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lundi 1 avril 2024
dimanche 22 novembre 2020
RIPOSTE AU TRANSHUMANISME
Pas de front privilégié "tout est politique" n'est-ce pas ?
pas de résistance négligeable…
mardi 19 mai 2020
1977-2020 Les apparences changent, le pouvoir réel demeure dans les mêmes mains…
Paru en 1977 toujours aussi éclairant sur le partage du monde…
LE PRÉSENT À LA LUMIÈRE DU PASSÉ
Il suffit de transposer à notre époque…

QUATRIÈME DE COUVERTURE :
La vodka ? un alcool russe internationalement connu. La cola ? une boisson Américaine qui a conquis le monde entier. « Vodka-Cola? Un amalgame entre les boissons les plus populaires des deux Empires qui se partagent actuellement le monde. Amalgame qui a valeur de symbole. L'histoire nous l'a déjà enseigné : au-delà des idéologies qui s’affrontent, le monde des grandes affaires Internationales a toujours joué son propre jeu avec ses propres cartes. Il en est ainsi à l'intérieur des nations où la politique et l'économique sont étroitement imbriqués. Il en est de même dans les rap- ports entre nations. Un exemple entre mille : durant la dernière guerre, la filiale allemande de la société américaine IBM a participé massivement à l'effort de guerre nazi tout comme les constructeurs d’automobiles Ford et General Motors.L'originalité explosive de « Vodka-Cola » est de montrer qu'au travers de l'action d'un petit groupe d'hommes appartenant au monde capitaliste et a celui de I ‘Est communiste, la même complicité existe aujourd’hui entre l’URSS et l’Amérique. David Rockfeller, par l'apport de ses capitaux participe largement au développement de la Sibérie et, par les grandes fondations dont Il est le mécène, à l’approfondissement des liens intellectuels et humains entre les deux Géants. De son côté, l'échec patent de la politique agricole de l’URSS. fait de cette dernière une assistée permanente des tout-puissants groupes américains, fournisseurs de blé et de maïs. qui traitent avec elle sans en référer à l'administration de leur pays.
Dans de telles conditions. les États dépositaires de la souveraineté des nations peuvent-lis encore taire prévaloir leur indépendance ? Chartes Levinson ne le croit pas. La guerre est-elle encore possible ? Chartes Levinson ne le croit pas davantage. Concentré entre les mains de quelques dirigeants de sociétés multinationales liées aux grands managers de l‘Est communiste, le pouvoir économique. seule force efficace et organisée, a, pour l'instant, intérêt à maintenir la paix. Le danger est ailleurs ; l'installation d'un nouveau totalitarisme qui peut conduire à un « Goulag mondial».
Riche de révélations d'une originalité sans égale. « Vodka-cola » apporte unecontribution décisive à la connaissance des grandes forces qui – dans le secret – mènent le monde de ce dernier quart du XX° siècle.
EXTRAIT du livre de Charles LEVINSON*
VODKA-COLA
La façade idéologique
La mythologie adoptée et proposée par les dirigeants du monde et les experts politiques (particulièrement aux États- Unis) est fondée sur une proposition selon laquelle la morale l'éthique et la religion (bases folkloriques de leurs positions politiques) sont les facteurs qui dominent les relations internationales. La même éthique qui considère la réussite du millionnaire comme la manifestation terrestre de la bonté de Dieu leur fait croire que l'ensemble des positions morales en politique détermine la direction du développement économique. C'est l'antithèse du dogme fondamental de la théorie marxiste et socialiste, pour laquelle les relations économiques déterminent en grande partie les structures politiques et sociales. Certes, ce déterminisme historique est essentiel pour le matérialisme dialectique et la doctrine de la lutte des classes comme étant la force agissante de l'évolution sociale.
La lutte entre les doctrines officielles de l'Est et de l'ouest peut s'expliquer autrement que par la conception classique suivant laquelle la classe capitaliste s'efforce consciemment de dissimuler sa rapacité et sa domination économiques derrière les vertus des abstractions politiques. Il existe un autre point de vue : d’après lui, dans les régimes officiels de l’Union soviétique et des pays de l’Europe de l‘Est, dogme politique et puissance économique sont le fait d’un groupe de pouvoir avec lequel ils s'identifient. Le parti communiste, l'établissement militaire et les services de renseignements et de surveillance du KGB sont les éléments composants d'un système intégré : l’État unitaire. Les fonctions économiques et politiques sont officielles, identiques, et elles sont intégrées de façon doctrinale et administrative comme le sont toutes les faces, manifestes ou secrètes, du gouvernement. Et la doctrine officielle des élites qui gouvernent et des masses qui leur obéissent est que la lutte des classes qui s'étend dans tout l'Occident et qui a pour cause la propriété capitaliste ou privée des moyens de production, n'existe pas dans les pays où cette propriété est collective ou sociale.
De même, à l'ouest, la dichotomie qui existe entre le pouvoir concédé aux gouvernants officiels, le « monde formel » des sphères politiques, et l'invisible puissance, dans les sphères économiques, de ce que nous avons appelé l’’overworld’ …
[En américain, le monde du crime, de la pègre, est qualifié d’‘underworld’. Le terme ‘overworld’ désignera le système de pouvoir dominant, presque occulte, qui, dans ses méthodes, ses structures et sa tactique, est un reflet fidèle des agissements de l’’underworld’.]
… suscite inévitablement des efforts pour consolider la doctrine officielle de la suprématie du déterminisme politique et de la politique elle-même. L'exercice d'une puissance clandestine dans le domaine économique exige nécessairement que l'économie privée paraisse subordonnée à la politique publique – normale – dans les systèmes démocratiques où règne l'économie de marché.
C'est du moins une explication partielle de l‘acharnement avec lequel on insiste aujourd'hui sur les aspects politiques des relations Est-Ouest par rapport à leurs aspects économiques fondamentaux. Dans la version officielle, on affirme que c'est la détente politique qui a engendré les rapports commerciaux, et non le contraire. Dans ce cadre, la ligne en dents de scie de ces rapports est attribuée presque exclusivement à des événements politiques. Et pourtant, les contacts d'affaires ont subsisté à travers la période d'un antagonisme idéologique apparent : les capitalistes américains, tout au long de la période 1920-1930, se sont rendus en Russie pour y faire du commerce sur une base purement individuelle. Et les crédits, cette clé du commerce extérieur de l'U.R.S.S. et la constante la plus importante de sa politique étrangère, lui ont toujours été assurés, en particulier par l'Allemagne.
Même pendant les confrontations idéologiques et militaires, directes ou entre satellites (O.T.A.N. Pacte de Varsovie, blocus de Berlin, guerre de Corée. Vietnam, crise cubaine des missiles, Angola). les Soviets ont toujours continué à commercer et à rechercher des crédits. Pour eux, la coexistence pacifique s'est toujours développée à deux niveaux, grâce à une politique qui autorise parallèlement l'agression idéologique ou réelle et la recherche pacifique des crédits et des relations commerciales. Or, pour les économies capitalistes ou de marché, cette politique à deux faces a toujours été normale. Du fait que la puissance économique réelle est contenue dans les fiefs secrets de l’overworld et dans les salles des conseils d'administration des banques et des grandes entreprises, l'idéologie politique officielle n'a qu'une importance secondaire et reste à part de toute considération d'ordre économique. Ce rôle plus faible de support permet de coopérer et de collaborer économiquement avec des adversaires idéologiques et politiques, entre autres régimes d'extrême droite : l'Allemagne nazie. l'Italie fasciste, l’Espagne de Franco, le Portugal de Salazar, le Chili, l'Afrique du Sud, les régimes militaires de l'Amérique latine, de la Grèce, etc. Les affaires sont toujours demeurées en grande partie indépendantes des restrictions idéologiques et politiques des États nationaux, et cela bien avant que les sociétés multinationales donnent le coup de grâce à la puissance des politiques nationales en ce qui concerne leur autorité sur les entreprises économiques internationales. […]
*Charles LEVINSON : né en 1920 à Ottawa B.B.A.(Bachelor Businees Administration) et Docteur en économie et sociologie industrielle (Université et Toronto et de Paris) De 1951 à 1956, Directeur-adjoint à Paris de l'office européen du Congress of industrial Organisation (C.I.O). De 1956 à 1964, secrétaire général de la Fédération internationale des travailleurs de la Chimie, Énergie et des industries diverses à Genève (I.C.E.F.) EN 1969 il a coordonné la première grève internationale contre l'entreprise Saint-Gobin

livres en français :
mercredi 5 avril 2017
Le genre doit cesser d’être un cache-sexe
Santé: On naît femme, on ne le devient pas
Les femmes payent le prix du déni des différences biologiques
sur
Peggy Sastre (à gauche, docteur en philosophie ) et Claudine Junien (à droite, professeur de génétique médicale)
Le 14 mai 2014, la revue Nature, référence scientifique par excellence, publiait un article qui, en fondant la recherche sur la différence entre les sexes, allait révolutionner la science, la médecine, et notre santé. Qui s’en souvient ?… Nos médias, d’ordinaire si prompts à traquer le sensationnel, ont alors laissé passer sans une ligne le vrai « scoop » : désormais, aux Etats-Unis, toutes les études, sur des cellules ou sur des modèles animaux, qu’elles portent sur l’Homme ou une autre espèce, devaient, pour être financées, inclure les deux sexes. La sentence tombait du plus haut de l’instance la plus puissante en matière de recherche dans le monde : l’Institut national de la Santé américain (NIH). Son directeur, le généticien Francis S. Collins, et Janine A. Clayton, directrice du Département de la Recherche sur la Santé des femmes (ORWH), mettaient ainsi définitivement fin à la sous-représentation des femmes dans la recherche médicale et, par voie de conséquence, à une vision unisexe de la santé.1
Certes, dès 1993, un premier pas avait été franchi en incluant obligatoirement les femmes dans la recherche clinique, mais, en s’attaquant là à la recherche fondamentale, le NIH faisait tomber le dernier bastion des tenants des différences sexuelles biologiques réduites aux organes génitaux, hormones sexuelles, fonctions reproductives. Cette vision « bikini », seule la France y resta obstinément fidèle, prenant ainsi dix ans de retard sur le Canada, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, l’Italie, Israël… au point qu’en novembre 2016 encore, dans un rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Jennifer Merchant et Catherine Vidal ne pouvaient, pour expliquer l’importance du sexe dans la santé, s’empêcher de faire appel aux vieux démons des stéréotypes de genres…
Des médicaments… pour les hommes
Jusqu’à quand occultera-t-on les différences biologiques présentes dans nos 60 000 milliards de cellules, et ce dès la conception ? Jusqu’à quand l’équité entre les sexes, telle que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) la prône depuis 2002 pour résoudre les enjeux sanitaires autour de la maternité, des violences et des infections sexuellement transmissibles sera-t-elle exclusivement déclinée selon les genres sans jamais prendre en compte les différences biologiques ? Jusqu’à quand la santé sera-t-elle exclue d’un vrai combat pour la parité ? Malgré le coup de poing du NIH, seules 30 % des études cliniques environ représentent les femmes et environ 80% des études chez l’animal ne portent toujours que sur des mâles. Or, de 1997 à 2000, sur 10 molécules retirées du marché, 8 l’ont été en raison d’effets secondaires chez des femmes. Et les femmes font une fois et demi à deux fois plus d’accidents secondaires liés aux médicaments que les hommes : un coût humain et financier exorbitant et… évitable.
Certes, l’inclusion des femelles dans les études sur l’animal impose des coûts supplémentaires. Surtout, elle serait, paraît-il, entravée par la variabilité due à leur cycle de reproduction… sauf qu’il a été démontré que la variabilité entre les individus d’un même sexe est équivalente pour les deux sexes sur la plupart des traits étudiés ! Quant au surcoût, nul n’a encore eu la bonne idée de le comparer à ce que payent les femmes victimes d’accidents secondaires… et le retrait consécutif du marché des médicaments incriminés.
On n’échappe pas à son sexe
Génétiquement, la ressemblance moyenne entre deux hommes ou deux femmes atteint les 99,9%, mais elle n’est que de 98,5% entre un homme et une femme, soit 15 fois plus important qu’entre un humain et un chimpanzé de même sexe ! Toutes les cellules de l’embryon contiennent 23 paires de chromosomes et ont un sexe, déterminé dès la conception, par la paire de chromosomes sexuels: XX pour les filles, XY pour les garçons. Chacun le sait, mais on continue à penser que les différences, « c’est hormonal » ou lié au « genre » dicté par l’environnement. Non ! Les hormones – lors de la différenciation des gonades – puis l’environnement socioculturel – à partir de la naissance – n’interviennent que plus tard.
Sachant que le génome est stable, définitif et identique dans chacune de nos cellules, comment expliquer que nos 23 000 gènes ne s’expriment pas de la même façon selon le tissu, le foie, le rein ou le cerveau ? Tout simplement parce que chaque gène « s’exprime » plus ou moins selon qu’il porte en lui et autour de lui des instructions pour fabriquer une protéine en plus ou moins grande quantité et, de plus, de façon différente selon le sexe… Chez la fille, en effet, un des deux X, d’origine paternelle ou maternelle, est inactivé au hasard dans chaque cellule, et sur les 1 400 gènes de cet X « inactif », 15% à 25% peuvent échapper à l’inactivation et donc s’exprimer davantage. Avec leur X unique, les garçons, en revanche, ne manifestent leur différence que par la petite centaine de gènes spécifiques de leur chromosome Y. Telle une mémoire sexuelle, ces gènes du chromosome X chez la fille et ceux du chromosome Y chez le garçon, modulent au bon moment, dans la bonne cellule, l’expression d’autres gènes, de sorte que, 30 % de nos gènes en moyenne s’expriment différemment selon notre sexe dans tous nos tissus et donc dans chacune de nos cellules.
Et c’est bien ce qui fait la différence et la nécessité de s’entendre sur les mots : le « sexe », se réfère uniquement aux caractéristiques biologiques et physiologiques qui différencient les femmes des hommes depuis la conception et tout au long de la vie ; le « genre » quant à lui, sert à évoquer les rôles qui sont déterminés socialement – après la naissance – les comportements, les activités et les attributs qu’une société considère comme appropriés pour les hommes et les femmes.
Ce n’est donc pas en masquant ces différences sous prétexte d’éviter toute discrimination qu’on aide les femmes, au contraire ! Ne pas reconnaître les différences sexuelles, malgré l’accumulation de preuves scientifiques en ce sens, c’est pénaliser les femmes… et les hommes !
Un enjeu scientifique majeur
Pourquoi le retard mental, l’autisme, les tumeurs du cerveau et du pancréas sont-ils plus masculins, de même que les conduites à risque, les addictions et la violence? Pourquoi, en revanche, la maladie d’Alzheimer, l’anorexie et autres troubles alimentaires, la dépression, l’ostéoporose et certains cancers, de la thyroïde, par exemple, touchent-ils plus les femmes ? Parce que les maladies ont un sexe ! Ainsi, les hommes seraient protégés contre les maladies auto-immunes (maladies thyroïdiennes, sclérose en plaques, lupus etc..) grâce justement aux gènes de leur chromosome Y. Inversement, deux X peuvent valoir mieux qu’un, car il est démontré que des gènes suppresseurs de tumeur en double exemplaire sur le chromosome X épargneraient aux femmes certains cancers. Mais il a fallu attendre 1990 pour que le NIH, malgré son avance sur le sujet, crée un bureau spécifique de recherche dédié aux femmes (ORWH), et que l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) les inclut systématiquement dans les essais sur les médicaments. La découverte de mécanismes sexués aux niveaux cellulaires et moléculaires, apparus au cours de l’évolution comme compromis entre la reproduction et la survie, éclaire donc peu à peu ces constats. Aurait-on trouvé autrement que, en cas de lésions nerveuses, certaines voies de la douleur passent par la microglie dans le cerveau chez les souris mâles et par des cellules spécifiques du système immunitaire chez les femelles ?
Le genre doit cesser d’être un cache-sexe
La médecine traite encore les femmes et les hommes sur un mode unisexe qui peut nuire à leur santé et hypothéquer notre système de soins en termes de coûts, non seulement financiers, mais sociaux et humains. Pourquoi administrer une dose de vaccin à une femme quand la moitié suffirait ? Est-il acceptable qu’un médecin ne soit pas formé pour reconnaître les différences de symptômes d’infarctus chez une femme par rapport à un homme ou savoir adapter une prescription d’aspirine ou de somnifère en fonction du sexe de son patient ? C’est bien le déni des différences qui est à l’origine de ces inégalités et non les différences elles-mêmes, et ce n’est pas en les occultant que l’on supprimera les discriminations.
Ce n’est pas en supprimant le mot « race » que l’on supprimera le racisme ; le féminisme se condamne à être une coquille creuse s’il se refuse toujours de reconnaître que, n’en déplaise à Simone de Beauvoir, on nait femme : on ne le devient pas… Certes, le social influence le biologique et réciproquement, le biologique influence le social. Le genre dépend effectivement d’un formatage socioculturel progressif lié à la perception et aux implications sociales de notre sexe, avec des stéréotypes difficiles à éradiquer, même s’ils sont erronés. Mais, au nom d’une fausse parité homme/femme, on a trop longtemps mis l’accent sur l’acquis, le social, ce fameux « genre », en occultant l’inné, le biologique, le « sexe ». Plusieurs pays européens ont déjà adapté en conséquence leurs recherches scientifiques et leurs stratégies thérapeutiques. La France peut-elle se permettre de prendre encore du retard et, sous prétexte de parité, éviter avec mépris et aveuglement de reconnaître les différences entre les hommes et les femmes, malgré les évidences scientifiques et au risque de passer à côté de notre santé à tous, femmes ou hommes ? Le 1er Décembre 2015 un colloque sur le sujet a été organisé à Paris par l’académie des Sciences et l’Académie nationale de Médecine; et cette dernière a organisé le 23 Juin 2016 une conférence de presse pour sensibiliser les médias le public et le corps médical et émettre des recommandations.
lundi 26 octobre 2015
Qu’est-ce que la nation ? Qu’est-ce que la patrie ?
Une nation est d’abord une réalité ethnique avant d’être une réalité politique. L’étymologie de nation (natio, en latin, du verbe nascere, ”naître”) renvoie à la terre de naissance, la terre-mère, celle des ancêtres. Elle a donc une dimension d’enracinement biologique, historique, géographique et culturel – mais non pas idéologique. Sa traduction en grec – ancien et moderne – est d’ailleurs ethnos, ce qui se réfère à un apparentement dans une mémoire et une lignée, et ce qui suppose une homogénéité. C’est pourquoi une trop grande immigration détruit une nation en abrogeant son caractère ethnique et donc sa cohérence et son empathie naturelle.
Aristote, à ce propos, estimait qu’une Cité (polis) doit être ethniquement homogène, ce qui est le fondement de la paix civile, de la connivence des valeurs (philia). Autrement, explique-t-il, une Cité rendue hétérogène par l’immigration étrangère est vouée à la dictature – pour établir de force la cohésion – ou à la guerre civile endémique. Si la notion de patrie (enracinée et ethnique) connaît un tel désaveu, la responsabilité en incombe en partie à l’Allemagne nazie qui a extrémisé les principes nationaux et ethniques en les défigurant dans une ubris criminelle. Le nazisme a dévoyé, neutralisé, diabolisé l’idée de nationalisme en Europe.
La responsabilité intellectuelle en incombe à Herder et à Fichte, deux philosophes allemands du début du XIXe siècle, qui ont largement inspiré le pangermanisme belliciste, catastrophique pour l’Europe, de l’empereur Wilhelm II et de Hitler. Fichte dans son célèbre Discours à la nation allemande (1807), non dépourvu de paranoïa, développe l’idée que le peuple allemand est intrinsèquement supérieur à tous les autres peuples européens parce qu’il a échappé à la romanisation et qu’il possède seul une ”âme culturelle” originelle. Cette thèse absurde, issue d’une frustration face à la France napoléonienne et d’un complexe allemand d’infériorité – transformé en complexe de supériorité schizophrénique– a donné lieu au nationalisme allemand des deux guerres mondiales, qui, par son extrémisme, a diabolisé et détruit tout sentiment ethno-national non seulement en Allemagne mais dans les autres pays européens, dont la France (Le IIIe Reich et son souvenir, son ubris, ses crimes et sa défaite ont provoqué chez le peuple allemand une implosion, une délégitimation de toute idée nationale et patriotique).
Cependant la fameuse ”crise des migrants réfugiés” (pseudo réfugiés à 90%), qui n’est que l’aggravation spectaculaire du processus d’immigration invasive et colonisatrice, ressuscite ce sentiment ethno-national chez les classes populaires européennes, sentiment totalement absent chez les dirigeants, uniquement préoccupés d’affairisme politicien. Cette situation peut déboucher sur un incendie incontrôlé.
Qu’elle soit française ou étendue à une ”nation européenne”, ou appliquée à Israël et à bien d’autres, l’idée de nation suppose quatre ingrédients :
1) une homogénéité ethnique et culturelle globale où les différences sont bien moindres que les ressemblances (ce qui en exclut totalement les musulmans, appartenant à leur umma) ;
2) le sentiment d’appartenance à une patrie commune enracinée dans l’histoire, formant en gros un même peuple qui se définit et se perçoit comme différent des autres et se sentant potentiellement opposé à eux (Carl Schmitt et ©ont bien montré que toute identité ethnique ou politique ne peut se construire que contre un ennemi. Le positif interagit avec le négatif. On peut le déplorer, mais la psychologie humaine est ainsi faite) ;
3) l’existence de frontières parfaitement définies et protégées ;
4) la réalité d’un État, fédéral ou centralisé, peu importe, souverain et indépendant, qui protège et assure la préférence nationale, notion centrale qui discrimine légalement l’étranger par rapport au citoyen.
L’idée ”européenne” des dirigeants actuels, même fédéraliste, ne vise absolument pas ce modèle (supra)national qu’on pourrait appeler les Etats-Unis d’Europe. Elle recherche l’abolition des fondements ethno-nationaux des peuples européens et, plus grave, l’abolition de l’européanité elle-même. LIRE l'intégralité de l'article ICI
mercredi 18 décembre 2013
La Civilisation occidentale sécularisée conduit à l'extinction
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Metropolite Hilarion (Alfeyev) deVolokolamsk |
"Plus de 25 000 églises ont été restaurées dans le dernier quart de siècle en Russie. En fait, trois églises ouvrent tous les jours dans le pays. En 1988, il y avait vingt monastères de Russie ; maintenant il y en a 805. Derrière chacun d'eux se trouvent des personnes qui ont renoncé aux modes de vie traditionnels et à la création de familles afin de se consacrer à la prière. Un tel taux de renaissance de la vie religieuse serait certainement comparable à la période de l'édit de Milan en 313, si nous avions des statistiques de l'époque.Tout cela se déroule dans une époque en Occident qu'on appelle postchrétienne, ce qui suggère, à tort, que la religion est un phénomène du passé et que l'humanité est en train de s'éloigner des valeurs religieuses. L'Occident a l'intention de bannir les thèses religieuses de la place publique. Il en existe de nombreux exemples. En Norvège, une présentatrice a été renvoyée pour avoir porté une croix sur sa poitrine : il a été décidé que la croix pourrait devenir un symbole de discorde. Quand le maire d'une ville française a refusé d'enregistrer les mariages de même sexe, il a été légalement poursuivi. Dans l’UE, les politiciens n'ont pas le droit d'être motivés dans leurs actions par des considérations religieuses.L'Europe est dominée par le relativisme moral : tout le monde peut mettre en avant sa propre échelle de valeurs morales, qui ne correspond pas nécessairement à des valeurs humaines universelles. Un démantèlement des valeurs familiales est en cours. Et si, dans la vision religieuse du monde, l'union conjugale a toujours une nature divinement instituée, aujourd'hui en Occident n’importe quelle union peut être déclarée matrimoniale - de plus, chacun est en droit d'adopter des enfants.L'idéologie occidentale laïque insiste sur le fait qu'il n'y a pas de valeurs morales absolues. Elle affirme que, si quelqu'un ne viole pas les droits d'autrui, alors il peut prêcher ce qu'il veut et vivre comme il veut. Ce principe est intégré dans le système éducatif. Les élèves doivent se débarrasser de toutes les formes de déterminisme : le ministre français de l'Éducation nationale a déclaré cela. Là, les mots « garçon » et « fille » sont remplacés par les mots «amis» et «enfants». On croit que «garçon» et «fille» sont de simples rôles que les enfants choisissent eux-mêmes, et donc qu’ils peuvent modifier selon leur choix. Il en est de même avec «maman » et « papa », et tout cela dans le temps sera tout de même appelé «famille».De tels jugements de valeur similaires s’introduisent, et vont se répandre chez nous. Tout rapprochement avec l'Europe sera rattaché à l'imposition de ces jugements. Nous savons déjà que l'une des conditions d'entrée dans l'UE est la légalisation des unions de même sexe. La Russie est critiquée pour son manque de démocratie. Un certain nombre de dirigeants européens parlent de boycotter nos manifestations sportives et les Jeux olympiques de Sotchi, en invoquant le fait que nous faisons de la discrimination à l’encontre les minorités sexuelles. Il est étrange, cependant, qu'aucun de ces dirigeants ne proteste contre l'anéantissement des Chrétiens au Moyen-Orient : ils ne sont pas intéressés par le sujet ; ils n'en disent pas un mot. Dommage pour les personnes qui sont piégées dans cette politique satanique !La civilisation laïque occidentale conduit à l'extinction des nations ; cette idéologie est littéralement suicidaire. Dans le même temps, l'orientation morale de la religion promeut la vie des personnes, favorisant leur descendance. Le fait que la situation démographique a changé dans le pays [la Russie], et qu'il y a plus de naissances que de décès est sans aucun doute une conséquence de la politique gouvernementale. Mais c’est aussi une conséquence de la situation consolidée des confessions religieuses." Extrait de l'intervention du Metropolite Hilarion (Alfeyev) deVolokolamsk au Forum international sur la coexistence de l'état et de l'Eglise. (Version française par Maxime le minime de la source)
vendredi 5 octobre 2012
LE CHRISTIANISME N'EST PAS UNE RELIGION (3) par Mgr Athanase de Limassol
"L'église n’est pas là pour nous enseigner à devenir de bonnes personnes
- pas le moins du monde!
C’est seulement naturel que nous devions devenir de bonnes personnes, parce que si nous ne le faisons pas, alors qu'est-ce que nous aurons réussi à faire? Cela concerne l’école maternelle. Notre Église nous enseigne à aimer le Christ – à aimer la personne de notre Seigneur Jésus-Christ.
Dans l'église, une relation se développe. Il s'agit d'une relation personnelle entre l'homme et le Christ, non pas avec l'enseignement du Christ - non - non pas avec l’Évangile. L'Évangile est quelque chose qui nous aide à atteindre l’objectif de l’amour du Christ. Quand nous atteindrons ce stade de l’amour du Christ, l'Évangile ne sera plus nécessaire. Rien ne sera nécessaire ... toutes ces choses cesseront ... Seule restera la relation de l'homme avec Dieu. C'est la différence entre l'église et la religion.
La religion vous enseigne à accomplir vos devoirs, c’est ainsi que font les idolâtres. Par exemple: disons que nous sommes allés sur nos lieux de pèlerinage, que nous avons fait nos dévotions, déposé de l'argent dans l’urne des offrandes, allumé quelques cierges, offert de l'huile, ou même fait nos supplications, laissé nos noms, tout. Toutes ces choses sont des devoirs religieux, mais notre cœur n'a pas changé le moins du monde. Voilà, nous avons fini de faire tout ce que nous devions faire, mais nous sommes les mêmes que nous étions auparavant: nous sommes prêts à attaquer l'autre, prêts à médire de l'autre, prêts à déverser notre bile à nouveau, ce que nous faisions avant .... Notre cœur ne change pas. Nous n'avons pas acquis cette relation avec le Christ, parce que nous nous bornons à des devoirs - à des devoirs religieux."
(extrait d'une conférence de Mgr Athanasios de Lemessol - Version française de Maxime le minime)
voir autres extraits de La maladie du Pharisaïsme ICI
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mardi 19 juin 2012
LE CHRISTIANISME N'EST PAS UNE RELIGION (2) par Christos YANNARAS
L'Orthodoxie n'est pas l'Orthodoxisme !
Une conférence de Christos Yannaras à l'église St Sylvestre à Bucarest sur son dernier livre "Contre la religion" paru aux éditions roumaines Anastasia
mardi 15 février 2011
Père ANDREW PHILLIPS : La puissance de la prière et du repentir
![]() |
P.Andrew Phillips |
Un entretien de Père André Phillips (prêtre de la paroisse de St John the Wonderworker dans sa ville natale de Colchester dans l' Essex et rédacteur des très riches et incontournables sites http://www.orthodoxengland.btinternet.co.uk et http://www.orthodoxengland.org.uk) fait en 2009 par le Roumain Mihail Bacauanu et retranscrit sur son blog http://sceptik.wordpress.com qui donne l'occasion au Prêtre anglais de ne pas mâcher ses mots une fois de plus pour l'édification de tous.
Bacauanu Mihail - Que Dieu vous bénisse, Père, je vous remercie de m'avoir permis de vous interviewer. La première question serait celle que tout le monde serait tenté de poser à quelqu'un comme vous. Comment êtes-vous devenu orthodoxe ? Je pense que chacun de nous a une «histoire» qui les a fait venir à l’Église. Certains étaient des athées et commencé à croire, d'autres viennent du catholicisme ou du protestantisme. Mais dans votre cas, comme celle de Seraphim Rose également, la "conversion" est d’autant plus surprenante, que cela s'est produit dans un lieu ignorant l'Orthodoxie. Ai-je raison? Je comprends qu’à douze ans vous avez commencé à vous poser des questions sur la vie et qu’un peu plus tard vous êtes parti à la recherche de Dieu dans d’autres confessions chrétiennes, qui se trouvaient près de chez vous. Avez-vous une idée de ce qui vous a fait commencer ce cheminement, cette recherche, et pourquoi l'avez-vous poursuivi ? Pourquoi n'avez-vous pas recherché Dieu à travers la science ou la philosophie?
Père André - Il est vrai qu'il n'y avait pour moi aucune raison logique de rejoindre l’Église Orthodoxe. Je n'ai pas été élevé dans quelque confession chrétienne que ce soit et mon père n'a pas été baptisé du tout. Cependant, quand j'étais enfant, j’étais sensible au monde qui m’entourait et je sentais qu'il y avait un autre monde près de celui-ci. Ce monde était juste au-delà du monde visible, un monde invisible, mais parallèle, qui était plein de bonnes présences et qui était en fait le monde réel, car le monde visible n'était qu'une illusion. En grandissant, j'ai voulu comprendre ce qu’était ce monde et quel rapport il avait à la vie et la mort, d'où je venais et où j’allais Alors j'ai commencé à lire des ouvrages sur toutes sortes d'idéologies, y compris le communisme, mais aussi sur les religions. C’est ainsi que j'ai découvert les Évangiles, que j'ai lus pour la première fois quand j'avais treize ans. Quand j'avais quatorze ans, j'ai réalisé que j'étais chrétien et qu’inconsciemment je l’avais toujours été. Puis j'ai visité différentes églises autour de moi, protestante, anglicane, catholique romaine, mais je ne sentais pas la présence de cet autre monde en elles. Elles étaient toutes les mêmes. J'ai ensuite appris qu'il y avait une église où je n’étais pas allé, l'Orthodoxe. J’ai lu des livres à ce sujet et je me suis dit - c'est là que j'ai toujours été. Ce n'est que lorsque j’ai eu seize ans que j'ai réussi à visiter une église orthodoxe, loin de chez moi. J’ai su dès que je suis entré dans cette église que j’étais enfin à la maison, que c'est là que j'avais toujours été dans mon âme, et que tout mon avenir serait ici dans cette église.
BM - Au cours des derniers mois nous avons assisté à des campagnes athées, qui font la propagande de l'athéisme dans certains pays européens en collant des affiches et des messages athées sur les autobus et les métros. Il y a des gens ici en Roumanie, qui veulent bannir les symboles religieux des lieux publics, tels que les écoles. Ils veulent aussi que la théorie de Darwin y soit enseignée. Je voudrais vous demander si vous pensez que Darwin avait tort et si vous pensez que ses disciples d'aujourd'hui se trompent ? Et quand je vous demande cela, j'ai à l'esprit que partout où qu’on aille sur terre, spécialement à l'Est, le mysticisme a eu une influence énorme sur la vie des gens, alors que l'athéisme n'a jamais créé quoi que ce soit! Pensez-vous que le Christianisme a apporté quelque chose d'utile pour le monde ou juste des guerres et des luttes pour le pouvoir ?
Athéisme et Darwinisme
Père André - L'athéisme est aujourd'hui l'idéologie à la mode de ce monde, sous toutes ses formes différentes. Les paresseux ont fait du darwinisme une excuse pour ne pas aller à l’Église et ne pas chercher à se perfectionner. Le darwinisme est un conte de fées, un mythe moderne dans tout ce qu'il dit sur l'humanité. Ses vérités ne concernent que les mondes physique, des animaux, les insectes et de la botanique et de toute façon seulement de manière limitée, parce qu'elles sont théoriques. Dire que l'univers entier est un accident est plus difficile à croire qu'un conte de fées. Si vous pouvez croire cela, alors vous pouvez croire à un conte de fées. Comment quelque chose d'aussi complexe que le cerveau humain pourrait-il n’être que le résultat du hasard ? Comment la présence de milliers de milliards d'étoiles dans le ciel nocturne pourrait n’être que le résultat d'un simple hasard ? Le bon sens nous dit qu'il y a un Créateur. Comme je le disais, le darwinisme et ses théories ne sont qu’une excuse utilisée par des gens pour justifier leurs péchés. Et ils sont encouragés en cela par le diable qui ne veut pas que les gens obtiennent la guérison de leurs péchés en suivant un mode de vie orthodoxe, acquérant la grâce des sacrements, par la prière et le jeûne. Toute cette question du darwinisme est une illusion. Le darwinisme est une théorie qui ne peut avoir été développée que par des esprits qui ne croient pas en Dieu, par des intellectuels et des fantaisistes, qui n'ont pas une compréhension de la réalité de l'âme humaine parce qu'ils ont passé trop de temps avec les animaux. Alors ils ont commencé à penser qu'ils étaient aussi des animaux. Bien sûr, si vous ne croyez pas en l'existence de l'âme immortelle, et que n’avez ni expérience ni vie spirituelles, alors les êtres humains sont des animaux. Il n'est pas surprenant que le darwinisme ait été utilisé par les fascistes et les communistes. Si seuls les plus forts survivent, alors, ils ont dit : nous avons le droit de tuer les plus faibles ou les «races inférieures» - comme Hitler, ou les «ennemis de classe», comme l’ont fait les communistes. Cependant, notre rejet des théories illogiques et irrationnelles du darwinisme ne veut pas dire que nous acceptons les idées étranges des sectaires protestants, qui, ne connaissant pas la Tradition, interprètent la Bible de manière littérale et ne comprennent ni ne connaissent les interprétations de l'Ecriture par les saints Pères de l'Eglise. Pour comprendre les Écritures, vous devez avoir une certaine compréhension de l'auteur de l'Ecriture. C'est l'Esprit Saint, et le Saint-Esprit vit à l’ l’intérieur de l’Église. C'est pourquoi en dehors de l’Église, vous ne pouvez pas comprendre les Saintes Écritures. Le Christ a sauvé le monde. Il est la Vie et la Résurrection. Le fait que certaines personnes mauvaises utilisent notre foi chrétienne pour justifier les guerres et le mal qu’ils font ne veut pas dire que le christianisme est mauvais. Cela signifie que le diable, et ceux qu'il inspire, essayeront toujours de discréditer le Christianisme. Simplement ils utilisent abusivement notre foi chrétienne dans le but de camoufler leurs propres péchés. Si le Christianisme n'avait aucune valeur, ils ne le feraient pas. Le diable, toujours, attaque ce qui est le meilleur et tente de le détruire. Si le Christianisme n'avait aucune valeur, s’il était faux, le diable n'aurait pas pris la peine d'essayer de le corrompre. Le diable n’attaque pas ceux qui ne se repentent pas - ils sont déjà ses amis. Il n'attaque que ceux qui essaient de se repentir - par conséquent, son plus grand ennemi est l'Orthodoxie.
BM - Certains affirment que l'Orthodoxie est un obstacle au progrès et qu’en général, le Christianisme est une religion inquisitoriale, oppressive et xénophobe. A en juger en remontant le temps et jusqu'à l'époque moderne, pensez-vous que l'Orthodoxie ait été un facteur rétrograde?
Progrès matériel et progrès spirituel
P.A - L'Orthodoxie est un progrès - mais du point de vue spirituel. Ceux que le monde appelle «progressistes» sont en fait rétrogrades – régressifs du point de vue spirituel. Ceci est paradoxal parce que nous, chrétiens orthodoxes, avons un système de valeurs radicalement différent de celui du monde, qui « réside dans le péché » (comme dit saint Jean). Nous avons une vision de la vie comme éternelle et immortelle – ils voient la vie comme temporelle et mortelle. Leur idéologie est toute l'idéologie de la mort. Ils disent «vivez dans le confort, profitez de cette vie tant que vous pouvez, vivre de manière aussi égoïste que vous voulez, parce que devant vous il n’y a que la mort». Mais comment pouvez-vous vivre pour le confort, quand la mort plane au-dessus de vous? Nous n'aimons pas la mort, comme ils le font, nous aimons la Résurrection. Nous ne sommes pas spirituellement primitifs, nous sommes spirituellement avancés - ils sont spirituellement primitifs, parce qu'ils croient en la mort.
BM – En lisant des textes sur vous et sur votre paroisse le mot diversité m’est venu à l'esprit : un Anglais trouve Dieu dans l’Eglise russe, prêche l'Orthodoxie en Europe occidentale (où se trouvent surtout des catholiques et des protestants), visite la Russie et la Grèce, a dans sa paroisse des Anglais, des Russes et des Roumains, célèbre de nombreux offices religieux dans d'autres langues que l'anglais, et l'un des principaux protecteurs de la paroisse est Saint Jean (Maximovitch) de Shanghai, un Ukrainien, d’origine. Comment se fait-il Père, que partout où vous allez (dans des lieux, des pays orthodoxes) vous vous sentez chez vous, alors que l'Orthodoxie, est en quelque sorte différente et pourtant toujours la même? Qu’est-ce donc qui pourrait bien nous garder unis, en étant si différents. Est-ce la résurrection du Christ ou c'est seulement notre fierté (religieuse) ?
Unité et diversité - idéologies
P.A - Nous Orthodoxes avons tous la même maison - du Christ, qui peut nous amener à notre maison dans le ciel. Nous partageons le même esprit. Des choses comme la nationalité, nos passeports, notre langue maternelle, sont toutes secondaires, car elles appartiennent à ce monde. Les choses importantes sont universelles. Notre passeport spirituel, la seule qui peut nous emmener au ciel, dit que notre nationalité est ORTHODOXE. Lorsque vous voyez une vieille grand-mère orthodoxe ou un bébé sourire après la communion – c’est international – c’est la langue de l'Orthodoxie. Tout le reste est secondaire.
BM - Beaucoup d’orthodoxes orientaux, qui n'ont pas beaucoup d'information sur l'Orthodoxie, quand ils entendent parler d’Orthodoxie aux États-Unis, en Chine, en Afrique ou même en Europe occidentale, trouvent ça bizarre. Je pense que nous sommes tous curieux d’en savoir plus sur l'Orthodoxie en Angleterre. Comment les offices divins sonnent en anglais et comment l'Orthodoxie s’harmonise avec la mentalité anglaise ?
P.A - L'important n'est pas la langue, l'important c'est l'esprit. Si nous gardons la Tradition de l'Eglise, tout sonne bien. Regardez les Roumains. Une des plus grandes réalisations de l'Orthodoxie roumaine au 19ème siècle a été la traduction [des textes liturgiques] en roumain. Avant les Roumains ne disposaient que d’offices en langue grecque ou slave. Quelqu'un veut-il revenir à la situation d'avant? Lorsque personne ne comprenait ? Bien sûr que non! Si nous sommes fidèles à Dieu à travers son Église , nous pouvons utiliser n'importe quel langage. En Angleterre, cela signifie utiliser l'anglais, la meilleure forme de l'anglais, l'anglais liturgique, qui est une belle langue, pas la langue de la rue. Nous donnons toujours le meilleur de notre culture humaine à Dieu. Mais nous utilisons d'autres langues à selon qui est présent. De cette manière, chacun peut se sentir à la maison et inclus. La seule autre différence dans nos églises, c'est que nous vénérons les saints locaux, ceux qui étaient ici en Occident avant ceux que le catholicisme romain fût inventé et avant le schisme d'Occident de 1054, lors duquel l'Occident a finalement rompu avec l’Église orthodoxe et a inventé tous ces ismes – le catholicisme, plus tard le protestantisme, le baptisme etc. Ce sont d’ailleurs les origines des autres ismes, les politiques, comme le capitalisme, le communisme, le fascisme, maintenant le mondialisme. L’Eglise n'a jamais été divisée, simplement certains groupes et certains individus se sont détachés de l'Eglise. Les Anglais et les autres occidentaux doivent accepter l'Eglise Orthodoxe comme elle est. l'Eglise ne s'adapte pas au monde, le monde doit s'adapter à l'Eglise. Nous servons tous les offices dans les langues locales occidentales. Nous les célébrons. Ensuite, les gens viennent, peut-être seulement quelques-uns, mais notre tâche est d'amener les âmes dernières âmes libres de l'Occident à la lumière de l'Orthodoxie avant la fin. Si nous plaçons à la première place, alors une mentalité anglaise (et pas n'importe laquelle) se fondra en elle.
BM - Père, il y a quelques centaines d'années, l'Europe chrétienne s’est unie et s’est battue contre les musulmans et le monde arabe. Aujourd'hui, l'Europe chrétienne soutient la construction de mosquées et fait bon accueil à l'islam. Ne trouvez-vous pas cela bizarre? Ne pensez-vous pas que l'Europe a perdu son identité chrétienne, comme le disait Saint Nicolas Velimirovich il y a quelques décennies? L'Europe peut-elle être confrontée à un effondrement non seulement démographique mais aussi spirituel, ou non?
L'effondrement de l'Europe
P.A - L'effondrement de l'Europe est un effondrement spirituel. Toutes les autres catastrophes en Europe proviennent de cet effondrement spirituel - la perte totale de la foi. Si l'Europe avait la foi, elle continuerait de croire en soi. Cela voudrait dire aux Arabes : nous ne sommes pas racistes, venez pour travailler et vivre ici, si vous le souhaitez. Mais il y a une condition : Vous devez d'abord être baptisés. Mais parce que l'Europe n'a plus de foi, elle est «tolérante» vis-à-vis de l'islam. Que veut dire «tolérant» ? Cela signifie indifférent, incrédule. Ceci est dangereux. C'est ce qui rend les gens tolérants vis-à-vis du diable également. Qu'importe ce que vous croyez - nous devons être «tolérants» - sataniste ou chrétien, c'est tout pareil pour des âmes mortes. L'effondrement démographique de l'Europe est du même ordre. L'Europe ne croit pas en la vie, parce qu'elle a perdu la foi en Dieu, la source de toute vie, le Créateur de la vie. Par conséquent, elle croit à la mort - l'avortement, l'euthanasie, tout cela c’est l'industrie de la mort et l'Europe est amoureuse de cette industrie de la mort. Si l'Europe croyait en la résurrection, elle n’avorterait jamais son avenir. L'origine de cela est dans l’obsession catholique romaine et protestante de la crucifixion du Christ, au lieu de la Résurrection.
BM - En parlant de l'Europe, les Roumains sont en plein scandale concernant l’implémentation de puces RFID ( identification par Radio Fréquence) dans les passeports, les cartes d'identité et le permis de conduire. Même si ce n'est pas le signe prédit dans l'Apocalypse, chapitre 13, beaucoup considère cela comme l'étape juste avant, tandis que d'autres sont fortement en désaccord, et se sentent offensés en quelque sorte par nos protestations. Je voudrais vous demander: que pensez-vous des puces RFID et comment voyez-vous cela dans l'avenir ? Pensez-vous qu’un état policier (Big Brother) est en train de naître? Vivons-nous maintenant au début de l'Apocalypse, ou pas encore ? Devrions-nous même nous préoccuper de cela ?
Puces RFID et Apocalypse
P.A - Il y a des choses qui sont de première importance, pour lesquelles nous devons être prêts à mourir. Les dogmes de l’Eglise, la Sainte-Trinité, la divinité du Christ, le Homme-Dieu. Nous devons être prêts à souffrir le martyre pour ces vérités. Il y a d'autres choses que nous regrettons, mais elles n'ont pas la même importance. Par exemple, je pense que les Orthodoxe pourraient s’accorder sur le fait que le monde serait meilleur sans la télévision moderne. Mais allons-nous mourir pour cela? Non. Il en est de même avec ces puces. Il serait préférable de les éviter, mais si l'Etat insiste, alors nous les accepterons. Bien sûr, elles sont finalement en train d’ouvrir la voie à l'Apocalypse, mais les deux guerres mondiales ont ouvert la voie à l'Apocalypse beaucoup plus rapidement. Et elles ont eu lieu. Nous ne pouvons pas changer cela. «Rendez à César ce qui appartient à César». Soyons clairs tout de même. Je n'aime pas ces puces, que l’EU veut nous imposer, mais parce qu'elles ne me feront pas renier le Christ, je vais les accepter à contrecoeur, s'il n'y a pas d'alternative. Je crains que certaines personnes très simples, très pieuses, avec «un zèle sans mesure avec le savoir », fassent de ce problème quelque énorme tentation et de cette manière risquent de s'éloigner de l’Eglise. Dans ce cas, je considérerais ces puces comme un «moindre mal». C'est la même chose avec le calendrier. En Russie on appelle le nouveau calendrier le « calendrier communiste », parce que ce sont les communistes qui l’ont introduit. Ici, en Europe de l'Ouest, nous l'appelons le calendrier catholique - parce que c'est ce qu'il est. Le nouveau calendrier est une erreur. Mais il y a un mal plus grand que ce nouveau calendrier, c’est de commencer un schisme à ce sujet, comme vous l'avez avec certains zélotes en Roumanie, et de se détacher de l'Eglise à cause de cela. Nous faisons s'approcher l'Apocalypse à travers notre âme. Tant qu’il y aura même seulement quelques âmes qui lutteront par leur ascèse contre leurs péchés personnels, l'Apocalypse ne n’adviendra pas. L’Antechrist ne peut venir que quand il n'y aura plus de grâce dans le monde. Appartenons à ces quelques âmes qui luttent par l’ascése et la prière - c'est ainsi que nous retarderons l'Apocalypse. C’est beaucoup plus important que de se battre d'une manière laïque contre les puces électroniques. Nous devons prier contre eux.
BM - Sur le même sujet, certains évêques ont dit que nous ne devons pas avoir peur de la RFID et les politiciens rejettent avec arrogance l'idée que l'État pourrait influencer d'une manière ou d'une autre, notre rédemption. Comment voyez-vous la relation entre l’Église et l'État? Les prêtres roumains sont payés par l'État.
L’Église et l'État
P.A - La relation entre l’Église et l'État a toujours été sujet à tensions - et elle le sera toujours. L’Église est « dans le monde, mais pas du monde», l'État est de ce monde. Quand le clergé est payé par l'État, il doit être particulièrement prudent pour ne pas devenir des marionnettes ou des outils de l'État. Nous devons parler par l'Esprit Saint, non pas avec l'esprit laïque des politiciens et des bureaucrates.
BM - L'Eglise orthodoxe roumaine a fait des compromis avec les communistes. Il est vrai que certains évêques ont été tués par les communistes et que des milliers de prêtres ont été emprisonnés. Toutefois, l’opinion qui prévaut est celle du compromis. La justification en était le «salut» de l’Église. Est-ce que l’Église orthodoxe roumaine a pris la bonne décision? Aujourd'hui, il semble l'histoire se répète. Est-ce digne cette sorte de compromis?
P.A - L’Église ne fait jamais de compromis. L’Église est le Corps du Christ. Les vrais représentants de l’Église orthodoxe roumaine ont été ces centaines de milliers de personnes qui ont souffert sous le régime communiste – ce dont beaucoup sont morts. Bien sûr, il y avait des personnes qui ont fait des compromis, et certains d'entre eux ont été des évêques et des prêtres. Priez pour eux parce que leurs âmes sont tourmentées, car ils n’ont pas été fidèles à l’Église, mais ils ont nagé avec la marée. Je pense que nous devons être très prudents en la matière. Certaines personnes aiment à condamner les évêques et les prêtres de leurs erreurs. Mais qu'auraient-ils fait s'ils avaient été dans leur position sous le joug communiste? Peut-être auraient-ils commis des erreurs encore pires. Sur ce sujet, je tiens à vous dire quelque chose de terrible mais vrai. À ceux qui condamnent les évêques et les prêtres de l'Eglise compromis, je répondrai ceci: «Nous obtenons les évêques et les prêtres que nous méritons. »
BM - Le mois dernier, à Iasi, après une conférence sur les prisons communistes et les martyrs qui sont morts à cette époque, un miracle s'est produit. Des os de ces martyrs s’est écoulée de la myrrhe. Je comprends qu'en Russie ils aient déclaré ces martyrs saints. En Roumanie, les évêques ne veulent pas faire la même chose. Pensez-vous qu'ils sont saints? Avez-vous un message pour les Roumains et de ces évêques qui en doutent ?
Vénération des nouveaux martyrs
P.A - Au peuple roumain, je dirais: Vénérez ces nouveaux martyrs. Ce sont les saints qui peuvent sauver la Roumanie d'aujourd'hui. En Russie, les nouveaux martyrs glorifiés l’ont été seulement à cause de la vénération populaire. Si vous faites pression sur les évêques, ils vont canoniser les nouveaux saints de la Roumanie. Il doit d’abord y avoir une vénération populaire généralisée. Peignez leurs icônes, célébrez des offices nouveaux pour eux, allez en pèlerinage, écrivez des livres sur leur vie, avec tous les faits et les détails. C'est la chose la plus importante, la plus vitale, que vous pouvez faire dans l’Église roumaine d'aujourd'hui. Glorifiez vos saints! A la fin, les évêques roumains se réuniront en Synode et les canoniseront. Dans l’Église russe, il n’y a une grande renaissance seulement maintenant qu’à cause de ces nouveaux martyrs et de leur glorification populaire. Les évêques suivront les gens dans cette affaire. N'attendez pas que les évêques vous conduisent à ce sujet. Les gens doivent commencer en créant la pression pour leur canonisation. C'est ce qui s'est passé en Russie - par les prières des nouveaux martyrs. Le diable et le monde détestent les saints. Les vrais Orthodoxes les aiment.
Concile pan-orthodoxe
BM - A la fin de cette année un grand Concile pan-orthodoxe est prévu. Certains sceptiques disent que c’est l'hérésie qu'il enseignera. Mais quoi qu’il en soit du résultat, une chose est sûre: il ya beaucoup de problèmes à résoudre. Quel est votre avis? En particulier, si nous devons réfléchir à ce qui a été signé à Ravenne, le mouvement œcuménique sera le sujet principal.
P.A - Ce conseil n'aura pas lieu si tôt. Il y a de nombreux obstacles. Même s'il a lieu, il n'y a aucune raison de penser qu'il soit obligatoirement mauvais. Il peut résoudre certains problèmes. Quant à Ravenne, il n'était pas canonique, il n'a pas été signé par toutes les Eglises orthodoxes. Dans tous les cas, il ne peut y avoir quelque chose comme un concile qu'après que ses décisions ont été reçues par le peuple orthodoxe. Si les décisions ne sont pas reçues par le peuple, alors ce n'est pas un concile, c'est juste une réunion d'intellectuels et de politiciens, de bureaucrates de l’Église, de laïcs dans des vêtements cléricaux, des agents du gouvernement. Il s'agit d'un concile de brigands, rien à voir avec nous.
"Occidentaux" et "orientaux"
BM – Pour revenir à des choses plus importantes, dites-nous quelque chose de vos missions à travers l'Europe. Vous devez avoir quelque chose à dire! Quels ont été les bonnes et les mauvaises choses que vous avez recontrées ? Quels sont les endroits que vous voulez visiter à nouveau et où voulez-vous aller, où vous n'avez jamais été ? Comment sont les gens originaires d'Europe occidentale, par rapport à ceux de l'Est? La tendance est de diaboliser les premiers.
P.A - Je ne peux pas quitter mon église, mais si je le pouvais, je voyagerai dans toutes les parties du monde orthodoxe, où je ne suis pas allé. Je suis particulièrement attiré par la Bucovine et la Moldavie. Et je voudrais revenir à l’Athos, puis aller à Diveevo et Optina en Russie. Mais Dieu va me donner cette occasion seulement quand j’en serai digne. Et puis je ne suis jamais allé à Jérusalem et à la mer de Galilée. Mais c’est comme Dieu le veut. Les gens de l'Ouest sont plus rationalistes que les Européens de l'Est. Les Européens de l'Est sont plus spontanés, ils ont plus d'âme. Si leurs âmes sont bonnes et orthodoxes, alors vous vous sentez aussitôt chez vous. Les Occidentaux sont toujours en train de penser, toujours en train de calculer, ils sont moins spontanés, leurs âmes ne sont pas aussi visibles. C'est à cause des déformations de la culture occidentale, qui se sont produites depuis 1054. Cela peut être très ennuyeux. Les Orthodoxes ont le feu dans leur âme, ils sont spirituellement vivants. D'autre part, de nombreux Européens de l'Est ont abandonné Dieu et ainsi leurs âmes sont devenues pleines de passions. Et qui peut être très mauvais, comme nous l'avons vu sous le communisme.
BM - Quels sont les principaux péchés qui affectent le monde aujourd'hui? Ce que nous devrions abandonner et gagner afin de sauver nos âmes? Sommes-nous seuls rachetés seuls, ou en tant que nation? Peut-on encore parler de nations aujourd'hui ?
Survie des nations
P.A - Les péchés capitaux sont les mêmes que toujours. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Ce sont seulement les excuses pour les péchés qui changent. Maintenant, nous rejetons la faute sur l'Internet, la télévision ou autre chose. Nous devons revenir à l'Eglise, et même dans de nombreux cas découvrir l'Église pour la première fois. Nous trouvons le salut en tant que personne, mais une âme qui trouve le salut peut en sauver des milliers d'autres autour d’elle. Les nations sont en train de s'effondrer aujourd'hui. Elles ne peuvent survivre que s'il s’y trouve suffisamment d’âmes fortement ascétiques pour conserver leur identité nationale et garder leurs peuples ensemble.
BM - Tout le monde parle d'une crise : financière, énergétique, spirituelle ... Certains des Anciens et des saints Pères pensent que la crise signifie le jugement de Dieu pour les péchés du monde. Mais pour ces athées et ces philosophes qui rejettent cette explication, est-ce que le rationnement de l'eau, et l'interdiction d'avoir plus d'un enfant, peuvent être de véritables solutions?
La crise
P.A - Le mot «crise» est grec. Il signifie le jugement. Si l'humanité se repent, tout est possible. Les mesures humaniste, athées retardent seulement la crise mais ne la résolvent pas. La crise est toujours là et ne s’en va pas. Cette crise sera permanente, s'il n'y a pas de repentance.
BM - La science cherche essentiellement à améliorer les plaisirs de la vie et à se débarrasser de la douleur. Ils ont trouvé des «remèdes» à la peur, à l’inhibition, et ainsi de suite. Alvin Toffler, dans son livre Future Shock, écrit que tout ce mécanisme est contre nous, et les conséquences, comme il l'écrit, en sont aujourd'hui reconnues, dans le monde entier. Avons-nous fait de la science un Dieu, comme le dit Saint Justin Popovitch? Sommes-nous esclaves des découvertes techniques ? De quelle manière cet "esclavage" peut-il affecter nos vies, notre rédemption? Peut-on maintenir la télévision en ruinant la vie des jeunes? Peut-on atteindre un but dans la vie grâce à la technologie?
La technologie
P.A - La science est tout simplement l'idolâtrie moderne. La science est la connaissance de la création. L’antique idolâtrie concernait le culte de la création. L'idolâtrie moderne concerne le culte de la connaissance de la création, de la science. Cela est tout aussi primitif que l'idolâtrie de ceux qui adoraient le soleil, la lune, les montagnes, les pierres, les mers et les rivières. Les idolâtres antiques étaient esclaves de leurs idoles, leur offrant des sacrifices humains - ainsi nous sommes des esclaves modernes, nous faisons des sacrifices humains à la science de Tchernobyl ou de la technologie embryonnaire. Cette idiolatrie signifie que nous ne sommes plus libres d'adorer Dieu, le Créateur. Nous ne pouvons pas adorer la fois la création et le Créateur. Cela est évident. Nous ne devrions pas rejeter la faute de notre corruption sur la télévision. Nous cherchons toujours à nous défausser sur les autres! Nous nous sommes corrompus par notre propre attachement aux choses comme la télévision. Nous avons à être libres. Le Christ a dit: Voici, je te libère. La télévision n'est pas mauvaise en soi - nous l’avons rendue mauvaise. La même chose s'est produite pour chaque invention de l'homme, du simple couteau à l'arme à feu, du téléphone mobile à l'ordinateur. Nous les rendons tous mauvais. Regardez l'espace. Les premiers satellites ont été lancés il ya cinquante ans. Maintenant, qu'est-ce qu'ils en font, ils militarisent l'espace, ils ont des «satellites tueurs». Si les êtres humains vont vivre sur la lune, qu’est-ce qui va arriver ? Ils vont commencer à s'y entre-tuer, comme sur la terre. Un but dans la vie grâce à la technologie ? Cela voudrait dire que notre objectif dans la vie, c'est l'esclavage.
BM - Père, tout arrive si vite autour de nous, comme si nous n'avions pas assez de temps. Le stress est le maître mot pour chacun de nous. Cela affecte même l'Église. Ce sera peut-être une question stupide, mais comment peut-on se débarrasser du stress? De plus en plus de personnes sont dépressives. Surtout en occident, avec cette crise financière ... Nous voyons dans les médias, télévision, journaux, de nombreux jeunes qui sont en colère contre la vie et qui choisissent de tuer d'autres personnes sur leur chemin. Ils prennent un fusil et tirent tout simplement sur tous ceux qu'ils rencontrent, puis se suicident. Comment cela se produit-il ? Se pourrait-il que la plupart d'entre eux, la quasi-totalité d'entre eux, soient traités pour dépression? Qui est à blâmer? L'éducation? Les amis ? La télévision ?
Les démons
P.A - Le manque de prière est à blâmer. Sans la communion avec Dieu, l'être humain devient fou, parce que là où il n'y a pas de prière, les démons envahissent. Ces jeunes qui perdent la tête et tirent sur dix ou vingt personnes, sont possédés par des démons. Les démons tuent. Les démons n'ont pas de corps, ils ont besoin de corps pour opérer à travers eux. C'est pourquoi ils possèdent les gens. Il est très facile de faire cela maintenant, parce que tant de gens, surtout parmi la jeune génération, ne sont pas baptisés. Le monde moderne attire tous les démons de l'enfer. Bientôt, si cela continue, à Dieu ne plaise, l'enfer sera vide, car tous les démons seront sur la terre.
BM – Est-ce que les Saints Pères conviennent à notre époque ? De quelle manière peuvent-ils donner des réponses à nos problèmes? Les Ecritures ne sont-elles pas vieilles et poussiéreuses ? La science dirait que oui ...
Saintes Écritures et Saints Pères
P.A - Les Saintes Écritures expliquent qui est Dieu, combien Il nous aime et comment nous pouvons communiquer avec lui. Les Saints Pères nous aident à comprendre les Saintes Écritures. La science explique, ou tente d'expliquer très faiblement, comment Dieu crée. Les deux choses sont totalement différentes. Les Écritures ne sont poussiéreuses que si nous nous comportons comme les athées et les laissons traîner sur une étagère. Mes Écritures ne sont pas poussiéreuses.
BM - Vous avez écrit des livres. Pouvez-vous nous en dire plus?
P.A - J'ai écrit six livres en anglais. Ils sont faits pour aider les Anglais ou les anglophones à venir à l'Eglise, en expliquant ce qu’est l'Orthodoxie culturellement et pourquoi ils n’ont pas de raisons rationnelles de rejeter l'Église orthodoxe.
BM - Sont-ils disponibles sur Internet ? De combien de temps date votre dernière publication ?
P.A – J’ai un livre électronique en ligne sur Internet. Je n'ai pas écrit un livre depuis 2000. Tout ce que j'écris maintenant, c'est directement sur Internet.
BM - Nous sommes près de la fin de cette interview et je tiens à vous poser quelques questions. Comment voyez-vous l'avenir du monde, et si vous aviez le pouvoir de faire quelque chose (disons roi pour un jour), que feriez-vous? Souhaiteriez-vous parler aux gens? Souhaiteriez -vous faire adopter une loi ?
Le pouvoir du repentir
P.A - Le monde évolue rapidement vers sa fin, mais cette «avancée» peut aussi ralentir. La fin peut-être encore loin. Ce ralentissement ne peut venir que par le repentir. C’est le seul pouvoir que je voudrais, car il n'y a qu'un seul pouvoir qui peut vraiment changer quoi que ce soit. Et c'est la puissance de la prière. Malheureusement, ma prière est très, très faible. Être roi pour un jour ou adopter des lois est inutile. Les politiciens sont eux-mêmes manipulés. Seule la prière, la force qui ne dépend pas de ce monde, peut changer quelque chose en lui. Seule la prière constitue un exemple. Les mots sont faibles. Avec la prière, vous pouvez renvoyer les démons en enfer, auquel ils appartiennent. Sans la prière, cela est impossible et les démons errent sur toute la planète, entraînant la destruction, le suicide, la misère.
BM - Un dernier message pour les Roumains qui lisent cette interview. Comment voyez-vous la Roumanie de loin (mais aussi spirituellement, politiquement). J’ai compris que vous aviez Roumains dans votre paroisse ...
Les Roumains
P.A - je rencontre deux sortes de Roumains ici. L’une est admirable, c’est un exemple pour tous les occidentaux. Ce sont les Roumains qui vivent leur foi. L'autre sorte de Roumains est orthodoxe, mais orthodoxe par folklore. Par exemple, il y a deux semaines, j'ai eu une Roumaine qui est venue à moi pour se marier. Elle avait déjà organisé la cérémonie laïque, les vols de Roumanie pour les parents, la réception, la nourriture, les boissons, la musique de danse, tout. Mais alors elle avait pensé à l’église, comme une sorte d'extra. Malheureusement, elle avait prévu de se marier un samedi. J'ai dit que je ne pouvais pas faire cela parce que l'Eglise interdit les mariages le jour où l’on commémore les défunts et où nous devons nous préparer à recevoir la communion le dimanche, le jour de la Résurrection. Nous célébrons les mariages le dimanche. Elle était très triste. Tout cela est arrivé parce qu'elle n'avait pas pensé à la chose la plus importante, l'Église, en premier lieu. Elle a dit qu'elle irait trouver un autre prêtre qui la marierait un samedi, si elle le payait. Politiquement, la Roumanie est aujourd'hui confrontée à un choix. Un choix est de prendre la route qui mène à l'Europe occidentale, la laïcité de l'Union Européenne. Si vous prenez cette route, alors dans quelques années vous aurez de jeunes roumains qui tireronyt sur leurs copains d'école, des mosquées partout en Roumanie, des hommes politiques roumains qui voteront pour l'euthanasie, qui rendront l'avortement et la contraception disponibles gratuitement pour les filles à treize ans, tout comme en Angleterre, en France, en Allemagne, en Finlande ou aux Etats-Unis ou tout autre pays occidental. Puis vous cesserez d’être Roumains. Vous devrez faire partie de Babylone. L'autre choix est difficile. C'est la route de l'histoire spirituelle de la Roumanie, la route de votre identité spirituelle, la route de vos saints roumains, y compris les nouveaux saints du XXe siècle. La première route est la route de la mort, à la fois le suicide physique et spirituel. La deuxième route est la route de la Résurrection, la route de la vie. C'est le choix du peuple roumain historique. En tant que membre d'une nation qui a tragiquement choisi la première voie, je vous mets en garde contre cette première voie.
BM - Merci pour votre temps que vous m’avez accordé, je sais qu’il est très précieux, ainsi que pour votre gentillesse d’avoir accepté cette interview. Que Dieu vous bénisse, et que Dieu nous aide tous. Bonnes Pâques !"
(version française et sous-titres de Maxime le minime)
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