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mardi 1 septembre 2020
samedi 14 juillet 2018
lundi 2 avril 2018
"Deux conceptions du sacrifice", une analyse sans faille par S. Despot
LE BRUIT DU TEMPS par Slobodan Despot
Le 23 mars dernier, dans un supermarché des faubourgs de Carcassonne, deux conceptions du sacrifice se sont confrontées. Et l’une a égorgé l’autre. Mais laquelle a vaincu?
Les djihadistes poussent en France comme champignons après la pluie. Certains partent faire leur guerre sainte en Syrie, d’autres accomplissent leur destin là où ils se trouvent. Certains sont lourdement armés et organisés en bandes, d’autres solitaires et seulement équipés de couteaux. Certains sont recrutés par des cadres terroristes, d’autres «autoradicalisés» sur les réseaux sociaux. Tous ont une arme imparable: ils ont renoncé à leur propre vie. Ils ont déposé d’entrée de jeu leur tête sur le billot, pour leur cause, pour leur dieu, par nihilisme ou lavage de cerveau, peu importe. Ce sacrifice est le gage suffisant de leur salut, et ils se réjouissent de «sauver» autant que possible d’infidèles en les entraînant avec eux dans l’au-delà.
Les djihadistes poussent en France comme champignons après la pluie. Certains partent faire leur guerre sainte en Syrie, d’autres accomplissent leur destin là où ils se trouvent. Certains sont lourdement armés et organisés en bandes, d’autres solitaires et seulement équipés de couteaux. Certains sont recrutés par des cadres terroristes, d’autres «autoradicalisés» sur les réseaux sociaux. Tous ont une arme imparable: ils ont renoncé à leur propre vie. Ils ont déposé d’entrée de jeu leur tête sur le billot, pour leur cause, pour leur dieu, par nihilisme ou lavage de cerveau, peu importe. Ce sacrifice est le gage suffisant de leur salut, et ils se réjouissent de «sauver» autant que possible d’infidèles en les entraînant avec eux dans l’au-delà.
L’hybridation du Mal
Radouane Lakdim était, selon le criminologue Xavier Raufer, un «hybride racaille-salafiste», comme les banlieues en sont remplies. Lorsque les journalistes ont accouru dans la cité d’Ozanam, ils ont été rembarrés, menacés, dépouillés par des «milices narco-islamistes», et ils en ont témoigné pour une fois sans périphrases (notamment sur l’irénique France-Info), parce qu’ils ont senti la lame s’approcher de leur propre cou. Les banlieues chantent le sacrifice du héros, qui n’est évidemment pas le gendarme.
Ces «zones de non-droit» sont devenues pour la France des zones de ténèbre et d’épouvante où même les flics et les pompiers rechignent à s’aventurer. Ce qui y règne ne saurait être qualifié de bon ni d’acceptable sous aucun régime reconnaissant la distinction du bien et du mal. Ce qui y règne est la violence pure, le grégarisme, le chantage et la rapine. Ces trous noirs engloutissent tout ce qu’on y investit — comme les bébêtes «politiques de la Ville» — sans restituer le moindre rayon de lumière. Les «souchiens» les contournent et préfèrent regarder ailleurs.
Le cinéaste Jacques Audiard est l’un des rares qui s’y aventurent et qui soient parvenus à y établir ce qu’il considère comme des relations de confiance. Dans son film Dheepan, western de l’ère de la globalisation, il met en scène, justement, ces racailles qui basculent islamistes en un clin d’œil. Pourtant, lui aussi tient ses boules Quiès à portée de main. Voici ce qu’il déclarait en janvier 2016, dans l’entretien qu’il m’a accordé lors du festival de cinéma alternatif de Küstendorf:
Cachez-moi ce Mal que je ne saurais voir, clame le Tartuffe moderne qui a envahi les rédactions, les ministères, les académies et les écoles. Et quand le Mal se fait trop ostensible, trop hurlant, il le noie dans les alibis. Il l’émiette dans la «fracture sociale», il le psychologise et le psychiatrise. Le Mal n’en recule pas pour autant, pas plus que les «circonstances» censées le fabriquer ne se modifient.
Plutôt que de le combattre le Mal, on s’attache à le «comprendre» dans l’espoir vain que cette hypothétique compréhension permettra de le déraciner. Or «s’interroger sur le fondement psychique de l’acte terroriste revêt aussi peu d’intérêt, ou à peu près autant, que de s’interroger sur ce qui fait qu’un beau matin, je veux changer de coupe de cheveux, ou refaire la déco de mon bureau» (Ingrid Riocreux). Mais l’étude a un gros avantage: elle dispense de l’action.
Un des principaux leviers d’inaction tient dans la plaidoirie académique sur le thème du cépalislam. En effet, la racaille fanatisée, c’est pas l’islam, mais d’un autre côté, le soufisme non plus n’est pas l’islam, et que dire du courant chiite? La radicalisation brutale des jeunes dans la jungle inhumaine des villes a certainement beaucoup à voir avec la société industrielle en soi. La religion technologique est porteuse de violence et d’ensauvagement, Rousseau déjà l’avait dit, et un Heidegger, un Günter Anders, un Ellul ou un Unabomber ont largement illustré ce constat. Mais cette potentialité se réalise, en l’occurrence, par l’adhésion à une idéologie précise.
Or l’islam est dès les origines, et comme son nom l’indique, un logiciel de soumission décentré et autorépliquant qui n’aura ni l’envie ni le droit de s’arrêter avant d’avoir plié la planète à sa loi… ou d’avoir été mis hors-jeu par le développement de la conscience. Comme il l’a déjà été, du reste, dans ces pays du Moyen-Orient qui furent réislamisés de force depuis les années 1990 avec l’aide des fanatiques saoudiens et du colonialisme anglo-saxon. On ne peut pas plus en vouloir à l’islam de se répandre qu’à l’eau de s’étaler. Pour ne pas être submergé, il convient de l’endiguer, par l’éducation et par la coercition. C’est ce que font toutes les sociétés historiquement habituées à cohabiter avec lui: l’Inde, la Russie, la Chine… mais aussi l’Afghanistan, l’Irak ou la Syrie avant l’intervention de leurs «amis» occidentaux.
De la tolérance à la connivence
Toutes… sauf l’Europe et la France en particulier, où les pouvoirs se sont mis sur le mode complaisant. C’est pourquoi le mal islamiste prolifère sans obstacle, entouré d’alliés passifs ou actifs qui lui savonnent la pente. Et qui font les yeux ronds lorsque leurs protégés, pourtant tous «suivis par les services», finissent par faire ce qu’ils ont promis de faire. Les pouvoirs français aiment désigner des ennemis abstraits, sans aucun impact sur leurs intérêts et sans aucune agressivité concrète à l’égard de leur pays (dans les années 1990, ils mettaient même en garde contre le «terrorisme serbe»!). L’ennemi de proximité, en revanche, ils le cajolent. Perversion ou stupidité? A moins que nous nous trompions par naïveté et qu’ils soient déjà de son côté?
Moins d’une semaine avant l’attentat de Trèbes, M. Macron® recevait ainsi Hashim Thaçi, le «président» de la «république du Kosovo» non reconnue par les Nations Unies. Rien n’a pu entacher la cordialité de leurs relations: ni le statut conflictuel de cet Etat-croupion, ni son échec socio-économique patent, ni sa pépinière de djihadistes, ni sa fonction de plaque tournante pour les pires trafics affectant le continent, ni même le rapport au Conseil de l’Europe du parlementaire suisse Dick Marty sur le commerce d’organes humains, mettant en cause les plus hautes hiérarchies locales.
Dans les jours qui ont suivi, le même chef d’État qui recevait ce «parrain de la pègre» s’est associé sans ciller aux sanctions contre la Russie à cause d’un empoisonnement absurde qui lui avait été imputé sans l’ombre d’une preuve. Cependant qu’au Kosovo, la police locale terrorisait et molestait une réunion de pèlerins orthodoxes avant de rouer de coups et d’enlever un secrétaire d’État serbe. Contre cette barbarie, la France officielle n’a pas émis la moindre protestation. Par sa complaisance, elle l’a sans doute même encouragée.
Cet épisode qui n’eut aucune couverture médiatique n’est qu’une illustration récente de la complicité de la France officielle avec le terrorisme le plus brutal de notre temps. Les affaires libyenne et syrienne sont autrement plus éloquentes, sans parler de la volonté officielle d’«accueillir» les djihadistes français coincés en Syrie. Peut-on croire que le soutien de l’islamisme à l’étranger soit sans rapport avec l’islamisation du territoire national? Peut-on croire que la participation active de la France officielle à l’éradication des chrétiens du Kosovo et d’Orient ne soit qu’un effet regrettable mais collatéral de la défense des intérêts nationaux dans le monde?
Oui, on peut le croire. Il suffit que M. Macron® esquisse un geste de bénédiction devant le cercueil de Johnny Hallyday pour que les stryges laïcardes (celles-là mêmes qui n’ont rien à redire aux prières de rue islamiques) se mettent à ululer. Et cet incident microscopique servira à entretenir dans les masses le mythe d’une France encore, malgré tout, chrétienne — au moins dans ses obsèques et ses baptêmes. «Le Rite est l’écorce de la foi et le commencement du désordre», nous rappelle le Livre du Tao. Hormis ces quelques rites, et hormis l’édifice des droits de l’homme qui n’aurait pu exister sans le christianisme, la «fille aînée de l’Église» est aujourd’hui l’un de ses ennemis les plus acharnés.
L’arme du martyre
Pensait-il à cela, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame lorsqu’il décida d’échanger sa vie contre celle d’une otage de Radouane Lakdim? Songeait-il qu’il servait un État hostile à ses convictions les plus sacrées? Sans doute que non. Probablement ne pensait-il même pas à son catéchisme, même s’il y était attaché. Son acte, a-t-on dit, est l’aboutissement d’une vie d’éducation au don de soi. Il est mort en tant que gendarme et en tant que chrétien, deux «professions» qui ont en commun l’esprit de sacrifice.
L’aurait-il fait s’il avait dû y penser? La foi vécue n’est pas un règlement, mais un mode de vie. Comme Antigone, Arnaud Beltrame vivait selon les lois non écrites qui sont au-dessus des lois. Aucune loi écrite ne vous commande de donner votre vie pour autrui.
Voilà donc le lien paradoxal qui unit le djihadiste au gendarme. Tous deux ont volontairement déposé leur vie. Tous deux sont les produits d’une éducation suffisamment forte pour leur faire accepter le sacrifice suprême.
Et voici la différence. L’éducation qui a conduit Radouane à donner sa vie pour en voler d’autres est un pacte satanique assorti d’une promesse absurde de paradis posthume peuplé de vierges offertes. L’éducation qui a conduit Arnaud à donner sa vie pour en sauver une autre est la seule susceptible de construire une société où l’homme ne soit pas un loup pour l’homme, mais son égal et son frère.
L’éducation de Radouane, le système préfère ne pas en parler. Il la noie dans les méandres sociopolitiques du cépalislam. Il en combat les effets — comme il peut —, sans jamais remonter aux causes.
L’éducation d’Arnaud, le système n’aime pas en parler non plus. Elle dément toutes les «valeurs» sur lesquelles le système est assis, en particulier l’incitation à l’égoïsme radical et la volonté d’éteindre toute noblesse dans l’individu pour la remplacer par des vertus collectives. Il ne veut pas voir, pourtant, que c’est l’éducation d’Arnaud, préservée comme un mot de passe dans la semi-clandestinité, qui maintient encore la cloison entre un peuple et une cage à rats.
On a pu dire que ce n’était pas la mission d’un homme d’armes que de jouer à l’agneau. Mais qu’a fait le Christ? Si d’aventure le gendarme avait réussi à maîtriser le djihadiste, sa bravoure serait distinguée mais rapidement oubliée. Sa mort, en revanche, transforme son geste en martyre, c’est-à-dire en témoignage universel. Son échec est une victoire, comme celui du Christ à Pâques.
Le martyre du lieutenant-colonel Beltrame a rallongé de quelques jours la Semaine sainte de l’an de grâce 2018. Il est annonciateur d’une double résurrection: celle de son âme et celle d’un peuple dont il est désormais l’un des saints protecteurs. Son geste dissipe la peur et ouvre les yeux. Et il entraîne — de la gauche à la droite et des chrétiens aux athées —, une adhésion qui n’a rien à voir avec les croyances. Les «lois au-dessus des lois» d’Antigone sont valables pour toute l’humanité, en tous lieux.
Pourtant, l’on a vu des apparatchiks (dont le Castaner qui veut l’«accueil» des djihadistes) pouffer de rire à ses obsèques. Les individus capables de se marrer en un tel moment ne sont pas des gens, mais des spectres cartilagineux. Leur règne s’éparpillera un jour aux quatre vents comme les oripeaux d’un épouvantail. Et ils iront rejoindre dans les trous noirs leurs amis djihadistes.
lundi 12 décembre 2016
"TU NE TUERAS POINT", un film de MEL GIBSON
Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond, un jeune américain, s’est retrouvé confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il voulait servir son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une arme et refusait d’autant plus de tuer.
Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sureté, du champ de bataille, un à un les soldats blessés.
Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sureté, du champ de bataille, un à un les soldats blessés.
Le film a été inspiré par la vie et les actions réelles de Desmond Doss, soldat de l'armée américaine; objecteur de conscience pendant la Guerre du Pacifique.
Traduction du Texte de la Citation pour la médaille d’honneur
attribuée à Desmond Doss
(source)
« Il était infirmier lorsque le 1er bataillon attaqua un escarpement de 120 mètres de hauteur. Comme nos troupes atteignaient le sommet, un lourd barrage d’artillerie, de mortiers et de mitrailleuses les frappa, infligeant approximativement 75 pertes et conduisit les autres à se replier. Le soldat de première classe Doss refusa de trouver un abri et resta dans l’espace balayé par le feu avec de nombreux blessés, les transportant 1 par 1 jusqu’au bord de l’escarpement et là, les descendit dans une civière, en rappel, le long d’une falaise vers les mains amies. Le 2 mai, il s’exposa à un feu nourri de mortiers et fusils pour secourir un homme blessé à 180 mètres des lignes par le même escarpement ; et deux jours plus tard, il traita 4 hommes abattus en attaquant une grotte fortement défendue, atteignant l’entrée d’une grotte à travers une pluie de grenades à moins de 8 yards (7,32 m) des forces ennemies où il pansa les blessures de ses camarades avant de les évacuer séparément, sous le feu, en 4 voyages. Le 5 mai, il brava sans hésitation le pilonnage d’artillerie et le feu d’armes légères pour assister un officier d’artillerie. Il appliqua des bandages, déplaça son patient à un endroit offrant une protection contre les tirs d’armes légères et, tandis que les éclats d’obus d’artillerie et de mortiers tombaient à proximité, lui administra soigneusement du plasma. Plus tard dans la journée, lorsqu’un soldat américain fut sévèrement touché par des tirs venant d’une grotte, le soldat de première classe Doss rampa jusque lui, à 8 mètres des positions ennemies, lui apporta des soins puis l’emmena en sûreté, à 90 mètres, en étant continuellement sous le feu ennemi. Le 21 mai, lors d’une attaque nocturne sur des hauteurs près de Shuri, il resta en territoire exposé alors que le reste de sa compagnie se mettait à couvert, risquant témérairement d’être pris pour un Japonais infiltré et porta assistance aux blessés jusqu'à ce qu'il soit lui-même sérieusement blessé à la jambe par une explosion de grenade. Plutôt que d’appeler un autre infirmier à couvert, il traita ses propres blessures et attendit cinq heures que des brancardiers le rejoignent et le transportent à couvert. Le trio fut pris dans une attaque de chars ennemis et le soldat de première classe Doss, voyant un homme plus sérieusement blessé à proximité, quitta le brancard et commanda aux brancardiers de porter leur attention sur l’autre homme. En attendant le retour des brancardiers, il fut de nouveau frappé, cette fois-ci d’une fracture ouverte à un bras. Avec une magnifique force morale, il attacha une crosse de fusil sur son bras fracassé pour en faire une attelle et alors rampa 300 yards (274,32 m) sur un rude terrain jusqu’à l’ambulance. Grâce à son exceptionnelle bravoure et une détermination sans faille face à des conditions désespérément dangereuses, le soldat de première classe Doss sauva la vie de nombreux soldats. Son nom est devenu un symbole dans toute la 77e division d’infanterie de courage exceptionnel de loin supérieur et au-delà du devoir. »
lundi 2 novembre 2015
TOLKIEN NOUS RÉVÈLE LE SECRET D’UN MARIAGE HEUREUX
Voici un excellent article paru sur un blog catho tradi (pardonnez mes lectures hétérodoxes surtout que ça fait la deuxième fois… je le reconnais et fais volontiers mon mea culpa mais cela m'apparaît digne d'être relayé ailleurs que dans une sphère restreinte donc voilà… et en plus je suis sûr de ne pas être le seul à apprécier la littérature de Tolkien, cet écrivain catholique.
TOLKIEN NOUS RÉVÈLE LE SECRET D’UN MARIAGE HEUREUX
Une lettre que le célèbre écrivain britannique envoya à son fils dévoile un aspect inédit de l’auteur du « Seigneur des anneaux ».
J.R.R. Tolkien était un romantique. Quand il rencontra sa future femme Edith, à l’âge de 16 ans, ce fut le coup de foudre, et instantanément il entreprit de lui faire une cour informelle. Mais lorsque le prêtre qui était son tuteur découvrit sa romance, il lui interdit tout contact avec Edith avant d’avoir atteint ses 21 ans, afin de ne pas le distraire de ses études. Tolkien obéit à contrecœur. Pendant cinq longues années, il attendit celle qu’il savait être son âme sœur. Le soir de ses 21 ans, il écrivit une lettre à Edith, lui déclarant son amour et lui demandant sa main. Une semaine plus tard, ils étaient fiancés.
Toute sa vie, Tolkien écrivit des poèmes d’amour à sa femme, et dans ses lettres à ses amis, il parlait d’elle en termes enthousiastes. Mais l’hommage le plus célèbre et le plus durable pour sa femme bien-aimée fut peut-être de tisser leur roman d’amour dans la mythologie de la Terre du Milieu, à travers l’histoire de … et Luthien. Difficile de trouver un hommage plus émouvant.
Il écrivit à son fils Christopher : « Je n’ai jamais appelé Edith ‘Luthien’ – mais elle était la source de l’histoire qui, avec le temps, devint la pièce maîtresse du Silmarillion. Elle fut d’abord conçue dans une petite clairière au milieu des bois à Roos, dans le Yorkshire (où je commandais alors un avant- poste de la Garnison de Humber en 1917, et elle avait pu me rejoindre pendant quelques temps). À cette époque, ses cheveux étaient noirs comme du jais, sa peau claire, ses yeux brillants comme tu ne les as jamais vus, et elle pouvait chanter et danser ».
Même dans la mort, Tolkien ne voulut pas quitter son Edith. Il est enterré à côté d’elle sous une unique pierre tombale, sur laquelle sont gravés les noms de Beren et Luthien.
L’amour réel implique le renoncement à soi-même
.R.R. Tolkien a connu 55 ans de bonheur dans le mariage. À l’opposé, le taux de divorce à l’heure actuelle atteint des sommets choquants, et certains abandonnent même le mariage monogamique en assurant qu’il n’est tout simplement ni possible ni sain. Qu’est-ce que Tolkien a fait que ne font pas tant de mariages ? Comment s’y est-il pris ? La réponse est simple : il avait compris que l’amour réel implique le renoncement de soi-même.
La notion moderne d’amour se réduit au seul sentiment, et se focalise en premier lieu sur le soi. Si quelqu’un vous attire, s’il fait battre votre cœur plus vite, alors vous pouvez dire que vous êtes amoureux, selon les critères de notre temps. Même s’il était profondément attaché à sa femme, Tolkien rejetait cette idée superficielle de l’amour. Il adoptait la vision catholique du véritable amour comme étant tourné vers l’autre – quelque chose qui exige de sacrifier ses instincts naturels et qui est un acte de volonté déterminé.
Pour illustrer les vues profondes de Tolkien sur l’amour conjugal, voici un extrait d’une lettre à son fils, Michael Tolkien. Elle révèle un aspect de Tolkien qui n’est pas familier à beaucoup. Pour ceux qui n’ont qu’une notion ultra sentimentale de l’amour, ses mots peuvent choquer, voire être agressifs. Pourtant, il dit des vérités qui, une fois comprises et acceptées, peuvent apporter un bonheur véritable et durable au mariage. Voici une version abrégée de cette lettre.
« Les hommes ne le sont pas [monogames]. Les hommes ne le sont tout simplement pas. La monogamie est pour nous les hommes un exemple d’éthique ‘révélée’, en accord avec la foi, et non avec la chair. Cependant, un monde déchu est par essence un monde où l’on ne peut atteindre le meilleur par une libre jouissance ou par ce qu’on appelle ‘l’accomplissement de soi’ (joli mot qui désigne en général l’autocomplaisance, tout à fait opposée à l’accomplissement des autres), mais par l’abnégation, la souffrance. La foi en le mariage chrétien entraîne ceci : une grande mortification.
Le mariage est un combat
Un homme chrétien ne peut y échapper. Le mariage peut aider à sanctifier et à diriger le désir sexuel vers son objet propre ; sa grâce peut l’aider dans la lutte, mais la lutte n’en demeure pas moins. Le mariage ne le satisfera pas...
Aucun homme, si sincèrement qu’il ait aimé sa fiancée ou sa jeune épouse au début, ne lui est resté fidèle, dans son esprit et son corps, dans leur mariage, sans l’exercice délibéré et conscient de la volonté, sans abnégation. Trop peu d’hommes le savent— même ceux qui ont été élevés ‘dans l’Église’. Quand la fascination disparaît, ou simplement s’étiole, ils pensent qu’ils ont commis une erreur, et qu’il leur faut encore trouver la véritable âme sœur. La véritable âme sœur s’avère trop souvent être la première personne sexuellement attirante qui passe. Quelqu’un qu’ils auraient en effet gagné à épouser si seulement... D’où le divorce, pour effacer le ‘si seulement’. »
Et bien entendu ils ont tout à fait raison : ils ont commis une erreur. Seul un homme très sage, à la fin de sa vie, pourrait énoncer un jugement juste concernant la femme que, parmi toutes les possibilités, il aurait gagné à épouser ! Quasiment tous les mariages, même ceux qui sont heureux, sont des erreurs : dans le sens où presque certainement les deux partenaires auraient pu trouver des compagnons plus adéquats. Mais la véritable « âme sœur » est de fait celle avec laquelle vous êtes marié...
Comme je le disais, beaucoup de personnes pourraient se sentir offensées par la franchise de Tolkien sur le mariage. « Si tu aimes vraiment quelqu’un, pourraient-ils arguer, cela ne devrait pas être difficile de l’aimer ! Cela ne devrait pas être une lutte. Le mariage, une mortification ? C’est insultant ! Vous ne devez pas vraiment aimer votre femme. »
Car l’amour réel est un combat contre l’amour de soi. C’est une lutte contre notre nature déchue, très égoïste. C’est une mort qui donne la vie. Et n’importe quel homme qui est honnête avec lui-même admettrait que Tolkien a raison. Le combat pour la chasteté et la fidélité ne finit jamais, quel que soit l’amour que vous avez pour votre femme. L’essence de l’amour, c’est un acte de la volonté. Les sentiments vont et viennent dans le mariage. Ceux qui vivent un mariage heureux sont ceux qui ont choisi : choisi d’aimer leur femme plus qu’eux-mêmes, qui ont choisi de sacrifier leur désir éphémère pour un bonheur durable, qui ont choisi de donner plutôt que de prendre.
Et vous savez quoi ? Quand vous choisissez d’être fidèle, le bonheur viendra inévitablement. Et cependant, beaucoup abandonnent au moment où les choses deviennent difficiles — au moment précis où, s’ils choisissaient tout simplement d’être fidèles et de se battre, ils trouveraient le bonheur qui les attend au bout du tunnel. Comme l’écrivait G.K. Chesterton, un autre catholique heureux en mariage : « J’ai connu beaucoup de mariages heureux, mais aucun compatible. Tout le but du mariage est de combattre et de survivre au moment où l’incompatibilité devient incontestable. Parce que, de toute façon, l’homme et la femme, en tant que tels, sont incompatibles ».
La vraie joie et le bonheur durable dans le mariage sont possibles. Combien de mariage, y compris celui de Tolkien, l’ont prouvé. Mais nous ne connaîtrons jamais cette joie si nous restons centrés sur nous-mêmes. Vous devez, paradoxalement, vous oublier vous-mêmes pour trouver le bonheur que vous cherchez.
Messieurs, si vous voulez un mariage heureux et fidèle, vous devez mourir à vous-mêmes. Vous devez faire passer votre femme en premier. Vous devez l’aimer dans le sacrifice et le déni de soi— comme le Christ a aimé son épouse l’Église. Voilà le secret, simple, à côté duquel tant de monde passe. SOURCE
samedi 14 septembre 2013
La signification du sacrifice du Christ sur la Croix
Τον Σταυρόν σου προσκυνούμεν Δέσποτα
Devant ta croix, nous nous prosternons, ô Maître
και την Αγίαν σου Ανάστασιν υμνούμεν και δοξάζο
et ta sainte résurrection, nous la glorifions.
"Puis vint le Christ, l'agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. Le Christ n'a pas pris la responsabilité juridique ou morale des péchés des hommes devant la face du Père. I1 a assumé les conséquences de nos péchés. Le Christ a comblé de Sa présence l'auréole de mort dont les hommes s'entouraient, s'isolant de Dieu. Sans cesser d'être Dieu, il est devenu homme. Les hommes s'étaient écartés de Dieu, s'éloignant involontairement vers le néant, et c'est vers cette frontière du néant que le Christ s'avance librement, sans prendre le péché, mais en assumant les conséquences du péché, de même qu'un pompier qui se jette dans le feu n'a pas part à la faute de l'incendiaire, mais prend sur lui la douleur de ceux qui demeurent dans le bâtiment enflammé.Le Christ n'a pas trouvé tous les hommes sur la terre. Beaucoup étaient déjà descendus dans le schéol, dans la mort. Alors le Pasteur suit Ses brebis perdues, jusque dans le schéol, afin que même là-bas, même après la mort, l'homme puisse trouver Dieu. Le Christ verse Son sang non pas pour apaiser la colère du Père et Lui donner le droit juridique «d'amnistier» les hommes. En versant Son sang, l'amour à la recherche de l'homme peut descendre dans le royaume de la mort. Le Christ ne fait pas irruption dans l'enfer comme un Deus ex machina*, Il entre dans la capitale de Son ennemi le plus naturellement du monde, en mourant Lui-même. Le Christ ne connaît pas une mort atroce sur la croix pour offrir un sacrifice à Dieu ou au diable: «Il a étendu les mains sur la croix pour embrasser tout l'univers» (Saint Cyrille de Jérusalem. Catéchèses, 13, 28).Le sacrifice du Christ, c'est le don de Son amour à nous, les hommes. Il s'offre à nous, Il nous offre Sa vie, la plénitude de Son éternité. Nous ne pouvions pas présenter à Dieu l'offrande qui Lui était due. Dieu vient à notre rencontre et s'offre à nous. L'offrande due à Dieu est celle qui permet à la plénitude de notre conscience d'être avec Dieu. Nous sommes inconstants, c'est pourquoi nous laissons retomber nos élans de sentiment religieux, de repentir ou de reconnaissance pour revenir au service de la chair. Mais le Christ «est le même hier et aujourd'hui et à jamais» (Heb 13, 8). C'est pourquoi Il n'est pas «dans la nécessité, comme les grands-prêtres, d'offrir des victimes d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car cela Il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant Lui-même» (Heb 7, 27).
Protodiacre André Kouraevin "Après le chant des Chérubins"
(Editions SOFIA 2012)
*terme de la tragédie antique, dans laquelle le happy end était assurée par l'intervention d'une divinité. Dans le théâtre antique, l'acteur tenant ce rôle était descendu par le haut sur la scène au moyen d'un mécanisme.
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