Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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jeudi 15 juin 2023

FOI vs RELIGION - Les saints nos vrais guides…



"La religion est fabriquée et inspirée par l'homme. C'est une invention, une institution, conçue à l'usage des États pour manipuler leurs populations. C'est le contraire de la Foi, qui est faite par Dieu et inspirée par Dieu. Contrairement à la religion, la foi n'est pas conçue par les hommes, mais révélée par Dieu. Le but de la Foi est de connaître et d'acquérir Dieu, Qui est Amour. Tous les mots et expressions tels que "salut, aller à l'église, prier, acquérir le Saint-Esprit, se repentir, racheter, vaincre le péché, vaincre la mort, vénérer les saints, la grâce, les sacrements, comprendre les Ecritures", signifient précisément cela - connaître et acquérir l'Amour.
La foi est alors l'opposé de la religion, dont le but est trop souvent de connaître et d'acquérir la haine. Nous pouvons le voir très clairement dans la religion institutionnelle des pharisiens anti-foi dans le Nouveau Testament, qui haïssaient puis assassinèrent le Christ, le Fils de Dieu/Amour – ils assassinèrent l'Amour. Et les pharisiens modernes, pleins de la même vieille haine, continuent à faire cela aujourd'hui, comme nous l'avons vu très récemment ! Si le Christ revenait, ils Le crucifieraient très certainement à nouveau, comme l'a écrit l'auteur grec Kazantsakis il y a 75 ans.
Toutes les confessions s'accordent à dire que l'humanité et toute la création sont au pied de la montagne et que Dieu/Amour est au sommet de la montagne. La Foi est de nous aider à gravir la montagne, en résistant à toutes les tentations contre l'Amour. Nous commençons tous en bas et empruntons inévitablement des chemins différents pour gravir la montagne. En bas, nous pouvons trouver de nombreux chemins qui mènent vers le haut, mais jusqu'où vont-ils et comment combattrons-nous au mieux les attaques des démons qui s'assoient le long de ces chemins ? Quel est le chemin le meilleur et le plus simple ? De nombreux chemins semblent s'essouffler assez rapidement ou se terminer par des hauteurs et des obstacles insurmontables. Et mènent-ils tous vers le haut de toute façon ? Ou font-ils simplement le tour de la montagne ? Les autres voies rejoignent-elles les voies chrétiennes orthodoxes à un certain niveau ? Personnellement, je n'ai pas besoin de condamner les autres pour prendre d'autres chemins, comme d'autres le font inévitablement. Tout ce que j'ai, c'est ma propre expérience spirituelle, que les saints orthodoxes sont arrivés au sommet de la montagne sur leurs chemins, malgré l'ennemi de l'humanité, le diable et ses sbires. Par conséquent, j'essaie de suivre ces chemins. Quant à ceux qui prennent d'autres chemins, ce ne sont pas mes affaires. Je ne suis pas un néophyte anxieux qui a besoin de condamner les autres pour se justifier."

lundi 31 octobre 2016

LAURENCE Back in RUSSIA (suite) : Beauté des traditions et âme des peuples


J'aime le regard de Laurence, ses photos sont de plus en plus belles. Laurence sait bien ce que nous avons perdu "en occident", ce que nous risquons de perdre, et ce que les Russes risquent de perdre. Elle sait voir la beauté des paysages, des saisons, des coutumes…  et ce qu'elle voit en Russie ce n'est pas la Sainte Russie rêvée, et pas non plus seulement la pesanteur du réalisme soviétique de naguère ; c'est le pays réel. Et justement, on peut se poser la question : le communisme tout en ayant eu majoritairement le (vain) projet d'éradiquer l'Orthodoxie russe n'avait-il pas conservé voire valorisé toute  cette beauté et ces savoir-faire de l'art populaire  dans toutes ses composantes : artisanales, architecturales, artistiques, chorégraphiques, musicales, costumières etc. que chaque région avait perpétuées avec fierté ? [voir tout de même le commentaire de Laurence en bas d'article] Mais le "modernisme" d'influence "libéralo-occidentale" si vanté comme valeur universelle, n'est-il pas en train de réduire, d'écraser, de broyer et d'éradiquer tout cela ?

Continuez de lire le blog de Laurence, elle sait (avec son esprit aiguisé et sa sensibilité attentive) de quoi elle parle, et elle a les bons yeux pour nous parler du pays réel. L'amour ne rend pas aveugle, mais l'amour sait voir aussi ce que les autres sont incapables de voir, aveuglés qu'ils sont non par l'amour mais plutôt par l'ignorance, l'intolérance et la stupidité
d'un nouveau conformisme haineux, autant de tares que ces pharisiens new look ont pourtant la prétention de relever et condamner à tout propos, dans tout domaine, se targuant d'être les consciences morales incontournables de notre temps… Auto-satisfaits mais jamais auto-critiques.

Extraits 

[…] Olga Kalashnikova m’a proposé d’aller faire une expédition photo dans des endroits pittoresques, car il neigeait dru, ce qui conférait aux paysages un intérêt particulier.[…] En arrivant à la rivière Troubej, j’ai vu sur la rive opposée, dans un demi jour vibrant de flocons, se déplacer une mariée toute en blanc, sous son voile, avec son époux en costume foncé, ils avançaient pareils à des fantômes, dans ce monde hivernal. D’après Olga, la coutume locale veut que le mari porte la mariée tout le long du pont qui franchit la rivière.


Je me souviens d’une isba particulièrement jolie, près de l’entrée du monastère. Le fronton en était orné d’une poule et d’un coq sculptés et peints. La petite vieille qui habitait là, et qui avait de beaux yeux très bleus, m’avait expliqué que ces sculptures étaient l’œuvre de son mari et les représentaient tous deux, lui le coq, elle la poule. Je n’ose pas retourner à cet emplacement de peur de voir cette merveilleuse petite maison remplacée par un machin prétentieux.
Nous avons fait halte au bord d’une rivière, dans la forêt, la neige soulignait tous les reliefs d’une lumière sans éclat, sur les sombres ramures, à la lisière des berges où l’eau commençait à geler. Les roseaux balançaient au vent glacial de petites mains blanches et crispées. L’atmosphère était sévère et magique, mystérieuse, envoûtante.
Puis nous sommes allées du côté de Koupanskoïé, près du musée du chemin de fer, où se dresse une église neuve, en bois, consacrée à la sainte Trinité. Dans cette grisaille, les herbes semblaient balancer des fleurs immaculées et glaciales, je voyais se déployer des rangées de présences oscillantes, d’anges suspendus. Les arbres se perdaient dans la brume neigeuse, où des reflets encore dorés se fanaient ça et là.
A Koupanskoïé, beaucoup de très jolies isbas se conservent encore, et cela donne au paysage une toute autre allure, elles ne s’imposent pas, elles accompagnent les accidents du terrain, elles nous mènent doucement jusqu’à l’église comme une double rangée de paysannes parées pour une fête.
Au retour, Olga m’a invitée dans un restaurant du coin pour prendre le thé, elle m’a offert une bouteille d’hydromel. Les gâteaux étaient très bons, nous avons beaucoup parlé, de l'éducation des enfants, de la très mauvaise influence de l'ordinateur sur leur développement et leur psychisme, de la mutilation grave que représente pour l'âme de nos contemporains la rupture de la transmission du patrimoine culturel et des savoirs faire populaires. […] 


Textes et photos de Laurence Guillon

lundi 17 novembre 2014

La Communauté du désert et la solitude des villes [7] par Le moine Moïse de la Sainte Montagne

LA SOLITUDE SUPRÊME DU CROYANT D'AUJOURD'HUI


La solitude de chacun est particulière. La solitude de l'individu déséquilibré est sans doute dangereuse. La solitude du malade est source d’angoisse. Celle de celui qui a accumulé des richesses malhonnêtement est accompagnée d’amertume et de dégoût. Mais la solitude particulière qui est celle du croyant est une solitude de tous les instants, sans remède et suprême, c’est la solitude de la voie du salut.

La solitude est fréquemment associée à une fin de journée, un deuil, un exil. Et chacun de nous a affaire à une situation qui est la sienne et il fait du mieux qu’il peut. Mais, combien de temps allons-nous continuer à tourner en rond, en examinant la question de l'extérieur sans jamais entrer dans le vif du sujet ? Nous tenant devant l’éternelle énigme de l’existence, quand allons-nous – nous les fils et filles de Dieu par grâce et par participation, créés à son image et à sa ressemblance, nous les enfants de lumière – quand allons-nous oser rejeter les idées et discussions du monde et, nous tenant devant Dieu, face à face, prendre la décision de changer fondamentalement nos vies?

Nos mouvements restent incertains. Nous parlons de Dieu, mais Dieu reste quelqu'un que nous ne connaissons pas vraiment. Nous désirons être avec Dieu, nous avançons vers Lui, mais à la dernière minute, nous trouvons un moyen, de fuir et de Lui échapper.

Nous nous aimons trop nous-mêmes, au-delà de toute mesure. Nous sommes peu disposés à devenir théophore. Nous avons peur de Dieu, et nous essayons de le tromper – même si en fait nous nous trompons nous-mêmes – avec des excuses qui semblent être convaincantes. Nous avons appris à aimer nos supercheries au point de ne plus en avoir honte. Cependant Dieu ne se fatigue jamais de nous rechercher discrètement, nous rappelant sa présence dans nos souffrances et nos joies, nos erreurs et nos victoires.

Il est nécessaire pour les croyants de reprendre le chemin du Seigneur. Laissons les foules et leurs cris excités; ne vous laissez pas attirer par leurs discours ni inciter à les suivre de sorte qu’ils nous influencent. La voie du Seigneur est étroite, ardue, exigeante.

Solitaire, mais aussi salutaire, comme Il nous l'a annoncé Lui-même. Le croyant doit enfin s’attacher avec amour à ce qui est essentiel pour son existence personnelle, mettant de côté résolument et irrévocablement le secondaire et superflu.

Le message du livre de la Révélation (Apocalypse) est vraiment impressionnant. Les croyants tièdes seront vomis de la bouche de Dieu (Apoc. 3 ;15-16) Le terme utilisé est sans équivoque pour exprimer à quel point Dieu ne se satisfait pas de ceux qui sont indécis et ambigus, qui ne sont ni chauds ni froids.

Être en compagnie de Dieu est à la fois une joie pour Dieu et la plus merveilleuse béatitude de libération pour l'homme. Mais la réconciliation avec Dieu ne peut être séparée de la réconciliation avec nous-mêmes et avec nos frères et sœurs. Celles-ci vont toujours de pair - l'ami de Dieu est un ami de lui-même et des autres.

Les relations qui en résultent ne laissent pas de place à la vanité ou à l'isolement. L'amour de Dieu ne doit jamais dégénérer en pharisaïsme, pas plus que l’amour du prochain en devoir stérile. L’ouverture dans les trois directions – vers soi, vers Dieu et vers le prochain – est réalisée de façon symétrique, équilibrée, dans la connaissance, la liberté et l'amour.

Le grand maître du désert du quatrième siècle, Abba Isaïe, nous rappelle que «l'amour pathologique de soi et d 'autrui est un obstacle à notre relation avec Dieu. » 

Cicéron disait «À grande ville, grande solitude! » Cette solitude produit l'ennui, le manque d’appétit, l'amertume, le pessimisme, la constante préoccupation de l'avenir et l’inaction dans le présent, l'insatisfaction, le désir de fuir, la lâcheté. C’est ce que l’on appelle dans la littérature ascétique l’acédie et qui en tourmente beaucoup, sans merci, et qui comprend la négligence monastique. à suivre
(version française par Maxime le minime de la source

mardi 3 septembre 2013

LE SUICIDE D'UN PROFESSEUR : Pierre JACQUE

"Un professeur d'électronique s'est donné la mort la veille de la prérentrée après  avoir adressé par courriel à l'ensemble de ses collègues de l'établissement une lettre expliquant son geste.
 Cette lettre poignante a pour objet l'évolution (négative) du métier d'enseignant et décrit la mise en place de la réforme des STI2D (au mépris des professeurs, des élèves et de la nation), la dégradation des conditions de travail des professeurs et d'apprentissage des élèves, l'abaissement des exigences lors des évaluations et du baccalauréat et la chute catastrophique du niveau des élèves. (source)"

Pierre JACQUE, à ce que je sache n'est pas orthosoxe. Sans doute n'est -il pas non plus chrétien. Mais cela m'est bien égal. Il faut que l'on sache comment le Service dit Public, avec une monstrueuse hypocrisie des plus pharisienne,  démolit systématiquement son personnel et l'enseignement lui-même c'est à dire sabote, dans le plus grand mépris de tous l'avenir de nos enfants - qui ne sont pas tous dans des institutions privées ( il s'en faut) - tout en donnant des  leçons de vertu à tout le secteur privé... ad nauseam !

Voici la lettre qu'il a écrite avant de se donner la mort. 
S'IL VOUS PLAÎT LISEZ-LA ET FAITES LA LIRE


« De Pierre JACQUE

Enseignant d'électronique

Objet : Evolution du métier d'enseignant.

A ma famille, à mes proches et à tous ceux que mon témoignage intéressera.

Je vous fais part de ma décision de ne pas faire la rentrée scolaire 2013. En effet le métier tel qu'il est devenu au moins dans ma spécialité ne m'est plus acceptable en conscience.
 Pour éclairer ma décision je vous décris succinctement mon parcours personnel. Je suis devenu ingénieur en électronique en 1982 à l'âge de 24 ans. Ma formation initiale et surtout mon parcours professionnel m'ont amené à exercer dans la double compétence "hard" et "soft". Le métier prenant et difficile m'a toujours convenu tant que j'avais le sentiment de faire œuvre utile et d'être légitime dans mon travail. Passé la quarantaine la sollicitation de plus en plus pressente d'évoluer vers des tâches d'encadrement et le sort réservé à mes ainés dans mon entreprise m'ont incité à changé d'activité. En 1999 j'ai passé le concours du capet externe de génie électrique et j'ai enseigné en section SSI et STI électronique. Le choc pour moi fut
brutal de constater la baisse de niveau des sections techniques en 18 ans passé dans l'industrie notamment pour la spécialité agent technique (niveau BTS ou DUT suivant les cas). Même si le niveau enseigné était bien bas de mon point de vue, ma compétence était au service des élèves et je me sentais à ma place. Une difficulté était quand même le référentiel applicable (le programme) datant des années 80, ambitieux pour l'époque et en total décalage avec le niveau réel des élèves des années 2000. Une réforme semblait souhaitable pour officialiser des objectifs réalistes et orientés en fonction des besoins du marché du travail.

Puis vint la réforme de 2010 mise en place par Luc Chatel et applicable à la rentrée 2011. Pour le coup, le terme réforme est faible pour décrire tous les changements mis en place dans une précipitation totale. L'enseignement des métiers est réduit à peu de choses dans le référentiel de 4 spécialités seulement qui constitue des "teintures" sur un tronc commun généraliste d'une section unique appelée STI2D qui rentre bizarrement en concurrence avec la section SSI. L'électronique disparait purement et simplement. En lieu et place il apparait la spécialité "Systèmes Informatiques et Numériques".  Cela ne me pose pas de problème
personnel, je maitrise bien le domaine et je l'enseigne même plus volontiers que les classiques  problèmes de courant de diode ou de montages amplificateurs. Je me pose quand même la question de la compétitivité de notre pays dans le domaine industriel avec un pareil abandon de compétence. La mise en place de la réforme est faite à la hussarde dans un état d'affolement que l'inspection a du mal à dissimuler. Entre temps le gouvernement a changé sans que les objectifs soient infléchis le moins du monde ou qu'un moratoire soit décidé, ne serait-ce qu'à cause du coût astronomique de cette réforme. En effet il aura fallu réorganiser l'implantation de tous les ateliers de tous les lycées techniques de France, abattre des cloisons, en remonter d'autres à coté, refaire tous les faux  plafonds, les peintures et renouveler les mobiliers. Ceci est fait à l'échelle du pays sans que la réforme ait été testée préalablement dans une académie pilote. 

Début 2011, l'inspection  nous convoque en séminaire pour nous expliquer le sens et les modalités de la réforme ;  il apparait la volonté de supprimer toute activité de type cours ce qui est la radicalisation d'une tendance déjà bien marquée. On nous assène en insistant bien que l'élève est acteur de son propre savoir, qu'il en est le moteur. Pour les spécialités, donc la mienne SIN entre autre, cela signifie qu'une partie conséquente de l'activité sera de type projet. A l'époque les chiffres restent vagues, il est question de 50% du temps au moins. La nature des projets, la façon de les conduire, la façon de les évaluer ne sont pas évoquées et les questions que posent les enseignants à ce sujet restent sans réponses, nous serons mis au courant après la rentrée de septembre. En attendant l'inspection nous fait entièrement confiance pour continuer comme d'habitude. Je fais remarquer qu'il ne faudra pas tarder car nous préparons les élèves au bac en deux ans et que la connaissance des modalités d'examens est incontournable rapidement après la rentrée pour un travail efficace, c'est-à-dire sans perte de temps. Lors de la réunion suivante, après la rentrée 2011, l'inspecteur répond un peu agacé à la même question "que notre travail c'est d'enseigner et que l'évaluation verra après" (sic). En attendant le travail devant élève  est commencé et moi et mes collègues
travaillons à l'estime. Le manque de matériel se fait cruellement sentir dans mon lycée, les travaux nécessaires ne seront faits qu'à l'été 2012.
Lors d'une réunion aux alentours de février il nous est demandé pour la prochaine réunion d'exposer l'état d'avancement de la réforme et si possible les projets envisagés ou mieux déjà mis en œuvre. A ce moment je viens juste de recevoir un premier lot de matériel et je ne dispose du logiciel correspondant que depuis novembre. La pression amicale mais réelle pour commencer les projets va aller augmentant.

J'ai un groupe de 16 élèves et un autre de 15 dans  une salle qui est déjà trop étroite pour recevoir proprement 14 élèves en travaux pratiques  et avec un matériel réduit qui ne me permet  qu'un choix très restreint de sujets. La phase passée en projet sera cauchemardesque pour l'enseignant et la fraction d'élèves sérieux. Le dernier mois de cette année de première sera passé en activités plus classiques.

 A la rentrée 2012 les élèves sont maintenant en terminale, j'ai les tables de travail prévues dans  une salle provisoire de 80 m2 au lieu des140 m prévus. Il est difficile de bouger, le travail en travaux pratiques reste possible et je couvre ainsi la partie communication réseau de référentiel au moyen d'un logiciel de simulation. Je ne dispose pas du matériel support. On me bricole une salle de 150 m2 à partir de deux salles de cours séparées par un couloir et j'attaque les projets dans ces conditions. Le couloir sera abattu aux vacances de février.

Pendant ce temps nous avons appris que la note du bac porterait uniquement sur leprojet final est que la note serait constituée de deux parties égales, une attribuée par un jury en fin d'année suite à une soutenance orale avec support informatique, l'autre attribuée par l'enseignant de l'année au vu du travail fourni par les élèves. Les critères d'évaluation portent principalement sur la gestion de projet et la démarche de développement durable. Il est explicitement exclu de juger les élèves sur les performances et la réussite du projet. Ceci appelle deux remarques. La première est que les critères sont inadaptés, les élèves sont incapables de concevoir et même de gérer un projet par eux-mêmes. De plus la démarche de développement durable est une plaisanterie en spécialité SIN où l'obsolescence programmée est la règle. Comment note-t-on alors les élèves ? A l'estime, en fonction de critères autres, l'inspection le sait mais ne veut surtout pas que la chose soit dite. Du coup cette note relève "du grand n'importe quoi" et ne respecte aucune règle d'équité. Elle est attribuée par un enseignant seul qui connait ces élèves depuis au moins un an et compte coefficient 6 ce qui écrase les autres matières. Cela viole l'esprit du  baccalauréat dans les grandes largeurs.  

Je considère que ceci est une infamie et je me refuse à recommencer. L'ensemble du corps inspectoral est criminel ou lâche ou les deux d'avoir laissé faire une chose pareille. Cette mécanique est conçue dans une idée de concurrence entre les enseignants mais aussi entre les établissements pour créer une dynamique de très bonnes notes à l'examen y compris et surtout si elles n'ont aucun sens. Vous avez l'explication  des excellents résultats du cru 2013 du baccalauréat au moins pour la filière technologique. Cela fait plus d'un an que je me plains à mon syndicat de cet état de fait. Pas un seul compte-rendu ni localement sur Marseille ni à un plus haut niveau n'en fait mention. 

Je suis tout seul à avoir des problèmes de conscience. Ou alors le syndicat est activement complice de l'état de fait, le responsable local me dis : "mais non Pierre tu n'es pas tout seul". En attendant je  ne vois aucune réaction et ce chez aucun syndicat. Que penser ? Soit nous sommes muselés, soit je suis le dernier idiot dans son coin.

De toute façon je n'accepte pas cette situation. Je pense au niveau toujours plus problématique des élèves, autrefois on savait parler et écrire un français très convenable après 5 ans d'études primaires. Aujourd'hui les élèves bacheliers maitrisent mal la langue, ne savent plus estimer des chiffres après 12 ans d'études. Cherchez l'erreur. 
La réponse de l'institution est : "oui mais les élèves savent faire d'autres choses". Je suis bien placé dans ma spécialité pour savoir que cela n'est pas vrai ! Les élèves ne maitrisent rien ou presque des techniques numériques d'aujourd'hui. Tout ce qu'ils savent faire est jouer et surfer sur internet. Cela ne fait pas une compétence professionnelle. Les médias nous rebattent les oreilles sur la perte de compétitivité du pays en laissant entendre que le coût du travail est trop élevé. Cette présentation pèche par une omission grave. La réalité est que le travail en France est trop cher pour ce que les travailleurs sont capables de faire véritablement. Et là la responsabilité de l'éducation nationale est écrasante. 

Qui osera le dire ? J'essaye mais je me sens bien petit.

J'essaye de créer un maximum d'émoi sur la question. J'aurais pu m'immoler par le feu au milieu de la cour le jour de la rentrée des élèves, cela aurait eu plus d'allure mais je ne suis pas assez vertueux pour cela. Quand vous lirez ce texte je serai déjà mort.

Pierre Jacque enseignant du lycée Antonin Artaud à Marseille »
 Αγιος ο Θεός, Αγιος Ισχυρός, Αγιος Αθάνατος, ελέησον ημάς !

vendredi 12 octobre 2012

« Le cléricalisme, voilà l'ennemi ! »

Un article de l'historien Jean Besse paru dans le dernier et très riche Messager orthodoxe aux Éditeurs réunis, concernant le cléricalisme fait trop écho à différents messages concernant le danger du pharisaïsme et les "liaisons dangereuses" entre l'Église-institution et l’État que j'ai postés ces temps-ci sur mon blog pour que je ne sois pas tenté de le retranscrire et vous inviter à acheter le n° de la revue si vous n'y êtes déjà abonné. Le voici :

Jean Besse
 "Cette exclamation vindicative de Gambetta, dans le dernier tiers du XIXe siècle, a laissé de profondes traces dans l'esprit et le comportement français. Peu fondée à l'époque οù elle a été prononcée, car confondant volontairement une apparente hostilité à l'influence du clergé catholique avec une réelle animosité antireligieuse, elle semble retrouver un nouveau sens dans la Russie d'aujourd'hui. L'article retentissant de Pierre Avril, correspondant à Moscou du quotidien Le Figaro, dans l'édition du jeudi 1er mars 2012 de ce dernier, en pleine page, sous le titre « L'Église orthodoxe affiche son soutien à Poutine», mérite quelques remarques. La partie la plus notable du texte, à la fois en sous-titre et dans la seconde colonne de la page 2, souligne la «désaffection de la pratique religieuse» révélant la « partie entamée de la légitimité de l'Église» par sa collusion avec le pouvoir post-soviétique. Le «renouveau » symbolisé par les coupoles redorées des sanctuaires serait donc moins éclatant et surtout moins durable qu'on ne le croyait. Si « le patriarche Cyrille tente de compenser» ce recul « par une proximité accrue avec le pouvoir, pas toujours bien comprise par les fidèles » (ibidem), ne faut-il pas en chercher les origines dans l'histoire moscovite des trois derniers siècles, à travers l'action politisante et peut-être purement politique des patriarches Philarète (Romanov), Nikon et Serge ?

 Kiev, jusqu'à l'invasion mongole, avait vécu de la « symphonie byzantine ». Elle était encore proche de son modèle et bénéficiait de son influence. Moscou, après la libération du XVe siècle, pouvait moins s'abreuver à la même source. Son éloignement géographique aux confins de l'Europe, la russité jalouse et méfiante qui en provint et finit par dévier en « vieille foi », l'asiatisme de sa cour, si proche de la Perse et des khanats tatars par tant de traits, développèrent une idéologie religieuse et égocentrique largement étrangère à l'universalisme romain qu'avait maintenu Byzance. Si le clergé remplace l'Église comme norme suprême, ainsi que dans, l'ex-Église hors frontières, la déviance tourne en esprit de chapelle et l'apostolat en chasse gardée.

 Dès lors, il n'est nul besoin de recourir aux cycles hégéliens pour deviner qu'après la tentative d'étouffement de la société civile par le clergé, un retournement violent se produira un jour contre l'Église tout entière, confondue avec ses évêques. Après Nikon, on eut Pierre le Grand et son Saint-Synode acéphale. Après-demain, quel Gambetta russe rassemblera les foules contre un patriarcat tenté par un « Guide Suprême » de la patrie sur le modèle iranien?

 L'Occident, en raison de l'idée papale, pourrait servir d'exemple à éviter. Boniface VIII, qui s'éteignit peu après le rude «attentat d'Anagni» (1303), avait porté à son zénith la théocratie pontificale. La bulle Unam Sanctam avait prétendu l'année précédente que « l'autorité temporelle doit être soumise au pouvoir spirituel ». Quelques années plus tôt, en 1296, il s'était fait le thuriféraire d'un cléricalisme exacerbé ; dans la bulle au titre provocateur Clericis Laïcos, véritable anticipation de l'actuel священноначалие russe (« principe sacerdotal »), il s'était exclamé : « Que les laïcs soient hostiles aux clercs, l'Antiquité nous l'apprend et l'expérience du temps présent l'atteste à l'évidence l » Il en mourut, mais l'Église continua sa route..." Jean Besse (in Le Messager orthodoxe n° 152. I-2012. Éditeurs réunis 91 rue Olivier de Serres75015 Paris)

Le professeur Jean Besse a fait paraître en 2011 un livre  sur la sainte higoumène Catherine de Lesna 



vendredi 5 octobre 2012

LE CHRISTIANISME N'EST PAS UNE RELIGION (3) par Mgr Athanase de Limassol


"L'église n’est pas là pour nous enseigner à devenir de bonnes personnes
 - pas le moins du monde!

C’est seulement naturel que nous devions devenir de bonnes personnes, parce que si nous ne le faisons pas, alors qu'est-ce que nous aurons réussi à faire? Cela concerne l’école maternelle. Notre Église nous enseigne à aimer le Christ – à aimer la personne de notre Seigneur Jésus-Christ. Dans l'église, une relation se développe. Il s'agit d'une relation personnelle entre l'homme et le Christ, non pas avec l'enseignement du Christ - non - non pas avec l’Évangile. L'Évangile est quelque chose qui nous aide à atteindre l’objectif de l’amour du Christ. Quand nous atteindrons ce stade de l’amour du Christ, l'Évangile ne sera plus nécessaire. Rien ne sera nécessaire ... toutes ces choses cesseront ... Seule restera la relation de l'homme avec Dieu. C'est la différence entre l'église et la religion. La religion vous enseigne à accomplir vos devoirs, c’est ainsi que font les idolâtres. Par exemple: disons que nous sommes allés sur nos lieux de pèlerinage, que nous avons fait nos dévotions, déposé de l'argent dans l’urne des offrandes, allumé quelques cierges, offert de l'huile, ou même fait nos supplications, laissé nos noms, tout. Toutes ces choses sont des devoirs religieux, mais notre cœur n'a pas changé le moins du monde. Voilà, nous avons fini de faire tout ce que nous devions faire, mais nous sommes les mêmes que nous étions auparavant: nous sommes prêts à attaquer l'autre, prêts à médire de l'autre, prêts à déverser notre bile à nouveau, ce que nous faisions avant .... Notre cœur ne change pas. Nous n'avons pas acquis cette relation avec le Christ, parce que nous nous bornons à des devoirs - à des devoirs religieux."
(extrait d'une conférence de Mgr Athanasios de Lemessol -  Version française de Maxime le minime)
voir autres extraits de La maladie du Pharisaïsme ICI
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