Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 28 avril 2021

GRAND MERCREDI SOIR de la Semaine Sainte: " Κύριε, ἡ ἐν πολλαῖς ἁμαρτίαις"

Le Repas chez Simon (Philippe de Champaigne)


 Extraits des Vêpres
traduction et adaptation

À la précieuse myrrhe
la Courtisane mêlait ses larmes
et la versait sur tes pieds immaculés
qu’elle couvrait de baisers.
Toi, aussitôt tu l’as justifiée.
Accorde-nous, aussi, le pardon,
Toi qui as souffert pour nous, et sauve-nous.

Lorsque la pécheresse t’offrait la myrrhe
le disciple s’entendait avec les iniques.
L’une se réjouissait de verser 1a précieuse myrrhe,
l’autre se hâtait de vendre l’Inestimable.
Elle reconnaissait son Maître,
lui se séparait de son Maître.
Elle était libérée,
et Judas était devenu esclave de l’ennemi.
Réalité terrible que la négligence !
Réalité immense que la repentance !
Accorde-la moi aussi, ô Sauveur,
Toi qui as souffert pour nous, et sauve-nous.

Ô quelle misère, celle de Judas !
Il voyait la courtisane baiser Ses pieds
et méditait perfidement le baiser de la trahison !
Elle dénouait sa chevelure,
et lui, s’enchaînait dans sa colère,
portant, au lieu de myrrhe, sa méchanceté fétide.
C’est que la jalousie ne sait préférer l’utile.
Ô quelle misère, celle de Judas !
Préserves-en nos âmes, ô notre Dieu.



La courtisane étendit ses cheveux sur Toi, ô Maître,
et Judas tendit ses mains aux iniques ;
l’une pour recevoir le pardon,
l’autre pour recevoir de l’argent.
Aussi, nous te crions,
à Toi qui as été vendu et qui nous as libérés :
Seigneur, gloire à Toi.


HYMNE DE SAINTE CASSIENNE

Ô Seigneur,
la femme qui était tombée
dans d’innombrables péchés,
reconnaissant ta Divinité,
assume le rôle de myrrhophore,
et, toute en larmes, t’apporte
la myrrhe avant ta sépulture.
Malheur à moi, dit-elle,
car en moi la nuit règne,
ténébreuse, sans lune,
la passion de la débauche,
l’amour du péché.
Reçois les flots de mes larmes,
Toi qui fais monter les eaux de la mer
et les transformes en nuages.
Incline-toi sur les sanglots de mon coeur,
Toi qui inclinas les cieux
par ta kénose ineffable.
J’embrasserai tes pieds immaculés,
je les essuierai ensuite
avec les cheveux de ma tête ;
ces pieds dont Ève,
dans le Paradis, au crépuscule,
perçut le bruit de leur approche
et se cacha par crainte.
De mes péchés, la multitude,
et, de tes jugements, l’abîme, 
qui les sondera, ô mon Sauveur,
ô Sauveur de nos âmes ?
Ne me dédaigne pas, moi ta servante,
Toi qui as la miséricorde infinie.

Sainte CASSIENNE
de Constantinople




Ἦχος πλ. δ´. Δόξα... και Νυν...
Κύριε, ἡ ἐν πολλαῖς ἁμαρτίαις περιπεσοῦσα γυνή, τὴν σὴν αἰσθομένη θεότητα, μυροφόρου ἀναλαβοῦσα τάξιν, ὀδυρομένη, μύρα σοι, πρὸ τοῦ ἐνταφιασμοῦ κομίζει. Οἴμοι! λέγουσα, ὅτι νύξ μοι ὑπάρχει, οἶστρος ἀκολασίας, ζοφώδης τε καὶ ἀσέληνος ἔρως τῆς ἁμαρτίας. Δέξαι μου τὰς πηγὰς τῶν δακρύων, ὁ νεφέλαις διεξάγων τῆς θαλάσσης τὸ ὕδωρ· κάμφθητί μοι πρὸς τοὺς στεναγμοὺς τῆς καρδίας, ὁ κλίνας τοὺς οὐρανοὺς τῇ ἀφάτῳ σου κενώσει. Καταφιλήσω τοὺς ἀχράντους σου πόδας, ἀποσμήξω τούτους δὲ πάλιν τοῖς τῆς κεφαλῆς μου βοστρύχοις· ὧν ἐν τῷ παραδείσῳ Εὔα τὸ δειλινόν, κρότον τοῖς ὠσὶν ἠχηθεῖσα, τῷ φόβῳ ἐκρύβη. Ἁμαρτιῶν μου τὰ πλήθη καὶ κριμάτων σου ἀβύσσους τίς ἐξιχνιάσει, ψυχοσῶστα Σωτήρ μου; Μή με τὴν σὴν δούλην παρίδῃς, ὁ ἀμέτρητον ἔχων τὸ ἔλεος.

GRAND MERCREDI SOIR de la Semaine Sainte: " Κύριε, ἡ ἐν πολλαῖς ἁμαρτίαις"

Le Repas chez Simon (Philippe de Champaigne)


 Extraits des Vêpres
traduction et adaptation

À la précieuse myrrhe
la Courtisane mêlait ses larmes
et la versait sur tes pieds immaculés
qu’elle couvrait de baisers.
Toi, aussitôt tu l’as justifiée.
Accorde-nous, aussi, le pardon,
Toi qui as souffert pour nous, et sauve-nous.

Lorsque la pécheresse t’offrait la myrrhe
le disciple s’entendait avec les iniques.
L’une se réjouissait de verser 1a précieuse myrrhe,
l’autre se hâtait de vendre l’Inestimable.
Elle reconnaissait son Maître,
lui se séparait de son Maître.
Elle était libérée,
et Judas était devenu esclave de l’ennemi.
Réalité terrible que la négligence !
Réalité immense que la repentance !
Accorde-la moi aussi, ô Sauveur,
Toi qui as souffert pour nous, et sauve-nous.

Ô quelle misère, celle de Judas !
Il voyait la courtisane baiser Ses pieds
et méditait perfidement le baiser de la trahison !
Elle dénouait sa chevelure,
et lui, s’enchaînait dans sa colère,
portant, au lieu de myrrhe, sa méchanceté fétide.
C’est que la jalousie ne sait préférer l’utile.
Ô quelle misère, celle de Judas !
Préserves-en nos âmes, ô notre Dieu.



La courtisane étendit ses cheveux sur Toi, ô Maître,
et Judas tendit ses mains aux iniques ;
l’une pour recevoir le pardon,
l’autre pour recevoir de l’argent.
Aussi, nous te crions,
à Toi qui as été vendu et qui nous as libérés :
Seigneur, gloire à Toi.


HYMNE DE SAINTE CASSIENNE

Ô Seigneur,
la femme qui était tombée
dans d’innombrables péchés,
reconnaissant ta Divinité,
assume le rôle de myrrhophore,
et, toute en larmes, t’apporte
la myrrhe avant ta sépulture.
Malheur à moi, dit-elle,
car en moi la nuit règne,
ténébreuse, sans lune,
la passion de la débauche,
l’amour du péché.
Reçois les flots de mes larmes,
Toi qui fais monter les eaux de la mer
et les transformes en nuages.
Incline-toi sur les sanglots de mon coeur,
Toi qui inclinas les cieux
par ta kénose ineffable.
J’embrasserai tes pieds immaculés,
je les essuierai ensuite
avec les cheveux de ma tête ;
ces pieds dont Ève,
dans le Paradis, au crépuscule,
perçut le bruit de leur approche
et se cacha par crainte.
De mes péchés, la multitude,
et, de tes jugements, l’abîme, 
qui les sondera, ô mon Sauveur,
ô Sauveur de nos âmes ?
Ne me dédaigne pas, moi ta servante,
Toi qui as la miséricorde infinie.

Sainte CASSIENNE
de Constantinople




Ἦχος πλ. δ´. Δόξα... και Νυν...
Κύριε, ἡ ἐν πολλαῖς ἁμαρτίαις περιπεσοῦσα γυνή, τὴν σὴν αἰσθομένη θεότητα, μυροφόρου ἀναλαβοῦσα τάξιν, ὀδυρομένη, μύρα σοι, πρὸ τοῦ ἐνταφιασμοῦ κομίζει. Οἴμοι! λέγουσα, ὅτι νύξ μοι ὑπάρχει, οἶστρος ἀκολασίας, ζοφώδης τε καὶ ἀσέληνος ἔρως τῆς ἁμαρτίας. Δέξαι μου τὰς πηγὰς τῶν δακρύων, ὁ νεφέλαις διεξάγων τῆς θαλάσσης τὸ ὕδωρ· κάμφθητί μοι πρὸς τοὺς στεναγμοὺς τῆς καρδίας, ὁ κλίνας τοὺς οὐρανοὺς τῇ ἀφάτῳ σου κενώσει. Καταφιλήσω τοὺς ἀχράντους σου πόδας, ἀποσμήξω τούτους δὲ πάλιν τοῖς τῆς κεφαλῆς μου βοστρύχοις· ὧν ἐν τῷ παραδείσῳ Εὔα τὸ δειλινόν, κρότον τοῖς ὠσὶν ἠχηθεῖσα, τῷ φόβῳ ἐκρύβη. Ἁμαρτιῶν μου τὰ πλήθη καὶ κριμάτων σου ἀβύσσους τίς ἐξιχνιάσει, ψυχοσῶστα Σωτήρ μου; Μή με τὴν σὴν δούλην παρίδῃς, ὁ ἀμέτρητον ἔχων τὸ ἔλεος.

lundi 23 novembre 2020

« JONAS FUT UN SIGNE POUR LES NINIVITES » (Luc 11:30)



Le comportement de Ninive fut exactement le contraire de celui de Sodome, ville que Dieu voulait détruire et qu'Abraham demandait d'épargner, après une âpre négociation. Dieu accepta s'Il y trouvait au moins dix justes. Il ne les trouva pas et Sodome fut détruite, alors qu'à Ninive, ville aussi perdue que Sodome, tous se repentirent…

Proverbes 28:13 « Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, Mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde. » 

 Isaïe 55:7 « Que le méchant abandonne sa voie, Et l’homme d’iniquité ses pensées ; Qu’il retourne à l’Éternel, qui aura pitié de lui, À notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner. » 


 Jonas 3 Et Jonas se leva, et alla à Ninive, selon la parole de l'Eternel. Or Ninive était une très grande ville, de trois jours de marche. Jonas fit d'abord dans la ville une journée de marche; il criait et disait: Encore quarante jours, et Ninive est détruite!  « Et il fit faire dans Ninive cette publication, par ordre du roi et de ses grands ; Que les hommes et les bêtes, les bœufs et les brebis, ne goûtent de rien, ne paissent point, et ne boivent point d’eau ! Que les hommes et les bêtes soient couverts de sacs, qu’ils crient à Dieu avec force, et qu’ils reviennent tous de leur mauvaise voie et des actes de violence dont leurs mains sont coupables ! Qui sait si Dieu ne reviendra pas et ne se repentira pas, et s’il ne renoncera pas à son ardente colère, en sorte que nous ne périssions point ? 




Matthieu 12:41 Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu'ils se repentirent à la prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas. Luc 11:30 Car, de même que Jonas fut un signe pour les Ninivites, de même le Fils de l'homme en sera un pour cette génération. 

Luc 11:32 Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu'ils se repentirent à la prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas.

Isaïe 30:18 Cependant le Seigneur désire vous faire grâce, Et il se lèvera pour vous faire miséricorde; Car le Seigneur est un Dieu juste: Heureux tous ceux qui espèrent en lui!

mardi 21 janvier 2020

LE JEU DES DEUX RÔLES d'éphémère déréliction



 Sur l’huile noire de vidange du moteur de ce monde
Il se pourrait, qu’il existe "là bas"
quelque blanc îlot flottant de beau désir doré
Sans cesse menacé d’être agrippé pour être submergé
par les griffes de grippe-sous obscurs, surgissant brusquement
de secrets fonds, en bandes sans nom, sans bande-son, 
Ilôt qui luise, dans les ténèbres, pour nous en extirper 
Qui nous invite à inspirer l’air pur des Cieux précieux
Qui vivifie nos cadavres d’impies attirés par les gouffres
Ilôt qui plane au-dessus des eaux des égouts de nos désirs
Surfant entre les écueils des têtes d’anges déchus.
Les nôtres devraient alors s’enivrer d’alcools puissants 
Qui paralysant nos méchantes pensées 
nous séparent vapeur après vapeur   
De ces miasmes d’enfer qui rongent nos bouches
nos poumons et nos esprits contaminés
Alors pourrons nous chanter silencieusement
À bout de force, pantelants,
La gloire et l’espérance du Dieu éperdu d’amour
La miséricordieuse, patiente, fidèle et maternelle main de Dieu 
Elle, la Toute Sainte aux mille doigts, si fermes et si doux,
Qui prodigue à chacun le réconfort ou le remède 
Elle qui ferme les yeux sur nos affreux scandales, 
Notre pitoyable claudication et nos mauvais regards, 
Nous qui n’avons pas arraché notre œil cupide et concupiscent 
dont l'objectif froid nous blesse et nous tue 
Nous effondrant, nous enfonçant, blessure après blessure, 
Traîtres toujours, fascinés, aimantés que nous sommes
par ce qui nous blesse et nous tue.
Comme nous aimons cette mort par-dessus tout, oubliant tout…
Pour si peu de temps amers, enfermant, encastrant notre goût 
Puissions-nous voir les globes de nos yeux rouler à nos pieds
Et finir à Tes pieds les baignant de l'amour
de l’eau pure de nos larmes
et retrouvant la joie calme et mesurée de ton unique Paix
Seigneur, et contempler enfin un rai de la lumière de Ta Face
Avec le regard purifié du cœur et de l’esprit
Ô Dieu ta voie si simple, si difficile…
Aie pitié de nous !

Maxime.le.min'.
(in Le jeu est un nôtre)









samedi 11 octobre 2014

C'est alors que vient le feu et non la rosée. par saint Nicolas Velimirovich

Свети Владика Николај Велимировић

Notre Seigneur est Miséricorde et Bonté vraies, 
Pourtant Il permet à l'homme de souffrir pour son péché : 
Inondations, tremblements de terre, maladie, sécheresse, 
Horreur et douleurs du corps et de l'âme. 
Celui qui ne voit pas le Père quand Il donne sans retour 
Le verra au Jugement comme juste Juge. 
Le juge redoutable a de nombreux serviteurs, 
Et Il les emploie tous pour le salut de l'homme
Les épines de la terre; les serpents et les bêtes; 
Et les inondations, et la foudre, et le tonnerre du ciel; 
Et les souffles mauvais de la maladie; et le soleil, la chaleur et l'obscurité; 
Et le champ, qui donne du blé ou de la paille sèche. 
Autant de cadeaux attendent les fidèles, 
Autant de fouets sont tressés pour le mal. 
Les champs d’Adam sont arrosés d’une douce rosée, 
Mais Sodome et Gomorrhe sont fauchés avec une épée de feu 
Par-dessus toutes les autres choses qu'Il a créées, Dieu aime l'homme: 
C'est ainsi qu'Il pardonne beaucoup; aussi attend-Il longtemps… 
Mais, quand la patience de Dieu dépasse toutes les bornes, 
C'est alors que vient le feu et non la rosée.


St Nicolas de Jitcha et d'Ohrid

(version française par Maxime le minime de la source)

lundi 11 août 2014

LA FOI, L'ESPÉRANCE et L'HUMILITÉ - un dialogue entre P. Teofil (Paraian) et P. Arsenie (Papacioc)

P. Teofil Părăian

Voici une conversation entre deux starets roumains à propos de la Miséricorde de Dieu et du Salut 

Ce dialogue est paru dans The Orthodox Word 272 (2010) 148-51. Je suis loin d'être un expert, mais il me semble qu'elle rend magnifiquement compte de la complexité de la sotériologie orthodoxe. Il y a toujours cette tension entre la foi et l'humilité, qui est telle qu'il est presque impossible de l'exprimer sans une apparente contradiction. 

En 1996, deux pères spirituels contemporains, Fr. Teofil (Paraian) et P. Arsenie (Papacioc), se sont réunis au monastère Techirghiol en Roumanie. P. Arsenie a été un fils spirituel de l’Ancien Cleopa (Ilie). Il a été emprisonné à plusieurs reprises par les autorités, et parfois a vécu dans le désert pour éviter une nouvelle arrestation. Bien qu'ascète lui-même, il est connu pour ses conseils sur la modération conjuguée à la vigilance continuelle. Aujourd'hui, à l'âge de 95 ans, il continue d'être le père spirituel du monastère de femmes Techirghiol. P. Teofil a été hiéromoine du monastère de Transylvanie de Simbata de Sus. Né aveugle, il a néanmoins terminé ses études de théologie, a appris trois langues, et a étudié les textes patristiques enregistrés sur cassettes. Il est devenu l'une des grandes lumières de l'Église roumaine du XXe siècle. Devenu archimandrite il repose dans le Seigneur depuis le 29 Octobre 2009. Voici une partie de cette conversation:

 
P. Arsenie Papacioc
P. Teofil : Es-tu certain que tout ira bien pour toi dans l'éternité? 

P. A: Je ne pourrais pas dire cela, très vénérable Père! S'il te plaît, crois-moi quand je dis, «Je suis le seul qui ne sera pas sauvé!»

P. T: Le crois-tu donc?

P. A: Oui, mais j'ai une grande espérance!

P. T: Si tu as une grande espérance, pourquoi t’exprimes-tu comme ça ?

P. A: L'esprit en enfer et l'espérance en Dieu! Sans la grâce de Dieu, nos actes ne nous sauvent en aucune façon.

P. T: Bien. . . mais il est impossible à Dieu de ne pas vouloir nous sauver!

P. A: Oui, mais je ne peux pas Lui imposer de conditions!

P. T: Bien, sans imposer de conditions, Dieu étant amour. . .

P. R: Très vénérable Père, en toute honnêteté, j'ai dit, d’une certaine façon, à un confesseur : je serai sauvé parce que j'ai souffert. . .

P. T: Je te le dis honnêtement que j'ai la certitude que j’irai vers le bien, mais pas pour mes actes!

P. A: J'espère seulement!

P. T: Eh bien, je peux dire que j'ai la certitude que si je l'espère. . .

P. R: Ce n'est pas une position orthodoxe!

P. T: Peut-être que je ne suis pas orthodoxe?

P. A: La vérité est que nos actes ne nous sauvent en aucune façon sans la miséricorde de Dieu!

P. T: Sais-tu ce que je vais dire à Dieu quand je me tiendrai devant Lui? Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur! Je ne vais pas lui dire autre chose !

P. R: Je me suis fait une croix [pour ma sépulture] au monastère Zamfira, où je me confesse au Père Gavril (Stoica), et c'est ce que j'ai écrit sur ​​la croix: «Jésus, Jésus, Jésus, pardonne-moi!»

P. T: Je ne peux pas imaginer que Dieu dise : «Je ne veux pas de toi » après que j'ai vécu avec Lui toute ma vie.

P. A: Il nous aime tellement, et cela me donne l'espérance!

P. T: Père, si nous comptons sur la miséricorde de Dieu, nous n'avons pas à hésiter!

P. A: Je ne veux pas compter sur la miséricorde de Dieu, sans tenir compte de notre vie et nos actes. Le processus de salut implique non seulement la grâce de Dieu, mais aussi nos actes. Si seulement Il pouvait nous trouver sur le chemin. La lutte est d'être sur le chemin et d'être honnête avec le combat!

P. T: Je ne m’inquiète pas, parce que j'ai confiance en la bonté de Dieu!

P. A: Je m'inquiète, mais je suis aussi plein d’espérance !

P. T: C'est extraordinaire que tu dises cela, puisque Dieu est notre Père!

P. A: Oui, mais je ne peux pas dire que j'ai la certitude du salut!

P. T: Mais pourquoi ne peux-tu pas le dire?

P. A: Si Dieu me le permet, je vais dire cela sur mon lit de mort: «Dieu, je te rends grâces de ce que je meurs en étant moine » Mais j'ai l'idée que mes actions me conduisent vers l'enfer. Si Dieu veut me sauver, Il peut le faire! Mais je ne peux pas dire à coup sûr qu'Il me pardonnera.

P. T: Mais je suis sûr qu'Il nous pardonne!

P. A: J'ai aussi mon espérance dans le Seigneur! Il a même dit à Saint Silouane, «Garde ton esprit en enfer et ne désespère pas!» Le monde ne sait cependant pas combien Dieu nous aime, comment Dieu,"passionnément amoureux", est avec nous!

P. T: Tu vois comme tu le dis admirablement.

P. A: Mais je ne peux pas dire que j'en ai la certitude. Seuls les protestants disent qu'ils ont la certitude du salut. Car nos actes ne nous sauvent pas sans la grâce de Dieu; et la grâce de Dieu ne vient que s'il y a humilité authentique. Puis-je dire que je suis humble?
(version française par Maxime le minime de la source)

lundi 27 janvier 2014

L'ORTHODOXIE, CETTE INCONNUE [4] par Père André BORRELY

3. Qυ'est-ce qu'un cœur compatissant ?

Pour effectuer cette évocation je vous propose de méditer deux textes de St Isaac et un de Bossuet. Dans le premier texte Isaac demande :  
Qu'est-ce qu'un cœur compatissant? ... c'est un cœur qui brûle pour toute la création, pour les hommes, pour les oiseaux, pour les bêtes, pour les démons, pour toute créature. Lorsqu'il pense à eux, et lorsqu'il les voit, ses yeux versent des larmes. Si forte et si violente est sa compassion, et si grande est sa constance, que son coeur se serre et qu'il ne peut supporter d'entendre ou de voir le moindre mal ou la moindre tristesse au sein de la création. C'est pourquoi il prie en larmes à toute heure pour les animaux sans raison, pour les ennemis de la vérité et tous ceux qui lui nuisent, afin qu'ils soient gardés, et qu'ils soient pardonnés. Dans l'immense compassion qui se lève en son cœur, sans mesure, à l'image de Dieu, il prie même pour les serpents.



De ce texte admirable je retiens l'idée que rien ne peut être exorbité de l'amour sans que le christianisme perde sa logique interne, devienne incompréhensible et fade voire haïssable. Il n'est de vérité que pour une liberté. Au jeune homme riche, le Christ dit: si tu veux et non pas tu dois ou il faut. Car si la vérité est imposée à ma liberté, elle cesse d'être la vérité pour moi. La liberté, c'est ce que le livre de la Genèse appelle la création de l'homme à l'image de Dieu, une présence du divin dans le non-divin, un sans-fond indiquant que l'homme est divinisable. C'est pourquoi les chrétiens n'ont pas le pouvoir de rendre le christianisme nécessairement crédible. Par contre, il est de leur devoir de le rendre respectable. Agnosce, o christiane, dignitatem tuam, disait au peuple de Rome le pape saint Léon le Grand au cours d'une liturgie de Noël : Chrétien prends conscience de ta dignité.
Mais cette prise de conscience suppose que le chrétien soit capable de présenter le christianisme d'une manière qui le rende respectable même pour celui dont Aragon disait qu'il ne croyait pas au ciel. L'Office byzantin ne cesse de s'adresser au Dieu tri‑unique en le qualifiant d'Αγαθός και φιλάνθρωπος bon et ami de l'homme. L'Abbé Isaac ne célébrait pas l'Office byzantin et j'ignore le syriaque, mais je pense qu'on pourrait raisonner de la même manière à partir des textes liturgiques qu'il utilisait. Penser, sentir, agir afin que l'homme apparaisse en ce monde comme l'icône du Dieu tri-unique, cela suppose que l'homme soit démesurément compatissant à l'égard de tout ce qui a été créé par l'amour de ce Dieu-là.(à suivre)