Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 29 avril 2020

C'EST L'HEURE DU SALUT par P. Justin Miron du monastère roumain Oașa

P. Justin Miron

Tout sert aux enfants de Dieu


[…] Voir et assumer, c'est ainsi que les problèmes sont résolus! Si nous résolvons nos problèmes spirituels, les problèmes médicaux et les problèmes financiers et politiques sont résolus et tout est résolu !

Ils nous sont tous utiles ! Nous ne devons pas nous voir négligés, abandonnés, traqués. Nous sommes les maîtres du monde, nous sommes des chrétiens ! Manifestons-nous comme tels ! Si nous sommes fils de Dieu, vivons en tant que fils de Dieu et assumons cela ! Avons-nous peur des ombres? Avons-nous peur des rêves et des fantômes? Nous sommes fils de Dieu ! Assumons la condition de fils et profitons en, c'est le moment du salut, c'est le moment de la sanctification, c'est le moment de la guérison, c'est le moment de la déification, c'est notre heure ! Maintenant, montrons ce que nous sommes! Et montrer ce que nous sommes, intérieurement d'abord… les problèmes du monde sont résolus ! Pour cela, Dieu nous a quittés, pour sanctifier le monde ! Cela signifie le commander, cela signifie le sauver! Comment ? En sauvant chacun de nous! Et quel meilleur moment pour ça ?

extrait du sermon du 
père Archimandrite Iustin Miron
 le dimanche de la Sainte Croix dimanche du carême 2020. 
Version (approximative) en français par Maxime le minime

dimanche 11 mars 2018

CONVERTIR LES GENS ? le savoir-faire de P. Rafaïl par l'Archimandrite Tikhon

[…] la seule conversation ne peut transformer des gens qui se sont irrémédiablement égarés dans notre monde froid ou en eux-mêmes, ce qui est plus terrible encore. Pour cela il faut leur faire découvrir une autre vie, un autre univers où triomphent sans partage, non plus l’absurdité, les souffrances et une cruelle injustice, mais la foi, l’espoir et l’amour tout puissants. Et il ne suffit pas de le leur faire découvrir, en le montrant de loin et en les y attirant, mais il faut conduire l’individu dans cet univers-là, le prendre par la main et le placer devant Dieu.

Alors seulement, il reconnaîtra soudain Celui qu’il connaît et aime depuis longtemps, son unique Créateur, Sauveur et Père. Alors seulement sa vie peut véritablement changer.

Toute la question est de savoir comment pénétrer dans ce monde prodigieux. Aucun procédé humain ordinaire ne le permet. Aucun pouvoir terrestre. Aucun piston. Aucune somme d'argent. Le contre-espionnage ou les services secrets sont impuissants à vous aider à l'entrevoir. Avoir fait des études à l'Académie de théologie ou avoir été élevé à la dignité sacerdotale et épiscopale ne garantit même pas  d'y déambuler majestueusement.

Et pourtant, on pouvait y accéder paisiblement aux côtés du père Rafaïl dans sa Zaporojets noire. ll se révélait aussi tout à coup à ceux qui se trouvaient à la maison paroissiale et prenaient le thé avec lui. Pourquoi cela arrivait-il ? Tout simplement parce que le père Rafaïl était capable de vous guider génialement à travers ce monde-là. Dieu était Celui pour Lequel il vivait et avec Qui il existait lui-même à chaque instant. Et vers Qui il menait chacune des personnes qui lui étaient envoyées dans sa modeste isba paroissiale. Voilà ce qui attirait irrésistiblement les gens chez le père Rafaïl. Et en assez grand nombre, surtout les dernières années. Le père Ioann lui envoyait aussi des jeunes et quelques guides spirituels moscovites. Il accueillait tout le monde et personne ne se sentait de trop. Il retournait la vision habituelle que beaucoup s’étaient faite du monde. Il savait, à sa façon presque insouciante (il ne fallait pas qu’il soit pris trop au sérieux), donner des réponses si précises, si inattendues aux questions de ses interlocuteurs qu’on en avait parfois le souffle coupé, tant se révélait soudain la vérité de la vie! Cela pouvait se manifester dans les plus petits détails.

extrait de 

Père Rafaïl et autres saints de tous les jours



lundi 7 mars 2016

AVERTISSEMENT PROPHÉTIQUE DE St IGNACE BRIANTCHANINOV


À cause du manque de guides spirituels , de vivants vases de l’Esprit, à cause des innombrables périls dont nous somme entourés, notre situation mérite d’amères larmes, d'inconsolables lamentations. Nous sommes en détresse, nous nous sommes fourvoyés et il n'y a pas de voix qui puisse nous ramener de notre égarement  : le livre reste muet, l’Esprit déchu, désirant nous maintenir dans l’erreur, nous fait même oublier qu'un tel livre existe. Sauve-moi Seigneur, criait David qui, dans l'Esprit de prophétie, prévoyait  nos maux et parlait au nom de celui qui désire être sauvé, il n’est plus de saint! Il n’y a plus de maître ou de guide pneumatophore capable de nous montrer sans erreur la voie du salut, auquel celui qui veut être sauvé, puisse se confier en toute sécurité. Plus de fidèles, chez les fils des hommes, chacun ment à son voisin (Ps. 11, 1-3) sous l'impulsion d'une sagesse profane uniquement capable de développer et de sceller  les erreurs et la présomption. Nous sommes devenus extrêmement vulnérables, tandis que les occasions de chute se sont multipliées : autour de nous et ont acquis une puissance énorme ; elles se présentent dans une grande diversité et avec un attrait trompeur au regard malade de notre esprit et de notre cœur qu’elles attirent à elles et détournent de Dieu. Nous nous sommes à tel point soumis à l'influence  des tentations que nous avons même abandonné la direction spirituelle fondée sur la parole de Dieu et qui est pourtant notre seul moyen de salut. Cette direction spirituelle exige que l’on mène une vie très attentive, libre de distractions, mais notre volonté dépravée exige juste le contraire. Nous nous sommes tournés vers la réussite matérielle, vers  la réussite dans ce monde. Il nous faut des honneurs, il nous faut l’abondance et le luxe. Il nous faut des distractions et notre part de plaisirs mondains. Pour réaliser tout cela, nous sommes exclusivement préoccupés par le développement de la nature déchue. Nous avons perdu jusqu’à la notion de nature renouvelée ; les commandements de l’Évangile sont négligés et oubliés; l'ascèse intérieure nous est totalement inconnue, mais nous sommes complètement absorbés par l’ascèse extérieure dans le but de paraître pieux et saints aux yeux du monde et d’en recevoir la récompense. Nous avons abandonné la voie étroite et pénible du salut, et nous cheminons sur la voie large et aisée. Sauve-moi, Seigneur,  car il n’y a plus de saints. Nous voici  plus petits que toutes les nations, nous voici humiliés par toute la terre à cause  de nos péchés. Il n’est plus en ce temps, chef, prophète ni prince (Dan. 3, 37-38) pour nous guider dans la guerre invisible aux yeux de la chair, car ce n’est pas à la chair et au sang que nous sommes affrontés, mais aux Autorités, aux Pouvoirs, aux Dominateurs  de ce monde de ténèbres, aux esprits du  mal qui sont dans les lieux célestes (Éph. 6-12)

 Malheur au monde qui cause tant de chutes ! Certes il est nécessaire qu'il y en ait (Matth.18,7) a dit le Seigneur. Dieu permet à la fois la venue des tentations et la détresse morale qu'elles entraînent. Aux approches de la fin du monde, elles doivent devenir si fortes et si nombreuses que par suite de l'iniquité croissante, l'amour se refroidira dans la multitude (Matth. 34,12) Mais le fils de l'homme quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? (Lc18,8). La maison d'Israël (l'Église) sera dévastée par l'épée, par la violence mortelle des tentations et deviendra déserte (Ez. 38,8) 

 La vie selon Dieu devient très difficile. Elle le devient parce que celui qui vit au milieu des occasions de chute et qui en a constamment sous les yeux ne peut pas ne pas en subir l'influence. De même que la glace perd sa dureté au contact de la chaleur et se transforme en la plus douce des eaux, de même un cœur débordant de bonne volonté, s’il est exposé à l'influence des tentations, surtout quand elle est constante, s'affaiblit et par changer. Mener une vie selon Dieu deviendra très difficile à cause de l'ampleur de l'apostasie généralisée. Les apostats dont le nombre aura augmenté, par le fait qu’ils continueront de s’appeler chrétiens et d'apparaître extérieurement comme tels, pourront d’autant plus facilement persécuter les vrais chrétiens ; ces apostats entoureront les vrais chrétiens de multiples pièges en dressant d’innombrables embûches sur la voie de leur salut et feront obstacle à leur désir de servir Dieu, comme le remarque saint Tikhon de Voronège et de Zadonsk. Ils agiront contre les serviteurs de Dieu par la violence de leur pouvoir, par la calomnie, par des machinations pleines de malice, par toutes sortes d'artifices et par de cruelles persécutions. Le Sauveur du monde trouva à grand-peine refuge dans l’obscur et lointain village de Nazareth pour se cacher d'Hérode et des scribes, des Pharisiens, des prêtres et des grands-prêtres juifs qui le haïssaient ; de même …

mercredi 24 septembre 2014

"Elle ne sera pas éternelle, sa colère, elles ne seront pas pour toujours, ses menaces " ??? [1]


Matthieu12:31-32 
C'est pourquoi je vous dis : Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera point pardonné.
Quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné; mais quiconque parlera contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir.


Matthieu 25:45-46
Et il leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites. Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle.

2 Thessaloniciens 1:7-9 
[…] lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance,
au milieu d'une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus.
Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force,

Apocalypse 20:10
Et le diable, qui les séduisait, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles.

lundi 11 août 2014

LA FOI, L'ESPÉRANCE et L'HUMILITÉ - un dialogue entre P. Teofil (Paraian) et P. Arsenie (Papacioc)

P. Teofil Părăian

Voici une conversation entre deux starets roumains à propos de la Miséricorde de Dieu et du Salut 

Ce dialogue est paru dans The Orthodox Word 272 (2010) 148-51. Je suis loin d'être un expert, mais il me semble qu'elle rend magnifiquement compte de la complexité de la sotériologie orthodoxe. Il y a toujours cette tension entre la foi et l'humilité, qui est telle qu'il est presque impossible de l'exprimer sans une apparente contradiction. 

En 1996, deux pères spirituels contemporains, Fr. Teofil (Paraian) et P. Arsenie (Papacioc), se sont réunis au monastère Techirghiol en Roumanie. P. Arsenie a été un fils spirituel de l’Ancien Cleopa (Ilie). Il a été emprisonné à plusieurs reprises par les autorités, et parfois a vécu dans le désert pour éviter une nouvelle arrestation. Bien qu'ascète lui-même, il est connu pour ses conseils sur la modération conjuguée à la vigilance continuelle. Aujourd'hui, à l'âge de 95 ans, il continue d'être le père spirituel du monastère de femmes Techirghiol. P. Teofil a été hiéromoine du monastère de Transylvanie de Simbata de Sus. Né aveugle, il a néanmoins terminé ses études de théologie, a appris trois langues, et a étudié les textes patristiques enregistrés sur cassettes. Il est devenu l'une des grandes lumières de l'Église roumaine du XXe siècle. Devenu archimandrite il repose dans le Seigneur depuis le 29 Octobre 2009. Voici une partie de cette conversation:

 
P. Arsenie Papacioc
P. Teofil : Es-tu certain que tout ira bien pour toi dans l'éternité? 

P. A: Je ne pourrais pas dire cela, très vénérable Père! S'il te plaît, crois-moi quand je dis, «Je suis le seul qui ne sera pas sauvé!»

P. T: Le crois-tu donc?

P. A: Oui, mais j'ai une grande espérance!

P. T: Si tu as une grande espérance, pourquoi t’exprimes-tu comme ça ?

P. A: L'esprit en enfer et l'espérance en Dieu! Sans la grâce de Dieu, nos actes ne nous sauvent en aucune façon.

P. T: Bien. . . mais il est impossible à Dieu de ne pas vouloir nous sauver!

P. A: Oui, mais je ne peux pas Lui imposer de conditions!

P. T: Bien, sans imposer de conditions, Dieu étant amour. . .

P. R: Très vénérable Père, en toute honnêteté, j'ai dit, d’une certaine façon, à un confesseur : je serai sauvé parce que j'ai souffert. . .

P. T: Je te le dis honnêtement que j'ai la certitude que j’irai vers le bien, mais pas pour mes actes!

P. A: J'espère seulement!

P. T: Eh bien, je peux dire que j'ai la certitude que si je l'espère. . .

P. R: Ce n'est pas une position orthodoxe!

P. T: Peut-être que je ne suis pas orthodoxe?

P. A: La vérité est que nos actes ne nous sauvent en aucune façon sans la miséricorde de Dieu!

P. T: Sais-tu ce que je vais dire à Dieu quand je me tiendrai devant Lui? Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur! Je ne vais pas lui dire autre chose !

P. R: Je me suis fait une croix [pour ma sépulture] au monastère Zamfira, où je me confesse au Père Gavril (Stoica), et c'est ce que j'ai écrit sur ​​la croix: «Jésus, Jésus, Jésus, pardonne-moi!»

P. T: Je ne peux pas imaginer que Dieu dise : «Je ne veux pas de toi » après que j'ai vécu avec Lui toute ma vie.

P. A: Il nous aime tellement, et cela me donne l'espérance!

P. T: Père, si nous comptons sur la miséricorde de Dieu, nous n'avons pas à hésiter!

P. A: Je ne veux pas compter sur la miséricorde de Dieu, sans tenir compte de notre vie et nos actes. Le processus de salut implique non seulement la grâce de Dieu, mais aussi nos actes. Si seulement Il pouvait nous trouver sur le chemin. La lutte est d'être sur le chemin et d'être honnête avec le combat!

P. T: Je ne m’inquiète pas, parce que j'ai confiance en la bonté de Dieu!

P. A: Je m'inquiète, mais je suis aussi plein d’espérance !

P. T: C'est extraordinaire que tu dises cela, puisque Dieu est notre Père!

P. A: Oui, mais je ne peux pas dire que j'ai la certitude du salut!

P. T: Mais pourquoi ne peux-tu pas le dire?

P. A: Si Dieu me le permet, je vais dire cela sur mon lit de mort: «Dieu, je te rends grâces de ce que je meurs en étant moine » Mais j'ai l'idée que mes actions me conduisent vers l'enfer. Si Dieu veut me sauver, Il peut le faire! Mais je ne peux pas dire à coup sûr qu'Il me pardonnera.

P. T: Mais je suis sûr qu'Il nous pardonne!

P. A: J'ai aussi mon espérance dans le Seigneur! Il a même dit à Saint Silouane, «Garde ton esprit en enfer et ne désespère pas!» Le monde ne sait cependant pas combien Dieu nous aime, comment Dieu,"passionnément amoureux", est avec nous!

P. T: Tu vois comme tu le dis admirablement.

P. A: Mais je ne peux pas dire que j'en ai la certitude. Seuls les protestants disent qu'ils ont la certitude du salut. Car nos actes ne nous sauvent pas sans la grâce de Dieu; et la grâce de Dieu ne vient que s'il y a humilité authentique. Puis-je dire que je suis humble?
(version française par Maxime le minime de la source)

samedi 14 septembre 2013

La signification du sacrifice du Christ sur la Croix


Τον Σταυρόν σου προσκυνούμεν Δέσποτα
 Devant ta croix, nous nous prosternons, ô Maître
 και την Αγίαν σου Ανάστασιν υμνούμεν και δοξάζο
 et ta sainte résurrection, nous la glorifions.


"Puis vint le Christ, l'agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. Le Christ n'a pas pris la responsabilité juridique ou morale des péchés des hommes devant la face du Père. I1 a assumé les conséquences de nos péchés. Le Christ a comblé de Sa présence l'auréole de mort dont les hommes s'entouraient, s'isolant de Dieu. Sans cesser d'être Dieu, il est devenu homme. Les hommes s'étaient écartés de Dieu, s'éloignant involontairement vers le néant, et c'est vers cette frontière du néant que le Christ s'avance librement, sans prendre le péché, mais en assumant les conséquences du péché, de même qu'un pompier qui se jette dans le feu n'a pas part à la faute de l'incendiaire, mais prend sur lui la douleur de ceux qui demeurent dans le bâtiment enflammé. 

Le Christ n'a pas trouvé tous les hommes sur la terre. Beaucoup étaient déjà descendus dans le schéol, dans la mort. Alors le Pasteur suit Ses brebis perdues, jusque dans le schéol, afin que même là-bas, même après la mort, l'homme puisse trouver Dieu. Le Christ verse Son sang non pas pour apaiser la colère du Père et Lui donner le droit juridique «d'amnistier» les hommes. En versant Son sang, l'amour à la recherche de l'homme peut descendre dans le royaume de la mort. Le Christ ne fait pas irruption dans l'enfer comme un Deus ex machina*, Il entre dans la capitale de Son ennemi le plus naturellement du monde, en mourant Lui-même. Le Christ ne connaît pas une mort atroce sur la croix pour offrir un sacrifice à Dieu ou au diable: «Il a étendu les mains sur la croix pour embrasser tout l'univers» (Saint Cyrille de Jérusalem. Catéchèses, 13, 28). 

Le sacrifice du Christ, c'est le don de Son amour à nous, les hommes. Il s'offre à nous, Il nous offre Sa vie, la plénitude de Son éternité. Nous ne pouvions pas présenter à Dieu l'offrande qui Lui était due. Dieu vient à notre rencontre et s'offre à nous. L'offrande due à Dieu est celle qui permet à la plénitude de notre conscience d'être avec Dieu. Nous sommes inconstants, c'est pourquoi nous laissons retomber nos élans de sentiment religieux, de repentir ou de reconnaissance pour revenir au service de la chair. Mais le Christ «est le même hier et aujourd'hui et à jamais» (Heb 13, 8). C'est pourquoi Il n'est pas «dans la nécessité, comme les grands-prêtres, d'offrir des victimes d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car cela Il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant Lui-même» (Heb 7, 27).
Protodiacre André Kouraev
in "Après le chant des Chérubins"
(Editions SOFIA 2012)

*terme de la tragédie antique, dans laquelle le happy end était assurée par l'intervention d'une divinité. Dans le théâtre antique, l'acteur tenant ce rôle était descendu par le haut sur la scène au moyen d'un mécanisme.

samedi 2 avril 2011

L'Apocalypse : rien n'est inévitable, cela dépend de nous. Entretien avec P. Andrew Phillips [2]

fresque de l'Apocalypse du monastère st Antoine Le grand
de Yaroslav Dobrynine
"BM - Puisque nous avons mentionné les Écritures, partagez avec nous trois passages de l'Écriture que vous aimez particulièrement. Par exemple, j’ai encore en mémoire ce qui advenu à Notre Seigneur, après qu'il a été tenté lors de son séjour de quarante jours au désert, et que le diable est parti : l'endroit était rempli d'anges (Mt 4, 11). Ou quand les apôtres étaient sur le chemin d'Emmaüs, et qu’ils ne l'ont pas reconnu (Lc, 24, 13-32). Certes, ce que le saint apôtre et évangéliste Jean a écrit est vraiment surprenant, et ce sont probablement les plus beaux versets de l'ensemble des Écritures. Mais n'en citez que quelques-uns, ceux que vous aimez le plus.

P. A - C’est évidemment une tâche impossible! Tout ce que je peux faire avec une telle question est de me référer aux trois premières parties de l'Écriture qui me viennent à l'esprit.
Tout d'abord, j'aime particulièrement l'Évangile de Saint Jean. Je veux l'apprendre par cœur. Donc, ma première citation est le verset d'ouverture que nous avons lu la nuit de Pâques, la Nuit de la Résurrection: «Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu». Ceci est très important pour moi.
Deuxièmement, il y a le verset de Saint Matthieu 6, 33: «Cherchez d'abord le royaume de Dieu, et Sa justice, et toutes ces choses vous seront accordées par surcroît».
Enfin, il y a les mots de l'Apôtre Paul dans la première épître aux Corinthiens 1, 25: «La folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes». Mais en fait, c’est le chapitre entier qui est très cher à mon cœur, particulièrement les versets 22 et 23: «Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse: nous, nous prêchons le Christ crucifié ..."

BM - En effet, c’est une question difficile, Père, je vous remercie de votre réponse, je suis content qu'il y ait quelqu'un d'autre qui aime les paroles de Saint Jean, plus que d'autres ... Je crois que quelque soit la question, j’obtiendrai une réponse profonde . Je n'allais pas vous le demander, mais puisque vous en avez parlé, dites quelque chose au sujet de la (force de) la parole. Dieu créa le monde simplement par la pensée, Adam nomma le nom des animaux et la nature et ils lui ont obéi et ont répondu à son appel. Le Christ a guéri seulement par la parole, et ainsi de suite ... Combien la parole est puissance…

P.A – Le Christ, la deuxième Personne de la Sainte Trinité, est la Parole et la Sagesse de Dieu, «par qui toutes choses ont été faites», comme nous le confessons dans le Credo.
Or, l'homme est fait à l'image et à la ressemblance de Dieu. Bien que nous ayons un corps d'animal, une chose nous distingue des animaux, nous avons une âme immortelle, puisque Dieu a soufflé sur nous. Ce souffle ou esprit de Dieu nous a donné une âme immortelle et donc la faculté de parler. Aucun animal ne peut parler, les animaux les plus avancées peuvent seulement imiter l'homme, comme par exemple les chimpanzés, qui peuvent "singer" les êtres humains, ou les perroquets qui peuvent répéter le discours humain, ou les chiens qui ressemblent physiquement à leurs propriétaires et même leur donnent l’affection. Mais ce n'est qu’imitation, ce n'est pas de l'intelligence, qui est une faculté de l'âme.
La parole est donc le signe que nous sommes semblables à Dieu et la parole de l'homme est très puissante. Vous avez déjà entendu le dicton, «la plume est plus puissante que l'épée» - de sorte que même le discours écrit est puissant, semblable à Dieu. D’un autre côté, avec la parole, l'homme peut détruire. « Notre pire ennemi est notre langue », disent les Pères. Et pourtant, nous avons St Jean Chrysostome - bouche d'or - et St Nicolas Velimirovich, le Chrysostome serbe. Il est vrai que les paroles des hommes mauvais peuvent blesser et causer du mal, mais avec le temps on les oublie, cependant les paroles des personnes bonnes, hommes et femmes, font le tour du monde, sont traduits et sont répétées depuis des millénaires. C'est parce que la parole humaine est un reflet de la Parole de Dieu. Bien sûr, le plus grand exemple de ceci ce sont les paroles du Fils de Dieu devenu homme, qui ont été traduites dans plus de 2.000 langues depuis plus de 2.000 ans.

BM - Les Saintes Ecritures fournissent des conseils pour tout : la famille, la société, la foi, et ainsi de suite. Mais pour être cynique, je dirais que de nombreuses chutes spirituelles se sont produites précisément dans cet espace chrétien. Où se dirige notre société, Père ? Le rythme est de plus en plus difficile à tenir. La musique est infectée par des vers sataniques et immoraux, la télévision met sans cesse en avant tous les maux, à l'école on apprend le sexe et la drogue ... Que peut faire un vrai chrétien dans ces circonstances pour se tenir à l’abri de toute ces ordures ?

«Dis-moi à qui tu parles et je te dirai qui tu es»

P.A - Le monde retourne au paganisme des trois premiers siècles, combattu par les Pères apostoliques. Que pouvons-nous faire? Priez ! Prier, c'est parler avec Dieu, c'est un acte surnaturel. Chaque seconde que nous prions est une seconde de plus que nous consacrons à l'éternité et non pas à ce monde, à ce qui est au-delà de la nature et n’appartient pas à la nature déchue. On dit : «Dis-moi ce que tu lis et je te dirai qui tu es». Je dis: «Dis-moi à qui tu parles et je te dirai qui tu es». Parlons-nous au Christ, à la Mère de Dieu, aux saints et aux anges - ou parlons-nous à la télévision ?

BM - En Roumanie, on dit : «Dis-moi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es». C’est un peu différent, mais c’est valable dans les deux sens. Alors devenir amis avec Dieu et ses saints, c'est un bon conseil ...

P.A - Et ne désespérez pas. À certains moments dans l'histoire l'Apocalypse a été très proche, à d'autres périodes elle a reculé. À l'heure actuelle nous sommes dans un temps d'accélération. Cela ne devrait pas durer. Nous ne pouvons revenir en arrière. Certes, nous sommes tous dans un train qui se dirige rapidement jusqu'au terminus, vers la fin du monde. Mais, vous savez, les trains peuvent tomber en panne, ils peuvent s’arrêter et ils peuvent même revenir en arrière, faire marche arrière. Rien n'est inévitable avec ce train. Cela dépend de nous.

Dieu seul peut faire advenir le bien à partir du mal.

Ayez confiance en la Providence de Dieu. Lui seul peut faire advenir le bien à partir du mal. Donc n’accordez pas de crédit aux prophéties noires et au cynisme de ceux qui ont perdu leur foi. Parce qu'ils ont perdu leur foi, ils ont aussi perdu leur espoir. et parce qu'ils ont perdu leur espoir, ils ont perdu leur amour.

BM - A propos de notre société, faut-il s’en satisfaire et justifier notre manque de résistance avec l'idée qu'il n'y a rien que nous puissions changer, faut-il cesser d'être l'esprit du monde ?

P.A - Chaque prière, chaque jeûne, chaque fois que nous allons à l'église, chaque confession, chaque communion est un acte de résistance au monde et à toutes ses pyramides de valeurs inversées. Nous combattrons jusqu’à la fin. Tout est dans les mains de Dieu. Je suis opposé à ceux qui accusent d'autres races ou groupes de conspiration. Il n'y en a qu'un qui conspire contre nous et c'est le diable."(à suivre)
(version française et sous-titres par Maxime le minime
 de la deuxième partie d'une interview parue sur le blog http://sceptik.wordpress.com)

jeudi 31 mars 2011

"L'Église, seul véritable Mouvement de Résistance dans le monde" Entretien avec P. Andrew Phillips [1]

L'interview qui suit a été faite en automne 2010 et publiée dans le numéro de mars du magazine ROST (2011). À partir de l'année de 2011, Père  Andrew a accepté d'être correspondant du magazine ROST et selon le temps dont il dispose, il enverra des articles, de temps à autre, pour qu'ils soient publiés.

Intro : 
Cher Père, nous allons poursuivre l'entretien que nous avons eu au printemps dernier. Mais cette fois, nous allons limiter les sujets et parler de choses concrètes. Plus que toute autre religion, le christianisme parle d'une nouvelle vie éternelle et la résurrection à venir.
BM – Où en sont les Chrétiens d'aujourd'hui sur le fait qu'ils appartiennent à un «autre monde» (comme vous l'avez dit dans la première interview)? Pourquoi ne pas «résister jusqu'au sang, en luttant contre le péché» (Hébreux 12, 4)?

La "crise"

P.A - Nous sommes dans le monde, mais «pas du monde» (Jn 15, 19). Il y a là une contradiction, une tension, mais la tension peut toujours être créative. La crise actuelle, et le mot «crise» signifie «jugement» en grec, vient du fait que les gens ne reconnaissent plus que nous ne sommes pas du monde, la plupart n’est même pas vaguement au courant, ils voient seulement un destin terrestre pour l’humanité. Pour eux, notre destin est de devenir du compost, car un destin terrestre se termine toujours par la mort. Ils trouvent que cette illusion diabolique d'imaginer que nous sommes du monde leur rend la vie plus facile, car cela signifie qu'ils n'ont pas de responsabilités devant la face de l'éternité, devant Dieu. C'est se bercer.

L'unique et véritable Front de Salut National est l'Église orthodoxe

Résister, lutter contre le péché est difficile, car le Royaume des Cieux est pris par la force, seulement avec beaucoup d'effort (voir Matt. 11, 12). Et qu’est-ce que l'Église, après tout ? C’est le seul véritable Mouvement de Résistance dans le monde, le seul vrai "Front de libération". Je me souviens de la révolution en Roumanie en 1989, lorsque vous avez eu un "Front de Salut National" avec Petre Roman. Nous savions que cela n'aboutirait pas, et que vous passeriez d'une tyrannie, la communiste, à l'autre, celle de Mammon, car ce n'était pas le vrai Front de Salut National. Votre unique et véritable Front de Salut National est l'Église orthodoxe roumaine. Mais la résistance est difficile, car nous sommes paresseux. Il est bien plus facile de se laisser porter par le courant, de suivre le monde que de lui résister avec toutes ses tentations et ses vanités. Mais attention, cette solution est une auto-destruction spirituelle. En Occident, cela est évident.

BM - Avant de passer à la prochaine question, il nous faut mettre au clair quelque chose. Tout d'abord, quel est le lien entre la crise financière et le jugement de Dieu ? Qu’en est-il si la « crise » implique un « jugement » comme vous dites? Et deuxièmement, je suis sûr que vous n'avez pas rencontré personnellement M. Petre Roman, ni quelqu'un d'autre du FSN. Aujourd'hui, il s'avère que vous aviez raison, mais comment se peut-il que vous en ayez eu connaissance alors ?

P.A - Tous les ennuis de l'homme découlent de son péché. S'il n'y avait pas de péché, nous serions encore dans l'Eden. Nous pouvons utiliser des locutions à rallonge comme «difficultés financières», mais en fait, cela veut dire «cupidité» - un mot beaucoup plus simple. Le fait est que tout ce que nous faisons a des conséquences. Nous pouvons vivre dans l'illusion pendant des années, nous pouvons nous endetter pendant des années, mais tôt ou tard, la réalité va intervenir. Toutes les actions humaines ont des conséquences. Si les actions proviennent d'intentions pécheresses, les conséquences en seront toujours pécheresses. En vérité, très souvent, les conséquences sont bien pires que les actions. Par exemple, une jeune fille irresponsable tombe enceinte par un homme irresponsable, et les conséquences vont durer toute une vie, pour des générations, « jusqu'à la troisième génération» comme dit le Livre de l'Exode. Et les conséquences du péché sont appelées «jugement». «Nous avons une crise financière», disent les politiciens. Ce que cela signifie réellement, même si la plupart des politiciens sont trop malhonnêtes pour l'admettre, est ce qui suit : «Nous sommes jugés par les conséquences de nos péchés».
Certes, je n'ai jamais rencontré M. Petre Roman, mais c’est très simple. Celui qui promet qu'il peut vous sauver est soit un menteur, ou bien il s’auto-illusionne. Seul le Christ, le Sauveur peut sauver. Toute conscience chrétienne orthodoxe le sait.

Le péché

BM - Quelle doit être l'attitude du croyant envers le péché, et après tout, comment pouvons-nous définir le péché, car beaucoup ne considèrent vraiment comme péchés que l’assassinat, le viol et le vol ?

P.A - Le péché est tout ce qui nous sépare, nous fait prendre des distances et nous éloigne de Dieu et de notre destin inévitable, parce qu’il nous faudra comparaître devant Lui au jour du Jugement Dernier. Pourquoi nier l'inévitable et refuser de s'y préparer? Se préparer au Jugement c’est de lutter contre le péché dès maintenant. Si nous ne le faisons pas, au moment où nous nous tiendrons devant Lui, nous ferons l'expérience de la présence du Dieu Eternel comme un feu brûlant, et non comme une chaleur amoureuse.

L'indifférence

BM - Est-ce que l'indifférence (sous tous ses aspects) est un péché?

Fr.A - L'indifférence est une maladie de l'âme, la maladie de l'Eglise de Laodicée, qui advient quand nos âmes commencent à mourir. Une fois que l'indifférence a contaminé nos âmes, il n'y a qu'un pas de cet état qui nous sépare de l'hostilité envers Dieu. Pourquoi ? Parce que l'indifférence signifie le vide, un désert et Satan remplit toujours les déserts. Ce n'est pas possible qu'il y ait un vide spirituel, il se remplit toujours, soit par une énergie négative soit spirituelle. C’est à nous de choisir.

BM - Quelle est, en termes simples, la première mesure qui réfrène le péché? Est-ce peur de la mort, la peur de Dieu, la connaissance de l'Ecriture?

P.A - La première mesure qui réfrène le péché est plutôt une conscience que Dieu est, qu'Il existe. Jusqu'à il y ait une prise de conscience de l'existence de Dieu, comme une petite flamme qui brûle dans nos âmes, il ne peut y avoir aucune conscience de l'âme immortelle et de sa destinée. De là naît la conscience du péché, de la souillure spirituelle, de la nécessité de la prière et du repentir, de la mort, du destin de l'homme, du jugement et de la rétribution. Ce n'est que lorsque nous avons une conscience de Dieu qu’il peut y avoir en nous la crainte de Dieu, la crainte du jugement et le désir de vivre une vie ecclésiale et de connaître et de comprendre les Ecritures et les Pères.

BM - Père, quelle est l'essence du christianisme? Après tout, pourquoi devrions-nous croire, de toute façon? Dans la Roumanie d'aujourd'hui, de nombreuses voix clament que l'Eglise a un rôle trop important dans la communauté, qu'il y a beaucoup trop d’églises par rapport aux hôpitaux et aux écoles, que vous n'avez pas besoin de la religion, ni doctrine (de quelque nature) pour nous préserver du meurtre et de l'immoralité. Que devrions-nous leur dire?

La réalité de Dieu s'expérimente

P.A - Nous croyons parce que Dieu est la réalité qui sous-tend l'univers. Nous ne croyons pas qu'Il existe, nous savons qu'Il existe, Il est notre expérience quotidienne. L'essence du christianisme est de se rapprocher de Lui.

L' "occidentalisation" de la Roumanie

À l'heure actuelle, la Roumanie connaît une vague d'occidentalisation. Cela a commencé avec la chute du communisme, puis s'est accéléré avec l'entrée de la Roumanie dans l'UE. Il y a maintenant un effort concerté et conscient, organisé et financé à partir de Bruxelles, qui elle-même est une colonie de Washington, pour occidentaliser la Roumanie. Et qu'est-ce que "occidentaliser" signifie dans le contexte actuel ? Cela signifie simplement rendre captif spirituellement, séculariser. Et cela signifie détruire la vie spirituelle, toute conscience de la réalité spirituelle, de l'autre monde, tout concept d'Eglise et de salut éternel. Par conséquent, ils créent l'illusion parmi les laïcs insensés, qui sont manipulés par l'Occident, que nous n'avons pas besoin de l'Eglise, que c'est un gaspillage d'argent, que vous avez besoin d'hôpitaux, d’écoles, de sécurité sociale, de nouvelles routes, et de tout pour la vie du corps et de l'esprit sans Dieu.

Peut-être que la Roumanie a vraiment besoin de davantage de ces choses, mais ces choses ne vont pas sauver la Roumanie et les Roumains de la mort spirituelle. Seule l'Eglise peut faire cela. Il y a la Roumanie sur la terre, mais il y a aussi une Roumanie dans le ciel - tous ces Roumains, paysans et voïvodes (princes) qui ont plu à Dieu. C'est de la Roumanie qui a une signification éternelle, dont nous devons nous inspirer et à laquelle nous devons ressembler, et non pas une Roumanie sans personnalité, occidentalisée, qui ressemble et se comporte comme n'importe quel autre pays spirituellement captif, avec ses blocs de verre et de béton, sa culture spirituelle repoussante, vidée de toute beauté spirituelle et morale.

BM - Un autre aspect observé de manière évidente, c'est que notre foi a diminué et qu'elle continue à diminuer encore. Qu’est-ce qui a tué notre foi, Père ? Est-ce le progrès, la richesse, la propagande?

P.A – Ce qui est en train de tuer notre foi c’est l'importance toujours plus grande que nous attachons au monde. Et comme Saint Jean le Théologien le dit, le monde gît dans le mal et le prince du monde est satan. Partout où nous privilégions le monde, alors nous perdons notre foi." (à suivre)
(version française et sous-titres par Maxime le minime
 de la première partie d'une interview parue sur le blog http://sceptik.wordpress.com)

samedi 11 décembre 2010

CHANEL-BYZANCE : Impérial !

Chanel - Pre-Fall 2010/2011 (Chanel Byzance - Métiers d'Art) par Karl Lagerfeld
Le défilé a été présenté le 7 décembre dans les salons haute couture de Chanel.

Oui, bon, me diront certains... pas très religieux tout ça !
Daccord, je veux bien admettre que c'est d'une autre beauté dont parlait Dostoïevsky à propos du salut du monde, mais il n'empêche... de fil en aiguille ( c'est le cas de le dire) voilà une belle référence, de belles citations des ornements, des parures, des mosaïques et puis du hiératisme de la noblesse byzantine.
A se référer à certaines origines également voilà une bonne orientation en tout cas, un bon rappel qui peut mener à "autre chose" d'indissociable et qui préoccupe essentiellement notre blog.
On pourra noter aussi  une sobriété qui est du meilleur aloi, voire une remarquable décence. Très classe !

Comme il me semble entendre pour l'occasion les moralistes faire baver leur fiel  sur les méfaits de la richesse qui seule peut "se payer" de telles parures. Du coup je ne peux m'empêcher pour l'occasion de penser à autre chose mais qui n'est pas sans rapport.
Quand les gens "intelligents" (de notre époque...) parlent du Moyen Âge et de quelques autres périodes de notre histoire humaine, il est de bon ton chez eux de railler le souci de leur salut des riches, qui se seraient dédouanés à bon compte en construisant cathédrales et autres édifices religieux pour obtenir leur place en paradis. Je pose cependant la question : eut-il été préférable qu'ils fissent du mécénat seulement pour payer moins d'impôts et en tirer gloire comme le font nos contemporains ?
Et puis, une autre question : des siècles après, qu'est-ce qui constitue le patrimoine d'un pays, d'une nation, d'une culture, auquel les gens tiennent et qu'ils désirent visiter par dessus tout quand ils en ont le loisir ? : les cathédrales et les châteaux ! A part ça on a coupé beaucoup de têtes par chez nous et on confesse volontiers que l'on n'est pas religieux pour deux sous... mais, de fil en aiguille....

mercredi 13 octobre 2010

L’épître de JUDE, épitre méconnue et pourtant très... "pour notre temps", non ?


1:1 Jude, serviteur de Jésus-Christ, et frère de Jacques, à ceux qui ont été appelés, qui sont aimés en Dieu le Père, et gardés pour Jésus-Christ :1:2 que la miséricorde, la paix et la charité vous soient multipliées!

1:3 Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes.
1:4 Car il s'est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ.
1:5 Je veux vous rappeler, à vous qui savez fort bien toutes ces choses, que le Seigneur, après avoir sauvé le peuple et l'avoir tiré du pays d'Egypte, fit ensuite périr les incrédules ; 1:6 qu'il a réservé pour le jugement du grand jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui n'ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure ; 1:7 que Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, qui se livrèrent comme eux à l'impudicité et à des vices contre nature, sont données en exemple, subissant la peine d'un feu éternel.
1:8 Malgré cela, ces hommes aussi, entraînés par leurs rêveries, souillent pareillement leur chair, méprisent l'autorité et injurient les gloires.
1:9 Or, l'archange Michel, lorsqu'il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n'osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit : Que le Seigneur te réprime !
1:10 Eux, au contraire, ils parlent d'une manière injurieuse de ce qu'ils ignorent, et ils se corrompent dans ce qu'ils savent naturellement comme les brutes.
1:11 Malheur à eux! car ils ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l'égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Coré.
1:12 Ce sont des écueils dans vos agapes, faisant impudemment bonne chère, se repaissant eux-mêmes. Ce sont des nuées sans eau, poussées par les vents; des arbres d'automne sans fruits, deux fois morts, déracinés ; 1:13 des vagues furieuses de la mer, rejetant l'écume de leurs impuretés; des astres errants, auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour l'éternité.
1:14 C'est aussi pour eux qu'Enoch, le septième depuis Adam, a prophétisé en ces termes: Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades,1:15 pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d'impiété qu'ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu'ont proférées contre lui des pécheurs impies.
1:16 Ce sont des gens qui murmurent, qui se plaignent de leur sort, qui marchent selon leurs convoitises, qui ont à la bouche des paroles hautaines, qui admirent les personnes par motif d'intérêt.
1:17 Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des choses annoncées d'avance par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ.
1:18 Ils vous disaient qu'au dernier temps il y aurait des moqueurs, marchant selon leurs convoitises impies ; 1:19 ce sont ceux qui provoquent des divisions, hommes sensuels, n'ayant pas l'esprit.
1:20 Pour vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, et priant par le Saint-Esprit,
1:21 maintenez-vous dans l'amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle.
1:22 Reprenez les uns, ceux qui contestent;1:23 sauvez-en d'autres en les arrachant du feu; et pour d'autres encore, ayez une pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu'à la tunique souillée par la chair.
1:24 Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l'allégresse,
1:25 à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles! Amen!

mercredi 20 janvier 2010

POURQUOI JE SUIS UN ANTIŒCUMÉNISTE CONVAINCU…





 À propos de la semaine de l'unité et toute l'année, voici quelques arguments de différents ordres d'un chrétien orthodoxe ordinaire sans la moindre prétention théologique académique  :

  • Argument purement orthodoxe : ceux qui se sont séparés historiquement, théologiquement et spirituellement de l’Eglise doivent tout simplement y revenir en se débarrassant de leurs erreurs, car du schisme ils sont passés bien souvent à l’hérésie et ont perdu la source en ne s’abreuvant qu’à des dérivations dont les eaux sont pour le moins mêlées, peu potables et déconseillées pour la santé spirituelle. Dans l'histoire de l'Eglise, tant que le Patriarche romain demeurait fidèle à la Tradition orthodoxe , il était perçu comme garant de l'Orthodoxie, et pouvait être sollicité comme Primus (inter pares tout de même) mais à partir du moment où l'ego devient une tradition qui se pétrifie en statut (excusez les jeux de mots) le recours devient impossible et la Réforme qui a donné des légions d'ecclésioles n'a fait qu'imiter le geste inaugural romain.

- Alors bon, on peut taxer ça de sectarisme mais c’est tout simplement cohérent avec l’appellation "orthodoxe" ce ne peut qu’avoir une définition précise en dehors de laquelle on ne l’est pas. On est libre de ne pas adhérer… Personnellement je reste dans l’Orthodoxie parce qu’il est clair que c’est l’Eglise des origines, quelles que soient les prétentions des autres assemblées.
  • Argument concernant la spiritualité : je n’ai pas expérimenté dans ma chair de tout mon être, corps, âme et esprit, sans me payer de mots, pendant toutes ces années, cette recherche authentique de Dieu qui m’a vu partir d’un athéisme militant pour pratiquer ensuite différentes écoles bouddhiques avec chacune sa tradition forte… pour me joindre à un chœur dissonant ou chacun chante la partition qui lui « chante » et qui ne produit qu’une terrible cacophonie (dans tous les sens du mots), empruntant tout à tous, sans forcément le dire, ou comme si cela allait de soi. Utilisant tout hors contexte, sans les modes d’emploi idoines, tout en ayant perdu toute véritable tradition (qui implique une transmission ininterrompue de maître à disciple) et valorisant cette perte au nom d’un aggiornamento sans fin qu’il faudrait imiter. Et ainsi chargé de ce bazar hétéroclite, ne renonçant toujours pas officiellement à ses prétentions à apporter seul le salut au monde mais plutôt à regrouper tout le monde sous sa houlette. Non, il n'est pas très sûr de trouver là désormais quelque substantifique nourriture. L’authentique tradition orthodoxe me l’apporte, seule. Foin de ces mélanges indigestes.
- Alors là excusez-moi, je n’y peux rien c’est mon tempérament, mais l’expérimentation a à mes yeux une valeur (vieux précepte bouddhique sans doute me direz-vous... soit) qui prime sur la théorie, la théologie et la théocratie, donc, désolé, mais là encore c’est l’Orthodoxie que le Ciel m’a donnée en fin de compte et Il doit savoir ce qu’Il fait. J'y reste.

  • Arguments concernant la logique, la cohérence et la congruence : encore une fois l’Orthodoxie est une véritable Tradition, c'est-à-dire que non seulement elle n’existe pas sans transmission spirituelle véritable (d’où la place des moines et du peuple ordinaire et pas seulement des prélats dans les conciles et l’histoire de l’Eglise) mais que chaque élément de l’ensemble entre en résonance avec chaque autre élément et avec l’ensemble. L’on ne saurait détacher, détourner, extraire, ou déformer un de ces éléments sans que l’ensemble en soit affecté, d’où l’importance de ce que les détracteurs appellent les « querelles byzantines ». Il y a également congruence au sens de Carl Rogers c’est à dire correspondance exacte entre l'expérience et la prise de conscience. C’est ainsi qu'« un théologien, dit Évagre, est quelqu'un qui sait prier, et celui qui prie en esprit et en vérité est un théologien » (in Sur la prière). L’Orthodoxie avant tout n’est pas une institution bureaucratique, malgré l’inévitable manifestation récurrente de l’ego de quelques hiérarques haut placés, c’est du point de vue de son fonctionnement historique malgré les ratés, un système qui a sa cohérence et tout mélange créerait un parasitage peu profitable à l’avancement spirituel de chacun. On est loin des emprunts successifs autant qu’hasardeux de l’Eglise catholique moderne.

- Que dirais-je de plus si ce n’est qu’il n’y a rien là qui doive être harmonisé avec tout autre voie spirituelle, confession ou religion. Chaque système a sa cohérence et il serait néfaste à tous et contreproductif de faire un syncrétisme de mauvais aloi.

  • Argument concernant « l’unité transcendante des religions » : J’ai expérimenté différentes écoles bouddhiques et je peux dire qu’à aucun moment, même si chaque école se revendique comme héritière du Bouddha historique, il ne viendrait à l’idée d’aucune de faire une méditation commune avec une autre école.. Chacune a sa lignée de patriarches et de maîtres dans une transmission ininterrompue et s’il y a eu quelquefois quelques emprunts et des pratiques communes, chacune reste fidèle à sa tradition. D'ailleurs dès qu'un disciple s'est senti en désaccord avec son école il est allé fonder sa propre école à laquelle ses disciples sont restés fidèles. A l’intérieur même d’une grande école comme le Zen, le Soto diffère du Rinzai entre autres et chacun accorde le plus grand soin à la perpétuation fidèle de sa doctrine et de sa pratique. Ainsi en est-il également dans le Bouddhisme ésotérique du Tibet par exemple, chaque école, et elles sont nombreuses, reste fidèle à la transmission de sa lignée de maîtres, a une totale confiance en son enseignement et nulle idéologie globalisante ne saurait l’en dissuader au nom du Bouddha universel. Pourtant en Asie dans une grande tolérance l’on incline à penser non que tous les chemins mènent à Rome – mille excuses pour les œcuménistes stratégiques nostalggiques de l'empire – mais que chaque chemin mène au sommet de la montagne à condition de rester fidèle à la voie choisie.

Enfin voici pour finir, bien que j'en trouverais bien d'autres, un dernier argument :

  • Argument consensuel (?) : à l'intérieur d'une même Eglise, d'une même paroisse même si tout le monde suit les mêmes enseignements, les mêmes pratiques, les mêmes rites, il m'arrive bien souvent de penser que nous ne vivons pas la foi de la même façon voire que les gens n'ont pas tout à fait la même foi... est-ce à dire qu'il faudrait réunir les gens pour qu'ils expliquent comment et pourquoi et leur demander d'harmoniser à tout prix pour témoigner ensemble selon une même apparence aux yeux des autres ? Cela me paraît aussi irréaliste que de vouloir faire arriver tout le monde en même temps dans une course. Chacun suit son chemin spirituel à son rythme avec ce qui lui a été légué par ses ancêtres, son milieu familial, social, culturel, génétique et la grâce de Dieu, et chacun se débrouille avec ses bagages qui ne sont pas ceux du voisin ni par leur poids ni par leur nature...L'avantage d'être dans la même Eglise tout de même c'est d'avoir des points de repère communs, et l'avantage d'être dans l'Eglise orthodoxe c'est d'avoir des points de repère inchangés depuis des siècles et qui ont donné leurs fruits, ça aide. Que chacun cueille à l'arbre qui lui convient ! Attention tout de même, on en connaît qui se sont fourvoyés il y a fort longtemps et ça n'a pas donné de très bons résultats...

Voilà, cela me paraît suffisant pour non seulement ne pas être œcuméniste mais être même anti œcuméniste. Un seul argument pourrait vous heurter : celui qui se fonde sur ce que nous Orthodoxes avons le culot d’appeler la Vérité, et l’unique Eglise de Dieu, mais les autres devraient vous inciter à réfléchir et à cultiver votre propre jardin au lieu de chercher à tout mélanger en un tout indifférencié, sans couleur, sans saveur et sans odeur, universel quoi, autrement dit œcuménique. L’origine de l’hérésie est l’orgueil c’est toute la problématique du péché ancestral. Vouloir être comme des dieux, se substituer à Dieu pour recréer tout, par nous-mêmes les hommes, avec nos seules capacités, y compris l’Unité entre les hommes par la force, ou par la ruse.

Oh ! Cela donne des résultats, c’est vrai : plus on s’efforce de créer l’unité en forçant, ou en trompant le peuple par toutes sortes de subterfuges, plus on crée de la division, et devinez chez qui ? - Chez les Orthodoxes !… Diviser pour régner ? Oui c’est bien connu et efficace.
Que signifie le mot diable ? Entre autres, le Diviseur. A bon entendeur salut. Que chacun choisisse son camp ! Dieu reconnaîtra les siens…

PS: Faut-il encore une fois rappeler que s'efforcer de suivre la voie orthodoxe avec le plus de fidélité et de conviction possibles, n'empêche pas de considérer à priori tout être humain comme un frère. Et si le fidèle orthodoxe n'a pas du tout l'intention de faire de petits arrangements diplomatiques avec sa foi pour ménager la chèvre et le choux, rien ne l'empêche, non seulement de respecter tous ceux qui  -selon sa foi - sont dans l'errance, mais également de manger à leur table, de les inviter, les héberger, les soigner, les aider, voire les aimer tout simplement et d'être prêt à donner sa vie pour les défendre des hommes méchants. Nul besoin de savoir à quelle communauté appartient la personne à qui on sourit et vers qui va vers notre sympathie… Quoiqu'il soit de plus en plus préférable, de nos jours, de savoir si l'on en réalité affaire à un ennemi, car, bien que le Seigneur nous ait invité à aimer notre ennemi (Matthieu 5,44), Il n'a jamais dit que nous n'avions pas d'ennemis par là-même. À quoi il faut ajouter non seulement qu'il ne faut pas donner de perles à des cochons  (Matthieu 7,6) et que la véritable compassion n'exclut pas quelquefois la sévérité la plus grande dans les paroles (Matthieu 23) comme dans les actes (Jean 12, 13-16)…
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jeudi 6 novembre 2008

Ne mettez pas votre confiance dans les princes [...] qui n'ont pas en eux le salut !

Pour faire écho au texte précédent du Père Stephen
un commentaire du Psaume 145
par Saint Jean Chrysostome
:


"Comme il a fini, de même il recommence, par les louanges et les bénédictions. En effet, ce n'est pas un faible moyen de purifier l'âme. La louange qu'entend le Psalmiste, c'est, je ne me lasserai pas de le répéter, la louange par les actions. C'est ainsi que le Christ dit : « Que votre lumière luise devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres, et qu'ils glorifient votre Père, qui est dans les cieux. » (Matth. V,16.) Et Paul encore : « Glorifiez Dieu, dans votre corps et dans votre esprit. » (I Cor. VI, 20.) Et de même que le Psalmiste a dit, dans le psaume précédent : « Chaque jour je vous bénirai, » de même ici : « Je célébrerai la gloire de mon Dieu, » dit-il, « tant que je vivrai. » Ensuite, comme il veut encore associer les hommes à ses paroles de bénédiction, il raconte et la bonté et la clémence de Dieu. L'amour le brûle, l'amour l'enflamme, et il parcourt l'univers entier, et la création tout entière; il l'a fait entrer dans le choeur qu'il prépare. C'est là, en effet, la plus magnifique louange, c'est là pour Dieu la plus belle gloire; car c'est le grand nombre que Dieu désire admettre à la participation du salut. « Ne mettez pas votre confiance dans les princes, ni dans les enfants des hommes, qui n'ont pas en eux le salut (2). » Un autre texte : « Dans celui qui ne peut vous sauver. » Ecoutez ce conseil, cet avertissement, vous tous qui regardez avec admiration les choses humaines, appui fragile et périssable. Mais que veut dire, « qui n'ont pas en eux le salut ? » Ils n'ont pas même en eux leur propre salut; ils ne peuvent pas se défendre eux-mêmes; arrive la mort, ils se coucheront plus muets que des pierres. Car, voilà ce qu'exprime le Psalmiste en disant : « Son âme sortira, et il retournera dans la terre d'où il est sorti. En ce jour-là, périront toutes leurs pensées. » Un autre texte « Tous leurs projets. » Ce que dit le Psalmiste, revient à ceci : Celui qui ne peut pas se défendre lui-même, comment sauvera-t-il les autres ? Rien, en effet, n'est aussi faible et fragile qu'une telle espérance, et c'est ce que montre la nature même des choses. Aussi Paul, parlant de l'espérance en Dieu, disait « Cette espérance n'est point trompeuse. » (Rom. V, 5.)
Ce qu'on ne peut pas dire des choses humaines, plus vaines que l'ombre. Ne me dites pas : c'est un prince. Un prince n'a rien de plus que le premier homme venu; il est également soumis à une condition incertaine; et tenez, dût cette parole vous surprendre précisément parce que c'est un prince, ayez encore moins de confiance. Ce sont là en effet des choses bien sujettes à l'écroulement, que ces principautés. Supposez qu'on ne le précipite pas du haut de son pouvoir, c'est lui qui se, précipite dans les emportements de la colère, dans les abus de pouvoir, attendu qu'il ne se croit pas comptable envers celui qui a reçu ses promesses. Et si ce prince est sage, il sera encore plus exposé aux chutes que les particuliers, parée qu'il est entouré d'ennemis plus redoutables, plus nombreux.; parce qu'il est d'autant plus facile à prendre, qu'il y a plus de gens pour lui tendre des piéges. Que signifient ces gardes du corps ? Que signifient toutes ces escortes qui veillent sur lui ? Et comment celui qui, au milieu d'une ville bien policée, n'est pas même sûr de défendre sa personne, mais se trouve là comme au milieu d'un peuple ennemi, exposé à tant de combats et de dangers, pourra-t-il sauver les autres ? Celui qui, en pleine paix, a plus à craindre que ceux qui font la guerre, comment pourra-t-il mettre les autres en sûreté, au-dessus de tous les périls ? Certes, il n'est pas difficile de compter ceux qui pouvaient vivre en toute sécurité chez eux, et qui se sont perdus, pour avoir mis leur confiance dans les princes. Et quand ces princes sont tombés, eux aussi ont été renversés; il en est d'autres que leurs gardes ont trahis. Toutefois, le Prophète, laissant de côté tous ces accidents, vu qu'un grand nombre y ont échappé, ne parle que du terme, qui n'admet aucune incertitude, à savoir la mort. Tout vous a réussi, c'est bien. Voilà, dit le Psalmiste, un bon prince, il est reconnaissant et il vous prouvera sa reconnaissance. Mais, au milieu de ses promesses, voilà qu'il termine sa vie, et il vous laisse, avec vos espérances vaines, parce qu'il n'a pas assez vécu pour que ses promesses aboutissent à la réalité. Ainsi, quand il n'a pas même assez de vie pour accomplir une promesse , quand ses jours sont terminés avant que l'effet s'en réalise, voilà le fragile secours où vous tournez vos yeux! Et ne voyez-vous pas que c'est l'histoire de tous les jours? la chute du protecteur dépouille ses protégés, plus abaissés que jamais. Et cependant, à quoi bon dire que les promesses s'évanouissent et meurent, quand l'auteur même des promesses, quand le maître n'a pas pour lui la durée ! « Il retournera dans la terre, » dit le texte, « d'où il est sorti. » Or si celui-là est mort, à plus forte raison ce qu'il a promis ; voilà pourquoi le Psalmiste ajoute : « Et ce jour-là même périront toutes leurs pensées, » montrant par là, non-seulement que les promesses ne seront pas effectuées, mais de plus que celui qui promet périra. Que fait ensuite le Psalmiste? Après vous avoir détournés de l'espérance fondée sur l'homme, il vous montre le port assuré, la citadelle inexpugnable et il vous donne un conseil. Voilà la meilleure de toutes les exhortations. Eloigner de ce qui est faible et conduire à ce qui est solide, détruire ce qui est vain, établir ce qui est vrai, repousser ce qui trompe et montrer ce qui est utile. « Heureux celui de qui le Dieu de Jacob se déclare le protecteur et dont l'espérance est dans le Seigneur son Dieu. » Comprenez-vous le conseil, l'exhortation ? Cette félicité dont il parle, comprend tous les biens et montre l'espérance pleine de sécurité. Après avoir attesté le bonheur de celui qui espère en Dieu, il exprime ensuite la puissance de Celui qui est le véritable secours; l'autre était un homme, il s'agit maintenant de Dieu ; l'autre meurt, Dieu dure; et non-seulement Dieu dure, mais ses oeuvres avec lui. Et voilà pourquoi le Psalmiste ajoute : « Qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et toutes les choses qu'ils contiennent. »"