Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 19 février 2025

CONFESSION, REPENTIR, AUTO ÉVALUATION,CHANGEMENT,INTROSPECTION

Si tu ne mets pas d’ordre dans tes pensées, un chaos incontrôlable surgira. Le Seigneur ne nous a pas seulement donné des talents, mais aussi tous les outils nécessaires à notre croissance spirituelle et personnelle. Et ici, la possibilité de nous repentir et de participer aux Mystères de l’Église nous vient en aide. L’art du repentir, l’art de l’introspection et l’auto-évaluation viennent avec l’âge adulte.  

 

Le prêtre Andrei Lorgus, psychologue, écrivain, professeur, fondateur et recteur du premier Institut de Psychologie Chrétienne en Russie, répond à quelques questions sur le repentir et la confession.  

 

Dites-nous, s’il vous plaît, quelle est la principale différence entre « repentir » et « confession » ?  

   

mercredi 23 mai 2018

NOURRIR SON ENFANT AU SEIN


Des dizaines de mères roumaines se sont rassemblées dans un musée de Bucarest pour allaiter leurs bébés afin de promouvoir la liberté des mères d'allaiter en public.
Des mères vêtues de blouses paysannes traditionnelles brodées ont bavardé et nourri leurs enfants samedi lors de l'événement au pittoresque Village Museum.
Alexandra Hulea, une spécialiste du marketing âgée de 31 ans, nourrit toujours ses jumeaux Eva et Dominic, âgés de 13 mois. Elle dit "les gens vous regardent étrangement, mais je m'en fous parce que mes enfants sont ma priorité".
La pédiatre Iulia Balint-Boia a déclaré à l'Associated Press que seulement 12,6% des mères roumaines allaient encore allaiter leur bébé à six mois. Elle dit «cela profite à la fois aux mères et aux enfants, mais tout le monde n'a pas l'habitude de le voir dans notre société». (source)

                        Παναγία η Γαλακτοτροφούσα


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mercredi 5 avril 2017

Le genre doit cesser d’être un cache-sexe

Santé: On naît femme, on ne le devient pas

Les femmes payent le prix du déni des différences biologiques  

sur

Peggy Sastre (à gauche, docteur en philosophie ) et Claudine Junien (à droite, professeur de génétique médicale)

Le 14 mai 2014, la revue Nature, référence scientifique par excellence, publiait un article qui, en fondant la recherche sur la différence entre les sexes, allait révolutionner la science, la médecine, et notre santé. Qui s’en souvient ?… Nos médias, d’ordinaire si prompts à traquer le sensationnel, ont alors laissé passer sans une ligne le vrai « scoop » : désormais, aux Etats-Unis, toutes les études, sur des cellules ou sur des modèles animaux, qu’elles portent sur l’Homme ou une autre espèce, devaient, pour être financées, inclure les deux sexes. La sentence  tombait du plus haut de l’instance la plus puissante en matière de recherche dans le monde : l’Institut national de la Santé américain (NIH). Son directeur, le généticien Francis S. Collins, et Janine A. Clayton, directrice du Département de la Recherche sur la Santé des femmes (ORWH), mettaient ainsi définitivement fin à la sous-représentation des femmes dans la recherche médicale et, par voie de conséquence, à une vision unisexe de la santé.1
Certes, dès 1993, un premier pas avait été franchi en incluant obligatoirement les femmes dans la recherche clinique, mais, en s’attaquant là à la recherche fondamentale, le NIH faisait tomber le dernier bastion des tenants des différences sexuelles biologiques réduites aux organes génitaux, hormones sexuelles, fonctions reproductives. Cette vision « bikini », seule la France y resta obstinément fidèle, prenant ainsi dix ans de retard sur le Canada, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, l’Italie, Israël… au point qu’en novembre 2016 encore, dans un rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Jennifer Merchant et Catherine Vidal  ne pouvaient, pour expliquer l’importance du sexe dans la santé, s’empêcher de faire appel aux vieux démons des stéréotypes de genres

Des médicaments… pour les hommes

Jusqu’à quand occultera-t-on les différences biologiques présentes dans nos 60 000 milliards de cellules, et ce dès la conception ? Jusqu’à quand l’équité entre les sexes, telle que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) la prône depuis 2002 pour résoudre les enjeux sanitaires autour de la maternité, des violences et des infections sexuellement transmissibles sera-t-elle exclusivement déclinée selon les genres sans jamais prendre en compte les différences  biologiques ? Jusqu’à quand la santé sera-t-elle exclue d’un vrai combat pour la parité ? Malgré le coup de poing du NIH, seules 30 % des études cliniques environ représentent les femmes et environ 80% des études chez l’animal ne portent toujours que sur des mâles. Or, de 1997 à 2000, sur 10 molécules retirées du marché, 8 l’ont été en raison d’effets secondaires chez des femmes. Et les femmes font une fois et demi à deux fois plus d’accidents secondaires liés aux médicaments que les hommes : un coût humain et financier exorbitant et… évitable.
Certes, l’inclusion des femelles dans les études sur l’animal impose des coûts supplémentaires. Surtout, elle serait, paraît-il, entravée par la variabilité due à leur cycle de reproduction… sauf qu’il a été démontré que la variabilité entre les individus d’un même sexe est équivalente pour les deux sexes sur la plupart des traits étudiés ! Quant au surcoût, nul n’a encore eu la bonne idée de le comparer à ce que payent les femmes victimes d’accidents secondaires… et le retrait consécutif du marché des médicaments incriminés.

On n’échappe pas à son sexe

Génétiquement, la ressemblance moyenne entre deux hommes ou deux femmes atteint les 99,9%, mais elle n’est que de 98,5% entre un homme et une femme, soit 15 fois plus important qu’entre un humain et un chimpanzé de même sexe ! Toutes les cellules de l’embryon contiennent 23 paires de chromosomes et ont un sexe, déterminé dès la conception, par la paire de chromosomes sexuels: XX pour les filles, XY pour les garçons. Chacun le sait, mais on continue à penser que les différences, « c’est hormonal » ou lié au « genre » dicté par l’environnement. Non ! Les hormones – lors de la différenciation des gonades – puis l’environnement socioculturel – à partir de la naissance – n’interviennent que plus tard.
Sachant que le génome est stable, définitif et identique dans chacune de nos cellules, comment expliquer que nos 23 000 gènes ne s’expriment pas de la même façon selon le tissu, le foie, le rein ou le cerveau ? Tout simplement parce que chaque gène « s’exprime » plus ou moins selon qu’il porte en lui et autour de lui des instructions pour fabriquer une protéine en plus ou moins grande quantité et, de plus, de façon différente selon le sexe… Chez la fille, en effet, un des deux X, d’origine paternelle ou maternelle, est inactivé au hasard dans chaque cellule, et sur les 1 400 gènes de cet X « inactif », 15% à 25% peuvent échapper à l’inactivation et donc s’exprimer davantage. Avec leur X unique, les garçons, en revanche, ne manifestent leur différence que par la petite centaine de gènes spécifiques de leur chromosome Y. Telle une mémoire sexuelle, ces gènes du chromosome X chez la fille et ceux du chromosome Y chez le garçon, modulent au bon moment, dans la bonne cellule, l’expression d’autres gènes, de sorte que, 30 % de nos gènes en moyenne s’expriment différemment selon notre sexe dans tous nos tissus et donc dans chacune de nos cellules.
Et c’est bien ce qui fait la différence et la nécessité de s’entendre sur les mots : le « sexe », se réfère uniquement aux caractéristiques biologiques et physiologiques qui différencient les femmes des hommes depuis la conception et tout au long de la vie ; le « genre » quant à lui, sert à évoquer les rôles qui sont déterminés socialement – après la naissance –  les comportements, les activités et les attributs qu’une société considère comme appropriés pour les hommes et les femmes.
Ce n’est donc pas en masquant ces différences sous prétexte d’éviter toute discrimination qu’on aide les femmes, au contraire ! Ne pas reconnaître les différences sexuelles, malgré l’accumulation de preuves scientifiques en ce sens, c’est pénaliser les femmes… et les hommes !

Un enjeu scientifique majeur

Pourquoi le retard mental, l’autisme, les tumeurs du cerveau et du pancréas sont-ils plus masculins, de même que les conduites à risque, les addictions et la violence? Pourquoi, en revanche, la maladie d’Alzheimer, l’anorexie et autres troubles alimentaires, la dépression, l’ostéoporose et certains cancers, de la thyroïde, par exemple, touchent-ils plus les femmes ? Parce que les maladies ont un sexe ! Ainsi, les hommes seraient protégés contre les maladies auto-immunes (maladies thyroïdiennes, sclérose en plaques, lupus etc..) grâce justement aux gènes de leur chromosome Y. Inversement, deux X peuvent valoir mieux qu’un, car il est démontré que des gènes suppresseurs de tumeur en double exemplaire sur le chromosome X épargneraient aux femmes certains cancers. Mais il a fallu attendre 1990 pour que le NIH, malgré son avance sur le sujet, crée un bureau spécifique de recherche dédié aux femmes (ORWH),  et que l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) les inclut systématiquement dans les essais sur les médicaments. La découverte de mécanismes sexués aux niveaux cellulaires et moléculaires, apparus au cours de l’évolution comme compromis entre la reproduction et la survie, éclaire donc peu à peu ces constats. Aurait-on trouvé autrement que, en cas de lésions nerveuses, certaines voies de la douleur passent par la microglie dans le cerveau chez les souris mâles et par des cellules spécifiques du système immunitaire chez les femelles ?

Le genre doit cesser d’être un cache-sexe

La médecine traite encore les femmes et les hommes sur un mode unisexe qui peut nuire à leur santé et  hypothéquer notre système de soins en termes de coûts,  non seulement  financiers, mais sociaux et humains. Pourquoi administrer une dose de vaccin à une femme quand la moitié suffirait ? Est-il acceptable qu’un médecin ne soit pas formé pour reconnaître les différences de symptômes d’infarctus chez une femme par rapport à un homme ou savoir adapter une prescription d’aspirine ou de somnifère en fonction du sexe de son patient ? C’est bien le déni des différences qui est à l’origine de ces inégalités et non les différences elles-mêmes, et ce n’est pas en les occultant que l’on supprimera les discriminations.
Ce n’est pas en supprimant le mot « race » que l’on supprimera le racisme ; le féminisme se condamne à être une coquille creuse s’il se refuse toujours de reconnaître que, n’en déplaise à Simone de Beauvoir, on nait femme : on ne le devient pas… Certes, le social influence le biologique et réciproquement, le biologique influence le social. Le genre dépend effectivement d’un formatage socioculturel progressif lié à la perception et aux implications sociales de notre sexe, avec des stéréotypes difficiles à éradiquer, même s’ils sont erronés. Mais, au nom d’une fausse parité homme/femme, on a trop longtemps mis l’accent sur l’acquis, le social, ce fameux « genre », en occultant l’inné, le biologique, le « sexe ». Plusieurs pays européens ont déjà adapté en conséquence leurs recherches scientifiques et leurs stratégies thérapeutiques. La France peut-elle se permettre de prendre encore du retard et, sous prétexte de parité, éviter avec mépris et aveuglement de reconnaître les différences entre les hommes et les femmes, malgré les évidences scientifiques et au risque de passer à côté de notre santé à tous, femmes ou hommes ? Le 1er Décembre 2015 un colloque sur le sujet a été organisé à Paris par l’académie des Sciences et l’Académie nationale de Médecine; et cette dernière a organisé le 23 Juin 2016 une conférence de presse pour sensibiliser les médias le public et le corps médical et émettre des recommandations.




samedi 13 décembre 2014

LA LIBERTÉ PARADOXALE DU CHRÉTIEN par le moine Moïse de la Sainte Monrtagne


Saint Père Moïse, prie Dieu pour nous !

Les villes deviennent de plus en plus désolées et elles vont continuer dans cette tendance, tandis que les déserts deviendront habités et refleuriront. Nul impénitent ne pourra faire obstacle à la repentance de la volonté, à la prière des fidèles, à la supplication des pauvres. Personne ne peut empêcher une personne libre de s’imposer à elle-même la réclusion, et l’exil volontaire pour vivre le mystère du Dieu vivant. Ce miracle s’expérimente dans le martyre et dans l'humilité, dans le mode de vie orthodoxe qui s'épanouit toujours dans la quiétude, dans le silence, dans l’attente. 

Nous sommes appelés à vivre la transcendance du Christianisme, qui n'est pas tant la suppression du mal que l'honorable acceptation de soi et des autres, dans une une vie trouvant la richesse dans la pauvreté, la santé dans la maladie, la bénédiction dans la tribulation, la puissance dans la faiblesse, la joie dans la patience, la victoire dans la défaite, l'honneur dans le déshonneur, la liberté dans l'isolement, la majesté dans la douceur, la résistance à la mort, l'incarnation de Dieu, la déification de l'homme. 
Et nous devrions attendre toutes ces réalités spirituelles, non de l'autorité des dirigeants de ce monde, mais de l'autorité que nous pouvons exercer sur nous-mêmes, et dans la création de foyers spirituels sains et lumineux qui sont ceux que nous appelons paroisse, famille, cellule, atelier, bureau, auditorium, chambre.

De cette façon, même si la désolation et la solitude des villes continuent d'exister, elles ne pénétreront pas dans nos cœurs. De cette façon, le monde peut être changé, pas de l'extérieur mais de l'intérieur et d’au-dessus.
Inutile de donner tellement d’importance au missionnaire en Afrique ou à l'inventeur. Grande est la petite personne qui s’abstient de la folie, de l'injustice, de la persécution, et qui s’abstient d’attrister son voisin et sa propre vie. 
Selon Abba Isaac, la personne qui reconnaît et surmonte ses passions est supérieure à la personne qui ressuscite les morts.
Tous ceux qui cherchent à se sauver de l'anxiété pathologique, de la douleur et de la tristesse, du vide et de la solitude sont invités à un rendez-vous avec eux-mêmes et avec Dieu. Et quand vous trouverez le salut, rappelez-vous l'humble personne qui a offert ces pensées.         Geronda Moïse l'Athonite
(version française par Maxime le minime de la source)

samedi 8 juin 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [5-3] : Science et Prière : καλον καγαθών

ll y a de l'ordre, de la pensée, du logos, de l'intelligibilité dans le fait que, lorsqu'un organisme perd des cellules sanguines de façon exagérée — par exemple lors d'une lésion accidentelle — on constate une augmentation de la vitesse de formation de ces cellules. Il y a de l'intelligence à l'oeuνre dans le fait que sont suscités et structurés des facteurs de régulation qui agissent à distance au niveau des tissus qui fabriquent les cellules sanguines.


Il y a de l'intelligence dans le fait qu'en cas de troubles sanguins provoqués par l'irritation d'une partie de l'organisme au cours d'une radiothérapie, la diminution de la formation des globules rouges dans les zones irradiées est aussitôt et exactement équilibrée par une augmentation de l'activité dans les régions non irradiées. La matière est une chair féconde en laquelle s'incarne l'Esprit. La présence dans le sang, quelques minutes seulement après l'irradiation, d'un facteur stimulant à distance l'activité des cellules qui fabriquent les cellules sanguines, la présence également, à côté des facteurs stimulants, d'un inhibiteur, sont ces formes des choses visibles dont saint Maxime le Confesseur affirme qu'elles sont comme des vêtements et les idées selon lesquelles elles sont créées, comme la chair. Par ces facteurs stimulants et inhibiteurs, la matière vivante participe à l'ordre, à la beauté, à ce καλον καγαθών, à ce bel et bon en lequel se dit et se nomme le Dieu créateur. La lecture chrétienne de la Bible doit nous inciter à assimiler le savoir scientifique en adoptant la mentalité des psalmistes dont notre office des Laudes a retenu les textes. Les étoiles, le soleil, la lune, les océans chantent la gloire de Dieu, mais aussi, pour ne prendre que cet exemple, les facteurs stimulants — utilisés désormais dans le traitement des cancers —, les inhibiteurs protégeant la moelle saine tandis que les facteurs de croissance accélèrent sa régénération. Il s'agit de découvrir avec émerveillement que la matière étudiée par nos savants, s'imprégne du Bien, comme dit le Pseudo-Denys. Puisons dans la connaissance scientifique l'inspiration de notre prière, de notre glorification de la divine Trinité, de notre action de grâce. Tout ce qu'étudient nos savants est une épiphanie de l'invisible, un mystère palpable. Étudions les sciences en nous disant que notre foi chrétienne bien comprise ne sépare pas l'humain et le divin, le créé et l'incréé, le visible et l'invisible, la terre et le ciel. [à suivre]
 Père André Borrély

mardi 28 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [5-2] : Science et Prière

L'unique vérité qui pourra ébranler l'homme, c'est la vérité qui sort de l'expérience intime et tend vers elle. La vérité qui conquiert ne peut être que celle qui est amour et vie. La vérité qui nourrit l'homme n'est pas science, mais gnose. Par ce dernier mot, il convient d'entendre une connaissance qui ne se sépare pas de l'action parce qu'elle ne fait qu'un avec l'amour

La seule vérité qu'il faut chercher dans la sainte Écriture, c'est l'évidence que le monde, le plaisir, la santé, la jeunesse, l'éblouissement amoureux devant une fille un garçon, que tout cela n'est réel, consistant, que tout cela n'est rudement bon, fameux, comme dit le livre de la Genèse (Gn 1, 31), que tout cela n'a de solidité que par son fondement divin, que tout cela n'existe que par l'acte créateur incessant de Dieu.


La vérité qui doit nous tenir en haleine dans notre lecture de la Bible, ce n'est pas le problème du choix scientifique entre 4000, des centaines de millions ou des milliards d'années, mais dans l'affirmation métaphysique non point que Dieu a fait surgir du néant quelques molécules de matière il y a des milliards d'années, et que depuis tout s'enchaîne selon les processus et les lois que nous enseignent les sciences, mais que toute la beauté du monde et des êtres, la joie d'escalader les parois des Alpes, le corps humain dans l'éclat de sa jeunesse et de sa beauté, la mer, la mer toujours recommencée, que tout cela retomberait instantanément dans le néant si Dieu, le Créateur, cessait un seul instant de porter sur tout cela son regard d'amour infini.


La seule vérité que veulent nous communiquer — laissant à la science tout son champ d'investigation légitime — les auteurs des textes bibliques, c'est la sagesse consistant à déceler la présence personnelle du Logos dans les lois de la nature, à contempler les secrets de la gloire de Dieu cachée dans les êtres. Dans les formes visibles, dans la structure du monde de mieux en mieux étudiée par nos savants, le Verbe divin se cache et se dit, se dévoile. En latin, sapere et sapientia, savoir et sagesse, c'est la capacité de goûter, le goût de déceler dans le visible une inscription de l'invisible. La matière est un fait d'ordre énergétique, non point seulement pour nos savants actuels, mais déjà pour les Pères grecs, pour saint Grégoire de Nysse, pour saint Maxime le Confesseur. C'est un logos mis en œuvre par le Créateur, une énergie créée personnellement par Dieu. La prière est une forme de la connaissance

Évagre le Pontique
Évagre le Pontique affirme que la prière ininterrompue est l'acte le plus élevé de l'esprit. Et le même auteur dit encore : La prière fait exercer à l'intelligence son activité propre. Il ne s'agit pas de rabâcher des formules qui nous demeureraient extérieures. On peut réciter la table de multiplication en retenant l'air plus encore que les paroles!

Il s'agit de découvrir que, par le moyen de la prière, Dieu est connu d'une manière expérientielle. Il ne faut pas séparer la science de la prière dans la mesure où tout ce que les savants nous disent du monde qu'ils étudient ne peut pas ne pas nous apparaître comme de la pensée. Et la prière consiste alors à faire remonter cette pensée qui ne se pense pas à la Pensée qui a mis cet ordre, cette intelligibilité, ce logos dans le monde en le créant. [à suivre]
 Père André Borrély
(choix des illustrations Maxime le minime)

lundi 27 décembre 2010

St Jean Chrysostome : sur la bonne chère...


"Recherchons la nourriture, mais non la corruption ; cherchons la nourriture, mais non pas ce qui est la source des maladies de l'âme et du corps; recherchons la nourriture qui procure quelque plaisir, non les délices, qui sont une source d'incommodité ; c'est cela qui est délice, ceci est une véritable peste ; cela est joie, ceci chagrin ; l'un est dans la nature, et l’autre lui est opposé. Si quelqu'un vous donnait à boire de la ciguë, ne serait-ce pas contre nature ? Si l'on vous servait du bois et des pierres, ne les repousseriez-vous pas ? Et avec raison, car c'est contre nature. Ainsi sont les délices. De même que dans une ville, pendant un siège, il y a tumulte et agitation quand les ennemis s'y introduisent ; ainsi en est-il pour l'âme quand le vin et la bonne chère s'en emparent. « Pour qui les malédictions ? Pour qui les ennuis et les vaines paroles ? Pour qui « le jugement, si ce n'est pour ceux qui passent « leur temps à boire ? Pour qui les yeux livides ? » (Prov. XXIII, 29, 30.) Mais quoi que nous disions, nous n'éloignerons pas de la bonne chère ceux qui y sont adonnés, si nous n'attaquons pas une autre maladie.[...]
Etudions la constitution même de notre corps, et nous verrons qu'une petite partie de notre être est consacrée à cette opération. La bouche et la langue sont destinées aux hymnes, notre gorge à la parole. La nécessité de la nature nous a ainsi liés, afin que nous ne puissions, même malgré nous, tomber dans un grand embarras d'affaires. Si les délices de la table n'étaient la source de tant de peines, de maladies et d’indispositions, elles seraient supportables. Mais les bornes imposées à  la nature sont faites de telle sorte que, même en le voulant, nous  ne puissions les dépasser. Recherchez-vous le plaisir, mon cher auditeur ? Vous le trouverez dans la frugalité. La santé ? C'est encore là qu'il vous faut la chercher. La quiétude ? Vous ne  la rencontrerez que là. La liberté, la vigueur du  corps, sa bonne constitution, la sagesse de l'âme, la vigilance ? Tous les biens naissent de la frugalité. Dans la bonne chère se trouvent les choses contraires : l'aigreur, la langueur, la maladie, la bassesse et la prodigalité. D'où vient donc, direz-vous, que tous nous courons à la bonne chère ? Cela  vient de ce que nous sommes malades. En effet, dites-moi pourquoi le malade recherche-t-il  ce qui est nuisible ? N'est-ce pas là encore un signe de maladie ? Pourquoi, le boiteux ne marche-t-il pas droit ? N'est-ce pas à cause de sa nonchalance, et parce qu'il ne veut pas aller au médecin ? Parmi les choses de ce monde, les unes procurent une joie passagère, et sont la cause d'un châtiment éternel ; les autres, au contraire, causent des souffrances passagères, et, procurent une joie sans fin. Celui donc qui est assez lâche et nonchalant pour ne pas mépriser les joies présentes, afin de gagner les biens futurs, est promptement séduit. Dites-moi, comment fut séduit Esaü ? D'où vient qu'il préféra une joie passagère à l’honneur à venir ? Cela vint de la mollesse et de la faiblesse de son esprit. Mais cela même d'où vient-il ? direz-vous. Cela provient de nous-mêmes, et évidemment de là. Lorsque tous le voulons, nous nous excitons, nous-mêmes, et nous devenons tempérants. Toutes les fois, qu'une nécessité survient, ce n'est, qu'en faisant des efforts que nous parvenons à voir et à embrasser ce qui est bien. Lors donc que vous devrez vous livrer à la bonne chère, songez combien est court le plaisir qu'on y trouve, songez au dommage qui en résulte (car c'est un véritable dommage de dépenser tant de richesses pour son propre malheur), songez, aux maladies, aux infirmités, et méprisez la bonne chère. 


Combien voulez-vous que j'énumère d'hommes devenus victimes de la gourmandise ? Noé s'enivra et resta nu ; et que de maux à cause de cela ! Esaü, par gloutonnerie, livra son droit d'aînesse, et il fut sur le point de commettre un fratricide. « Le peuple d'Israël s'assit pour boire et pour manger, et ils se levèrent pour jouer ». (Exod. XXXII, 6.) : C'est pour cela qu'il est dit: « En buvant et en mangeant, souvenez-vous du Seigneur votre Dieu ». (Deut. VI, 2) Ceux qui se plongèrent dans la bonne chère, tombèrent dans l'abîme. « La veuve, qui vit dans le luxe, dit l’Ecriture, est morte, quoique vivante » ( I Tim, V, 6) et ailleurs : «Le bien-aimé s'engraissa, il s'appesantit, et se révolta ». (Deut. XXXII, 16.) Et l'apôtre dit encore : « Ne cherchez pas à contenter les désirs de la chair ». Je ne fais pas une loi du jeûne (personne ne me comprendrait), mais je repousse les délices excessives, je blâme la bonne chère pour votre utilité. De même qu'un torrent, les délices renversent tout, rien ne saurait leur résister : elles renversent les trônes. Que dirai-je de plus? Voulez-vous faire bonne chère ? Donnez aux pauvres ; appelez le Christ, afin d'être encore dans les délices lorsque la table sera enlevée. Vous n'avez pas maintenant cet avantage ; je le crois  bien, les choses d'ici-bas sont si peu stables. Mais plus tard vous l’aurez. Vous voulez faire bonne chère ? Nourrissez votre âme, donnez-lui la nourriture dont elle a besoin. Ne la tuez pas par la faim. C'est le temps de la guerre, c'est le temps du combat  et vous vous asseyez pour faire bonne chère ! Ne voyez-vous pas ceux qui tiennent le sceptre, vivre frugalement à l'armée ? « Nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang » (Eph. VI, 1), et vous vous engraissez lorsqu'il faut combattre ? L'ennemi, grinçant des dents est là, et vous êtes plongé dans la mollesse et attaché à la table. Je sais que je parle en vain, mais pas pour tous. « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ». Le Christ est desséché par la faim, et  vous, crevez des suites de votre gourmandise. Ce sont deux excès. Quel mal ne causent pas les délices de la table ? Elles portent en elles leurs contraires : Je ne vois pas d'où elles ont pris ce nom. Mais de même que la gloire et la richesse sont ainsi nommées quoiqu'elles ne soient que misère et pauvreté, de même le plaisir de la table porte ce nom quoiqu'il ne soit qu'amertume. Devons-nous être immolés, que nous nous engraissons nous-mêmes ? Pourquoi préparez-vous aux vers un festin si copieux ? Pourquoi préparez-vous une masse plus abondante de corruption ? Pourquoi déposez-vous en vous des sources d'humeurs et d'odeurs fétides ? Pourquoi vous rendez-vous vous-même inutile en tout ? Voulez-vous que l'œil soit bon ? Rendez le corps robuste. Parmi les cordes d'instrument, celle qui est grasse et souillée est inutile pour la mélodie ; celle, au contraire, qui est partout bien tendue, est tout à fait harmonieuse. Pourquoi enterrez-vous l'âme ? Pourquoi rendez-vous sa muraille plus épaisse ? Pourquoi épaissir le nuage de fumée qui vous aveugle, car de la bonne chère s'élèvent de toutes parts comme des vapeurs et des brouillards. A défaut d’autres, les athlètes vous enseigneront qu'un corps plus grêle est plus robuste. Ainsi l'âme adonnée à la philosophie est plus forte. Je la compare à un écuyer sur son coursier. Or, il est d'expérience que les chevaux trop gras donnent beaucoup de peine aux écuyers, et qu'ils sont difficiles à manier. Ce qu'on souhaite, c'est que l'écuyer monté sur un cheval vigoureux et docile remporte le prix de la course. Mais donnez à un écuyer un cheval qu'il soit obligé de traîner, qui tombe mille fois sous lui, et qu'il ne puisse exciter même en se servant de l'éperon, si habile que soit cet écuyer il n'obtiendra pas la panne. Ne négligeons pas notre âme, ne la laissons pas opprimer par le corps; mais au contraire rendons-la plus clairvoyante; rendons son aile légère, ses liens plus larges. Nourrissons-la de saintes paroles et de frugalité : ainsi notre corps sera robuste, et notre âme sera dans la joie, sera exempte de peine : et après avoir ainsi réglé convenablement notre existence, nous pourrons atteindre au sommet de la vertu, et jouir des biens éternels par la grâce et la bienveillance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui soit, pour le Père et l'Esprit-Saint, gloire, puissance, honneur, maintenant et toujours, dans tous les siècles des siècles. Amen."