GRAND MERCREDI SOIR de la Semaine Sainte: " Κύριε, ἡ ἐν πολλαῖς ἁμαρτίαις"

Le Repas chez Simon (Philippe de Champaigne)


 Extraits des Vêpres
traduction et adaptation

À la précieuse myrrhe
la Courtisane mêlait ses larmes
et la versait sur tes pieds immaculés
qu’elle couvrait de baisers.
Toi, aussitôt tu l’as justifiée.
Accorde-nous, aussi, le pardon,
Toi qui as souffert pour nous, et sauve-nous.

Lorsque la pécheresse t’offrait la myrrhe
le disciple s’entendait avec les iniques.
L’une se réjouissait de verser 1a précieuse myrrhe,
l’autre se hâtait de vendre l’Inestimable.
Elle reconnaissait son Maître,
lui se séparait de son Maître.
Elle était libérée,
et Judas était devenu esclave de l’ennemi.
Réalité terrible que la négligence !
Réalité immense que la repentance !
Accorde-la moi aussi, ô Sauveur,
Toi qui as souffert pour nous, et sauve-nous.

Ô quelle misère, celle de Judas !
Il voyait la courtisane baiser Ses pieds
et méditait perfidement le baiser de la trahison !
Elle dénouait sa chevelure,
et lui, s’enchaînait dans sa colère,
portant, au lieu de myrrhe, sa méchanceté fétide.
C’est que la jalousie ne sait préférer l’utile.
Ô quelle misère, celle de Judas !
Préserves-en nos âmes, ô notre Dieu.



La courtisane étendit ses cheveux sur Toi, ô Maître,
et Judas tendit ses mains aux iniques ;
l’une pour recevoir le pardon,
l’autre pour recevoir de l’argent.
Aussi, nous te crions,
à Toi qui as été vendu et qui nous as libérés :
Seigneur, gloire à Toi.


HYMNE DE SAINTE CASSIENNE

Ô Seigneur,
la femme qui était tombée
dans d’innombrables péchés,
reconnaissant ta Divinité,
assume le rôle de myrrhophore,
et, toute en larmes, t’apporte
la myrrhe avant ta sépulture.
Malheur à moi, dit-elle,
car en moi la nuit règne,
ténébreuse, sans lune,
la passion de la débauche,
l’amour du péché.
Reçois les flots de mes larmes,
Toi qui fais monter les eaux de la mer
et les transformes en nuages.
Incline-toi sur les sanglots de mon coeur,
Toi qui inclinas les cieux
par ta kénose ineffable.
J’embrasserai tes pieds immaculés,
je les essuierai ensuite
avec les cheveux de ma tête ;
ces pieds dont Ève,
dans le Paradis, au crépuscule,
perçut le bruit de leur approche
et se cacha par crainte.
De mes péchés, la multitude,
et, de tes jugements, l’abîme, 
qui les sondera, ô mon Sauveur,
ô Sauveur de nos âmes ?
Ne me dédaigne pas, moi ta servante,
Toi qui as la miséricorde infinie.

Sainte CASSIENNE
de Constantinople




Ἦχος πλ. δ´. Δόξα... και Νυν...
Κύριε, ἡ ἐν πολλαῖς ἁμαρτίαις περιπεσοῦσα γυνή, τὴν σὴν αἰσθομένη θεότητα, μυροφόρου ἀναλαβοῦσα τάξιν, ὀδυρομένη, μύρα σοι, πρὸ τοῦ ἐνταφιασμοῦ κομίζει. Οἴμοι! λέγουσα, ὅτι νύξ μοι ὑπάρχει, οἶστρος ἀκολασίας, ζοφώδης τε καὶ ἀσέληνος ἔρως τῆς ἁμαρτίας. Δέξαι μου τὰς πηγὰς τῶν δακρύων, ὁ νεφέλαις διεξάγων τῆς θαλάσσης τὸ ὕδωρ· κάμφθητί μοι πρὸς τοὺς στεναγμοὺς τῆς καρδίας, ὁ κλίνας τοὺς οὐρανοὺς τῇ ἀφάτῳ σου κενώσει. Καταφιλήσω τοὺς ἀχράντους σου πόδας, ἀποσμήξω τούτους δὲ πάλιν τοῖς τῆς κεφαλῆς μου βοστρύχοις· ὧν ἐν τῷ παραδείσῳ Εὔα τὸ δειλινόν, κρότον τοῖς ὠσὶν ἠχηθεῖσα, τῷ φόβῳ ἐκρύβη. Ἁμαρτιῶν μου τὰ πλήθη καὶ κριμάτων σου ἀβύσσους τίς ἐξιχνιάσει, ψυχοσῶστα Σωτήρ μου; Μή με τὴν σὴν δούλην παρίδῃς, ὁ ἀμέτρητον ἔχων τὸ ἔλεος.

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