Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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vendredi 13 octobre 2023

COMMENT CONNAÎTRE LA VOLONTÉ DE DIEU ? par l'ARCHIPRÊTRE ALEXIS UMINSKY



Comment pouvons-nous découvrir le plan de Dieu pour nous ? Comment pouvons-nous comprendre si nous agissons dans la vie selon la volonté de Dieu ou par nous-mêmes ?


« Est-ce la volonté de Dieu que j’épouse cet homme ? « Et si on allait travailler dans une organisation précise pour entrer dans tel ou tel institut ? « La volonté de Dieu concerne-t-elle un événement dans ma vie et une de mes actions ? » Nous nous posons tout le temps des questions comme celles-ci. Comment pouvons-nous comprendre si nous agissons dans la vie selon la volonté de Dieu ou par nous-mêmes ? Et en général, comprenons-nous correctement la volonté de Dieu ? L'archiprêtre Alexy Uminsky, recteur de l'église de la Sainte Trinité de Khokhly, a répondu.

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– Comment la volonté de Dieu peut-elle se manifester dans nos vies ?


– Je pense que cela peut se manifester à travers les circonstances de la vie, le mouvement de notre conscience, les reflets de l'esprit humain, à travers des comparaisons avec les commandements de Dieu, à travers, avant tout, le désir même d'une personne de vivre selon la volonté de Dieu.


Archiprêtre Alexy Uminsky


  Le plus souvent, le désir de connaître la volonté de Dieu surgit spontanément : il y a cinq minutes, nous n’en avions pas besoin, et soudain, boum, nous avons un besoin urgent de comprendre la volonté de Dieu. Et le plus souvent dans des situations quotidiennes qui ne concernent pas l'essentiel.

    Ici, certaines circonstances de la vie deviennent l'essentiel : se marier ou ne pas se marier, aller à gauche, à droite ou tout droit, qu'allez-vous perdre - un cheval, une tête ou autre chose, ou vice versa, gagnerez-vous ? La personne commence, comme si elle avait les yeux bandés, à pousser dans différentes directions.


    Je pense que connaître la volonté de Dieu est l’une des tâches principales de la vie humaine, une tâche urgente chaque jour. C’est l’une des principales demandes du Notre Père, à laquelle les gens ne prêtent pas suffisamment attention.


– Oui, nous disons : « Que ta volonté soit faite » au moins cinq fois par jour. Mais nous souhaitons nous-mêmes intérieurement que « tout aille bien » selon nos propres idées...


    – Vladyka Antoine de Sourozh disait très souvent que lorsque nous disons « Que ta volonté soit faite », nous voulons en fait à la vérité que ce soit notre volonté qui soit, mais pour qu'à ce moment-là elle coïncide avec la volonté de Dieu, soit validée, approuvée par Lui. À la base, il s’agit d’une idée astucieuse.


    La volonté de Dieu n'est pas un secret, ni une sorte de code qu'il faut déchiffrer ; pour le savoir, vous n’avez pas besoin d’aller voir les Anciens, vous n’avez pas besoin d’interroger spécifiquement quelqu’un d’autre à ce sujet.


Le moine Abba Dorotheos en parle ainsi :


« Un autre pourrait penser : si quelqu’un n’a pas de personne à interroger, alors que doit-il faire dans ce cas ? Si quelqu'un veut vraiment, de tout son cœur, accomplir la volonté de Dieu, alors Dieu ne le quittera jamais, mais l'instruira de toutes les manières possibles selon sa volonté. En vérité, si quelqu’un dirige son cœur selon la volonté de Dieu, alors Dieu éclairera le petit enfant pour lui faire part de Sa volonté. Si quelqu'un ne veut pas faire sincèrement la volonté de Dieu, alors même s'il ira vers le prophète, et Dieu mettra dans le cœur du prophète de lui répondre, conformément à son cœur corrompu, comme le dit l'Écriture : et si un prophète est séduit et dit une parole, le Seigneur a séduit ce prophète (Ézéchiel 14 : 9).

    

    Bien que chaque personne, à un degré ou à un autre, souffre d'une sorte de surdité spirituelle interne. Brodsky a cette phrase : « Je suis un peu sourd. Mon Dieu, je suis aveugle." Développer cette audition intérieure est l’une des principales tâches spirituelles d’un croyant.


        Il y a des gens qui sont nés avec une oreille musicale absolue, mais il y a ceux qui ne frappent pas les notes. Mais avec une pratique constante, ils peuvent développer leur oreille musicale manquante. Même si ce n’est pas dans l’absolu. La même chose arrive à celui qui veut connaître la volonté de Dieu.


– Quels exercices spirituels sont nécessaires ici ?


– Oui, pas d’exercices particuliers, il faut juste un grand désir d’entendre Dieu et de lui faire confiance. Il s’agit d’une lutte sérieuse avec soi-même, appelée ascèse. Voici le centre principal de l'ascèse, quand au lieu de vous-même, au lieu de toutes vos ambitions, vous mettez Dieu au centre.






– Comment pouvons-nous comprendre qu’une personne accomplit réellement la volonté de Dieu et n’agit pas de manière arbitraire en se cachant derrière cela ? Ainsi, le saint juste Jean de Cronstadt a prié avec audace pour le rétablissement de ceux qui le demandaient et savait qu'il accomplissait la volonté de Dieu. D'un autre côté, c'est si facile, en se cachant derrière le fait qu'on agit selon la volonté de Dieu, de faire quelque chose d'inconnu...


    – Bien sûr, le concept de « volonté de Dieu » en lui-même peut être utilisé, comme tout dans la vie humaine, simplement pour une sorte de manipulation. Il est trop facile d’attirer arbitrairement Dieu à vos côtés, d’utiliser la volonté de Dieu pour justifier la souffrance de quelqu’un d’autre, vos propres erreurs et votre propre inaction, votre stupidité, votre péché et votre méchanceté.

    Nous attribuons beaucoup de choses à Dieu. Dieu est souvent à notre procès, en tant qu'accusé. La volonté de Dieu nous est inconnue uniquement parce que nous ne voulons pas la connaître. Nous le remplaçons par nos fictions et l'utilisons pour réaliser certaines fausses aspirations.

    La véritable volonté de Dieu est discrète, avec beaucoup de tact. Malheureusement, n’importe qui peut facilement utiliser cette expression à son avantage. Les gens manipulent Dieu. Il est facile pour nous de justifier tout le temps nos crimes ou nos péchés en disant que Dieu est avec nous.

    Nous voyons cela se produire sous nos yeux aujourd’hui. Comment les gens portant les mots « Volonté de Dieu » sur leur T-shirt frappent leurs adversaires au visage, les insultent et les envoient en enfer. Est-ce la volonté de Dieu de battre et d’insulter ? Mais certaines personnes croient qu’elles sont elles-mêmes la volonté de Dieu. Comment les en dissuader ? Je ne sais pas.


La volonté de Dieu, la guerre et les commandements


– Mais quand même, comment ne pas se tromper, reconnaître la vraie volonté de Dieu, et non quelque chose d’arbitraire ?


        – Un grand nombre de choses se font le plus souvent selon notre propre volonté, selon notre désir, car lorsqu'une personne veut que sa volonté soit faite, elle est faite. Lorsqu'une personne veut que la volonté de Dieu soit faite et dit : « Que ta volonté soit faite » et ouvre la porte de son cœur à Dieu, alors peu à peu, la vie de la personne est prise entre les mains de Dieu. Et quand une personne ne veut pas cela, alors Dieu lui dit : « que ta volonté soit faite, s'il te plaît ».

    La question se pose de notre liberté, dans laquelle le Seigneur n'intervient pas, pour laquelle il limite sa liberté absolue.

    L'Évangile nous dit que la volonté de Dieu est le salut de tous les hommes. Dieu est venu dans le monde pour que personne ne périsse. Notre connaissance personnelle de la volonté de Dieu réside dans la connaissance de Dieu, qui pour nous révèle aussi l'Évangile : « Afin qu'ils te connaissent, le seul vrai Dieu » (Jean 17, 3), dit Jésus-Christ.

    Ces paroles sont entendues lors de la Dernière Cène, au cours de laquelle le Seigneur lave les pieds de ses disciples et apparaît devant eux comme un amour sacrificiel, miséricordieux et salvateur. Où le Seigneur révèle la volonté de Dieu, montrant aux disciples et à nous tous l'image du service et de l'amour, pour que nous fassions de même.

    Après avoir lavé les pieds de ses disciples, le Christ dit : « Savez-vous ce que je vous ai fait ? Vous M'appelez Maître et Seigneur, et vous parlez correctement, car Je suis exactement cela. Donc, si moi, le Seigneur et Maître, je vous ai lavé les pieds, alors vous devriez vous laver les pieds les uns les autres. Car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez aussi ce que je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, un serviteur n'est pas plus grand que son maître, et un messager n'est pas plus grand que celui qui l'a envoyé. Si vous savez cela, heureux serez-vous quand vous le ferez » 

(Jean 13 : 12-17).



    Ainsi, la volonté de Dieu pour chacun de nous se révèle comme une tâche pour chacun de nous d'être comme le Christ, d'être impliqué en Lui et co-naturel dans Son amour. Sa volonté est également dans ce premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée : ceci est le premier et le plus grand commandement ; la seconde lui est semblable : aime ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22, 37-39).


    Sa volonté est aussi la suivante : « …aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent et priez pour ceux qui vous maltraitent » (Luc 6 :27-28).


    Et par exemple en ceci : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamné ; pardonne, et il te sera pardonné » (Luc 6 : 37).

La parole évangélique et la parole apostolique, la parole du Nouveau Testament, tout cela est une manifestation de la volonté de Dieu pour chacun de nous. Il n’y a aucune volonté de Dieu pour pécher, pour insulter autrui, pour humilier autrui, pour que les gens s’entretuent, même si leurs banderoles disent : « Dieu est avec nous ».


    – Il s’avère que pendant une guerre, il y a une violation du commandement « Tu ne tueras pas ». Mais, par exemple, les soldats de la Grande Guerre patriotique, qui ont défendu leur patrie et leur famille, sont-ils vraiment allés à l'encontre de la volonté du Seigneur ?


    – Il est évident qu’il y a la volonté de Dieu de protéger de la violence, de protéger, entre autres choses, sa Patrie de "l'invasion des étrangers", de la ruine et de l’asservissement de son peuple. Mais en même temps, il n’y a pas de volonté de Dieu pour la haine, pour le meurtre, pour la vengeance.



    Il faut juste comprendre que ceux qui ont défendu leur Patrie n'avaient alors pas d'autre choix pour le moment. Mais toute guerre est une tragédie et un péché. Il n’y a pas de guerres justes.

    À l’époque chrétienne, tous les soldats revenant de la guerre faisaient pénitence. Tous, malgré une guerre apparemment juste, pour défendre leur patrie. Parce qu'il est impossible de rester pur, amoureux et en union avec Dieu quand on a une arme entre les mains et que, qu'on le veuille ou non, on est obligé de tuer.

    Je voudrais aussi noter ceci : lorsque nous parlons d'amour pour les ennemis, d'Évangile, lorsque nous comprenons que l'Évangile est la volonté de Dieu pour nous, alors parfois nous voulons vraiment justifier notre aversion et notre réticence à vivre selon l'Évangile par quelques paroles presque patristiques.

    Eh bien, par exemple : citez une citation tirée de Jean Chrysostome « ​​sanctifie ta main d'un coup » ou l'opinion du métropolite Philarète de Moscou selon laquelle : aime tes ennemis, bats les ennemis de la patrie et abhorre les ennemis du Christ. Il semblerait qu'avec une phrase aussi succincte, tout se mette en place, j'ai toujours le droit de choisir qui est l'ennemi du Christ parmi ceux que je déteste et que je peux facilement nommer : « Vous êtes simplement un ennemi du Christ, et c'est pourquoi Je vous abhorre ; tu es un ennemi de ma patrie, c’est pourquoi je t’ai battu. »


    Mais ici, il suffit simplement de regarder l'Évangile et de voir : qui a crucifié le Christ et pour qui le Christ a prié, a demandé à son Père : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Luc 23 : 34) ? Étaient-ils les ennemis du Christ ? Oui, c’étaient les ennemis du Christ, et Il a prié pour eux. Étaient-ce les ennemis de la Patrie, les Romains ? Oui, c'étaient des ennemis de la patrie. Étaient-ce ses ennemis personnels ? Très probablement non. Parce que Christ personnellement ne peut pas avoir d’ennemis. Une personne ne peut pas être un ennemi du Christ. Il n’y a qu’une seule créature qui puisse véritablement être qualifiée d’ennemi : c’est Satan.

Et donc, oui, bien sûr, lorsque votre patrie était encerclée par des ennemis et que votre maison était incendiée, alors vous devez vous battre pour elle et vous devez combattre ces ennemis, vous devez les vaincre. Mais l’ennemi cesse immédiatement d’être un ennemi dès qu’il dépose les armes.

    Rappelons-nous comment les femmes russes, dont les proches ont été tués par ces mêmes Allemands, ont traité les Allemands capturés, comment elles ont partagé avec eux un maigre morceau de pain. Pourquoi à ce moment-là ont-ils cessé d'être pour eux des ennemis personnels, restant des ennemis de la Patrie ? L'amour et le pardon que les Allemands capturés virent alors, ils se souviennent encore et le décrivent dans leurs mémoires...

    Si l'un de vos voisins a soudainement insulté votre foi, vous avez probablement le droit de cette personne de traverser de l'autre côté de la rue. Mais cela ne signifie pas que vous êtes libéré du droit de prier pour lui, de souhaiter le salut de son âme et d'utiliser de toutes les manières possibles votre propre amour pour la conversion de cette personne.



Est-ce la volonté de Dieu concernant la souffrance ?


– L’Apôtre Paul dit : « Rendez grâce en toutes choses : car telle est la volonté de Dieu en Jésus-Christ à votre égard » (1 Thess. 5 :18). Cela signifie que tout ce qui nous arrive est selon sa volonté. Ou agissons-nous par nous-mêmes ?


    – Je pense qu’il est correct de citer la citation entière : « Réjouissez-vous toujours. Priez sans cesse. En toutes choses, rendez grâces : car telle est la volonté de Dieu à votre égard en Jésus-Christ » (1 Thess. 5 : 16-18).

    La volonté de Dieu pour nous est que nous vivions dans un état de prière, de joie et d'action de grâce. De sorte que notre condition, notre plénitude, réside dans ces trois actions importantes de la vie chrétienne.


    – Une personne ne veut clairement pas de maladie ou de problèmes pour elle-même. Mais tout cela arrive. Par la volonté de qui ?


    – Même si une personne ne veut pas que des problèmes et des maladies surviennent dans sa vie, elle ne peut pas toujours les éviter. Mais il n’y a pas de volonté de Dieu pour la souffrance. Il n'y a pas de volonté de Dieu sur la montagne. Il n’y a aucune volonté de Dieu pour la mort et la torture des enfants. Ce n’est pas la volonté de Dieu qu’il y ait des guerres ou des bombardements à Donetsk et Lougansk, pour les chrétiens dans ce terrible conflit, situés de part et d’autre de la ligne de front, communiant dans les églises orthodoxes, puis allant s’entre-tuer.


    Dieu n'aime pas nos souffrances. Par conséquent, quand les gens disent : « Dieu a envoyé la maladie », c'est un mensonge, un blasphème. Dieu n'envoie pas de maladies.


        Ils existent dans le monde parce que le monde réside dans le mal.


– Il est difficile pour une personne de comprendre tout cela, surtout quand elle se trouve en difficulté...


    – On ne comprend pas beaucoup de choses dans la vie, en s’appuyant sur Dieu. Mais si nous savons que « Dieu est amour » (1 Jean 4 :8), nous ne devrions pas avoir peur. Et nous ne le savons pas seulement grâce aux livres, mais nous comprenons à travers notre expérience de vie selon l’Évangile, alors nous pouvons ne pas comprendre Dieu, à un moment donné, nous pouvons même ne pas l’entendre, mais nous pouvons lui faire confiance et ne pas avoir peur.

    Parce que si Dieu est amour, même quelque chose qui nous arrive en ce moment semble complètement étrange et inexplicable, nous pouvons comprendre et faire confiance à Dieu, savoir qu'avec Lui il ne peut y avoir de catastrophe.

    Rappelons-nous comment les apôtres, voyant qu'ils se noyaient dans un bateau pendant une tempête et pensant que le Christ dormait, furent horrifiés que tout était déjà fini et qu'ils allaient maintenant se noyer et que personne ne les sauverait. Le Christ leur dit : « Pourquoi avez-vous si peur, vous de peu de foi ! » (Matthieu 8 :26) Et Il a arrêté la tempête.

    La même chose qui arrive aux apôtres nous arrive. Il nous semble que Dieu ne se soucie pas de nous. Mais en réalité, nous devons suivre jusqu’au bout le chemin de la confiance en Dieu, si nous savons qu’Il ​​est amour.





– Mais quand même, si l’on prend notre quotidien. J'aimerais comprendre où est son plan pour nous, quel est-il. Une personne s'obstine à postuler dans une université et est acceptée pour la cinquième fois. Ou peut-être aurais-je dû arrêter et choisir un autre métier ? Ou est-ce que les conjoints sans enfants suivent un traitement, font beaucoup d’efforts pour devenir parents, et peut-être que, selon le plan de Dieu, ils n’ont pas besoin de le faire ? Et parfois, après des années de traitement pour ne pas avoir d'enfant, les conjoints donnent naissance subitement à des triplés...


     Il me semble que Dieu peut avoir plusieurs projets pour une personne. Une personne peut choisir différents chemins dans la vie, et cela ne signifie pas qu'elle viole la volonté de Dieu ou qu'elle vit selon elle. Parce que la volonté de Dieu peut porter sur différentes choses pour une personne en particulier et à différentes périodes de sa vie. Et parfois, c’est la volonté de Dieu qu’une personne s’égare et, par son échec, apprenne certaines choses importantes par elle-même.


    La volonté de Dieu est éducative. Il ne s'agit pas d'un test pour l'examen d'État unifié, où vous devez cocher la case requise : si vous le remplissez, vous découvrez, si vous ne le remplissez pas, vous avez fait une erreur, et puis toute ta vie va mal. Pas vrai. La volonté de Dieu nous arrive constamment, comme une sorte de mouvement de notre part dans cette vie sur le chemin vers Dieu, le long duquel nous errons, tombons, nous trompons, allons dans la mauvaise direction et entrons dans le chemin clair.

    Et tout le chemin de notre vie est l’étonnante éducation que Dieu nous a donnée. Cela ne veut pas dire que si je suis entré quelque part ou si je n’y suis pas entré, c’est la volonté de Dieu pour moi pour toujours ou son absence. Il ne faut pas avoir peur de ça, c'est tout. Parce que la volonté de Dieu est une manifestation de l’amour de Dieu pour nous, pour nos vies, c’est le chemin du salut. Et pas le chemin pour entrer ou ne pas entrer dans l'institut...


    Vous devez faire confiance à Dieu et cesser d'avoir peur de la volonté de Dieu, car il semble à une personne que la volonté de Dieu est une chose tellement désagréable et insupportable, quand il faut tout oublier, tout abandonner, se briser complètement, se remodeler et, surtout, perdez votre liberté.


    Et une personne veut vraiment être libre. Et il lui semble donc que si Dieu le veut, alors ce n’est qu’une privation de liberté, un tel tourment, un exploit incroyable.

Mais en fait, la volonté de Dieu est la liberté, car le mot « volonté » est synonyme du mot « liberté ». Et quand une personne comprend vraiment cela, elle n’aura peur de rien.


Lire sur Pravmir https://www.pravmir.ru/da-budet-volya-tvoya-kak-uznat-chego-hochet-bog/


 

samedi 20 mai 2017

Sur le blog de CLAUDE : Comment connaître la VOLONTÉ DE DIEU ?

des réponses de prêtres russes
 à la permanente question pour un chrétien orthodoxe :
Comment connaître la volonté de Dieu ?


Au cours de nos vies, nous sommes souvent confrontés au choix de ce que l’on doit faire, du chemin à parcourir et non seulement de cheminer sur ce chemin, mais de savoir si ce chemin correspond à la volonté de Dieu pour nous. Et comment pouvons-nous connaître la volonté de Dieu? Comment savons-nous que nous faisons le bon choix? Plusieurs pasteurs de l'Église russe offrent leurs conseils:

  • Archiprêtre Igor Choumilov
  • Père Pierre Gouryanov
  • Père Dmitry Chichkin
  • Père Michel Gaponenko
  • Père Svyatoslav Chevchenko
  • Père George Merzlikin
  • Père Paul Konkov
LIRE ICI : 1 ; 2 ; 3

jeudi 24 décembre 2015

En cette nuit à venir de la douceur et de l'humilité, veillez - par St Ephrem

Grotte de la Nativité à Bethléem


Les anges aujourd’hui se sont réjouis,
Car le Veilleur est venu nous réveiller.
Qui dormirait en cette nuit
Où toutes les créatures sont éveillées ?

Comme Adam avait introduit par ses péchés
Le sommeil de la mort dans la création,
Le Veilleur est descendu nous réveiller
De la torpeur du péché.

Ne veillons pas comme les gens cupides
Qui ne pensent qu’à s’augmenter leur argent.
Ils veillent tard dans la nuit
Pour calculer capital et intérêt.

Éveillé et sage est le voleur
Qui enfouit et cache en terre sno sommeil.
Il n’a qu’un but à tout son état de veille :
Faire crier beaucoup les dormeurs !

Le glouton veille lui aussi :
Il a trop mangé, son ventre s’est alourdi ;
Veiller pour lui est un tourment,
Car il ne se nourrit pas modérément.

Le commerçant veille lui aussi :
La nuit, il se fatigue les doigts
À calculer combien lui a rapporté son talent,
Si son avoir s’est multiplié par deux, par trois.

 Le riche veille lui aussi,
Car Mammon chasse son sommeil.
Ses chiens dorment, mais lui gardent
Ses trésors des voleurs.

L’anxieux veille lui aussi :
Par les soucis son sommeil est englouti ;
Sa mort se tient debout à son chevet
Et il veille, pour les années à venir inquiet.

Satan enseigne, mes frères,
Une veille à la place de l’autre :
Afin qu’endormis pour le bien,
Nous soyons éveillés et vigilants pour le vice.

 Judas Iscariote, lui aussi,
Avait veillé toute la nuit,
Il vendit le sang du Juste
Qui a racheté toutes les créatures.

Le fils des ténèbres se vêtit de ténèbres,
Il se dépouilla de la lumière et la rejeta ;
Pour de l’argent il vendit, le brigand,
Celui qui a créé l’argent.

Les pharisiens, fils de ténèbres, eux aussi,
Veillèrent toute la nuit ;
Les ténébreux veillèrent pour cacher
L’incompréhensible Lumière.

[…]

En ce jour de salut
Parlons avec discernement ;
Ne disons rien de superflu
Afin de ne pas le perdre.

C’est la nuit de la réconciliation :
Qu’il n’y ait en nous ni trouble ni obscurité !
En cette nuit qui pacifie toute chose,
Qu’il n’y ait ni menace ni agitation !

C’est la nuit de la douceur :
Qu’il n’y ait en elle ni amertume ni dureté !
En cette nuit de l’Humilité,
Qu’il n’y ait ni hauteur ni superbe !

En ce jour du pardon
Ne vengeons pas les offenses !
En ce jour de joie
Ne distribuons pas les afflictions !

En ce jour de douceur
Ne soyons pas violents !
En ce jour de paix
Ne soyons pas en colère !

En ce jour où Dieu
Est venu chez les pécheurs,
Que le juste ne s’exalte pas en pensée
Au-dessus du pécheur !

En ce jour où le Maître universel
Est venu chez les serviteurs,
Que les maîtres aussi s’inclinent
Avec affection devant leurs serviteurs !

En ce jour où pour nous
Le Riche s’est fait pauvre,
Que le riche aussi laisse le pauvre
Prendre part à sa table !

En ce jour où nous est échu
Un don que nous n’avions pas demandé,
Distribuons des aumônes
À ceux qui nous supplient en criant.

C’est le jour où s’ouvre
À nos prières la porte d’en haut ;
Nous aussi, ouvrons les portes aux demandeurs
Qui ont péché et qui nous demandent grâce.

Le Seigneur des natures aujourd’hui
Contrairement à sa nature s’est transformé :
Il n’est pas malaisé pour nous aussi
De changer notre mauvaise volonté.

Le corps est fixé de par sa nature ;
Il ne peut ni grandir ni diminuer.
La volonté, elle, a le pouvoir
De grandir en toutes dimensions.

Aujourd’hui la divinité s’est empreinte
Dans l’humanité
Pour que l’humanité, elle aussi, fût enchâssée
Dans le sceau de la divinité.


(Source : Éphrem de Nisibe, Hymnes sur la Nativité, Sources Chrétiennes n° 459, Cerf, Paris 2001)

lundi 2 novembre 2015

TOLKIEN NOUS RÉVÈLE LE SECRET D’UN MARIAGE HEUREUX

Voici un excellent article  paru sur un blog catho tradi (pardonnez mes lectures hétérodoxes surtout que ça fait la deuxième fois… je le reconnais et fais volontiers mon mea culpa mais cela m'apparaît digne d'être relayé ailleurs que dans une sphère restreinte donc voilà… et en plus je suis sûr de ne pas être le seul à apprécier la littérature de Tolkien, cet écrivain catholique.

TOLKIEN NOUS RÉVÈLE  LE SECRET D’UN MARIAGE HEUREUX

Une lettre que le célèbre écrivain britannique envoya à son fils dévoile un aspect inédit de l’auteur du « Seigneur des anneaux ». 

J.R.R. Tolkien était un romantique. Quand il rencontra sa future femme Edith, à l’âge de 16 ans, ce fut le coup de foudre, et instantanément il entreprit de lui faire une cour informelle. Mais lorsque le prêtre qui était son tuteur découvrit sa romance, il lui interdit tout contact avec Edith avant d’avoir atteint ses 21 ans, afin de ne pas le distraire de ses études. Tolkien obéit à contrecœur. Pendant cinq longues années, il attendit celle qu’il savait être son âme sœur. Le soir de ses 21 ans, il écrivit une lettre à Edith, lui déclarant son amour et lui demandant sa main. Une semaine plus tard, ils étaient fiancés. 

Toute sa vie, Tolkien écrivit des poèmes d’amour à sa femme, et dans ses lettres à ses amis, il parlait d’elle en termes enthousiastes. Mais l’hommage le plus célèbre et le plus durable pour sa femme bien-aimée fut peut-être de tisser leur roman d’amour dans la mythologie de la Terre du Milieu, à travers l’histoire de  … et Luthien. Difficile de trouver un hommage plus émouvant. 

Il écrivit à son fils Christopher : « Je n’ai jamais appelé Edith ‘Luthien’ – mais elle était la source de l’histoire qui, avec le temps, devint la pièce maîtresse du Silmarillion. Elle fut d’abord conçue dans une petite clairière au milieu des bois à Roos, dans le Yorkshire (où je commandais alors un avant- poste de la Garnison de Humber en 1917, et elle avait pu me rejoindre pendant quelques temps). À cette époque, ses cheveux étaient noirs comme du jais, sa peau claire, ses yeux brillants comme tu ne les as jamais vus, et elle pouvait chanter et danser ». 

Même dans la mort, Tolkien ne voulut pas quitter son Edith. Il est enterré à côté d’elle sous une unique pierre tombale, sur laquelle sont gravés les noms de Beren et Luthien. 

L’amour réel implique le renoncement à soi-même 

.R.R. Tolkien a connu 55 ans de bonheur dans le mariage. À l’opposé, le taux de divorce à l’heure actuelle atteint des sommets choquants, et certains abandonnent même le mariage monogamique en assurant qu’il n’est tout simplement ni possible ni sain. Qu’est-ce que Tolkien a fait que ne font pas tant de mariages ? Comment s’y est-il pris ? La réponse est simple : il avait compris que l’amour réel implique le renoncement de soi-même. 



La notion moderne d’amour se réduit au seul sentiment, et se focalise en premier lieu sur le soi. Si quelqu’un vous attire, s’il fait battre votre cœur plus vite, alors vous pouvez dire que vous êtes amoureux, selon les critères de notre temps. Même s’il était profondément attaché à sa femme, Tolkien rejetait cette idée superficielle de l’amour. Il adoptait la vision catholique du véritable amour comme étant tourné vers l’autre – quelque chose qui exige de sacrifier ses instincts naturels et qui est un acte de volonté déterminé. 

Pour illustrer les vues profondes de Tolkien sur l’amour conjugal, voici un extrait d’une lettre à son fils, Michael Tolkien. Elle révèle un aspect de Tolkien qui n’est pas familier à beaucoup. Pour ceux qui n’ont qu’une notion ultra sentimentale de l’amour, ses mots peuvent choquer, voire être agressifs. Pourtant, il dit des vérités qui, une fois comprises et acceptées, peuvent apporter un bonheur véritable et durable au mariage. Voici une version abrégée de cette lettre. 

« Les hommes ne le sont pas [monogames]. Les hommes ne le sont tout simplement pas. La monogamie est pour nous les hommes un exemple d’éthique ‘révélée’, en accord avec la foi, et non avec la chair. Cependant, un monde déchu est par essence un monde où l’on ne peut atteindre le meilleur par une libre jouissance ou par ce qu’on appelle ‘l’accomplissement de soi’ (joli mot qui désigne en général l’autocomplaisance, tout à fait opposée à l’accomplissement des autres), mais par l’abnégation, la souffrance. La foi en le mariage chrétien entraîne ceci : une grande mortification. 

Le mariage est un combat 

Un homme chrétien ne peut y échapper. Le mariage peut aider à sanctifier et à diriger le désir sexuel vers son objet propre ; sa grâce peut l’aider dans la lutte, mais la lutte n’en demeure pas moins. Le mariage ne le satisfera pas...

Aucun homme, si sincèrement qu’il ait aimé sa fiancée ou sa jeune épouse au début, ne lui est resté fidèle, dans son esprit et son corps, dans leur mariage, sans l’exercice délibéré et conscient de la volonté, sans abnégation. Trop peu d’hommes le savent— même ceux qui ont été élevés ‘dans l’Église’. Quand la fascination disparaît, ou simplement s’étiole, ils pensent qu’ils ont commis une erreur, et qu’il leur faut encore trouver la véritable âme sœur. La véritable âme sœur s’avère trop souvent être la première personne sexuellement attirante qui passe. Quelqu’un qu’ils auraient en effet gagné à épouser si seulement... D’où le divorce, pour effacer le ‘si seulement’. » 

Et bien entendu ils ont tout à fait raison : ils ont commis une erreur. Seul un homme très sage, à la fin de sa vie, pourrait énoncer un jugement juste concernant la femme que, parmi toutes les possibilités, il aurait gagné à épouser ! Quasiment tous les mariages, même ceux qui sont heureux, sont des erreurs : dans le sens où presque certainement les deux partenaires auraient pu trouver des compagnons plus adéquats. Mais la véritable « âme sœur » est de fait celle avec laquelle vous êtes marié... 

Comme je le disais, beaucoup de personnes pourraient se sentir offensées par la franchise de Tolkien sur le mariage. « Si tu aimes vraiment quelqu’un, pourraient-ils arguer, cela ne devrait pas être difficile de l’aimer ! Cela ne devrait pas être une lutte. Le mariage, une mortification ? C’est insultant ! Vous ne devez pas vraiment aimer votre femme. » 

Car l’amour réel est un combat contre l’amour de soi. C’est une lutte contre notre nature déchue, très égoïste. C’est une mort qui donne la vie. Et n’importe quel homme qui est honnête avec lui-même admettrait que Tolkien a raison. Le combat pour la chasteté et la fidélité ne finit jamais, quel que soit l’amour que vous avez pour votre femme. L’essence de l’amour, c’est un acte de la volonté. Les sentiments vont et viennent dans le mariage. Ceux qui vivent un mariage heureux sont ceux qui ont choisi : choisi d’aimer leur femme plus qu’eux-mêmes, qui ont choisi de sacrifier leur désir éphémère pour un bonheur durable, qui ont choisi de donner plutôt que de prendre. 

Et vous savez quoi ? Quand vous choisissez d’être fidèle, le bonheur viendra inévitablement. Et cependant, beaucoup abandonnent au moment où les choses deviennent difficiles — au moment précis où, s’ils choisissaient tout simplement d’être fidèles et de se battre, ils trouveraient le bonheur qui les attend au bout du tunnel. Comme l’écrivait G.K. Chesterton, un autre catholique heureux en mariage : « J’ai connu beaucoup de mariages heureux, mais aucun compatible. Tout le but du mariage est de combattre et de survivre au moment où l’incompatibilité devient incontestable. Parce que, de toute façon, l’homme et la femme, en tant que tels, sont incompatibles ».


La vraie joie et le bonheur durable dans le mariage sont possibles. Combien de mariage, y compris celui de Tolkien, l’ont prouvé. Mais nous ne connaîtrons jamais cette joie si nous restons centrés sur nous-mêmes. Vous devez, paradoxalement, vous oublier vous-mêmes pour trouver le bonheur que vous cherchez. 

Messieurs, si vous voulez un mariage heureux et fidèle, vous devez mourir à vous-mêmes. Vous devez faire passer votre femme en premier. Vous devez l’aimer dans le sacrifice et le déni de soi— comme le Christ a aimé son épouse l’Église. Voilà le secret, simple, à côté duquel tant de monde passe.  SOURCE

jeudi 3 avril 2014

Comprendre d'où vient le mal et l'exercice de la volonté par St Jean Chrysostome SUR LE SCANDALE (4)


D’où vient donc le mal, demanderez-vous ? 
— Interrogez-vous vous-même : il me suffit à moi de prouver qu’i1 ne vient ni de la nature, ni de Dieu.
— Alors, il vient du hasard ?
— C’est également inadmissible.
— Alors il n’a pas d'origine?
— Prenez garde, ô homme, éloignez-vous d’une telle folie, je veux dire d’un sentiment qui vous porterait à faire au mal et à Dieu le même honneur et l'honneur le plus élevé. Si le mal n'avait pas de principe, il serait invincible et immuable; l'anéantir, le déraciner du monde serait impossible; parce que ce qui est éternel, tout le le monde le comprend, ne saurait périr.

3. Si telle était la puissance du mal, comment expliquer le grand nombre d'hommes de bien qui existent encore?
Comment ces êtres d’origine récente se trouvent-ils plus forts que le mal qui n'a point d'origine?
— Mais, dira-t-on, Dieu détruira un jour le mal.
— Comment pourrait-il le détruire si le mal possède la même dignité, la même puissance, la même ancienneté, pour ainsi parler, que Dieu? O perversité du diable! quels désastres elle a commis. Quels blasphèmes elle a inspirés à l’homme contre Dieu! Comme elle a su colorer d’une apparence de piété une doctrine impie! Tout en voulant établir que Dieu n’était pas fauteur du mal, on a mis en avant une opinion détestable, à savoir, que le mal est éternel.
— Alors, comment l'expliquez-vous? me demandera-t-on.
— Par l'existence du vouloir et du non vouloir.
— Et comment expliquerez-vous ce vouloir et ce non-vouloir?
— Par nous-mêmes. C‘est comme si vous me demandiez :
D’où vient que tantôt l'on voit, tantôt l’on ne voit pas ?
Je vous répondrais : De ce que l’on ne ferme pas ou de ce que I’on ferme les yeux.
Vous insisteriez : D'où vient que l'on ferme les yeux ou qu’on ne les ferme pas?
Cela dépend de nous et de notre volonté, vous dirais-je encore; c'est comme si vous exigiez ensuite une autre raison. Le mal n’est autre chose que la désobéissance à Dieu.
— Où l’homme a-t-il appris cela?
— Était-il donc bien difficile de l’apprendre?
— Je ne prétends pas que cela fût difficile; mais comment l’homme a-t-il été amené à désobéir au Seigneur?
Par sa lâcheté. Lorsqu’il dépendait de lui de pencher du côté du bien ou du côté du mal, il a préféré ce dernier parti. Si, malgré ces explications, le doute et l'obscurité règnent encore dans votre esprit, je vous ferai une question nullement difficile et compliquée, une question claire et simple.

Avez-vous été mauvais précédemment ; avez-vous été bon?
Vous est-il arrivé de triompher un jour de quelque passion, puis d’être vaincu par elle?
Avez-vous tour à tour résisté et cédé à l’intempérance?
Avez-vous tour à tour résisté et cédé à la colère?
Après avoir dédaigné un pauvre, lui êtes-vous ensuite venu en aide?
Avez-vous été tantôt chaste, tantôt impudique?
D’où viennent ces alternatives? je vous le demande.
Si vous gardez le silence, je vous le dirai. C’est que d'abord vous avez été ferme et énergique; puis vous avez été faible et négligent. Je ne parlerai certes pas le langage de la philosophie à ces misérables perdus de vices et plongés dans le mai, à ces insensés que la passion possède et qui ne souffrent même pas qu'on leur parle de changement de vie : je m'adresserai de préférence à ceux qui tantôt se livrent au mal, tantôt pratiquent la vertu.
Vous vous êtes emparés un jour de biens qui ne vous appartenaient pas; un autre jour, émus de pitié, vous avez l'ait part aux indigents de vos propres biens. Comment s’est opéré ce changement? N’est-il pas évidemment l'effet de votre libre arbitre et de votre volonté? Incontestablement, et nul ne prétendra le contraire. Livrez-vous avec ardeur à la pratique de la vertu, je vous en conjure ; les questions de la nature de celles-ci vous deviendront inutiles. Nous n’avons qu'à le vouloir, et le mal pour nous ne sera plus qu’un nom. Ne cherchez plus d’où vient le mal, et ne demeurez pas dans le doute. (à suivre)

dimanche 30 mars 2014

SUR LE SCANDALE (3) : péché et libre-arbitre par St Jean Chrysostome


Mais, à peine avons-nous répondu à cette difficulté, qu’on en soulève une nouvelle : Pourquoi, nous demande-t-on, Dieu a-t-il fait l'homme ainsi ? Il ne l’a pas fait ainsi ; n’en croyez rien: autrement Il ne l’aurait pas châtié. (…)

Dès lors que nous reconnaissons dans la nature le principe des choses que nous n'imputons pas à faute, nous reconnaissons aussi, lorsque nous signalons quelque chose de fautif, que la faute naît de la volonté.

 Ne produisez donc pas de ces raisonnements sophistiqués, n'alléguez pas des paralogismes des arguments plus fragiles que des toiles d'araignée répondez plutôt à ce que je vais vous dire :
N’est-il pas vrai que Dieu a créé tous les hommes ? C’est une vérité manifeste de tout point. 
Pourquoi donc tous les hommes ne possèdent-ils pas le même degré de vertu ou de vice? 
Comment se fait-il que les uns soient honnêtes, probes, équitables, et que les autres soient méchants et pervers? 
Si la volonté n’exerce sur ce point aucune nuance, et si tout dépend de la nature, pourquoi ceux-ci pratiquent-ils le vice et ceux-là la vertu? 
Supposez que la nature nous ait faits mauvais, personne ne pourrait être bon; qu’elle nous ait faits tous bons, personne ne pourrait être mauvais. Tous les hommes n’ayant qu’une seule et même nature, ils devaient tous être ou ceci ou cela, ou tous bons, ou tous mauvais. 
Répondrait-on que la nature a fait que les uns soient bons, que les autres soient mauvais, encore que ce soit insoutenable au point de vue de la raison, les choses une foi réglées ainsi ne devraient plus changer; car l'inviolabilité est le caractère des lois naturelles. 
Réfléchissez-y, en effet : nous sommes tous en condition mortelle et passible; quelques efforts qu’il fasse, jamais un homme ne s’élèvera jusqu’à l'impassibilité. 
Or, nous voyons pourtant bien des hommes, de méchants devenir bons, de bons devenir méchants, par le zèle des uns et par la négligence des autres; preuve incontestable que ce n’est pas l'oeuvre  de la nature ; car, je le répète, les dons de la nature sont invariables, et pour les acquérir tout effort est inutile. 
De même que nous n'avons besoin d’aucun effort pour en arriver à voir et à entendre, nous ne devrions avoir besoin d’aucun effort pour acquérir la vertu, si elle était un don de la nature. 
Pourquoi, dans ce cas, la nature aurait-elle fait des méchants, quand il lui était facile de faire tous les hommes vertueux? Mais non, elle n’a pas fait les méchants. — D’où vient donc le mal, demanderez-vous ? (à suivre)

mardi 3 février 2009

ST MAXIME LE CONFESSEUR : LES DEUX NATURES DU CHRIST


Le fer uni au feu ne cesse pas d'être fer tout en étant feu

OPUSCULE XVI

« 20. Et comment le Verbe incarné sera-t-il un homme parfait, s'il est privé de volonté naturelle? Car pour la nature même de la chair douée d'une âme raisonnable et intelligible, le fait d'être déifiée par l'union avec Dieu ne la fait pas sortir de sa réalité essentielle. De même que le fait de se mélanger complètement et de s'unir totalement avec le feu ne fait pas sortir le fer de sa réalité propre; au contraire, il éprouve ce qu'éprouve le feu, puisqu'il est devenu feu par l'union, mais d'un autre côté, il est pesant par nature et il coupe, parce qu'il n'a pas subi une mutilation de sa propre nature, et il n'est aucunement sorti de son opération naturelle, bien qu'il soit devenu avec le feu une seule et même hypostase; il continue de faire les actions qui sont dans sa nature propre - je veux dire qu'il coupe - tout en faisant aussi ce qui relève de l'union - à savoir qu'il brûle. Car le fait de brûler lui appartient, de même que le fait de couper appartient au feu, à cause de l'interpénétration et de l'échange suprêmes entre eux. Rien ne nous empêche non plus de nommer et de dénombrer sa nature, je veux dire celle du fer, même si on la voit avec le feu, ni son opération naturelle, même si on la voit en même temps que le fait de brûler, et il n’est aucunement séparé de cette opération, mais il apparaît et se donne à connaître avec elle et en elle dans une seule et même forme »


In Maxime le Confesseur, L'agonie du Christ par Marie-Hélène Congourdeau.
Editions J.-P. Migne
17 rue d'Alembert 75014 Paris

St Maxime le confesseur, mon très saint Patron,
merci pour ce beau texte,
prie Dieu pour moi !