Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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samedi 8 juin 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [5-3] : Science et Prière : καλον καγαθών

ll y a de l'ordre, de la pensée, du logos, de l'intelligibilité dans le fait que, lorsqu'un organisme perd des cellules sanguines de façon exagérée — par exemple lors d'une lésion accidentelle — on constate une augmentation de la vitesse de formation de ces cellules. Il y a de l'intelligence à l'oeuνre dans le fait que sont suscités et structurés des facteurs de régulation qui agissent à distance au niveau des tissus qui fabriquent les cellules sanguines.


Il y a de l'intelligence dans le fait qu'en cas de troubles sanguins provoqués par l'irritation d'une partie de l'organisme au cours d'une radiothérapie, la diminution de la formation des globules rouges dans les zones irradiées est aussitôt et exactement équilibrée par une augmentation de l'activité dans les régions non irradiées. La matière est une chair féconde en laquelle s'incarne l'Esprit. La présence dans le sang, quelques minutes seulement après l'irradiation, d'un facteur stimulant à distance l'activité des cellules qui fabriquent les cellules sanguines, la présence également, à côté des facteurs stimulants, d'un inhibiteur, sont ces formes des choses visibles dont saint Maxime le Confesseur affirme qu'elles sont comme des vêtements et les idées selon lesquelles elles sont créées, comme la chair. Par ces facteurs stimulants et inhibiteurs, la matière vivante participe à l'ordre, à la beauté, à ce καλον καγαθών, à ce bel et bon en lequel se dit et se nomme le Dieu créateur. La lecture chrétienne de la Bible doit nous inciter à assimiler le savoir scientifique en adoptant la mentalité des psalmistes dont notre office des Laudes a retenu les textes. Les étoiles, le soleil, la lune, les océans chantent la gloire de Dieu, mais aussi, pour ne prendre que cet exemple, les facteurs stimulants — utilisés désormais dans le traitement des cancers —, les inhibiteurs protégeant la moelle saine tandis que les facteurs de croissance accélèrent sa régénération. Il s'agit de découvrir avec émerveillement que la matière étudiée par nos savants, s'imprégne du Bien, comme dit le Pseudo-Denys. Puisons dans la connaissance scientifique l'inspiration de notre prière, de notre glorification de la divine Trinité, de notre action de grâce. Tout ce qu'étudient nos savants est une épiphanie de l'invisible, un mystère palpable. Étudions les sciences en nous disant que notre foi chrétienne bien comprise ne sépare pas l'humain et le divin, le créé et l'incréé, le visible et l'invisible, la terre et le ciel. [à suivre]
 Père André Borrély

mardi 28 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [5-2] : Science et Prière

L'unique vérité qui pourra ébranler l'homme, c'est la vérité qui sort de l'expérience intime et tend vers elle. La vérité qui conquiert ne peut être que celle qui est amour et vie. La vérité qui nourrit l'homme n'est pas science, mais gnose. Par ce dernier mot, il convient d'entendre une connaissance qui ne se sépare pas de l'action parce qu'elle ne fait qu'un avec l'amour

La seule vérité qu'il faut chercher dans la sainte Écriture, c'est l'évidence que le monde, le plaisir, la santé, la jeunesse, l'éblouissement amoureux devant une fille un garçon, que tout cela n'est réel, consistant, que tout cela n'est rudement bon, fameux, comme dit le livre de la Genèse (Gn 1, 31), que tout cela n'a de solidité que par son fondement divin, que tout cela n'existe que par l'acte créateur incessant de Dieu.


La vérité qui doit nous tenir en haleine dans notre lecture de la Bible, ce n'est pas le problème du choix scientifique entre 4000, des centaines de millions ou des milliards d'années, mais dans l'affirmation métaphysique non point que Dieu a fait surgir du néant quelques molécules de matière il y a des milliards d'années, et que depuis tout s'enchaîne selon les processus et les lois que nous enseignent les sciences, mais que toute la beauté du monde et des êtres, la joie d'escalader les parois des Alpes, le corps humain dans l'éclat de sa jeunesse et de sa beauté, la mer, la mer toujours recommencée, que tout cela retomberait instantanément dans le néant si Dieu, le Créateur, cessait un seul instant de porter sur tout cela son regard d'amour infini.


La seule vérité que veulent nous communiquer — laissant à la science tout son champ d'investigation légitime — les auteurs des textes bibliques, c'est la sagesse consistant à déceler la présence personnelle du Logos dans les lois de la nature, à contempler les secrets de la gloire de Dieu cachée dans les êtres. Dans les formes visibles, dans la structure du monde de mieux en mieux étudiée par nos savants, le Verbe divin se cache et se dit, se dévoile. En latin, sapere et sapientia, savoir et sagesse, c'est la capacité de goûter, le goût de déceler dans le visible une inscription de l'invisible. La matière est un fait d'ordre énergétique, non point seulement pour nos savants actuels, mais déjà pour les Pères grecs, pour saint Grégoire de Nysse, pour saint Maxime le Confesseur. C'est un logos mis en œuvre par le Créateur, une énergie créée personnellement par Dieu. La prière est une forme de la connaissance

Évagre le Pontique
Évagre le Pontique affirme que la prière ininterrompue est l'acte le plus élevé de l'esprit. Et le même auteur dit encore : La prière fait exercer à l'intelligence son activité propre. Il ne s'agit pas de rabâcher des formules qui nous demeureraient extérieures. On peut réciter la table de multiplication en retenant l'air plus encore que les paroles!

Il s'agit de découvrir que, par le moyen de la prière, Dieu est connu d'une manière expérientielle. Il ne faut pas séparer la science de la prière dans la mesure où tout ce que les savants nous disent du monde qu'ils étudient ne peut pas ne pas nous apparaître comme de la pensée. Et la prière consiste alors à faire remonter cette pensée qui ne se pense pas à la Pensée qui a mis cet ordre, cette intelligibilité, ce logos dans le monde en le créant. [à suivre]
 Père André Borrély
(choix des illustrations Maxime le minime)

samedi 9 avril 2011

Consumérisme, auto-complaisance, auto-flatterie, amour de soi. Entretien avec P.Andrew Phillips [4]


Le péché est devenu presque institutionnalisé dans notre vie quotidienne

BM - Comment comprenez-vous, « Je ne dirai pas le secret à tes ennemis ni te donnerai le baiser de Judas », de la prière avant la communion à la liturgie?

P.A - «Dire le secret à ses ennemis», c'est trahir le Christ au lieu de le confesser. Et le baiser de Judas est le baiser de l'hypocrite. Ces mots sont l’expression de la sincérité de nous tous, parce qu'à notre époque tout péché fait de nous un traître et un hypocrite. Et le péché est devenu presque institutionnalisé dans notre vie quotidienne. C'est très triste. Nous devons prendre ces paroles comme un avertissement pour nous. Sommes-nous prêts à être fidèles au Christ, à témoigner de Lui ? Sommes-nous prêts à subir le martyre pour Lui ? Si non, alors franchement, nous devrions avoir honte de nous appeler chrétiens orthodoxes et nous ne devrions pas aller communier.

BM - Peut-on considérer le péché comme un acte de trahison en face de Dieu?

P.A - Oui, le péché est un acte d'infidélité, de trahison envers le royaume de Dieu. Mais nous ne devrions pas désespérer, la repentance est toujours possible. Dieu nous reçoit toujours.

La culture moderne est égoïste

BM - Il semble que les gens ne sont intéressés que par la façon de consommer et de posséder davantage,. Le monde est égoïste. Même dans cette terre bénie nous pouvons observer une baisse de l'intérêt pour la religion. Les gens, quand ils ont des problèmes, ont tendance à maudire Dieu, plutôt que de revenir à Lui, comme jadis. Qu'est ce qui détermine ce cœur de pierre? Serait-ce parce que Dieu ne répond pas à nos revendications égoïstes?

P.A - L'ensemble du système moderne de consommation occidental est fondé sur l'égoïsme: «Je m'aime». Cela crée des cœurs de pierre, seulement capables de s’aimer eux-mêmes. Le système occidental, dans lequel la Roumanie est maintenant absorbée, est fondé sur le moi. Qu’est-ce que le consumérisme? C’est l’auto-complaisance, l'auto-flatterie, l'amour de soi. Parce que la culture moderne est égoïste, elle est destructrice de tout collectif, de la famille, de la nation et bien sûr de la plus grande communauté de toutes, l'Église, qui s'oppose à l'individualisme. Comme les pays occidentaux, la Roumanie est maintenant sur la voie de l'auto-destruction, du et du suicide spirituel et également culturel.

BM - Vous savez ce que je pense? Ce bien-être apporté par la technologie vous rend heureux en quelque sorte, mais de façon non naturelle, car elle vous pousse à l'égoïsme. En vous battant pour votre propre intérêt, vous oubliez les autres, alors que les ennuis vous conservent votre vigilance. Lorsque vous vous sentez mal, vous pouvez voir quand les autres se sentent mal également, mais quand vous allez bien, vous ne les voyez plus. L'homme court après le plaisir, mais tout cela est illusion. À un moment donné vous vous lassez de tout ce dont vous disposez et vous désirez quelque chose d’autre (une autre chose qui vous fasse plaisir). Pourquoi ne nous sentons pas satisfaits par ce que nous trouvons dans ces choses qui nous procurent du plaisir ?

P.A - Oui, je suis d'accord. Le consumérisme est pur égoïsme. Tout a commencé avec le concept américain de ‘self-service’. Mais alors qu'advient-il du service des autres?

Aujourd'hui, je vois des jeunes qui vivent dans un monde anti-social qui leur appartient, avec leur lecteur de MP3, leurs ordinateurs portables, avec leur Facebook, leur MySpace avec leur ceci, leur cela. Ils sont coupés des autres, de la réalité, ils sont dans un monde virtuel (qu’il faudrait plutôt appeler auto-centré). Mon, Ma, Mes, Moi, Moi, Moi.

Cette insatisfaction existe parce que ces choses plaisantes ne donnent du plaisir que pour un temps. Le plaisir à court terme satisfait pour un court laps de temps le corps, les émotions et l'esprit, mais il ne peut rien faire pour l'âme, qui seule est éternelle. La société moderne en son entier est fondée sur la fourniture de ces plaisirs éphémères car elle est sans âme, non éternelle.


Un mouvement chrétien écologique parlerait de s'occuper de ‘la création de Dieu’, pas de 'l’environnement de l'homme’

BM - Je pense que c'est très intéressant, fascinant même, de voir combien de choses on pourrait apprendre en interagissant avec les animaux et la nature. Lorsque vous plantez une graine à laquelle vous prodiguez de soins pour son développement, lorsque vous nourrissez les animaux et recevez leur gentillesse, les fleurs, les oiseaux, c'est comme si "quelqu'un" était en train de dire, de nous apprendre quelque chose. N’est-ce pas ce que vous voulez dire? Cependant, d'une certaine manière une société technologique refuse cet enseignement.

P.A - Qui a planté le jardin d'Eden ‘à l'Est’ ? Dieu. Nous nous rappelons que Dieu marchait dans le jardin dans la fraîcheur de la journée. C’est ainsi que tout soin pour la création de Dieu est en fait une imitation de Dieu le père aimant. L'homme ferait mieux de se penser lui-même comme un jardinier que comme technicien. La technologie est une imitation de Dieu, mais elle est toujours défectueuse, elle défaille tout le temps, elle a toujours un inconvénient, un effet secondaire. Pourquoi? Tout simplement parce que Dieu est bon, mais l'homme est pécheur. Son péché s’étend à tout ce qu'il fait, crée, touche.

Je me souviens quand les Américains sont allés sur la lune, ils ont eu tout de suite un projet visant à mettre des bombes sur la lune. Pourquoi ? La même chose avec l'espace, les Américains comme les Soviétiques avaient des projets de ‘satellites tueurs’ en prévision de la guerre des étoiles. Dès que l'homme va quelque part, il pose des problèmes, et tellement inutilement.

Aujourd'hui, les gens commencent à revenir à l'idée de «protection de l'environnement» en partant de leur propre technologie. Mais à bien y regarder, c’est aussi nuisible, car ils essaient de protéger l'environnement par encore plus de technologie. Par exemple, on m'a dit que les voitures électriques sont très dangereuses parce qu’évidemment elles doivent se procurer leur électricité quelque part, mais aussi parce qu’elles ne peuvent pas être recyclées et que les batteries qu'elles utilisent sont très anti-environnement.

En général, cet écologisme est juste un culte néo-païen de la nature déchue. ‘Environnement’. Ce mot est complètement faux, anti-chrétien, parce qu'il est centré sur l'homme, parce qu'il ne parle que de ce qui est ‘autour de l'homme’. Un mouvement chrétien écologique parlerait de s'occuper de ‘la création de Dieu’, pas de 'l’environnement de l'homme’. Et nous revenons à l'idée de l'homme en tant que jardinier dans le jardin de Dieu. Tant que nous ne reviendrons pas à cela, Dieu ne sera "marchera" plus jamais parmi nous.


Nous craignons la mort, parce qu'elle ne nous est pas naturelle

BM - Un grand théologien roumain (P. Dumitru Staniloae) dit que l'homme est poussé vers les passions par crainte de la mort, mais, paradoxalement, dans l'état qui suit le plaisir du péché ou la vanité, l'homme rencontre alors l'odeur de la mort, de la mort spirituelle bien sûr.

P.A - Nous craignons la mort, parce qu'elle ne nous est pas naturelle. Dieu ne nous a créés pour la mort, mais pour la vie. Dieu est appelé le Créateur, le Donateur de la vie. La mort est venue dans le monde avec le péché d'Adam et, comme dit l'Apôtre, «le salaire du péché c'est la mort » (Romains 6, 23). Toutefois, tant que nous ne reconnaissons pas la réalité de notre déchéance, notre état de péché, nous ne pouvons pas trouver la repentance. Et sans repentance, il n’y a pas d’échappatoire à la mort. Nous fuyons la mort par l'affirmation de notre chair de péché, mais nous nous rendons compte que la chair est mortelle. Nous devenons matériellement riches mais nous n’y trouvons pas le bonheur et nous regrettons vraiment le passé, quand nous n'étions pas riches."(à suivre)
(version française et sous-titres par Maxime le minime
 de la quatrième partie d'une interview parue sur le blog http://sceptik.wordpress.com)

BM - Le fait que nous ne pouvons pas dormir à cause des soucis terrestres est du moins intéressant, mais le fait que nous ne serons pas sauvés ne nous trouble pas tant que ça. Je me souviens de quelques dialogues des Pères du Désert: « – Pourquoi es-tu contrarié, Abba? – J'ai encore besoin de manger.
– Pourquoi es-tu contrarié, Abba? – J'ai encore besoin de dormir. » Mais maintenant, peu importe la prospérité, l'homme veut tout simplement plus et encore plus ... "Car où est ton trésor, là aussi sera ton cœur »(Lc 12, 34)?

Tout péché est un cercle vicieux, comme une drogue, une addiction

P.A - Comme tout mensonge, tout péché est un cercle vicieux, comme une drogue, une addiction. Une fois que nous avons commencé, nous voulons continuer. Nous ne pouvons sortir de l'habitude du péché que par la repentance, une vie nouvelle, la rupture dans la terre du ciel. Le mot grec pour le repentir est «metanoia», qui signifie en réalité «un changement d'esprit». Et c'est ce que nous devons faire - pour changer notre esprit, tourner le dos au péché et revenir à la Maison du Père.(à suivre)
(version française et sous-titres par Maxime le minime
de la quatrième partie d'une interview parue sur le blog http://sceptik.wordpress.com)