Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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dimanche 7 avril 2024

L'utilisation politique des canons (ecclésiastiques) n'est “que“ cela : non canonique.


À la suite de l'agression financée par les États-Unis de Constantinople contre l'Église russe en Ukraine, commencée en décembre 2018, la crise entre les Églises orthodoxes locales se poursuit. L'Église russe est en rupture de communion avec Constantinople et plusieurs Églises grecques, ou des parties d'entre elles, et tout cela pour des raisons purement politiques. De plus, cette division ukrainienne entre Moscou, 70% du monde orthodoxe, et Constantinople, l'un des plus petits mais aussi le plus prestigieux des patriarcats du monde orthodoxe, qui a suivi la division en Estonie il y a trente ans, s'est maintenant également étendue à la Lituanie.

Pendant ce temps, Moscou et sa branche schismatique et sectaire incontrôlable ROCOR, qui n'a toujours pas été appelée à rendre des comptes pour avoir rompu la communion avec la branche ouest-européenne de Moscou, encore une fois pour des raisons politiques, tentent de s'imposer. Le marais n'a pas été drainé. Tout cela signifie "imposer" leur autorité compromise contre certains de leurs pasteurs les plus âgés en utilisant les canons politiquement! Le résultat est que tous leurs pasteurs non canoniquement "défroqués", ceux qui ont de l'intégrité et des principes, sont emmenés dans d'autres patriarcats, notamment à Constantinople.  L'utilisation politique des canons n'est que cela – non canonique. Ceux qui font cela se soumettent à une punition canonique et spirituelle.

En conséquence de tout cela, la situation en Afrique est épouvantable, avec l'Église divisée en deux et le Patriarcat d'Alexandrie qui "défroque" les Africains pauvres. Les pauvres orthodoxes africains, privés de tout, sont devenus des pions politiques entre Moscou et Alexandrie. Il y a encore une paix difficile entre les patriarcats de Jérusalem et d'Antioche. Maintenant, il y a des tensions entre les patriarcats de Moscou et de Bucarest au sujet de la juridiction canonique des Églises orthodoxes en Moldavie, Moscou ayant à nouveau "défroqué" de nombreux membres du clergé pour des raisons purement politiques, comme également en Lituanie et en Russie. L'Église roumaine les accepte tous, ignorant l'abus des canons, tout comme Moscou ignore le même abus en Afrique et ailleurs.

Tous ces arguments et divisions concernent le territoire. Cela a longtemps été le cas dans la diaspora d'Europe occidentale, des Amériques et d'Australie. Tout ce qui s'est passé, c'est que d'autres territoires, l'Ukraine, l'Afrique et les pays baltes, ont été ajoutés à la liste contestée de la diaspora. Car là où il y a des Églises sur un territoire, il y a des revenus. En d'autres termes, toutes ces histoires sordides concernent de l'argent sordide. Et l'argent, c'est le pouvoir. Tout comme Judas a vendu Christ pour de l'argent et du pouvoir, alors maintenant ils font de même. Les gens simples, les familles, le clergé et les moines, sont tous trahis par ceux qui sont censés être des guides spirituels!! Que faut-il faire?

Le 17 mars 2024, deux lettres de Sa Béatitude l'archevêque Anastase d'Albanie ont été publiées. Celles-ci ont été écrites au Patriarche Théodore d'Alexandrie concernant l'activité de l'Exarchat africain de l'Église orthodoxe russe sur le territoire canonique du Patriarcat d'Alexandrie. La première lettre date du 7 février 2023, la seconde du 14 mars 2024. En véritable archipasteur, l'archevêque Anastasios prend une position de médiateur, offrant à la fois soutien et critique si nécessaire. Il s'est toujours opposé à l'ingérence de Constantinople dans l'Église ukrainienne canonique et à la création d'un groupe de gangsters appelé "Église orthodoxe d'Ukraine".

L'Archevêque Anastasios a également écrit aux hiérarques persécutés de l'Église orthodoxe ukrainienne, les assurant de son soutien dans la prière contre les gangsters de Constantinople. Cependant, il a également déclaré au patriarche Cyrille de Moscou qu'il ne soutenait pas la décision du Synode russe de rompre la communion avec Constantinople. En février 2023, l'archevêque Anastasios a déclaré clairement ‘" L'incursion du Patriarcat de Moscou en Afrique (faite pour se venger de ce que Constantinople avait fait en Ukraine) était clairement une action anti-canonique inacceptable, sapant l'unité et le travail missionnaire de l'Église orthodoxe. Ce que vous décrivez en détail confirme qu'un schisme clair se déroule au sein de l'orthodoxie".

Dans le même temps, l'Archevêque a déclaré au Patriarche Théodore: "Notre longue expérience ecclésiale et notre engagement théologique confirment que la tactique des représailles, aussi justifiée qu'elle puisse paraître, ne résout pas les problèmes; au contraire, la prolongation du conflit approfondit les blessures. Ce qu'il faut, c'est la thérapie de réconciliation et de résolution". Comme l'archipasteur l'a fait à plusieurs reprises depuis 2018, il appelle à nouveau à un Synode panorthodoxe pour résoudre les problèmes en Ukraine et en Afrique.

Sa lettre de mars de cette année reprend les mêmes points ‘ " Nous ne sommes clairement pas d'accord avec la démonstration de puissance de la part du Patriarcat de Moscou, en particulier dans le domaine sensible de la mission en Afrique. Nous considérons clairement que de telles méthodes sont inacceptables et condamnables. De même, nous ne sommes pas d'accord avec l'adoption d'une mentalité et de méthodes de réaction similaires – avec les dépositions des hiérarques et la création d'un climat de tension entre les Églises orthodoxes dans les médias. Le 16 février 2024, le Synode d'Alexandrie a décidé qu'il "défroquait" l'évêque Konstantin de Zaraisk, le deuxième Exarque africain de l'Église russe. Le Synode avait déjà décidé de "défroquer" le premier Exarque, le métropolite Léonide de Klin, en novembre 2022 en plus de deux prêtres russes en février 2022. (Metr Leonid a depuis été défroqué par Moscou lui-même, comme tant de ses évêques récents, mais c'est une autre histoire...).

Les actions unilatérales n'offrent rien à l'unité de l'Église, dit l'Archevêque. ‘Les problèmes qui se sont posés ces dernières années, en raison de la fin de la communion eucharistique entre les patriarcats orthodoxes, ne peuvent être résolus par des décisions et des annonces unilatérales". Encore une fois, il appelle à un Concile de toute l'Église orthodoxe. De cette manière, Sa Béatitude résume les opinions de centaines d'évêques orthodoxes politiquement libres, en Albanie, Roumanie, Antioche, Serbie, Bulgarie, Pologne, Géorgie et dans d'autres Églises locales, et en fait les opinions de la grande majorité des membres de l'Église et du clergé.

Assez, c'est assez. Qu'ils arrêtent de faire des choses pour des raisons politiques et nationalistes, qu'ils fassent ce qu'ils font pour des raisons ecclésiastiques. Dans les territoires contestés, des politiciens éclairés permettent aux gens de choisir eux-mêmes à quel pays ils veulent appartenir. C'est ce qu'on appelle l'autodétermination. Pourquoi ne pas appliquer le même principe aux territoires qui sont en litige entre Églises, comme la Moldavie? De telles questions peuvent être débattues dans un Conseil libre. La voie Royale interorthodoxe, c'est-à-dire la voie conciliaire et catholique est la seule voie. C'est la voie multilatérale et multipolaire, et non unilatérale et unipolaire.

Après la fin de la guerre par procuration des États-Unis en Ukraine avec l'inévitable victoire russe, la situation de l'Église là-Bas devra être résolue par l'octroi de l'autocéphalie à l'Église orthodoxe ukrainienne. Son futur territoire sera défini par le prochain accord de paix entre Moscou et Kiev. L'État russe a gagné la guerre là – bas, mais cela signifie seulement que l'Église russe devra être magnanime dans la victoire et faire ce qui aurait dû être fait il y a plus de trente ans: accorder à l'Église de la Nouvelle Ukraine l'autocéphalie-une indépendance totale. Sinon, leurs églises en Ukraine seront vides et en faillite.

La désoviétisation, c'est-à-dire la décentralisation, de l'Église russe est inévitable. Cela ne concerne pas seulement l'Ukraine, mais ailleurs, dans les républiques nées de l'URSS qui se sont effondrées en 1991 non pas à cause d'une victoire mythique de l'Occident, mais à cause de son économie défectueuse. Alors que la nouvelle génération qui a grandi après l'effondrement de l'URSS arrive à l'épiscopat russe, tout va changer et le cauchemar centralisateur à l'ancienne prendra fin de toute façon. L'Église russe, comme l'Église de Constantinople, devra revenir au courant dominant, la Voie Royale. Ensuite, le schisme de Constantinople peut également être résolu et les schismatiques, qu'ils soient russes ou grecs, appelés à rendre des comptes. Tout cela confirme que chaque division dans l'Église est toujours causée par la politique, par ce monde. Il n'y a rien de spirituel dans tout cela. C'est sordide.

source le 2 avril 2024, 
par Père Andrew.


 

dimanche 6 septembre 2020

Je ne pèche plus, je rate ma cible...pratique !



par Annie WELLENS

Il m’arrive de converser avec des interlocuteurs dont le maître mot, destiné à clore toute discussion, est l’étymologie. « Etymologiquement parlant »… cette formule devient le critère exclusif de vérité. Certains ne se tiennent plus de joie d’avoir ainsi découvert que « pécher » signifie « rater sa cible ». D’un seul coup, des siècles de pédagogie culpabilisatrice leur glissent des épaules. Ils regardent alors d’un air de commisération ceux qui avouent décliner encore le verbe « pécher » à tous les temps, sinon à tous les modes.

Familiers de la sagesse biblique, les exégètes font jouer la symphonie des interprétations quand ils approchent un mot. Les militants de la seule racine hébraïque ou grecque n’en ont cure et ne retiennent que le mot à mot d’une langue à une autre. Par une sorte de fondamentalisme souterrain - puisqu’ils se situent à la racine, au pied de la lettre, pour ne pas dire à sa botte - ils proclament l’existence d’un vocable totalement pur, vierge des façons de le vivre et de le transmettre.

Constatant à juste titre que des mots ont le malheur de se pétrifier ou de s’engluer dans une tradition qui se veut plus importante que ce qu’elle transmet, ils devraient veiller d’autant plus à ne pas reproduire ce mécanisme. Meurtris par une façon de dire, ils la remplacent par une autre. Les enfants battus deviennent souvent des parents battant.

Les traducteurs de la Bible ont l’humilité de signaler par une note l’obscurité résistante de quelques textes tout en proposant leur interprétation. On leur doit la forte image du « péché tapi comme une bête » à la porte de Caïn [1]. L’obscurité du mystère du mal ne saurait être éclairée par la seule évocation du tireur maladroit. J’imagine mal Caïn disant à sa victime : « Pardonne-moi, mon frère, j’ai raté ma cible ! » Ou alors il faut imaginer Abel expirer en murmurant : « Plût à Yahvé que ce fût vrai ! Etymologiquement parlant. »


Chronique parue dans La Croix, le 11 janvier 1999.

mardi 21 janvier 2020

LE JEU DES DEUX RÔLES d'éphémère déréliction



 Sur l’huile noire de vidange du moteur de ce monde
Il se pourrait, qu’il existe "là bas"
quelque blanc îlot flottant de beau désir doré
Sans cesse menacé d’être agrippé pour être submergé
par les griffes de grippe-sous obscurs, surgissant brusquement
de secrets fonds, en bandes sans nom, sans bande-son, 
Ilôt qui luise, dans les ténèbres, pour nous en extirper 
Qui nous invite à inspirer l’air pur des Cieux précieux
Qui vivifie nos cadavres d’impies attirés par les gouffres
Ilôt qui plane au-dessus des eaux des égouts de nos désirs
Surfant entre les écueils des têtes d’anges déchus.
Les nôtres devraient alors s’enivrer d’alcools puissants 
Qui paralysant nos méchantes pensées 
nous séparent vapeur après vapeur   
De ces miasmes d’enfer qui rongent nos bouches
nos poumons et nos esprits contaminés
Alors pourrons nous chanter silencieusement
À bout de force, pantelants,
La gloire et l’espérance du Dieu éperdu d’amour
La miséricordieuse, patiente, fidèle et maternelle main de Dieu 
Elle, la Toute Sainte aux mille doigts, si fermes et si doux,
Qui prodigue à chacun le réconfort ou le remède 
Elle qui ferme les yeux sur nos affreux scandales, 
Notre pitoyable claudication et nos mauvais regards, 
Nous qui n’avons pas arraché notre œil cupide et concupiscent 
dont l'objectif froid nous blesse et nous tue 
Nous effondrant, nous enfonçant, blessure après blessure, 
Traîtres toujours, fascinés, aimantés que nous sommes
par ce qui nous blesse et nous tue.
Comme nous aimons cette mort par-dessus tout, oubliant tout…
Pour si peu de temps amers, enfermant, encastrant notre goût 
Puissions-nous voir les globes de nos yeux rouler à nos pieds
Et finir à Tes pieds les baignant de l'amour
de l’eau pure de nos larmes
et retrouvant la joie calme et mesurée de ton unique Paix
Seigneur, et contempler enfin un rai de la lumière de Ta Face
Avec le regard purifié du cœur et de l’esprit
Ô Dieu ta voie si simple, si difficile…
Aie pitié de nous !

Maxime.le.min'.
(in Le jeu est un nôtre)









vendredi 23 août 2019

«S’il tombe encore, il se relève encore, et ainsi jusqu’à la mort !» par St Théophane Le Reclus



«À l’origine, l’homme fut créé juste. Mais il tomba et perdit son harmonie intérieure. L’orgueil entra en lui, et avec l’orgueil, une multitude de passions, qui le détournèrent du bien et l'entraînèrent au péché. En cet état, l’homme souffrit. Aussi le Seigneur instaura-t-Il sur terre une infirmerie : la Sainte Église et les sacrements. Dans le baptême, on renonce à Satan et à ses œuvres, à son service et à son orgueil, c’est-à-dire à toutes les passions, et on reçoit la force de les combattre. Pour ceux qui tombent après le baptême, il y a le sacrement de pénitence, dans lequel les promesses du baptême sont répétées et les forces perdues de la Grâce renouvelées... Si le pénitent tombe à nouveau, il se relève à nouveau par le repentir. S’il tombe encore, il se relève encore, et ainsi jusqu’à la mort! C’est la voie commune du salut ! Nous avons, en outre, les carêmes", le jeûne” avec la préparation“ qui convient pour recevoir la communion. Il serait, certes, préférable de ne pas tomber après le baptême ou, du moins, de ne plus tomber après être tombé et s’être relevé par le repentir. Mais les passions sont proches de notre cœur — la vie en famille et en société leur fournit de nombreuses occasions de s’exacerber— et il arrive que le chrétien ne résiste pas à la tentation et tombe. Ou encore, il résiste deux ou trois fois et tombe à la quatrième ou à la cinquième. Il se repent, mais tombe à nouveau. Tant que sa conscience est fidèle et que les sentiments de piété et de crainte de Dieu demeurent vivants en lui, l’homme ressent ses chutes avec douleur. Les éviter dépend en partie de sa volonté. Ainsi, l’un s’enflamme à la pensée de vaincre et de déraciner les passions, d’accomplir sans faillir les promesses du baptême et de pénitence, ou de vivre sans blesser sa conscience ni offenser Dieu. N’estimant pas pouvoir y parvenir dans la société, un autre s'éloigne, fuit et demeure au « Désert» : il quitte le monde et entre au monastère. L’entrée au monastère implique donc la détermination de vivre sans plus s'adonner aux passions. La vie monastique, elle-même, est un combat incessant pour vaincre et déraciner les passions, afin d’être purs et irréprochables devant la Face de Dieu.» 
Saint Théophane Le Reclus*

in Pour garder la flamme, instructions aux moniales sur les obligations de leur vie monastique (Traduit par Svetlana Marchal Âge d'homme-La lumière du Thabor)

*10 janvier 1815 - 16 juin 1894
Jours commémoratifs:
19/6 janvier - Décès
23/10 janvier

29/16 juin

vendredi 13 juillet 2018

Pécher : rater la cible…


source
sur le site interbible

Péché

Hébreu : חטאת (hatta't)
Grec : αμαρτία (amartia)
Latin : peccatum

Il existe une riche variété de termes pour désigner la notion de « péché », chacun y ajoutant une nuance particulière. On peut lire dans le Dictionnaire encyclopédique de la Bible (page 995) une définition aussi brève que claire des trois termes les plus courants: hatta' t, cawôn et peshac..

• Le nom usuel hatta' t provient d'un mot qui signifie « manquer le but ou la cible ». Le péché apparaît alors « comme un manquement objectif, contre les hommes ou contre Dieu ».

• « Le mot cawôn, littéralement « ce qui est tordu, de travers », souligne éventuellement l'aspect moral du péché; mais il met lui aussi en relief sa réalité, son objectivité: ce n'est pas la conscience psychologique qui est en est la mesure ».

• « Le mot peshac, "révolte", "rébellion", vise l'intention mauvaise elle-même et souligne l'initiative prise dans la rupture. C'est lui qui rend le mieux l'aspect religieux du péché: opposition de la volonté humaine à Dieu, refus d'écouter, infidélité et rejet ».

La notion de « péché » apparaît comme une réalité complexe et ne se réduit pas à la simple transgression d'un précepte. Même s'il est un acte objectif, que l'on peut cerner et définir avec précision, il reste que le péché n'est pas un concept abstrait qui loge dans le monde merveilleux des idées immuables ou dans les sévères codes de lois. Le péché est inscrit dans la vie des sujets personnels que sont les êtres humains.

Le mot hatta' t est utilisé autant dans le monde profane que dans le monde de la religion. Il est utilisé dans le cadre d'une conception dynamique de l'existence. Il suppose un lien étroit entre l'individu et la communauté, de même qu'entre la transgression et la condamnation. Il y a manquement, hatta' t, dès qu'une relation communautaire est lésée: un homme peut manquer vis-à-vis un autre homme ou vis-à-vis Dieu. À partir du moment qu'un rapport communautaire implique des normes de conduite, on contrevient à un tel rapport en transgressant les normes. On manque donc l'objectif que la communauté s'était fixé.

Cette conception du péché comme manquement aux exigences de la vie communautaire exprime, malgré son apparence juridique, l'importance de la relation entre les individus. Le terme hatta' t conviendra bien pour exprimer le manquement aux exigences de l'Alliance, l'infidélité à la parole donnée de suivre les voies du Seigneur. Puisque le peuple de Dieu tire son existence de l'Alliance, ces manquements sont une atteinte non seulement à la volonté de Dieu mais à l'identité même du peuple. Le péché, c'est le comportement qui fait passer à côté du projet de Dieu pour son peuple. Les prophètes insistent pour montrer que le péché ne situe pas seulement au niveau religieux. Il y a aussi transgression de l'Alliance quand on passe à côté de ses devoirs de respect, de soutien, de justice envers les membres du peuple. Ce sont également les prophètes qui approfondiront la dimension morale du péché, en montrant que la tendance à manquer aux exigences de la vie de foi a son siège dans le coeur de l'être humain. Le meilleur exemple de cet approfondissement du sens du péché est donné par le psaume 50. Les expressions de la reconnaissance du péché sont nombreuses et variées; elles côtoient aussi des affirmations sur la bonté, la fidélité et la miséricorde de Dieu. Toute la prière est orientée vers la demande du pardon qui est perçu comme une re-création du coeur:

Aie pitié de moi, ô Dieu, selon dans ta grande miséricorde 
et dans ton immense compassion efface mon péché
Lave-moi de plus en plus de mon iniquité 
et de mon péché purifie-moi […]
Crée en moi un cœur pur ô Dieu
et renouvelle en ma poitrine un esprit droit[…]


Psaume 50

Yves Guillemette, ptre

samedi 12 mai 2018

Moines pêcheurs


et non pas moines pécheurs…

Les illettrés égalitaristes qui prétendent imposer leurs nouvelles lois, amateurs du plus bas niveau auquel ils s’acharnent à vouloir abaisser tout le peuple, veulent dispenser l'écriture de la langue française de l'accent circonflexe. Anciennement, pêche s’écrivait pesche, du latin piscis signifiant « poisson ». Sans accent circonflexe, pécher consiste à commettre une faute, un péché, du latin peccare qui signifie d'ailleurs entre autres broncher comme un cheval, se gâter comme le vin. Emplois du mot qui ne sont pas sans intérêt d'un point de vue théologique. On distingue donc le pêcheur du pécheur !

Généralement, l’accent circonflexe est le vestige d’un « s » étymologique. Depuis les rectifications orthographiques de 1990, le « chapeau » est maintenu sur « a », « e » et « o ». C’est sur « i » et « u » qu’il est facultatif.
Juste comme chaque fois, un peu plus de négligence et d'assistance et un peu moins d'efforts et d'exigence dans tous les domaines de la vie sociale.

samedi 23 septembre 2017

LES CAUSES DE NOTRE SOUFFRANCE par saint Nicolas Vélimirovitch



"Pour un homme sensé, il est naturel  de toujours chercher les causes de sa souffrance d'abord en lui-même, et pour les insensés d'accuser continuellement les autres. L'homme sensé se souvient de tous ses péchés, depuis l'enfance ; il se les rappelle avec la crainte de Dieu sans s'étonner de souffrir en conséquence de ses péchés ; et, quand alors la souffrance s’abat sur lui, qu’elle provienne de ses amis, ou de ses ennemis, des hommes ou des esprits mauvais, tôt ou tard, il connaît aussitôt les causes de sa souffrance, car il connaît et se rappelle ses péchés. L'insensé, cependant, est oublieux, et oublie toute son iniquité ; alors, quand la souffrance s’abat sur lui, il se tord dans le tourment et demande avec étonnement pourquoi il a mal à la tête, pourquoi il devrait perdre tout son argent ou pourquoi ses enfants devraient mourir. Et, dans sa folie et sa fureur, il pointera son doigt sur tout être sur la terre et dans le ciel, pour l’accuser d’être responsable de sa souffrance, avant de pointer le doigt sur lui-même, le seul vraiment responsable de cela."

St NICOLAS VÉLIMIROVITCH
in Homélies sur les évangiles pour les dimanches et jours de fête.

lundi 30 janvier 2017

Sur le blog de Claude un beau texte sur "le vieux moine obscène"



[…] le"vieux moine obscène" était en fait, un saint, qui, avec l'argent qu'il avait gagné, achetait une nuit sans péché, achetait le "droit" aux corps des prostituées afin de sauver leurs âmes. La ville apprit que l'homme qu'ils croyaient être un scandale était la pureté elle-même, l'amour sans astuce, l'abnégation, la parole de Dieu, la prière et la glorification. […] 
 > lire l'histoire ICI

dimanche 21 août 2016

La MALADIE, le CRIMINEL et le PÉCHÉ

Force est de constater qu'il y a une similitude incontournable entre un organisme, une société et une personne.
Les éléments négatifs, mauvais, mortifères sont là, présents, prêts à surgir, dès que le contexte le permettra. Ils sont là presque de toute éternité. Au milieu d'autres éléments favorables. Dès qu'un déséquilibre s'installe dans un système par une faiblesse et une incohérence des éléments régulateurs, alors surgissent en effet  et se répandent au grand jour les éléments mortifères. L'occasion leur est donnée d'agir, de se propager, de devenir plus forts et leur pouvoir de destruction s'exerce en toute impunité de façon dangereuse et  de plus en plus difficile à réfréner.



Ainsi en est-il dans un organisme  maintenu en bonne santé, où la flore microbienne en différents lieux de l'organisme est normalement maintenue en équilibre. Il est nécessaire que soit inhibée la prolifération de bactéries commensales pathogènes et potentiellement dangereuses, préexistant depuis très longtemps dans l'organisme, en compagnie des favorables à la santé dans un équilibre vital. Si les défenses immunitaires de l'organisme sont affaiblies par négligence, l''organisme n'est plus capable de lutter efficacement contre la prolifération et la colonisation de ces éléments pathogènes et alors s'installe un désordre incoercible pouvant aller jusqu'à devenir mortel. Il faut alors faire appel  un remède radical pour venir en aide efficacement à la restauration d'une bonne santé faute de quoi on peut en mourir. Et il arrive que les médicaments fassent alors des "dégâts collatéraux" peu souhaitables mais inévitables. On dit alors qu'il vaut mieux prévenir que guérir…



Ainsi en est-il dans une société où les criminels (de quelque origine que ce soit) dont une certaine quantité coexiste inévitablement avec les facteurs de cohésion sociale  est maintenue avec vigilance dans des limites "raisonnables" et dont la capacité de nuisance est strictement limitée par un ordre complexe concernant tous les éléments d'équilibre : une culture commune stable et forte, des valeurs consensuelles, une morale individuelle et sociale, des règles de savoir-vivre entre générations, entre hommes et femmes, entre étrangers et indigènes, la police, l'armée, la justice… Ainsi les éléments potentiellement destructeurs du bon ordre et dangereux pour la vie des citoyens, ne peuvent qu'exceptionnellement apparaître pour faire la démonstration de leur nocivité et de leur capacité de nuire à tous. Si par irréalisme, négligence, laxisme, fausses perspectives, idéologies contre nature, ou manque de discernement, on laisse proliférer ces nuisances sans y remédier, un chaos mortel peut très bien s'installer et il devient alors nécessaire et inévitable d'employer "la manière forte" pour éviter la guerre civile et il est rare que le retour à l'ordre se fasse sans une brutalité peu souhaitable…


Ainsi en est-il chez une personne… "car il n'est personne qui vive et ne pèche pas"  comme il est  dit clairement dans la prière pour les défunts de l'Église Orthodoxe. Il suffit de s'observer un peu pour constater qu'il y a chez l'homme autant de capacités de pécher que de vivre selon les commandements divins. Non seulement nous retombons dans les mêmes péchés (la pratique de la confession le montre assez) mais nous pouvons constater avec horreur que certains péchés oubliés depuis longtemps peuvent resurgir dans certaines situations "favorables" voire que l'on peut commettre des péchés que l'on n'avait jamais commis auparavant et que l'on ne pensait pas pouvoir commettre… Ce n'est pas un hasard si les Pères de l'Église conçoivent l'Église comme un hôpital des âmes. Notre capacité de nous écarter considérablement de Dieu coexiste  - et coexistera malheureusement sans doute jusqu'à notre mort  - avec notre capacité de nous rapprocher de Dieu. C'est alors à nous de favoriser notre équilibre et notre bonne santé spirituelle par notre vigilance de tous les instants, faute de quoi notre négligence laissera le champ libre à nos mauvais penchants connus, ou ignorés de nous, et alors s'installera le chaos en nous.  C'est bien de cela dont parlent tous les grands spirituels de notre Tradition orthodoxe, quand ils nous avertissent qu'une lutte sur tous les fronts doit être menée sans relâche, que les vertus doivent être cultivées faute de quoi la porte sera grand ouverte à tous les vices.
Notre âme est un organisme, une société, pour lesquels nous devons faire preuve de vigilance et de discernement et de régulation, faute de quoi nous laisserons s'installer un chaos mortifère. Et le "remède de cheval " à appliquer alors est un remède bien adapté à chacun dont seul Dieu a le secret …
Oui, dans le domaine spirituel, il en est de même que dans le domaine sanitaire ou social, mieux vaut prévenir que guérir.


Mais notre médecine spirituelle traditionnelle orthodoxe est  efficace pour nous maintenir ou restaurer cette bonne santé spirituelle. L'expérience et la transmission de nos Anciens qui ont lutté vaillamment  jusqu'à leur mort contre leurs mauvais penchants, les mystères prodigués par notre Église orthodoxe  auxquels nous sommes conviés à participer le plus assidument possible, la "Prière de Jésus, tout cela est bien utile pour maintenir à l'esprit notre propre et constante capacité de nuire et pour exercer cette vitale vigilance pour conserver la santé de notre âme et la fortifier.
Maxime le minime

jeudi 30 avril 2015

Mgr Athanasios de Limasol à propos de son livre, Le cœur ouvert de l'Église [4/5]


N’attends rien des gens.… mais plutôt de Dieu.


Dans votre livre, on trouve l'histoire suivante : un fils se plaint de son père, qu'il boit et sort avec une autre femme. Et il lui est dit : «Vois cela selon un autre angle : cet homme souffre, voilà pourquoi il agit comme ça. » Comment pouvons-nous apprendre à nous comporter avec nos proches qui, à notre avis, se comportent mal de quelque manière ? 

 Un jour, un jeune homme est venu voir l’Ancien Païssios et lui a dit: « Geronda, personne ne me comprend, ni mes parents, ni mon frère ni ma sœur. Je souffre beaucoup à cause de cela. » L’Ancien lui a répondu : « Mon cher! S’ils ne te comprennent pas, alors toi, essaye de les comprendre! D'abord, comprends tout de suite qu'ils ne sont pas capables de te comprendre ; comment veux-tu qu'ils te comprennent, quand ils ne sont pas en mesure de te comprendre? Comprends que leurs faiblesses, leurs problèmes les en empêchent pour ainsi dire. Regardez-les avec compréhension et amour. N’attends rien des gens, afin de ne pas souffrir. Il est préférable d’attendre à quelque chose de Dieu ». Alors cette personne a pensé : «Si je les comprends, alors je ne souffrirai pas du fait qu'ils ne me comprennent pas. » C’est ce que je dis aussi aux gens qui se plaignent de choses semblables. À celle qui me dit« Mon mari ne me comprend pas. », je réponds « Toi, comprends-le, lui, et alors ton problème sera résolu. » Il me semble que cela fonctionne.

Abandonner Dieu et la foi ?


Monseigneur, vous parlez souvent de l'éducation des enfants. Il y a ce problème : souvent les enfants à 12, 13 ou 14 ans quittent l'église ou ne veulent plus venir aux offices. Que conseillez-vous de faire aux parents dans de telles situations ?

Si un parent se préoccupe de l'éducation de son enfant dès le moment de sa conception – c’est à dire quand l'enfant est encore un embryon, parce les Anciens contemporains disent que l'éducation des enfants commence avant même leur naissance, avant même qu'ils ne soient conçus – si même alors, nous commençons à les élever, bien avant qu’ils atteignent les 12 ans, nous pouvons faire beaucoup.

Et quand un enfant arrive à l’âge de 12, 13 ou 14 ans, qu’il parvient donc à l'adolescence et qu’il se «rebelle » et «se révolte », du moins en apparence, sans aucun doute, nous ne serons pas en mesure d’y faire grand chose, mais peut-être que cela ne sera pas même pas nécessaire, parce que nous aurons déjà tout fait auparavant. Alors dans ce cas, nous devons tout simplement prier très fort.

St Porphyrios le Kapsokalyvite

St. Porphyrios a conseillé à une femme qui se plaignait à lui de ce qu'elle parlait à son fils de Dieu, mais qu’il ne écoutait pas, « Ne vous inquiétez pas. Il suffit de changer la façon dont vous agissez. [Au lieu de parler de Dieu à votre enfant] Parlez à Dieu de votre enfant, et Dieu voudra vous écouter. Alors le Seigneur Lui-même aura une conversation avec votre enfant »

Le Seigneur ne s’inquiète pas comme nous le faisons. Et Il ne panique pas. Il ne connaît pas de situations où Il ne sait quoi faire. Le Seigneur laisse sa liberté à la personne, puis Il l'embrasse et la ramène à Lui-même.

Une fois un jeune homme qui avait tout renié est venu voir Père Païsios. Il a dit à l'Ancien, «J’ai fait tout mon possible mais j’ai fini par abandonner Dieu. » L’Ancien l’a pris dans ses bras, l'a embrassé et lui a dit : « Tu as couru et couru et couru et couru vers ici, tout droit vers les portes qui mènent à Dieu. »

Seul le péché peut asservir notre âme 


  Dans une de vos conversations, vous dîtes que nous devons montrer du respect pour chaque personne, pour sa foi et sa culture, sans exclusive. Comment cela était-il possible de le réaliser dans les conditions, par exemple, comme celles de Chypre qui a été réduite en esclavage pendant 800 ans ?

Sans aucun doute, ceux qui asservissent d'autres peuples ne les respectent pas. Cependant, ils peuvent asservir notre corps, ils peuvent détruire notre maison, ils peuvent tuer tous les gens autour de nous, mais ils ne peuvent pas prendre notre âme.

Un grand saint de l'époque de la domination turque en Grèce, Saint Côme d'Étolie, avait l'habitude de dire aux Grecs asservis, « Si les Turcs veulent votre argent, donnez-le leur. S’ils ont besoin de vos maisons, donnez leur vos maisons. S’ils veulent votre bétail ou vos champs, donnez leur tout cela. Donnez leur tout ce qu'ils veulent. Seulement, ne leur donnez pas votre âme. »

Ne donnez à personne votre âme. Les gens peuvent asservir tout ce qu'ils veulent, sauf nos âmes. Seul le péché peut asservir notre âme. Les saints pères craignaient le péché, mais aucune sorte d'événement extérieur. Mais même le péché ne peut nous asservir si nous n’y consentons. Il y a une histoire à propos de saint Jean Chrysostome, qui avait réprimandé et blâmé l’impératrice Eudoxie. Elle était très en colère et voulait l'envoyer en exil. C’était une très mauvaise personne. Alors les diacres et les sous-diacres du Patriarche se sont approchés et lui ont dit : «L'Impératrice est à votre recherche pour vous envoyer en exil quelque part. Elle veut vous faire du mal. » Saint Jean Chrysostome s’est mis à rire et a répondu : « Ne craignez rien, personne ne peut me causer de dommages, sauf moi à moi-même. Personne ne peut nuire à Jean, sauf Jean lui-même ". [à suivre]
(version française et sous-titres par Maxime le minime de la source

jeudi 27 mars 2014

SUR LE SCANDALE (2) : De la nécessité des tentations et des chutes dans la voie par St Jean Chrysostome

"Luc exprime cette pensée en des termes dilïérents: "Il est impossible qu'il n'y ait point de scandales" (Luc 18;1). Qu’est-ce à dire, "des scandales"?  des obstacles pour la voie droite. On donne au théâtre ce nom aux gens qui font prendre au corps l'attitude qu’ils veulent. La prophétie du divin Maître n’est donc pas la cause des scandales; loin de nous une créance pareille: ils n’arrivent pas précisément parce qu’Il les a prédits ; mais Il les a prédits parce qu’ils devaient arriver. Si les auteurs des scandales l’avaient bien voulu, jamais ces scandales ne seraient arrivés; or, s’ils n’avaient pas dû arriver, le Sauveur ne les aurait pas annoncés. Mais il y a des hommes livrés au mal, et sur ce point incorrigibles ; voilà pourquoi Jésus annonce ce qui devait arriver. — Et s’ils s'étaient amendés, observerez-vous; si aucun d’eux n’eût causé de scandales, la parole du Sauveur eût été entachée de fausseté ? — Gardez-vous de le croire: certainement, si tous ces hommes eussent dû se corriger, Il n’aurait point dit : "Il est nécessaire qu'il y ait des scandales" mais, comme Il prévoyait leur impénitence, alors Il a déclaré que ces scandales arriveraient infailliblement.

 Vous demanderez pourquoi Il ne les a pas prévenus. En faveur de qui, vous demanderai-je à mon tour, aurait-Il dû les prévenir? En faveur des personnes que blessent les scandales? Mais ce n’est pas à cause des scandales que périssent les personnes, c’est à cause de leur lâcheté. La preuve, nous la trouvons dans l'exemple de ceux qui pratiquent la vertu, et qui, loin de souffrir du scandale à quelque degré, n’en acquièrent que plus de mérite : ainsi furent Job, Joseph, tous les justes et tous les apôtres. Encore une fois, plusieurs se sont perdus, mais par suite de leur appesantissement et de leur négligence ; s‘il en était autrement, si les scandales étaient la cause de ces malheurs, nous devrions périr tous. Puisqu'il en est qui ne périssent pas, que les autres ne s’en prennent qu’à eux-mêmes de ce qui leur arrive. Comme nous l'avons déjà dit, les scandales réveillent l’âme de son assoupissement, ils augmentent sa pénétration et sa perspicacité; ce qui s'applique soit à celle qui veille sur elle-même, soit à celle qui a fait une chute et qui, ne tardant pas à se relever, n'en sera désormais que plus vigilante et de capture plus difficile. Soyons donc attentifs, et nous en retirerons l'inestimable avantage de ne pas nous laisser gagner par le sommeil. Si nous allions nous y livrer, au milieu des ennemis qui nous pressent, des tentations qui nous assaillent, que deviendrions-nous dans le cas où notre vie serait exempte d'épreuves. Songez au premier homme: il ne reste que quelques instants dans le paradis, un jour tout au plus dans les délices, et il en vient à ce point de perversité qu'il rêve de s'égaler à Dieu, qu’il estime son bienfaiteur un trompeur, et qu’il viole le précepte unique qu‘il en a reçu. Or, s’il eût passé le reste de sa vie sans adversité, à quels excès n’aurait-il pas été entraîné ?" (à suivre)

mardi 25 mars 2014

SUR LE SCANDALE (1) du grec σκάνδαλα pièges, obstacles placés sur le chemin pour faire tomber par St jean Chrysostome

"Malheur au monde à cause des occasions de chute (des scandales) ! car il est nécessaire qu'il arrive des occasions de chute; mais malheur à cet homme par qui le scandale (l'occasion de chute) arrive. "(Mat. 18;7) 




l. S'il est nécessaire qu'il y ait des scandales, observera l’un de nos adversaires, pourquoi maudire le monde ? ne vaudrait-il pas mieux lui venir en aide et lui tendre la main ? Ce serait là ce que ferait un médecin et un homme de bien; mais le maudire, un homme quelconque en ferait autant. — Que répondre à ce langage impudent ? Où trouverez-vous rien qui approche du remède employé par le Sauveur ? De Dieu qu’il était, il s’est fait homme pour vous, il a pris la forme d'un esclave, il a souffert les plus honteux traitements, il n'a rien négligé de ee qui dépendait de Lui. Les hommes ayant eu l'ingratitude de ne retirer de ce bienfait aucun avantage, Jésus les déclare malheureux pour être demeurés dans leur infirmité, malgré des remèdes si eflicaces. Ainsi, l'on s'écrierait en gémissant, si un malade, auquel toutes sortes de soins seraient prodigués, refusait, à obtempérer aux ordonnances de l'art (médical) : malheur à cet homme, à cause de son mal dont, par sa folie, il a augmenté, la gravité. Mais, dans ce dernier cas, l’on aurait beau gémir, cela ne servirait de rien : au lieu que, dans le cas présent, c’est porter d'une certaine façon remède au mal que de prédire ce qui doit arriver et de le déplorer. Là où les conseils ont été inutiles, souvent la compassion a réussi. Voilà pourquoi le Sauveur s'écrie : "Malheur!" en rappelant ainsi les hommes à eux-mêmes, et ranimant leur sollicitude et leur vigilance. En outre, Il leur témoigne sa bienveillance et sa douceur par les larmes qu’Il verse sur leur opiniâtreté ; de telle sorte que, loin de s’en indigner, Il les retire de leur aveuglement et par ses lamentations, et par l'avenir qu’il leur annonce. — Comment cela pourra-t-il se faire ? demanderez-vous. Si les scandales doivent survenir nécessairement, nous serait-il bien possible de nous y soustraire ? — Il est nécessaire, à la vérité, qu’il y ait des scandales ; mais il n’est pas nécessaire que nous nous perdions.

Supposez un médecin, —pourquoi ne pas recourir à la comparaison de tout à l’heure ? — supposez, dis-je, un médecin qui vous tienne le langage suivant : Vous ne sauriez éviter cette maladie; mais, avec un peu d’énergie, vous parviendrez à prévenir toute fatale issue. Tel était le langage que tenait le Sauveur, entr’autres motifs, pour mettre les disciples sur leurs gardes. Afin de les préserver de toute torpeur, il ne va pas leur faire croire qu'ils sont destinés à mener une vie douce et paisible; au contraire, il leur dénonce les combats qu’ils auront à soutenir soit au dehors, soit au dedans. Vérité que Paul formulait en ces termes: "Au dehors des luttes, au dedans les angoisses; périls du côté des faux-frères" (2Cor. 7;7,11;26). "Il s'élèvera parmi vous, disait-il aux Milétiens, des hommes qui professeront des doctrines perverses"(Actes 20;30). Le Christ disait également: "Les ennemis de l'homme seront les gens de sa propre maison" (Mat. 10;36) Quoique le Sauveur parle de nécessité, il ne prétend nous ravir ni la spontanéité de notre activité, ni la liberté de notre vouloir, pas plus qu'asservira vie humaine à une aveugle fatalité : il prédit seulement ce qui devait arriver inévitablement.(à suivre)

dimanche 16 mars 2014

Que dirait St Jean Chrysostome de nos jours sur ce que nous regardons pendant le Carême !?

Nous vivons une époque où la représentation de toutes les passions humaines est sans doute bien au-delà de ce qu'aurait pu imaginer St Jean Chrysostome ; non pas que les passions humaines aient changé ou aient empiré ( elles demeurent sans doute ce qu'elles ont toujours été du plus léger au pire) mais il n'en est pas de même de leur représentation. L'hyperréalisme contemporain obsessionnel, son insistance sur les détails, leur grossissement sonore et visuel à l'extrême qu'il s'agisse de destruction, de meurtre, ou de sexe, le passage en revue, l'exploration et l'exploitation systématique des pires des perversions mais surtout la fréquence voire l'omniprésence de leur représentation et donc leur banalisation, tout cela est sans commune mesure avec ce que connaissaient avec le théâtre, aussi obscène soit-il, les contemporains de St Jean Chrysostome. Il est difficile aujourd'hui d'imaginer qu'une telle autorité morale et à fortiori religieuse puisse s'élever avec éloquence contre les spectacles contemporains, et particulièrement les films  et  les vidéos sans parler des spots et de toutes les images publicitaires.  Pourtant ce que décrit le saint Patriarche est toujours valable concernant le processus d'accoutumance progressive et insidieuse  qui mène à l'addiction asservissante dans toutes sortes de domaines, fléau  reconnu et bien connu maintenant de nos contemporains.  Voilà un extrait de la sixième homélie de St Jean Chrysostome sur la Pénitence prononcée la quatrième semaine de la sainte Quarantaine. Est-ce qu'on est capable d'entendre cela aujourd'hui ? Je n'en mettrais pas ma main au feu...

http://liviudumitrescu.wordpress.com 
"Que peut-on gagner au jeûne lorsqu'en s'y adonnant on continue de fréquenter le théâtre, cette commune école de luxure, ce gymnase public d'impureté, lorsqu'on va s'asseoir dans la chaire de pestilence? Oui, chaire de pestilence, gymnase d'impureté, école de luxure; voilà ce qu'il est à mes yeux votre théâtre, et je ne crains pas d'user de termes trop forts lorsque je qualifie de la sorte ce lieu infâme, ce réceptacle hideux de tous les vices, cette fournaise babylonienne. C'est bien une fournaise en effet que le théâtre; le diable y entasse les habitants de la ville, puis il y met le feu; et il ne l'alimente pas, comme ce roi barbare dont parle l'Ecriture avec des sarments, du naphthe, des étoupes, de la résine; non, il sait trouver des matières encore plus dangereuses, telles que regards impudiques, paroles honteuses, attitudes voluptueuses, chants lascifs et dissolus.
Des mains barbares mirent le feu à la fournaise mentionnée dans l'Ecriture, mais celle dont je vous parle est allumée par des pensées plus coupables et plus insensées que toute barbarie. Celle-ci est pire que l'autre, puisque le feu en est plus funeste. 
 C'est un feu qui ne consume pas la substance du corps, mais qui dévore la félicité de l'âme : ce qu'il y a de plus terrible, c'est qu'il ne se fait pas sentir à ceux qu'il brûle; s'il était aussi douloureux qu'il est funeste, ces éclats de rire qui retentissent au théâtre n'auraient guère lieu. La pire des maladies est celle qui mine un patient sans qu'il s'en doute, le feu le plus à craindre est bien aussi celui qui consume sans être aperçu. 
 A quoi peut vous servir le jeûne, lorsque privant votre corps d'une nourriture permise en soi, vous repaissez votre âme d'une nourriture essentiellement mauvaise? Lorsque vous restez assis durant tout un jour occupé à regarder la nature humaine livrée à l'ignominie et publiquement insultée dans la personne de ces prostituées de théâtre, de ces comédiens, obligés, par le métier qu'ils font, de représenter l'adultère, et de ramasser toutes les souillures de l'espèce humaine. Ils n'épargnent pas plus le blasphème aux oreilles que les fornications aux yeux ; il faut que le poison pénètre dans l'âme par toutes les avenues ; ils représentent les catastrophes arrivées aux autres : de là le nom qu'ils portent, et qui exprime leur honte. Quelle sera donc l'utilité du jeûne pour des personnes qui nourrissent leur âme de ces poisons? 
De quels yeux regarderez-vous votre femme au retour de ces spectacles? De quels yeux regarderez-vous votre fils, de quels yeux votre serviteur, de quels yeux votre ami? Il vous faudra ou vous couvrir de honte en racontant ce que vous y avez vu, ou garder un silence qui témoignera de votre confusion.
 Ce n'est pas là ce qui vous arrive au sortir de l'église; tout ce que vous y avez entendu, vous pouvez le rapporter à votre famille avec un coeur satisfait : oracles prophétiques, dogmes apostoliques, préceptes sortis de la bouche même du Seigneur, voilà ce que vous remportez d'ici, voilà de quoi composer un repas spirituel pour la nourriture des âmes dans votre maison, de quoi rendre votre femme plus modeste, votre fils plus sage, votre serviteur plus fidèle, votre ami plus dévoué, votre ennemi même plus disposé à oublier ses rancunes."

dimanche 3 novembre 2013

Nous ne pouvons pas blâmer Dieu pour l'existence du mal par saint Jean Damascène

"Les Saintes Ecritures désignent communément les choses que Dieu permet comme son action et son œuvre. Néanmoins, même quand il est dit que «Dieu crée le mal » (Isaïe 45:7 ), ou « Arrive-t-il un malheur dans une ville, Sans que l'Éternel en soit l'auteur?» ( Amos 3.6) , la Bible ne cherche pas à présenter Dieu comme la cause du mal. Le mot «mal» a deux significations. Parfois, il décrit ce qui est un mal en soi, c'est à dire tout ce qui s'oppose à la vertu et à la volonté de Dieu. D'autres fois, il se réfère aux mauvaises choses que nous percevons, comme la douleur, la tristesse et le malheur. Toutes ces choses semblent mauvaises car elles provoquent la douleur, mais en réalité, elles sont de bonnes choses. Pour les personnes qui en la compréhension, elles deviennent la source de repentance et de salut. Ce sont les «maux» que la Bible décrit comme ayant lieu par Dieu. Malgré cela, nous devons réaliser que nous sommes nous-mêmes la cause même de ces maux. Parce les maux involontaires [à savoir les peines] résultent de maux volontaires [à savoir les péchés] . Il ya un Dieu qui est la seule source du bien, et qui est dépourvu de tout mal. « Mais alors, demandent certaines personnes, d’où vient le mal ? puisqu’ il est impossible que le mal provienne du bien. » Le mal n'est rien d'autre que la privation du bien, et l’éloignement de l'état naturel vers un état anormal. Toutes les choses que Dieu a créées sont très bonnes, quand elles demeurent comme elles ont été créées. Cependant, quand elles s'éloignent volontairement de l'état naturel pour se diriger vers un état non-naturel, elles deviennent mauvaises. Dans leur état naturel, toute chose servait son Créateur et lui obéissait. Toutefois, lorsque l'une de ces créations fuit volontairement pour désobéir à son Créateur, elle crée le mal à l'intérieur d’elle-même. Parce que le mal n'est ni une entité ni un attribut de quelque substance que ce soit. Il s'agit plutôt d’un incident, c’est-à-dire un détournement volontaire de la nature vers un état non-naturel , qui équivaut au péché. D’où naît le péché? C'est l' invention du libre-arbitre du diable . Est-ce alors que le diable est mauvais? Il n'a pas été créé mauvais mais bon. C’est un ange rayonnant de lumière que Dieu a créé, cependant comme un être rationnel et libre, il s'est volontairement éloigné de l'état naturel de la vertu et est entré dans les ténèbres du mal après s’être séparé de Dieu, qui seul est bon et créateur de la lumière. Le Dieu de bonté a créé toutes choses à partir de rien, et Il sait d'avance tout ce qui va se produire. S'ils n'avaient pas été créés, alors aucun être ne serait devenu mauvais ... Si les êtres qui devaient venir à l'existence de par la bonté de Dieu avaient été empêchés d'être créés parce qu'ils deviendraient mauvais en raison de leur propre choix, alors le mal aurait vaincu la bonté de Dieu. C’est ainsi que tout ce que Dieu a créé, Il l’a créé bon et excellent. C’est chaque personne de son propre chef qui choisit de devenir bonne ou mauvaise." St Jean Damascène

jeudi 9 mai 2013

Un orthodoxe se doit-il d'être optimiste ?


"Ne soyez pas pessimistes, nous disent les faux-pasteurs. «L'Orthodoxie est caractérisée par l'optimisme. Dieu n'abandonnera jamais son Église et les portes de l'enfer ne pourront rien contre elle». 

En effet, L'ORTHODOXIE est optimiste, mais seulement en ce qui regarde Dieu et en tout ce qui vient de Lui. Dieu est amour tout-puissant. Jamais Il ne nous abandonnera. C'est nous qui risquons de l'abandonner et c'est cela que nous devons craindre. C'est de la crainte de voir les hommes s'éloigner de leur Créateur, que vient le pessimisme chez tous ceux qui ne ferment pas, volontairement, les yeux devant la réalité. L’Église du Christ n'aura jamais rien à craindre, même si elle devait être réduite à deux ou trois membres sur la terre

Ce n'est pas l’Église qui est en danger, c'est nous qui sommes en danger. La question est de savoir combien d'entre nous resteront, à la fin, dans l’Église éternelle et immortelle du Christ, qui comme Lui-même, s'identifie à la Vérité. 

Les perspectives terrestres n'ont jamais été optimistes. Jamais les chrétiens n'ont mis leur espérance en une amélioration de leurs conditions de vie tant spirituelle que matérielle, dans ce monde périssable. Le cheminement de l'Histoire vers sa fin a été décrit par le Seigneur et par ses disciples avec les couleurs les plus sombres. Les chrétiens prévoyaient et attendaient la progression du péché et de la corruption qui devaient atteindre leur sommet avant le glorieux et lumineux Second Avènement du Seigneur. Les attentes millénaristes optimistes, d'un royaume terrestre, en ce monde de la corruption, ont été condamnées, dès leur apparition, dans les premiers siècles chrétiens. Le Royaume de Dieu que tout chrétien vit dans les profondeurs de son cœur, comme arrhes de l'Esprit, ne saurait dominer et briller dans sa gloire sur cette terre périssable. «On ne met pas le vin nouveau dans de vieilles outres». «Nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera» (Mc 2,22. 2 P 3,13). 

Sans la résurrection des morts et le renouvèlement de toute chose, que le Seigneur accomplira lors de son Second Avènement, nous ne pouvons parier de perspectives optimistes; bien au contraire, «quand le Fils de l'Homme viendra sur la terre, trouvera-t-il encore la foi ?» (Lc 18,8)"
Alexandre Kalomiros
 (source)


vendredi 22 mars 2013

Pause Carême ....

Il arrive un moment ... et le Grand Carême est propice à cela ... où il faut considérer même l'écriture d'un blog comme celui-ci comme une occupation mondaine...
Je vais donc quitter pour un temps le virtuel pour m'occuper du réel  relationnel et spirituel et donc faire une pause non sans vous avoir rappeler une  ces leçons de notre maître, le Saint Apôtre Paul qui pourra faire un bon programme pour nous tous

6:1 Quelqu'un de vous, lorsqu'il a un différend avec un autre, ose-t-il plaider devant les injustes, et non devant les saints ? 6:2 Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si c'est par vous que le monde est jugé, êtes-vous indignes de rendre les moindres jugements ? 6:3 Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? Et nous ne jugerions pas, à plus forte raison, les choses de cette vie ? 6:4 Quand donc vous avez des différends pour les choses de cette vie, ce sont des gens dont l'Église ne fait aucun cas que vous prenez pour juges ! 6:5 Je le dis à votre honte. Ainsi il n'y a parmi vous pas un seul homme sage qui puisse prononcer entre ses frères. 6:6 Mais un frère plaide contre un frère, et cela devant des infidèles ! 6:7 C'est déjà certes un défaut chez vous que d'avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ? 6:8 Mais c'est vous qui commettez l'injustice et qui dépouillez, et c'est envers des frères que vous agissez de la sorte ! 6:9 Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu ?

 Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, 6:10 ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu. 6:11 Et c'est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ, et par l'Esprit de notre Dieu. 

6:12 Tout m'est permis, mais tout n'est pas utile ; tout m'est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit. 6:13 Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments ; et Dieu détruira l'un comme les autres. Mais le corps n'est pas pour l'impudicité. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. 6:14 Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance. 6:15 Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d'une prostituée ? 6:16 Loin de là ! Ne savez-vous pas que celui qui s'attache à la prostituée est un seul corps avec elle ? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. 6:17 Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. 6:18 Fuyez l'impudicité. Quelque autre péché qu'un homme commette, ce péché est hors du corps ; mais celui qui se livre à l'impudicité pèche contre son propre corps. 6:19 Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? 6:20 Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. 

BON CARÊME POUR TOUS !

samedi 1 septembre 2012

Tchernobyl et la miséricorde divine ?

La puissance divine créatrice de vie  est comme la miséricorde de Dieu :
 incommensurable, mystérieuse, inconcevable, infinie mais observable...

 Le reportage d'Arte est une mine de réflexion pour nous chrétiens orthodoxes.

Le pitoyable orgueil de l'homme déchu a beau s'acharner à faire le mal de toutes les manières en massacrant cruellement des peuples et en détruisant sans remords la nature, quoi qu'il fasse, non seulement son acharnement diabolique à faire le plus de mal possible restera sous le  pied du Christ qui a vaincu le monde ( Jean 16-33), le diable et la mort (Hébreux 2-14) non seulement son péché n'est qu'une goutte d'eau dans l'immense océan de la miséricorde divine, mais également son entreprise insensée et égoïste de destruction de la vie de la nature n'empêche apparemment pas que la vie s'immisce à nouveau au milieu des champs de ruines et de la multitude des cadavres de tous les êtres vivants, selon des voies qui échappent totalement à l'homme et qu'il découvre abasourdi.

L’orgueil de l'homme qui lui donne l'illusion qu'il peut tout explorer, tout découvrir, tout comprendre jusqu’à désormais avoir la conviction qu'il peut lui-même créer la vie est proportionnel à l'orgueil qui lui fait croire qu'il peut supprimer toute vie de la planète. Il peut certes faire quelques progrès techniques dans différents domaines comme il peut provoquer des dégâts considérables et irréparables dans d'autres mais abolir la vie de cette planète jamais il ne le pourra.

Est-ce qu'à dire que parce que la miséricorde de Dieu est sans bornes, alors l'homme peut pécher sans souci des conséquences ici et maintenant et à l'heure du Jugement, je ne pense pas que quiconque puisse se fonder sur quelque chose de semblable ni dans les Saintes Écritures ni dans la Sainte Tradition. C'est sans cesse que l'homme est plus qu'invité à ne plus pécher et averti des risques qu'il prend pour sa vie à venir.

Certes on pourrait aller jusqu’à dire que ce n'est pas Dieu qui n'aime pas Hitler, mais que c'est Hitler qui n'aime pas Dieu, mais devait-on pour cela laisser cet abominable esprit pervers et tordu continuer son oeuvre de ténèbres ? Non il fallait l'arrêter et l'empêcher de nuire plus longtemps, cela n'avait que trop duré.

De même ce n'est pas parce que la vie soufflera toujours malgré les dégâts causés par l'homme à la nature, que l'on  doit laisser se poursuivre les nuisances qui ne manqueront pas de s'en suivre comme lors de la terrifiante catastrophe de Tchernobyl.
Maxime le minime
Regardez la vidéo ci-dessous




"Tchernobyl, une histoire naturelle ? sur ARTE. Quelle explication donner à l’apparente recolonisation par la Nature à Tchernobyl ? Dans cette zone d’exclusion, toujours interdite aux humains, dans ce monde étrange où la radioactivité se déplace en fonction des saisons, les zoologues et radioécologues font de surprenantes découvertes. Comment la nature reprend ses droits dans la zone interdite entourant la centrale. Une passionnante enquête sur une énigme scientifique. Vingt-quatre ans après l'explosion du réacteur n° 4, le 26 avril 1986, la "zone interdite" instaurée dans un rayon d'une trentaine de kilomètres autour de la centrale nucléaire offre la vision idyllique et paradoxale d'une nature préservée des ravages de la civilisation. Ce territoire où les radionucléides se sont dispersés irrégulièrement, avec l'explosion et l'incendie qui a suivi, est aussi devenu un vaste laboratoire à ciel ouvert, où les scientifiques étudient sur le long terme, en situation réelle, les effets de la radioactivité de faible dose sur les organismes vivants. Pourquoi certains oiseaux meurent-ils prématurément, pourquoi la croissance des pins est-elle perturbée, alors que mulots ou peupliers semblent en pleine santé ? Les espèces ne sont apparemment pas égales devant ces radiations : les résultats des recherches sont contrastés, troublants, révélant la complexité du monde vivant. Splendeurs radioactives Aujourd'hui, seulement moins de 3 % de la radioactivité initiale subsiste à Tchernobyl. Mais il faudra plus de deux siècles pour que le césium et le strontium rejetés lors de l'explosion et de l'incendie aient perdu toute leur charge radioactive. Selon l'hypothèse d'un laboratoire américain de génétique, les souris (la quarantième génération depuis la catastrophe) ne seraient pas affectées par ces radionucléides absorbés quotidiennement en doses colossales, parce qu'elles auraient su développer des résistances naturelles sophistiquées. Aucun des chercheurs interrogés ici ne se risque pourtant à tirer des conclusions générales sur cette énigme écologique. Partageant avec le spectateur leurs expériences et leurs questions, mais aussi leur émerveillement devant la nature, ces scientifiques nous ouvrent les chemins d'un territoire unique au monde. D'un printemps luxuriant jusqu'au coeur de l'hiver, les images splendides de Luc Riolon, tournées sur une année, en proclament le passionnant mystère." (source)

samedi 9 avril 2011

Consumérisme, auto-complaisance, auto-flatterie, amour de soi. Entretien avec P.Andrew Phillips [4]


Le péché est devenu presque institutionnalisé dans notre vie quotidienne

BM - Comment comprenez-vous, « Je ne dirai pas le secret à tes ennemis ni te donnerai le baiser de Judas », de la prière avant la communion à la liturgie?

P.A - «Dire le secret à ses ennemis», c'est trahir le Christ au lieu de le confesser. Et le baiser de Judas est le baiser de l'hypocrite. Ces mots sont l’expression de la sincérité de nous tous, parce qu'à notre époque tout péché fait de nous un traître et un hypocrite. Et le péché est devenu presque institutionnalisé dans notre vie quotidienne. C'est très triste. Nous devons prendre ces paroles comme un avertissement pour nous. Sommes-nous prêts à être fidèles au Christ, à témoigner de Lui ? Sommes-nous prêts à subir le martyre pour Lui ? Si non, alors franchement, nous devrions avoir honte de nous appeler chrétiens orthodoxes et nous ne devrions pas aller communier.

BM - Peut-on considérer le péché comme un acte de trahison en face de Dieu?

P.A - Oui, le péché est un acte d'infidélité, de trahison envers le royaume de Dieu. Mais nous ne devrions pas désespérer, la repentance est toujours possible. Dieu nous reçoit toujours.

La culture moderne est égoïste

BM - Il semble que les gens ne sont intéressés que par la façon de consommer et de posséder davantage,. Le monde est égoïste. Même dans cette terre bénie nous pouvons observer une baisse de l'intérêt pour la religion. Les gens, quand ils ont des problèmes, ont tendance à maudire Dieu, plutôt que de revenir à Lui, comme jadis. Qu'est ce qui détermine ce cœur de pierre? Serait-ce parce que Dieu ne répond pas à nos revendications égoïstes?

P.A - L'ensemble du système moderne de consommation occidental est fondé sur l'égoïsme: «Je m'aime». Cela crée des cœurs de pierre, seulement capables de s’aimer eux-mêmes. Le système occidental, dans lequel la Roumanie est maintenant absorbée, est fondé sur le moi. Qu’est-ce que le consumérisme? C’est l’auto-complaisance, l'auto-flatterie, l'amour de soi. Parce que la culture moderne est égoïste, elle est destructrice de tout collectif, de la famille, de la nation et bien sûr de la plus grande communauté de toutes, l'Église, qui s'oppose à l'individualisme. Comme les pays occidentaux, la Roumanie est maintenant sur la voie de l'auto-destruction, du et du suicide spirituel et également culturel.

BM - Vous savez ce que je pense? Ce bien-être apporté par la technologie vous rend heureux en quelque sorte, mais de façon non naturelle, car elle vous pousse à l'égoïsme. En vous battant pour votre propre intérêt, vous oubliez les autres, alors que les ennuis vous conservent votre vigilance. Lorsque vous vous sentez mal, vous pouvez voir quand les autres se sentent mal également, mais quand vous allez bien, vous ne les voyez plus. L'homme court après le plaisir, mais tout cela est illusion. À un moment donné vous vous lassez de tout ce dont vous disposez et vous désirez quelque chose d’autre (une autre chose qui vous fasse plaisir). Pourquoi ne nous sentons pas satisfaits par ce que nous trouvons dans ces choses qui nous procurent du plaisir ?

P.A - Oui, je suis d'accord. Le consumérisme est pur égoïsme. Tout a commencé avec le concept américain de ‘self-service’. Mais alors qu'advient-il du service des autres?

Aujourd'hui, je vois des jeunes qui vivent dans un monde anti-social qui leur appartient, avec leur lecteur de MP3, leurs ordinateurs portables, avec leur Facebook, leur MySpace avec leur ceci, leur cela. Ils sont coupés des autres, de la réalité, ils sont dans un monde virtuel (qu’il faudrait plutôt appeler auto-centré). Mon, Ma, Mes, Moi, Moi, Moi.

Cette insatisfaction existe parce que ces choses plaisantes ne donnent du plaisir que pour un temps. Le plaisir à court terme satisfait pour un court laps de temps le corps, les émotions et l'esprit, mais il ne peut rien faire pour l'âme, qui seule est éternelle. La société moderne en son entier est fondée sur la fourniture de ces plaisirs éphémères car elle est sans âme, non éternelle.


Un mouvement chrétien écologique parlerait de s'occuper de ‘la création de Dieu’, pas de 'l’environnement de l'homme’

BM - Je pense que c'est très intéressant, fascinant même, de voir combien de choses on pourrait apprendre en interagissant avec les animaux et la nature. Lorsque vous plantez une graine à laquelle vous prodiguez de soins pour son développement, lorsque vous nourrissez les animaux et recevez leur gentillesse, les fleurs, les oiseaux, c'est comme si "quelqu'un" était en train de dire, de nous apprendre quelque chose. N’est-ce pas ce que vous voulez dire? Cependant, d'une certaine manière une société technologique refuse cet enseignement.

P.A - Qui a planté le jardin d'Eden ‘à l'Est’ ? Dieu. Nous nous rappelons que Dieu marchait dans le jardin dans la fraîcheur de la journée. C’est ainsi que tout soin pour la création de Dieu est en fait une imitation de Dieu le père aimant. L'homme ferait mieux de se penser lui-même comme un jardinier que comme technicien. La technologie est une imitation de Dieu, mais elle est toujours défectueuse, elle défaille tout le temps, elle a toujours un inconvénient, un effet secondaire. Pourquoi? Tout simplement parce que Dieu est bon, mais l'homme est pécheur. Son péché s’étend à tout ce qu'il fait, crée, touche.

Je me souviens quand les Américains sont allés sur la lune, ils ont eu tout de suite un projet visant à mettre des bombes sur la lune. Pourquoi ? La même chose avec l'espace, les Américains comme les Soviétiques avaient des projets de ‘satellites tueurs’ en prévision de la guerre des étoiles. Dès que l'homme va quelque part, il pose des problèmes, et tellement inutilement.

Aujourd'hui, les gens commencent à revenir à l'idée de «protection de l'environnement» en partant de leur propre technologie. Mais à bien y regarder, c’est aussi nuisible, car ils essaient de protéger l'environnement par encore plus de technologie. Par exemple, on m'a dit que les voitures électriques sont très dangereuses parce qu’évidemment elles doivent se procurer leur électricité quelque part, mais aussi parce qu’elles ne peuvent pas être recyclées et que les batteries qu'elles utilisent sont très anti-environnement.

En général, cet écologisme est juste un culte néo-païen de la nature déchue. ‘Environnement’. Ce mot est complètement faux, anti-chrétien, parce qu'il est centré sur l'homme, parce qu'il ne parle que de ce qui est ‘autour de l'homme’. Un mouvement chrétien écologique parlerait de s'occuper de ‘la création de Dieu’, pas de 'l’environnement de l'homme’. Et nous revenons à l'idée de l'homme en tant que jardinier dans le jardin de Dieu. Tant que nous ne reviendrons pas à cela, Dieu ne sera "marchera" plus jamais parmi nous.


Nous craignons la mort, parce qu'elle ne nous est pas naturelle

BM - Un grand théologien roumain (P. Dumitru Staniloae) dit que l'homme est poussé vers les passions par crainte de la mort, mais, paradoxalement, dans l'état qui suit le plaisir du péché ou la vanité, l'homme rencontre alors l'odeur de la mort, de la mort spirituelle bien sûr.

P.A - Nous craignons la mort, parce qu'elle ne nous est pas naturelle. Dieu ne nous a créés pour la mort, mais pour la vie. Dieu est appelé le Créateur, le Donateur de la vie. La mort est venue dans le monde avec le péché d'Adam et, comme dit l'Apôtre, «le salaire du péché c'est la mort » (Romains 6, 23). Toutefois, tant que nous ne reconnaissons pas la réalité de notre déchéance, notre état de péché, nous ne pouvons pas trouver la repentance. Et sans repentance, il n’y a pas d’échappatoire à la mort. Nous fuyons la mort par l'affirmation de notre chair de péché, mais nous nous rendons compte que la chair est mortelle. Nous devenons matériellement riches mais nous n’y trouvons pas le bonheur et nous regrettons vraiment le passé, quand nous n'étions pas riches."(à suivre)
(version française et sous-titres par Maxime le minime
 de la quatrième partie d'une interview parue sur le blog http://sceptik.wordpress.com)

BM - Le fait que nous ne pouvons pas dormir à cause des soucis terrestres est du moins intéressant, mais le fait que nous ne serons pas sauvés ne nous trouble pas tant que ça. Je me souviens de quelques dialogues des Pères du Désert: « – Pourquoi es-tu contrarié, Abba? – J'ai encore besoin de manger.
– Pourquoi es-tu contrarié, Abba? – J'ai encore besoin de dormir. » Mais maintenant, peu importe la prospérité, l'homme veut tout simplement plus et encore plus ... "Car où est ton trésor, là aussi sera ton cœur »(Lc 12, 34)?

Tout péché est un cercle vicieux, comme une drogue, une addiction

P.A - Comme tout mensonge, tout péché est un cercle vicieux, comme une drogue, une addiction. Une fois que nous avons commencé, nous voulons continuer. Nous ne pouvons sortir de l'habitude du péché que par la repentance, une vie nouvelle, la rupture dans la terre du ciel. Le mot grec pour le repentir est «metanoia», qui signifie en réalité «un changement d'esprit». Et c'est ce que nous devons faire - pour changer notre esprit, tourner le dos au péché et revenir à la Maison du Père.(à suivre)
(version française et sous-titres par Maxime le minime
de la quatrième partie d'une interview parue sur le blog http://sceptik.wordpress.com)