’accuser des innocents? Si, tout en reprenant les méchants, les bons demeurent bons, si les plus insensés voient même en cette conduite une preuve de leur vertu, la conséquence inévitable est que personne n’est jamais mauvais par nécessité.
— Après toutes ces considérations, demanderiez-vous encore d’où vient le mal?
De notre lâcheté, vous dirais-je une fois de plus, de notre négligence, de nos relations avec les méchants, de notre dédain à l'endroit de la vertu : voilà pourquoi il y a du mal, pourquoi il y a des gens qui en demandent l'origine. Vous ne trouverez pas de questiens de ce genre sur les lèvres des hommes qui font le bien, qui s’appliquent à vivre avec modestie et chasteté. Ce sont les hommes audacieux dans l'iniquité, qui, pour abriter leur coupable indifférence derrière de pareilles doctrines, ourdissent ces toiles d'araignée. A nous de les déchirer, non seulement par notre parole, mais surtout par nos œuvres.
Non, la nécessité n'influe en aucune manière sur nos actes. S’il en était autrement, le Christ n’aurait point dit ceci : "Malheur à l'homme par lequel vient le scandale". Jamais Il ne déclare malheureux que les hommes volontairement mauvais. Ne soyez pas étonné de cette expression : "par lequel" cela ne signifie pas que l'auteur du scandale soit l'instrument d’un autre, mais bien qu’il est la cause de tout.  c'est d'ailleurs l'usage de l'Écriture de donner ce sens à l'expression: "par lequel" Ainsi fait-elle dans ce passage : "J'ai possédé un homme par le Seigneur" indiquant de la sorte, non une cause secondaire, mais la cause principale. De même, dans ces textes : "L'interprétation de ces songes n'est-elle point faite par le Seigneur? (Ge. 11) "Il est fidèle, le Dieu par lequel vous avez été appelés à la société de son fils"(Cor. 1;9)

jeudi 3 avril 2014

Comprendre d'où vient le mal et l'exercice de la volonté par St Jean Chrysostome SUR LE SCANDALE (4)


D’où vient donc le mal, demanderez-vous ? 
— Interrogez-vous vous-même : il me suffit à moi de prouver qu’i1 ne vient ni de la nature, ni de Dieu.
— Alors, il vient du hasard ?
— C’est également inadmissible.
— Alors il n’a pas d'origine?
— Prenez garde, ô homme, éloignez-vous d’une telle folie, je veux dire d’un sentiment qui vous porterait à faire au mal et à Dieu le même honneur et l'honneur le plus élevé. Si le mal n'avait pas de principe, il serait invincible et immuable; l'anéantir, le déraciner du monde serait impossible; parce que ce qui est éternel, tout le le monde le comprend, ne saurait périr.

3. Si telle était la puissance du mal, comment expliquer le grand nombre d'hommes de bien qui existent encore?
Comment ces êtres d’origine récente se trouvent-ils plus forts que le mal qui n'a point d'origine?
— Mais, dira-t-on, Dieu détruira un jour le mal.
— Comment pourrait-il le détruire si le mal possède la même dignité, la même puissance, la même ancienneté, pour ainsi parler, que Dieu? O perversité du diable! quels désastres elle a commis. Quels blasphèmes elle a inspirés à l’homme contre Dieu! Comme elle a su colorer d’une apparence de piété une doctrine impie! Tout en voulant établir que Dieu n’était pas fauteur du mal, on a mis en avant une opinion détestable, à savoir, que le mal est éternel.
— Alors, comment l'expliquez-vous? me demandera-t-on.
— Par l'existence du vouloir et du non vouloir.
— Et comment expliquerez-vous ce vouloir et ce non-vouloir?
— Par nous-mêmes. C‘est comme si vous me demandiez :
D’où vient que tantôt l'on voit, tantôt l’on ne voit pas ?
Je vous répondrais : De ce que l’on ne ferme pas ou de ce que I’on ferme les yeux.
Vous insisteriez : D'où vient que l'on ferme les yeux ou qu’on ne les ferme pas?
Cela dépend de nous et de notre volonté, vous dirais-je encore; c'est comme si vous exigiez ensuite une autre raison. Le mal n’est autre chose que la désobéissance à Dieu.
— Où l’homme a-t-il appris cela?
— Était-il donc bien difficile de l’apprendre?
— Je ne prétends pas que cela fût difficile; mais comment l’homme a-t-il été amené à désobéir au Seigneur?
Par sa lâcheté. Lorsqu’il dépendait de lui de pencher du côté du bien ou du côté du mal, il a préféré ce dernier parti. Si, malgré ces explications, le doute et l'obscurité règnent encore dans votre esprit, je vous ferai une question nullement difficile et compliquée, une question claire et simple.

Avez-vous été mauvais précédemment ; avez-vous été bon?
Vous est-il arrivé de triompher un jour de quelque passion, puis d’être vaincu par elle?
Avez-vous tour à tour résisté et cédé à l’intempérance?
Avez-vous tour à tour résisté et cédé à la colère?
Après avoir dédaigné un pauvre, lui êtes-vous ensuite venu en aide?
Avez-vous été tantôt chaste, tantôt impudique?
D’où viennent ces alternatives? je vous le demande.
Si vous gardez le silence, je vous le dirai. C’est que d'abord vous avez été ferme et énergique; puis vous avez été faible et négligent. Je ne parlerai certes pas le langage de la philosophie à ces misérables perdus de vices et plongés dans le mai, à ces insensés que la passion possède et qui ne souffrent même pas qu'on leur parle de changement de vie : je m'adresserai de préférence à ceux qui tantôt se livrent au mal, tantôt pratiquent la vertu.
Vous vous êtes emparés un jour de biens qui ne vous appartenaient pas; un autre jour, émus de pitié, vous avez l'ait part aux indigents de vos propres biens. Comment s’est opéré ce changement? N’est-il pas évidemment l'effet de votre libre arbitre et de votre volonté? Incontestablement, et nul ne prétendra le contraire. Livrez-vous avec ardeur à la pratique de la vertu, je vous en conjure ; les questions de la nature de celles-ci vous deviendront inutiles. Nous n’avons qu'à le vouloir, et le mal pour nous ne sera plus qu’un nom. Ne cherchez plus d’où vient le mal, et ne demeurez pas dans le doute. (à suivre)

vendredi 28 février 2014

L'ORTHODOXIE, CETTE INCONNUE (10) par Père André BORRELY : Saint Augustin, un génie (trop) solitaire... (2)

La déchirure gravissime fut celle de la Réforme. A cette époque, l'Orthodoxie vivait sous la Τουpκοκpατια, la domination des rayas par les Turcs. En grec byzantin et contemporain, o ραγιας est synonyme d'esclave. Dans l'usage courant, il devient synonyme de chien. 


Dans les dernières semaines de mon diaconat je me trouvais, comme le prévoit l'Ordo, à côté de Mgr Mélétiοs venu consacrer notre église Saint Irénée et les prêtres et moi avons aidé le Métropolite à enfouir dans l'autel les reliques d'une jeune femme brûlée vive par les Turcs à la fin du 16ème siècle. Et le Métropolite utilisait un livre liturgique datant du 18ème siècle et imprimé à Venise parce qu'il était interdit aux chrétiens de publier de tels ouvrages en Grèce, dans les Balkans et en Asie Mineure considérés par les Turcs comme terre d'Islam. Et si vous allez un jour au Phanar, vous verrez une porte d'entrée que plus personne n'a jamais franchie depuis que, le jour de Pâques, le 10 avril 1821, les Turcs pendirent le patriarche Grégoire V à cet endroit avant de jeter son cadavre dans le Bosphore. 


La conséquence de cette absence fut que l'affrontement fratricide des catholiques et des protestants devint un phénomène latin-latin. Qu'il s'agisse de la grâce ou du mystère trinitaire, du libre-arbitre ou du péché originel, de la prédestination et d'un certain pessimisme, les théologiens occidentaux sont partis de l'oeuνre du génie solitaire que fut saint Augustin, alors que l'Orthodoxie n'eut que l'embarras du choix entre St Athanase, St Basile de Césarée, les deux Grégoire (de Nysse et de Nazianze), St Jean Damascène, St Maxime le Confesseur. Et le christianisme oriental demeura indifférent à l'augustinisme, tout comme l'Occident chrétien fut indifférent à la théologie de St Grégoire Palamas. Dans sa Somme théologique,  Thomas d'Aquin se réfère fréquemment à l'oeuvre de St Augustin.



Luther a été, à l'origine, un membre de l'Ordre de Saint Augustin. Luther se présentait comme un augustinien : Augustinus meus totus est, Augustin est entièrement mien.
Ou encore: Il était un homme de bien; s'il avait vécu aujourd'hui, il aurait été d'accord avec nous... Je suis un augustinien et, de plus, un disciple fidèle du fondateur de mon ordre. C'est dans la pensée d'Augustin que le jansénisme plongea ses racines. Et ce n'est pas sans signification que Jansénius ait intitulé Augustinus l'ouvrage, dans lequel est exposée la doctrine janséniste qui laissa indifférent l'Orient lequel ne s'était pas non plus passionné pour le conflit doctrinal qui avait opposé  Augustin et Pélage.

(à suivre)

vendredi 18 octobre 2013

Aperçus d'un autre monde, d'une autre réalité : [1] Pierre, le petit oiseau blanc


Ceci est arrivé à la belle-mère de ma fille, qui a raconté cet événement de sa vie à l’émission l'Heure de la femme à la BBC. 

Elle avait quatre fils, le cadet, Pierre, avait cinq ans. Ils appartenaient à l'Eglise orthodoxe, et Pierre avait l'habitude de dire que quand il serait grand il voulait être prêtre. Ainsi il mettait souvent la robe de chambre de sa mère et se promenait dans la maison en tenant une croix de bois haut dans ses mains comme dans une procession de l'église. 

Il est arrivé qu’il est tombé malade atteint d'une double pneumonie et a dû aller à l'hôpital. Quand il est rentré, il n’était pas encore bien fort après sa maladie bien sûr. Un matin, au petit déjeuner, sa mère lui dit : « L'évêque va venir nous voir à onze heures. » Pierre a alors dit tranquillement : «Il ne me verra pas, mais il me bénira. » Sa mère venait de quitter la table du petit déjeuner pour aller dans la cuisine à côté, lorsque l'enfant a dit cela. Son estomac s’est serré, et une question a traversé son esprit : «Que veut-il dire avec " Il ne me verra pas, mais il me bénira " !? »Puis elle a entendu un cri, elle s’est précipitée et a saisi l'enfant qui s’est effondré dans ses bras. Son fils était mort. Elle s’est dirigée vers son salon en le portant dans les bras et s'est arrêtée devant le coin à icônes en regardant les visages saints du Christ, la Mère de Dieu et des Saints. Puis’ m’a-t-elle raconté, le diable a chuchoté dans son cœur : «Crois-tu toujours que Dieu est bon ? » Et à travers ses larmes, elle a répondu silencieusement : «Oui, je crois toujours que Dieu est amour et bon, même si je ne comprends pas toujours ses voies. »

Elle a ensuite mis l'enfant doucement sur le canapé et a téléphoné à son mari à son travail, ses trois autres fils, et au médecin. Le médecin lui a expliqué que dans certains cas très rares lors d’une double pneumonie les poumons adhèrent l’un à l’autre avant de s’ouvrir à nouveau. Dans le cas de Pierre, cela a été mortel. À 11 heures on a sonné à la porte : c’était l’évêque. Elle a à peine pu prononcer : « Pierre est mort. » L’évêque a reçu un choc, a fait le signe de la croix et tout de suite il est entré dans le salon où Pierre était allongé sur le canapé. L'évêque a ensuite fait le signe de la croix sur tout le corps du petit garçon et a prié. La mère s’est alors souvenue de ce que Pierre avait dit: « Il ne me verra pas, mais il me bénira. »

Environ un an plus tard, c'était l'anniversaire de Pierre et la mère était dans sa chambre, se sentant envahie par la tristesse et la douleur. La fenêtre était ouverte et en désespoir de cause, elle a levé les mains en l'air en sanglotant : « Pierre, où es-tu ? » A ce moment, une petite perruche blanche (albinos) a volé dans la salle. Elle a précipitamment fermé la fenêtre de sorte qu'il ne puisse pas ressortir et a remercié Dieu pour ce signe de Pierre. Pourquoi ? Parce qu'elle avait l’habitude de prendre Pierre sur ses genoux, de le câliner et de dire : « Le petit chéri de sa maman » , et il répondait toujours avec fermeté : «Non, je suis ton petit oiseau blanc ». Quand son mari est rentré du travail, elle lui a dit qu’un petit oiseau blanc avait volé dans la chambre de Pierre. Il avait l'air surpris, sachant que c'était l'anniversaire de Pierre, il a fait le signe de la croix en remerciant Dieu et il est sorti pour acheter une cage pour la perruche albinos, qui s’était manifestement échappée de la maison de quelqu'un.

Dieu est Esprit, comme le Christ nous l’a dit quand Il a parlé à la femme samaritaine au puits : «Dieu est Esprit, et ceux qui l'adorent doivent l'adorer en esprit et en vérité» (Jean 4.24) . Et dans le verset précédent, il nous dit que «ce sont là les adorateurs que le Père demande. » Dieu cherche des âmes qui ont compris que Dieu est Esprit et l'adorent en esprit et en vérité. C'est Dieu qui choisit : « Vous ne m'avez pas choisi, mais je vous ai choisis… »

Dieu a un libre arbitre, comme Il a donné à l'homme et aux anges d'avoir un libre arbitre. Dieu décide quelle offrande Il est prêt à accepter et quelle est celle qu’Il rejette. Il a accepté l'offrande d’Abel, mais a rejeté celle de Caïn.
Dieu connaît le cœur des hommes, leurs motivations, leur volonté, que ce soit envers Dieu et pour Dieu ou envers et pour soi.
Les parents de Pierre étaient réconfortés dans leur douleur et renforcés dans leur foi parce qu'ils ont compris le langage de l'esprit et ont su reconnaître le message donné par Die.
Olga Giel. February, 1993. East House, Beech Hill, Mayford, Woking, Surrey
(Version française par Maxime le minime de la source)