Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 9 septembre 2020

L'Orthodoxe et le masque…



Voici un extrait d'un texte magnifique de Nicolas Bonnal tiré de son blog https://nicolasbonnal.wordpress.com/. Étrangement, je partageais il y a quelques jours avec une amie l'importance absolue pour un chrétien orthodoxe du visage de nos semblables sans quoi il n'y a plus ni communication entre humains ni communion entre fidèles. C'est notre foi même qui est fondée sur cette possibilité - qui est négligée ou conceptualisée rationnellement par les autres confessions et rejetée par les autres religions - de donner un visage à notre Dieu - invisible, indicible, ineffable - de par son Incarnation. C'est bien cela qui donne toute l'importance que les icônes ont pour nous et tout leur caractère indispensable dans notre pratique religieuse comme dans notre théologie. On peut alors mesurer toute la différence qui nous sépare des autres "confessions". Chaque vénération d'une icône est en effet pour nous la confession réaffirmée de notre foi orthodoxe et nos baisers répondent chaque fois, comme des enfants ou des amants, à l'Amour de Notre Seigneur incarné, de sa Toute Sainte servante et Mère et de tous les saints glorifiés par notre Église. Comment un hiérarque, gardien et transmetteur de notre foi, peut-il accréditer le port du masque dans le lieu même où l'on doit se dépouiller de  "tous les soucis du monde", dans la nudité de notre âme et la reconnaissance sans masque de notre péché et notre pauvre condition démasquée volontairement, en toute humilité. Il n'y a que cette partie de leur corps que nos sœurs dans leurs monastères ne cachent pas : c'est leur visage, dont on peut admirer la douce lumière quand elles  sont remplies de la grâce. Ce n'est pas notre religion qui voile jusqu'au visage des femmes. 
Merci à Laurence d'avoir mis ce lien car bien qu'il m'arrive de lire avec intérêt les textes de Nicolas Bonnal - don les références critiques étaient familières à ma jeunesse - en différents lieux de publication, je n'avais pas encore lu celui-ci. Le voici donc : 

[…] Il semble que le langage officiel se soit maintenant installé sur le terme «couverture du visage». Ce changement subtil et cette résolution coordonnée concernant un terme plus précis sont révélateurs. Il révèle les effets plus profonds et peut-être les motifs des mandats eux-mêmes. Il existe une distinction significative entre les masques et les revêtements faciaux. Historiquement, les masques ont été associés à jouer un rôle, comme au théâtre. En fait, le mot latin persona vient du mot grec prosepon, qui signifie masque. D’après cette compréhension, porter un masque est plus comme mettre le visage d’un autre ou représenter quelqu’un d’autre. En passant au terme précis «couvrant le visage», au lieu de «masque», il devient plus clair que l’effet est d’effacer le visage humain et finalement d’effacer Dieu de notre vue.
En continuant à réfléchir à ma réalisation à Charleston, le livre de CS Lewis, Till We Have Faces, m’est venu à l’esprit. Je dois admettre que même après avoir lu le travail deux fois à des moments différents de ma vie, je ne le comprends toujours pas vraiment. Cependant, parmi les multiples niveaux à l’œuvre dans le livre, Lewis essaie indéniablement de relier la découverte de soi à travers les dieux à la découverte du Seul Vrai Dieu en fin de compte. Le point d’intersection se trouve dans le titre. Vers la fin du livre, Orual dit: «Comment [les dieux] peuvent-ils nous rencontrer face à face jusqu’à ce que nous ayons des visages?» Lewis essaie d’établir ce lien en racontant un mythe païen. La connexion entre Dieu et l’homme devient pleinement concrète dans l’Incarnation. Dieu devient homme et porte un visage humain.
Les icônes sont communément appelées «fenêtres vers le ciel», mais que présentent-elles habituellement? La majorité des icônes présentent le visage du Christ ou de l’un des saints. Habituellement, c’est exclusivement le visage. La théologie derrière l’iconographie illustre davantage le lien entre le visage humain et le visage de Dieu.
David Clayton, artiste et iconographe, explique que «le but des icônes est de nous donner un aperçu de ce à quoi les choses ressembleront lorsque nous serons au paradis». [1] Pour l’iconographe, le récit de la Transfiguration fournit le fondement de la théologie spirituelle derrière son art. Au cours de la Transfiguration, les évangélistes mentionnent spécifiquement les visages du Christ et des apôtres. «Le Christ est décrit dans l’évangile de Luc:« la mode de son visage a été modifiée et ses vêtements sont devenus blancs et éblouissants »; Matthieu dit que son visage «brillait comme le soleil, et ses vêtements sont devenus blancs comme la neige»; Peter a décrit une «splendeur qui éblouit les yeux humains». » [2]
Tous les éléments stylistiques que l’iconographe utilise pour dépeindre le «visage transfiguré» visent à «créer un processus dynamique qui attire d’abord le spectateur dans l’icône, puis envoie l’attention au-delà de l’icône elle-même vers le ciel. Le regard plein de visage du saint arrête notre attention, nous attire et nous tient sur lui-même. [3] La spiritualité de l’iconographe est entièrement dirigée vers ce que saint Jean décrit comme le paradis dans le livre de l’Apocalypse quand il dit que les saints «verront le Seigneur face à face». (cf. Ap. 22: 4) [4] Face à face est la seule manière de décrire la finalité voulue par l’homme. Le visage humain signifie la dignité humaine.
La raison la plus profonde de l’importance du visage humain est que Dieu a un visage humain. Il y a environ trois décennies, Christoph Schonborn, OP, a produit un ouvrage scientifique intitulé Le visage humain de Dieu, l’icône du Christ.
Schonborn explique plus en détail le passage de saint Paul en mettant en évidence saint Cyrille d’Alexandrie.
Si le Verbe s’identifie à la chair et se l’approprie entièrement, alors cette chair doit, dans un certain sens, participer à l’essence la plus intime du Fils, à son hypostase. Cela change également la conception de l’image. Cyrille commente à un moment «le jour de votre visage» (Ps 21, 9) en ces termes: «Pouvons-nous à juste titre comprendre le« temps de la face du Père »comme un temps de l’incarnation, car le Fils, après tout, est le visage [ prosepon ] et l’image du Père. ‘ [5]
L’affirmation de Cyril va ici dans deux directions à partir du Christ. Dans l’Incarnation, lorsque le Fils devient chair, il s’approprie notre chair. Il rend possible la divination de notre chair par la coopération avec la grâce. Le Christ permet au visage humain de refléter le visage de Dieu. Le Christ élève le visage humain et lui donne sa dignité. En même temps, le visage du Verbe fait chair est vraiment le visage de Dieu. Ce que nous voyons au jour le jour sur le visage humain porte la Divinité. [6]
Il existe un fondement théologique profond de l’importance du visage humain. Mon expérience troublante avec le commerçant de Charleston concernait en fait l’incapacité de se connecter par un sourire. Le sourire humain a une signification profonde pour les relations humaines. Hans Urs von Balthasar réfléchit sur la mère et un nouveau-né dans Sauf si vous devenez comme cet enfant. «C’est là que se produit le miracle qu’un jour l’enfant reconnaîtra dans le visage de sa mère son amour protecteur et lui rendra cet amour avec un premier sourire… Cette compréhension ouvre chez l’enfant le bourgeon dormant de la conscience de soi. [7]Le sourire d’un enfant est le premier petit acte d’amour. Il n’est provoqué que par le sourire de la mère. Le sourire humain est le symbole fondamental de la capacité de l’homme à aimer. C’est aussi le vecteur de base des relations humaines. […] (source)

samedi 30 décembre 2017

Si Pâques est la plus brillante des fêtes chrétiennes, Noël est la plus émouvante!


La fête de Noël

par Geronda Elysée, higoumène du saint monastère de Simonos Petra

sur le site Pemptousia


La fête de Noël est revenue et, selon [l'écrivain grec] Alexandros Papadiamantis, "si Pâques est la plus brillante des fêtes chrétiennes, Noël est la plus émouvante". Dans les Vigiles du 25 décembre et dans la Divine Liturgie ce jour-là, nous chantons et recréons ce grand événement de la Nativité et de l'Incarnation de Dieu le Verbe qui, pour nous, est devenu comme nous et s'est mêlé à nous. Noël est en effet devenu une source d'inspiration dans tous les domaines de de la culture et de la civilisation.

Les prophètes de l'Ancien Testament ont prédit l'événement, le Nouveau Testament le décrit avec une simplicité inégalée, les saints pères et les théologiens les approfondissent de façon incomparable, les hymnographes et les compositeurs ont tissé d’exquis hymnes de louange, les romanciers et écrivains ont écrit d’excellents récits, des histoires et de la poésie, les philosophes ont été inspirés par le mystère, tandis que la piété populaire l'a expérimenté à travers le culte, les traditions et les coutumes. Tout cela se rassemble et forme un trésor inimaginable et précieux concernant «le mystère caché des siècles», mais qui est le bien de tous les peuples, du monde entier et de chaque personne et de chaque âme particulière. La clé pour trouver ce trésor est disponible à tout homme qui la recherche. 

Bien sûr, le sécularisme de notre temps affaiblit l’essence de la fête, déconnecte ces événements de la période festive et de leur source mystique, et ainsi le contenu ecclésial et le sens de Noël sont éclipsés. Et pourtant, pour ceux qui veulent faire l'expérience de Noël d'une manière spirituelle et qui aiment le faire, ou qui purifient leur cœur avec le sens sans mélange et sans tache des hymnes, l'avènement de Noël est toujours un «ici et maintenant». Ces personnes anticipent toujours et désirent ardemment entendre le message des anges : « Voici, une nouvelle de grande joie, pour tout le peuple : aujourd'hui un Sauveur vous est né, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David »; et, en même temps, la louange chantée à Dieu: «Gloire à Dieu au plus haut et sur la paix de la terre, bienveillance parmi les hommes». Que chacun ouvre son cœur, sans hésitation ni doute, imitant les bergers, reconnaissant la voix des anges, se soumettant au message divin, courant pour adorer notre grand Dieu devenu un pauvre petit enfant, un nouveau-né dans une humble crèche. Dans la plus belle crèche de ce vieux monde.

L'âme qui aspire à Dieu est aussi disposée à écouter, pour pénétrer plus profondément dans le mystère, la voix de saint Jean Chrysostome qui dit: «Aujourd'hui, Celui qui est prend naissance, Celui qui est devient ce qu'il n'était pas. Etant Dieu, il devient homme et n'abandonne pas sa divinité. Car, ce n'est point par la perte de sa divinité qu'il devient homme, ni par addition de qualité que d'homme il devient Dieu ; mais il est le Verbe, et, sa nature demeurant la même à cause de son immutabilité, il s'est fait chair. »

Mais la vraie naissance du Christ a lieu dans nos cœurs, comme nos Pères neptiques l'ont expérimentée, l'ont décrite et nous l’ont transmise. « Le Verbe de Dieu, qui est alors né dans la chair à Bethléem, est, par amour pour nous, volontairement né dans l'Esprit pour ceux qui le désirent. Et Il devient petit enfant et alors prend forme en eux avec les vertus. Et il apparaît dans la mesure où la personne concernée est capable de le voir. Voyant la puissance de ce mystère, saint Paul dit :  « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement. », parce qu'il sait que le mystère est toujours nouveau et ne vieillit jamais, quand il est vécu dans l'intellect "(Saint Maxime le Confesseur).

Dans une de ses conférences, Geronda Aimilianos de Simonos Petras dit : «Aujourd'hui, c'est comme si nous naissions nous-mêmes. Après la mort de la chute, le Christ nous donne naissance aujourd'hui à tous. C'est le début de notre vraie vie, le début de notre personnalité spirituelle, de notre vie éternelle.»

Par sa naissance, le Christ, en quelque sorte, donne naissance et personnifie ses capacités, les fruits de l’Esprit : l’humilité, la foi, la joie, la paix, l’abnégation, le sacrifice, l’altruisme, la réconciliation, la justice, la miséricorde et, surtout, l'amour, tous les dons dont parle saint Paul. Et toutes ces qualités sont personnifiées en Christ.

Mais notre Dieu incarné nous donne à tous l'occasion de donner naissance à ces vertus : la foi, la joie, l'espoir, la paix, la réconciliation, l'abnégation, le sacrifice, la bonté fraternelle, la tolérance, la droiture et par-dessus tout l'amour qui est patient, non envieux, avenant, oubliant les blessures, partageant et se réjouissant du bonheur des autres, tolérant, confiant, plein d'espoir et endurant en toutes choses. L'amour ne disparaîtra jamais. Avec la venue du Christ sur terre, les vertus, en particulier la foi, l'espérance, le salut, l'amour, le repos et l'éternité, ont maintenant un nom qui n'est autre que le « Seigneur Jésus-Christ ». Lui-même est notre espoir, Il est humain. 

Dans un article d'actualité, l'Archimandrite Theodosios Manolis, oncologue et théologien note que nous ne pouvons pas parler de Noël si nous supprimons de nos vies le sens essentiel de l'Incarnation, qui est l'amour. Un amour qui ... n'a rien à voir avec la matière, mais avec le cœur. Cela n'a rien à voir avec l'argent mais avec l'expérience de la foi. Comme ce fut le cas avec la petite fille dans l'histoire du « Cadeau au Christ », qui n'avait rien d'autre à donner au Christ nouveau-né dans la crèche à part quelques brindilles pauvres et desséchées, qui étaient, cependant, les cadeaux les plus importants que le Christ ait reçu ce jour-là. »

Enfin, l'expression la plus tangible de l'expérience de la Nativité du Christ est éloquemment exprimée dans la katavasia de la neuvième ode du canon de Noël : 

«Je vois un mystère étrange et paradoxal. 
La grotte est devenue ciel et Trône des chérubins, la Vierge; 
la crèche, est l’espace au sein duquel s’est couché l’illimité
 le Christ, l'incontestable Dieu. 
De nos hymnes nous Le magnifions. » 

Notre participation à ce mystère exige notre zèle, notre amour, notre don, l’importance que nous donnons à cet évènement, notre effort à l’étudier et notre endurance dans les tentations. « La nature a “travaillé“», dit-il. Et le Christ est né. C'est ainsi que l’homme vient au monde, à travers les douleurs du travail de l’enfantement. Sans effort et sans douleur, il n'est âme qui vive. Le Christ naît continuellement. Il est né dans les ténèbres des passions de l'âme humaine, dans le silence du cœur, parce que personne ne peut connaître l’épreuve, la lutte, l'anxiété et les cris venant de son cœur pour naître dans le Christ. Nuit et jour. Personne ne peut connaître le désir de l'âme humaine, la prière « Seigneur Jésus-Christ, viens et demeure en nous », ni ne peut connaître l'émerveillement étrange qui s'accomplit paradoxalement chez les personnes, qui s'accomplit par la grâce du Christ incarné qui nait tous les jours dans le cœur des hommes. Que chaque jour le Christ naisse dans le cœur des hommes ! 
Nous avons tous entendu la nouvelle unique et joyeuse de la venue du Messie, l'accomplissement du plan de l'Incarnation divine du Sauveur du monde. Nous avons tous reçu l'invitation à nous prosterner devant l'Enfant Divin. Nous sommes tous appelés à ce culte. Tous ceux qui expérimentent le mystère avec ferveur deviennent les élus de Dieu, « en tant qu’enfants par adoption». Et depuis le jour de l'histoire où le Christ est né jusqu'à notre propre époque, la plupart du temps néfaste, nombreux sont les élus de Dieu qui sont saints. Les saints, qui ont toujours humblement adoré le Christ et constamment, à travers des luttes douloureuses, l'ascèse et la prière, ont nettoyé la caverne de leur cœur, afin qu'ils puissent donner naissance au Christ (Christotokoi ) et ensuite le porter (Christoforou). Leur désir, leur vie et leur exemple nous montrent le chemin, la manière et l'expérience du miracle surnaturel, ils nous ouvrent les portes de l'Éden et nous révèlent les délices du Paradis «à l'intérieur de la caverne». Donc si dans les jours et les années dans lesquelles nous vivons, le Christ est né dans notre cœur, le souhait de "Χρόνια Πολλά" est bon, doux et plein de sens et de valeur. Joyeux Noël et une nouvelle année qui vous soit propice !
(version française par Maxime Martinez de la source)


Γέρων Ελισαίος Σιμωνοπετρίτης

jeudi 24 décembre 2015

En cette nuit à venir de la douceur et de l'humilité, veillez - par St Ephrem

Grotte de la Nativité à Bethléem


Les anges aujourd’hui se sont réjouis,
Car le Veilleur est venu nous réveiller.
Qui dormirait en cette nuit
Où toutes les créatures sont éveillées ?

Comme Adam avait introduit par ses péchés
Le sommeil de la mort dans la création,
Le Veilleur est descendu nous réveiller
De la torpeur du péché.

Ne veillons pas comme les gens cupides
Qui ne pensent qu’à s’augmenter leur argent.
Ils veillent tard dans la nuit
Pour calculer capital et intérêt.

Éveillé et sage est le voleur
Qui enfouit et cache en terre sno sommeil.
Il n’a qu’un but à tout son état de veille :
Faire crier beaucoup les dormeurs !

Le glouton veille lui aussi :
Il a trop mangé, son ventre s’est alourdi ;
Veiller pour lui est un tourment,
Car il ne se nourrit pas modérément.

Le commerçant veille lui aussi :
La nuit, il se fatigue les doigts
À calculer combien lui a rapporté son talent,
Si son avoir s’est multiplié par deux, par trois.

 Le riche veille lui aussi,
Car Mammon chasse son sommeil.
Ses chiens dorment, mais lui gardent
Ses trésors des voleurs.

L’anxieux veille lui aussi :
Par les soucis son sommeil est englouti ;
Sa mort se tient debout à son chevet
Et il veille, pour les années à venir inquiet.

Satan enseigne, mes frères,
Une veille à la place de l’autre :
Afin qu’endormis pour le bien,
Nous soyons éveillés et vigilants pour le vice.

 Judas Iscariote, lui aussi,
Avait veillé toute la nuit,
Il vendit le sang du Juste
Qui a racheté toutes les créatures.

Le fils des ténèbres se vêtit de ténèbres,
Il se dépouilla de la lumière et la rejeta ;
Pour de l’argent il vendit, le brigand,
Celui qui a créé l’argent.

Les pharisiens, fils de ténèbres, eux aussi,
Veillèrent toute la nuit ;
Les ténébreux veillèrent pour cacher
L’incompréhensible Lumière.

[…]

En ce jour de salut
Parlons avec discernement ;
Ne disons rien de superflu
Afin de ne pas le perdre.

C’est la nuit de la réconciliation :
Qu’il n’y ait en nous ni trouble ni obscurité !
En cette nuit qui pacifie toute chose,
Qu’il n’y ait ni menace ni agitation !

C’est la nuit de la douceur :
Qu’il n’y ait en elle ni amertume ni dureté !
En cette nuit de l’Humilité,
Qu’il n’y ait ni hauteur ni superbe !

En ce jour du pardon
Ne vengeons pas les offenses !
En ce jour de joie
Ne distribuons pas les afflictions !

En ce jour de douceur
Ne soyons pas violents !
En ce jour de paix
Ne soyons pas en colère !

En ce jour où Dieu
Est venu chez les pécheurs,
Que le juste ne s’exalte pas en pensée
Au-dessus du pécheur !

En ce jour où le Maître universel
Est venu chez les serviteurs,
Que les maîtres aussi s’inclinent
Avec affection devant leurs serviteurs !

En ce jour où pour nous
Le Riche s’est fait pauvre,
Que le riche aussi laisse le pauvre
Prendre part à sa table !

En ce jour où nous est échu
Un don que nous n’avions pas demandé,
Distribuons des aumônes
À ceux qui nous supplient en criant.

C’est le jour où s’ouvre
À nos prières la porte d’en haut ;
Nous aussi, ouvrons les portes aux demandeurs
Qui ont péché et qui nous demandent grâce.

Le Seigneur des natures aujourd’hui
Contrairement à sa nature s’est transformé :
Il n’est pas malaisé pour nous aussi
De changer notre mauvaise volonté.

Le corps est fixé de par sa nature ;
Il ne peut ni grandir ni diminuer.
La volonté, elle, a le pouvoir
De grandir en toutes dimensions.

Aujourd’hui la divinité s’est empreinte
Dans l’humanité
Pour que l’humanité, elle aussi, fût enchâssée
Dans le sceau de la divinité.


(Source : Éphrem de Nisibe, Hymnes sur la Nativité, Sources Chrétiennes n° 459, Cerf, Paris 2001)

mardi 22 décembre 2015

le Seigneur est descendu d’une manière que Lui seul connaît... par St Ephrem Le Syrien





Contemplez Marie, mes bien-aimés, voyez comment Gabriel est entré chez elle et son objection :
« Comment cela va-t-il se faire ? » Le serviteur de l’Esprit Saint lui a fait cette réponse : « Cela est facile à Dieu ; pour Lui tout est simple. » Considérez comment elle a cru à la parole entendue et a dit : « Voici la servante du Seigneur. »
Dès lors le Seigneur est descendu d’une manière que Lui seul connaît ; Il s’est mis en mouvement et est venu comme Il lui plaisait ; Il est entré en elle sans qu’elle le sente, et elle L’a accueilli sans éprouver aucune souffrance. Elle portait en elle, comme un enfant, Celui dont le monde était rempli. Il est descendu pour être le modèle qui renouvellerait l’antique image d’Adam. C’est pourquoi, lorsqu’on t’annonce la naissance de Dieu, observe le silence.
Que la parole de Gabriel te soit présente à l’esprit, car il n’y a rien d’impossible à cette glorieuse Majesté qui s’est abaissée pour nous et qui est née de notre humanité. En ce jour, Marie est devenue pour nous le ciel qui porte Dieu, car la Divinité sublime est descendue et a établi en elle sa demeure. En elle, Dieu s’est fait petit — mais sans amoindrir sa nature — pour nous faire grandir. En elle, Il nous a tissé un habit avec lequel Il nous sauverait. En elle se sont accomplies toutes les paroles des prophètes et des justes. D’elle s’est levée la lumière qui a chassé les ténèbres du paganisme.
Nombreux sont les titres de Marie…: elle est le palais dans lequel a habité le puissant Roi des rois, mais Il ne l’a pas quittée comme Il tait venu, car c’est d’elle qu’ Il a pris chair et qu’ Il est né. Elle est le ciel nouveau dans lequel a habité le Roi des rois ; en elle s’est levé le Christ et d’elle Il est monté pour éclairer la création, formé et façonné à son image. Elle est le cep de vigne qui a porté la grappe ; elle a donné un fruit supérieur à la nature ; et Lui, bien que différent d’elle par sa nature, a revêtu sa couleur quand Il est né d’elle. Elle est la source de laquelle ont jailli les eaux vives pour les assoiffés, et ceux qui s’y désaltèrent portent des fruits au centuple.
(in Homélies sur la Mère de Dieu, 2, 93-145 ; CSCO 363 et 364, 52-53 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 481 rev.)

lundi 21 décembre 2015

Celui qui est sans limite a connu des limites…

Μιχαή Ψελλός
"Puisqu'il fallait que l'homme fût divinisé, et puisqu'une telle oeuvre dépasse les capacités de la nature, le début devait être du même ordre. Aussi le Christ est-il devenu homme pour diviniser l'homme en le faisant entrer dans une extraordinaire union avec lui.

Or, si ce second événement est merveilleux, combien plus merveilleux encore le premier! Si la montée aux cieux dépasse tout ce qu'on peut dire, comment la descente ne dépasserait-elle pas tout ce qu'on peut concevoir ? Là, en effet, la créature mortelle est montée aux cieux; ici, Dieu en est descendu. Celui qui est sans limite a connu des limites. Celui qui a modelé la nature s'est uni à une nature dotée d'une âme. Celui qui ne comporte rien de tangible ni de matériel est né d'une vierge. Quel discours pourrait bien nous faire comprendre cette merveille?  

Aujourd'hui donc, nous passons d'un pays étranger dans notre patrie, nous sommes rétablis dans l'Éden et ramenés dans Sion, d'où nous nous étions éloignés pour notre malheur.

Oh! la chose admirable! Alors que nous avions péché, puis subi la punition, nous avons à nouveau été jugés dignes des plus grands biens. Nous étions tombés du paradis, et nous avons trouvé la maison céleste. Nous avions glissé par terre, et nous possédons la demeure sublime qui nous était promise.

Et ceci est encore plus admirable: la bonne nouvelle ne devance pas la joie comme cela se passe d'habitude chez les hommes, mais, au moment où l'ange en fait l'annonce à la Vierge, le Dieu annoncé s'incarne et l'humanité assumée est divinisée.

Oh! la parole inouïe! Oh! la multitude des grâces et l'infinité des merveilles! Tout s'y trouve réuni: la voix de l'archange, l'incarnation du Seigneur, la divinisation du corps assumé, l'union de ceux qui étaient séparés, la libération de ceux qui étaient asservis, le retour des exilés dans leur patrie, la réconciliation des ennemis. Une seule et brève parole apporte la joyeuse salutation à la Mère de Dieu, en même temps que les biens innombrables qui en découleront et que l'esprit ne peut saisir.

Et voici l'essentiel: Dieu devient homme et l'homme devient Dieu, le mystère tenu caché est manifesté en ces temps qui sont les derniers. La prophétie prend fin et la rédemption attendue arrive. La terre se mêle au ciel, les choses sensibles se rapprochent des réalités spirituelles et les êtres séparés s'unissent admirablement. Dès sa conception, le Seigneur devient le Médiateur entre les deux natures, car il unit toute l'humanité à la divinité." 
(in Homélies mariales byzantines, PO 16, [94]-[96])

dimanche 4 janvier 2015

LA DIVINE MATERNITÉ [7 et fin] : La Mère du Cosmos, La réalité de l’Église

La Mère du Cosmos

Ce qui est remarquable dans l’icône de la Nativité, c’est le lien étroit entre la Mère de Dieu et la montagne, l'harmonie profonde entre ces deux figures, quel que soit le type de représentation. Il y a, de fait, une correspondance spirituelle entre l’attente et le devenir de la création exprimée par la montagne et la plénitude de la Mère de Dieu comme signe des réalités à venir. Du fait de la conception virginale du corps du Christ, le sein de la Vierge a préfiguré le retour de la création aux conditions d’avant la chute, mais aussi la plénitude du Royaume à venir, l’union entre le ciel et la terre dans la Jérusalem céleste.


Le corps de l’homme récapitule toute la création dont il est appelé à être le grand prêtre, vocation remise en question par la chute d’Adam, mais assumée en plénitude par le Christ. La mère en qui se forme ce corps a donc une place particuliere au sein de la création. D’une certaine manière, la mère est antérieure au monde, elle est celle en qui le mystère de la vie se forme, en qui la matière s’ordonne comme en un creuset pour donner cette perfection qu’est 1'être humain. De ce fait, elle est beaucoup plus proche de la création que l’homme. À elle seule il est donné de vivre dans son corps les cycles lunaires, à elle seule il est donné d’entrer dans 1’intimité du mystère de la création de la vie. La Mère de Dieu, accomplissant tout cela dans sa plus totale plénitude, est donc, d’une certaine manière, antérieure au cosmos. Elle qui s’est trouvée placée au-dessus des ordres angéliques, englobe dans son propre corps le mystère de la création déifiée. Elle en est le signe vivant, la personnalisation de la terre mère dégagée de toute corruption, comme l’étaient les eaux primordiales au premier jour de la création, au-dessus desquelles planaient le souffle de Dieu, l’Esprit Saint. Mais elle personnifie avant tout le mystère de la réalité ecclésiale où la matière devient le signe sacramentel de l'action de l’Esprit Saint dans le renouvellement de l’homme et du monde. Cette proximité avec la création lui donne de vivre en son cœur, dans toute sa sainteté personnelle, l’aspiration du monde créé à la plénitude de la gloire du Dernier Jour. Les gémissements qu’elle a connus ne furent point ceux du travail d’enfantement du corps de son Fils, mais ceux de l'enfantement de toute la création à la réalité nouvelle de l’Église, dans l'attente de la Jérusalem céleste.

La réalité de l’Église

On oublie trop à quel point le mystère de l’Église englobe la matière. L’Église n’est pas une réalité abstraite, «idéale», mais infiniment concrète, empirique. En elle, le ciel et la terre se rencontrent de manière mystérieuse, comme dans la montagne de l’icône de la Nativité. En elle, le visible et l’invisible s’unissent pour ne plus faire qu’une seule réalité. Or cette union appartient d’abord et avant tout aux sacrements ; l’Église est en elle-même le sacrement de la présence divine et de son amour déifiant offert à l'homme pour qu’il en vive librement. Dans un sacrement, la grâce divine s’unit au symbole matériel de manière mystérieuse pour agir sur l’homme, en tant que personne libre et dans la mesure de sa transparence à la grâce, en le faisant accéder à la réalité nouvelle du Royaume. Or cette action passe en premier lieu par le corps: ce n’est pas un pur esprit qui est trempé dans l’eau, qui est oint d’huile et nourri du pain et du vin, mais un être de chair, totalement incarné. La matière fait pleinement partie de notre vie spirituelle comme elle est une composante essentielle du mystère de l’Église, parce qu’elle a été totalement assumée par le Christ dans l’Incarnation.



Dans l’icône de la Nativité, ce sens ecclésial de la matière est exprimé par la montagne resplendissante de beauté et de lumière, mais il trouve sa plénitude dans la figure extraordinairement belle et rayonnante de la Mère de Dieu. Celle-ci récapitule en elle le mystère de l’Église. Nul mieux qu’elle ne pouvait exprimer ce sens de l’Église comme lieu où l’on renaît à la vie véritable, où l’on meurt à ce monde pour ressusciter dans l’Esprit Saint. Car il lui a été donné de vivre en elle toutes les réalités offertes à l’homme au sein de l’Église. Tout chrétien, en effet, est uni au Christ par le baptême dans une intimité totale et absolue, reçoit l'onction de l’Esprit Saint dans le saint chrême comme elle fut couverte par l’ombre de «la puissance du Très- Haut». Tout chrétien en arrive aussi à porter le Christ en son sein, par l'Eucharistie. De même, tous sont appelés à ressusciter au dernier jour dans la gloire de l’amour divin. Tout cela, la Mère de Dieu l’a vécu avant nous dans l’Annonciation, dans l'enfantement, dans la participation à la Pâque de son Fils et dans sa résurrection corporelle. Dans l’icône de la Nativité, cette plénitude s’exprime dans le hiératisme et la noblesse extraordinaires de la Vierge sur sa couche de Mère, posée au pied de la montagne comme sur un écrin, entourant de sa plénitude les ténèbres de la grotte où se tient son Fils. La royale majesté de sa maternité y dépasse le simple événement historique d’un acte miraculeux isolé dans le temps; elle y annonce tout le renouvellement de la création dans cette union mystérieuse entre Dieu et l’œuvre de ses mains.
étude de l'Archimandrite Gabriel
parue dans la revue Paix n°80


et publiée avec permission de son auteur

mercredi 17 décembre 2014

LA TOUTE SAINTE DÉIPARE, GÉNITRICE DE DIEU

LA DIVINE MATERNITÉ [2] 



La génitrice de Dieu

La tradition orthodoxe n’a pas cru nécessaire d’édicter aucun dogme à propos de la Mère de Dieu. La seule affirmation dogmatique la concernant fut celle du concile d’Éphèse répondant aux Nestoriens, et ce dogme ne la touche qu'indirectement. Du fait de la réalité de l'Incarnation du Christ, de l’unité de Dieu devenant pleinement homme en prenant chair de la Vierge, celle-ci doit être considérée comme «génitrice de Dieu», en grec Theotokos [en latin Deipara, en français Déipare]. C’est par cette expression qu’elle est le plus souvent nommée dans l’Église orthodoxe. Le sens premier de sa figuration au sein de l’icône de la Nativité est directement lié au dogme du concile d’Ephèse. La présence de la Mère de Dieu prouve la réalité de l'Incarnation de Dieu. Celui qui naît de son sein à cette heure précise n’est pas un homme normal qui serait «adopté» par Dieu par la suite, au baptême du Jourdain, ainsi que l'enseignaient les Nestoriens. Celui qui naît d’elle est réellement Dieu. Dès les premiers instants de son existence terrestre, c'est-à-dire dès le développement du fœtus, l’homme qui se crée dans le sein de la Vierge, qui sera assumé par Joseph en lui imposant le nom de Jésus, est parfaitement homme et parfaitement Dieu. 

La glorification de la Mère de Dieu est donc directement liée dans la Tradition orthodoxe au rôle prépondérant qu’elle a joué dans ce mystère de l’Incarnation. 

Il est donc naturel que la figure de la Mère de Dieu tienne une telle place dans l’icône de la Nativité, puisque c’est dans cet événement qu’elle a joué le plus grand rôle. La Nativité constitue le sommet de sa coopération à l’œuvre divine et représente pour elle une certaine glorification, comme l’est toute naissance pour une femme. Or cette glorification est pleinement personnelle. 

En effet, la Mère de Dieu a été beaucoup plus qu’un simple facteur biologique dans l'Incarnation du Sauveur. En acceptant de recevoir en elle le Fils de Dieu, de lui offrir une forme humaine issue de sa chair et de son sang, elle n’a pas été un simple instrument dans la main de Dieu mais une personne libre et agissant en pleine conscience. 

Celle qui représente l'humanité 


Rappelons-nous que, lors de l’Annonciation, la Vierge Marie s’est trouvée confrontée à un choix terrible, engageant le devenir de toute l’humanité et de toute la création. Car elle a été totalement libre d’accepter ou de refuser le désir de Dieu d’accomplir le salut du monde et sa déification dans l’Incarnation. C’est bel et bien volontairement qu’elle est devenue la Mère de Dieu. Rien ne lui a été imposé par Dieu. En s’abaissant jusqu’à devenir un homme, Dieu a condescendu à demander le consentement de l’humanité, exprimé par la plus humble de ses messagères, la plus insignifiante aux yeux des hommes, mais aussi la plus pure et la plus sainte. 

L’Évangéliste saint Luc qui a relaté cet événement de l’Annonciation, a mis en parallèle par le jeu de la construction littéraire le doute de Zacharie, le père de saint Jean-Baptiste, et l'acceptation dans la foi de Marie. La tradition est allée beaucoup plus loin encore en comparant le dialogue entre Marie et l’Archange avec le dialogue entre Ève et le serpent au Paradis. Ève acceptant la suggestion du Tentateur désobéit à Dieu et entraîna Adam et toute l’humanité dans la Chute. Marie reçoit l’annonce de l’Ange, obéit à Dieu et apporte ainsi au monde l’accomplissement du Salut voulu et offert par Dieu, accepté par l’humanité en la personne de la Vierge.

extrait d'une étude de l'Archimandrite Gabriel
parue dans la revue Paix n°80
et publiée avec permission de son auteur

(à suivre )