samedi 21 septembre 2024
COMMENTAIRE BIBLIQUE DE MATTHIEU 16.18 GREC : « TU ES PETROS… » en finir avec un mythe.
mercredi 23 septembre 2020
lundi 27 janvier 2020
LE BON DIEU SANS CONFESSION (ah bon! !?)
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et le malin s'y est engouffré pour y régner plus que jamais… |
Voici quelques points qui devraient dissuader tout Orthodoxe soucieux de sauvegarder ce qui reste de chrétien dans cette foire d'empoigne des religions, de chercher quelques points communs pour fonder une Église universelle réunifiée de bric et de broc et surtout de toc :
- L'apostasie : https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2015/01/la-nouvelle-mode-chez-les-animateurs.html
- Le blasphème : https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2008/08/intercommunion.html
- Le mépris des reliques : https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2014/02/larcheveque-de-rouen-bazarde-le.html
- Le syncrétisme confusionnisme : https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2012/05/nouvelle-lubie-catholique-la-hada.html
- L'art religieux dégénéré vs l'art sacré: https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2011/04/fonction-et-place-de-lart-dans-leglise.html
- La complaisance (voire la collaboration) vis à vis du nazisme : https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2011/06/bienheureux-alois-stepinac-pere.html
- Le remplacement de la liturgie par la performance : https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2010/09/re-evangelisation-de-leurope.html
- Les fantaisies liturgiques post concilaires : https://youtu.be/ZQPkYwIOCRM
- Le scandale de la pédophilie généralisée : https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2010/04/sexe-mensonge-et-eglise-catholique.html
- La perte de la foi en la Résurrection : https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2009/04/les-francais-et-la-croyance-en-la.html
- Le show liturgique : https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2008/08/intercommunion.html
- La mode du politiquement correct : https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2017/08/leglise-catholique-aura-tout-tente.html
- La pseudo fraternité hypocrite : https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2018/12/un-article-bien-fraternel.html
- L'indécision ( ou la lâcheté) dans la confession de la foi : https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pour-des-raisons-de-tolerance-un-eveque-italien-omet-la-lecture%C2%A0du-credo%C2%A0pendant-la%C2%A0messe_a5950.html
dimanche 29 décembre 2019
BLÂME ET REPROCHE NÉCESSAIRES dans l'ÉGLISE du CHRIST
La critique et l'autocritique recommandées par les Écritures pour les puissants et particulièrement , les bergers et les guides spirituels
mercredi 18 décembre 2019
Συγνωμη Despote Chrysostome de Chypre ! Nous n'avons pas la mémoire courte !
Chypre: arrestation de 6 orthodoxes opposés au dialogue avec les catholiques
La police chypriote a annoncé mardi avoir arrêté six personnes, dont deux moines orthodoxes, qui manifestaient contre une conférence prônant le dialogue entre orthodoxes et catholiques.Une centaine d'orthodoxes, dont des moines et des prêtres, ont manifesté le week-end dernier à Paphos (sud-ouest) devant l'hôtel où se réunit la Commission mixte pour le dialogue théologique entre les Églises catholique et orthodoxe.L'Église de Chypre, orthodoxe, qui accueille cette conférence, avait alors averti les manifestants qu'elle appellerait la police s'ils ne cessaient pas leurs actions."Malgré les demandes répétées de la police pour qu'ils se retirent pacifiquement, les manifestants n'ont pas écouté", a déclaré à la presse le porte-parole de la police Michalis Katsounotos.Il a en outre annoncé l'ouverture d'une enquête interne, après qu'une télévision eut montré des images d'"un moine en train d'être traîné par les cheveux lors de son arrestation".L'archevêque Chrysostomos II a menacé d'excommunier les religieux qui protestaient contre la conférence qui se poursuit jusqu'à vendredi."Ces religieux et moines qui ont participé aux manifestations vont être punis", a-t-il dit.Les fauteurs de troubles pourraient voir leurs salaires réduits et pourraient se voir interdire de donner ou recevoir la communion pour plusieurs semaines."S'ils ne sont pas contents, ils peuvent jeter leur soutane et quitter l'Eglise. Et créer leur propre Église", a-t-il ajouté.Cet incident survient alors que le pape Benoît XVI doit effectuer au début du mois de juin 2010 une visite officielle dans l'île méditerranéenne.L'écrasante majorité des chrétiens de Chypre sont orthodoxes, mais l'île compte aussi une petite communauté latine, dont la présence remonte à l'époque des Croisades, ainsi que des Arméniens et des maronites.Le schisme entre les Églises catholique et orthodoxe remonte à l'an 1054.Certains orthodoxes craignent que le dialogue avec les catholiques ne conduise à l'acceptation de la suprématie du pape sur leur Église.
samedi 22 septembre 2018
Du "droit" de confondre autorité et pouvoir en milieu ecclésiastique ?
Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n'est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n'est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs oeuvres. (2 Corinthiens13-15)
vendredi 14 septembre 2018
Il papa di Costantinopoli ?
Réflexions passagères d'un O.o.🤔
Tout ce que pourrait gagner Bartholomée à vouloir devenir Pape de l'Est, c’est certes une certaine célébrité médiatique depuis longtemps attendue à l'instar de celle du "Souverain Pontife"
… mais d’une part, il pourrait devenir à son tour une nouvelle cible de choix de toute la médiacratie antichrétienne traditionnelle (quelle aubaine pour eux d’avoir un nouvel os à ronger !) et quand il serait parfaitement assimilé à son homologue — en tant que naguère auto-proclamé, et enfin reconnu « chef religieux » de l’Est — il n’offrirait plus beaucoup d’intérêt pour grand monde chez les « fidèles » (sauf pour les amateurs-midinettes de people stories) et en premier lieu pour ses ouailles « orthodoxes » (s’il en reste)… tout comme les catholiques qui se foutent pas mal depuis longtemps des injonctions morales de leur « chef », et font ce qu’ils veulent, comme ils croient en ce qui leur chante, selon leur humeur de consommateur du jour… quant à l’infaillibilité, qui ne manquera pas d’être revendiquée plus tard… tout le monde s'en foutra pas mal également et ce qui sera "gagné" d'un côté sera suivi d'une grande perte en crédibilité de l'autre…
jeudi 13 septembre 2018
Sur le blog du moinillon : prière pour l'Église [une]
Tous les Saints de Russie, priez Dieu pour l'Église et les patriarches
Saint apôtre Bartholomée, prie Dieu pour nous !
mardi 11 septembre 2018
Διαίρει καὶ βασίλευε (Divide ut regnes)… proverbe constantinopolitain ?
Mgr Hilarion a dit :
"Le Patriarcat de Constantinople a annoncé hier qu’il envoyait deux de ses hiérarques à Kiev, c’est-à-dire des représentants spéciaux. Aujourd’hui, le Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe a publié une déclaration soulignant l’illégalité de ce choix. On ne peut envoyer des exarques (des représentants spéciaux) ou quelque représentant que ce soit dans une autre Eglise locale qu’avec l’accord de cette Eglise locale. Or, le patriarche de Constantinople ne s’est adressé ni au patriarche de Moscou, ni au métropolite Onuphre de Kiev, que le patriarche Bartholomée avait plus d’une fois reconnu publiquement comme l’unique chef canonique de l’Eglise orthodoxe en Ukraine.Cet acte est accompli en violation des canons ecclésiastiques et ne peut rester sans réponse. Nous espérons que Constantinople reviendra sur cette décision. Sans quoi nous serons obligés de prendre des mesures correspondantes, d’agir en réponse.Le Patriarcat de Constantinople déclare aujourd’hui que ses représentants spéciaux travailleront à l’achèvement du projet d’octroi de l’autocéphalie à l’Eglise ukrainienne, qui avait été annoncé dès avril et qu’ils veulent maintenant mener à bien. Qu’est-ce que cela signifie de notre point de vue ? Cela signifie, avant tout, légitimer le schisme en Ukraine, parce que seuls les schismatiques prétendent à l’autocéphalie en Ukraine, tandis que l’Eglise ukrainienne canonique, qui rassemble la majorité des orthodoxes d’Ukraine (cela représente plus de 12 000 paroisses, plus de 200 monastères), n’a pas le moins du monde demandé ni l’autocéphalie, ni l’autonomie. Au contraire, au cours de la Consultation épiscopale de l’Eglise orthodoxe ukrainienne qui a eu lieu récemment, il a été décrété à l’unanimité que le statut dont dispose aujourd’hui cette Eglise, lui convenait au mieux. C’est un statut d’Eglise auto-administrée au sein du Patriarcat de Moscou.Le Patriarcat de Constantinole s’est donc maintenant ouvertement engagé sur le sentier de la guerre. Et ce n’est pas seulement une guerre contre l’Eglise russe, ni contre le peuple orthodoxe ukrainien. En définitive, c’est une guerre contre l’unité de l’Orthodoxie mondiale.Parce que si cet acte, que je qualifierais de bas et de scélérat, est mené à sa fin, la majorité des fidèles orthodoxes d’Ukraine n’acceptera pas cette autocéphalie. L’Eglise orthodoxe russe n’acceptera pas cette décision. Nous serons forcés de rompre la communion avec Constantinople et Constantinople n’aura plus aucun droit à prétendre à la primauté dans le monde orthodoxe. Aujourd’hui, le Patriarcat de Constantinople se positionne en quelque sorte comme le leader des 300 millions de personnes qui composent la population orthodoxe de la planète, le patriarche de Constantinople est considéré pratiquement comme un pape orthodoxe. Mais la moitié, au bas mot, de ces 300 millions ne le reconnaîtra même plus comme le premier dans la famille des Eglises orthodoxes.Je pense que le patriarche Bartholomée répondra personnellement de cet acte au tribunal de Dieu et au tribunal de l’histoire." Mgr Hilarion
vendredi 28 juillet 2017
Palamas, Traités démonstratifs sur la procession du Saint-Esprit.
Recension par Jean Claude Larchet sur orthodoxie.com
Palamas, Traités démonstratifs sur la procession du Saint-Esprit Traduction du grec et annotation par Yvan Koenig, introduction de Jean-Claude Larchet, collection « Patrimoines », Éditions du Cerf, Paris, 2017, 200 p.
Les deux Traités démonstratifs (encore connus sous le nom de Traités apodictiques) sur la procession du Saint-Esprit, figurent parmi les toutes premières œuvres de saint Grégoire Palamas (1296-1359), et sont en tout cas ses premiers écrits théologiques. Grégoire était alors âgé de trente-huit ans et résidait à l’ermitage de Saint-Sabbas au Mont-Athos.
Rédigés au cours du premier semestre de 1334, ils sont dirigés contre la doctrine latine du Filioque. En même temps qu’ils réfutent cette dernière, ils constituent une apologie de la foi orthodoxe. Le titre complet du premier est : Premier traité apodictique, démontrant que l’Esprit Saint ne procède pas du Fils, mais seulement du Père ; celui du second : Second traité sur la procession du Saint-Esprit, prouvant qu’Il ne provient pas du Fils, et contre les citations de la divine Écriture proposées aujourd’hui par les Latins pour se défendre.
Les circonstances de leur rédaction sont les suivantes. En 1333, deux théologiens dominicains – l’italien François de Camerino, évêque de Chersonèse et l’anglais Richard, évêque du Bosphore – avaient été envoyés par le pape à Constantinople pour relancer les discussions théologiques sur la question de la procession du Saint-Esprit, dans le cadre d’une nouvelle tentative d’union des Églises dont le pape et l’empereur Andronic III avaient pris conjointement l’initiative. Le théologien Barlaam avait été missionné par le Grand Domestique Jean Cantacuzène et l’empereur Andronic III pour être le représentant des Orientaux dans les débats qui se tinrent à Constantinople de la fin de l’année de l’année 1333 jusqu’en juin 1335.
Grégoire Palamas fut informé par ses amis de Thessalonique du développement des discussions et aussi du contenu des traités antilatins que Barlaam avait rédigés au cours de celles-ci. Deux points lui parurent problématiques: premièrement l’interprétation donnée par Barlaam de l’expression de Grégoire de Nazianze « Principe issu du Principe » appliquée au Fils, qui lui paraissait favorable au Filioque ; deuxièmement, l’affirmation par Barlaam, sur la base d’une mauvaise compréhension de l’apophatisme de Denys l’Aréopagite, de l’impossibilité de recourir en théologie au raisonnement apodictique (démonstratif et probant), ce qui ramenait les discussions sur la procession du Saint-Esprit à la relativité du raisonnement dialectique et les rendait finalement vaines.
Ces deux conceptions erronées de Barlaam comportaient aux yeux de Palamas le risque de déboucher sur un compromis d’union avec les Latins qui se ferait en faveur de leurs positions sur le Filioque.
Ce n’est qu’indirectement (en faisant lui-même usage de la démonstration) que Grégoire Palamas s’oppose dans ses deux traité aux positions méthodologiques de Barlaam, et c’est sur la question dogmatique qu’il se concentre essentiellement.
L’idée du P. Jean Meyendorff – qui détermine une grande partie de son interprétation de l’œuvre de saint Grégoire Palamas – selon laquelle ce dernier se serait déjà ici opposé à l’humanisme byzantin ne concerne en réalité qu’un point secondaire.
Grégoire Palamas réexamine en fait de manière critique la plupart des arguments en faveur du Filioque qui ont été présentés au XIIIe et au XIVe siècle par les Latins et leurs partisans, lors de discussions qui visaient en particulier à faire reconnaître par les orthodoxes l’expression « par le Fils », utilisée par certains Pères, comme un équivalent de l’expression « et du Fils » (Filioque), ou du moins comme compatible avec celle-ci.
Ses critiques, s’adressent aux Latins mais aussi aux « latinophrones », c’est-à-dire aux théologiens byzantins « pensant à la manière latine » et disposés à faire un compromis avec les Latins.
Beaucoup d’arguments latinophrones (c’est-à-dire conforme à la pensée des Latins) visés par Palamas sont des arguments qui ont été développés dans les siècles précédents, notamment dans les deux traités sur la procession du Saint-Esprit – ĺ – de Nicéphore Blemmydès (1198-1269), et surtout dans les Titres de Jean Bekkos, patriarche de Constantinople de 1275 à 1282, dont Grégoire Palamas a élaboré une réfutation à la même époque qu’il a rédigé les Traités démonstratifs: Contre Jean Bekkos).
Après la triste expérience du concile d’union de Lyon en 1274, les orthodoxes se montraient sans aucun doute extrêmement méfiants à l’égard des tentatives unionistes dont l’initiative était périodiquement prise par le pouvoir pour des raisons essentiellement politiques et où celui-ci semblait, pour aboutir, prêt à favoriser tous les compromis dogmatiques quitte à brader la foi orthodoxe. Une démarche (qui n’avait pu aboutir en raison de la guerre civile) venait d’être faite récemment (1323-1327) auprès du Pape Jean XXII par Andronic II qui s’inquiétait de l’avancée des Turcs en Asie Mineure et souhaitait s’assurer l’appui de l’Occident. Dans le même temps, les Latins exerçaient à Constantinople une influence de plus en plus marquée. C’est à l’initiative d’Andronic III qui venait, en 1332, de former une ligue avec Venise et les Hospitaliers de Rhodes, qu’avaient été entreprises les dernières négociations de 1333-1335 destinées à établir l’union des Églises. La vigoureuse condamnation du patriarche Jean Bekkos et des latinophrones par le concile des Blachernes réuni en 1285 (soit seulement cinquante ans auparavant) par le patriarche Grégoire de Chypre, avait sans aucun doute rendu les orthodoxes vigilants et particulièrement exigeants en ce qui concerne question de la procession du Saint-Esprit qui apparaissait comme le principal point de divergence entre les deux Églises.
Les Traités démonstratifs semblent donc avoir été écrits pour défendre la foi orthodoxe et réfuter la doctrine latine du Filioque à un moment où l’on avait tout lieu de craindre que, pour mener à bien des visées politiques, l’empereur et le théologien Barlaam qu’il avait missionné pour mener les discussions fassent des concessions aux positions latines et réalisent à la hâte une union où la foi orthodoxe se trouverait sacrifiée. Cette idée est partagée par un spécialiste catholique de Palamas, R. E. Sinkewicz : « il apparaît que Palamas a réagi aux nouvelles de discussions renouvelées avec les Latins et a écrit aussitôt un exposé de la foi orthodoxe sur le sujet, afin de repousser par avance toute possibilité de compromis doctrinal. »
Les Traités ont une forme polémique très marquée ; ils attaquent les Latins d’emblée, de front, et en permanence, et ils se présentent moins comme une proposition de dialogue que comme une vigoureuse réfutation de la doctrine latine du Filioque – aussi bien dans sa forme classique que dans ses développements récents – corrélative d’une ferme apologie de la foi orthodoxe.
Pour saint Grégoire Palamas comme pour tous les Pères qui ont défendu la doctrine orthodoxe de la procession du Saint-Esprit, la doctrine latine du Filioque ne peut faire l’objet d’aucun compromis et même d’aucune négociation : le Filioque est une ajout illicite au Credo, qui contredit la foi de l’Église et paraît définitivement incompatible avec les enseignements du Christ, des Apôtres, des Pères et des Conciles.
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L’ardeur mise par saint Grégoire Palamas dans les deux Traités démonstratifs à réfuter la doctrine latine du Filioque jusque dans ses développements les plus subtils et à défendre corrélativement la foi orthodoxe sur la procession du Saint-Esprit tient à la particulière importance qu’il reconnaît à cette question.
Sa position ferme s’oppose à la position conciliante que montraient les représentants de la tendance latinophrone qui, voyant dans l’union des Églises une tâche urgente qui devait aboutir coûte que coûte, minimisait l’importance de cette divergence et allait même jusqu’au relativisme dogmatique. Barlaam témoigne d’une telle attitude dans le discours qu’il a tenu à Avignon en 1339, en tant qu’ambassadeur de l’empereur, devant le pape Benoît XII pour lui présenter un nouveau plan d’union : l’union des Églises, affirmait-il, pouvait être réalisée sur la base d’une foi commune en la Trinité, chacune des deux Églises pouvant, en ce qui concerne la procession du Saint-Esprit, conserver sa propre doctrine, les théologiens des deux bords pouvant, s’ils le souhaitaient, poursuivre leurs discussions. Mais l’importance du Filioque était minimisée par les Latins eux-mêmes qui traditionnellement attribuaient la séparation des Églises plus à des raisons ecclésiologiques (en particulier le refus de reconnaître l’autorité suprême du pape de Rome) qu’à des raisons dogmatiques et considéraient les Orientaux comme schismatiques, mais point comme hérétiques. Saint Grégoire Palamas lui-même note dans son Prologue que les Latins affirment que leur pensée est la même quant au fond et ne diffère qu’en ce qui concerne l’expression.
Face à ces points de vue des Latins et des latinophrones, saint Grégoire Palamas fait remarquer que l’ajout du Filioque au Credo paraît produire un changement minime, mais « apporte en réalité les bases de grands maux et beaucoup de dangereuses absurdités et de choses étrangères à la piété », montrant que, « en ce qui concerne Dieu, même la moindre chose ne saurait être petite »: une nouveauté qui concerne le Principe de toutes choses ne peut en effet qu’entraîner de nombreuses erreurs au sujet de tout ce qui en dépend.
Pour saint Grégoire Palamas, la différence des deux conceptions est loin de ne correspondre qu’à une différence d’expression et, comme on dirait aujourd’hui, de « sensibilité » : les deux doctrines sont bel et bien fondamentalement contradictoires et donc, selon le principe logique élémentaire de non-contradiction, ne peuvent être toutes les deux vraies; elles ne sont donc ni complémentaires ni compatibles, mais exclusives l’une de l’autre: si l’une est vraie, l’autre est nécessairement fausse.
Le Filioque est une hérésie comparable et semblable à toutes les hérésies du passé, comme celles des ariens, des apollinaristes, des eunoméens ou des macédoniens…
Sa gravité se manifeste non seulement sur le plan dogmatique, mais encore sur les plans ecclésiologique et spirituel (les trois plans étant indissolublement liés): il implique une rupture de communion et empêche le rétablissement de celle-ci.
Confesser que le Saint-Esprit ne procède pas du Père seul, c’est, selon Grégoire, carrément s’exclure de Dieu et de la Sainte Trinité. On voit très clairement ici que Grégoire, loin de considérer la question du Filioque comme secondaire, y voit, plutôt que dans des raisons politiques ou autres, la principale source de la rupture de communion et de la séparation des Églises orthodoxes d’Orient et de l’Église de Rome et le principal obstacle au rétablissement de cette communion et à la ré-union des Églises. « Jamais, dit-il aux Latins, nous ne vous accepterons en communion aussi longtemps que vous direz que l’Esprit est aussi du Fils (Filioque) ».
Selon Grégoire, la première étape de la démarche à suivre pour rétablir la communion et l’unité entre les Églises est que les Latins retirent le Filioque du Credo puisque celle formule y a manifestement été ajoutée. Mais cela ne suffira pas : encore faut-il que la théologie latine s’accorde avec la foi orthodoxe dont témoigne « l’accord éclatant des Pères théophores ». Il propose donc que s’engagent des discussions théologiques en vue de retrouver un tel accord, et même de traiter de cette question au sein d’un concile, en prenant pour exemple les Pères qui, à propos d’autres questions controversées comme celle des deux natures, opérations et volontés du Christ, sont finalement retournés « à la paix commune dans la piété ». Grégoire rappelle avec émotion et nostalgie qu’il y avait autrefois un accord entre l’Église d’Orient et l’Église de Rome, et il considère que cet accord devrait pouvoir être retrouvé si cette dernière acceptait seulement de faire retour à l’ancienne foi commune définie par les grands conciles œcuméniques et par les Pères.
Les deux Traités démonstratifs de saint Grégoire Palamas avaient déjà été traduits en français par Emmanuel Ponsoye sous le titre Traités apodictiques sur la procession du Saint-Esprit (Éditions de l’Ancre, Paris-Suresnes, 1995). Yvan Koenig en propose ici une traduction nouvelle, nettement améliorée, et annotée par ses soins. L’introduction, qui occupe près de la moitié du volume, présente les circonstances et le contexte de la rédaction des traités et analyse ceux-ci dans le détail, étape par étape, pour en rendre la lecture plus aisée. Elle actualise et corrige sur certains points (en particulier la position de Palamas par rapport à Barlaam et à Grégoire de Chypre) l’introduction de la première édition.
Jean-Claude Larchet
mercredi 12 juillet 2017
De quelle union des Églises parlez-vous ? [2]
De quelle union des Églises parlez-vous Monsieur Gikas ?
Le Filioque
par le professeur de Théologie de l'Université d'Athènes, Andreas Theodorou (†)![]() |
Prof. Andreas Theodorou (1922-2004) |
Selon la foi orthodoxe, l'Esprit Saint procède du Père seul et est envoyé dans le monde par le Fils afin de consolider l'œuvre de la rédemption accomplie par le Père à travers le Fils.
Sur ce point, saint Jean (15: 26) « Quand sera venu le Consolateur que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, lui, rendra témoignage de moi », est vraiment révélateur.
En conséquence, le présent "procède" se réfère à l'éternelle procession du Père, tandis que le futur «J'enverrai» se réfère à l'envoi temporel de l'Esprit (dans le monde), accompli par le Fils.
Cette croyance en la procession du Saint-Esprit du Père seul est donnée comme une confirmation infaillible par le symbole de foi de Nicée-Constantinople : «Qui procède du Père».
L'affirmation faite par les catholiques romains, selon laquelle le symbole de foi n'exclut pas explicitement la procession du fils ou sa redéfinition, est tout à fait négligeable.
En outre, tout le chœur des Pères grecs de l'Église confesse la procession du Saint-Esprit du seul Père, comme source de la Divinité, et que son envoi dans le monde se produit par le Fils.
Ainsi, saint Jean de Damas, le théologien dogmatique prééminent de l'Église, dans lequel aboutit la tradition dogmatique précédente, observe succinctement :
Le Saint-Esprit de Dieu [le Père], en tant que procédant de Lui, qui est aussi dit être l'Esprit du Fils, comme manifesté et communiqué à la création par Lui,Cet acte de foi trouve son écho dans les livres dogmatiques les plus récents de l'Église orthodoxe. Dans cette troisième réponse [au théologien Luther de Tübingen], Le patriarche Jérémie II de Constantinople écrit :
mais sans avoir son existence de Lui.
En conséquence, aucun des enseignants de notre Église n'a dit que le Saint-Esprit procède du Fils, ou qu'il ait son existence du Fils, ou qu'il soit une émission du Fils, et aucun d'eux n'a jamais déclaré que le Fils est l'émetteur ou la cause de l'Esprit Saint. Tous proclament que l'Esprit est répandu, jaillit, sort, brille, est envoyé, est délivré et est donné par lui, sans ignorer que ces termes concernent la transmission des émanations.
Il est certainement vrai que dans l'enseignement de Saint Cyrille d'Alexandrie, il y a un certain manque de clarté concernant la procession du Saint-Esprit (j'ai écrit un traité spécial à ce sujet). Une phrase maladroite de ce saint Père, qui a appelé l'Esprit "propre au Fils", a donné lieu à des controverses entre théologiens de son époque. Théodoret de Cyr a fait la distinction suivante :
Si Cyril appelle l'Esprit "propre au Fils" en ce sens qu'il est co-naturel avec Lui et procède du Père, nous serons d'accord avec lui et reconnaîtrons son expression comme orthodoxe. Mais s'il utilise ce terme dans le sens où l'Esprit a son existence du Fils ou par le Fils, nous devrons répudier cette expression comme blasphématoire et impie.
M. Gikas (suivant en cela les opinions des catholiques romains) réfute cette vue complètement orthodoxe de Theodoret, qui était le théologien le plus important de l'école antiochienne de l'Église primitive, au motif que Theodoret a été condamné par le cinquième Concile œcuménique en tant que nestorien (!), Ignorant le fait que ses écrits, et non sa personne, ont été condamnés, et pour d'autres raisons.
Maintenant, pourquoi Saint Cyrille dit-il que l'Esprit est «propre au Fils»? En raison de leur identité d'essence: "l'Esprit Saint procède de Dieu le Père, selon l'énoncé du Sauveur, mais Il n'est pas étranger au Fils". Et: "ce qui provient de Lui [le Père] n'est pas étranger au Fils selon la définition de l'essence ".
Saint Cyrille n'enseigne pas le Filioque, et c'est en vain que les catholiques romains cherchent cette doctrine dans ses écrits.
Les formules verbales "est répandu" et "sort", selon lesquelles Cyrille caractérise la provenance de l'Esprit du Fils, ne se réfèrent pas à la provenance éternelle de sa propriété hypostatique (la procession), mais à son envoi dans le monde à un moment donné :
Et il est répandu, c'est-à-dire, provient de Dieu le Père comme d'une source, mais est accordé à la création par le Fils.
Enfin, M. Gikas attribue l'expression "à travers le Fils" à saint Grégoire de Nysse "dans le sens causal", c'est-à-dire que le Fils est cause de l'Esprit.
Il est vrai que l'exemple utilisé par ce Saint Père pour élucider le mystère de la procession du Saint Esprit tend à soutenir cette notion : c'est l'exemple des trois bougies dont la seconde reçoit sa lumière du premier et du troisième par la seconde, une fois que cette dernière a été allumée :
C'est comme si une flamme était divisée entre trois bougies, et que la cause de la troisième lumière soit la première flamme qui a allumé la dernière bougie par transmission de celle du milieu.
Cependant, de l'enseignement plus général du Saint, il ressort que cette «médiation» du Fils n'est pas une médiation de l'essence, mais une médiation «conceptuelle». Dans la Divinité, il existe un ordre dans la Trinité, c'est-à-dire que les trois personnes sont énumérées de cette façon : d'abord, l'Un, puis
le second, puis le troisième (c'est-à-dire le Père-Fils-Esprit Saint). Le Père (le Premier) est conçu comme précédant le Fils (le Deuxième) logiquement, non temporellement, et le Fils (le Deuxième) est conçu comme précédant l'Esprit (le Troisième).
Le Père est donc conçu comme précédant le Fils,
Et à travers le Fils et cependant avec Lui, le Saint-Esprit ... est conçu en étroite union, non subséquente à l'existence du Fils.Ainsi, bien que les deux [autres] Personnes tirent leur existence du Père, le Fils, qui est logiquement considéré comme antérieur (à l'Esprit), est traité comme un intermédiaire entre le Père et l'Esprit, et l'Esprit étant connecté au Père à travers lui, comme un produit de l'essence du Père qui engendre le Fils, ou comme un produit de l'essence du Père, «qui est l'essence du Fils». Il est évident que dans la complexité de cette ligne de pensée, la préposition «à travers» n'a pas de signification dogmatique particulière. Ceci, en termes de base, est la vision orthodoxe de la question.
Mais pour l'Église occidentale, le Filioque n'est pas un problème doctrinal trivial ; C'est un dogme premier de foi. Tenant ce dogme de l'enseignement de saint Augustin, l'Église occidentale l'a adopté à un concile convoqué en 589 à Tolède, en Espagne, en ajoutant la phrase "et du Fils" au Symbole de Foi, en dépit des nombreuses réactions diverses en contradiction.
Après le schisme des Églises, l'Église occidentale l'a élevé à un dogme de foi (De Fide), en l'imposant comme vérité pour la conscience croyante de l'Église et nécessaire au salut.
Par conséquent, dans la nature des choses, cette Église ne peut pas concilier le Filioque conceptuellement avec notre enseignement, pas plus bien sûr, que nos pouvons le concilier avec notre enseignement. L'affirmation qu'il n'y a pas de contradiction essentielle entre les deux doctrines et que les deux enseignent la même chose, mais qu'elles l'expriment de différentes façons, est, de notre point de vue, irréaliste.
2. John Karmiris, Dogmatic and Credal Monuments of the Orthodox Catholic Church] (Athens: 953), Vol. II, pp. 482-483.
3. eodoretos of Cyrus, in St. Cyril of Alexandria, Twelve Chapters Against ose Who Dare to Defend the Doctrines of Nestorios, Patrologia Græca, Vol. LXXVI,
col. 432D.
4. St. Cyril of Alexandria, ibid., Patrologia Græca, Vol. LXXVI, col. 433B.
5. Idem, Epistle 39, Patrologia Græca, Vol. LXXVII, col. 8A.
6. See Panagiotis Trembelas, Dogmatic theology of the Orthodox Catholic Church] (Athens: 959), Vol. I, pp. 288-289.
7. St. Gregory of Nyssa, On the Holy Spirit, Against the Macedonians and the Pneumatomachi, Patrologia Græca, Vol. XLV, col. 308B.
8. St. Gregory of Nyssa, Against Evnomios, Book I, Patrologia Græca, Vol. XLV, col. 369A
9. See Trembelas, Dogmatikae,Vol. I, p. 293; Chrestos Androutsos, Sumbolkiae [Dogmatic theology],
dimanche 9 juillet 2017
De quelle union des Églises parlez-vous ? [1]
De quelle union des Églises parlez-vous Monsieur Gikas ?
par le professeur de Théologie de l'Université d'Athènes, Andreas Theodorou (†)![]() |
Prof. Andreas Theodorou (1922-2004) |
Lorsqu'il expose ses thèses au début, M. Gikas écrit que «le Filioque est considéré à tort par certains comme divisant les Églises», C'est-à-dire qu'il constitue une différence insignifiante, ou plutôt, ne constitue en aucune façon une différence entre les Églises divisées, et il insinue que les nombreux conflits, les nombreux différends et la volumineuse littérature théologique consacrée à cette controverse créée des deux côtés sont devenus avec le temps une pure « bagatelle»!
Nous sommes désolés, mais nous ne pouvons pas accepter les points de vue exprimés par M. Gikas. Selon l'enseignement dogmatique orthodoxe, le Filioque n'est pas un simple théologoumène, c'est-à-dire une question de jugement théologique indépendant, que l'on peut accepter sans conséquences dogmatiques plus profondes (sans être considéré comme hérétique), mais une distorsion totale du Dogme de la foi concernant la sainte Trinité. Si nous acceptons que le Saint-Esprit procède également du Fils, nous détruisons l'ordre de la Trinité, confondons les propriétés hypostatiques des Personnes, inaltérables et incommunicables, et abolissons la monarchie dans la Divinité, c'est-à-dire que le Père est la source de la divinité, dont les deux autres personnes de la Trinité reçoivent leur existence, le Fils par la génération éternelle, et l'Esprit par procession; Et, enfin, la dignité de l'Esprit qui convient à Dieu est diminuée et son œuvre sanctifiante et déifiante est dénaturée. Pour ces raisons, le Filioque est, pour nous, une hérésie trinitaire absolue qui détruit le concept du Dieu chrétien. L'Église catholique orthodoxe l'a toujours vue en tant que telle et a lutté contre elle.
vendredi 24 juin 2016
Sur le BLOG de CLAUDE : un texte bref mais clair du théologien grec Theodore Riginiotis

vendredi 13 novembre 2015
Le Christianisme occidental, religion humaniste
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Otac Justin Popović (1894-1979) |