Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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dimanche 18 mars 2018

Un monde sans Poutine… par Slobodan Despot

sur le site https://medium.com/antipresse

Un monde sans Poutine

Ce dimanche 18 mars, les Russiens [1] se rendent aux urnes. Ils s’apprêtent à réélire Vladimir Poutine à une écrasante majorité. Mais s’ils se ravisaient? Si une soudaine révolution colorée venait balayer le maître incontesté du Kremlin? S’il s’empoisonnait lui-même par accident? Qu’adviendrait-il de la Russie? Qu’adviendrait-il de nous? Et d’abord, de moi-même?




Je me posais cette question voici quelques jours en arpentant les rues d’une capitale est-européenne en proie elle aussi à la fièvre électorale. En regard de l’enjeu russe, pourtant, cette élection était presque futile. Plus exactement, elle y était subordonnée. Si la Russie changeait de main, les pouvoirs seraient rebrassés dans le monde entier, même sur un plan interne. Même au niveau municipal, comme ici.

Projection

A quoi ressemblerait un monde sans Poutine? Commençons par la Russie. Le départ de l’homme du KGB signifierait sans faute l’arrivée d’un homme de la CIA, tenu par une laisse plus ou moins visible, plus ou moins longue. La Russie retomberait dans le chaos et le pillage des années Perestroïka, où des directeurs de théâtre s’improvisaient exportateurs de cuivre ou de nickel en gros. Selon le cinéaste Stanislav Govoroukhine, qui avait réalisé une enquête sidérante (et confisquée) sur la Grande Révolution criminelle des années 1990, le bradage frénétique des ressources russes en ces temps-là avait contribué au redressement des économies occidentales après le krach de 1988.
Les médias et le système éducatif seraient immédiatement reprogrammés. Le patriotisme et la relative liberté d’expression feraient place à une dérussisation sans failles. Nul Navalny, nul Kasparov — mais de l’autre bord — ne serait plus autorisé à défier le nouveau pouvoir démocratique dans la rue. (Lorsque la Douma nationaliste s’opposa à Eltsine en 1993, Eltsine la fit démolir au canon, tuant mille insurgés, députés et autres civils de passage dans le silence approbateur des médias d’Occident.)
Le défilé du Régiment immortel du 9 mai, avec ses petites pancartes ringardes à l’effigie des ancêtres morts pour la patrie, serait remplacé par une tonitruante gay pride où des femen équipées de godemichés géants sodomiseraient en cadence le patriarche Cyrille — ou du moins son effigie. Les crimes du nazisme eux-mêmes — du moins sur le front de l’Est — seraient minimisés en regard des horreurs du poutinat. Une reprogrammation qui s’arrête aux confins du vraisemblable et du raisonnable n’est pas une reprogrammation. La «sixième colonne» russe — cette élite loyale au pouvoir quel qu’il soit — se chargerait de présenter aux reprogrammeurs des gages de parfaite réceptivité au sein de la masse populaire.
Ce peuple aussi criminel que veule ne saurait, bien évidemment, rester assis sur le sixième des terres émergées et les trésors qu’elles recèlent. Le plan de partition du territoire esquissé par «Zbig» Brzezinski serait rapidement mis en place, d’autant plus rapidement que l’économie du bassin atlantique marque le pas. La Crimée serait livrée à l’Ukraine sans aucune consultation de ses habitants et la rébellion du Donbass matée avec l’aide du Kremlin lui-même. Comme tout cela susciterait quand même quelques tensions, le nouveau gouvernement fédéral accueillerait avec soulagement des «soldats de la paix» dont le bivouac se transformerait aussitôt en bases permanentes de l’OTAN au cœur du monde. Comme aujourd’hui au Kosovo et dans les Balkans, la gestion politique de ces nouveaux États-croupions serait déléguée aux mafias locales et exercée de fait par des préfets occidentaux. Comme au Kosovo, les ministres, secrétaires d’État, barbouzes, chefs militaires (voir l’exemplaire cas Petræus) des forces de libération se transformeraient du jour au lendemain en investisseurs et magnats des hydrocarbures, des diamants ou des médias.
Dès lors, les bastions de résistance au capitalisme du désastre s’effondreraient comme châteaux de cartes, à commencer par le nœud pétrolier crucial de la Syrie. L’Iran serait attaqué dans la foulée avec l’aide de la Turquie soudain réalignée et qui n’en serait pas à son premier retournement de veste. En guise de récompense, Erdogan serait autorisé à régler durablement la question kurde et à dégazerquelques millions de réfugiés en direction de l’Europe. Car tout ce remue-ménage se solderait par un exode autrement plus massif que ceux qu’on a connus jusqu’ici, sans compter les masses africaines pas directement concernées qui profiteraient du brouhaha pour s’engouffrer dans le sillage.
Sur le Vieux Continent, les quelques États d’Europe centrale tacitement adossés à la Russie pour défendre leur souveraineté et refuser le saupoudrage migratoire seraient mis au pas et gratifiés de quotas punitifs de réfugiés pour mieux savourer la «chance» dont ils s’étaient privés jusqu’alors. Pris en tenailles entre le flux humain et les grognements croissants de leur population, les satrapes de l’UE s’empresseraient, en échange d’un relâchement de la pression, de signer avec les USA les contrats de libre-échange léonins qui officialiseraient la transformation de l’Europe en marché de dumping américain. Dès lors, tout en achetant massivement appartements et placements outre-Atlantique, ils renforceraient les programmes d’éducation-à-l’acceptation-de-l’Autre à l’égard des indigènes. Les Botho Strauss [2] et autres Renaud Camus auraient enfin de bonnes raisons de ne plus reconnaître leur propre pays en sortant de chez eux.
Ils auraient d’encore meilleures raisons de ne plus s’en plaindre, puisqu’à la suite des lois sur les «fake news» françaises et allemandes et de la transformation de la paranoïa Russiagate en programme de censure officiel, l’Euroland adopterait des dispositifs assimilant toute résistance à la tiers-mondisation du continent à du nationalisme d’inspiration poutinienne.
C’est ainsi que l’auteur de ces lignes, sitôt qu’il remettrait les pieds en France, ou dans la préfecture otanienne qui en tiendrait lieu, serait convoqué pour entretien à cause du présent article, et plus encore de son virulent Syndrome Tolstoïevsky qui commençait par:
«Le problème, avec l’approche occidentale de la Russie, n’est pas tant dans le manque de volonté de comprendre que dans l’excès de volonté de ne rien savoir.»

Réfutation

Implacable, non? Or je ne veux pas croire à ce scénario. Il ne me convainc pas et je n’ai pas envie d’y penser. Ceci pour deux raisons. La première est générale, la seconde personnelle.
La raison générale, c’est que ce pronostic est tendancieux. A chaque embranchement, il fait le choix du pire. Il ne convainc que ceux qui ont envie de malheur. D’autre part, on n’est plus en 1993. L’Empire atlantique n’est plus seul maître du monde. Bien au contraire, il est dressé sur ses pattes arrière, les babines retroussées, face à deux challengers qui se tiennent les coudes. En 2018, les États-Unis cherchent à refermer les marchés quand la Chine ne demande qu’à les ouvrir. Les États-Unis connaissent une guerre civile virtuelle entre leur présidence et leurs élites quand la Chine octroie sans un pli le pouvoir à vie à son Xi, redevenant de fait une monarchie impériale. Les États-Unis s’enlisent dans des opérations de police globale ruineuses et sans but défini quand la Russie fait la démonstration d’une efficacité sidérante avec quelques dizaines d’avions et quelques milliers d’hommes en Syrie, coordonnés par des missions rigoureusement délimitées. Les États-Unis engloutissent des budgets faramineux — au prix de leur sacro-saint niveau de vie — dans des projets d’armes ésotériques dont le but réel n’est que d’assurer la survie de quelques corporations boulimiques, tandis que la Russie officialise des drones nucléaires sous-marins qui mettent à nu l’Amérique côtière — autrement dit toute l’Amérique.
Par conséquent, il n’y a pas que la CIA qui pourrait convoiter le trône du Kremlin. Les camarades beaucoup plus discrets du Guoanbu pourraient être déjà assis dessus avant que le premier agent U. S. n’entre dans la salle.
De plus, les Yankees et leurs moucherons se sont intoxiqués avec leurs propres affabulations. Attribuer la responsabilité de ces renversements historiques à l’action d’un seul homme, et croire que son élimination permettrait de ramener le monde vingt ans en arrière, est une tournure rhétorique qui certes permet de simplifier efficacement la story à l’adresse du grand public, mais qui fait oublier qu’on a affaire non à des chefs de bandes, mais à des systèmes évolués.
La Russie, une fois rentrée dans son assiette historique et administrative, est un système stable, centralisé, qui peut compter sur une obéissance sans faille de ses sujets, sur une abnégation d’un autre temps et sur un patriotisme élevé au rang de religion. C’est ce consentement à la destinée commune que les Occidentaux appellent une dictature, eux-mêmes préférant gouverner leurs masses par la diversion et le simulacre.
Malgré l’immensité du territoire, les différences dialectales à l’intérieur de la langue russe sont anecdotiques — bien moindres qu’en Italie ou dans l’aire germanique — et les villes sont organisées selon une même charte de Kaliningrad à Vladivostok, charte édictée par la grande Catherine en personne. Par-dessus tout, l’ordre y est assuré depuis des siècles par des forces de sécurité redoutables qui assurent, avec l’Église orthodoxe, la survie de l’organisme dans les conditions les plus extrêmes.
L’irruption out of nowhere du jeune officier Poutine au tournant de l’an 2000 ne signifiait rien d’autre que le retour aux affaires de ces forces-là après une déstabilisation en profondeur qui avait failli faire imploser le pays. Le blondinet a accompli son mandat sans faille et, vu son esprit méthodique, il aura assuré sa succession de longue date. Il faudrait bien plus d’imagination qu’on n’en a aujourd’hui, et bien d’autres rapports de force, pour répéter le piège de la Perestroïka. Et il faut avoir étudié la fracture des destinées individuelles, le marasme démographique, la terrainvaguisation du paysage urbain et rural et l’ensauvagement apocalyptique d’une génération perdue pour entrevoir l’ampleur de ce cataclysme si superficiellement évoqué chez nous. Les Russes ne veulent plus revivre ça, à aucun prix. Mais que savons-nous de ce que veulent les Russes? Et qu’est-ce que cela nous fait?

Confession

Ceci m’amène à ma raison personnelle. Je n’ai plus envie de combattre les moulins à vent de la propagande officielle. Je l’ai fait voici bientôt trente ans, excédé par la bêtise ignare et raciste qui tenait lieu d’information au sujet du conflit qui dévasta mon pays natal, la Yougoslavie. Cela m’a détourné de mes études, coupé de mes intérêts réels, et m’a poussé vers un univers dont je n’eusse jamais songé à me rapprocher: la politique.
Les rapports sociaux sont régis par la loi de l’osmose. Qui se ressemble s’assemble, certes — mais l’inverse est aussi valable: qui s’assemble se ressemble. A force de ferrailler contre la simplification, on se simplifie. A force de pourfendre les a prioripolitiques, on se politise. A force de s’opposer à un parti, on crée le sien. Quiconque s’immisce dans le débat public s’expose à fédérer des «partisans» dont les motivations n’ont pas grand-chose à voir avec les siennes propres. On vous attire — ou l’on vous pousse — dans des cénacles «amis» avec qui vous n’avez souvent en commun que des rejets. Dans le même temps, certains milieux où vous attireraient vos affinités se referment. Bref, vous êtes «marqué», comme un bovin d’élevage. On vous identifiera désormais par votre étiquette.
C’est ainsi. Je ne suis pas l’éditeur de dizaines d’auteurs originaux, ni l’auteur de romans primés publiés par Gallimard. Je suis en premier lieu le souverainiste prorusse, proserbe et antiatlantiste de service. A ce titre, je suis sûr de ne prêcher que les convaincus, alors qu’en tant qu’éditeur ou romancier je touche un public aussi inclassable qu’inattendu.
Le plus élémentaire bon sens, hormis l’intérêt de carrière, me commande de ne plus me laisser enfermer dans ce rôle. Mais ce n’est pas qu’une affaire de stratégie de communication. Cela touche aussi à la qualité et à la substance de ce que je peux comprendre et exprimer.

Extension

La réflexion politique, qu’elle aille dans le sens du poil ou à rebours, ne fait qu’effleurer la surface des choses. Or elle tend à occuper toute la place, au détriment de l’observation et du témoignage saisi au ras du sol. Revenons quelques instants au début de ce texte et dans cette capitale étrangère où j’avais entamé ma réflexion. Je remontais une vieille rue artisanale en direction du centre. La plupart des vitrines semblaient destinées à illustrer les effets conjugués du soleil et du temps qui passe sur des marchandises passées auxquelles leurs producteurs eux-mêmes ne croyaient plus. Je me suis arrêté devant une boutique de sellier-maroquinier qui m’avait toujours attendri. Le vieil homme, moustache poivre-et-sel, était debout derrière son comptoir, en bleu de travail, l’air éternellement désœuvré. Qui aurait acheté ces ceintures inusables en cuir rigide ou ces sacs bandoulière anguleux à fermeture dorée tout droit sortis d’une pub Dunhill de 1975 (avec le mannequin à favoris et costume rayé et la Jensen Interceptor à l’arrière-plan)? A notre époque, entre la camelote industrielle et le luxe onirique, il n’y a plus beaucoup de place pour les objets réels. C’est la marque qui justifie le prix, et après elle le design. La qualité des matières, le soin de l’exécution ou la durabilité n’entrent pratiquement plus en jeu — encore moins la «patte» du fabricant. Les produits de cette boutique étaient faits pour une clientèle et une société qui n’existent plus. Son patron était lui-même une relique. Ni son habileté, ni son imagination, ni même un sens aigu du commerce n’y changeraient rien.
Trois cents mètres plus haut, la rue artisanale s’embranche sur une artère marchande du centre ville. Soudain, les loyers explosent, la foule se densifie, l’éclairage triple d’intensité. Plus question de mouches mortes ni de plantes en pot dans les vitrines. Une marque de sport bien connue vend des chaussures de course hypertechniques aux joggeurs du dimanche. Et elles s’arrachent, comme les montres de plongée parmi les cols blancs. Un euro de matière plastique, moulé et thermocollé par des robots, pour 200 euros affichés, soit le tiers du salaire moyen local. Ce qui justifie ces 20’000 % d’écart entre le prix de revient et le prix de vente? Le rêve, autrement dit le marketing, autrement dit la pensée magique. Pour le prix de cette chimie éphémère et malodorante, ou à peine davantage, j’achète auprès d’une petite usine française des chaussures de sport en cuir et semelles de gomme que je change toutes les années bissextiles… quand je ne les fais pas ressemeler. Et l’on me dit que j’ai «des goûts de luxe». Tandis que les ados qui ruinent leurs parents pour les pouponnières à bactéries griffées qu’ils portent aux pieds, eux, ont des goûts normaux.
Je ne suis pas du côté des selliers et des cordonniers parce que je suis réac et souverainiste. Je suis réac et souverainiste parce que je suis du côté des selliers et des cordonniers. Entre la boutique vermoulue de la rue pavée et le flagship store de l’artère commerciale, c’est une bataille titanesque qui se livre, bien plus féroce que toutes les guerres du pétrole. Elle oppose les mammifères vivant de et sur la terre, ou ce qu’il en reste, à des androïdes vivant dans les branchages de la réalité virtuelle, sans contact avec le sol, telle une population de perruches dans les forêts d’Amazon.
M. Poutine aimerait peut-être bien, lui aussi, jucher son vaste pays dans ces frondaisons chatoyantes. Le hic est qu’on ne le lui permet pas — ou seulement sans drapeau, à l’échelle des particuliers, comme aux derniers JO d’hiver. Il reste donc — lui, son sosie ou son successeur préparé par les Services — un semblant de recours des mammifères enracinés face à la volière psychédélique qu’est en train de devenir le monde régi par le capitalisme du désastre.
Je me joins donc au chœur de ceux qui voudraient dépoutiniser le monde. Mais peut-être pas pour la même raison. J’aimerais qu’on cesse de réduire des peuples à des Poutine, des Trump, des Macron® et des Xi, et qu’on commence à éprouver et méditer les réalités humaines qui se cachent derrière ces ombres chinoises.
PS — D’aucuns m’ont suggéré de commenter l’épisode de l’empoisonnement britannique. Je n’ai rien à dire là-dessus. L’affaire est trop claire. Il va de soi que M. Poutine n’a rien de plus pressé que de liquider un espion au rebut, sur le sol du pays qui jappe le plus contre lui, avec un produit qui le «signe», et ce à la veille de ses élections et de son Mondial de foot. Il aurait tout aussi bien pu laisser sa carte d’identité sur les lieux du crime. C’est à la mode, parmi les débiles mentaux.

NOTES
  1. Les Russiens désigne tous les citoyens de Russie, groupe bien plus nombreux que les Russes ethniques.
  2. Voir Botho Strauss, «Le dernier des Allemands», Antipresse N° 14, 6.3.2016.

dimanche 17 décembre 2017

Le combat pour la restauration du monde chrétien par P. Andrew

'La civilisation occidentale? Ce serait une très bonne idée. "
Attribué à Gandhi

"La croyance occidentale à l'universalité de la culture occidentale souffre de trois problèmes : elle est fausse, est immorale et est dangereuse."
Samuel P Huntingdon, Le choc des civilisations, chapitre 12





Introduction: Le monde chrétien

Le monde chrétien (également appelé orthodoxe) couvre près d'un septième de la surface terrestre mondiale, compte 220 millions de personnes, soit 3% de la population mondiale, et est responsable de 6% de la production économique mondiale. Le cœur du monde chrétien est le cœur de l'ancien Empire russe, appelé pour le moment Fédération de Russie. En dehors de ce noyau se trouvent diverses provinces, pour le moment coupées du noyau par les puissances occidentales et leurs manipulations de petites vanités nationalistes de traîtres. Ces provinces sont : l'Ukraine, la Roumanie, la Serbie, la Grèce, la Biélorussie, la Moldavie, la Bulgarie, la Géorgie, la Macédoine, le Monténégro, la Bosnie et Chypre. Cependant, des millions de chrétiens vivent également dans des pays comme les USA, le Kazakhstan, l'Allemagne, la Syrie, la Pologne, l'Italie, la France, la Lettonie, l'Australie, le Royaume-Uni, la Slovaquie, l'Albanie, le Kenya et Israël et sont dispersés en plus petit nombre dans presque tous les pays et continents du monde.

Le monde non-chrétien

Notre civilisation chrétienne, souvent appelée orthodoxe, c'est-à-dire chrétienne orthodoxe, confesse dans notre signe de croix la Sainte Trinité et le Christ, vrai Dieu et vrai homme. Ceci est différent du monde occidental ex-judéo-chrétien et maintenant athée, aussi appelé Euroamerica. En fait, ce monde apostat n'a pas confessé la vraie Sainte Trinité depuis mille ans, abandonnant le Christ pour l'auto-idolâtrie humaniste et répandant la mythologie de sa supériorité imaginaire à travers le monde. En conséquence de quoi , il a depuis envahi de façon agressive et cupide et violé le reste du monde par la violence organisée. Cette violence barbare, du massacre des Saxons par Charlemagne en 782 à celle des Chevaliers Teutoniques, de la Blitzkrieg d'Hitler au «choc et à la crainte» de Rumsfeld, n'a connu aucune limite, pas plus que sa cupidité, celle des Croisés assoiffés de sang aux conquistadors sadiques de Colomb, de Clive de l'Inde à De Beers.

La Grande Divergence

Certains peuvent critiquer et dire que même dans le monde chrétien nombreux sont ceux qui ne confessent pas la Sainte Trinité et le Christ : ils dénoncent une corruption endémique, des taux élevés d'avortement et de divorces ou une dépendance généralisée à diverses drogues. Bien sûr, ils ont raison à cet égard : dans la Grande Divergence du XXe siècle, cette aberration catastrophique de l'élite occidentale et occidentalisée qui a coûté des centaines de millions de vies à de nombreux peuples, le monde chrétien a été renversé par l'apostasie et le nominalisme. Cependant, par la grâce de Dieu, il a commencé, au cours de la dernière génération, à se repentir et à retourner lentement au Père. Bien qu'il y ait beaucoup à faire pour aller à la Maison du Père, sa direction générale est diamétralement opposée à celle de la Grande Divergence, quand elle a abandonné ses valeurs pour l’infâme brouet promis par l'Occident apostat qui aujourd'hui approfondit encore ses aberrations athées.

Un destin et une lutte

En tant qu'orthodoxe né et vivant en Occident, ma destinée et la lutte de ma vie ont été de lutter pour les valeurs civilisationnelles de l'Occident ancien, de la Sainte Trinité et du Christ, vrai Dieu et vrai homme. Ces valeurs sont essentielles à notre monde chrétien conscient. Nous avons dû nous opposer à l'arrogance et à l’incommensurable prétention culturelle de l’occident et aujourd'hui à son globalisme trotskiste, qui a fait haïr l'Occident par tous. C'est le résultat du déclin moral terminal de l'Occident, qui résulte de son rejet du vrai christianisme, qui a pris ses propres racines il y a mille ans, comme nous l'avons décrit en détail au cours des 45 dernières années. Nous avons toujours combattu nos ennemis extérieurs, le laïcisme inhérent et hérité des racines papales et protestantes de l'Occident non chrétien, ainsi que les illusions de l'Orient non chrétien. Cependant, nos plus grandes luttes ont toujours été contre nos ennemis internes. Qui ont-ils été ?


Pour la foi

Tout d'abord, nous avons dû nous battre pour la pureté de la foi chrétienne contre les conformistes vénaux, tant soviétiques qu'occidentaux. Les Soviétiques ont dit qu'il n'y a pas de Dieu et que par conséquent tout était permis, les Occidentaux ont dit qu'il y avait un Dieu, mais c’est un Dieu censé encourager leur violence agressive, leur cupidité, leur avidité de rapace et leur hypocrisie, accréditant par exemple, leur projet d'envahir l'Irak riche en pétrole.

Il y a eu des ennemis internes, ceux qui les ont rejoints par trahison, lâcheté et tromperie. La trahison fut celle de ceux qui se disaient chrétiens mais, prenant avantage de la paralysie à Moscou, se sont comportés en réalité de façon immorale, tout étant permis, et ainsi ils nous ont persécutés. La lâcheté fut celle de ceux qui ne craignaient pas Dieu, mais qui craignaient leurs autorités contrôlées par l'Occident, de sorte qu’ils nous ont persécutés. La tromperie fut celle de ceux qui se disaient chrétiens, mais qui manquaient tellement d'amour qu'ils soutenaient les ennemis du Christ et leurs vices, et ainsi nous ont persécutés.

Pour l'Empire chrétien


Deuxièmement, nous avons dû nous battre contre ceux qui voulaient nier que le Christ est Vrai Dieu et Vrai Homme.

Niant que le Christ est Vrai Dieu, ceux qui ont été nos premiers adversaires ont voulu séculariser et humaniser son Corps, l'Église, la transformant en un dérisoire fétiche nationaliste, pas supérieur à 'un drapeau national. A défaut de comprendre que l'Église de Dieu est internationale et universelle, ils ont essayé de la provincialiser, la rendant paroissiale, au lieu de la concevoir comme impériale. Ces gens vains et faibles ont été joués par les diplomates américains dans les Balkans, qui, flattant leurs egos, divisant, dirigeant, et nommant eux-mêmes leurs patriarches  ; c'est ainsi qu'ils ont créé des schismes.

Refusant que le Christ soit Vrai Homme, les deuxièmes adversaires contre lesquels nous avons dû nous battre étaient ceux qui voulaient désincarner Son Corps, l'Église, la faisant devenir une philosophie rêveuse et impraticable, une vanité intellectuelle hors de propos, sans rapport avec le feu dans le ventre de l'Église du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.

Pour l'empereur

Nous avons lutté pour la pureté de la foi chrétienne, résistant à la trahison, à la lâcheté et à la tromperie des ennemis extérieurs et intérieurs. Nous avons combattu pour l'Incarnation du Vrai Dieu et Vrai Homme, pour les valeurs chrétiennes qui résultent du fait que, bien que nous ne soyons pas de ce monde, nous sommes dans le monde, justifiant ainsi la future restauration de l'Empire Chrétien.

Troisièmement, nous avons aussi dû nous battre pour l'Empereur. Dans cette affaire, nous avons dû lutter contre ceux qui veulent nier que le Saint-Esprit vient sur la terre pour inspirer le représentant du Christ sur la terre, voulu par le Peuple Fidèle de Dieu. C'est pourquoi nous avons défendu le dernier empereur contre les calomnies répandues contre lui. Et c'est pourquoi nous expliquons pourquoi nous attendons le prochain empereur. Il est vital, car seul le futur empereur peut résister aux préparatifs occidentaux pour l'Antéchrist et ainsi retarder sa venue.

Conclusion: vers l'avenir

L'Euroamerica a ignoré le conseil de bon sens de son propre géopoliticien Samuel Huntingdon. Il y a 25 ans, il a plaidé auprès de l'Occident pour qu'il abandonne son arrogance honteuse et reconnaisse que sa «civilisation» de la «violence organisée» n'est pas du tout universelle. Son matérialisme athée n'est pas «la fin de l'histoire», comme l'a proclamé Fukuyama après la fin de la guerre froide. Depuis lors, l'Occident s'est détruit sous les affabulateurs néocons qui veulent conquérir le monde. En Irak en 1991 et 2003 l'Occident a fini par perdre le monde musulman, en Géorgie en 2008 et en Ukraine et en Syrie en 2014 il s'est fait un ennemi de la Russie, en 2016 de la Turquie, et a ainsi allié les musulmans, orthodoxes et chinois contre lui-même. Il se divise maintenant lui-même, avec le Brexit, Trump et les lignes de faille de l'UE et des États-Unis, alors que l'Occident tombe dans l'abîme de sa propre dépravation morale, causée par son rejet millénaire du Christ.
P. Andrew Phillips
(version française par Maxime le minime de la source)

jeudi 31 décembre 2015

Un bilan de 2015 et les voeux pour 2016 de P. Andrew, prêtre orthodoxe de l'ERHF

«Repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche»
Comme 2015, avec ses guerres interminables,  ses horreurs terroristes et ses torrents de réfugiés misérables, les résultats des invasions cupides occidentales de pays que l'Occident a lui-même créés par son abandon du commandement du Christ d'aimer notre prochain, approche de la fin,  quels espoirs formuler pour 2016? Beaucoup sont abattus et ont peu d'espoir dans les ténèbres, craignant encore une autre conflagration mondiale conséquente à l'apostasie qui s’est exprimée dans le Nouvel Ordre Mondial anti-chrétien  imposée par le génocide il y a une génération. Cependant, pour ceux d'entre nous qui sont chrétiens, il y a toujours de l'espoir au milieu des ténèbres, car nous savons que si nous prions et faisons de notre mieux, le reste est dans les mains de Dieu. Et avec Lui ce qui est impossible pour l'humanité peut devenir possible.

Dans les pays musulmans où le chaos désastreux et la rage de vengeance ont été générés par les injustices des puissances occidentales, il semble y avoir peu de raisons d'espérer. En Irak et en Afghanistan les forces créatrices de chaos de l'OTAN ont été mises en déroute par les talibans et ont dû abandonner leurs guerres perdues. Elles ont été évacuées vers leur lointains pays d'origine, ayant en vain sacrifié des milliers de vies et gaspillé des centaines de milliards de dollars, ne laissant que les ténèbres. En Libye, son gouvernement ayant été renversé par la cupidité et l'injustice de l'Occident sous couvert d’«intervention humanitaire», règnent le chaos et le carnage. En Turquie, son régime autoritaire et guerrier étant incité par l'OTAN à faire la guerre, se voit ainsi menacé de sanctions russes et de guerre civile à grande échelle avec les Kurdes, l'avenir semble sombre. Mais cette obscurité n'est qu'une partie de l'histoire.

En Syrie, le gouvernement du président Assad a sollicité l’aide russe pour vaincre le terrorisme musulman, créé et jusqu'à récemment entièrement soutenu par les puissances occidentales. Il y a désormais des raisons d'espérer maintenant que les premières zones ont été libérées et que les réfugiés sont de retour. En Ukraine, avec la faillite du régime fasciste de Kiev,  incapable de payer ses dettes internationales, il y a un espoir que la liberté viendra sur cette terre désolée, peut-être dans quelques mois seulement, et des millions de réfugiés seront en mesure de retourner chez eux. Pendant ce temps, les forces spirituellement saines en Serbie, au Monténégro et en Moldavie repoussent les gouvernements collaborateurs et l'OTAN et le colonialisme de l'UE. À peu près la même chose se passe en Asie centrale, en Géorgie et en Arménie.

«Défendez-vous à l'Ouest et trouvez des amis à l'Est», disait St Alexandre Nevski il y a plus de 750 ans. Ainsi, la Chine et la Russie se sont alliées après que toutes deux soient devenues les victimes de la sauvage agression américaine. Les deux pays résistent au Nouvel Ordre Mondial des néocons sionistes et, de concert avec eux se sont alliés l’Inde, une grande partie du reste de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique latine, toutes les anciennes colonies occidentales. Ceux-ci rejettent tous le dollar américain en tant que monnaie de référence. Seuls les dirigeants apostats fous du monde occidental, avec leurs vassaux israéliens et sunnites en Palestine, l'Arabie saoudite et les États du Golfe, sont encore totalement asservis au prince machiavélique de ce monde.

Dans toute l'Europe de l'Est, dans les pays baltes, les pays tchèques, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie, la Roumanie, la Bulgarie et la Grèce, les peuples qui ont des gouvernements affranchis -mais pas ceux qui ont des gouvernements fantoches corrompus - offrent une résistance à la tyrannie de l'UE et à l'invasion musulmane. Même en Europe occidentale, en France, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni et au Danemark, il y a partout des forces pour la souveraineté et la restauration nationales qui se sont enfin réveillées et qui veulent revenir à leurs racines culturelles. Ils disent: «Assez, nous voulons en revenir à nos pays ». Cette libération nationale et les mouvements de résistance mondialistes, qui souhaitent rétablir la souveraineté de leur pays, se tournent vers la Russie Souveraine pour obtenir son soutien.

Spirituellement, il y a un petit nombre d’hétérodoxes en Europe de l'Ouest qui s’éveillent enfin à l'Orthodoxie. Ils réalisent enfin que les restes de l'Orthodoxie de l'Ouest, sous la forme du Catholicisme, ont été tellement affaiblis par la ‘filioquisation’ (qui transforme l'Église en une institution purement ‘de ce monde’, en abaissant Dieu à la nature humaine déchue), puis par le virus du protestantisme et ses maîtres de l’argent de l'Ancien Testament, qu'ils ne peuvent pas revenir à l'Église en masse. Ils doivent maintenant faire leur cheminement vers l'Église et à la restauration nationale par le repentir personnel.

Dans le monde de l'Église, nous nous préparons pour 2016 au fameux «Concile», redouté depuis que Washington a essayé d'imposer son ordre du jour par ses pions, les évêques appointés par le Département d'État et leurs valets salariés. Ici aussi, il y a de bonnes nouvelles. Le 21 Décembre le Patriarche Cyrille de l'Église orthodoxe russe - les trois quarts de l'Église et la seule partie qui est complètement libre - a déclaré catégoriquement que notre Église écoutera la voix du peuple, les gardiens de la Foi, et résistera à toute tentative d'apostasie de la foi chrétienne.
Si ce prétendu Concile a effectivement lieu (personne ne sait encore exactement où et quand), cela garantit que ce sera le contraire du Concile maçonnique de Vatican II il y a plus de cinquante ans, il sera l'affirmation de la foi, pas son rejet. Et dans ce cas, ce sera un véritable Concile, un Concile de St Jean Baptiste,  poussant enfin un cri de ralliement pour le monde entier, invitant à entrer dans l'Église pour lutter contre les préparatifs de la planète pour l'Antéchrist. Et si ceux qui ont l’esprit sécularisé, tentent de corrompre la foi, alors soit le  «Concile» n’aura pas lieu, soit ce deuxième «Concile de Florence» sera rejeté  par le boycott  des fidèles et du peuple restés fidèles à la vraie foi.

Ainsi, bien qu'il y ait beaucoup d'obscurité dans le monde, il y a aussi vraiment des lueurs qui sont la promesse de la lumière pour «ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort». Pour l'instant, nous répétons les paroles du Prophète et Précurseur: «Repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche» et nous disons aux Pharisiens et Sadducéens: «Ô génération de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ?» Contrairement aux traîtres rénovationistes infiltrés de la cinquième colonne, il y a ceux d'entre nous qui ne craignent rien et résisteront jusqu'au bout dans la fidélité au Christ et à son Église, quel qu’en soit le coût. Car nous allons gagner à la fin, ne vous méprenez pas.
le 23 Décembre, 2015 
Père Andrew.


La prédication de Jean le Baptiste. Pieter Brueghel le Jeune

dimanche 12 juillet 2015

LA VÉRITÉ QUI DÉRANGE

Dette souveraine européenne sans la Grèce :
 12, 5 mille milliards 
 97, 5%

Dette souveraine de la Grèce :
 320 milliards
 2,5%

mardi 7 juillet 2015

ΌΧΙ

AVANT


(traduction Laurence Guillon)

APRÈS


Les Grecs ont consacré le fait que ce sont les peuples qui ont le dernier mot, et non les traités européens, qui valent tant que les peuples leur accordent leur onction.

dimanche 21 juin 2015

UNE ANALYSE DE LA SITUATION ECCLÉSIALE, POLITIQUE ET INTERNATIONALE par Père ANDREW



Q: Du point de vue de l’Église, qu'est-ce que vous trouvez digne d'intérêt ce mois-ci?

A: Quelle question difficile! Il y en a eu tellement et le mois n'est pas encore terminé. Il y a eu la déclaration par le pape de Rome qu'il peut envisager de revenir dans la repentance à la Pâques de l'Église  (à vrai dire, sa déclaration était très vague et on peut en faire d'autres interprétations qui font preuve de moins de repentance), sa rencontre avec le président Poutine (en dépit de la  violente opposition des États-Unis) et l'approbation par le pape du combat russe contre l'élite européenne anti-chrétienne. Il y a également eu le tragique Synode de l'Église de Serbie manipulé par l’Union Européenne. Et puis il y a eu finalement la fermeture inévitable de l'Institut Saint-Serge à Paris – après  plus de 30 ans d’activité – quand son archevêque lui a demandé de revenir à l'Orthodoxie et qu’il lui a opposé son refus.

Politiquement, il y a eu la réunion du G7 dans la villa de Hitler en dehors de Munich et la prise de conscience que le G7 est désormais une sorte de ghetto occidental conduit par les USA, plutôt inadapté, qui se trouve à la fois avec le dos au mur, incapable de rembourser un jour ses propres dettes, et encore plus inadapté depuis que l'Inde a maintenant signé un accord de libre-échange avec l'Union économique eurasienne. Ensuite, il y a la crise de la dette grecque (la dette de la Grèce est seulement d’environ la moitié de la dette américaine par habitant) et la possibilité que la Grèce se libère enfin de l'esclavage de l'UE, après l’avoir rejointe avec tant de naïveté et de bêtise il y a trente ans. Peut-être la douleur économique est-elle ce dont la Grèce a besoin pour mener son peuple à la repentance, tout comme l'oppression athée a conduit les Russes à la repentance.


Cependant, bien que ce soit un événement très mineur du point de vue international, je voudrais mentionner le transfert du Métropolite congédié Jonas du groupe connu sous le nom de «L'Église orthodoxe en Amérique» (OCA) à l'Église Russe Hors-frontières (ERHF). Même il y a dix ans, et encore moins il y a trente ans, une telle démarche aurait été impensable, voire impossible. Le seul événement similaire fut en 1976, lorsque le Métropolite Antoine (Bloom) a demandé un transfert à l’ERHF. (Ironie du sort, ce fut à la même époque que le Métropolite Antoine (Bloom) avait lui-même refusé à tort de recevoir celui qui est devenu le P. Kallistos (Ware) dans l'Église russe de Constantinople.) La demande du Métropolite Antoine a été à juste titre refusée par le Métropolite Philarète pour une très bonne raison  canonique. Toutefois, dans ce cas très différent le Métropolite Jonas a été reçu par de Synode de l’ERHF avec un statut de retraité.

Q: Serait-ce le début d'un mouvement vers ERHF?

A: Pas nécessairement, je pense que c’est un choix personnel, mais c’est cependant le signe d'un mouvement de repentance. L'OCA est canoniquement à la dérive. Où est ce qu’elle va? Quelle est son identité? Quel est son avenir? C’est un fragment à la la dérive de l'Église russe pour les raisons historiques compréhensibles de l'ancien uniatisme et pour des raisons politiques. Il a été un foyer du modernisme. Mais aujourd'hui, si vous regardez les parties les plus solides de l'OCA, en Alaska, au Canada et en Pennsylvanie autour de St Tikhon, il est clair que tout cela fait partie de l'Église russe, mais, pour des raisons historiques, ce ne fait pas encore partie de la canonique et universellement reconnue Église Russe Hors-frontières. Et c’est pourtant clairement ce qu’est la majorité de l'OCA, une partie de l'Église Russe Hors-frontières. Je pense que cet événement marque le début de la guérison de l'OCA.

Q: Sûrement qu’une partie du problème initial venait de l’ERHF elle-même?

A: Il y a eu à une époque un problème avec des individus, politisés, nationalistes, dans l’ERHF, mais cela fait partie du passé. Nous avons évolué et cette génération est partie ou a disparu. Aujourd'hui, nous sommes dans une situation complètement différente. En effet, les deux derniers Métropolites de l’ERHF n’étaient pas d’origine russe, l’un était Slovaque Carpatho-russe, et l'actuel est un Canadien d'origine ukrainienne. Cela signifie une ouverture à tout l'ensemble du monde   multinational russe-orthodoxe à l'extérieur des terres russes. L’ERHF se dirige vers notre objectif ultime, notre mission universelle, pour préparer le chemin, comme l’a fait saint Jean-Baptiste dans le passé.

Q: Vous posez des questions sur l'identité et l'avenir de l'OCA, mais on peut sûrement poser les mêmes questions à  propos de l’ERHF?

A: Je ne suis pas d’accord avec vous. Notre identité est claire, elle est dans notre nom. Nous sommes la partie de l'Église russe-orthodoxe qui est en dehors de la Russie, qui est à l'extérieur des terres russes. D'une part, nous devons être absolument fidèles à l'Église orthodoxe russe et à sa tradition, d'autre part, nous devons nous exprimer dans la langue du pays où nous vivons et à travers la culture de ce pays, selon une optique russe orthodoxe. Telle est notre témoignage missionnaire. Et c’est cela notre avenir.

Q: N’est-ce pas ce que l'OCA a fait?

A: Le meilleur d’elle, oui, mais malheureusement certains ont perdu, ou même n’ont jamais eu, la Tradition de l'Église orthodoxe russe. Par exemple, seulement un quart des paroisses OCA conservent le calendrier de l’Église, d'autres en ont eu une mauvaise compréhension et ils ont imaginé que   parce que simplement ils vivaient dans un autre pays et une autre culture, ils pouvaient en conséquence altérer notre foi. Au lieu de regarder le monde à travers des yeux orthodoxes russes, ils ont tendance à voir l'Orthodoxie russe à travers les yeux du monde. C’est très clairement le chemin de l'apostasie.

Q: Vous avez parlé du Synode de l'Église serbe. Quel est le problème?

R: Le problème est la nouvelle persécution de l'Église serbe. Elle est pire que la persécution communiste. L'épiscopat de l'Église serbe est parqué  comme un troupeau de moutons intimidés dans un coin, menacé par le loup de l'UE, derrière lequel se trouvent les Etats-Unis avec une nouvelle menace de  bombardements de l'OTAN, avec des obus à uranium appauvri et même une guerre nucléaire. Et ne portez pas de jugement, jusqu'à ce que vous ayez eu à faire face à une telle persécution vous-même.

Q: Pourquoi les Serbes ne se lèvent-ils pas pour défendre leur Église?

A: Parce qu'il y a trop de «orthodoxes serbes», et pas assez de Serbes orthodoxes.

Q: Qu'entendez-vous par là?

A: Je veux dire que tout pays n'a de valeur que dans la mesure où il est orthodoxe ou a des valeurs qui proviennent de l'Orthodoxie. Comme l'a dit Dostoïevski: «Un Russe sans l’Orthodoxie est de la foutaise». C’est la même chose pour tous les pays dans le monde. Quand je lis un article sur une virée nocturne à Prague de  voyous ivres d’origine britannique est-ce que je pense qu'ils sont anglais? Bien sûr que non. Malheureusement, la même maladie affecte tous les pays du monde. C’est la maladie de l'apostasie. Et être orthodoxe que de nom ne suffit pour résister à cette maladie.

Q: Qu'est-il arrivé à l'Institut Saint-Serge à Paris?

A: Il a fermé. Beaucoup d'argent a disparu. Mgr Job tente d’y rétablir l'Orthodoxie  après trente ans d’évêques faibles qui ont permis  l'anarchie en promouvant des anarchistes. Il peut ne jamais rouvrir. C’est un autre clou dans le cercueil de l'Exarchat Paris.

Q: Quelle est la situation en Ukraine?

A: La guerre civile continue tandis que la junte de marionnettes à Kiev tue le peuple ukrainien. Le Département d'État des États-Unis est maintenant en train de corrompre le Patriarcat de Constantinople pour qu’il s’implique  dans des groupes schismatiques en Ukraine, compromettant ainsi  la possibilité du Concile de l'an prochain. Mais nous avons l'espoir que l'année prochaine, la guerre sera finie et que l'Ukraine sera à nouveau libre. Malheureusement, je ne vois aucun signe de repentir de la part des États-Unis et l'UE, qui, comme un politicien britannique l’a dit à juste titre, a du sang sur ses mains en l'Ukraine.

Q: Et en Syrie?

A: Là aussi la guerre continue, financée par des fanatiques  en Arabie saoudite et au Qatar soutenus par l'Occident, qui ont créé des millions de réfugiés. En Libye l’intervention occidentale s’est également montrée une fois de plus catastrophique et maintenant 65% des Libyens veulent fuir, regardant en arrière la période Khadafi presque comme un paradis, un peu comme dans beaucoup de pays d'Europe de l'Est appauvris et colonisés regrettent maintenant le bloc soviétique avec tous ses défauts évidents. Aujourd'hui, par exemple, un salaire décent en Roumanie est de 150 euros par mois,  si vous parvenez jamais à obtenir un emploi. Ceci est tout le fruit de l'ingérence occidentale, diviser pour régner en réduisant à la pauvreté. Le résultat d'une telle ingérence est la migration de masse et l'éclatement des familles. L'Occident a causé cela. La règle numéro un est de ne pas détruire quelque chose jusqu'à ce que vous ayez quelque chose de mieux pour le mettre à la place. Mais c’est exactement ce que l'Occident a fait à l'Union soviétique et à Europe de l'Est, ainsi qu’en Syrie, en Irak, en Libye, etc.

Q: En ce qui concerne la Syrie,   certainement ce sont les musulmans qui sont eux-mêmes à blâmer? Ils se tuent les uns les autres?

A: Quand des enfants se disputent et que ces enfants suivent une religion qui, comme le judaïsme, n'a pas de notion de pardon, de « tendre l'autre joue », vous ne leur donnez pas d'armes coûteuses pour s’entretuer avec. Mais c’est précisément ce que l'Arabie saoudite et le Qatar (et Israël), soutenus par les États-Unis, ont fait, que ce soit en Syrie, au Liban ou ailleurs. Rappelez-vous que Al-Qaïda et l'État islamique sont des inventions de la CIA à l'encontre de l'Union soviétique et diviser le monde musulman. Tout le problème musulman a commencé quand la Grande-Bretagne et ensuite les États-Unis se sont servis d’Israël comme tête de pont occidentale dans le monde arabe. Lorsque les nations occidentales deviennent des états terroristes (c’est ainsi que les nations occidentales sont perçues dans le monde musulman) et envahissent l'Afghanistan et l'Irak, ne soyez pas surpris quand les musulmans se tournent vers le terrorisme. La radicalisation des musulmans a été causée par les gouvernements occidentaux. L’épouvantable terrorisme occidental nourrit l’épouvantable terrorisme islamique.

Q: Quand est-ce que l'Occident a entamé ce chemin de l'apostasie? Dans quelle mesure a joué le facteur racial ?

R: Je pense qu'il y a beaucoup d'idées fausses en ce qui concerne la race et le Grand Schisme d'Occident. Par exemple, le néo-platonicien Philip Sherrard a présenté le schisme comme une sorte de débat philosophique entre «Orient et Occident», entre «grec et latin» entre Platon et Aristote. Certes, il y avait le problème des Francs, mais pas pour des raisons raciales inhérentes, comme certains philosophes grecs modernes et plutôt aigris le prétendent, mais simplement à cause de la mentalité que les Francs se trouvait être la première à adopter. Et n’importe quelle race peut adopter une mentalité anti-Église, comme le 20e siècle nous l’a montré. Ces simplifications raciales passent  complètement au-dessus du caractère multinational de l'Église. L'Église comprend des Latins comme St Hilaire de Poitiers et Saint Ambroise de Milan, des Syriens comme saint Ephrem et Saint-Isaac de Ninive, des Égyptiens comme St Antoine  le Grand, des Géorgiens comme Ste Nino, sans parler des Slaves et tant d'autres nationalités, y compris des Francs orthodoxes de la période d’avant Charlemagne et d'aujourd'hui.

Un autre point est que, bien que, à juste titre, les historiens voient Charlemagne comme le véritable initiateur de tous les problèmes, avec son massacre des Saxons et la corruption du Credo, son prétendu empire plutôt branlant fut de très courte durée. Il y a eu une renaissance de l'Orthodoxie en Occident après lui, par exemple sous l'impératrice Théophano à la fin du Xe siècle. Il n'y avait pas de schisme  jusqu'au XIe siècle et les 100 années suivantes ; en d'autres termes le schisme ne faut pas un événement soudain, mais un processus.

Nous ne pouvons mieux faire que de citer l'historien des religions catholique, Christopher Dawson: «Il a fallu attendre le onzième siècle pour que le lien religieux qui unissait l’Est et l'Ouest ait finalement été détruit  et que la chrétienté occidentale apparaisse comme une unité indépendante, séparée à la fois dans la culture et la religion du reste de l'ancien monde romain » (The Making of Europe, P. 47).  Il rapporte cela au Xe siècle et si «La barbarie féodale fut de capturer et d'absorber  la société de paix de l'Église ou si cette dernière pouvait réussir à imposer ses idéaux et sa culture plus élevé à la noblesse féodale» (P. 271). «Il a fallu attendre le onzième siècle pour que la société militaire (du monde barbare du paganisme nord) ait été incorporée dans le système politique spirituel de la chrétienté occidentale» (p. 287-288).

En d'autres termes la tragédie de l'Occident a été qu'il a quitté l'Église et a adopté à la place l'agressivité de la «barbarie féodale». Ceci, allié à la technologie, est ce qui se trouve derrière l'impérialisme agressif de l'Ouest du deuxième millénaire, à partir de 1066 et une vingtaine d'années avant cela, auparavant, et aussi des années d'ouverture de ce troisième millénaire déjà profondément tragique. Nous pouvons voir cela très clairement dans les tous ces massacres qui se produisent aujourd'hui aux Etats-Unis. Quelle culture ! Agression et violence et une société de l'obésité et la maladie mentale ... .Et vous appelez cela civilisation?

Q: Il y a beaucoup de critiques à l'Ouest du Président Poutine. Ils l'ont diabolisé, faisant de lui dans un personnage de haine. Quelle est la vérité?

A: La propagande nourrie parla  CIA est totalement  éhontée, pour ne pas dire primitive. Bien sûr, le président Poutine, comme la Russie contemporaine, a beaucoup de défauts, mais contrairement à l'Occident, ils vont ensemble dans la bonne direction. Voilà ce qui est important. Le nom Poutine vient du mot «mis» qui signifie «le chemin», «la voie». Et cela est exactement la signification spirituelle de son nom, car il est seulement un instrument. Il n’est pas la destination, juste une partie du chemin à l'endroit où nous voulons aller.

Q: Quelle est cette destination?

R: Aujourd'hui, l'Occident athée prêche la mort spirituelle à travers le monde. La signification spirituelle de la Russie est de prêcher la vie spirituelle. Tel est le sens de la résurrection universelle annoncée par Saint Séraphim de Sarov pour laquelle nous devons nous préparer. L'Occident a préféré la vulgarité à la noblesse. Nous ne le suivrons pas. Malheureusement, nous devons reconnaître que lorsque l'Antéchrist viendra, il parlera anglais. C’est à nous de lui montrer que tout le  peuple anglais ne va pas l'écouter, qu'il y a un reste fidèle, comme dans tous les pays à travers le monde, que nous pouvons parler de noblesse, pas de vulgarité. Il devient rapidement évident, même à ceux qui, ont été réticents avant – telle est la repentance – que  les Orthodoxes ont besoin d'un protecteur, un gardien, un empereur restauré. La Grèce repentante ressemble aujourd'hui à la Russie, une Russie qui a rejeté la malédiction de l'athéisme et de l'apostasie. Beaucoup d'autres font la même chose. Nous n’abandonnerons pas ! Le Christ est victorieux!

 Père Andrew 19 Juin 2015
(version française par Maxime le minime de la source)