Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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dimanche 17 décembre 2017

Le combat pour la restauration du monde chrétien par P. Andrew

'La civilisation occidentale? Ce serait une très bonne idée. "
Attribué à Gandhi

"La croyance occidentale à l'universalité de la culture occidentale souffre de trois problèmes : elle est fausse, est immorale et est dangereuse."
Samuel P Huntingdon, Le choc des civilisations, chapitre 12





Introduction: Le monde chrétien

Le monde chrétien (également appelé orthodoxe) couvre près d'un septième de la surface terrestre mondiale, compte 220 millions de personnes, soit 3% de la population mondiale, et est responsable de 6% de la production économique mondiale. Le cœur du monde chrétien est le cœur de l'ancien Empire russe, appelé pour le moment Fédération de Russie. En dehors de ce noyau se trouvent diverses provinces, pour le moment coupées du noyau par les puissances occidentales et leurs manipulations de petites vanités nationalistes de traîtres. Ces provinces sont : l'Ukraine, la Roumanie, la Serbie, la Grèce, la Biélorussie, la Moldavie, la Bulgarie, la Géorgie, la Macédoine, le Monténégro, la Bosnie et Chypre. Cependant, des millions de chrétiens vivent également dans des pays comme les USA, le Kazakhstan, l'Allemagne, la Syrie, la Pologne, l'Italie, la France, la Lettonie, l'Australie, le Royaume-Uni, la Slovaquie, l'Albanie, le Kenya et Israël et sont dispersés en plus petit nombre dans presque tous les pays et continents du monde.

Le monde non-chrétien

Notre civilisation chrétienne, souvent appelée orthodoxe, c'est-à-dire chrétienne orthodoxe, confesse dans notre signe de croix la Sainte Trinité et le Christ, vrai Dieu et vrai homme. Ceci est différent du monde occidental ex-judéo-chrétien et maintenant athée, aussi appelé Euroamerica. En fait, ce monde apostat n'a pas confessé la vraie Sainte Trinité depuis mille ans, abandonnant le Christ pour l'auto-idolâtrie humaniste et répandant la mythologie de sa supériorité imaginaire à travers le monde. En conséquence de quoi , il a depuis envahi de façon agressive et cupide et violé le reste du monde par la violence organisée. Cette violence barbare, du massacre des Saxons par Charlemagne en 782 à celle des Chevaliers Teutoniques, de la Blitzkrieg d'Hitler au «choc et à la crainte» de Rumsfeld, n'a connu aucune limite, pas plus que sa cupidité, celle des Croisés assoiffés de sang aux conquistadors sadiques de Colomb, de Clive de l'Inde à De Beers.

La Grande Divergence

Certains peuvent critiquer et dire que même dans le monde chrétien nombreux sont ceux qui ne confessent pas la Sainte Trinité et le Christ : ils dénoncent une corruption endémique, des taux élevés d'avortement et de divorces ou une dépendance généralisée à diverses drogues. Bien sûr, ils ont raison à cet égard : dans la Grande Divergence du XXe siècle, cette aberration catastrophique de l'élite occidentale et occidentalisée qui a coûté des centaines de millions de vies à de nombreux peuples, le monde chrétien a été renversé par l'apostasie et le nominalisme. Cependant, par la grâce de Dieu, il a commencé, au cours de la dernière génération, à se repentir et à retourner lentement au Père. Bien qu'il y ait beaucoup à faire pour aller à la Maison du Père, sa direction générale est diamétralement opposée à celle de la Grande Divergence, quand elle a abandonné ses valeurs pour l’infâme brouet promis par l'Occident apostat qui aujourd'hui approfondit encore ses aberrations athées.

Un destin et une lutte

En tant qu'orthodoxe né et vivant en Occident, ma destinée et la lutte de ma vie ont été de lutter pour les valeurs civilisationnelles de l'Occident ancien, de la Sainte Trinité et du Christ, vrai Dieu et vrai homme. Ces valeurs sont essentielles à notre monde chrétien conscient. Nous avons dû nous opposer à l'arrogance et à l’incommensurable prétention culturelle de l’occident et aujourd'hui à son globalisme trotskiste, qui a fait haïr l'Occident par tous. C'est le résultat du déclin moral terminal de l'Occident, qui résulte de son rejet du vrai christianisme, qui a pris ses propres racines il y a mille ans, comme nous l'avons décrit en détail au cours des 45 dernières années. Nous avons toujours combattu nos ennemis extérieurs, le laïcisme inhérent et hérité des racines papales et protestantes de l'Occident non chrétien, ainsi que les illusions de l'Orient non chrétien. Cependant, nos plus grandes luttes ont toujours été contre nos ennemis internes. Qui ont-ils été ?


Pour la foi

Tout d'abord, nous avons dû nous battre pour la pureté de la foi chrétienne contre les conformistes vénaux, tant soviétiques qu'occidentaux. Les Soviétiques ont dit qu'il n'y a pas de Dieu et que par conséquent tout était permis, les Occidentaux ont dit qu'il y avait un Dieu, mais c’est un Dieu censé encourager leur violence agressive, leur cupidité, leur avidité de rapace et leur hypocrisie, accréditant par exemple, leur projet d'envahir l'Irak riche en pétrole.

Il y a eu des ennemis internes, ceux qui les ont rejoints par trahison, lâcheté et tromperie. La trahison fut celle de ceux qui se disaient chrétiens mais, prenant avantage de la paralysie à Moscou, se sont comportés en réalité de façon immorale, tout étant permis, et ainsi ils nous ont persécutés. La lâcheté fut celle de ceux qui ne craignaient pas Dieu, mais qui craignaient leurs autorités contrôlées par l'Occident, de sorte qu’ils nous ont persécutés. La tromperie fut celle de ceux qui se disaient chrétiens, mais qui manquaient tellement d'amour qu'ils soutenaient les ennemis du Christ et leurs vices, et ainsi nous ont persécutés.

Pour l'Empire chrétien


Deuxièmement, nous avons dû nous battre contre ceux qui voulaient nier que le Christ est Vrai Dieu et Vrai Homme.

Niant que le Christ est Vrai Dieu, ceux qui ont été nos premiers adversaires ont voulu séculariser et humaniser son Corps, l'Église, la transformant en un dérisoire fétiche nationaliste, pas supérieur à 'un drapeau national. A défaut de comprendre que l'Église de Dieu est internationale et universelle, ils ont essayé de la provincialiser, la rendant paroissiale, au lieu de la concevoir comme impériale. Ces gens vains et faibles ont été joués par les diplomates américains dans les Balkans, qui, flattant leurs egos, divisant, dirigeant, et nommant eux-mêmes leurs patriarches  ; c'est ainsi qu'ils ont créé des schismes.

Refusant que le Christ soit Vrai Homme, les deuxièmes adversaires contre lesquels nous avons dû nous battre étaient ceux qui voulaient désincarner Son Corps, l'Église, la faisant devenir une philosophie rêveuse et impraticable, une vanité intellectuelle hors de propos, sans rapport avec le feu dans le ventre de l'Église du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.

Pour l'empereur

Nous avons lutté pour la pureté de la foi chrétienne, résistant à la trahison, à la lâcheté et à la tromperie des ennemis extérieurs et intérieurs. Nous avons combattu pour l'Incarnation du Vrai Dieu et Vrai Homme, pour les valeurs chrétiennes qui résultent du fait que, bien que nous ne soyons pas de ce monde, nous sommes dans le monde, justifiant ainsi la future restauration de l'Empire Chrétien.

Troisièmement, nous avons aussi dû nous battre pour l'Empereur. Dans cette affaire, nous avons dû lutter contre ceux qui veulent nier que le Saint-Esprit vient sur la terre pour inspirer le représentant du Christ sur la terre, voulu par le Peuple Fidèle de Dieu. C'est pourquoi nous avons défendu le dernier empereur contre les calomnies répandues contre lui. Et c'est pourquoi nous expliquons pourquoi nous attendons le prochain empereur. Il est vital, car seul le futur empereur peut résister aux préparatifs occidentaux pour l'Antéchrist et ainsi retarder sa venue.

Conclusion: vers l'avenir

L'Euroamerica a ignoré le conseil de bon sens de son propre géopoliticien Samuel Huntingdon. Il y a 25 ans, il a plaidé auprès de l'Occident pour qu'il abandonne son arrogance honteuse et reconnaisse que sa «civilisation» de la «violence organisée» n'est pas du tout universelle. Son matérialisme athée n'est pas «la fin de l'histoire», comme l'a proclamé Fukuyama après la fin de la guerre froide. Depuis lors, l'Occident s'est détruit sous les affabulateurs néocons qui veulent conquérir le monde. En Irak en 1991 et 2003 l'Occident a fini par perdre le monde musulman, en Géorgie en 2008 et en Ukraine et en Syrie en 2014 il s'est fait un ennemi de la Russie, en 2016 de la Turquie, et a ainsi allié les musulmans, orthodoxes et chinois contre lui-même. Il se divise maintenant lui-même, avec le Brexit, Trump et les lignes de faille de l'UE et des États-Unis, alors que l'Occident tombe dans l'abîme de sa propre dépravation morale, causée par son rejet millénaire du Christ.
P. Andrew Phillips
(version française par Maxime le minime de la source)

vendredi 22 janvier 2016

ROME, L'EMPEREUR ROMAIN et LES CHRÉTIENS selon TERTULLIEN


CHAPITRE XXX

1. Car, nous autres, nous invoquons pour le salut des empereurs le Dieu éternel, le Dieu véritable, le Dieu vivant, que les empereurs eux-mêmes veulent se rendre favorable plutôt que les dieux. Ils savent qui leur a donné l'empire; ils savent, en tant qu'hommes, qui leur a donné la vie; ils sentent que celui-là seul est Dieu, sous la seule autorité de qui ils se trouvent, placés au second rang, les premiers après eux, avant et au-dessus de tous les dieux. Comment n'en serait-il pas ainsi? En effet, s'ils sont au-dessus de tous les hommes qui du moins sont vivants, à plus forte raison sont-ils au-dessus des morts. 2. Ils considèrent jusqu'où vont les forces de leur empire, et ainsi ils voient que Dieu existe; comprenant qu'ils ne peuvent rien contre lui, ils reconnaissent que c'est par lui qu'ils sont puissants. Que l'empereur déclare donc la guerre au ciel; qu'il traîne le ciel captif à la suite de son char de triomphe; qu'il envoie des sentinelles au ciel; qu'il impose au ciel un tribut! Il ne le peut. - 3. L'empereur n'est grand qu'autant qu'il est inférieur au ciel : il est, en effet, lui-même la chose de Celui à qui le ciel et toute créature appartiennent. Il est empereur par Celui qui l'a fait homme avant de le faire empereur; son pouvoir a la même source que le souffle qui l'anime. - 4. C'est vers ce Dieu que nous autres chrétiens, nous levons les yeux pour prier, les mains étendues, parce qu'elles sont pures; la tête découverte, parce que nous n'avons pas à rougir; enfin sans souffleur qui nous dicte les paroles, parce que nous prions du cœur. Dans nos prières incessantes, nous demandons pour les empereurs une longue vie, un règne tranquille, un palais sûr, des troupes valeureuses, un sénat fidèle, un peuple loyal, l'univers paisible, enfin tout ce qu'un homme ou un César peuvent souhaiter. - 
[…]

CHAPITRE XXXI

 […] Vous donc, qui croyez que nous n'avons nul souci du salut des Césars, examinez les paroles de Dieu, ouvrez nos Ecritures; nous ne les cachons pas et maints accidents les font tomber entre des mains étrangères. - 2. Elles vous apprendront qu'il nous a été ordonné de prier pour nos ennemis, jusqu'à rendre notre charité excessive, et de demander des biens pour nos persécuteurs. Or, quels sont les plus grands ennemis et les plus cruels persécuteurs des chrétiens, sinon ceux à l'égard de qui on nous accuse du crime de lèse-majesté? - 3. Il y a plus : il est dit d'une manière claire et précise : « Priez pour les rois et pour les princes et pour les autorités, afin que tout soit tranquille pour vous. » En effet, quand l'empire est ébranlé, tous ses membres le sont aussi, et |p90 nous, bien que la foule nous traite en étrangers, nous nous trouvons naturellement enveloppés en quelque manière dans la ruine.

[…]

CHAPITRE XXXII 

 Nous avons un autre motif, plus pressant encore, de prier pour les empereurs, pour la conservation de l'empire tout entier et pour la puissance romaine : nous savons, en effet, que la terrible catastrophe suspendue au-dessus de la terre entière et la clôture du temps elle-même, qui nous menace d'horribles calamités, n'est retardée que par le répit accordé à l'empire romain. Nous ne tenons nullement à faire cette expérience et, en demandant qu'elle soit différée, nous contribuons à la longue durée de l'empire romain. " 


TERTULLIEN (Apologétique chap. XXXII, 1)




vendredi 15 janvier 2016

L'EMPIRE CHRÉTIEN : 1ère partie - QU'EST-CE QUE "L'EMPIRE BYZANTIN" ?



[…] "Il n'y a pas de consensus parmi les historiens sur la question de savoir en quoi l'empire romain chrétien, ou empire romain d’orient ou empire « byzantin », peut être considéré comme constituant une «continuité» du monde de l'Antiquité. Mais ce débat sur la continuité masque une autre question, plus profonde : celle de la «légitimité» ? Car s’il y a deux façons alternatives de concevoir l'histoire européenne, peut-on parler d'une «crise de choix», une «crise» (au sens grec du mot) qui a influencé l'approche adoptée par la tradition historique de l'Occident vis à vis de la Nouvelle Rome, vis à vis de «Byzance»?

Un livre populaire de l'université américaine sur l'histoire médiévale qui circulait dans les années 1960 et 70 (Norman Cantor, Histoire médiévale, la vie et la mort d'une civilisation, 1963) n’a que ceci à dire dans le seul paragraphe du livre consacré à "Byzance": L'histoire de Byzance est une étude décevante. L'empire dont le centre  devint Constantinople avait commencé avec tous les avantages obtenus de l'héritage de la vie politique, économique et intellectuelle de l'empire romain du 4e siècle ... Byzance n’a presque rien ajouté à cette superbe fondation. L'empire romain d'Orient du Moyen Age n'a pas fait d'importantes contributions à la philosophie, ni à la théologie, ni à la science ni à la littérature. Ses institutions politiques sont restées fondamentalement inchangées par rapport à celles qui existaient ... à la fin du 4ème siècle; tandis que les Byzantins ont continué à profiter d'une vie urbaine et commerciale active, ils n’ont fait aucune avancée substantielle en matière de technologie d'industrie et de commerce comparable à celle qui s’est développée dans les villes du monde antique. Les historiens modernes de l'empire romain d'Orient médiéval ont vivement critiqué la tendance des savants du 19ème siècle à biffer Byzance en tant qu’exemple d'une civilisation atrophiée. Cependant, il est difficile d'y trouver  quelque contribution que ce soit dans le domaine des idées ou des institutions par les peuples médiévaux de langue grecque à la civilisation d'origine. (pp. 248-9).

L'approche qui est celle de M. Cantor des peuples grecs et hellénisés du Moyen Âge est tout à fait dans le courant dominant de celle adoptée par la tradition historique occidentale. Ironiquement, Cantor suggère une continuité entre l'Antiquité tardive et l'empire de la Nouvelle Rome. Mais c’est la continuité statique et stérile d'une coquille vide, sans substance. Cette argumentation traduit  dans la tradition occidentale une certaine conception de la continuité impliquant les notions d’«innovation», de «progrès», et d’«individu», notions sur lesquelles la tradition historique occidentale est fondée. L'argument de Cantor avec les "Byzantins" est qu'ils n’ont fait preuve d’aucune originalité en construisant sur l'Antiquité ". La continuité, et donc la «légitimité», est clairement définie ici en termes culturels, politiques et sociaux d’aujourd’hui, dans en d'autres termes ce que cela signifie pour nous ici et maintenant. Un Anglais d’aujourd'hui, par exemple, n’a pas de sentiment de continuité avec les modes de production féodaux ou avec l'habitude de dormir avec ses porcs puisque ceux-ci offensent ses concepts d'égalitarisme et de dignité individuelle. Mais il se sent en grande continuité avec les barons féodaux eux-mêmes, qui ont forcé le pauvre roi Jean à signer la Magna Carta.

Ceci nous amène à la question de l'histoire en soi. Keith Jenkins (Repenser l’Histoire, Routlidge, 1991, p. 70) a soutenu de façon convaincante que «toute histoire est théorique et [que] toutes les théories sont positionnées autant qu’elles positionnent. » L'histoire est un discours parmi des positionnements, parmi des univers conceptuels. Il ne peut y avoir aucune «vraie» histoire, à moins bien sûr que l’on ne commence à partir d'une position totalement éthique selon laquelle l'histoire ne peut être jugée que par un impératif externe, Dieu. Une telle histoire fondée sur l'éthique, bien sûr, est considérée comme biaisée, réactionnaire et "médiévale". Ce que je veux montrer ici est que les perceptions populaires modernes de l'histoire objective, de l'histoire comme une science sont tout aussi absurdes ... ou peut-être tout aussi valables. La question est, comme l’a déclaré Jenkins : Qui définit les poteaux de but? Qu'est-ce que l'histoire a à nous dire à nous, et non pas qu'est-ce que l'histoire a à dire tout court. Quelle est la place d'une thèse en plusieurs volumes sur les ongles de fer carolingiens dans le monde moderne? L’"objectivation" même de l'histoire est en fait non une percée scientifique mais une partie intégrante de la pensée-monde particulière connue comme la civilisation occidentale, et en tant que fortement en opposition avec d'autres pensée-mondes. Que cela nous plaise ou non, l'étude de l'histoire, qui doit avoir lieu dans l'agora, dans le forum, dans la rue et non dans la tour d'ivoire où elle est inutile implique un jeu de pouvoir et de ratification, de justification. Si l'Occident a été en mesure de se "justifier" lui-même dans sa prédominance, alors d'autres cultures doivent tomber dans l'oubli, ou finir au musée. La justification implique la continuité, c'est là que s’alimente vraiment la controverse sur "Byzance". Cela peut devenir un outil utile dans l’historiographie pour discerner en quoi consiste la pensée-monde occidentale sur terre.

Et donc pour "Byzance" et la continuité. Nous devons d'abord demander ce qu'on appelle "Byzance" était en réalité, étant donné qu'à aucun moment dans l'histoire il n’y a jamais eu un état qui se soit appelé "Byzance". En fait il y avait pas de nom officiel que ce soit pour ce système politique. Le terme "Byzance" a été inventé par les humanistes français du 16ème siècle. (On se souvient de l'idée fondamentale que si vous donnez un nom à quelque chose, vous vous l’assujettissez efficacement et le conservez sous votre contrôle).

Lorsque l'empire romain latin a pénétré le monde de la Méditerranée orientale au cours des deux derniers siècles avant Jésus-Christ, il a rencontré un groupe de cultures vénérables qui peuvent être décrites comme la «synthèse de la Méditerranée orientale» ou, plus communément, le monde hellénistique. Socialement, culturellement, religieusement et même économiquement l'Orient était bien mieux préparé que les provinces occidentales de l'empire romain, à l'exception possible du sud de l'Italie, pour résister aux chocs du déclin politique et matériel qui ont accompagné les profonds changements sociaux, économiques et culturels la période entre le troisième et le septième siècle. Le centre de la puissance romaine, quant à lui, avait changé en faveur de l'Orient, un processus qui a culminé en 330 quand l'empereur Constantin le Grand a intronisé l'ancienne colonie grecque de Byzance comme nouvelle capitale de l'empire romain : Constantinople, ou la Nouvelle Rome ou comme elle en est venue à être connue dans la suite des siècles.

Les citoyens de cet empire, originaires d'un large spectre ethnographique et, bien sûr, comprenant un élément hellénique ou hellénisé prédominant, n'ont jamais cessé d'appeler leur empire "l'empire des Romains" sans faillir jusqu'en 1453. Même après cette date, ils se sont encore eux-mêmes appelés «Romains». Ce faisant, ils s’identifiaient avec les plus antiques traditions et cultures de la synthèse de la Méditerranée orientale qui avaient été mobilisées par le transfert de l’ancienne capitale par Constantin . Le nom de « Nouvelle Rome » ne connotait pas un regard nostalgique en arrière vers un passé latin, mais avait la valeur d'une transplantation chirurgicale complète du cœur de l'empire romain à l'épicentre d'un avenir oriental, à la fois matériellement et spirituellement. Cela peut ne pas avoir été évident au quatrième siècle, mais ce n’est pas le sujet. Dans l'étude de l'histoire, c’est ce que les gens des générations suivantes croient qu’il est arrivé qui est beaucoup plus important que ce qui est réellement arrivé à un moment donné, à tel point qu'un événement peut être dit avoir eu lieu de la manière que les générations suivantes l’ont appréhendé. Pour comprendre "Byzance", par conséquent, il est nécessaire de comprendre comment la continuité a été perçue. Pourquoi l'Occident pourrait-il percevoir la continuité de l'Antiquité et donc sa signification intrinsèque dans le monde moderne – est-ce donc seulement afin de le refuser aux "Byzantins"? Cela nous amène à la deuxième partie de cet article, ce qui implique le Mythe Social. " (à suivre)

Dr David Turner,
 maître de conférences en études byzantines et théologie orthodoxe
 Study in Greece Programme of Beaver College (Philadelphia) based in Athens, 
and on the Study in Greece and Turkey programme of Lake Forest College (illinois)
(Version française  par Maxime le minime de la source)



mardi 5 janvier 2016

L'Empire chrétien vs le nationalisme et l'impérialisme ? par P. Andrew

Procession des reliques et de l'icône de la sainte famille impériale martyre du communisme

Défilé du dernier empereur chrétien accompagné de sa famille et précédé par le clergé orthodoxe


L’Empire contre-attaque :  L’Empire chrétien renaissant et la Syrie

Qu’est-ce que la civilisation orthodoxe russe à laquelle appartient plus de soixante nationalités? C’est la civilisation de l'Empire chrétien, renaissant depuis la chute de l'idéologie athée en Russie. Dans l'histoire cet empire a été connu comme la «Troisième Rome» et la «Sainte Rus ». L'Empire Chrétien n’est pas une idéologie nationaliste étroite, mais un empire multinational. Bien que son centre se trouve en Russie, certains Russes ne lui appartiennent pas. 

Être russe et parler russe n’offre aucune garantie d'identité avec l'Empire chrétien. Précisément en 1917 de nombreux Russes l’ont rejetée. Et pourtant, des dizaines de millions hors de Russie, en Ukraine, en Biélorussie, en Moldavie, au Kazakhstan et bien d'autres dans de nombreux pays à travers le monde lui appartiennent. Ceux qui appartiennent à l'Empire chrétien lui appartiennent spirituellement et culturellement par la confession de ses valeurs chrétiennes, le rejet du chauvinisme étroit et du racisme balkanisé, qui met une race et une langue particulières au-dessus de l'Église de Dieu. Ceux qui appartiennent à l'Empire chrétien mettent également la défense de l'Empire chrétien et de tous les chrétiens au-dessus des invasions agressives et de l’exploitation impitoyable, du viol des ressources naturelles, comme cela est malheureusement tellement banal dans l'idéologie occidentale. Catholiques et Protestants ne font pas partie de l'Empire chrétien, car leurs dirigeants ont désormais rejeté le christianisme bimillénaire sur lequel l'Empire a été fondé il y a un millénaire, le remplaçant par les idéologies du Catholicisme romain et ensuite du Protestantisme. 

 Toutefois, cela n’est pas la faute des catholiques et protestants ordinaires, qui ont été trompés et aveuglés par leurs élites, et nous ne portons pas de jugement à leur égard. Peut-être maintenant est-il venu le temps où beaucoup d'entre eux se joindront à nous, retournant à la foi chrétienne orthodoxe de leurs lointains ancêtres. Cependant, l'Empire chrétien est celui pour lequel nous devons être prêts à mourir et peu nombreux sont ceux qui sont prêts à faire ce sacrifice. Que les oppresseurs fussent des païens romains, des intellectuels hellénistes, des empereurs corrompus, des musulmans, des athées, des Ottomans d'inspiration occidentale ou des consuméristes idolâtres, nous avons toujours eu à payer notre foi de nos vies. Mais cela a aussi été une joie pour nous. Ainsi les athées d’inspiration occidentale, appelés marxistes, nous ont massacrés par millions pour nos péchés, mais nous avons été sauvés par l'invasion d'autres athées occidentaux, les nazis, et 27 millions ont donné leur vie pour que la restauration de l'Empire chrétien puisse éventuellement commencer cinquante ans plus tard.

 Ils éloignent Dieu de nous, mais ils ne peuvent nous éloigner de Dieu, qui habite dans les cœurs de ceux qui restent fidèles, en ignorant les tentations qui nous encerclent. Pour l'instant, le gouverneur de notre Empire est la Mère de Dieu dans son Icône Souveraine, qui est apparue en 1917, lorsque le gouvernement légitime de l'Empire chrétien a été renversé à la fois par les traîtres apostats occidentaux et russes. L'Empire chrétien se résume dans les mots de saint Séraphim de Sarov: «Le Christ est ressuscité, ma joie». L'Empire chrétien c’est tous ceux qui n'ont pas compromis ni trahi la foi orthodoxe, quelle que soit leur nationalité, et n'ont pas été intimidés par les puissances de ce monde. L'Empire orthodoxe est dans nos lieux de sainteté et nos sanctuaires, dans nos églises et nos monastères, dans nos icônes miraculeuses, dans les mystères (sacrements) miraculeux et dans notre vie quotidienne grâce à nos valeurs culturelles, sociales, économiques et politiques et dans notre quête de la paix, de l'honnêteté, de la justice et de la responsabilité. 

 L'Empire chrétien exprime la civilisation du Christ. Ceux qui le rejettent, consciemment et souvent inconsciemment, se laissent étreindre par l'Antéchrist. En tant que seul protecteur de tous les chrétiens du monde, l'Empire chrétien renaissant a eu à intervenir entre les juifs fanatiques (sionistes) et les fanatiques musulmans (islamistes), comme il l’a fait avant 1917. Après cette année les élites britanniques et françaises, qui avaient depuis longtemps conspiré pour faire tomber l'Empire chrétien, ensemble avec d'autres, ont dépecé l'Empire ottoman. Ils ont créé des pays comme le Liban, la Syrie, la Jordanie et l'Irak, états si artificiels qu'ils seraient toujours divisés et donc en guerre et particulièrement faciles à exploiter par des étrangers. Cependant, en 1917, l'histoire a été interrompue, l'équilibre a été perdu et les extrêmes sont apparus, que ce soit le marxisme, le nazisme, le sionisme ou l'islamisme. 

 Aujourd'hui l’agression anti-chrétienne occidentale est en train d’être mise en échec par l'Empire chrétien renaissant après une période de 25 ans durant laquelle il a ravagé sans entraves le monde, de l'Amérique latine à la Yougoslavie, du Caucase au Moyen-Orient, d'Afrique du Nord à l'Ukraine. Le gouvernement syrien, subissant l’invasion de terroristes aidés par l'Occident et financés par les alliés occidentaux, la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar, a appelé l'Empire chrétien renaissant à l'aide. Maintenant, l'Irak et l'Afghanistan, également anéantis par l'ingérence occidentale, ont appelé à l'aide. Seul l'Empire chrétien peut libérer le Moyen-Orient et sauver les chrétiens du monde. En conséquence, les Patriarcats d'Antioche et de Jérusalem se rapprochent toujours plus de l'Église russe.  

L'élite de l'Ouest a montré son vrai visage en condamnant notre protection des chrétiens et en soutenant des terroristes fantômes «modérés» (!). La propagande de l’OTAN, de la Turquie et de l’Arabie saoudienne soutient le terrorisme musulman et, après tout, Al-Qaida a été fondé, formé et armé par la CIA. Sans surprise, l'action militaire de l'Empire chrétien, supplié par le gouvernement syrien, a atteint plus de cibles en quelques jours en Syrie que les bombardements occasionnels et sélectifs américains en un an. Voici un endroit où l'État russe protège l'Église, ce ne fut pas toujours le cas en Russie post-soviétique, qui ressemblait parfois à la Russie soviétique. En d'autres termes, la Russie devient véritablement l'Empire chrétien renaissant. Aujourd'hui, Jérusalem est protégée par cet empire et, bien que le Mont du Temple soit toujours bloqué temporairement, les sionistes ont échoué encore une fois dans leur tentative de reconstruire le Temple. Ainsi un peu plus de temps a été accordé au monde pour se tourner vers la repentance. Fr Andrew
(version française de Maxime le minime de la source)



Le président Poutine a reçu Gennady Khazanov pour le 70e anniversaire de l'humoriste et comme il est diplômé d'une école culinaire, il lui a remis un livre de cuisine. À son tour, Khazanov a sorti une réplique de la couronne impériale russe qu'il a apportée en cadeau pour Poutine. Poutine a pris la couronne et l'a alors posée sur la tête de Khazanov  en disant "Comme vous êtes le héros de la journée d'aujourd'hui, ce n'est pas à moi  mais à vous qu'elle devrait convenir." (source)

Dans une interview avec Charlie Rose, le président russe Vladimir Poutine a d'ailleurs déclaré à «60 Minutes» de CBS   jeudi : "Ce qui est important c'est ce que vous faites pour votre pays, pas les titres dont vous êtes affublé " indiquant par là que la dénomination de  "tsar" ne lui convenait pas. (source)