Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mardi 25 février 2020

LE PATRIARCHE DE JÉRUSALEM A TOUT À FAIT LE DROIT DE CONVOQUER UN CONCILE PANORTHODOXE




La publication Orthodoxos Typos[1] a confirmé le fait énoncé dans notre titre : Il y a aussi des primats d'Églises locales qui ne suivront pas l'exemple de l'archevêque d'Athènes Ieronymos. L'un d'eux a déjà rendu cette information publique, et ils sont devenus connus, malgré le fait que notre journal n'ait pas divulgué de noms ; nous voulions que l'initiative du Patriarche de Jérusalem Theophilos (qui a convoqué les Primats de toutes les Églises locales à une réunion à Amman, en Jordanie pour discuter de la question urgente de l'unité de l'Église), soit gardée secrète, afin de ne pas perdre l'effet de surprise.

Certains ont été effrayés par la simple pensée que les idées du Phanar pouvaient être ébranlées, et ils se sont lancés dans diverses intrigues afin d'empêcher toute possibilité de convoquer un concile ou d'y inviter les primats des Églises locales. Mais une telle position implique essentiellement que tous les autres primats, à part le Patriarche œcuménique, n'ont pas le droit d'exprimer simplement leur opinion !
Le premier qui a décidé de devancer tout le monde et d'empêcher une solution constructive à la question ukrainienne a été l'archevêque d'Athènes Ieronymos, qui a fait le 22 novembre 2019 une déclaration pour le site orthodoxia.info :
« Je ne peux pas répondre à cette question avec précision, car je ne sais pas sur quels critères notre frère [le Patriarche Théophile - NDT] a été guidé. Nous ne savons pas si cette déclaration du Patriarche (de Jérusalem) a été faite à la connaissance du Patriarche œcuménique. Le fait est que tout le monde n'a pas le droit de convoquer un Conseil panorthodoxe. C'est le privilège du patriarche œcuménique. Si le patriarche œcuménique nous invite, nous ne refuserons certainement pas, mais si le primat d’une autre église locale nous envoie un tel appel, je refuserai personnellement. »
La vraie raison du refus, bien sûr, était une autre histoire : peu de temps avant, l'archevêque d'Athènes a communiqué (d'abord par téléphone, puis lors d'une autre réunion personnelle) avec l'ambassadeur américain Geoffrey Pyatt, qui après la visite, n'a pas caché le fait qu'ils avaient discuté conjointement de la question ukrainienne. C'est dans ce contexte que l'on doit rechercher les causes de certaines actions du Primat de l'Église de Grèce.

En ce qui concerne le côté ecclésiologique de la question, selon les déclarations de l'archevêque d'Athènes, il existe « deux catégories » de Primats d'Églises : le Patriarche de Constantinople, dominant tout le monde, et les autres Primats, qui ne sont responsables que d’une église locale et pas plus! En est-il vraiment ainsi ?

Un archevêque d'Athènes n'est pas du tout d'accord avec un autre !


L'auteur de nombreux ouvrages, professeur de théologie, et plus tard, l'archevêque d'Athènes, Chrysostomos (Papadopoulos), dans son ouvrage «L'Église de Jérusalem» écrit:
« Chaque fois que l'Église ressentait le besoin de confronter les hérétiques, les patriarches de Jérusalem - présidant le Saint Synode ou personnellement - convoquaient des conciles. Lorsqu'au XVIIe siècle, tout l'Orient et l'Occident étaient troublés par les enseignements du patriarche de Constantinople Cyril Lucaris, quatre patriarches de Jérusalem : Théophane, Païssios, Nectarios et Dositheos, participèrent activement à la convocation urgente d'un concile, qui a en conséquence défendu la Sainte Église Orthodoxe…»
Par conséquent, les actions actuelles du Patriarche de Jérusalem Theophilos, légitimées par un sens des responsabilités pour l'Église, du point de vue canonique, correspondent à notre héritage historique.

Les patriarches de Jérusalem ont participé à deux reprises au jugement des patriarches de Constantinople !


L'archevêque Chrysostomos donne ensuite deux cas où, sous la présidence du patriarche de Jérusalem, les opinions du patriarche de Constantinople ont été condamnées comme hérétiques. Cela signifie que le patriarche de Constantinople n'est pas plus élevé que les autres, et quiconque s'écarte de la foi est soumis à la cour ecclésiastique et s'il est reconnu coupable par le concile, à la condamnation:

Le Concile, qui s'est tenu à Iași en 1642 sous la présidence du patriarche de Jérusalem Théophane, ayant prouvé le caractère fallacieux de la confession de foi du patriarche Cyrille Lukaris, a condamné et anathématisé ce document, mais a en même temps acquitté le patriarche Cyrille [2]…

Cependant, la controverse entourant le nom de Cyril Lukaris ne s'arrête pas là, et c’st seulement 30 ans plus tard, que le grand patriarche Dositheos a convoqué le Concile à Jérusalem en 1672.

Le patriarche de Jérusalem a convoqué un Concile panorthodoxe en 1672


La question urgente qui occupe aujourd'hui le débat public est de savoir si le Primat de l'Église de Jérusalem a le droit de convoquer un concile des Primats de toutes les autres Églises locales. Comme l'histoire nous le prouve, le Patriarche de Jérusalem peut appeler non seulement les Primats des Églises, mais aussi un Concile panorthodoxe, avec un grand nombre de participants, pour discuter des sujets et des problèmes les plus importants de la foi (comme tout autre Primat, et à défaut, n’importe quel évêque) :
Il se trouve qu'à cette époque, dans toute l'Église orthodoxe, seul Dosithée, le patriarche de Jérusalem, Père de notre Église, comprenait clairement la signification de ces questions sur lesquelles l'Église orthodoxe devait donner une réponse officielle…, Dosithée a décidé de convoquer en mars 1672, le Concile à Jérusalem. Markos Renierēs note que ce Concile était « un spectacle des plus magnifiques, car de nombreux membres du clergé (71 participants), parmi lesquels des patriarches, des évêques et d'autres représentants du clergé de l'Église d'Orient, sont arrivés à Jérusalem – dans le lieu sanctifié par la crucifixion de notre Seigneur Jésus-Christ. » Le Concile était présidé par le Patriarche de cette ville sainte - ce père exceptionnel de l'Église - Dosithée…
Malgré toutes les difficultés de l'époque, tous ceux qui le pouvaient sont venus au Concile et le nombre de participants a atteint environ 70 personnes. En comparaison on ne peut que constater l'échec complet du « Concile de Zizioulas»[3], qui a eu lieu à Kolymvari, en Crète, où, malgré les moyens de transport modernes et les commodités offertes pour leur acheminement, il n’y a eu que deux fois plus d'évêques qui se sont rassemblés.

Pour la Grèce et pour l’Orthodoxie !


L'initiative du Patriarche de Jérusalem est cruciale pour toute l'Église dans son ensemble, et la Grèce en particulier. Semblable en force seulement à celui qui est inébranlablement dévoué à la foi orthodoxe, si le patriarche de Jérusalem prend fermement et sans faute cette mission, réalisant le grand danger dans lequel l'Orthodoxie est maintenant - le danger d'un schisme gelé pendant de nombreuses années - alors ce sera lui qui entrera dans l'histoire, et non la fausse autocéphalie du Phanar, qui, comme le patriarche Bartholomée a fait la plaisanterie sans succès, qu’elle a été reçue pour un "pot-de-vin de bonbons"…
La France, à travers son représentant Olivier Noandel, a soutenu le Concile de l'Église d'Orient par tous les moyens possibles et a aidé la Grèce à ériger un dernier bastion pour défendre sa foi…
Selon les sources des Latins, le Patriarche Dosithée a non seulement eu l'occasion d'exposer les erreurs protestantes, mais aussi au nom de toute l'Église orthodoxe, de présenter la doctrine de la foi orthodoxe… Ainsi, il est difficile de surestimer la grande signification de ce concile; et son Oros est devenu l'un des documents doctrinaux de l'Église orthodoxe, qui est devenue célèbre sous le nom de Confession de Dosithée.

Le Patriarche de Jérusalem est également œcuménique!

Le pouvoir spirituel de la « Mère des Églises » et son combat pour la Vraie Foi ont essentiellement rendu les Patriarches de Jérusalem « œcuméniques », car ce n'est pas le titre qui donne à son propriétaire certaines qualités, mais les actions de ce dernier qui ont une grande signification.

Est [digne de ce titre] «œcuménique», celui qui agit conformément aux enseignements et à la vie des Pères et des enseignants œcuméniques de l'Église, et se tient avec eux dans le même combat, épaule contre épaule:
Ainsi, l'Église de Jérusalem, en la personne de ses patriarches, a toujours défendu l'orthodoxie, et les grands patriarches de Jérusalem étaient les champions des intérêts communs de toute l'Église orthodoxe… En quelque lieu où les patriarches de Jérusalem toujours mémorables sont allés, ils ne se sont jamais contentés de prendre soin uniquement de leur propre Église, mais ils ont pris soin de toutes les Églises. Par conséquent, les patriarches ont été non seulement à Constantinople, en Moldavie et en Valachie, et dans tous nos autres pays, mais aussi en Ibérie[4] et en Russie, où ils sont également venus à plusieurs reprises en tant que représentants

Kiev est-elle sous la juridiction du patriarche de Jérusalem?


Le Phanar affirme que Kiev leur est subordonnée, se référant à un seul document. Cependant, l'histoire prouve le contraire :
Sur le chemin, tandis qu'à Kiev, le Patriarche de Jérusalem [a aidé St Pierre Moghila - NDT] y a trouvé une grande école de théologie, a effectué des restaurations et a ordonné5 le métropolite de Kiev, saint Pierre Mogila6 et d'autres évêques de la Petite Russie, défendant ainsi l'Orthodoxie; et il a accompli de nombreux autres actes en soutien de la foi orthodoxe.

Le Phanar est redevable au Patriarche de Jérusalem


Le Patriarche de Jérusalem a même fourni une protection au Patriarche de Constantinople - cela confirme et démontre exactement quelle Église est la « Mère des Églises »:
Le patriarche Dosithée a cherché à prévenir les problèmes dans l'Église de Constantinople et, en 1692, il a promulgué une loi qui reconnaissait le droit à la permanence des Patriarches de Constantinople, afin d'éviter les problèmes associés au déplacement fréquent des patriarches du trône ... un même souci pour toute l'Église a été prouvé par les patriarches qui sont également venus après Dosithée ... En outre, il faut noter que des écoles ont été fondées partout par le patriarche Cyrille de Jérusalem, non seulement en Palestine, mais aussi à Constantinople.

 Le "Centre" de toute l'Orthodoxie


Sans conteste le concept de « Centre » [de toute l'Église] n'existe pas [en Orthodoxie]. Et en tout cas, le droit d'être le « Centre » n'appartient pas à quelqu'un qui vante ses pseudo-privilèges, comme le fait le « Pape oriental » maintenant, mais cela appartient plutôt à celui qui est vraiment le gardien de l'Orthodoxie :

«En l’occurrence, la bataille spéciale pour l'Orthodoxie n'est pas encore terminée, mais elle se poursuit et doit être menée à l'avenir avec encore plus de courage, avec la mobilisation de forces nouvelles et plus fortes de la Confrérie du Saint-Sépulcre, de telle sorte que l'Église de Jérusalem puisse redevenir le centre exceptionnel et glorieux de toute l'Orthodoxie, comme elle l'a été au cours des quatre derniers siècles, malgré les conditions complètement défavorables et difficiles de son existence historique. "

La convocation immédiate du Concile panorthodoxe


Depuis que le problème ukrainien s'est posé, de nombreuses voix, indépendamment les unes des autres, et pourtant d’une manière univoque, ont proposé de convoquer un conseil panorthodoxe pour le résoudre. Mais comme le Patriarche de Constantinople voulait se venger de la Russie qui n’a pas participé au «concile de Zizioulas» en Crète, il a opposé son veto et rejeté la discussion panorthodoxe.

Il n'est pas d'accord avec cette proposition aujourd'hui, car il a cette croyance que toute l'Église n’appartient qu’à lui seul. Rappelons qu'il y a quelques années, s'exprimant au Phanar lors d'une réunion à la veille du nouvel an ecclésiastique, il a déclaré que même le Qatar relevait de la juridiction canonique du Patriarcat de Constantinople !

Le patriarche de Constantinople ne devrait pas faire preuve d'ingratitude, mais devrait plutôt reconnaître tout ce qui a été fait par le Patriarche de Jérusalem et demander son consentement ; sinon, la situation continuera à devenir quelque chose de plus en plus nocif et destructeur pour le Phanar.

C'est aussi la seule occasion pour une assemblée de toute l'Église d'avoir lieu - la seule chance de trouver un moyen de sortir de cette situation. Si le Patriarche de Jérusalem a convoqué une fois auparavant un Concile panorthodoxe sur une question dogmatique, c'est d'autant plus possible aujourd'hui, lorsque la question est en rapport avec la juridiction, et personne n'a le droit d'empêcher sa résolution sous prétexte de privilèges qui n’existent pas. Il n'est pas convenable que des hommes d'Église se cachent derrière des excuses ; ils doivent soit démissionner parce qu'ils ne remplissent pas leur devoir sacré envers Dieu, soit admettre ouvertement que, pour eux, seules les instructions et les «commandements» qui viennent des États-Unis ont autorité.

Panayiotis Katramados
Russian translation by the brothers of the Kellia of St. Modestos, Mt. Athos
Translation from the Russian by Matfey Shaheen
Version française par Maxime le minime
de la source
Notes :

1 En grec: Ορθόδοξος Τύπος
2 Le patriarche Cyrille a déclaré au Conseil qu'il n'était pas l'auteur de ce traité, publié en 1629 en latin à Genève -NdT.
3 Le métropolite John Zizioulas est un hiérarque très influent du Patriarcat de Constantinople, qui a participé à la planification du Conseil de Crète.
4 Géorgie
5 Voir ci-dessous
6 Saint-Pierre Mohyla (Mogila / Movila) a été ordonné métropolite de Kiev et de Galice à Lviv, la semaine de la Saint-Thomas, puis le 28 avril 1633, par l'évêque de Lviv Ieremia (Tyssarovsky), agissant en tant qu'exarque du trône œcuménique. À partir de ce moment, le Saint Hiérarque Pierre a occupé le trône de Kiev, de la Galice et de la Russie. Le patriarche de Jérusalem lui a donné sa bénédiction et son soutien dans bon nombre des efforts qu’il a entrepris pour défendre l’Orthodoxie, tels que l’impression de la célèbre «confession orthodoxe» de St Pierre. St Pierre a également créé le premier séminaire orthodoxe du monde sous la forme de l'Académie de Kiev Mohyla - NdT.

mardi 16 février 2016

Lettre du métropolite de Limassol Athanase au sujet des « Relations des Églises Orthodoxes avec l’ensemble du monde chrétien »

Sur orthodoxie.com

Lettre du métropolite de Limassol Athanase au Saint-Synode de l’Église de Chypre concernant le document adopté par la Synaxe des primats au sujet des « Relations des Églises Orthodoxes avec l’ensemble du monde chrétien »

Lettre du métropolite de Limassol Athanase au Saint-Synode de l’Église de Chypre concernant le document adopté par la Synaxe des primats au sujet des « Relations des Églises Orthodoxes avec l’ensemble du monde chrétien » 


Le métropolite de Limassol Athanase a adressé la lettre suivante au Saint-Synode de l’Église de Chypre concernant le document adopté par la Synaxe des primats au sujet des « Relations des Églises orthodoxes avec l’ensemble du monde chrétien ».


Béatitude, saints Pères,

J’ai reçu les textes qui ont été approuvés en tant que décisions des différentes Conférences préconciliaires, qui ont eu lieu de temps à autre pour la préparation du Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe, lesquels textes entérinent officiellement les sujets qui seront soumis au Saint et Grand Concile, afin d’y être adoptés. Je vous remercie chaleureusement de leur envoi.

Puisque, conformément au règlement d’organisation et de fonctionnement du Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe qui nous a été envoyé, et concrètement dans l’article 12, paragraphes 2 et 3, il est mentionné que nous pouvons exprimer nos vues à notre Synode local tout d’abord, je soumets humblement au Saint-Synode de notre très sainte Église, sur l’injonction de ma conscience, mes opinions et mes convictions au sujet des questions ci-dessous.
En ce qui concerne le texte de la Vème Conférence préconciliaire orthodoxe, qui a eu lieu du 10 au 17 octobre 2015 à Genève-Chambésy, et qui est intitulé « Les Relations des Églises Orthodoxes avec l’ensemble du monde chrétien », je dois déclarer ce qui suit :

Je suis absolument en accord avec les trois premiers articles du texte. Cependant, pour ce qui concerne les articles 4 et suivants, je dois observer ce qui suit : lorsque l’Église orthodoxe prie – ce qu’elle fait toujours – « pour l’union de tous », je pense qu’elle a en vue le retour dans l’union avec elle de tous ceux qui s’en sont retranchés et qui s’en sont éloignés, à savoir les hérétiques et les schismatiques. Ce retour a lieu après qu’ils aient renié leur hérésie ou leur schisme. Après avoir quitté cela, ils s’incorporent à l’Église orthodoxe et la rejoignent – s’unissent à elle – par la pénitence et la procédure prévue par les saints canons.

L’Église orthodoxe du Christ n’a jamais perdu « l’unité de la foi et la communion du Saint Esprit » et n’accepte pas la théorie du rétablissement de l’unité de « ceux qui croient dans le Christ », parce qu’elle croit que ladite unité existe déjà dans celle de ses enfants baptisés. Cette unité existe entre eux et avec le Christ, dans la foi droite [de l’Église], laquelle n’existe pas chez les hérétiques et les schismatiques. C’est pourquoi l’Église souhaite à ces derniers leur retour au sein de l’Orthodoxie dans la pénitence.

Je crois que ce qui est mentionné dans l’article 5 au sujet de « l’unité perdue des chrétiens » constitue une faute, car l’Église, comme peuple des fidèles de Dieu unis entre eux et avec le chef de l’Église qui est le Christ, n’a jamais perdu cette unité, qui est la sienne et n’a donc pas besoin d’être retrouvée, voire encore à être recherchée, et ce parce qu’elle a toujours existé et existera, étant donné que l’Église du Christ n’a jamais cessé ou ne cessera pas d’exister. Il s’est produit que des groupes ou des peuples, ou encore des personnes isolées, soient partis du corps de l’Église. Or, celle-ci souhaite et doit s’efforcer, dans un esprit missionnaire, que ceux-ci reviennent tous dans la pénitence par la voie canonique dans l’Église orthodoxe. Cela signifie qu’il n’existe pas d’autres Églises, mais seulement des hérésies et des schismes, si nous voulons être exacts dans nos formulations. La formule « pour la restauration de l’unité chrétienne» est erronée parce que l’unité des chrétiens – à savoir les membres de l’Église du Christ – n’a jamais été rompue, du fait que ces derniers restent unis avec l’Église. La séparation d’avec l’Église et l’abandon de l’Église a malheureusement eu lieu de nombreuses fois par les hérésies et les schismes, mais la perte de l’unité interne de l’Église ne s’est jamais produite.

Je me demande pourquoi il est question dans le texte d’une référence multiple aux « Églises » et aux « Confessions » ? Quelle est la différence entre elles et quel élément les caractérise pour que certaines soient appelées « Églises » et les autres « Confessions » ? Quelle Église est celle qui est hérétique, quelle est celle qui constitue un groupe ou une confession schismatique ? Quant à nous, nous confessons une seule Église, et toutes les autres sont des hérésies et des schismes.
Je considère que l’attribution du titre « Église » à des communautés hérétiques ou schismatiques sont, théologiquement, dogmatiquement et canoniquement, absolument erronées, car une est l’Église du Christ, comme cela est mentionné dans l’article 1, et une communauté ou groupe hérétique ou schismatique ne peut être appelée par nous Église. Seule l’Église orthodoxe peut l’être.

Rien, dans ce texte, ne mentionne que la seule voie qui conduit à l’unité avec l’Église est seulement le retour des hérétiques et des schismatiques, dans la pénitence, à l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique du Christ, qui, conformément à l’article 1 est notre Église orthodoxe.
La référence à la compréhension « de la tradition de l’Église ancienne » donne l’impression qu’il existe une différence ontologique entre l’Église ancienne des saints sept Conciles œcuméniques et sa continuation authentique jusqu’à aujourd’hui, laquelle est notre Église orthodoxe. Nous croyons qu’absolument aucune différence n’existe entre l’Église du XXIème siècle et celle du premier siècle, car l’un des traits distinctifs de l’Église est le fait que nous confessons dans le Credo que celle-ci est apostolique.

Dans l’article 12, il est mentionné que le but commun des dialogues théologiques est « le rétablissement final de l’unité dans la vraie foi et dans l’amour ». L’impression est donnée que nous, Orthodoxes, cherchons notre rétablissement dans la foi vraie et l’unité de l’amour, comme si nous l’avions perdue et que nous cherchions à la trouver par des dialogues théologiques avec les hétérodoxes. Je considère que cette théorie est théologiquement inadmissible par nous tous.
La référence du texte au « Conseil Œcuménique des Églises » me donne l’occasion de définir ma position à l’égard de différents événements syncrétistes anti-canoniques qui s’y sont produits de temps à autre, et aussi de son appellation, puisque, en lui, l’Église orthodoxe est considérée comme « l’une des Églises », ou une branche de l’Église une, qui cherche et lutte pour sa réalisation en lui. Mais pour nous, la seule et unique Église du Christ est celle que nous confessons dans le Credo.

Pour ce qui concerne l’idée selon lequel la sauvegarde de la foi orthodoxe authentique n’est assurée seulement que par le système conciliaire qui « constitue le juge désigné et ultime en matière de foi » contient une dose d’exagération et n’est pas conforme à la vérité. En effet, dans l’histoire ecclésiastique, de nombreux conciles ont professé et légalisé des dogmes erronés et hérétiques, tandis que le peuple fidèle les a rejetés et a sauvegardé la foi orthodoxe, faisant triompher la Confession orthodoxe. Ni un concile sans le peuple fidèle – le plérôme de l’Église – ni le peuple sans concile des évêques peuvent se considérer comme le Corps et l’Église du Christ, et exprimer correctement l’expérience et le dogme de l’Église.
Je comprends, Béatitude et saints frères synodaux, que des expressions dures et outrageantes ne peuvent figurer dans des textes ecclésiastiques contemporains, et que personne, je pense, ne veut des expressions de ce type. Cependant, la vérité doit être exprimée avec exactitude et clarté, toujours, naturellement, avec discernement pastoral et amour réel envers tous. Nous avons un devoir également envers nos frères qui se trouvent dans les hérésies et les schismes, d’être absolument sincères avec eux et, avec amour et peine, de prier et de faire tout pour leur retour dans l’Église du Christ.

Je pense humblement que des textes d’une telle importance et d’un tel poids émanant du Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe, doivent être rédigés avec soin et formulés avec toute l’exactitude théologique et canonique, de telle façon qu’il n’en surgissent pas des définitions et des déclarations qui ne sont pas claires et appropriées théologiquement, ainsi que des formulations erronées qui peuvent mener à de mauvaises interprétations et à des altérations du vrai point de vue de l’Église orthodoxe. Par ailleurs, un Concile, pour être valide et canonique, ne doit en rien se départir de l’esprit et de la doctrine des saints Conciles qui l’ont précédé, ainsi que de l’enseignement des saints Pères et des saintes Écritures, et il ne doit peser aucune ombre sur la formulation de la vraie foi.

Quand les groupes hérétiques et schismatiques ont-ils été appelés Églises par nos saints Pères, quand et où dans les textes des saints canons et les définitions des Conciles œcuméniques ou locaux ? Si les hérésies sont des Églises, où est la seule et Une Église du Christ et des saints Apôtres ?
En outre, j’exprime humblement mon désaccord au sujet de l’abolition de la pratique de tous les Saints Conciles locaux et œcuméniques en vigueur jusqu’ici, laquelle voulait que chaque évêque disposât de son propre suffrage. Il n’a jamais été question de ce schéma : un suffrage par Église – ce qui rend les membres du Saint et Grand Concile, excepté les primats, de simples éléments décoratifs, leur ôtant le droit de vote.

J’ai encore certains autres désaccords et objections sur d’autres points des textes, mais je ne veux pas vous fatiguer plus avec cela, et je me limite aux thèmes que je considère de plus grande importance, au titre desquels j’exprime mon désaccord, mon point de vue et ma foi.
Je ne veux, par ce que j’ai écrit, attrister personne, et je ne souhaite pas que l’on considère que je donne une leçon ou que je juge mes frères et mes pères en Christ. Simplement, je ressens le besoin d’exprimer ce que ma conscience m’impose.
Je demande que mes opinions soient inclues dans les actes du Saint-Synode.
En demandant vos saintes prières, je reste votre humble frère dans le Christ, + Athanase de Limassol.