Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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vendredi 24 janvier 2025

Juste en passant… 🇬🇷 vs 🇹🇷

Dans les années 1920, les femmes grecques donnaient naissance en moyenne à 4 enfants, les femmes turques 6,5. 

La Turquie avait une population 2 fois supérieure à la Grèce.


Dans les années 1970, les femmes grecques donnaient naissance en moyenne à 2,5 enfants, les femmes turques 4,5-5,5.


Dans les années 2000 les femmes grecques donnaient naissance en moyenne à 1,2-1,4 enfants, les femmes turques 2,3-2,5.  


En 4 générations, la différence de population est passée de 6 millions à 74 millions, et l'équilibre de l'influence et du pouvoir a radicalement changé.


Aujourd’hui, la Turquie revendique le statut de puissance régionale, tandis que la Grèce .... 


De plus, à l'avenir, l'écart ne fera que croître :  il nait 900 000 enfants chaque année en Turquie et en Grèce seulement 70 000, soit 13 fois moins.

 

mercredi 13 mai 2020

SURVIVALISME ORTHODOXE en Grèce




Érigé au XVIe siècle sur le mont Ossa, dans le nord de la Grèce, un monastère en ruine a été redécouvert par une poignée de religieuses, qui l'ont patiemment rénové. Aujourd'hui, une vingtaine de sœurs orthodoxes, originaires de treize pays, y gèrent une exploitation agricole florissante. Régulièrement, des jeunes femmes viennent leur prêter main-forte. Après un premier stage, Catherine, une jeune Américaine, effectue maintenant son noviciat au couvent. Elle n’a pas encore pris de décision, mais espère que ce temps passé auprès des sœurs l’aidera à trouver sa voie. Reportage de Nicolas Gabriel (Allemagne, 2019, 53mn) Disponible jusqu'au 03/06/2020

mercredi 11 mars 2020

Что делать? Nouvelles de la Résistance grecque

"NOUS SOMMES EN ZONE DE GUERRE 
ET IL FAUT DÉFENDRE NOTRE TERRITOIRE !" 

extraits d'articles
10/03/2020

(…) L’archevêque Iéronimos est même venu rendre visite à ces hommes en patrouille pour les bénir… renforçant les sentiments patriotiques et anti-migrants.

(…) «Le gouvernement a permis à la population de prendre les armes pour chasser les réfugiés à la frontière», explique ce sexagénaire aux allures de pâtre grec. «Quand le premier ministre est venu mardi dernier, il a rendu visite aux gens du delta de l’Evros. Cela revenait à les conforter dans leurs actions», analyse-t-il

Le Temps

Le pêcheur dit avoir stoppé plusieurs dizaines de personnes: « La dernière fois c’était il y a trois jours. On a stoppé leur barque en pleine nuit on leur a dit : ‘Rentrez en Turquie, ici c’est la Grèce, la frontière est fermée' ». La nuit tombée ils sont armés. « Rien d’illégal », assure à son tour Paris, prêt à tout pour intimider les migrants.

« C’est mon devoir, pour ma patrie et pour l’Europe. Les agriculteurs, les éleveurs, les chasseurs du delta de l’Evros, nous sommes tous ensemble pour repousser les migrants et barrer tous les accès », clame Paris. Nikos et Paris assurent qu’ils continueront leurs traques tant que les autorités grecques auront besoin d’eux.


(…) BFMTV
09/03/2020


« Ici, il n’y a pas de loi. Nous ne laisserons personne passer en Grèce, pas un seul ! », dit Yorgos, qui est l’un de ceux qui gardent la frontière de la Grèce avec la Turquie, bien qu’il ne soit ni soldat ni garde-frontière. Comme des milliers d’autres ici.

(…) En outre, environ 4.000 citoyens grecs se sont armés et vont chasser les migrants.


Um der EU Druck zu machen, hat die Türkei Tausende Migranten an die Grenze zu Griechenland gebracht. Dort sind nicht nur Soldaten angerückt, auch ca 4000 griechische Bürger gehen bewaffnet auf die Jagd nach Migranten. @Besser_Deniz war dort. @welt https://www.welt.de/politik/ausland/plus206388433/Krise-an-griechischer-Grenze-Hier-ist-Krieg-da-passieren-solche-Sachen.html …

Quelle: Enri Canaj/ Magnum Photos/ Agentur Focus


Krise an griechischer Grenze: „Hier ist Krieg, da passieren solche Sachen“ - WELT

Um Druck auf die EU auszuüben, hat die Türkei Tausende Migranten an die Grenze zu Griechenland gebracht. Dort sind nicht nur Soldaten angerückt. Auch etwa 4000 griechische Bürger haben sich bewaffnet...
welt.de

EVROS, Grèce – Des fermiers et des retraités portent des vêtements noirs et de lourdes bottes, imitant les forces spéciales grecques, et marchent le long d’une route dans le cadre d’une patrouille de nuit à la recherche de migrants tentant de traverser la frontière avec la Turquie. Ils ont crié « On vous aura la prochaine fois ! » à un groupe de migrants qui avaient réussi à passer et qui se sont enfuis.
(…) Aujourd’hui, la réaction majoritaire des habitants est l’hostilité ouverte. Le gouvernement grec de centre-droit a temporairement suspendu la procédure d’asile et s’est engagé à expulser sommairement les migrants qui franchissaient la frontière. Et les citoyens ordinaires, dont beaucoup en ont assez, prennent les choses en main.

Les villageois des villes frontalières forment des patrouilles civiles pour traquer les migrants. Des habitants de l’île ont mis en place des barrages routiers, d’autres ont attaqué physiquement des travailleurs humanitaires et des journalistes, les accusant d’aider les migrants à venir sur l’île.

« Nous n’en pouvons plus. Nous voulons retrouver notre vie. » Avec d’autres habitants, elle s’est rassemblée autour d’un petit feu sur le bord de la route, formant un barrage routier improvisé destiné à empêcher les migrants de traverser le village.

(…) « Depuis que nous nous sommes débarrassés des ONG, il n’y a plus eu de nouveaux migrants », a déclaré un homme au barrage du village de Moria, à Lesbos. « Est-ce une coïncidence ? Non. C’est fini, nous reprenons le contrôle. »

Grèce : À la frontière, des citoyens patrouillent pour « éviter l’invasion » de migrants, « Si un accident doit arriver, il arrivera !


A la nuit tombée, dans le village de Poros, dans le Nord-Est de la Grèce, les tracteurs sont à l’arrêt et les rues désertes. Sakis, vêtu d’un treillis militaire, se rend le long du fleuve Evros, à la frontière avec la Turquie, « pour défendre les portes de la Grèce et de l’Europe ».

Au bout de ce petit bourg agricole, le fleuve, relativement étroit, reste un point privilégié de passage des réfugiés entrant en Grèce. Depuis la décision de la Turquie d’ouvrir ses portes, le 28 février, policiers lourdement équipés, agriculteurs, éleveurs, chasseurs et pêcheurs bloquent tout accès.

Rassemblés autour d’un feu improvisé, ils veulent « éviter l’invasion », explique Sakis, un agriculteur de 38 ans. Fusil de chasse sur le dos, l’heure est venue de quadriller le secteur.

« J’ai très peu dormi depuis. Jour et nuit, je fais des rondes avec ma voiture sur le chemin longeant le fleuve pour observer si des barques tentent d’accoster sur le rivage grec », raconte-t-il, épuisé.

Dès qu’un migrant est repéré, la police ou l’armée est avertie et l’exilé est embarqué. Giokas Xanthos s’adonne à la pêche régulièrement sur l’Evros et connaît les points sensibles où les passeurs lâchent les migrants: « nous avons une connaissance parfaite du terrain qui peut être utile aux autorités ».

Encore hantée par la crise migratoire de 2015, la population locale s’organise pour que les frontières grecques restent hermétiques.

(…) Depuis mardi, Dimitris Kolgionis, maire adjoint de Pherès, la commune de 5.000 habitants dont dépend Poros, a organisé des rotations pour surveiller la frontière: « 500 personnes ont répondu présentes et se relayent par tranches horaires ».

De 9H à 13H, mercredi, c’était au tour de Giorgos Ioumis, retraité, de participer à la patrouille citoyenne: « Toute la région de l’Evros est mobilisée. Nous sommes en zone de guerre et il faut défendre notre territoire ».

(…) Des médias grecs rapportent également des arrestations musclées de migrants par des groupes de citoyens armés. « Nous avons des armes par protection », précise Sakis, « nous sommes décidés à garder nos frontières. Et si un accident doit arriver, il arrivera ! ».

(…) Nice-Matin

Depuis mardi, Dimitris Kolgionis, maire adjoint de Pherès, la commune de 5.000 habitants dont dépend Poros, a organisé des rotations pour surveiller la frontière: "500 personnes ont répondu présentes et se relayent par tranches horaires".

De 9H à 13H, mercredi, c'était au tour de Giorgos Ioumis, retraité, de participer à la patrouille citoyenne: "Toute la région de l'Evros est mobilisée. Nous sommes en zone de guerre et il faut défendre notre territoire".

lundi 14 août 2017

Istanbul, capitale turque ou capitale grecque?



Beaucoup de Français imaginent qu'Istanbul est un mot turc qui désigne une mégapole moderne aux confins de l'Asie et de l'Europe. En réalité, il s'agit simplement de la déformation turque du grec "is tén polin", "dans la ville", comme disaient les héritiers d'un monde où Constantinople avait survécu pendant 1.000 ans, comme capitale de l'empire romain, à l'autre "ville", l'urbs, qui était Rome.




La vacuité des programmes d'histoire inoculés par l'Éducation Nationale en France explique très largement l'incompréhension des Français pour les questions grecques et méditerranéennes.

Pour le Français ordinaire qui a tété le lait allégé de l'école publique, l'Empire romain s'est effondré au cinquième siècle sous les coups de boutoir infligés par des Barbares. S'est alors ouvert une ère obscure qui a duré environ dix siècles. Vers 1500, la Renaissance commence et l'Europe redécouvre la Grèce, c'est-à-dire Platon, Aristote et quelques autres. Entretemps, la Grèce est devenue un désert finalement occupé par les Ottomans. 

Istanbul vue par les Grecs
Pour les Européens d'Orient, dont les Grecs, l'histoire s'est déroulée un peu différemment. Eux se souviennent en effet de la pression migratoire exercée par les "barbares", les tribus germaniques, dès le IIIè siècle après Jésus-Christ. Ils savent aussi la marginalisation progressive de Rome dans les circuits économiques de l'Empire. La noblesse romaine sclérose la ville, et peu à peu les affaires, la prospérité, la croissance dirait-on aujourd'hui, se fait en dehors de l'Italie.

Au début du IVè siècle, Constantin décide de créer une nouvelle Rome pour régénérer l'Empire et pour mieux tenir compte de l'évolution des flux économiques. Pour ce faire, il choisit un lieu stratégique, à la frontière entre l'Europe et l'Asie. En quelques années, il transforme Byzance en une nouvelle Rome: Constantinople.

Pendant plus de 1.100 années, Constantinople va rayonner. Lorsque Rome s'effondre, Constantinople résiste. L'empereur romain "d'Orient" reprend même une partie de l'Italie aux Barbares au VIè siècle. On doit à cette période les mosaïques de Ravenne (où s'établit un exarchat grec) et quelques autres traces encore visibles, comme le nom de Basilicate attribué au sud de l'Italie.

Pour les Grecs, l'empire romain ne disparaît pas au "haut Moyen-Âge" comme le suggère notre absurde découpage historique. En réalité, il ne disparaît qu'en 1453, avec la chute de Constantinople entre les mains des Ottomans. Les petits Français ont appris que l'empire romain avait duré environ 500 ans. Les petits Grecs apprennent qu'il a duré mille ans de plus, et que sa capitale était... Constantinople rebaptisée Istanbul en 1930.

Si l'on n'a pas cette différence de perception historique entre Grecs et Occidentaux à l'esprit, on ne peut évidemment rien comprendre à l'Europe vue depuis la Grèce. 

Les Européens ont-ils lutté pour affaiblir Constantinople?

En France, l'histoire de Constantinople est une obscure inconnue. Au mieux relève-t-elle d'une forme d'exotisme qui peut divertir. Il n'en a pas toujours été ainsi.

Ainsi, après la chute de Rome et dans la foulée des invasions barbares, les Européens d'Occident ne tarderont pas à nouer des relations complexes avec Constantinople, souvent faites de jalousie et de fourberie. D'une part, les candidats ne manqueront pas pour reconstituer un empire d'Occident. C'est le cas de Charlemagne dès le VIIIè siècle. Il sera suivi par bien d'autres, comme Frédéric Barberousse, qui rêve d'un Saint-Empire romain germanique. D'autre part, les Occidentaux ne manqueront pas une occasion de se tourner vers l'Orient.

Ainsi, alors que, décennies après décennies, la pression migratoire venue de l'Est pèse sur les frontières byzantines, les Chrétiens d'Occident n'hésitent pas à en profiter. En 1204, les Croisés, manipulés par les Vénitiens, mettent Constantinople à sac. Baudouin de Flandre, qui conduit les Croisés, se fait couronner empereur latin dans la basilique Sainte-Sophie.

Cette expérience éphémère fondée sur l'exploitation des faiblesses grecques par les Européens d'Occidentaux structure largement la compréhension de l'Europe par les Grecs. Pour beaucoup de Grecs d'aujourd'hui, l'Occident est encore un partenaire cynique, qui demande de l'aide lorsqu'il en a besoin et qui n'a aucun scrupule à ne pas rendre ce qu'il a reçu. L'affaire de la dette allemande l'a montré.

L'Europe est-elle fondée sur un abaissement structurel de la Grèce?
Qu'on le veuille ou non, l'Europe a des marottes qui parcourent l'histoire et les générations, qui transcendent les esprits pour devenir une constante collective.

Par exemple, tous les projets européens qui ont, depuis l'an 800, choisi Bruxelles pour capitale (c'était la même chose sous Charles Quint), voire choisi des villes plus septentrionales (comme Berlin en 1939), se sont fondés sur un abaissement systémique de la France. Il existe un rapport inversement proportionnel entre le développement de l'Europe et la prospérité française.

Il en va de même pour la Grèce. Après la chute de l'exarchat de Ravenne, au IXè siècle, l'Occident se construit très largement sur l'ambition d'un affaiblissement systémique de Constantinople. À partir des années 1820, le mouvement de libération nationale grecque sera à nouveau repris en main par les Occidentaux et jugulé pour faire taire les ambitions constantinopolitaines des Grecs.

Pour les Grecs, la vraie capitale du pays est Constantinople. Pour les Occidentaux, c'est Athènes. Ce ne sont pas seulement deux visions du monde qui s'affrontent, ce sont deux identités européennes, deux compréhensions de l'histoire qui se déchirent. 

Le rêve de la Grande Grèce face à l'Europe
Dès le dix-neuvième siècle se noue une histoire indispensable à connaître pour comprendre la crise grecque des années 2010.

En 1821, la Grèce proclame son indépendance sous l'égide de l'église orthodoxe, garante de l'identité grecque. L'Autriche craint que l'équilibre du Congrès de Vienne (celui-là même qui se fonde sur l'affaiblissement de la France...) ne soit remis en cause. Les puissances, comme on dit alors, ne reconnaîtront l'État grec qu'en 1830, sous l'expresse condition que la Grèce soit dirigée par un prince allemand. La même règle sera appliquée à la Belgique au même moment.

C'est donc un Bavarois qui devient roi de Grèce. Sa mission est simple: empêcher la réalisation de la "Grande Idée", c'est-à-dire la reconstitution d'un empire grec dont Constantinople serait la capitale.

Ainsi, durant la guerre de Crimée (1854-1856), les Anglais et les Français occupent le Pirée pour empêcher une offensive grecque contre les Turcs. En 1881, le Congrès de Berlin attribue à la Grèce l'Épire et la Thessalie.

Les Grecs ont-ils les moyens de leurs ambitions? La Grande Idée relève d'une sorte de mythologie contemporaine qui semble hors de portée pour un État qui peine à se moderniser. Elle structure néanmoins une ambition collective qui explique qu'encore aujourd'hui la défense constitue un poste de dépense important pour les Grecs. 

Les calamiteuses guerres grecques contre la Turquie

Entre la guerre de Crimée et la Grande Catastrophe de 1922, on compte en tout cas pas moins de cinq offensives militaires grecques contre les Turcs.

En 1877, la Grèce s'associe diplomatiquement à la Russie dans la guerre russo-turque. En 1897, la guerre des Trente jours se solde par une déculottée grecque en Crète. En 1912-1913, les guerres balkaniques permettent à la Grèce de reconquérir plusieurs îles. En 1917, la Grèce déclare la guerre à la Turquie, aux côtés de la Triple Entente, ce qui permet à la Grèce de récupérer, au moins sur le papier, Smyrne aux termes du Traité de Sèvres.

Dès 1919, les Grecs occupent Smyrne. Ils mettent donc les pieds, pour la première fois depuis des siècles, sur le sol historique de l'Asie Mineurs. C'est le début de la Grande Catastrophe, appelée du côté turc la guerre d'indépendance. Mustapha Kemal défait militairement la Grèce et reprend le contrôle de l'actuelle Turquie. Il installe sa capitale à Ankara au lieu de Constantinople.

Par le traité de Lausanne de 1924, les Grecs perdent tout. Les 1,3 millions d'orthodoxes grecs, qu'ils soient à Constantinople, dans le Pont-Euxin ou en Asie Mineure, sont massivement expulsés vers la Grèce, pendant que les 300.000 Musulmans de Grèce sont expulsés vers la Turquie. 

La crise grecque, un épilogue?

Ceux qui méconnaissent la Grande Idée, c'est-à-dire la reconstitution de l'empire byzantin par les Grecs, ne peuvent évidemment rien comprendre à la problématique grecque contemporaine. Il ne faut pas oublier que l'église orthodoxe grecque utilise encore et toujours la bannière de l'empire byzantin comme signe de reconnaissance.

Toute la crise grecque des années 2010 est bien résumée ici. Les Occidentaux ont toujours pu compter sur les Grecs au siècle dernier. Alors que la France s'est effondrée en quelques semaines en 1940, les Grecs ont défait Mussolini en 1941, obligeant l'armée allemande à retarder l'opération Barbarossa de quelques précieuses semaines pour récupérer une situation qui dérapait dangereusement. Sans l'opiniâtreté grecque, une victoire totale allemande en 1941 aurait pu se produire.

En 1948, les Grecs ont fait face seuls à une guerre civile pour éviter un régime communiste. Là encore, peu de pays en Europe ont donné autant sans aide extérieure. Quelques années plus tard, ils ont consenti à l'effacement de la dette allemande, alors même que l'occupation avait été sans pitié.

Qu'ont-ils recueilli en échange? Du ressentiment, sans aucun doute, et une mise sous tutelle de leurs ambitions politiques. Pour avoir trop oublié sans doute que l'Europe à laquelle ils appartiennent n'est pas la Grande Europe de Constantinople.

article de  Eric Verhaeghe
sur le site  

samedi 25 mars 2017

POUR NE PAS OUBLIER L'HEURE QU'IL EST… même au milieu du Carême

Confessions d’un économiste « repentito »


Il y a 12 ans, John Perkins publiait un livre choc, Confessions of an Economic Hit Man (Confessions d’un économiste tueur à gages). Le livre a fait partie du top des meilleures ventes selon la liste publiée par le New York Times, mais il est resté assez confidentiel en Europe bien que traduit en Français dans une édition canadienne (Ariane) de 2004 sous le titre : Confessions d’un assassin financier(1), – ici le lien avec le téléchargement libre de cette première version en version française -.
Ces confessions expose des révélations sur la manipulation des économies du monde par la puissance américaine des États-Unis. A l’heure du net, la popularité d’un Julian Assange ou d’un Edward Snowden surpasse de loin celle de John Perkins, cependant J. Perkins doit être considéré comme un des pionniers dans le monde des lanceurs d’alertes (whistleblowers) avec cette publication.
Un Etat au service d’une «corporatocracy»
Dans la première version des «Confessions» J. Perkins soutient qu’une élite aux États-Unis souhaite construire une gouvernance mondiale. Les présidents Lyndon Johnson et Richard Nixon en auraient déterminé l’objectif et les moyens d’action. Ainsi au sein des institutions internationales des groupes de consultants ont été mis en place. Ils utilisent les organisations financières internationales pour créer les conditions permettant d’assujettir les nations à la gouvernance mondiale. L’endettement encouragé auprès d’organismes comme le FMI et la Banque mondiale rend possible cette stratégie. Des consultants rédigent des tonnes de rapports qui justifient le recours par ces Etats à des prêts internationaux énormes. Une fois déduites les sommes destinées à la corruption des élites locales, l’argent en question alimente les comptes en banques de grandes sociétés d’ingénierie et de construction américaines.
Un responsable de la Directeur des pêches de la Mauritanie, en stage à l’IFREMER alors que je travaillais dans le service d’études économiques de cet institut de recherche, m’avait expliqué exactement la même mécanique, déjà en 1990.
Généralement les besoins en liquidités sont surévalués par les rapports, et progressivement les Etats ciblés se révèlent incapable de payer leurs dettes. Vient ensuite la perte de souveraineté par ingérence directe dans les affaires du pays. Les créanciers mobilisent alors des experts en « redressement financiers »  et appliquent des «conditionnalités» (2)  sur les politiques menées dans le pays… Programme d’austérité, de limitations budgétaires, de fermetures des écoles… On a bien vu tout ça et plus encore : l’accès à d’éventuelles richesses pétrolières et autres ressources naturelles, l’établissement de bases militaires comme aussi l’exigence de loyauté politique devant s’exprimer, par exemple, par un vote favorable dans les instances des Nations unies . Déjà en 2004 J. Perkins qualifiait cette méthode de mafieuse et ils caractérisait les exécutants de ces basses oeuvres par le vocable d’ économistes tueurs à gages. Les assassins financiers/économiste tueur à gages, écrit John Perkins, sont «des professionnels grassement payés qui escroquent des milliards de dollars à divers pays du globe. Leurs armes principales : les rapports financiers frauduleux, les élections truquées, les pots-de-vin, l’extorsion, le sexe et le meurtre. »
J. Perkins désigne le dollar comme la pierre angulaire de cette stratégie de contrôle global -qualifié d’ «Empire global» ; c’est le dollar en tant que principale monnaie internationale qui assure la pérennité du processus. En effet, tous ces prêts octroyés à fonds perdus provoqueraient la banqueroute de tout autre créancier ; mais il n’en va pas de même pour les États-Unis car ils ont acquis la capacité d’imprimer des dollars sans contraintes (de dépôt en or comme ce fut le cas dans le SMI de Bretton Woods). La valeur de la monnaie américaine telle une promesse repose sur la confiance vis-à-vis du pays, l’idée que le reste du monde se fait de sa puissance. Ainsi le statut d’Empire global importe au premier chef pour le pays plus même que ses réalités économiques. C’est à partir de cet effet de réputation que les États-Unis peuvent ainsi accumuler une immense dette nationale, – début 2003 quand J. Perkins écrivait, il s’agissait de 6 trillions de dollars, maintenant ce chiffre a dépassé les 20 trillions-, en contre partie des dollars en circulation dans l’économie monde… L’auteur envisageait déjà la fragilité du processus et un possible effondrement de ce système si d’une part une nouvelle monnaie internationale devait remplacer le dollar comme monnaie de transaction et d’autre part les créanciers des États-Unis demandaient le remboursement de leur dette dans une autre monnaie. Nous savons en 2016 que l’Euro n’est pas un candidat crédible!
Pour revenir à la pratique, J. Perkins expliquait que si des oppositions apparaissaient risquant de faire échouer les plans économiques mis en place par les «assassins financiers» alors des véritables tueurs à gages, – «les chacals» (3) – prenaient le relais et assassinaient les personnes gênantes. On peut comprendre ainsi l’assassinat de S. Allende, il a payé de sa vie sa résistance comme bien d’autres. Les enquêtes au long court révèlent parfois aussi de telles pratiques. Ce fut le cas pour l’assassinat du patron du groupe italien ENI, Enrico Mattei en 1962.. La vérité sur cette affaire a pu se révéler seulement 35 ans après les faits et la mort de C. De Margerie patron de Total a fait resurgir de l’oublie les révélation sur l’affaire Mattéi.  Muriel Boselli a pubié récemment  L’énigme Margerie, enquête sur la vie et la mort d’un magnat du pétrole français » chez  Robert Laffont (présentation ici) . Elle révèle toutes les incongruités et les incohérences dans les événements et les compte-rendu de cette nuit tragique. d’octobre 2014 (4) .
Si l’opposition aux intérêt des USA était trop forte et que les exemple ne suffisaient pas, précise J. Perkins, en dernier recours, une stratégie d’impérialisme classique était mise en oeuvre. La propagande pouvant transformer à souhait la réalité pour rendre nécessaire et acceptable l’engagement militaire. Cette stratégie fait échos à bien des épisodes historiques, du Chili à l’Irak comme le fait observer J. Perkins. On peut aussi ajouter à l’illustration la Yougoslavie et l’instrumentalisation de l’épisode du prétendu massacre de Racak qui fut déterminant pour l’entrée en campagne de l’OTAN (5). Ce livre revient sur l’événement qui a déclenché l’agression de la Serbie et du Kosovo par l’OTAN  : le prétendu massacre de Racak. S’appuyant sur une analyse de la presse et des médias ainsi que sur des interviews de témoins et d’acteurs clés, le journaliste d’investigation déconstruit avec précision l’opération de désinformation nouée à Racak, en la situant dans le contexte de l’évolution des relations internationales ayant mené au conflit. Cette opération parachèvement la destruction de la Yougoslavie et marque définitivement l’Europe (ici un commentaire du livre)
L’Economie une discipline à portée de manipulations 
Dans les pages de ce blog, le thème des manipulations dans les analyses économiques n’est pas nouveau. Ces manipulations on les a vues agir en finance, dans les procédés de désindustrialisation mais aussi avec brio dans le domaine des risques pays. L’économie Ukraine devait apparaitre sous son jour le plus prometteur… La promesse dure toujours! L’obligation était de démontrer le potentiel pour une future croissance et la solidité par rapport aux régions voisines, el Bélarus devant faire figure de tête de turc systématique (cf. sur viableco dans Peut-on l’écrire?  (6))
Dans l’ouvrage de J. Perkins, les manipulations concernent la justification de l’endettement d’un pays sous le prétexte d’un potentiel gain en terme de croissance (croissance du PNB). J. Perkins souligne à juste titre l’ambiguïté des notions PNB ou de PIB. Elles ne tiennent pas compte des dynamiques inégalitaires, c’est un point largement relevé depuis par T Piketty le Capital au XXI’siècle. Le produit global d’un pays peut croître si les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent. On voit que le fardeau des dettes, des restructurations, des prises de risque des banques reportées sur les budgets publics peuvent se transformer en fardeau d’austérité pour les populations. On sait combien elle prive les citoyens les plus pauvres, mais aussi les classes moyennes, de soins de santé, d’éducation et d’autres services sociaux pendant des décennies. La Grèce subit cette thérapie qui tue (cf. Travaux de Stuckler et Basu)  On peut aussi voir le film Debtocratie qui a pour sous-titre édifiant «le pouvoir par la dette» (ici en lien).
En économiste, devenu honnête par remord (repentito), J. Perkins souligne aussi les limites des recours à des méthodes de modélisation économétrique pour calculer l’impact d’un investissement sur le développement économique. Ces raisonnements se drapent de scientificité et l’économie accède dans cette ordre d’idée à un statut de science dure… Les économistes ont été séduits par ce tournant qui les valorisaient, pensaient-ils. Il y a tant à critiquer sur les méthodes économétrique conçues pour des environnements statiques quand elles sont utilisées dans des processus de développement… Il s’agit tout simplement d’une arnaque méthodologique. Les gros rapports et les calculs complexes (qui feraient honte aux vrais mathématiciens) s’affirmaient comme un gage institutionnel de crédibilité dans des institutions où des experts incompétents, crédules mais peut-être aussi complices oeuvraient. Nous en connaissons aussi en Europe… Ils ont porté les modèles de gravitation aux nues pour expliquer combien l’Euro assurerait des records de croissance en Europe. Maintenant les plus avisés, prennent le contre-pied subitement de tant de déclarations qu’ils ont pu faire, sans gêne ni honte. Ils nous disent que l’UEM n’est pas viable (7). Qui va les prendre au sérieux sinon les tueurs à gages qui hantent toujours nos espaces publics en Europe et leurs personnels liges qui font mine de s’étriper dans les combats électoraux?
J. Perkins un instrument de la théorie du complot ?
On se doute assez facilement que le département d’État américain n’a eu de cesse d’affirmer que les thèses de J. Perkins n’avaient aucun fondement et qu’il n’était qu’un théoricien de la conspiration de plus. A quoi il répondait que l’élite qui travaille pour la gouvernance mondiale (Empire global selon son expression) est une simple association d’intérêts et de croyances communes, non de comploteurs maléfiques. Certes les croyances communes sont le fruit d’une convention globale dont l’émergence est à questionner. Du point de vue économique elle est à relier à l’emprise de l’économie standard et à sa lecture biaisée du libéralisme qui tracent ainsi les caractéristiques du neo-libéralisme zoologique évoqué régulièrement dans ce blog (Ici ). Dans la dimension sociétale, allant de pair avec l’accaparement des ressources et leurs marchandisations, on assiste à une généralisation du processus en y incluant l’humain, instrument, objet d’échange et de marchandage. La science est censée rendre inéluctablement et à la portée de tous ceux qui ont les capacités (moyens monétaires) pour tirer parti de cette transformation sociale. L’Europe est devenue le champ d’expérimentation privilégié de cette transformation. C’est peut-être ce que John Perskin n’avait pas encore totalement repéré en 2004.
A cette heure, une nouvelle publication de ses confessions s’imposait tant les pages de 2004 s’éclairent de la réalité depuis dans de multiples facettes.
Pour J. Perkins, l’invasion de l’Irak en 1990 procède du shéma qu’il nous décrit. L’objectif étant de détrôner Saddam Hussein qui n’avait pas accepté de soumettre son pays et qui manifestait des velléités critiques de l’ordre monétaire établi. La défense de la souveraineté coûte cher. La presse habilitée a pris depuis le pli avec un vocabulaire bien rodé pour dénoncé les contrevenants : ils sont des dictateurs qui usent et abusent du nationalisme pour se maintenir au pouvoir et persécutent leur peuple. L’Occident et à sa tête l’exceptionnalisme des USA doivent défendre les droits de ces peuples opprimés. On a encore eu le 4 octobre une version caricaturale dans une contribution mélodramatique du dénommé R. Goupil ( un Chacal qui provoque ainsi?) à qui le journal le Monde à ouvert ses pages. N’est pas lanceur d’alertes authentique qui veut!
Les témoignages critiques de J. Perkins rejoignent les lanceurs d’alertes que sont E. Snoden et J. Assange, dans le même combat. Le combat contre l’idéologie de la Destinée manifeste visant à justifier l’expansionisme américain. Des cinéaste on aussi pris le bâton de la résistance comme Oliver Stone qui a mis en film l’épopée de E. Snowden…jusqu’en Russie (ici le triller à voir )
Ce qui a alarmé J. Perskin dans la période contemporaine, ce n’est pas tant la répétition des dynamiques externes de chaos à travers le monde pour que la gouvernance mondiale impose son contrôle, mais sa dynamique interne ; les populations américains et européennes sont maintenant soumises à la même thérapie qui était réservée aux peuples non alignés et aux pays du Tiers Monde. C’est peut-être le seul point où la globalisation est synonyme de plus d’équité: il n’y a plus de populations épargnées seulement des populations qui risquent d’être insoumises …à mater.
La prédation est en cours de généralisation à l’heure où des régions du monde affichent des visées multipolaires,…combien la provocation est forte. Combien l’Eurasie et la route de la soie sont des gros mot qui fâchent!  One road one belt (OROB) vs One world , un combat de titans ( Ici quelques commentaire dans un ITW sur dans viableco sous le titre :  L’intégration de l’Eurasie : un non sujet conventionnel ?).
Le chantier de la démystification
J. Perkins avait été recruté par le NSA (National Security Agency (NSA)) et il travailla pour une société privée de conseil, la firme de consultants Chas. T. Main (en) de Boston pour mener à bien ses missions. Il avait eu très vite conscience qu’il était bien trop payé pour les compétences qu’il avait à développer: pondre ces fameux rapports destinés à justifier des demandes de prêts et l’attribution de contrats à des sociétés américaines. Son témoignage évoque aussi celui d’une autre lanceur d’alerte connu, le journaliste allemand Udo Ulfkotter.  En 2014, Udo Ulfkotte a pubié l’ouvrage Bought Journalists (« Gekaufte Journalisten »), dans lequel il met en lumière que la CIA et d’autres services secrets paie des journalistes pour exposer des événements dans un sens prédéterminé (ici un ITW) Il  dénonce les manipulations auxquelles il devait se soumettre en tant que journaliste et rédacteur de journal (voir aussi dans Viableco Un tout petit monde )
Nos savons depuis que les mobilisations de la NSA sont multiples pour assurer une surveillance mondiale. L’analyse de J. Perkins gagne ainsi de plus en crédibilité. Elle est une pierre à l’édifice que bâtissent ensemble les lanceurs d’alertes, nouveaux résistants du XXIe siècle.
L’arme fatale pour la bataille de la révélation
La différence entre J. Perkins et E. Snoden ou J. Assange est que les deux derniers apportent la preuve de leur énoncé en ce sens ils sont beaucoup plus dangereux pour la pérennité des mécanismes en question et le «soft power» des USA. Leurs dénonciations valident d’un même mouvement les critiques de donneurs d’alerte comme J. Perkins ou U. Ulfkotte. Alors que J. Perkins et U. Ulfkotter peuvent continuer à vivre relativement sans trop de soucis dans leur pays même en critiquant et en dénonçant. Ils sont simplement dénigrés et accusés de complotisme. Il n’en va pas de même pour J. Assange et E. Snowder ; l’expatriation même ne suffit pas. Le premier a dû se réfugier dans l’ambassade d’Equateur et ne peut en sortir depuis plus de 6 ans et l’autre a eu la chance de pouvoir s’enfuir pour Moscou, nouvelle terre de la dissidence – chose qu’Alexandre Soljenitsyne avait bien anticipé en son temps- et d’y recevoir un visa de séjour. Pourquoi cette différence si radicale de traitement? Parce que l’accusation formulée à l’encontre de Ulfkotte et Perkins, de complotisme ne tient pas évidement  pour les deux informaticiens qui fournissent des preuves (cables et email). Ils portent ainsi un coup fatal à l’establishment qui se drape sous cette justification pratique. Les informaticiens sont ainsi des individus dangereux car ils révèlent avec des preuves à l’appui.
Donner à voir et en montrer des preuves crédibles est dans la guerre médiatique qui est menée une arme fatale. C’est le vol de ces preuves qui fait accuser E. Snowden de trahison d’Etat et met sa vie en danger. Dire aux USA n’est pas s’exposer vraiment, mais prouver est un acte majeur parce qu’il a une portée englobante. Il rend crédible un ensemble de critiques et permet à une pensée de démystification de cheminer en discréditant le qualificatif habituel de complotisme. Si complot il y a à la NSA pour organiser une surveillance généralisée, alors tout est possible et les économistes tueurs à gages sont aussi possibles, comme aussi les pressions sur les journalistes et bien d’autres choses encore.
La bataille de la révélation devient une bataille cruciale , c’est grâce à elle que se nouent des futurs possibles qui défont les pronostics. Le Brexit est le produit de révélations et par effet de seuils, ces révélations ont le pouvoir de faire changer le monde.
Les mensonges en cascades, sur l’avenir de la GB pour faire peur sans parler de l’assassinat de la députée (sacrifice gratuit sans effet?) qui signerait bien une action de dernière minute, face à la panique.
Il n’a pas fallu longtemps pour que les résultats économiques infirment les Cassandres du Brexit. Les déclarations du FMI signent une nouvelle fois la caricature de l’incohérence de ses propos:
– En février 2016 le FMI signalait des menaces sur la croissance en GB cas de BREXIT et
-En octobre 2016 le FMI assigne à la GB la meilleure prévision de croissance des pays du G7!
Il y a là économiquement de l’incompréhensible pour l’observateur qui pourrait s’y perdre… Sauf que la révélation de Snowden et Assange qui rend crédibles Perkins, Ulfkotte et bien d’autres. Elle offrent une explication crédible face ces incohérences à répétition.
L’incrédibilité de la pensée standard et les postures idéologiques européennes associées apparaissent aussi au grand jour, les paradoxes se dénoncent (cf. Viableco Deutsche Bank marqueur définitif du paradoxe européiste ). La solidité financière de l’Allemagne est battue en brêche par le drame de Deutsche Bank. L’année précédente c’était Volkswagen (et aussi sur Viableco  Trucage du logiciel en Allemagne du micro ou macro) qui avait exposé ses turpitudes pour fausser la concurrence. Les ingénieurs avaient inventé un système pour fausser les mesures de la pollution et les avaient adaptés sur les voitures de la célèbre marque allemande. L’économie allemande du mensonge montre son vrai visage alors qu’elle se voulait exemplaire, modèle et guide en Europe.
En Europe aussi la révélation a eu lieu et il faut commencer à compter avec elle. Je reste persuadée qu’en la matière le rôle joué par les Grecs et leur gouvernement aussi faible et soumis qu’il ait été contraint de devenir, a été déterminant dans le processus de révélation. Ils ont joué ensemble un grand rôle (de théâtre) pour donner à voir.
Comment ne pas être sensible au grotesque de la propagande allemande reprenant les accents de la propagande nazie anti-grecque? Comprendre alors l’horreur du dénigrement arbitraire car économiquement utile. La Grèce pillée une nouvelle fois pour satisfaire l’avidité des créanciers et des banques allemandes. Lesquels avaient fait de mauvais paris immobiliers mais ne voulaient pas en porter ni le risque ni le coût. Tel est bien le constat, mais à cette heure il est encore aggravé par le fait que cet épisode n’a pas suffi aux apprentis sorciers allemands de la finance pour s’arrêter de jouer au Casino. L’addiction en jeu (hasard moral) est trop forte dans un système où l’impunité est avérée. Voilà encore une fois la DB en situation de provoquer un cataclysme en Europe et d’emporter avec elle l’Euro, Dieu suprême des eurolâtres . Le gouvernement allemand rage car son discours fabriqué de discipline et de rigueur exemplaire fait de plus en plus rire jaune!
Les événements de Grèce, la soumission de l’état démocratiquement élu et de son Parlement ont constitué des faits qui ont marqué les Anglais attachés à la démocratie parlementaire. Je reste persuadé que cet épisode a pesé en faveur de la victoire du Brexit. Alors la Grèce aura joué un point crucial dans le grand échiquier. Est- ce suffisant pour réhabiliter l’image du gouvernement Tsipras ? On peut facilement imaginer qu’il a subit tous les harcèlements que J. Perkins nous décrits…et des menaces aussi. Le témoigne de l’ex-Ministre des Finances de Grèce, l’économiste Y. Varoufakis en atteste en post face de la nouvelle édition de l’ouvrage de J. Perskins. A mon sens ce n’est pas un hasard.
When I read Confessions of an Economic Hit Man, I could not have known that, some years later, I would be on the receiving end of the type of ‘economic hit’ that Perkins so vividly narrated. The New Confessions resonates with my experiences of the brutish methods and gross economic irrationality guiding powerful institutions in their bid to undermine democratic control over economic power. Perkins has, once again, made a substantial contribution to a world that needs whistle-blowers to open its eyes to the true sources of political, social, and economic power.” —Yanis Varoufakis, former Minister of Finance, Greece
Le harcèlement d’Etat n’est pas un délit reconnu devant les tribunaux internationaux à proprement parler! Mais il reste que les déclarations et preuves des lanceurs d’alertes mises bout à bout dans une chaine de révélation, contribuent à ce que le public porte lui un jugement crucial. Alors seulement il pourra prendre sa part dans le cours de l’Histoire et gagner la guerre de l’information.
Annexe :
Présentation des «Nouvelles confessions» de J. Perkins dans une ITW – More Confessions Of An Economic Hit Man: « This Time, They’re Coming For Your Democracy » Submitted by Sarah van Gelder via YesMagazine,
Perkins vient juste de republier ses confessions : The New Confessions of an Economic Hit Man avec des mises à jours complémentaires qui mettent l’accent sur l’ampleur qu’a pris cette doctrine des économistes tueurs à gages. Elle a court maintenant au sein des pays développés et des villes américaines sont sur les listes des victimes. Une combinaison de dettes, d’austérité imposée, de sous investissement et de privatisation dans un contexte de démocratie captive (entrave aux élection démocratique des gouverneurs). 12 ans après ses premières confessions Perkins participe au combat la promotion «du monde que les prochaines générations désireraient hériter“. Sarah van Gelder (SvG) l’a interviewer chez lui dans la région de Seattle pour le magazine YES .
Nous traduisons ici les échanges
SvG Qu’est ce qui a changé depuis que vous avez écrits la première version des Confessions d’un économiste tueur à gages?
John Perkins (JP): les choses ont juste bien empiré dans les 12 dernières années. Economiste tueur à gages et chacals se sont très fortement multipliés y compris aux Etats Unis et en Europe.
A mon époque on était limité à ce qu’on appelait le Tiers Monde ou les pays en voie de développement mais maintenant la cible est partout.
Et en fait, le cancer de l’empire corporatiste s’est métastasé dans ce que j’appellerais une économie globalisée, défaillante en train de mourir. C’est une économie qui est basée sur la destruction des ressources mêmes dont elle dépend ainsi que sur son l’armée. C’est devenu totalement mondial et c’est un échec.
-SvG Comment est on passé à une telle économie de tueurs à gages? Quel bénéfice passé pour nous pour finalement figurer aussi parmi les victimes?
JP : L’économie de tueur à gages a pu être intéressante dans le passé et était promue pour faire l’Amérique plus riche et vraisemblablement améliorer encore le niveau de vie des américains. Cependant comme ce processus s’est développé au sein des États-Unis et en l’Europe, nous avons assister à un accroissement énorme de la concentration de la richesse chez les plus riches aux détriments des tous les autres. Pour donner une échelle, les 62 individus les plus riches du monde possèdent autant d’actifs que la moitié de la population mondiale.
Nous bien sûr aux États-Unis nous avons vu comment notre gouvernement était frileux, il ne fonctionne simplement plus. Il est contrôlé par les grandes sociétés et elles ont vraiment pris la relève. Elles ont compris que leurs nouveaux débouchés et leurs nouvelles ressources à capter, étaient maintenant aux États-Unis et en Europe. Les événements terribles et incroyablement qui sont arrivés en Grèce, en l’Irlande et en Islande, arrivent maintenant ici aux États Unis. Nous observons cette situation paradoxale où nous pouvons avoir statistiquement de la croissance économique et en même temps un nombre de saisies accrues sur les habitations et le chômage.
SvG Est-ce la même sorte de dynamique de la dette qui conduit les gestionnaires à céder en urgence les rênes aux groupes privés? Dans un sens la même chose que vous aviez mis en évidence dans les pays du Tiers-Monde?
JP Oui quand j’étais un économiste tueur à gages, une des choses que nous faisions était d’accroitre l’endettement des pays ciblés, mais en fait l’argent des prêts n’allait jamais dans le pays. Il allait dans nos sociétés pour construire des infrastructures dans ces pays. Et quand ces pays ne pouvaient plus payer leur dette nous les incitions à privatiser leurs réseaux hydrographiques, leurs systèmes d’eaux usées, leurs systèmes électriques. Maintenant nous voyons que la même chose arrive aux États-Unis. Flint dans le Michigan est un très bon exemple de cela. Ce n’est pas un empire américain, c’est un empire d’entreprise protégé et soutenu par l’armée des États-Unis et la C.I.A.. Mais ce n’est pas un empire américain, il n’aide pas les Américains. Il nous exploite de la même façon que nous avons eu l’habitude d’exploiter d’autres pays dans le monde entier.
SvG En effet il me semble que les Américains commencent à saisir ce point. Quel est votre sentiment sur la volonté des autorités publiques de faire quelques chose?
JP Je voyage autour des États-Unis et dans le monde entier, et je vois que les gens commencent vraiment à se réveiller. C’est un fait acquis. Nous comprenons que nous vivons sur une station spatiale très fragile et faute de navette nous ne pouvons pas en descendre. Nous devons la maintenir en état, nous devons nous en occuper alors que nous sommes entrainés dans un processus de destruction. Les grandes sociétés détruisent, mais elles-mêmes sont dirigés par des individus qui peuvent être vulnérables à nos actions. Si nous estimons que le marché se tient dans un espace démocratique, alors nous devons agir comme il se doit.
SvG je veux développer ce thème un peu plus : il me semble que beaucoup sociétés ne vendent pas aux consommateurs ordinaires directement mais à d’autres entreprises ou aux gouvernements. Ces sociétés ont alors un système de rémunération imbriquées tel que si une personne ne fonctionnent pas selon la norme dans le système, elle est simplement remplacés par un autre exécutant.
Perkins : J’ai récemment fait différentes conférences d’entreprise. Et à maintes reprises je me suis rendu compte au bout d’un certain temps que beaucoup de participants veulent laisser un héritage vert. Ils ont des enfants, ils ont des petits-enfants, ils comprennent que nous ne pouvons pas continuer comme ceci.
Ainsi ils nous disent, « Partons de là, mobilisons des mouvements de consommateurs grand public. Ce dont j’ai besoin c’est de recevoir des centaine de milliers de courriers électroniques de clients disant : «j’aime vos produits mais je ne vais pas continuer à les acheter tant que vous ne paierez pas vos travailleurs un prix décent en Indonésie ou ailleurs, ou bien que vous ne nettoyez pas l’environnement ou encore autre chose». Alors je pourrais faire remonter à la direction et à mes actionnaires principaux, aux gens qui réellement décident si je suis gardé ou viré.
SvG: je suis d’accord mais comme vous le savez avec ces entreprises, il y a une grande inertie depuis des décennies. Seilement de maigres changement à la marge. Si vous y regarder de plus pres, il s’agit de continuer un processus qui fait rentrer énormément de profit.
JP:Je pense que nous avons vu d’énorme changements. Dans les 5 dernières années on a vue le marché de la nourriture bio devenir important. Il y a 20 ans on ne pouvait pas l’imaginer. On a vu aussi des femmes avoir des positions plus élevées dans les entreprises, de même pour les minorités. Nous devons continuer cette tendance. On a vu l’étiquetage de beaucoup de produits, certes les OMG ne sont pas encore inclus mais les calories et les capacités nutritionnelles oui. Et ce que nous devons faire c’est  convaincre les entreprises d’avoir d’autres objectifs. Nous devons leur faire comprendre ce que doit être leur activité : respecter l’intérêt public et assurer des gains raisonnables à des investisseurs. Nous avons besoins d’investisseurs mais au delà de ça chaque entreprises doit servir l’intérêt public, servir la terre et les générations futures.
SvG : Je voudrais aborder avec vous la question du Traité Trans-Pacifique ainsi que les autres accords de commerce. Y a t il un moyen pour qu’on y prenne en compte ces éléments ou bien va t on continuer ainsi à engranger des profits dans la sphère des entreprises au dépend des démocraties locales?
JP: Ils sont ravageurs, ils donnent la souveraineté aux entreprises au dépend des gouvernements. C’est ridicule. Nous avons assisté à des épisodes terribles en Amérique Centrale, des gens tentant de résister dans un système mis en faillite du fait de nos accords de commerce et nos politiques envers l’Amérique Latine. Nous avons vu à nouveau la même chose dans les pays du Moyen Orient et de l’Afrique. Ces vagues de migrants qui envahissent l’Europe en provenance du Moyen Orient sont la conséquence des problèmes terribles que nous avons créés du fait de la voracité des grosses compagnies. Je viens juste de revenir d’Amérique Centrale et ce que nous nommons un problème d’immigration n’est en fait juste qu’un problème d’accords de commerce. Ils ne sont pas autorisés à protéger leur marché avec des droits de douanes en vertu des accords commerciaux —NAFTA et CAFTA—en revanche les USA ont eux la possibilité de subventionner leurs fermiers. Ceux-ci on alors un avantage compétitif qui détruit l’économie des partenaires et bien d’autres choses encore. C’est ainsi qu’on fabrique un problème d’immigration.
SvG : Parlez-vous de la violence que les populations d’Amérique Central fuient et combien elle est lié au rôle qu’y joue les USA?
JP : Il y a 3 ou 4 ans, la CIA a orchestré un coup d’Etat contre le gouvernement démocratiquement élu du Honduras, le président Zalaya qui s’était dressé devant Dole, Chiquita et quelques autres grandes compagnies basées aux Etats Unis. Il avait voulu relever le salaire minimum à un niveau raisonnable. Il prônait aussi quelques réformes agraires qui auraient assuré à son peuple de pouvoir vivre de son travail sur leurs terres et non dépendre que des sociétés multinationales qui en gèrent l’exploitation. Le big business n’a pas pu supporter. Il n’a pas été assassiné mais il a été destitué par un coup d’Etat et a du partir en exil tandis qu’un dictateur brutal l’a remplacé. Actuellement le Honduras est l’un des plus violents et meurtriers pays de l’hémisphère.
C’est effrayant ce que nous avons fait. Et quand ça arrive à un Président, ça envoie un message à tous les autres président de l’hémisphère et en fait dans le monde entier : Ne vous opposer pas à nos objectifs! Ne gêner pas les grands intérêts. Préférez coopérer et enrichissez vous-mêmes, vos familles et vos amis dans le processus plutôt qu’être vous retrouvés renversés ou assassinés. Le message est très fort.
SvG Je voudrais aborder l’époque où vous étiez en Equateur parmi les populations indigènes. Je me demande si vous pouvez nous dire comment cette expérience vous a changé?
JS Il y a plusieurs années, je fut volontaire dans les forces de maintien de la paix basées en Amazonie chez le peuple indigène des Shuars. J’ai failli mourir, ma vie a été une nuit par un shaman : je sortais juste d’une école de commerce , c’était en 68 ou 69 et je n’avais aucune idée de ce qu’était un shaman. Mais il a changé ma vie en m’aidant à comprendre que ce qui me tuait était un système de pensée (Mindset) – qu’ils appelait « un rêve»
J’ai passé ensuite pas mal d’années à étudier ce sujet et j’ai travaillé avec différents groupes indigènes et ce que j’ai appris c’est le pouvoir de la pensée -du système de pensée-. Les shamans nous enseignaient ainsi que les peuples indigènes. Et une fois que vous changiez votre système de pensée vous pouvez facilement réorganiser la réalité objective autour.
Ainsi à la place du système économique que nous avons maintenant celui d’une économie de la mort, nous pouvons changer le système de pensée et très vite passer à une économie de la vie
(Viableco : changer les conventions est la clef d’un monde économique viable !)
SvG: Alors quel est le mécanisme avec lequel un changement dans la prise de conscience peut modifier les choses sur le terrains?
Perkins: Bien, à mon sens, le meilleur catalyseur pour se faire serait de changer les entreprises. Nous devons dépasser les objectifs fixés par Milton Friedman en 1970 qui statut que la seule responsabilité des entreprise est de maximiser des profits sans considération sur l’impact en terme de coûts sociaux et environnementaux. On peut changer les entreprise en leur disant que nous n’allons pas continuer à leur acheter des produits si elles ne change pas leur objectifs. Qu’elles ne se contentent plus de se fixer des objectifs de maximisation sans regarder les coûts sociaux et environnementaux. Qu’elles engrangent un bénéfice raisonnable pour leurs investisseurs mais qu’elles servent la population décemment sinon on n’achètera plus rien chez elles.
.
SvG : Vous citer Tom Paine dans votre livre «Si il doit y avoir des périodes troubles que ce soit de mon temps pour que mes enfants aient la paix» Pourquoi avez vous décidé de mettre cette citation?
JP : Bien, j’ai pensé que Tom Paine formulait ainsi brillamment sa pensée. Il avait compris combien elle pouvait avoir un impact sur les gens et il a écris cette pensée en décembre 1776.
Washington avait alors perdu presque toute les batailles et tous les combats, il n’avait plus aucun soutien du Congres et ils ne lui donnaient plus d’armement ni de munitions ni même des draps ou des chaussures …et il était coincé dans Forge Valley. Paine a réalisé qu’il devait écrire quelque chose pour rallier des gens et qu’il n’y a rien qui rassemble plus les gens que de penser à propos de leur enfants.
Pour moi nous sommes à cette même étape. J’ai une fille et un petit fils de 8 ans. Que les difficultés se concentrent sur moi, OK Mais créons un monde où ils vont avoir envie de vivre et faisons comprendre que mon petit fils de 8 ans ne pourra avoir un monde soutenable d’un point de vue environnemental mais aussi socialement juste et viable sans que tous les enfants sur la planète l’aient aussi.
Et ce point est nouveau, il était commun de nous soucié de notre propre communauté, peut-etre un peu plus de notre pays. Mais nous n’avions pas à nous soucier de monde. Ce que nous savons maintenant est que nous ne pouvons pas avoir la paix partout dans le monde, et en particulier aux USA…si chacun ne l’a pas.
Video Interview de John Perkins pour le magasine YES :
Viableco : Inverser le cours de la financiarisation pour une société meilleure et non fondée sur l’unique recherche d’une maximisation des profits qui détruit l’environnement social et économique
Notes
(1) Il ne fallait pas perturber plus les esprits en pleine campagne pour le Oui à la constitution européenne…qui s’est traduit par un NON majoritaire mais un Oui de fait, dès l’élection de Nicolas Sarkosy à la présidence, parce que l’Europe l’exigeait.
(2) pour un débats sur le sujet on se reportera aux pubications de journée organisée sur L’aide au développement : à quelles conditions ? Les conditionnalités de l’aide: analyse critique et perspectives Journée d’étude proposée par l’AITEC, Oxfam France-Agir Ici En partenariat avec la Plate-forme Dette et développement -16 janvier 2007 (ici les actes)
(3) ce terme reprend le titre d’un film « The day of the Jasqual»  de Fred Zinnemann de 1973 réalisé à partir de l’ouvrage the Chacal . (titre original : The Day of the Jackal aussi) un thriller historique de Frederick Forsyth, publié en 1971 .
(4) On pourra aussi se reporter à un article d’Agoravox qui permet de replacer ces drames dans leurs contextes politico-historiques.
(5) F. Saillot a réalisé une investigation détaillée dans l’ouvrage RACAK De l’utilité des massacres (Tome 2) ed. L’Harmathan 2010
(6) «L’Ukraine 2014 est d’abord une énorme erreur d’évaluation économique, l’inflexibilité d’une convention qui s’amplifie depuis près de 23 ans. Les experts n’ont jamais pu exposer la situation économique réelle. L’Europe entière a été prise dans son propre piège des informations tronquées et calibrées dans un contexte incertains en soutien aux IDEs (Investissements directs étrangers). Impossible d’anticiper convenablement, sur des bases ainsi faussées, échecs industriels et commerciaux, erreurs et chaos qui en résultent.» dans Peut-on l’écrire ?
(7) «Dans sa forme actuelle, l’UEM n’est pas viable à long terme. La crise actuelle l’a poussée à ses limites, et la prochaine crise risque de la faire exploser», écrivent donc les auteurs d’une étude sous la supervision de Jacques Delors et c’est d’ailleurs lui-même qui en signe la préface.. ( voir dans Viableco Deutsche Bank, marqueur définitif du paradoxe européiste ?)

voir ARTICLES PRÉCÉDENTS parus sur mon blog


mercredi 8 juin 2016

La dignité des femmes ou un milliard de dollars de plus pour les banquiers ? par Paul Craig Roberts



Le capitalisme dans ses œuvres
Par Paul Craig Roberts – Le 28 Novembre 2015 – Source Paul Craig Roberts

Zero Hedge rapporte une histoire tirée de «La Grèce, cause toujours» qui est d’abord parue dans le Times.


D’après cette histoire, le niveau de vie en régression imposé au peuple grec par la chancelière allemande Merkel et les banques européennes a poussé un grand nombre de jeunes femmes grecques dans la prostitution. La forte augmentation du nombre de femmes offrant des services sexuels a fait tomber le prix à 4 euros de l’heure. Cela fait 4.24 $, assez pour un feuilleté à la feta ou un sandwich. C’est la valeur que l’austérité, imposée par les banquiers, a posée sur l’utilisation du corps d’une femme pendant une heure. Le prix d’une demi-heure est de 2.12 $. Elles n’obtiennent même pas le salaire minimum.

Quand on lit une histoire comme celle-ci, on croit que c’est une parodie ou une caricature. Bien que le Times de Londres soit un journal ancien, ce n’est pas encore le genre de journal qui peut être acheté aux caisses des magasins d’alimentation.

L’histoire tire sa crédibilité des sites web aux États-Unis sur lesquels les étudiantes dans les Universités font la publicité de leur disponibilité comme maîtresses pour les hommes qui ont les moyens financiers de les aider dans leurs dépenses. D’après divers bulletins d’information, maîtresse semble être l’occupation principale des étudiantes dans les universités à coût élevé comme à la New York University.

Les filles de la NYU sont mieux loties que les Grecques. La relation de maîtresse est monogame et peut être durable et tendre. Les prudes se font une montagne de la disparité d’âge, mais cette disparité est une caractéristique de longue date dans les mariages des classes supérieures.

Les prostituées ont un grand nombre de partenaires, chacun pouvant avoir une maladie, et elles ne reçoivent rien en retour si ce n’est du cash. En Grèce, si ce qui est dit est correct, le tarif est tellement bas que l’argent ne leur dure même pas jusqu’à l’après-midi.

C’est le capitalisme à l’œuvre. Aux États-Unis, la souffrance vient du fait de l’augmentation des frais de scolarité, avec 75 % du budget de l’Université passant dans l’administration de l’établissement plutôt que dans la faculté elle-même ou dans l’aide aux étudiants, mais aussi du manque de travail offert aux diplômés, suffisamment rémunéré pour rembourser les prêts des étudiants. De nos jours, votre serveur au restaurant peut être un adjoint ou un professeur à temps partiel qui espère obtenir un travail à temps plein en tant qu’acteur. Comme maîtresses, les filles de la NYU auront plus de succès.

En Grèce la privation est imposée de l’extérieur du pays par l’Union européenne, que la Grèce a bêtement rejointe, faisant cadeau de sa souveraineté en échange de l’austérité. Les banksters et leurs agents dans les gouvernements européens et allemand prétendent que le peuple grec a profité de prêts et, donc, est responsable du remboursement de ces prêts. Mais les prêts n’ont pas été faits au peuple grec. Les prêts ont été faits pour corrompre le gouvernement grec qui a été payé en dessous de table versés par les prêteurs pour accepter ces prêts, et les recettes étaient souvent utilisées pour des achats dans le pays d’où le prêt était fait. Par exemple, le gouvernement grec a reçu des dessous de table pour emprunter de l’argent aux Allemands ou aux autres banques étrangères pour acheter des sous-marins allemands. C’est par ce type de corruption que la dette grecque a grossi.

L’histoire racontée par les médias financiers et les économistes néolibéraux complices des banksters est que le peuple grec a emprunté à la légère l’argent et l’a dépensé en bien-être social pour eux qui, ayant joui des fruits des prêts. ne veulent pas les rembourser. Cette histoire est un mensonge. Mais le mensonge sert à s’assurer que le peuple grec sera pillé tout en faisant apparaître sous un bon jour les propres erreurs des banques qui ont trop prêté. Les banques ont obtenu les intérêts des prêts ainsi que les pots de vin des fournisseurs des sous-marins. (J’utilise les fournisseurs de sous-marins comme un terme générique pour la gamme de marchandises extérieures et de services pour lesquels les prêts ont été dépensés).

En Grèce, les prêts sont payés par l’argent économisé en réduisant les retraites, l’enseignement et les services sociaux, l’emploi public, et par l’argent levé par la liquidation d’actifs publics comme des ports, des réseaux d’eau municipaux et des îles protégées. Les réductions dans les retraites, l’enseignement, les services sociaux et l’emploi drainent l’argent de l’économie et la vente d’actifs publics draine l’argent du budget du gouvernement. Michael Hudson raconte brillamment cette histoire dans son nouveau livre : Killing the host [En tuant l’hôte, NdT].

Le résultat est une souffrance croissante et le résultat de cette souffrance est que des jeunes femmes grecques doivent vendre leur corps.

Tout juste comme l’avaient dit Marx, Engels et Lénine.

On penserait que partout les gens en seraient outragés. Mais pour la plupart de ceux qui ont fait des commentaires sur ZeroHedge, ce n’est qu’une occasion de faire des blagues grossières («Réfléchissez, le Viagra coûte 4 fois plus qu’une chatte»; «C’est assurément mieux que de rencontrer une fille et de l’inviter à dîner»). Ceux qui représentent les valeurs occidentales tant vantées ne voient rien d’outrancier là-dedans.

Le pourcentage des Russes pro-occidentaux qui se tournent vers l’Ouest en quête d’un leadership doit rapidement approcher de zéro.

Qu’est-ce qui est le plus important ? La dignité des femmes ou un milliard de dollars de plus pour les banquiers ?

La civilisation occidentale a donné sa réponse : un milliard de dollars de plus pour les banquiers.

Paul Craig Roberts
Article original paru dans Zero Hedge
Traduit par Poolan Devi, édité par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

lundi 11 avril 2016

Le combat spirituel de l'Église grecque contre le Nom…[1]

PÈRE NEKTARIOS
Higoumène du Monastère de Saint Augustin d'Hippone
et Saint Séraphim de Sarov 


Depuis 1980, l'Église Grecque a pris conscience des évolutions néfastes du mondialisme.
Elle a prédit l'asservissement par la dette et annoncé l'arrivée prochaine de l'Antichrist.
Elle a adapté son évangélisation pour atteindre les jeunes, grâce à des tubes comme les albums des Moines Libres, surnommés les pères rockeurs, et en allant prêcher dans les boites de nuit et les pubs. Le Père Nectaire raconte ce combat.

jeudi 18 février 2016

L'ISLANDE, LES BANQUES ET LA DÉMOCRATIE


Vous n’aviez pas le droit de savoir que les banquiers 
peuvent aller en prison
Joe Clifford – Information Clearing House - 4 février 2016

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La crise et l’effondrement de 2008 se sont produits parce que de très grandes banques avaient spéculé sur des prêts frauduleux et risqués, qui se sont cassé la figure. Quand l’effondrement s’est produit, les banques se sont tournées vers le gouvernement fédéral, qui a aussitôt adhéré à l’idée que les banques sont bien trop grosses pour faire faillite, et les contribuables ont subventionné les banques pour des trillions de dollars. Personne ne sait combien au juste a coûté ce renflouement, mais voici une liste partielle des banques que vous avez généreusement tirées d’affaire :

Citigroup - $ 2.513 trillions   (1 trillion = 1 million de millions)
Morgan Stanley - $ 2.041 trillions
Merrill Lynch - $ 1.949 trillions
Bank of America - $ 1.344 trillions
Barclays PLC - $ 868 milliards
Bear Sterns - $ 853 milliards
Goldman Sachs - $ 814 milliards
Royal Bank of Scotland - $ 541 milliards
JP Morgan Chase - $ 391 milliards 
Deutsche Bank - $ 354 milliards
UBS - $ 287 milliards
Crédit Suisse - $ 262 milliards
Lehman Brothers - $ 183 milliards
Bank of Scotland - $ 181 milliards
BNP Paribas - $ 175 billion
Wells Fargo - $ 159 milliards

Dexia - $ 159 milliards
Wachovia - $ 142 milliards
Dresdner Bank - $ 135 milliards

Société Générale - $ 124 milliards
« Tous les autres emprunteurs » - $ 2.639 trillions (voir plus haut)
Les contribuables n’ont pas été consultés et n’ont même pas été autorisés à donner leur avis, et ceci n’est qu’un exemple de la célérité avec laquelle les gouvernements peuvent répondre aux desiderata de la classe riche. Bien qu’il ait été de notoriété publique que les banques avaient menti, spéculé sur des prêts frauduleux et blanchi l’argent des cartels de drogue, personne n’a été poursuivi ni inculpé de rien, alors que des millions de citoyens se voyaient ruinés. Les banques, qui avaient commis toute une variété de forfaits, se sont juste adressées au gouvernement et lui ont demandé, le carnet de chèque à la main : combien voulez-vous pour éviter la prison à nos responsables ? Et le gouvernement leur a répondu en les condamnant à une amende, ce qui revient à rien puisque les banques se contentent de repasser l’amende aux consommateurs, lesquels paient ainsi une seconde fois.
Les « corporate medias » ont délibérément omis d’informer le public de la façon dont d’autres pays, notamment l’Islande, ont fait face à leurs crises. Si on vous l’avait dit, vous auriez pu exiger que nous nous conduisions comme les Islandais, mais quand on ne sait pas, on n’exige rien. L’Islande est un des pays qui ont été le plus durement touchés par l’effondrement des banques, mais là, ils ont affronté le problème tout autrement que nous. La première différence importante est que l’Islande a décidé que si les banques avaient spéculé et consenti des prêts dangereux et stupides, ce n’était pas la responsabilité des contribuables de renflouer des banques irresponsables pour leur stupidité, et par conséquent, elle les a laissées faire faillite.
Le monde de la finance a prédit que cela causerait à l’Islande des difficultés irréversibles, et les financiers lui ont annoncé qu’elle ne se relèverait jamais de ce défi, mais les citoyens ont persisté. Malgré toutes les mises en garde, les Islandais ont été, à deux reprises, invités à voter et à dire s’ils voulaient sauver les banques ou les laisser faillir. De très fortes pressions ont été exercées sur les votants par le secteur financier, mais les citoyens ont tenu bon et voté démocratiquement qu’il fallait laisser déclarer les banques en faillite. À nous, en revanche, on n’a pas offert le luxe d’un vote démocratique. L’argent a simplement été pris dans la poche des contribuables et donné aux banques. Les Américains, qui croient naïvement vivre en démocratie, n’ont pas eu l’autorisation de voter pour dire s’ils voulaient faire ce cadeau aux grandes banques ou pas. On les a mis devant le fait accompli.
Donc, quand l’Islande a refusé de renflouer gracieusement les banques, elles ont fait faillite. Assurément, l’Islande a eu à faire face à des problèmes économiques, mais si on compare leur économie avec celle du reste du monde, on s’aperçoit par exemple qu’ils ont l’économie la plus forte d’Europe. En outre, pendant les temps difficiles, l’Islande a évité de recourir à un programme d’austérité et maintenu tous ses programmes sociaux, permettant ainsi aux citoyens de dépenser, ce qui a, évidemment, stimulé l’économie. Les prophéties apocalyptiques ne se sont pas réalisées et, aujourd’hui, l’Islande est plus forte que jamais.
Mais les Islandais ne se sont pas contentés de cela : ils ont pris une mesure plus audacieuse encore. Ils ont décidé de poursuivre en justice les dirigeants des banques qui étaient responsables de l’effondrement de 2008, ce qui, à ce jour, a conduit 26 banquiers en prison. Un concept franchement nouveau que celui de tenir des banquiers pour responsables de ce qu’ils font, comme le sont les citoyens ordinaires ! C’est un genre de choses qui n’arrive pas ici. Les banques se contentent d’acheter leur impunité. Mais la petite Islande a adopté un autre comportement et elle a trouvé 26 banquiers coupables de fraude, qui vont passer un total de 74 ans en prison. Et elle n’en a pas fini avec les inculpations.
Ah, que les USA seraient démocratiques, s’ils mettaient les banquiers sur le même plan que le reste des citoyens, et, ah, qu’il aurait été démocratique de laisser les citoyens US voter et décider s’ils voulaient payer les dettes des banques à leur place ! Mais, malheureusement, dans ce pays, les banquiers sont nos supérieurs, et ils n’ont pas de comptes à rendre. Donc, les USA sont, en réalité, bien moins démocratiques que l’Islande. La petite Islande offre une grande leçon aux gros États-Unis, mais qui se préoccupe ici d’égalité devant la loi et du droit à voter pour se faire entendre ? Pas le gouvernement fédéral, c’est certain. Nous n’avons même pas le droit de savoir ce que font d’autres gens ailleurs, comme par exemple en Islande. Quelles andouilles nous sommes !
Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades