Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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vendredi 28 juillet 2017

Palamas, Traités démonstratifs sur la procession du Saint-Esprit.

Recension par Jean Claude Larchet  sur orthodoxie.com

Palamas, Traités démonstratifs sur la procession du Saint-Esprit Traduction du grec et annotation par Yvan Koenig, introduction de Jean-Claude Larchet, collection « Patrimoines », Éditions du Cerf, Paris, 2017, 200 p.

Les deux Traités démonstratifs (encore connus sous le nom de Traités apodictiques) sur la procession du Saint-Esprit, figurent parmi les toutes premières œuvres de saint Grégoire Palamas (1296-1359), et sont en tout cas ses pre­miers écrits théologiques. Grégoire était alors âgé de trente-huit ans et résidait à l’ermitage de Saint-Sabbas au Mont-Athos.

Rédigés au cours du premier semestre de 1334, ils sont dirigés contre la doctrine latine du Filioque. En même temps qu’ils réfutent cette dernière, ils consti­tuent une apologie de la foi orthodoxe. Le titre complet du pre­mier est : Premier traité apodictique, démontrant que l’Esprit Saint ne procède pas du Fils, mais seulement du Père ; celui du second : Second traité sur la procession du Saint-Esprit, prouvant qu’Il ne provient pas du Fils, et contre les citations de la divine Écriture proposées aujourd’hui par les Latins pour se défendre.

Les circonstances de leur rédaction sont les suivantes. En 1333, deux théologiens domini­cains – l’italien François de Camerino, évêque de Chersonèse et l’anglais Richard, évêque du Bosphore – avaient été envoyés par le pape à Constantinople pour relancer les discussions théologiques sur la question de la procession du Saint-Esprit, dans le cadre d’une nou­velle tentative d’union des Églises dont le pape et l’empereur Andronic III avaient pris conjointement l’initiative. Le théologien Barlaam avait été missionné par le Grand Domestique Jean Cantacuzène et l’empereur Andronic III pour être le représentant des Orientaux dans les débats qui se tinrent à Constantinople de la fin de l’année de l’année 1333 jusqu’en juin 1335.
Grégoire Palamas fut informé par ses amis de Thessalonique du développement des discussions et aussi du contenu des traités antilatins que Barlaam avait rédigés au cours de celles-ci. Deux points lui parurent problématiques: premièrement l’interprétation donnée par Barlaam de l’expression de Grégoire de Nazianze « Principe issu du Principe » appliquée au Fils, qui lui paraissait favorable au Filioque ; deuxièmement, l’affirmation par Barlaam, sur la base d’une mauvaise compréhension de l’apophatisme de Denys l’Aréopagite, de l’impossibilité de recourir en théologie au raisonnement apodictique (démonstratif et probant), ce qui ramenait les discussions sur la procession du Saint-Esprit à la relativité du raisonnement dialectique et les rendait finalement vaines.

Ces deux conceptions erronées de Barlaam comportaient aux yeux de Palamas le risque de déboucher sur un compromis d’union avec les Latins qui se ferait en faveur de leurs positions sur le Filioque.
Ce n’est qu’indirectement (en faisant lui-même usage de la démonstration) que Grégoire Palamas s’oppose dans ses deux traité aux positions méthodologiques de Barlaam, et c’est sur la question dogmatique qu’il se concentre essentiellement.

L’idée du P. Jean Meyendorff – qui détermine une grande partie de son interprétation de l’œuvre de saint Grégoire Palamas – selon laquelle ce dernier se serait déjà ici opposé à l’humanisme byzantin ne concerne en réalité qu’un point secondaire.

Grégoire Palamas réexamine en fait de manière critique la plupart des arguments en faveur du Filioque qui ont été présentés au XIIIe et au XIVe siècle par les Latins et leurs partisans, lors de discussions qui visaient en particulier à faire reconnaître par les orthodoxes l’expression « par le Fils », utilisée par certains Pères, comme un équivalent de l’expression « et du Fils » (Filioque), ou du moins comme compatible avec celle-ci.
Ses critiques, s’adressent aux Latins mais aussi aux « latinophrones », c’est-à-dire aux théologiens byzantins « pensant à la manière latine » et disposés à faire un compromis avec les Latins.

Beaucoup d’arguments latinophrones (c’est-à-dire conforme à la pensée des Latins) visés par Palamas sont des arguments qui ont été développés dans les siècles précédents, notamment dans les deux traités sur la procession du Saint-Esprit – ĺ – de Nicéphore Blemmydès (1198-1269), et surtout dans les Titres de Jean Bekkos, patriarche de Constantinople de 1275 à 1282, dont Grégoire Palamas a élaboré une réfutation à la même époque qu’il a rédigé les Traités démonstratifs: Contre Jean Bekkos).

Après la triste expérience du concile d’union de Lyon en 1274, les or­thodoxes se montraient sans aucun doute extrêmement méfiants à l’égard des tenta­tives unionistes dont l’initiative était périodique­ment prise par le pouvoir pour des raisons essentiellement poli­tiques et où celui-ci semblait, pour aboutir, prêt à favoriser tous les compromis dogmatiques quitte à brader la foi orthodoxe. Une dé­marche (qui n’avait pu aboutir en raison de la guerre civile) venait d’être faite récemment (1323-1327) auprès du Pape Jean XXII par Andronic II qui s’inquiétait de l’avancée des Turcs en Asie Mi­neure et souhaitait s’assurer l’appui de l’Occident. Dans le même temps, les Latins exerçaient à Constantinople une influence de plus en plus marquée. C’est à l’initiative d’Andronic III qui venait, en 1332, de for­mer une ligue avec Venise et les Hospitaliers de Rhodes, qu’avaient été entreprises les dernières négociations de 1333-1335 destinées à établir l’union des Églises. La vigoureuse condamnation du patriarche Jean Bekkos et des latinophrones par le concile des Blachernes réuni en 1285 (soit seulement cinquante ans auparavant) par le patriarche Grégoire de Chypre, avait sans aucun doute rendu les orthodoxes vigilants et par­ticulièrement exigeants en ce qui concerne question de la procession du Saint-Esprit qui apparaissait comme le principal point de divergence entre les deux Églises.

Les Traités démonstratifs semblent donc avoir été écrits pour dé­fendre la foi orthodoxe et réfuter la doctrine latine du Filioque à un moment où l’on avait tout lieu de craindre que, pour mener à bien des visées poli­tiques, l’empereur et le théologien Barlaam qu’il avait missionné pour mener les discussions fassent des concessions aux positions latines et réalisent à la hâte une union où la foi orthodoxe se trouverait sacrifiée. Cette idée est partagée par un spécialiste catholique de Palamas, R. E. Sinkewicz : « il apparaît que Palamas a réagi aux nouvelles de discussions renouvelées avec les Latins et a écrit aussi­tôt un ex­posé de la foi orthodoxe sur le sujet, afin de repousser par avance toute possibilité de compromis doctrinal. »
Les Traités ont une forme polémique très mar­quée ; ils attaquent les Latins d’emblée, de front, et en permanence, et ils se présentent moins comme une proposition de dialogue que comme une vigoureuse réfutation de la doctrine la­tine du Filioque – aussi bien dans sa forme classique que dans ses développements récents – corrélative d’une ferme apologie de la foi ortho­doxe.

Pour saint Grégoire Palamas comme pour tous les Pères qui ont défendu la doctrine orthodoxe de la procession du Saint-Esprit, la doctrine latine du Filioque ne peut faire l’objet d’aucun com­promis et même d’aucune négociation : le Filioque est une ajout illicite au Credo, qui contredit la foi de l’Église et paraît définiti­vement incompatible avec les enseignements du Christ, des Apôtres, des Pères et des Conciles.
P
L’ardeur mise par saint Grégoire Palamas dans les deux Traités démonstratifs à réfuter la doctrine latine du Filioque jusque dans ses développements les plus subtils et à défendre corrélativement la foi orthodoxe sur la procession du Saint-Esprit tient à la particulière importance qu’il reconnaît à cette question.
Sa position ferme s’oppose à la position conciliante que mon­traient les représentants de la tendance latinophrone qui, voyant dans l’union des Églises une tâche urgente qui devait aboutir coûte que coûte, minimisait l’importance de cette divergence et allait même jusqu’au relativisme dogmatique. Barlaam témoigne d’une telle attitude dans le discours qu’il a tenu à Avignon en 1339, en tant qu’ambassadeur de l’empereur, devant le pape Benoît XII pour lui présenter un nouveau plan d’union : l’union des Églises, affirmait-il, pouvait être réalisée sur la base d’une foi commune en la Trinité, chacune des deux Églises pouvant, en ce qui concerne la procession du Saint-Esprit, conserver sa propre doctrine, les théo­logiens des deux bords pouvant, s’ils le souhaitaient, poursuivre leurs discussions. Mais l’importance du Filioque était minimisée par les Latins eux-mêmes qui traditionnel­lement attribuaient la sé­paration des Églises plus à des raisons ecclésiologiques (en parti­culier le re­fus de reconnaître l’autorité suprême du pape de Rome) qu’à des raisons dogmatiques et considéraient les Orientaux comme schis­matiques, mais point comme hérétiques. Saint Grégoire Palamas lui-même note dans son Prologue que les Latins affirment que leur pensée est la même quant au fond et ne diffère qu’en ce qui con­cerne l’expression.

Face à ces points de vue des Latins et des latinophrones, saint Grégoire Palamas fait remarquer que l’ajout du Filioque au Credo paraît produire un changement minime, mais « apporte en réalité les bases de grands maux et beaucoup de dan­gereuses absurdités et de choses étrangères à la piété », montrant que, « en ce qui concerne Dieu, même la moindre chose ne saurait être petite »: une nouveauté qui concerne le Principe de toutes choses ne peut en effet qu’entraîner de nombreuses erreurs au su­jet de tout ce qui en dépend.
Pour saint Grégoire Palamas, la différence des deux conceptions est loin de ne correspondre qu’à une différence d’expression et, comme on dirait aujourd’hui, de « sensibilité » : les deux doctrines sont bel et bien fondamentalement contradictoires et donc, selon le principe logique élémentaire de non-contradiction, ne peuvent être toutes les deux vraies; elles ne sont donc ni complémentaires ni compatibles, mais exclusives l’une de l’autre: si l’une est vraie, l’autre est nécessairement fausse.

Le Filioque est une hérésie comparable et semblable à toutes les hérésies du passé, comme celles des ariens, des apollinaristes, des eunoméens ou des macédoniens…

Sa gravité se manifeste non seulement sur le plan dog­ma­tique, mais encore sur les plans ecclésiologique et spirituel (les trois plans étant indissolublement liés): il implique une rupture de communion et empêche le rétablissement de celle-ci.

Confesser que le Saint-Esprit ne procède pas du Père seul, c’est, selon Grégoire, carrément s’exclure de Dieu et de la Sainte Trinité. On voit très clairement ici que Grégoire, loin de considérer la question du Filioque comme secondaire, y voit, plutôt que dans des raisons politiques ou autres, la principale source de la rupture de communion et de la séparation des Églises orthodoxes d’Orient et de l’Église de Rome et le princi­pal obstacle au rétablissement de cette communion et à la ré-union des Églises. « Jamais, dit-il aux Latins, nous ne vous accepterons en communion aussi longtemps que vous direz que l’Esprit est aussi du Fils (Filioque) ».
Selon Grégoire, la première étape de la démarche à suivre pour rétablir la communion et l’unité entre les Églises est que les Latins retirent le Filioque du Credo puisque celle formule y a manifeste­ment été ajoutée. Mais cela ne suffira pas : encore faut-il que la théologie latine s’accorde avec la foi orthodoxe dont témoigne « l’accord éclatant des Pères théophores ». Il propose donc que s’engagent des discussions théologiques en vue de retrouver un tel accord, et même de traiter de cette question au sein d’un concile, en prenant pour exemple les Pères qui, à propos d’autres questions controversées comme celle des deux natures, opérations et volontés du Christ, sont finalement retournés « à la paix com­mune dans la piété ». Grégoire rappelle avec émotion et nostalgie qu’il y avait autrefois un accord entre l’Église d’Orient et l’Église de Rome, et il considère que cet accord devrait pouvoir être retrouvé si cette dernière acceptait seulement de faire retour à l’ancienne foi commune définie par les grands conciles œcuméniques et par les Pères.

Les deux Traités démonstratifs de saint Grégoire Palamas avaient déjà été traduits en français par Emmanuel Ponsoye sous le titre Traités apodictiques sur la procession du Saint-Esprit (Éditions de l’Ancre, Paris-Suresnes, 1995). Yvan Koenig en propose ici une traduction nouvelle, nettement améliorée, et annotée par ses soins. L’introduction, qui occupe près de la moitié du volume, présente les circonstances et le contexte de la rédaction des traités et analyse ceux-ci dans le détail, étape par étape, pour en rendre la lecture plus aisée. Elle actualise et corrige sur certains points (en particulier la position de Palamas par rapport à Barlaam et à Grégoire de Chypre) l’introduction de la première édition.
Jean-Claude Larchet

mercredi 12 juillet 2017

De quelle union des Églises parlez-vous ? [2]

De quelle union des Églises parlez-vous Monsieur Gikas ? 

Le Filioque

par le professeur de Théologie de l'Université d'Athènes, Andreas Theodorou (†) 


Prof. Andreas Theodorou (1922-2004)


Selon la foi orthodoxe, l'Esprit Saint procède du Père seul et est envoyé dans le monde par le Fils afin de consolider l'œuvre de la rédemption accomplie par le Père à travers le Fils.
Sur ce point, saint Jean (15: 26) « Quand sera venu le Consolateur que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, lui, rendra témoignage de moi », est vraiment révélateur.
En conséquence, le présent "procède" se réfère à l'éternelle procession du Père, tandis que le futur «J'enverrai» se réfère à l'envoi temporel de l'Esprit (dans le monde), accompli par le Fils.

Cette croyance en la procession du Saint-Esprit du Père seul est donnée comme une confirmation infaillible par le symbole de foi de Nicée-Constantinople : «Qui procède du Père».

L'affirmation faite par les catholiques romains, selon laquelle le symbole de foi n'exclut pas explicitement la procession du fils ou sa redéfinition, est tout à fait négligeable.

En outre, tout le chœur des Pères grecs de l'Église confesse la procession du Saint-Esprit du seul Père, comme source de la Divinité, et que son envoi dans le monde se produit par le Fils.
Ainsi, saint Jean de Damas, le théologien dogmatique prééminent de l'Église, dans lequel aboutit la tradition dogmatique précédente, observe succinctement :

Le Saint-Esprit de Dieu [le Père], en tant que procédant de Lui, qui est aussi dit être l'Esprit du Fils, comme manifesté et communiqué à la création par Lui,
mais sans avoir son existence de Lui.
Cet acte de foi trouve son écho dans les livres dogmatiques les plus récents de l'Église orthodoxe. Dans cette troisième réponse [au théologien Luther de Tübingen], Le patriarche Jérémie II de Constantinople écrit :

En conséquence, aucun des enseignants de notre Église n'a dit que le Saint-Esprit procède du Fils, ou qu'il ait son existence du Fils, ou qu'il soit une émission du Fils, et aucun d'eux n'a jamais déclaré que le Fils est l'émetteur ou la cause de l'Esprit Saint. Tous proclament que l'Esprit est répandu, jaillit, sort, brille, est envoyé, est délivré et est donné par lui, sans ignorer que ces termes concernent la transmission des émanations.

Il est certainement vrai que dans l'enseignement de Saint Cyrille d'Alexandrie, il y a un certain manque de clarté concernant  la procession du Saint-Esprit (j'ai écrit un traité spécial à ce sujet). Une phrase maladroite de ce saint Père, qui a appelé l'Esprit "propre au Fils", a donné lieu à des controverses entre théologiens de son époque. Théodoret de Cyr  a fait la distinction suivante :

Si Cyril appelle l'Esprit "propre au Fils" en ce sens qu'il est co-naturel avec Lui et procède du Père, nous serons d'accord avec lui et reconnaîtrons son expression comme orthodoxe. Mais s'il utilise ce terme dans le sens où l'Esprit a son existence du Fils ou par le Fils, nous devrons répudier cette expression comme blasphématoire et impie.

M. Gikas (suivant en cela les opinions des catholiques romains) réfute cette vue complètement orthodoxe de Theodoret, qui était le théologien le plus important de l'école antiochienne de l'Église primitive, au motif que Theodoret a été condamné par le cinquième Concile œcuménique en tant que  nestorien (!), Ignorant le fait que ses écrits, et non sa personne, ont été condamnés, et pour d'autres raisons.

Maintenant, pourquoi Saint Cyrille dit-il que l'Esprit est «propre au Fils»? En raison de leur identité d'essence: "l'Esprit Saint procède de Dieu le Père, selon l'énoncé du Sauveur, mais Il n'est pas étranger au Fils".  Et: "ce qui provient de Lui [le Père] n'est pas étranger au Fils selon la définition de l'essence ".

Saint Cyrille n'enseigne pas le Filioque, et c'est en vain que les catholiques romains cherchent cette doctrine dans ses écrits.

Les formules verbales "est répandu" et "sort", selon lesquelles Cyrille caractérise la provenance de l'Esprit du Fils, ne se réfèrent pas à la provenance éternelle de sa propriété hypostatique (la procession), mais à son envoi dans le monde à un moment donné :
Et il est répandu, c'est-à-dire, provient de Dieu le Père comme d'une source, mais est accordé à la création par le Fils.

Enfin, M. Gikas attribue l'expression "à travers le Fils" à saint Grégoire de Nysse "dans le sens causal", c'est-à-dire que le Fils est cause de l'Esprit.
Il est vrai que l'exemple utilisé par ce Saint Père pour élucider le mystère de la procession du Saint Esprit tend à soutenir cette notion : c'est l'exemple des trois bougies dont la seconde reçoit sa lumière du premier et du troisième par la seconde, une fois que cette dernière a été allumée :
C'est comme si une flamme était divisée entre trois bougies, et que la cause de la troisième lumière soit la première flamme qui a allumé la dernière bougie  par transmission de celle du milieu.

Cependant, de l'enseignement plus général du Saint, il ressort que cette «médiation» du Fils n'est pas une médiation de l'essence, mais une médiation «conceptuelle». Dans la Divinité, il existe un ordre dans la Trinité, c'est-à-dire que les trois personnes sont énumérées de cette façon : d'abord, l'Un, puis
le second, puis le troisième (c'est-à-dire le Père-Fils-Esprit Saint). Le Père (le Premier) est conçu comme précédant le Fils (le Deuxième) logiquement, non temporellement, et le Fils (le Deuxième) est conçu comme précédant l'Esprit (le Troisième).
Le Père est donc conçu comme précédant le Fils,
Et à travers le Fils et cependant  avec Lui, le Saint-Esprit ... est conçu en étroite union, non subséquente à l'existence du Fils.
Ainsi, bien que les deux [autres] Personnes tirent leur existence du Père, le Fils, qui est logiquement considéré comme antérieur (à l'Esprit), est traité comme un intermédiaire entre le Père et l'Esprit, et l'Esprit étant connecté au Père à travers lui, comme un produit de l'essence du Père qui engendre le Fils, ou comme un produit de l'essence du Père, «qui est l'essence du Fils». Il est évident que dans la complexité de cette ligne de pensée, la préposition «à travers» n'a pas de signification dogmatique particulière. Ceci, en termes de base, est la vision orthodoxe de la question.

Mais pour l'Église occidentale, le Filioque n'est pas un problème doctrinal trivial ; C'est un dogme premier de foi. Tenant ce dogme de l'enseignement de saint Augustin, l'Église occidentale l'a adopté à un concile convoqué en 589 à Tolède, en Espagne, en ajoutant la phrase "et du Fils" au Symbole de Foi, en dépit des nombreuses réactions diverses en contradiction.
Après le schisme des Églises, l'Église occidentale l'a élevé à un dogme de foi (De Fide), en l'imposant comme vérité  pour la conscience croyante de l'Église et nécessaire au salut.

Par conséquent, dans la nature des choses, cette Église ne peut pas concilier le Filioque conceptuellement avec notre enseignement, pas plus bien sûr, que nos pouvons le concilier avec notre enseignement. L'affirmation qu'il n'y a pas de contradiction essentielle entre les deux doctrines et que les deux enseignent la même chose, mais qu'elles l'expriment de différentes façons, est, de notre point de vue, irréaliste.
(version français par Maxime le minime)

(À SUIVRE)
notes :

1. St. John of Damascus, “Homily on Holy Saturday,” §4, Patrologia Græca, Vol. XCVI, col. 605B.
2. John Karmiris,  Dogmatic and Credal Monuments of the Orthodox Catholic Church] (Athens: 953), Vol. II, pp. 482-483.
3. eodoretos of Cyrus, in St. Cyril of Alexandria, Twelve Chapters Against ose Who Dare to Defend the Doctrines of Nestorios, Patrologia Græca, Vol. LXXVI,
col. 432D.
4. St. Cyril of Alexandria, ibid., Patrologia Græca, Vol. LXXVI, col. 433B.
5. Idem, Epistle 39, Patrologia Græca, Vol. LXXVII, col. 8A.
6. See Panagiotis Trembelas, Dogmatic theology of the Orthodox Catholic Church] (Athens: 959), Vol. I, pp. 288-289.
7. St. Gregory of Nyssa, On the Holy Spirit, Against the Macedonians and the Pneumatomachi, Patrologia Græca, Vol. XLV, col. 308B.
8. St. Gregory of Nyssa, Against Evnomios, Book I, Patrologia Græca, Vol. XLV, col. 369A 
9. See Trembelas, Dogmatikae,Vol. I, p. 293; Chrestos Androutsos, Sumbolkiae [Dogmatic theology],
 

dimanche 9 juillet 2017

De quelle union des Églises parlez-vous ? [1]

De quelle union des Églises parlez-vous Monsieur Gikas ?

par le professeur de Théologie de l'Université d'Athènes, Andreas Theodorou (†) 

Prof. Andreas Theodorou (1922-2004)
Dans le journal Βήμα du 22 mars 1992, un article de M. Emmanuel Gikas, ambassadeur au ministère des Affaires étrangères, a été publié, intitulé «L’Union des Églises n’est pas une utopie». Par «Églises», l'auteur ne comprend que les catholiques romains et les orthodoxes. Au sujet des communautés protestantes, et particulièrement de l'Anglicanisme, il ne dit rien. 

Il est évident que M. Gikas a été incité à écrire cet article par le refroidissement récent dans les relations entre le Papisme et l'Orthodoxie eu égard à l'ingérence politique du Vatican dans les affaires de l'Orient chrétien et l'activité pernicieuse de l'Unia au détriment des orthodoxes. 

Assez curieusement, il ne fait aucune mention de l'Unia, qui constitue le modèle ecclésiologique de l'union, comme la comprend le Pape, et constitue une pierre d'achoppement pour les efforts unionistes. 
On peut se demander pourquoi. 

Il parle d'une manière plutôt superficielle des différences qui séparent les deux Eglises, propose ses interprétations personnelles et préconise des mesures concrètes qui, à son avis, rendront possible l'union. 
Il semblerait que M. Gikas n'ait pas un sens profond de la nature des différences dogmatiques sur lesquelles se fonde l'éloignement entre les Églises, ou, pour le moins, ne leur attribue pas une signification correcte. 
Pour l'Église catholique orthodoxe, au contraire, cette question est particulièrement importante. Toute déviation de sa foi traditionnelle est une hérésie. 
C'est quelque chose qui dénature sa raison d'être et son oeuvre de sanctification. Pour l'amour de sa vérité, l'Orthodoxie a mené des luttes ardentes, a combattu contre les hérésies et n'a pas l'intention de s'écarter même d’un iota des dogmes qui lui ont été transmis par les Pères. 

En lisant l'article de M. Gikas, on a l'impression que l'auteur souhaite être impartial, mais que, malgré cela, il envisage les problèmes d’un œil catholique plutôt qu' orthodoxe et qu'il a une propension à une vision œcuméniste des choses; c'est-à-dire un certain minimalisme dogmatique et une tendance à relativiser, compromettre et brader les vérités divines de la foi. 


***

Mais examinons ces questions plus en détail.

Lorsqu'il expose ses thèses au début, M. Gikas écrit que «le Filioque est considéré à tort par certains comme divisant les Églises», C'est-à-dire qu'il constitue une différence insignifiante, ou plutôt, ne constitue en aucune façon une différence entre les Églises divisées, et il insinue que les nombreux conflits, les nombreux différends et la volumineuse littérature théologique consacrée à cette controverse créée des deux côtés sont devenus avec le temps une pure « bagatelle»!

Nous sommes désolés, mais nous ne pouvons pas accepter les points de vue exprimés par M. Gikas. Selon l'enseignement dogmatique orthodoxe, le Filioque n'est pas un simple théologoumène, c'est-à-dire une question de jugement théologique indépendant, que l'on peut accepter sans conséquences dogmatiques plus profondes (sans être considéré comme hérétique), mais une distorsion totale du Dogme de la foi concernant la sainte Trinité. Si nous acceptons que le Saint-Esprit procède également du Fils, nous détruisons l'ordre de la Trinité, confondons les propriétés hypostatiques des Personnes, inaltérables et incommunicables, et abolissons la monarchie dans la Divinité, c'est-à-dire que le Père est la source de la divinité, dont les deux autres personnes de la Trinité reçoivent leur existence, le Fils par la génération éternelle, et l'Esprit par procession; Et, enfin, la dignité de l'Esprit qui convient à  Dieu est diminuée et son œuvre sanctifiante et déifiante est dénaturée. Pour ces raisons, le Filioque est, pour nous, une hérésie trinitaire absolue qui détruit le concept du Dieu chrétien. L'Église catholique orthodoxe l'a toujours vue en tant que telle et a lutté contre elle.

(À SUIVRE)

dimanche 14 février 2016

EN ATTENDANT LE CONCILE… en face de l'insistant projet d'indifférenciation, l'inlassable et persévérante résistance du peuple orthodoxe

SUR LE BLOG de CLAUDE : 

Père Peter Alban Heers: Une parole sur la "coupe commune" et les étapes vers l'unité entre l'Orthodoxie et hétérodoxie

Père Peter Alban Heers
EXTRAIT :

[…] " en ce moment l'état d'esprit œcuméniste voudrait nous faire croire que nous sommes fiancés au protestantisme papal, c'est-à-dire au catholicisme romain. Donc, vous les entendez dire que nous avons la même foi, mais que malheureusement, nous ne pouvons pas communier ensemble. 

La prochaine étape est de reconnaître, en Concile, que nous sommes tous deux «l'église», mais peut-être l'un plus que l'autre (selon le point de vue). Ce serait équivalent à un mariage, à savoir la reconnaissance des mystères et l'ecclésialité. 

Voici ce que le document "Relations de l'Eglise orthodoxe avec le reste du monde chrétien" fait essentiellement, bien que timidement et avec un double langage. Une fois que le mariage est célébré, c'est une question de temps jusqu'à ce que le couple se retire dans sa chambre intérieure et consomme. Telle est la coupe commune. Que cela arrive lentement ou rapidement ou pas tout, importe peu, car le mariage est la clé qui termine la séparation. Ne faites pas une fixation sur la consommation. La reconnaissance de mystères et l'ecclésialité est tout.[…] " (lire l'ARTICLE INTÉGRAL)

SUR LE BLOG orthodoxie.com :

Remarques sur le texte préconciliaire intitulé « Relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien »

Remarques sur le texte préconciliaire intitulé « Relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien » 
M. Dimitrios Tselengidis, professeur de dogmatique à la Faculté de théologie à l’Université Aristote de Thessalonique, a envoyé ses premières observations théologiques aux hiérarques orthodoxes de plusieurs Églises orthodoxes locales (dont celles de Grèce, Russie, Serbie, Géorgie, Bulgarie, Alexandrie et Antioche) concernant le texte « Relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien ». Nous reproduisons ci-dessous lesdites observations.

« Ce texte manifeste de façon récurrente l’inconséquence et la contradiction théologique. Ainsi, il proclame dans son article premier la conscience de soi qui est celle de l’Église orthodoxe, considérant celle-ci – et ce très justement – comme « L’Église une, sainte, catholique et apostolique ». Or, dans l’article 6, il y a contradiction avec la formulation de l’article premier susmentionné. Il mentionne en effet, de façon caractéristique, que « l’Église orthodoxe reconnaît l’existence historique d’autres églises et confessions chrétiennes ne se trouvant pas en communion avec elle ». C’est ici qu’une question fort à propos se pose : si l’Église est « Une », conformément à notre Credo et à la conscience de soi de l’Église orthodoxe (article I), comment peut-il être fait mention d’autres Églises chrétiennes ? Il est clair que ces autres Églises sont hétérodoxes. Les « Églises » hétérodoxes, au demeurant, ne peuvent nullement être appelées « Églises » par les Orthodoxes. En considérant les choses dans une perspective dogmatique, il n’est pas possible de parler d’une multiplicité « d’Églises » avec des dogmes différents et ce dans un grand nombre de thèmes théologiques. En conséquence, tant que ces « Églises » restent inflexibles dans les erreurs de leur foi, il n’est pas juste théologiquement de leur accorder une ecclésialité – et ce institutionnellement – hors de « l’Église une, sainte, catholique et apostolique ».

 Dans le même article (6), il y a une autre contradiction théologique sérieuse. Au commencement de l’article, il est dit ce qui suit : « D’après la nature ontologique de l’Église, son unité ne peut pas être compromise ». Or, à a fin du même article, il est écrit que, par sa participation dans le mouvement œcuménique, l’Église orthodoxe « a pour objectif d’aplanir la voie menant à l’unité ». Ici se pose la question : Étant donné que l’unité de l’Église est un fait reconnu, quel type d’unité des Églises est recherché dans le contexte du mouvement œcuménique ? Cela signifie-t-il, peut-être, le retour des chrétiens occidentaux à l’Église une et unique ? Une telle signification, cependant, ne transparaît ni dans la lettre, ni dans l’esprit du texte entier. Au contraire, en réalité, l’impression est donnée qu’il existe une division établie dans l’Église et que les perspectives des dialogues ont pour but l’unité déchirée de l’Église.


La confusion théologique est également causée par l’ambiguïté de l’article 20 qui dispose : « Les perspectives des dialogues théologiques de l’Église orthodoxe avec les autres Églises et confessions chrétiennes sont toujours déterminées sur la base des critères canoniques de la tradition ecclésiastique déjà constituée (canon des conciles œcuméniques : 7 du IIème et 95 du Quinisexte) ». Mais le 7ème canon du IIème concile œcuménique et le 95ème canon du concile Quinisexte concernent la reconnaissance du baptême d’hérétiques qui avaient manifesté leur intérêt à se réunir à l’Église orthodoxe. Or, il ressort de la lettre et de l’esprit du texte préconciliaire, considéré dans une perspective théologique, qu’il n’y est absolument pas question du retour des hétérodoxes à l’Église orthodoxe, la seule Église. Au contraire, dans le texte, le baptême des hétérodoxes est considéré comme accepté a priori – et ce sans décision panorthodoxe. En d’autres termes, le texte endosse « la théologie baptismale ». Simultanément, le texte ignore délibérément le fait historique que les hétérodoxes contemporains d’Occident (catholiques-romains et protestants) n’ont pas un seul, mais une série de dogmes qui diffèrent de l’Église orthodoxe (à côté du Filioque, de la grâce créée dans les sacrements, la primauté du pape, le rejet des icônes, le rejet des décisions des Conciles œcuméniques, etc.)
 
L’article 21 soulève également des questions appropriées, lorsqu’il mentionne que « L’Église orthodoxe… évalue positivement les textes théologiques édités par la commission… [à savoir « Foi et Constitution] pour le rapprochement des Églises ». Il convient d’observer ici que ces documents [de la Commission] n’ont jamais été entérinés par les hiérarques des Églises orthodoxes locales. Enfin, l’article 22 donne l’impression que le futur grand et saint Concile juge à priori de l’infaillibilité de ses décisions, puisqu’il considère que « la préservation de la foi orthodoxe pure n’est sauvegardée que par le système conciliaire, qui, depuis toujours au sein de l’Eglise, constitue le juge désigné et ultime en matière de foi ». Dans cet article, le fait historique est ignoré que, dans l’Église orthodoxe, le critère final est toujours la conscience dogmatique vigilante du plérôme de l’Église qui, dans le passé, a validé ou considéré comme « brigandages » des conciles œcuméniques. Le système conciliaire en lui-même n’assure pas mécaniquement la justesse de la foi orthodoxe. Cela se produit seulement lorsque les évêques conciliaires ont le Saint-Esprit et la voie hypostatique – le Christ – qui agissent en eux et ainsi, comme « synodikoi » (i.e. faisant route ensemble) en actes « suivent les saints Pères ».

Évaluation générale du texte

Par tout ce qui est écrit et ce qui est clairement sous-entendu dans le texte susmentionné, il est manifeste que ses initiateurs et rédacteurs entreprennent une légitimation institutionnelle du syncrétisme-œcuménisme chrétien par la décision d’un Concile panorthodoxe. Or, cela serait catastrophique pour l’Église orthodoxe. Pour cette raison, je propose humblement le retrait total du texte.
Pour terminer, une observation théologique sur le texte «Le sacrement du mariage et ses empêchements ». Il est mentionné dans l’article  5a) : « Le mariage entre orthodoxes et non orthodoxes ne peut être béni selon l’acribie canonique (canon 72 du Concile Quinisexte in Trullo). Toutefois, il peut être célébré par indulgence et amour de l’homme à la condition que les enfants issus de ce mariage soient baptisés et élevés dans l’Église orthodoxe ». Ici, la condition expresse que « les enfants issus de ce mariage soient baptisés et élevés dans l’Église orthodoxe » contredit la protection théologique du mariage comme sacrement de l’Église orthodoxe et ce parce que la maternité revient – en fonction du baptême des enfants dans l’Église orthodoxe – à légitimer la célébration du mariage mixte, laquelle est clairement interdit par un canon d’un Concile œcuménique (72è canon In Trullo). En d’autres termes, un concile non œcuménique, comme l’est le futur grand et saint Concile, relativise explicitement une décision d’un concile œcuménique. Cela est inacceptable. Et encore une autre question : si le mariage célébré ne donne pas d’enfants, est-ce que ce mariage est simplement légitimé par le fait de l’intention de l’épouse hétérodoxe d’intégrer ses enfants éventuels dans l’Église orthodoxe ?
Si l’on veut être conséquent théologiquement, l’article 5.1. doit être enlevé.
Dr Dimitrios Tselengidis
professeur de dogmatique
 à la Faculté de théologie à l’Université Aristote
 de Thessalonique




jeudi 31 décembre 2015

Un bilan de 2015 et les voeux pour 2016 de P. Andrew, prêtre orthodoxe de l'ERHF

«Repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche»
Comme 2015, avec ses guerres interminables,  ses horreurs terroristes et ses torrents de réfugiés misérables, les résultats des invasions cupides occidentales de pays que l'Occident a lui-même créés par son abandon du commandement du Christ d'aimer notre prochain, approche de la fin,  quels espoirs formuler pour 2016? Beaucoup sont abattus et ont peu d'espoir dans les ténèbres, craignant encore une autre conflagration mondiale conséquente à l'apostasie qui s’est exprimée dans le Nouvel Ordre Mondial anti-chrétien  imposée par le génocide il y a une génération. Cependant, pour ceux d'entre nous qui sont chrétiens, il y a toujours de l'espoir au milieu des ténèbres, car nous savons que si nous prions et faisons de notre mieux, le reste est dans les mains de Dieu. Et avec Lui ce qui est impossible pour l'humanité peut devenir possible.

Dans les pays musulmans où le chaos désastreux et la rage de vengeance ont été générés par les injustices des puissances occidentales, il semble y avoir peu de raisons d'espérer. En Irak et en Afghanistan les forces créatrices de chaos de l'OTAN ont été mises en déroute par les talibans et ont dû abandonner leurs guerres perdues. Elles ont été évacuées vers leur lointains pays d'origine, ayant en vain sacrifié des milliers de vies et gaspillé des centaines de milliards de dollars, ne laissant que les ténèbres. En Libye, son gouvernement ayant été renversé par la cupidité et l'injustice de l'Occident sous couvert d’«intervention humanitaire», règnent le chaos et le carnage. En Turquie, son régime autoritaire et guerrier étant incité par l'OTAN à faire la guerre, se voit ainsi menacé de sanctions russes et de guerre civile à grande échelle avec les Kurdes, l'avenir semble sombre. Mais cette obscurité n'est qu'une partie de l'histoire.

En Syrie, le gouvernement du président Assad a sollicité l’aide russe pour vaincre le terrorisme musulman, créé et jusqu'à récemment entièrement soutenu par les puissances occidentales. Il y a désormais des raisons d'espérer maintenant que les premières zones ont été libérées et que les réfugiés sont de retour. En Ukraine, avec la faillite du régime fasciste de Kiev,  incapable de payer ses dettes internationales, il y a un espoir que la liberté viendra sur cette terre désolée, peut-être dans quelques mois seulement, et des millions de réfugiés seront en mesure de retourner chez eux. Pendant ce temps, les forces spirituellement saines en Serbie, au Monténégro et en Moldavie repoussent les gouvernements collaborateurs et l'OTAN et le colonialisme de l'UE. À peu près la même chose se passe en Asie centrale, en Géorgie et en Arménie.

«Défendez-vous à l'Ouest et trouvez des amis à l'Est», disait St Alexandre Nevski il y a plus de 750 ans. Ainsi, la Chine et la Russie se sont alliées après que toutes deux soient devenues les victimes de la sauvage agression américaine. Les deux pays résistent au Nouvel Ordre Mondial des néocons sionistes et, de concert avec eux se sont alliés l’Inde, une grande partie du reste de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique latine, toutes les anciennes colonies occidentales. Ceux-ci rejettent tous le dollar américain en tant que monnaie de référence. Seuls les dirigeants apostats fous du monde occidental, avec leurs vassaux israéliens et sunnites en Palestine, l'Arabie saoudite et les États du Golfe, sont encore totalement asservis au prince machiavélique de ce monde.

Dans toute l'Europe de l'Est, dans les pays baltes, les pays tchèques, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie, la Roumanie, la Bulgarie et la Grèce, les peuples qui ont des gouvernements affranchis -mais pas ceux qui ont des gouvernements fantoches corrompus - offrent une résistance à la tyrannie de l'UE et à l'invasion musulmane. Même en Europe occidentale, en France, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni et au Danemark, il y a partout des forces pour la souveraineté et la restauration nationales qui se sont enfin réveillées et qui veulent revenir à leurs racines culturelles. Ils disent: «Assez, nous voulons en revenir à nos pays ». Cette libération nationale et les mouvements de résistance mondialistes, qui souhaitent rétablir la souveraineté de leur pays, se tournent vers la Russie Souveraine pour obtenir son soutien.

Spirituellement, il y a un petit nombre d’hétérodoxes en Europe de l'Ouest qui s’éveillent enfin à l'Orthodoxie. Ils réalisent enfin que les restes de l'Orthodoxie de l'Ouest, sous la forme du Catholicisme, ont été tellement affaiblis par la ‘filioquisation’ (qui transforme l'Église en une institution purement ‘de ce monde’, en abaissant Dieu à la nature humaine déchue), puis par le virus du protestantisme et ses maîtres de l’argent de l'Ancien Testament, qu'ils ne peuvent pas revenir à l'Église en masse. Ils doivent maintenant faire leur cheminement vers l'Église et à la restauration nationale par le repentir personnel.

Dans le monde de l'Église, nous nous préparons pour 2016 au fameux «Concile», redouté depuis que Washington a essayé d'imposer son ordre du jour par ses pions, les évêques appointés par le Département d'État et leurs valets salariés. Ici aussi, il y a de bonnes nouvelles. Le 21 Décembre le Patriarche Cyrille de l'Église orthodoxe russe - les trois quarts de l'Église et la seule partie qui est complètement libre - a déclaré catégoriquement que notre Église écoutera la voix du peuple, les gardiens de la Foi, et résistera à toute tentative d'apostasie de la foi chrétienne.
Si ce prétendu Concile a effectivement lieu (personne ne sait encore exactement où et quand), cela garantit que ce sera le contraire du Concile maçonnique de Vatican II il y a plus de cinquante ans, il sera l'affirmation de la foi, pas son rejet. Et dans ce cas, ce sera un véritable Concile, un Concile de St Jean Baptiste,  poussant enfin un cri de ralliement pour le monde entier, invitant à entrer dans l'Église pour lutter contre les préparatifs de la planète pour l'Antéchrist. Et si ceux qui ont l’esprit sécularisé, tentent de corrompre la foi, alors soit le  «Concile» n’aura pas lieu, soit ce deuxième «Concile de Florence» sera rejeté  par le boycott  des fidèles et du peuple restés fidèles à la vraie foi.

Ainsi, bien qu'il y ait beaucoup d'obscurité dans le monde, il y a aussi vraiment des lueurs qui sont la promesse de la lumière pour «ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort». Pour l'instant, nous répétons les paroles du Prophète et Précurseur: «Repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche» et nous disons aux Pharisiens et Sadducéens: «Ô génération de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ?» Contrairement aux traîtres rénovationistes infiltrés de la cinquième colonne, il y a ceux d'entre nous qui ne craignent rien et résisteront jusqu'au bout dans la fidélité au Christ et à son Église, quel qu’en soit le coût. Car nous allons gagner à la fin, ne vous méprenez pas.
le 23 Décembre, 2015 
Père Andrew.


La prédication de Jean le Baptiste. Pieter Brueghel le Jeune