Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mardi 25 février 2020

LE PATRIARCHE DE JÉRUSALEM A TOUT À FAIT LE DROIT DE CONVOQUER UN CONCILE PANORTHODOXE




La publication Orthodoxos Typos[1] a confirmé le fait énoncé dans notre titre : Il y a aussi des primats d'Églises locales qui ne suivront pas l'exemple de l'archevêque d'Athènes Ieronymos. L'un d'eux a déjà rendu cette information publique, et ils sont devenus connus, malgré le fait que notre journal n'ait pas divulgué de noms ; nous voulions que l'initiative du Patriarche de Jérusalem Theophilos (qui a convoqué les Primats de toutes les Églises locales à une réunion à Amman, en Jordanie pour discuter de la question urgente de l'unité de l'Église), soit gardée secrète, afin de ne pas perdre l'effet de surprise.

Certains ont été effrayés par la simple pensée que les idées du Phanar pouvaient être ébranlées, et ils se sont lancés dans diverses intrigues afin d'empêcher toute possibilité de convoquer un concile ou d'y inviter les primats des Églises locales. Mais une telle position implique essentiellement que tous les autres primats, à part le Patriarche œcuménique, n'ont pas le droit d'exprimer simplement leur opinion !
Le premier qui a décidé de devancer tout le monde et d'empêcher une solution constructive à la question ukrainienne a été l'archevêque d'Athènes Ieronymos, qui a fait le 22 novembre 2019 une déclaration pour le site orthodoxia.info :
« Je ne peux pas répondre à cette question avec précision, car je ne sais pas sur quels critères notre frère [le Patriarche Théophile - NDT] a été guidé. Nous ne savons pas si cette déclaration du Patriarche (de Jérusalem) a été faite à la connaissance du Patriarche œcuménique. Le fait est que tout le monde n'a pas le droit de convoquer un Conseil panorthodoxe. C'est le privilège du patriarche œcuménique. Si le patriarche œcuménique nous invite, nous ne refuserons certainement pas, mais si le primat d’une autre église locale nous envoie un tel appel, je refuserai personnellement. »
La vraie raison du refus, bien sûr, était une autre histoire : peu de temps avant, l'archevêque d'Athènes a communiqué (d'abord par téléphone, puis lors d'une autre réunion personnelle) avec l'ambassadeur américain Geoffrey Pyatt, qui après la visite, n'a pas caché le fait qu'ils avaient discuté conjointement de la question ukrainienne. C'est dans ce contexte que l'on doit rechercher les causes de certaines actions du Primat de l'Église de Grèce.

En ce qui concerne le côté ecclésiologique de la question, selon les déclarations de l'archevêque d'Athènes, il existe « deux catégories » de Primats d'Églises : le Patriarche de Constantinople, dominant tout le monde, et les autres Primats, qui ne sont responsables que d’une église locale et pas plus! En est-il vraiment ainsi ?

Un archevêque d'Athènes n'est pas du tout d'accord avec un autre !


L'auteur de nombreux ouvrages, professeur de théologie, et plus tard, l'archevêque d'Athènes, Chrysostomos (Papadopoulos), dans son ouvrage «L'Église de Jérusalem» écrit:
« Chaque fois que l'Église ressentait le besoin de confronter les hérétiques, les patriarches de Jérusalem - présidant le Saint Synode ou personnellement - convoquaient des conciles. Lorsqu'au XVIIe siècle, tout l'Orient et l'Occident étaient troublés par les enseignements du patriarche de Constantinople Cyril Lucaris, quatre patriarches de Jérusalem : Théophane, Païssios, Nectarios et Dositheos, participèrent activement à la convocation urgente d'un concile, qui a en conséquence défendu la Sainte Église Orthodoxe…»
Par conséquent, les actions actuelles du Patriarche de Jérusalem Theophilos, légitimées par un sens des responsabilités pour l'Église, du point de vue canonique, correspondent à notre héritage historique.

Les patriarches de Jérusalem ont participé à deux reprises au jugement des patriarches de Constantinople !


L'archevêque Chrysostomos donne ensuite deux cas où, sous la présidence du patriarche de Jérusalem, les opinions du patriarche de Constantinople ont été condamnées comme hérétiques. Cela signifie que le patriarche de Constantinople n'est pas plus élevé que les autres, et quiconque s'écarte de la foi est soumis à la cour ecclésiastique et s'il est reconnu coupable par le concile, à la condamnation:

Le Concile, qui s'est tenu à Iași en 1642 sous la présidence du patriarche de Jérusalem Théophane, ayant prouvé le caractère fallacieux de la confession de foi du patriarche Cyrille Lukaris, a condamné et anathématisé ce document, mais a en même temps acquitté le patriarche Cyrille [2]…

Cependant, la controverse entourant le nom de Cyril Lukaris ne s'arrête pas là, et c’st seulement 30 ans plus tard, que le grand patriarche Dositheos a convoqué le Concile à Jérusalem en 1672.

Le patriarche de Jérusalem a convoqué un Concile panorthodoxe en 1672


La question urgente qui occupe aujourd'hui le débat public est de savoir si le Primat de l'Église de Jérusalem a le droit de convoquer un concile des Primats de toutes les autres Églises locales. Comme l'histoire nous le prouve, le Patriarche de Jérusalem peut appeler non seulement les Primats des Églises, mais aussi un Concile panorthodoxe, avec un grand nombre de participants, pour discuter des sujets et des problèmes les plus importants de la foi (comme tout autre Primat, et à défaut, n’importe quel évêque) :
Il se trouve qu'à cette époque, dans toute l'Église orthodoxe, seul Dosithée, le patriarche de Jérusalem, Père de notre Église, comprenait clairement la signification de ces questions sur lesquelles l'Église orthodoxe devait donner une réponse officielle…, Dosithée a décidé de convoquer en mars 1672, le Concile à Jérusalem. Markos Renierēs note que ce Concile était « un spectacle des plus magnifiques, car de nombreux membres du clergé (71 participants), parmi lesquels des patriarches, des évêques et d'autres représentants du clergé de l'Église d'Orient, sont arrivés à Jérusalem – dans le lieu sanctifié par la crucifixion de notre Seigneur Jésus-Christ. » Le Concile était présidé par le Patriarche de cette ville sainte - ce père exceptionnel de l'Église - Dosithée…
Malgré toutes les difficultés de l'époque, tous ceux qui le pouvaient sont venus au Concile et le nombre de participants a atteint environ 70 personnes. En comparaison on ne peut que constater l'échec complet du « Concile de Zizioulas»[3], qui a eu lieu à Kolymvari, en Crète, où, malgré les moyens de transport modernes et les commodités offertes pour leur acheminement, il n’y a eu que deux fois plus d'évêques qui se sont rassemblés.

Pour la Grèce et pour l’Orthodoxie !


L'initiative du Patriarche de Jérusalem est cruciale pour toute l'Église dans son ensemble, et la Grèce en particulier. Semblable en force seulement à celui qui est inébranlablement dévoué à la foi orthodoxe, si le patriarche de Jérusalem prend fermement et sans faute cette mission, réalisant le grand danger dans lequel l'Orthodoxie est maintenant - le danger d'un schisme gelé pendant de nombreuses années - alors ce sera lui qui entrera dans l'histoire, et non la fausse autocéphalie du Phanar, qui, comme le patriarche Bartholomée a fait la plaisanterie sans succès, qu’elle a été reçue pour un "pot-de-vin de bonbons"…
La France, à travers son représentant Olivier Noandel, a soutenu le Concile de l'Église d'Orient par tous les moyens possibles et a aidé la Grèce à ériger un dernier bastion pour défendre sa foi…
Selon les sources des Latins, le Patriarche Dosithée a non seulement eu l'occasion d'exposer les erreurs protestantes, mais aussi au nom de toute l'Église orthodoxe, de présenter la doctrine de la foi orthodoxe… Ainsi, il est difficile de surestimer la grande signification de ce concile; et son Oros est devenu l'un des documents doctrinaux de l'Église orthodoxe, qui est devenue célèbre sous le nom de Confession de Dosithée.

Le Patriarche de Jérusalem est également œcuménique!

Le pouvoir spirituel de la « Mère des Églises » et son combat pour la Vraie Foi ont essentiellement rendu les Patriarches de Jérusalem « œcuméniques », car ce n'est pas le titre qui donne à son propriétaire certaines qualités, mais les actions de ce dernier qui ont une grande signification.

Est [digne de ce titre] «œcuménique», celui qui agit conformément aux enseignements et à la vie des Pères et des enseignants œcuméniques de l'Église, et se tient avec eux dans le même combat, épaule contre épaule:
Ainsi, l'Église de Jérusalem, en la personne de ses patriarches, a toujours défendu l'orthodoxie, et les grands patriarches de Jérusalem étaient les champions des intérêts communs de toute l'Église orthodoxe… En quelque lieu où les patriarches de Jérusalem toujours mémorables sont allés, ils ne se sont jamais contentés de prendre soin uniquement de leur propre Église, mais ils ont pris soin de toutes les Églises. Par conséquent, les patriarches ont été non seulement à Constantinople, en Moldavie et en Valachie, et dans tous nos autres pays, mais aussi en Ibérie[4] et en Russie, où ils sont également venus à plusieurs reprises en tant que représentants

Kiev est-elle sous la juridiction du patriarche de Jérusalem?


Le Phanar affirme que Kiev leur est subordonnée, se référant à un seul document. Cependant, l'histoire prouve le contraire :
Sur le chemin, tandis qu'à Kiev, le Patriarche de Jérusalem [a aidé St Pierre Moghila - NDT] y a trouvé une grande école de théologie, a effectué des restaurations et a ordonné5 le métropolite de Kiev, saint Pierre Mogila6 et d'autres évêques de la Petite Russie, défendant ainsi l'Orthodoxie; et il a accompli de nombreux autres actes en soutien de la foi orthodoxe.

Le Phanar est redevable au Patriarche de Jérusalem


Le Patriarche de Jérusalem a même fourni une protection au Patriarche de Constantinople - cela confirme et démontre exactement quelle Église est la « Mère des Églises »:
Le patriarche Dosithée a cherché à prévenir les problèmes dans l'Église de Constantinople et, en 1692, il a promulgué une loi qui reconnaissait le droit à la permanence des Patriarches de Constantinople, afin d'éviter les problèmes associés au déplacement fréquent des patriarches du trône ... un même souci pour toute l'Église a été prouvé par les patriarches qui sont également venus après Dosithée ... En outre, il faut noter que des écoles ont été fondées partout par le patriarche Cyrille de Jérusalem, non seulement en Palestine, mais aussi à Constantinople.

 Le "Centre" de toute l'Orthodoxie


Sans conteste le concept de « Centre » [de toute l'Église] n'existe pas [en Orthodoxie]. Et en tout cas, le droit d'être le « Centre » n'appartient pas à quelqu'un qui vante ses pseudo-privilèges, comme le fait le « Pape oriental » maintenant, mais cela appartient plutôt à celui qui est vraiment le gardien de l'Orthodoxie :

«En l’occurrence, la bataille spéciale pour l'Orthodoxie n'est pas encore terminée, mais elle se poursuit et doit être menée à l'avenir avec encore plus de courage, avec la mobilisation de forces nouvelles et plus fortes de la Confrérie du Saint-Sépulcre, de telle sorte que l'Église de Jérusalem puisse redevenir le centre exceptionnel et glorieux de toute l'Orthodoxie, comme elle l'a été au cours des quatre derniers siècles, malgré les conditions complètement défavorables et difficiles de son existence historique. "

La convocation immédiate du Concile panorthodoxe


Depuis que le problème ukrainien s'est posé, de nombreuses voix, indépendamment les unes des autres, et pourtant d’une manière univoque, ont proposé de convoquer un conseil panorthodoxe pour le résoudre. Mais comme le Patriarche de Constantinople voulait se venger de la Russie qui n’a pas participé au «concile de Zizioulas» en Crète, il a opposé son veto et rejeté la discussion panorthodoxe.

Il n'est pas d'accord avec cette proposition aujourd'hui, car il a cette croyance que toute l'Église n’appartient qu’à lui seul. Rappelons qu'il y a quelques années, s'exprimant au Phanar lors d'une réunion à la veille du nouvel an ecclésiastique, il a déclaré que même le Qatar relevait de la juridiction canonique du Patriarcat de Constantinople !

Le patriarche de Constantinople ne devrait pas faire preuve d'ingratitude, mais devrait plutôt reconnaître tout ce qui a été fait par le Patriarche de Jérusalem et demander son consentement ; sinon, la situation continuera à devenir quelque chose de plus en plus nocif et destructeur pour le Phanar.

C'est aussi la seule occasion pour une assemblée de toute l'Église d'avoir lieu - la seule chance de trouver un moyen de sortir de cette situation. Si le Patriarche de Jérusalem a convoqué une fois auparavant un Concile panorthodoxe sur une question dogmatique, c'est d'autant plus possible aujourd'hui, lorsque la question est en rapport avec la juridiction, et personne n'a le droit d'empêcher sa résolution sous prétexte de privilèges qui n’existent pas. Il n'est pas convenable que des hommes d'Église se cachent derrière des excuses ; ils doivent soit démissionner parce qu'ils ne remplissent pas leur devoir sacré envers Dieu, soit admettre ouvertement que, pour eux, seules les instructions et les «commandements» qui viennent des États-Unis ont autorité.

Panayiotis Katramados
Russian translation by the brothers of the Kellia of St. Modestos, Mt. Athos
Translation from the Russian by Matfey Shaheen
Version française par Maxime le minime
de la source
Notes :

1 En grec: Ορθόδοξος Τύπος
2 Le patriarche Cyrille a déclaré au Conseil qu'il n'était pas l'auteur de ce traité, publié en 1629 en latin à Genève -NdT.
3 Le métropolite John Zizioulas est un hiérarque très influent du Patriarcat de Constantinople, qui a participé à la planification du Conseil de Crète.
4 Géorgie
5 Voir ci-dessous
6 Saint-Pierre Mohyla (Mogila / Movila) a été ordonné métropolite de Kiev et de Galice à Lviv, la semaine de la Saint-Thomas, puis le 28 avril 1633, par l'évêque de Lviv Ieremia (Tyssarovsky), agissant en tant qu'exarque du trône œcuménique. À partir de ce moment, le Saint Hiérarque Pierre a occupé le trône de Kiev, de la Galice et de la Russie. Le patriarche de Jérusalem lui a donné sa bénédiction et son soutien dans bon nombre des efforts qu’il a entrepris pour défendre l’Orthodoxie, tels que l’impression de la célèbre «confession orthodoxe» de St Pierre. St Pierre a également créé le premier séminaire orthodoxe du monde sous la forme de l'Académie de Kiev Mohyla - NdT.

dimanche 14 février 2016

EN ATTENDANT LE CONCILE… en face de l'insistant projet d'indifférenciation, l'inlassable et persévérante résistance du peuple orthodoxe

SUR LE BLOG de CLAUDE : 

Père Peter Alban Heers: Une parole sur la "coupe commune" et les étapes vers l'unité entre l'Orthodoxie et hétérodoxie

Père Peter Alban Heers
EXTRAIT :

[…] " en ce moment l'état d'esprit œcuméniste voudrait nous faire croire que nous sommes fiancés au protestantisme papal, c'est-à-dire au catholicisme romain. Donc, vous les entendez dire que nous avons la même foi, mais que malheureusement, nous ne pouvons pas communier ensemble. 

La prochaine étape est de reconnaître, en Concile, que nous sommes tous deux «l'église», mais peut-être l'un plus que l'autre (selon le point de vue). Ce serait équivalent à un mariage, à savoir la reconnaissance des mystères et l'ecclésialité. 

Voici ce que le document "Relations de l'Eglise orthodoxe avec le reste du monde chrétien" fait essentiellement, bien que timidement et avec un double langage. Une fois que le mariage est célébré, c'est une question de temps jusqu'à ce que le couple se retire dans sa chambre intérieure et consomme. Telle est la coupe commune. Que cela arrive lentement ou rapidement ou pas tout, importe peu, car le mariage est la clé qui termine la séparation. Ne faites pas une fixation sur la consommation. La reconnaissance de mystères et l'ecclésialité est tout.[…] " (lire l'ARTICLE INTÉGRAL)

SUR LE BLOG orthodoxie.com :

Remarques sur le texte préconciliaire intitulé « Relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien »

Remarques sur le texte préconciliaire intitulé « Relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien » 
M. Dimitrios Tselengidis, professeur de dogmatique à la Faculté de théologie à l’Université Aristote de Thessalonique, a envoyé ses premières observations théologiques aux hiérarques orthodoxes de plusieurs Églises orthodoxes locales (dont celles de Grèce, Russie, Serbie, Géorgie, Bulgarie, Alexandrie et Antioche) concernant le texte « Relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien ». Nous reproduisons ci-dessous lesdites observations.

« Ce texte manifeste de façon récurrente l’inconséquence et la contradiction théologique. Ainsi, il proclame dans son article premier la conscience de soi qui est celle de l’Église orthodoxe, considérant celle-ci – et ce très justement – comme « L’Église une, sainte, catholique et apostolique ». Or, dans l’article 6, il y a contradiction avec la formulation de l’article premier susmentionné. Il mentionne en effet, de façon caractéristique, que « l’Église orthodoxe reconnaît l’existence historique d’autres églises et confessions chrétiennes ne se trouvant pas en communion avec elle ». C’est ici qu’une question fort à propos se pose : si l’Église est « Une », conformément à notre Credo et à la conscience de soi de l’Église orthodoxe (article I), comment peut-il être fait mention d’autres Églises chrétiennes ? Il est clair que ces autres Églises sont hétérodoxes. Les « Églises » hétérodoxes, au demeurant, ne peuvent nullement être appelées « Églises » par les Orthodoxes. En considérant les choses dans une perspective dogmatique, il n’est pas possible de parler d’une multiplicité « d’Églises » avec des dogmes différents et ce dans un grand nombre de thèmes théologiques. En conséquence, tant que ces « Églises » restent inflexibles dans les erreurs de leur foi, il n’est pas juste théologiquement de leur accorder une ecclésialité – et ce institutionnellement – hors de « l’Église une, sainte, catholique et apostolique ».

 Dans le même article (6), il y a une autre contradiction théologique sérieuse. Au commencement de l’article, il est dit ce qui suit : « D’après la nature ontologique de l’Église, son unité ne peut pas être compromise ». Or, à a fin du même article, il est écrit que, par sa participation dans le mouvement œcuménique, l’Église orthodoxe « a pour objectif d’aplanir la voie menant à l’unité ». Ici se pose la question : Étant donné que l’unité de l’Église est un fait reconnu, quel type d’unité des Églises est recherché dans le contexte du mouvement œcuménique ? Cela signifie-t-il, peut-être, le retour des chrétiens occidentaux à l’Église une et unique ? Une telle signification, cependant, ne transparaît ni dans la lettre, ni dans l’esprit du texte entier. Au contraire, en réalité, l’impression est donnée qu’il existe une division établie dans l’Église et que les perspectives des dialogues ont pour but l’unité déchirée de l’Église.


La confusion théologique est également causée par l’ambiguïté de l’article 20 qui dispose : « Les perspectives des dialogues théologiques de l’Église orthodoxe avec les autres Églises et confessions chrétiennes sont toujours déterminées sur la base des critères canoniques de la tradition ecclésiastique déjà constituée (canon des conciles œcuméniques : 7 du IIème et 95 du Quinisexte) ». Mais le 7ème canon du IIème concile œcuménique et le 95ème canon du concile Quinisexte concernent la reconnaissance du baptême d’hérétiques qui avaient manifesté leur intérêt à se réunir à l’Église orthodoxe. Or, il ressort de la lettre et de l’esprit du texte préconciliaire, considéré dans une perspective théologique, qu’il n’y est absolument pas question du retour des hétérodoxes à l’Église orthodoxe, la seule Église. Au contraire, dans le texte, le baptême des hétérodoxes est considéré comme accepté a priori – et ce sans décision panorthodoxe. En d’autres termes, le texte endosse « la théologie baptismale ». Simultanément, le texte ignore délibérément le fait historique que les hétérodoxes contemporains d’Occident (catholiques-romains et protestants) n’ont pas un seul, mais une série de dogmes qui diffèrent de l’Église orthodoxe (à côté du Filioque, de la grâce créée dans les sacrements, la primauté du pape, le rejet des icônes, le rejet des décisions des Conciles œcuméniques, etc.)
 
L’article 21 soulève également des questions appropriées, lorsqu’il mentionne que « L’Église orthodoxe… évalue positivement les textes théologiques édités par la commission… [à savoir « Foi et Constitution] pour le rapprochement des Églises ». Il convient d’observer ici que ces documents [de la Commission] n’ont jamais été entérinés par les hiérarques des Églises orthodoxes locales. Enfin, l’article 22 donne l’impression que le futur grand et saint Concile juge à priori de l’infaillibilité de ses décisions, puisqu’il considère que « la préservation de la foi orthodoxe pure n’est sauvegardée que par le système conciliaire, qui, depuis toujours au sein de l’Eglise, constitue le juge désigné et ultime en matière de foi ». Dans cet article, le fait historique est ignoré que, dans l’Église orthodoxe, le critère final est toujours la conscience dogmatique vigilante du plérôme de l’Église qui, dans le passé, a validé ou considéré comme « brigandages » des conciles œcuméniques. Le système conciliaire en lui-même n’assure pas mécaniquement la justesse de la foi orthodoxe. Cela se produit seulement lorsque les évêques conciliaires ont le Saint-Esprit et la voie hypostatique – le Christ – qui agissent en eux et ainsi, comme « synodikoi » (i.e. faisant route ensemble) en actes « suivent les saints Pères ».

Évaluation générale du texte

Par tout ce qui est écrit et ce qui est clairement sous-entendu dans le texte susmentionné, il est manifeste que ses initiateurs et rédacteurs entreprennent une légitimation institutionnelle du syncrétisme-œcuménisme chrétien par la décision d’un Concile panorthodoxe. Or, cela serait catastrophique pour l’Église orthodoxe. Pour cette raison, je propose humblement le retrait total du texte.
Pour terminer, une observation théologique sur le texte «Le sacrement du mariage et ses empêchements ». Il est mentionné dans l’article  5a) : « Le mariage entre orthodoxes et non orthodoxes ne peut être béni selon l’acribie canonique (canon 72 du Concile Quinisexte in Trullo). Toutefois, il peut être célébré par indulgence et amour de l’homme à la condition que les enfants issus de ce mariage soient baptisés et élevés dans l’Église orthodoxe ». Ici, la condition expresse que « les enfants issus de ce mariage soient baptisés et élevés dans l’Église orthodoxe » contredit la protection théologique du mariage comme sacrement de l’Église orthodoxe et ce parce que la maternité revient – en fonction du baptême des enfants dans l’Église orthodoxe – à légitimer la célébration du mariage mixte, laquelle est clairement interdit par un canon d’un Concile œcuménique (72è canon In Trullo). En d’autres termes, un concile non œcuménique, comme l’est le futur grand et saint Concile, relativise explicitement une décision d’un concile œcuménique. Cela est inacceptable. Et encore une autre question : si le mariage célébré ne donne pas d’enfants, est-ce que ce mariage est simplement légitimé par le fait de l’intention de l’épouse hétérodoxe d’intégrer ses enfants éventuels dans l’Église orthodoxe ?
Si l’on veut être conséquent théologiquement, l’article 5.1. doit être enlevé.
Dr Dimitrios Tselengidis
professeur de dogmatique
 à la Faculté de théologie à l’Université Aristote
 de Thessalonique