ST MARTIN , égal aux apôtres, St patron de la FRANCE
St Martin, bien que saint de l'Église indivise orthodoxe, n'est pas très connu en dehors de la partie occidentale de la Chrétienté. Il est pourtant inscrit sur le calendrier "oriental" mais on le fête le 12 novembre et non pas le 11. Le 11 et le 12 novembre sont passés...mais seulement dans le calendrier grégorien ! Donc, on a encore du temps d'ici la même date du calendrier julien et parler de St Martin est encore d'actualité.
Reliquaire du XIV° siècle (ayant contenu sa tête)
que l'on peut voir au Louvre
que l'on peut voir au Louvre
En "occident " à sa mort St Martin est rapidement devenu le premier saint non martyr le plus vénéré et son saint corps est devenu l'objet d'un culte d'une extraordinaire dévotion.
St Perpetuus, le saint et sixième évêque de Tours (461-491), fit construire pour St Martin un grand sanctuaire en remplacement de la petite chapelle de St Brice qui abritait son tombeau . C'est ainsi qu'une première basilique put recevoir non seulement tous les pèlerins de Touraine et de Francie mais les rois mérovingiens eux-mêmes. Quand Clovis attribua sa victoire de 507 à la protection de Saint Martin et Saint Hilaire, St Martin devint alors le saint patron des Francs. Les Mérovingiens furent imités ensuite par les Carolingiens et plus tard par les Capétiens qui se déclarèrent "abbés laïcs de St Martin de Tours", c'est à dire protecteurs officiels du sanctuaire..
Le manteau de St Martin devint une relique très précieuse dans notre pays. Mais il ne s'agit pas de la moitié du manteau rouge de l'officier qu'il avait été et qu'il avait partagé avec un pauvre qui lui était apparu en songe sous les traits de Notre Seigneur Lui-même, il s'agit plutôt de son vêtement épiscopal, sa chape d'évêque, vêtement bleu. On peut noter dans des archives de 678 que cette chape fait partie du Trésor Royal de France et qu'elle est portée comme protection dans les batailles si bien qu'ensuite le bleu du drapeau français est considéré par une certaine tradition comme la couleur de notre Saint Protecteur et Patron de la France.
Une relique existe dans l'église de Bussy-Saint-Martin, connue sous l’appellation de la "Manche de Saint Martin" elle a été archivée sous l'appellation de "Fragment d’un ancien vêtement vénéré sous le nom de « chape de Saint-Martin ». Un article intéressant fait le point sur son authenticité.
Le mot chape est un mot très intéressant. Il vient du mot latin caput qui, tout au long de son évolution historique du latin au français, a donné entre autres les mots français suivants : cape, capuchon, capitale, capitulaire, capituler, décapiter, chapitre, chape, chapelle, chapeau, chef, et toutes les utilisations dans différents contextes de ces mots qui ont tous un rapport avec le sens premier du mot latin : la tête, qui se trouve en haut du corps, dans sa partie supérieure donc, qui est ainsi la partie la plus importante, qui est la partie première, princeps du corps, qui commande l'ensemble en quelque sorte etc.
St Martin est omniprésent en Europe de l'ouest non seulement par le nombre d'églises qui lui sont consacrées mais également par le nombre de hameaux, villages et de villes qui portent son nom. En fait il pourrait être le saint patron de toute l'Europe de l'ouest. Un article de wikipedia à lire leur est consacré. Mais aussi par la quantité de personnes qui portent son nom comme nom de famille que ce soit en français ou dans d'autres langues et les Martín, Martens, Martinet, Martinon, Martineau, Martinez, Martini, Μάρτινος Martinov, Martinović, Martinovitch, Мартинович sont tous des fils de Martin qui peuvent le considérer comme leur Saint Patron. Simone Martini le peintre italien du XIV°s. ne s'en est d'ailleurs pas privé en peignant de fresques les murs de la Cappella di San Martino à Sienne. Une exposition consacrée à son héritage au Petit Palais à Avignon prolongée jusqu'au 30 novembre montre la persistance de l'icône dans l'art pictural de l'époque et c'est bien intéressant de voir cette sorte de pont à Avignon.
St Martin est associé à bien d'autre domaines...
Voici une bien jolie histoire sur un non moins joli oiseau :
Le manteau de St Martin devint une relique très précieuse dans notre pays. Mais il ne s'agit pas de la moitié du manteau rouge de l'officier qu'il avait été et qu'il avait partagé avec un pauvre qui lui était apparu en songe sous les traits de Notre Seigneur Lui-même, il s'agit plutôt de son vêtement épiscopal, sa chape d'évêque, vêtement bleu. On peut noter dans des archives de 678 que cette chape fait partie du Trésor Royal de France et qu'elle est portée comme protection dans les batailles si bien qu'ensuite le bleu du drapeau français est considéré par une certaine tradition comme la couleur de notre Saint Protecteur et Patron de la France.
Une relique existe dans l'église de Bussy-Saint-Martin, connue sous l’appellation de la "Manche de Saint Martin" elle a été archivée sous l'appellation de "Fragment d’un ancien vêtement vénéré sous le nom de « chape de Saint-Martin ». Un article intéressant fait le point sur son authenticité.
Le mot chape est un mot très intéressant. Il vient du mot latin caput qui, tout au long de son évolution historique du latin au français, a donné entre autres les mots français suivants : cape, capuchon, capitale, capitulaire, capituler, décapiter, chapitre, chape, chapelle, chapeau, chef, et toutes les utilisations dans différents contextes de ces mots qui ont tous un rapport avec le sens premier du mot latin : la tête, qui se trouve en haut du corps, dans sa partie supérieure donc, qui est ainsi la partie la plus importante, qui est la partie première, princeps du corps, qui commande l'ensemble en quelque sorte etc.
“Quand tu seras parvenu jusqu’en Égypte, ce pays-là, si fier qu’il soit du
nombre et des miracles de ses saints, devra se résigner à apprendre de toi
ceci: ni à l’Égypte, ni à l’Asie entière, l’Europe ne le cède en rien, à ne
leur opposer que Martin.” (Sulpice Sévère)
St Martin est omniprésent en Europe de l'ouest non seulement par le nombre d'églises qui lui sont consacrées mais également par le nombre de hameaux, villages et de villes qui portent son nom. En fait il pourrait être le saint patron de toute l'Europe de l'ouest. Un article de wikipedia à lire leur est consacré. Mais aussi par la quantité de personnes qui portent son nom comme nom de famille que ce soit en français ou dans d'autres langues et les Martín, Martens, Martinet, Martinon, Martineau, Martinez, Martini, Μάρτινος Martinov, Martinović, Martinovitch, Мартинович sont tous des fils de Martin qui peuvent le considérer comme leur Saint Patron. Simone Martini le peintre italien du XIV°s. ne s'en est d'ailleurs pas privé en peignant de fresques les murs de la Cappella di San Martino à Sienne. Une exposition consacrée à son héritage au Petit Palais à Avignon prolongée jusqu'au 30 novembre montre la persistance de l'icône dans l'art pictural de l'époque et c'est bien intéressant de voir cette sorte de pont à Avignon.
St Martin est associé à bien d'autre domaines...
Voici une bien jolie histoire sur un non moins joli oiseau :
le Martin-pêcheur
La Tradition raconte qu'un jour, voyant des oiseaux pêcheurs se disputer des poissons, St Martin explique à ses disciples que les démons se disputent de la même manière les âmes des chrétiens…on donna ainsi son nom (de façon elliptique évidemment "oiseaux pêcheurs dont parlait Martin" ) à ces oiseaux qui sont d'ailleurs comme revêtus d'une chape bleue..
Une autre tradition rapporte le miracle suivant :
.
Une autre tradition rapporte le miracle suivant :
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Lys St Martin
En plein mois de novembre, au passage de son corps sur la Loire entre Candes et Tours, lors du transport de sa dépouille, les fleurs se sont mises à éclore …c'est ainsi que ce prodige a donné naissance à l'expression “Été de la Saint-Martin“.
Dans le synaxaire on peut lire :
"[...] le siège épiscopal de Tours étant devenu vacant, le clergé et les fidèles de la ville parvinrent, à l'aide d'un stratagème, à arracher le serviteur de Dieu à sa solitude et à le consacrer malgré lui évêque (371).
Ce changement d'état ne lui fit pas toutefois changer de manière de vivre: même humilité dans l'âme, même pauvreté dans les vêtements et dans la nourriture. «Il avait toute la dignité d'un évêque, sans abandonner le genre de vie et la vertu d'un moine», dira son biographe Sulpice Sévère. II renonça même à loger dans la riche demeure épiscopale et s'installa dans une cellule proche de l'église. Mais, constamment dérangé par les visiteurs dans ses saintes occupations, il s'installa ensuite dans un ermitage, situé dans un lieu désert, à deux milles de la cité: ce qui allait devenir le célèbre monastère de Marmoutier. L'évêque habitait une cellule de bois, et les nombreux frères qui vinrent se joindre à lui avaient établi leurs demeures dans des grottes de la montagne qui surplombait. II y avait là environ quatre-vingts moines qui vivaient dans une parfaite pauvreté évangélique: ne possédant rien en propre, ils vivaient unis par une fraternelle charité, ne travaillaient que le peu de temps nécessaire pour subvenir à leurs besoins, et consacraient leurs jours et leurs nuits à la prière et à la méditation, sous la direction paternelle de saint Martin.
Épris de solitude, le serviteur de Dieu n'en était pas moins évêque conscient de sa mission apostolique dans cette Gaule encore partiellement christianisée. L'Évangile avait pénétré dans les villes, mais les campagnes étaient encore livrées aux cultes idolâtres et aux superstitions. Ce fut Martin qui organisa le premier des paroisses rurales dans son diocèse: II parcourait les campagnes en proclamant le message du Salut, confirmait la vérité de ses paroles par de nombreux miracles, et amenait les populations païennes à détruire d'elles-mêmes les temples des idoles pour les remplacer par des églises. La réputation de thaumaturge de l'évêque de Tours devint même si grande qu'elle dépassa les limites de son diocèse, et on a pu l'appeler l’apôtre des campagnes. Partout où il passait, les miracles abondaient, les malades guérissaient, les morts ressuscitaient, les incrédules trouvaient la foi, comme si le Christ Lui-même était présent à nouveau dans la personne du saint.
Sa réputation était si grande que son autorité s'imposait même aux plus grands personnages. A trois reprises, il se rendit à Trèves, résidence de l’empereur d'Occident, pour intercéder en faveur de son peuple ou pour obtenir de l'empereur Maxime, qui usurpa le pouvoir de 383 à 388, qu'il ne condamne pas à mort certains hérétiques du parti de Priscillien. Sans crainte du souverain le saint prélat gardait à la cour la même attitude noble et assurée que lui donnait partout sa sainteté. II ne craignait pas de lui montrer crûment la prééminence de la dignité épiscopale sur l'autorité temporelle, et provoqua une telle admiration de la part de l'impératrice ; que celle-ci insista un jour pour le servir à table comme une humble servante. Dans les campagnes auprès des paysans païens comme à la Cour, dans la solitude de son monastère comme dans son évêché, saint Martin montrait toujours une humilité et une charité exemplaires; persévérant toute sa vie dans le jeûne et la veille, «l'élan de son âme était toujours tourné vers le ciel». «Jamais Martin n'a laissé passer une heure, un moment sans se livrer à la prière ou s'absorber dans la lecture. Et encore, même en lisant ou en faisant autre chose, jamais il ne cessait de prier Dieu. Jamais personne n'a vu Martin s'irriter ni s'émouvoir, ni s'affliger, ni rire. Toujours un, toujours le même, le visage resplendissant comme d'une joie céleste, il semblait en dehors de la nature humaine. Dans sa bouche, rien que le nom du Christ; dans son âme, rien qu'amour, paix et miséricorde» (Sulpice Sévère Vie de St Martin 27)
Mais comme le Christ et tous Ses fidèles disciples, le saint dut supporter des épreuves de la part de certains de ses collègues dans l'épiscopat, (jaloux de ses faveurs auprès des grands comme parmi le peuple. Même de la part de certains de ses proches, Martin endura calomnies, mépris, injustes accusations, mais jamais il ne se départit de sa sérénité et de sa charité. S'étant rendu un jour dans une de ses paroisses rurales pour réconcilier les (clercs de cette église, malgré ses quatre-vingt-un ans, le saint tomba malade. II rassembla alors ses disciples et leur annonça sa mort prochaine. : Comme ceux-ci se lamentaient et le suppliaient de ne pas les laisser orphelins, Martin leur répondit en se tournant vers le Seigneur: «Seigneur, si je suis nécessaire à ton Église, je ne refuse pas de souffrir. Que Ta volonté soit faite!» Refusant tout réconfort, il persévéra jusqu'à la fin dans la prière."
(extrait du Synaxaire traduit par Père Macaire de Simonos Petra du Mont Athos)
Quand on lit cet extrait on se prend à rêver sur la façon dont on choisissait un évêque "dans le temps". Certes l'acclamation "Axios" avait vraiment du sens pour le peuple chrétien. Dans ce genre d'élection, on ne nommait pas encore systématiquement un futur cadre au service de la hiérarchie ecclésiastique ni un prince de l'église, et/ou au service des princes de ce monde. On choisissait un pasteur des âmes expérimenté, un ascète, un homme de prière, qui n'avait aucune ambition de carrière, autrement dit un saint...Le peuple de Dieu manque d'audace par les temps qui courent...
"Toujours un, toujours le même, le visage resplendissant comme d'une joie céleste, il semblait en dehors de la nature humaine." Nul besoin d'aller en extrême-orient pour trouver un guru pour gogos ou un Lama exotique, la sérénité tant vantée des maîtres tibétains était là à portée de main chez un Saint chrétien...
Et enfin encore une remarque :
C'est tout de même remarquable que bien des saints et non des moindres suivant l'exemple de Notre Seigneur rejeté, trahi et persécuté par les siens l'ont été par leurs frères religieux eux-mêmes : St Théodore Studite, St Maxime le Confesseur, St Nectaire d'Egine, St Seraphim de Sarov, St Silouane l'Athonite, St Martin de Tours... etc.
Tombeau de St Martin dans la crypte de la basilique à Tours
Seigneur Jésus, notre Sauveur et notre Dieu,
par les prières de Saint Martin et de tous nos Saints pères
aie pitié de nous !
St Martin de Tours, St Martin le Miséricordieux, protège notre pays la France
et intercède auprès de Notre Sauveur afin que notre peuple retrouve la foi authentique de ses pères !
- Vous trouverez son acathiste composé par Claude Lopez-Ginisty à cette adresse
- Le Centre culturel européen lui a consacré toute une étude que vous pourrez lire ICI
- Charles de Foucaud lui a adressé une émouvante prière
- J'ai consacré un tableau de Pinterest à ses nombreuses représentations
- Voir également les sites martiniens de Tours
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