APPEL AUX CATHOLIQUES ROMAINS TRADITIONALISTES d'un prêtre catholique orthodoxe
SOURCE
Par le P. Victor E. Novak
L'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet est l'une des églises catholiques les plus illustres de Paris, jadis catholique, mais désormais totalement laïque. Elle a une longue et vénérable histoire. Le père Denis Puga (FSSPX) est le nouveau curé de l'église Saint-Nicolas du Chardonnet. Dans le numéro de juin 2017 de son bulletin paroissial, il écrivait :
Le site web du Registre national catholique, «A Service of EWTN», contenait un article sur la crise dans l'Église catholique romaine daté du 21 juin 2017 intitulé
Le théologien et ancien consultant de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi invite le Pape à faire une déclaration de Foi, en prévenant que, à moins que le Pape ne sauvegarde la Doctrine, il ne peut imposer de discipline.
Les commentaires de Mgr Bux viennent suite à des nouvelles selon lesquelles les Quatre Cardinaux des dubia, cherchant à clarifier le discours du Pape sur son Exhortatio Amoris Laetitia, lui ont écrit le 25 avril pour lui demander une audience mais ils n'ont pas encore reçu de réponse.
Les Cardinaux se sont déclarés préoccupés par la « grave situation » des Conférences Épiscopales et des Évêques individuels qui offrent des interprétations très différentes du document dont certaines, disent-ils, rompent avec l'enseignement de l'Église. Ils sont particulièrement préoccupés par la confusion profonde que cela a causé, en particulier pour les prêtres.
Note : L'auteur utilise le mot «catholique» dans le sens de «universel».
Par le P. Victor E. Novak
Chaque année, l'Oxford Dictionary choisit un «Mot de l'année». L'année dernière, l'expression de l'Année était «post vérité». Avez-vous déjà entendu cette expression ? Pas moi. Pourtant, c'était le mot de l'Année. Selon les gens de l’Oxford Dictionary, son utilisation a augmenté de 2000% par rapport à l’année précédente.
Voici la définition que donne l'Oxford Dictionary de la post-vérité : «Rapporter ou dénoter des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence sur la formation de l’opinion publique que les appels à l’émotion et à la croyance personnelle».
Je n’ai peut-être jamais entendu parler de «post-vérité», mais j’ai certainement fait l’expérience de personnes qui, sciemment ou non, l’ont adopté dans les domaines de la politique et de la religion. Les faits objectifs semblent avoir de moins en moins de signification pour de plus en plus de gens, même des chrétiens déclarés, et les décisions sont de plus en plus souvent prises sur la base des «appels aux émotions et aux croyances personnelles» plutôt que des «faits objectifs».
Regardons le domaine de la religion un instant. Je suis souvent en discussion avec des catholiques romains conservateurs et traditionalistes. Malheureusement, ils sont dans un état constant d’agitation, de colère et de chagrin à l’égard de l’État de l’Église catholique romaine et j’ai beaucoup de sympathie pour eux.
Ils croient que le Christ Lui-même a construit «l’Église une, catholique et apostolique» (Credo de Nicée), lui a donné le dépôt de la foi pour lequel ils doivent lutter (Jude 3) et le conserver (I Tim. 6:20), et que les portes de l'enfer ne prévaudront jamais contre l'Unique, la Véritable Église du Christ (Matthieu 16:18), de sorte qu'ils ne peuvent pas comprendre pourquoi leur Église est dans un constant état de crise, d'agitation et de dégradation depuis si longtemps.
La crise dans l'église
L'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet est l'une des églises catholiques les plus illustres de Paris, jadis catholique, mais désormais totalement laïque. Elle a une longue et vénérable histoire. Le père Denis Puga (FSSPX) est le nouveau curé de l'église Saint-Nicolas du Chardonnet. Dans le numéro de juin 2017 de son bulletin paroissial, il écrivait :
« Peu avant de subir sa terrible Passion Notre-Seigneur avertit solennellement ses disciples : « Voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment ». Cet avertissement nous concerne aussi alors que l’Église subit à la suite de son Maître un terrible crucifiement. Notre Église est abandonnée, notre Église est trahie, notre Église est occupée.La prudence d’un combattant lui demande de ne jamais sous-estimer son adversaire. Saint Paul nous dit que nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes des ténèbres. Notre adversaire ? C’est le Démon lui-même, le Prince de ce Monde comme Jésus aime à le dési- gner souvent avec tant de justesse. Nous ne pouvons nous sanctifier en faisant abstraction de l’état concret, actuel de la sainte Église catholique qui est l’arche de salut qui, seule, peut nous emmener sains et saufs au rivage de la vie éternelle.Or cette Église, il nous faut le recon- naître, est dans un état catastrophique, celui d’« un navire prenant l’eau de toute part » selon l’expression d’un pape récent qui a pourtant lui-même bien contribué dans sa vie à y percer de multiples trous.Notre Église, depuis plusieurs décennies, est comme possédée par un esprit étranger qui n’est pas l’Esprit de son Dieu. C’est l’esprit du Concile qui a pris possession de tout, qui s’est insinué partout. Cela ressemble vraiment à une possession diabolique. »
Monseigneur Bux: "Nous sommes en pleine crise de la foi."
Le théologien et ancien consultant de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi invite le Pape à faire une déclaration de Foi, en prévenant que, à moins que le Pape ne sauvegarde la Doctrine, il ne peut imposer de discipline.
"Pour résoudre la crise actuelle dans l'Église sur l'enseignement et l'autorité du Pape, le Pape doit faire une Déclaration de Foi, affirmer ce qui est Catholique et corriger ses propres paroles et actions « ambigües et erronées » qui ont été interprétés de manière non Catholique. Tel est l’avis de Monseigneur Nicola Bux, théologien respecté et ancien consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi lors du Pontificat de Benoît XVI. Dans l'entretien suivant avec le National Catholic Register, Msgr Bux explique que l'Église est en « pleine crise de la Foi » et que les tempêtes de division que l'Église connaît actuellement sont dus à l'apostasie — i.e. l'abandon de la pensée Catholique. Les commentaires de Mgr Bux viennent suite à des nouvelles selon lesquelles les Quatre Cardinaux des dubia, cherchant à clarifier le discours du Pape sur son Exhortation Amoris Laetitia, lui ont écrit le 25 avril pour lui demander une audience mais ils n'ont pas encore reçu de réponse. Les Cardinaux se sont déclarés préoccupés par la « grave situation » des Conférences Épiscopales et des Évêques individuels qui offrent des interprétations très différentes du document dont certaines, disent-ils, rompent avec l'enseignement de l'Église. Ils sont particulièrement préoccupés par la confusion profonde que cela a causée, en particulier pour les prêtres. « Pour beaucoup de Catholiques, il est incroyable que le Pape demande aux Évêques de dialoguer avec ceux qui pensent différemment (c’est-à-dire les Chrétiens non Catholiques], mais ne veut pas en premier lieu faire face aux Cardinaux qui sont ses principaux conseillers » a dit Mgr. Bux. « Si le Pape ne sauvegarde pas la Doctrine » ajoute-t-il, « il ne peut imposer de discipline ». Monseigneur Bux, quelles sont les implications de l'« anarchie doctrinale » que les gens voient arriver pour l'Église, les âmes des fidèles et les prêtres ? « La première implication de l'anarchie doctrinale pour l'Église est la division, causée par l'apostasie qui est l'abandon de la pensée Catholique telle que définie par Saint Vincent de Lérins : « Quod semper, quod ubique, quod ab omnibus creditur » (ce qui a été cru partout, toujours, et par tous). Saint-Irénée de Lyon, qui appelle Jésus-Christ le « Maître de l'Unité », a signalé aux hérétiques que tout le monde professe les mêmes choses, mais que tout le monde ne veut pas dire la même chose. C'est justement le rôle du Magistère fondé sur la Vérité du Christ : à savoir ramener tout le monde à l'unité Catholique ». « Saint Paul a exhorté les Chrétiens à s'entendre et à parler à l'unanimité. Que dirait-il aujourd'hui ? Lorsque les Cardinaux se taisent ou accusent leurs confrères ; quand des Évêques qui avaient pensé, parlé et écrit — scripta manent ! [ les écrits restent ! ] — de manière Catholique, mais disent le contraire pour quelque raison que ce soit ; lorsque des prêtres contestent la Tradition liturgique de l'Église, l'apostasie est établie, c’est-à-dire le détachement de la pensée Catholique. Paul VI avait prévu que « cette pensée non Catholique au sein du Catholicisme deviendra demain la force la plus forte. Mais cela ne représentera jamais la pensée de l'Église. Un petit troupeau doit rester, quelle que soit sa taille ». (Conversation avec J. Guitton, 9.IX.1977) ». Quelles sont donc les implications de l'anarchie doctrinale pour les âmes des fidèles et des ecclésiastiques? « L'Apôtre nous exhorte à être fidèles à la saine et pure Doctrine : celle fondée sur Jésus-Christ et non sur des opinions mondaines (Tite 1 : 7-11; 2 : 1-8). La persévérance dans l'enseignement et l'obéissance à la Doctrine conduit les âmes au salut éternel. L'Église ne peut pas changer la Foi et demander en même temps aux fidèles de rester fidèles. Elle est plutôt intimement obligée d'être orientée vers la Parole de Dieu et vers la Tradition. Par conséquent, l'Église se souvient du jugement du Seigneur : « Je suis venu dans ce monde pour qu'un jugement ait lieu : pour que les aveugles voient et que ceux qui voient deviennent aveugles ». (Jean 9:39). N'oubliez pas que, lorsque l'on est applaudi par le monde, cela signifie que l'on y appartient. En fait, le monde aime les siens et déteste ceux qui ne lui appartiennent pas (cf. Jean 15:19). Que l'Église Catholique se souvienne toujours qu'elle n'est constituée que de ceux qui se sont convertis au Christ sous la direction du Saint-Esprit ; tous les êtres humains sont ordonnés à l’Église (voir Lumen Gentium 13), mais ils ne font partie d'Elle que lorsqu'ils sont convertis ». Comment ce problème peut-il être résolu ? « Le point est celui-ci : quelle idée a le Pape du Ministère Pétrinien tel que décrit dans Lumen Gentium 18 et codifié dans le Droit Canon ? Face à la confusion et à l'apostasie, le Pape doit faire la distinction — comme l'a fait Benoît XVI — entre ce qu'il pense et dit en tant que personne privée, connaisseuse et ce qu'il doit dire en tant que Pape de l'Église Catholique. Pour être clair : le Pape peut exprimer ses idées en tant que personne privée connaisseuse sur des questions discutables qui ne sont pas définies par l'Église, mais il ne peut pas faire des affirmations hérétiques, même en privé. Sinon, ce serait également hérétique. Je crois que le Pape sait que tout croyant — qui connaît la regula fidei [ la règle de la Foi ] ou le Dogme, qui fournit à chacun le critère de savoir ce qu'est la Foi de l'Église, ce que tout le monde doit croire et qui doit l’écouter — peut voir s'il parle et opère de manière Catholique ou a été contre le Sensus Fidei de l'Église [ le sens de la Foi ]. Même un croyant peut le tenir responsable. Donc, quiconque pense que présenter des doutes [dubia] au Pape n'est pas un signe d'obéissance, n'a pas compris, 50 ans après Vatican II, la relation entre lui [le Pape] et toute l'Église. L'obéissance au Pape dépend uniquement du fait qu'il est lié à la Doctrine Catholique, à la Foi qu'il doit continuellement professer devant l'Église. Nous sommes en pleine crise de la Foi ! Par conséquent, pour arrêter les divisions en cours, le Pape — comme Paul VI en 1967, face aux théories erronées qui circulaient peu de temps après la conclusion du Concile — devrait faire une Déclaration ou une Profession de Foi, affirmant ce qui est Catholique et corriger ces paroles et ces actes ambigües et erronées — les siennes et ceux des Évêques — qui sont interprétées de manière non Catholique. Sinon, il serait grotesque que, tout en recherchant l'unité avec les Chrétiens non-Catholiques ou même à s’entendre avec les non-Chrétiens, l'apostasie et la division est encouragée au sein de l'Église Catholique. Pour beaucoup de Catholiques, c’est incroyable que le Pape demande aux Évêques de dialoguer avec ceux qui pensent différemment, mais ne veut pas d'abord faire face aux Cardinaux qui sont ses principaux conseillers. Si le Pape ne sauvegarde pas la Doctrine, il ne peut imposer de discipline. Comme le disait Jean-Paul II, le Pape doit toujours être converti pour pouvoir confirmer ses frères selon les paroles du Christ à Pierre : « Et tu autem conversus, confirma fratres tuos [quand tu sera converti, fortifie tes frères] »."
Tel est l’avis de Monseigneur Nicolas Bux, théologien respecté et ancien consultant de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi lors du Pontificat de Benoît XVI
Les commentaires de Mgr Bux viennent suite à des nouvelles selon lesquelles les Quatre Cardinaux des dubia, cherchant à clarifier le discours du Pape sur son Exhortatio Amoris Laetitia, lui ont écrit le 25 avril pour lui demander une audience mais ils n'ont pas encore reçu de réponse.
Les Cardinaux se sont déclarés préoccupés par la « grave situation » des Conférences Épiscopales et des Évêques individuels qui offrent des interprétations très différentes du document dont certaines, disent-ils, rompent avec l'enseignement de l'Église. Ils sont particulièrement préoccupés par la confusion profonde que cela a causé, en particulier pour les prêtres.
La faute à Vatican II ?
La plupart des catholiques romains traditionnels considèrent le Concile Vatican II comme la source de l'apostasie qui a envahi l'Église catholique romaine, beaucoup allant même jusqu'à décrire Vatican II comme «la Révolution française dans l'Église». Ceux qui ont étudié l'histoire de l'Église savent que les germes de la catastrophe qui sont apparus à Vatican II et ont produit un fruit si amer ont été semés bien plus tôt. Pour les mille premières années de l'histoire chrétienne, il n'y avait qu'une seule Église. Il y avait cinq centres régionaux ou patriarcats: Rome (en Europe occidentale), Constantinople (en Europe orientale / Asie Mineure), Alexandrie en Egypte, Antioche, en Syrie «où les disciples ont d'abord été appelés chrétiens» selon le livre des Actes, et Jérusalem (l'Eglise Mère) en Terre Sainte.
Aux Conciles de Nicée en l'an 325 et de Constantinople en 381, cette Église indivise a écrit le Credo de Nicée, qui fut récité pendant longtemps, Dimanche après Dimanche, par les chrétiens catholiques. Une fois le Credo de Nicée établi, le troisième Concile œcuménique qui s’est réuni à Éphèse en 431 a interdit et anathématisé tout ajout au Credo de Nicée. L'Église entière, à l'est comme à l'ouest, avait la même foi et a récité le même credo pendant des siècles.
Puis, en 1014, Rome changea unilatéralement le Credo de Nicée en ajoutant la clause du Filioque («et du fils») en violation du troisième Conseil œcuménique et venant sous son anathème, et en contradiction avec l'enseignement pourtant clair du Nouveau Testament concernant la procession du Saint Esprit (Jean 15:26). Ce n'était pas un changement mineur. C'était énorme en ce sens que cela affectait la théologie trinitaire ! C'était un changement sismique dans la foi, avec des répercussions qui se font encore sentir aujourd'hui. Quiconque n'est pas conscient de la signification de ce changement dans la doctrine doit lire attentivement (en anglais) : Le filioquisme est un subordinationnisme arien appliqué à l'esprit.
Le changement du symbole de Nicée a conduit au Grand Schisme et à la division en 1054. Comme Mgr. Bux l'a déclaré: «La première implication de l’anarchie doctrinale pour l’Église est la division causée par l’apostasie, qui est l’abandon de la pensée catholique, telle que définie par saint Vincent de Lérins: quod semper, quod ubique, quod ab omnibus creditur (ce qui a été cru partout, toujours et par tous.) »
Le Patriarcat de Rome, qui avait changé le Credo de Nicée et abandonné la pensée catholique telle que définie par le canon de Saint Vincent de Lérins, provoqua un schisme, c'est à dire une grande division dans l'Église en se séparant des patriarcats de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem, tous déterminés à conserver la foi catholique inchangée. Ceux qui ont maintenu le Credo de Nicée et la foi inchangés sont ceux qu'on appelle Orthodoxes. Le mot orthodoxe signifiant à la fois la doctrine correcte et l'adoration correcte.
Le patriarcat romain, après s'être séparé des quatre autres patriarcats, est devenu connu sous le nom d'Église catholique romaine. Recherchez les documents anciens si vous le souhaitez. Vous ne trouverez nulle part le terme «catholique romaine» utilisé pour décrire l’Église avant le grand schisme.
Après le grand schisme, Rome continua tragiquement à changer la foi en violation du canon de saint Vincent de Lérins, qui décrit la foi catholique comme «quod semper, quod ubique, quod ab omnibus creditur (ce qui a été cru partout, toujours, et par tous), conduisant finalement à une explosion appelée la Réforme protestante (vraiment une révolution) en 1517, qui a fait éclater la chrétienté occidentale.
Rome: le centre de l'unité?
On apprend aux catholiques romains modernes que le Le pape est le chef visible de l'Église et que le ministère papal est absolument essentiel pour l'unité de l'Église. Mais cet enseignement est-il objectivement vrai ou est-il plutôt "post-vérité" ? S'appuie-t-il sur des «faits objectifs» ou sur des «appels à l'émotion et à la conviction personnelle»?
Considérons-nous les faits objectifs de l'histoire? Pendant mille ans, il n'y avait qu'une seule Église, composée de cinq Patriarcats anciens, récitant le même Credo, croyant au même Dépôt de la Foi et gouverné de manière conciliaire. Puis, en 1014, le Patriarcat de Rome a changé le Credo de l’Eglise en ajoutant la clause du Filioque («et le Fils»), provoquant le Grand Schisme en 1054, Rome s’éloignant de l’unité doctrinale avec les quatre autres Patriarcats anciens devenant sujet à l'anathème du troisième Concile œcuménique. Plutôt que d'être le centre de l’unité, Rome fut la source de la division.
Au XIVe et au début du XVe siècle, l’Église catholique romaine (désormais séparée) a connu ce que les historiens appellent le Grand Schisme occidental, et qui a divisé l’Europe occidentale en pays qui ont reconnu l’un ou l’autre de ceux qui revendiquait le titre de pape. À une certaine époque, il y avait même trois papes rivaux. Personne ne pouvait savoir avec certitude qui était le vrai pape légitime. Plutôt que d'être le centre de l'unité, Rome a provoqué une augmentation de la division.
Rome a continué de changer la Foi et l'Ordre de l'Église occidentale jusqu'à environ un siècle après la guérison du Grand Schisme occidental, en 1517 avec l'innovation des indulgences. La Réforme était vraiment une révolution, car l’Église catholique romaine fut divisée en un nombre toujours croissant de sectes protestantes jusqu’à ce qu’aujourd’hui on compte plus de 30 000 dénominations protestantes concurrentes et un nombre indéniable d’églises locales indépendantes, non confessionnelles et interconfessionnelles héritières de la Réforme protestante. Au lieu d'être un centre d’unité, Rome a été la cause de la plus grande division.
La Contre-Réforme continua à changer encore davantage l’Église romaine, avec de nouveaux dogmes déclarés tels que l'Immaculée Conception en 1854 et l'infaillibilité papale en 1870. Comment de nouveaux dogmes pourraient-ils être légitimement ajoutés au dépôt de la foi donné une fois pour toutes aux saints (Jude 3) plus de 1800 ans après la naissance de l'Église? Certains prétendent que ces dogmes ont toujours été détenus par l'Église et n'ont été officiellement «définis» qu'au XIXe siècle, mais ils étaient inconnus des chrétiens orientaux, n'ont jamais été reconnus par les Orthodoxes et n'ont pas été acceptés non plus comme dogmes en Occident au moment de la Réforme car ils auraient été ardemment débattus.
Ce que la plupart des catholiques romains traditionnels ne savent pas, c'est que la notion d'Immaculée Conception qui commençait seulement à être évoquée dans certains milieux de l'Église romaine d'après le grand schisme fut fortement contrée par des penseurs tels que Bernard de Clairvaux et Thomas d'Aquin la considérant comme une innovation dangereuse. Malheureusement, de nombreux catholiques romains demandent aujourd'hui d'ajouter encore d' autres dogmes mariaux selon les quels par exemple la Madone est co-rédemptrice et médiatrice de toutes les grâces. Bien que la déclaration de nouveaux dogmes soit une violation du Canon de Saint Vincent de Lérins selon laquelle la foi catholique - faut-il le encore rappeler - est «quod semper, quod ubique, quod ab omnibus creditur (ce qui a été cru partout, toujours, et par tous)».
En 1870, Rome ajoute encore un nouveau dogme: l'infaillibilité papale. Ce que la plupart des catholiques romains traditionnels ne connaissent pas, ce sont les manœuvres politiques et la pression énorme exercée par le pape Pie IX pour faire déclarer ce nouveau dogme. Les conciles œcuméniques doivent se réunir sans pression extérieure et leurs décisions doivent être prises à l'unanimité ou presque. Vatican I était tout sauf un Concile libre, et quand Pie IX a vu qu'il ne pouvait pas obtenir un vote quasi unanime, il a changé les règles et n'a exigé qu'une majorité. La nuit avant le vote, de nombreux évêques ont quitté Rome en sachant que les nouvelles règles entraîneraient une nouvelle innovation tragique. Quand le vote fut effectué, de nombreux évêques étaient déjà partis et la foudre frappa Saint-Pierre, où les évêques se réunissaient pendant le vote.
Beaucoup de catholiques romains refusèrent d'accepter le nouveau dogme de l'infaillibilité papale en disant qu'une nouvelle foi catholique avait été inventée au Concile du Vatican. Cela vous rappelle quelque chose ? On devrait en dire autant de Vatican II. Professant la foi «vieille-catholique», de nombreux catholiques romains se sont séparés de Rome et sont entrés dans l'Église orthodoxe ou ont formé des églises vieilles-catholiques en Europe et aux États-Unis. Encore une fois, plutôt que d'être un centre d’unité, Rome a été une cause de division.
Moins d’un siècle après la fin du premier concile du Vatican, le concile Vatican II s’est réuni à Rome. Tous les changements apportés à la doctrine et à la pratique au cours des neuf derniers siècles ont facilité le «changement d’Église» à l’occasion du Concile Vatican II et après. Après tout cela, au lieu de garder le dépôt de la foi, Rome en est venue à enseigner l'idée d'un «développement de la doctrine» en s'efforçant de justifier ses divers changements dans "la foi une fois pour toutes livrée aux saints" (Jude 3). Le Concile Vatican II a complètement rompu avec la Tradition et a été appelé à juste titre «la Révolution française dans l'Église». Cette révolution a conduit un grand nombre de catholiques romains traditionnels à quitter l'Église post-conciliaire ou à se marginaliser. Encore une fois, plutôt que d'être un centre d’unité, Rome a été une cause de division.
Moins d’un siècle après la fin du premier concile du Vatican, le concile Vatican II s’est réuni à Rome. Tous les changements apportés à la doctrine et à la pratique au cours des neuf derniers siècles ont facilité le «changement d’Église» à l’occasion du Concile Vatican II et après. Après tout cela, au lieu de garder le dépôt de la foi, Rome en est venue à enseigner l'idée d'un «développement de la doctrine» en s'efforçant de justifier ses divers changements dans "la foi une fois pour toutes livrée aux saints" (Jude 3). Le Concile Vatican II a complètement rompu avec la Tradition et a été appelé à juste titre «la Révolution française dans l'Église». Cette révolution a conduit un grand nombre de catholiques romains traditionnels à quitter l'Église post-conciliaire ou à se marginaliser. Encore une fois, plutôt que d'être un centre d’unité, Rome a été une cause de division.
Aujourd'hui, chaque fois qu’un nouveau pape est élu, les médias mondiaux et les fidèles catholiques romains spéculent sur la manière dont le nouveau pape «changera l’Église». L'Église n'est pas censée changer. Au lieu de cela, on ordonne aux chrétiens de lutter avec ferveur pour la foi qui a été transmise aux saints (Jude 3).
Bien que le protestantisme soit divisé en d'innombrables sectes, Rome - nous l'avons vu - est la source même de la division plutôt que le centre de l'unité. D'ailleurs même l'Église romaine elle-même est divisée aujourd'hui entre modernistes libéraux, charismatiques, «modérés» timides, partisans du nouvel ordo, conservateurs de toutes les couleurs et traditionalistes qui ont adopté diverses positions aux franges de l'Église post-conciliaire ou, dans le cas des sedevacantistes, au-delà.
Quels sont les fruits de 1 000 ans de la séparation romaine de l'Église orthodoxe et d'innovations doctrinales après innovations ? Le Grand Schisme en 1054, la Révolution Protestante qui a brisé la chrétienté occidentale en 1517 et la Révolution Française dans l'église romaine à Vatican II.
Que faire?
Quelle est la réponse pour les catholiques romains traditionnels qui aiment notre Seigneur et sa Sainte Mère? et qui sont engagés dans l'ancien dépôt de la foi ? Les Saintes Écritures indiquent la voie à suivre: si les fondations sont détruites, que peuvent faire les justes? (Psaume 11: 3).
Ainsi dit le Seigneur : Placez-vous sur les chemins, regardez, Et demandez quels sont les anciens sentiers, Quelle est la bonne voie; marchez-y, Et vous trouverez le repos de vos âmes! (Jérémie 6: 16).
La réponse n'est pas d'essayer de ramener l'horloge juste avant Vatican II, comme le prétendent souvent les traditionalistes catholiques romains de toutes les variétés. Comme nous l'avons vu, les problèmes ne sont pas nés à Vatican II. Ils sont beaucoup plus vieux que cela.
Encore une fois, l'église «indivise» du premier millénaire avait cinq grands patriarcats ou branches. Lorsque le Patriarcat romain a changé le Credo de Nicée et provoqué le Grand Schisme en 1054, la branche romaine a été séparée des quatre autres. Une grande branche séparée d'un arbre semble toujours verte et vivante. Plus elle est grosse, plus longtemps elle met à se dessécher et mourir. Ainsi, la branche romaine semblait toujours forte et vigoureuse lorsqu'elle a été arrachée de la vigne, mais comme nous l'avons vu dans notre étude de l'histoire de l'Église, elle s'est lentement dégradée jusqu'à ce que la pourriture apparaisse après Vatican II. Tout ce qu'on appelait depuis longtemps la chrétienté en Europe occidentale et dans les Amériques est devenu post-chrétien.
Ce que les catholiques romains traditionnels doivent faire, c'est retrouver les anciens chemins et remonter au onzième siècle pour réparer la brèche. Tout le monde s'accorde à dire que l'Église orthodoxe détient toujours la foi de l'Église «indivise». L'Église orthodoxe maintient aujourd'hui ce que les cinq patriarcats ont maintenu pendant le premier millénaire de l'histoire chrétienne, pendant qu'il n'y avait qu'une seule Église. Ceci est un fait incontestable de l’histoire qu’aucune question sérieuse d’historien ou de théologien ne remet en question. L'Église orthodoxe a incontestablement gardé le dépôt de la foi. L’Église orthodoxe est la plus ancienne Église du monde, l’Église originelle et elle reste inchangée et immuable.
L’Église orthodoxe n’a jamais rien ajouté ou soustrait à la «foi jadis transmise aux saints» (Jude 3) et n’a jamais souffert de Réforme, Contre-Réforme ou Révolution, comme on l'a vu au Concile Vatican II et après. Il n'y a pas de problèmes avec le modernisme libéral dans l'Église orthodoxe, pas de rumeurs sur les enseignements moraux, pas de mouvements pour les femmes prêtres, d'innovation liturgique ou de définition de nouveaux dogmes. En dépit de l'absence de «tête terrestre» et du maintien de la structure ecclésiastique chrétienne décentralisée primitive, l'Église orthodoxe reste entièrement unie et n'a pas subi de schisme grave depuis 1054. L'Église "orthodoxe catholique" est aujourd'hui ce qu'elle était il y a 1000 ans, il y a 1500 ans. Il y a des années.
Historiquement, Rome a prétendu que l'Église orthodoxe est dans le «schisme». Examinons cette affirmation un instant.
Le Patriarcat romain a modifié unilatéralement le Credo de Nicée et donc la Foi de l’Église en 1014. Les quatre autres Patriarcats anciens ont conservé le Credo que l’Église avait toujours professé et ont refusé de changer la Foi. Rome s'est alors retrouvée sous l'anathème du troisième concile œcuménique et séparée des quatre autres patriarcats. C'est Rome qui a choisi de changer de foi et est tombée sous l'anathème d'un grand Concile œcuménique, et non les Patriarcats de l'Est. C'est Rome qui est tombée dans le schisme et l'hérésie. Les Patriarcats de l'Est ont maintenu la foi orthodoxe catholique inchangée et continuent de le faire aujourd'hui.
Au XXe siècle, l'Église orthodoxe a connu la pire persécution de l'histoire chrétienne. Plus de martyrs sont morts pour le Christ en 70 ans sous le communisme soviétique en Russie et en Europe de l’Est que lors des trois premiers siècles de persécution sous la Rome païenne. Pourtant, aujourd'hui, le communisme a pris le chemin des dinosaures et l'Église orthodoxe en Russie et dans toute l'Europe de l'Est connaît un renouveau et une résurgence absolument sans précédent dans l'histoire chrétienne. Tragiquement, cela aussi est quelque chose que la plupart des Catholiques romains connaissent peu ou pas du tout. Ils prient toujours pour la conversion de la Russie alors qu’ils devraient prier pour la conversion de l’Italie et de l’Ouest. La Russie a toujours été consacrée à la Bienheureuse Vierge Marie et a été historiquement appelée le Jardin de la Mère de Dieu !
La persécution actuelle des chrétiens orthodoxes au Moyen-Orient n'a pas ébranlé leur foi ni affaibli leur détermination, et Dieu l'utilisera sans aucun doute pour le meilleur et apportera une résurgence chrétienne orthodoxe dans le Moyen-Orient musulman dominé car le sang des martyrs est la semence de l'Église. Les portes de l'enfer n'ont en effet pas prévalu contre l'Église orthodoxe, comme le Christ l'avait promis.
Ce renouveau et cette résurgence orthodoxes sans précédent se sont répandus dans le monde entier. En Amérique, l’Église orthodoxe est l’une des rares organisations chrétiennes qui se développent et la croissance ne se fait pas par l’immigration. Le pourcentage de chrétiens orthodoxes nés à l'étranger ne dépasse pas le pourcentage de la population en général. Aujourd'hui, 23% des chrétiens orthodoxes aux États-Unis - environ un sur quatre - sont des convertis, tout comme 30% du clergé et 43% des séminaristes. Les chiffres sont stupéfiants! L’Église orthodoxe connaît un nouveau printemps, une nouvelle Pentecôte et travaille dur pour ré-évangéliser l’Occident post-chrétien.
La restauration de l’église occidentale
Église orthodoxe de rite occidental de la Sainte Incarnation à Detroit |
Une partie importante de la restauration du rite occidental dans l’Église orthodoxe et de la reconstruction de l’Église occidentale sont au centre de ce renouveau et de cette résurgence. Il y a maintenant des congrégations orthodoxes de rite occidental et des communautés monastiques en Amérique du Nord, à Porto Rico, en Grande-Bretagne et dans le Commonwealth britannique, et sur le continent européen, et leur nombre augmente et leurs communautés se propagent. Les communautés de rite occidental existent désormais dans les patriarcats de Moscou, d'Antioche, de Roumanie et de Serbie, les communautés de rite occidental de l'Église orthodoxe russe hors de Russie (ROCOR) étant les plus importantes et les plus dynamiques.
Les lecteurs peuvent trouver plus d’information sur le site web des communautés Rite occidentales et de la page Facebook de la paroisse orthodoxe de rite occidental de la Sainte Croix d'Omaha, au Nebraska, dont l'auteur de texte est pasteur.
Aujourd'hui, les catholiques romains traditionnels qui entrent dans l'Église orthodoxe peuvent pratiquer comme ils l'ont toujours fait en pleine communion sacramentelle et en unité visible avec les 300 millions de membres de l'Église catholique orthodoxe. Plutôt que de regarder les années 50 ou le Concile de Trente (qui n’est même pas aussi vieux que la Réforme protestante!), Ils peuvent embrasser pleinement la foi et l’ordre de l’Église «indivise», la foi des pères de l’Église, la Sept conciles œcuméniques et le Canon de saint Vincent de Lérins.
De nombreux catholiques romains sont déjà rentrés dans l’Église orthodoxe et de plus en plus de fidèles s'y sentent chez eux chaque jour. Malheureusement, sans le savoir, beaucoup ont adopté la notion moderne de post-vérité. Plutôt que de traiter des faits objectifs, beaucoup de gens font appel aux émotions et se retirent, comme les protestants, dans le domaine de la croyance personnelle.
Je suis un prêtre converti, et ma paroisse et moi venons de célébrer notre cinquième Pâques dans l'Église orthodoxe. On ne pourrait pas être plus heureux. Au fil des ans, j'ai connu et travaillé avec des catholiques romains devenus catholiques orthodoxes de l'aile Mère-Angélique de l'Église catholique romaine, ainsi que des paroisses de la Fraternité Saint-Pierre, de la Société du Christ-Roi Souverain, de La société Saint Pie X et du sédévacantiste CMRI.`
Le pape Jean-Paul II a déclaré: «Si, au début du troisième millénaire, nous devons surmonter les divisions du deuxième millénaire, nous devons revenir au consensus du premier millénaire.» Il avait raison bien sûr et la foi et l'Ordre du "catholicisme orthodoxe" est le consensus du premier millénaire - celui de l'Église «indivise».
Depuis un millénaire, depuis que le Grand Schisme a été créé en 1054, Rome a été la cause de la division en Occident, conduisant à la scission de la chrétienté occidentale et finalement à la sécularisation de l'Occident. Mais l'Église orthodoxe est à même de rétablir dans l'unité des chrétiens occidentaux dans le consensus du premier millénaire, re-évangéliser l’Occident post-chrétien et reconstruire l’Église de l’Ouest. Le clergé catholique, les laïcs, les congrégations, les communautés des religieux et religieuses sont accueillis avec amour et à bras ouverts. Venez et rejoignez-nous dans le travail de reconstruction de l'Église occidentale et de ré-évangélisation de l'Ouest post-chrétien. Au lieu d'être fâchés et frustrés par ce que vous voyez dans l'Église romaine, vous serez en paix spirituellement, exaltés par ce que Dieu fait autour de vous, en vous et par vous et remplis d'un grand espoir pour l'avenir.
"Ainsi dit le Seigneur : Placez-vous sur les chemins, regardez, Et demandez quels sont les anciens sentiers, Quelle est la bonne voie; marchez-y, Et vous trouverez le repos de vos âmes! "(Jérémie 6: 16).
Nous aimons être orthodoxes. Vous l'aimerez aussi. Tout le monde est le bienvenu. Venez et voyez!"Les tiens rebâtiront sur d'anciennes ruines, Tu relèveras des fondements antiques; On t'appellera réparateur des brèches, Celui qui restaure les chemins, qui rend le pays habitable." (Isaïe 58:12).
version française par Maxime le minime
de lart. du Blog de Novak Victor 7 / 14 / 2017
Note : L'auteur utilise le mot «catholique» dans le sens de «universel».
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