Διαίρει καὶ βασίλευε (Divide ut regnes)… proverbe constantinopolitain ?

SOURCE
Le 8 septembre 2018, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a fait une déclaration pour les médias à la fin d’une interview en direct sur la chaîne de télévision « Rossia 24 ».


Mgr Hilarion a dit :

"Le Patriarcat de Constantinople a annoncé hier qu’il envoyait deux de ses hiérarques à Kiev, c’est-à-dire des représentants spéciaux. Aujourd’hui, le Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe a publié une déclaration soulignant l’illégalité de ce choix. On ne peut envoyer des exarques (des représentants spéciaux) ou quelque représentant que ce soit dans une autre Eglise locale qu’avec l’accord de cette Eglise locale. Or, le patriarche de Constantinople ne s’est adressé ni au patriarche de Moscou, ni au métropolite Onuphre de Kiev, que le patriarche Bartholomée avait plus d’une fois reconnu publiquement comme l’unique chef canonique de l’Eglise orthodoxe en Ukraine.
Cet acte est accompli en violation des canons ecclésiastiques et ne peut rester sans réponse. Nous espérons que Constantinople reviendra sur cette décision. Sans quoi nous serons obligés de prendre des mesures correspondantes, d’agir en réponse.
Le Patriarcat de Constantinople déclare aujourd’hui que ses représentants spéciaux travailleront à l’achèvement du projet d’octroi de l’autocéphalie à l’Eglise ukrainienne, qui avait été annoncé dès avril et qu’ils veulent maintenant mener à bien. Qu’est-ce que cela signifie de notre point de vue ? Cela signifie, avant tout, légitimer le schisme en Ukraine, parce que seuls les schismatiques prétendent à l’autocéphalie en Ukraine, tandis que l’Eglise ukrainienne canonique, qui rassemble la majorité des orthodoxes d’Ukraine (cela représente plus de 12 000 paroisses, plus de 200 monastères), n’a pas le moins du monde demandé ni l’autocéphalie, ni l’autonomie. Au contraire, au cours de la Consultation épiscopale de l’Eglise orthodoxe ukrainienne qui a eu lieu récemment, il a été décrété à l’unanimité que le statut dont dispose aujourd’hui cette Eglise, lui convenait au mieux. C’est un statut d’Eglise auto-administrée au sein du Patriarcat de Moscou.
Le Patriarcat de Constantinole s’est donc maintenant ouvertement engagé sur le sentier de la guerre. Et ce n’est pas seulement une guerre contre l’Eglise russe, ni contre le peuple orthodoxe ukrainien. En définitive, c’est une guerre contre l’unité de l’Orthodoxie mondiale.
Parce que si cet acte, que je qualifierais de bas et de scélérat, est mené à sa fin, la majorité des fidèles orthodoxes d’Ukraine n’acceptera pas cette autocéphalie. L’Eglise orthodoxe russe n’acceptera pas cette décision. Nous serons forcés de rompre la communion avec Constantinople et Constantinople n’aura plus aucun droit à prétendre à la primauté dans le monde orthodoxe. Aujourd’hui, le Patriarcat de Constantinople se positionne en quelque sorte comme le leader des 300 millions de personnes qui composent la population orthodoxe de la planète, le patriarche de Constantinople est considéré pratiquement comme un pape orthodoxe. Mais la moitié, au bas mot, de ces 300 millions ne le reconnaîtra même plus comme le premier dans la famille des Eglises orthodoxes.
Je pense que le patriarche Bartholomée répondra personnellement de cet acte au tribunal de Dieu et au tribunal de l’histoire." Mgr Hilarion




Extrait d'une vidéo d'Anatoli Shary, blogger ukrainien dissident, interview de l'évêque Luc de Donetsk. J'ai essayé de traduire les propos de Monseigneur Luc, en raison de leur qualité de témoignage, afin que les Orthodoxes comprennent qui le patriarche Bartholomée poignarde dans le dos, en accordant sans consultation des autres Églises, l'autocéphalie à l'Ukraine, et à qui va son soutien. Laurence Guillon ("Les prédicateurs de mort")


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