Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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dimanche 2 juillet 2017

St PAÏSSIOS : la cause des Guerres

"Vous savez pourquoi il y a des guerres? 



Pour l'argent…Parce que les riches 
ne peuvent pas mettre un frein à la cupidité, 
et les pauvres 
ne souhaitent pas acquérir le nécessaire, 
mais ont l'envie des richesses 
et de la gloire des riches."




Qu’est-ce que l’argent ? Quand et pourquoi est-il né ?
L’argent est un mécanisme fascinant, mais terriblement insidieux qui a fini par nous soumettre. Il définit les styles, les rythmes, les modalités et les objectifs de notre vie, ce qui n’augure rien de bon pour le futur.

Si du point de vue individuel, l’argent est un crédit, pris dans sa globalité, il se transforme en dette, une dette toujours plus immense que nous avons contractée avec notre futur. C’est un pari, aussi, sur lui-même, et donc sur le néant. Jusqu’à quand pourra durer ce jeu ?

Le livre de Massimo Fini est d’un côté une histoire de l’argent, rigoureusement documentée, et de l’autre une attaque radicale contre la société contemporaine dont l’argent, de par son développement hypertrophique, est à la fois une métaphore et l’instrument essentiel.

Massimo Fini est un écrivain, journaliste (l’Avanti !, l’Europeo, Il Giorno, Il Fatto Quodiano) et dramaturge italien. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur des thèmes aussi variés que Néron, le mollah Omar, la vieillesse, Nietzsche, et la guerre, qui lui ont valu une indubitable réputation d’écrivain anti-conformiste et anti-moderniste. La démocratie libérale, l’argent, le matérialisme et la mondialisation sont ses cibles préférées.

jeudi 18 février 2016

L'ISLANDE, LES BANQUES ET LA DÉMOCRATIE


Vous n’aviez pas le droit de savoir que les banquiers 
peuvent aller en prison
Joe Clifford – Information Clearing House - 4 février 2016

5. bailout cartoon.jpg

La crise et l’effondrement de 2008 se sont produits parce que de très grandes banques avaient spéculé sur des prêts frauduleux et risqués, qui se sont cassé la figure. Quand l’effondrement s’est produit, les banques se sont tournées vers le gouvernement fédéral, qui a aussitôt adhéré à l’idée que les banques sont bien trop grosses pour faire faillite, et les contribuables ont subventionné les banques pour des trillions de dollars. Personne ne sait combien au juste a coûté ce renflouement, mais voici une liste partielle des banques que vous avez généreusement tirées d’affaire :

Citigroup - $ 2.513 trillions   (1 trillion = 1 million de millions)
Morgan Stanley - $ 2.041 trillions
Merrill Lynch - $ 1.949 trillions
Bank of America - $ 1.344 trillions
Barclays PLC - $ 868 milliards
Bear Sterns - $ 853 milliards
Goldman Sachs - $ 814 milliards
Royal Bank of Scotland - $ 541 milliards
JP Morgan Chase - $ 391 milliards 
Deutsche Bank - $ 354 milliards
UBS - $ 287 milliards
Crédit Suisse - $ 262 milliards
Lehman Brothers - $ 183 milliards
Bank of Scotland - $ 181 milliards
BNP Paribas - $ 175 billion
Wells Fargo - $ 159 milliards

Dexia - $ 159 milliards
Wachovia - $ 142 milliards
Dresdner Bank - $ 135 milliards

Société Générale - $ 124 milliards
« Tous les autres emprunteurs » - $ 2.639 trillions (voir plus haut)
Les contribuables n’ont pas été consultés et n’ont même pas été autorisés à donner leur avis, et ceci n’est qu’un exemple de la célérité avec laquelle les gouvernements peuvent répondre aux desiderata de la classe riche. Bien qu’il ait été de notoriété publique que les banques avaient menti, spéculé sur des prêts frauduleux et blanchi l’argent des cartels de drogue, personne n’a été poursuivi ni inculpé de rien, alors que des millions de citoyens se voyaient ruinés. Les banques, qui avaient commis toute une variété de forfaits, se sont juste adressées au gouvernement et lui ont demandé, le carnet de chèque à la main : combien voulez-vous pour éviter la prison à nos responsables ? Et le gouvernement leur a répondu en les condamnant à une amende, ce qui revient à rien puisque les banques se contentent de repasser l’amende aux consommateurs, lesquels paient ainsi une seconde fois.
Les « corporate medias » ont délibérément omis d’informer le public de la façon dont d’autres pays, notamment l’Islande, ont fait face à leurs crises. Si on vous l’avait dit, vous auriez pu exiger que nous nous conduisions comme les Islandais, mais quand on ne sait pas, on n’exige rien. L’Islande est un des pays qui ont été le plus durement touchés par l’effondrement des banques, mais là, ils ont affronté le problème tout autrement que nous. La première différence importante est que l’Islande a décidé que si les banques avaient spéculé et consenti des prêts dangereux et stupides, ce n’était pas la responsabilité des contribuables de renflouer des banques irresponsables pour leur stupidité, et par conséquent, elle les a laissées faire faillite.
Le monde de la finance a prédit que cela causerait à l’Islande des difficultés irréversibles, et les financiers lui ont annoncé qu’elle ne se relèverait jamais de ce défi, mais les citoyens ont persisté. Malgré toutes les mises en garde, les Islandais ont été, à deux reprises, invités à voter et à dire s’ils voulaient sauver les banques ou les laisser faillir. De très fortes pressions ont été exercées sur les votants par le secteur financier, mais les citoyens ont tenu bon et voté démocratiquement qu’il fallait laisser déclarer les banques en faillite. À nous, en revanche, on n’a pas offert le luxe d’un vote démocratique. L’argent a simplement été pris dans la poche des contribuables et donné aux banques. Les Américains, qui croient naïvement vivre en démocratie, n’ont pas eu l’autorisation de voter pour dire s’ils voulaient faire ce cadeau aux grandes banques ou pas. On les a mis devant le fait accompli.
Donc, quand l’Islande a refusé de renflouer gracieusement les banques, elles ont fait faillite. Assurément, l’Islande a eu à faire face à des problèmes économiques, mais si on compare leur économie avec celle du reste du monde, on s’aperçoit par exemple qu’ils ont l’économie la plus forte d’Europe. En outre, pendant les temps difficiles, l’Islande a évité de recourir à un programme d’austérité et maintenu tous ses programmes sociaux, permettant ainsi aux citoyens de dépenser, ce qui a, évidemment, stimulé l’économie. Les prophéties apocalyptiques ne se sont pas réalisées et, aujourd’hui, l’Islande est plus forte que jamais.
Mais les Islandais ne se sont pas contentés de cela : ils ont pris une mesure plus audacieuse encore. Ils ont décidé de poursuivre en justice les dirigeants des banques qui étaient responsables de l’effondrement de 2008, ce qui, à ce jour, a conduit 26 banquiers en prison. Un concept franchement nouveau que celui de tenir des banquiers pour responsables de ce qu’ils font, comme le sont les citoyens ordinaires ! C’est un genre de choses qui n’arrive pas ici. Les banques se contentent d’acheter leur impunité. Mais la petite Islande a adopté un autre comportement et elle a trouvé 26 banquiers coupables de fraude, qui vont passer un total de 74 ans en prison. Et elle n’en a pas fini avec les inculpations.
Ah, que les USA seraient démocratiques, s’ils mettaient les banquiers sur le même plan que le reste des citoyens, et, ah, qu’il aurait été démocratique de laisser les citoyens US voter et décider s’ils voulaient payer les dettes des banques à leur place ! Mais, malheureusement, dans ce pays, les banquiers sont nos supérieurs, et ils n’ont pas de comptes à rendre. Donc, les USA sont, en réalité, bien moins démocratiques que l’Islande. La petite Islande offre une grande leçon aux gros États-Unis, mais qui se préoccupe ici d’égalité devant la loi et du droit à voter pour se faire entendre ? Pas le gouvernement fédéral, c’est certain. Nous n’avons même pas le droit de savoir ce que font d’autres gens ailleurs, comme par exemple en Islande. Quelles andouilles nous sommes !
Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades

dimanche 12 juillet 2015

LA VÉRITÉ QUI DÉRANGE

Dette souveraine européenne sans la Grèce :
 12, 5 mille milliards 
 97, 5%

Dette souveraine de la Grèce :
 320 milliards
 2,5%

mardi 7 juillet 2015

ΌΧΙ

AVANT


(traduction Laurence Guillon)

APRÈS


Les Grecs ont consacré le fait que ce sont les peuples qui ont le dernier mot, et non les traités européens, qui valent tant que les peuples leur accordent leur onction.

jeudi 25 juin 2015

Sur le blog de Claude : une intéressante interprétation de la dette selon les Grecs

Giles Fraser: La dette grecque, écho de la dispute à propos de la date de Pâques




[…] Les attitudes actuelles respectives à l'égard de la dette des gouvernements grec et allemand peuvent être vues, d'une certaine manière pertinente, comme une suite de la division Est-Ouest sur la signification de Pâques. […] LIRE L'INTÉGRALITÉ ICI

vendredi 5 juin 2015

LA DETTE ? QUELLE DETTE ?




LA DETTE MONDIALE EST TELLE QUE MEME LES EXTRA-TERRESTRES NE POURRONT PAS LA PAYER ! 
Des années 1950 jusqu'à 1975, la littérature de science-fiction mettait en scène des Martiens, des Vénusiennes, des Plutoniens, Neptuniens et autres habitants de galaxies lointaines venant envahir la Terre (un seul auteur avait imaginé l'inverse, les terriens quittant leur planète pour aller sur Vénus afin d'y vivre libres leur sexualité). Eh bien aujourd'hui, les Martiens seraient bien embêtés, une fois installés sur notre planète, car elle risque d'exploser sous le poids de la... dette qu'on a créée.
Vous me direz "c'est le résultat de la planche à billets de ces crétins d'Américains, Japonais et Anglais", et vous aurez parfaitement raison. La dette mondiale a atteint 286% du PIB de la planète selon le Mac Kinsey Instutute, commenté par Economic Collapse -et repris par l'Express Belge (vous n'avez aucune chance de le voir dans l'Express fr, normal).
En traduction: notre société va s'écrouler sur elle-même par le poids de la dette, à savoir 3 fois le PIB de toute la planète: "Savez-vous qu'il y a plus de 28.000 dollars de dette à chaque homme, femme et enfant sur cette planète? Et depuis qu'environ 3 milliards de ces gens ne vivent qu'avec 2 dollars par jour, ou moins. Donc, votre part de cette dette sera bien plus importante. Si on prend tout ce que l'économie globale a produit cette année, et encore l'année prochaine, eh bien cela ne suffira pas à rembourser cette dette. Selon le dernier rapport du McKinsey Global Institute Debt and (not much) deleveraging, le montant total de la dette sur cette planète a cru de 142 trillions à la fin de 2007 à 199 trillions aujourd'hui.
This is the largest mountain of debt in the history of the world, and those numbers mean that we are in substantially worse condition than we were just prior to the last financial crisis. When it comes to debt, a lot of fingers get pointed at the United States, and rightly so. Just prior to the last recession, the U.S. national debt was sitting at about 9 trillion dollars. Today, it has crossed the 18 trillion dollar mark. But of course the U.S. is not the only one that is guilty. In fact, the McKinsey Global Institute says that debt levels have grown in all major economies since 2007". 
C'est ça la monnaie papier qui ne repose sur rien. Globalement, cela veut dire une dette de 100.000 euros environ pour chaque Français, Belge, Suisse, etc. vu qu'ils ne pourront pas compter sur les Africains, et les pays ravagés genre Bengladesh, etc.
Le Pr Fekete avait dit qu'une catastrophe de nature biblique se préparait avec la monnie de singe dollar. Eh bien, là vous en avez la démonstration parfaite. Lire ici McKinsey, et ici The Economic Collapse et  ici encore l'Express Belge Revue de Presse par Pierre Jovanovic ©  www.jovanovic.com 2008-2015

mercredi 22 octobre 2014

LA RÉALITÉ DE LA DÉSASTREUSE SITUATION DES BANQUES …



"LA FETE EST FINIE POUR LES BANQUES CENTRALES, L'ESPAGNE A RATE UN EMPRUNT
: "A partir de décembre 2011, la BCE a prêté 1019 milliards d'euros aux banques européennes. Les banques italiennes ont utilisé cet argent pour acheter des obligations de l'Etat italien. Elles en sont gavées. Les banques espagnoles ont utilisé cet argent pour acheter des obligations de l'Etat espagnol. Elles en sont gavées. Les banques portugaises ont utilisé cet argent pour acheter des obligations de l'Etat portugais. Elles en sont gavées. Etc.
Malheureusement, la fête est finie. Malheureusement, les banques européennes n'ont plus d'argent. Aujourd'hui, les banques européennes sont incapables d'acheter les obligations de leur Etat.
Jeudi 16 octobre, les banques espagnoles ont été incapables d'acheter toutes les obligations émises par l'Etat espagnol. Lire l'article : "L'Espagne rate un emprunt obligataire." L'Espagne est en faillite. Et les banques espagnoles sont en faillite.
Aujourd'hui, huit pays européens sont dans ce cas.
La BCE est la seule à pouvoir agir. Pour éviter le défaut de paiement des huit pays européens en faillite, il ne reste plus que la BCE. Pour éviter le défaut de paiement des huit pays européens en faillite, la BCE va lancer ses rotatives à plein régime : la BCE va noyer les banques européennes sous des flots de liquidité. Avec cet argent, les banques européennes vont pouvoir acheter les obligations émises par leur Etat.
Et la bulle continuera à gonfler.
Le temps presse : les obligations des Etats européens périphériques sont en train d'exploser". Lire ici Bloomberg. Revue de Presse par Pierre Jovanovic ©  www.jovanovic.com 2008-2014

LE HIT-PARADE DE L'ENDETTEMENT TOUTES DETTES COMPRISES

sur le site de Pierre Jovanovic

Ca s'appelle le TDC !!! Mr Arfeuille nous a envoyé la liste établie par l'International Center for Monetary Banking (ICMB, lien ici) qui a additionné les trois dettes (publique + celle des ménages + celle des entreprises). Voici les résultats: 
    01- Médaille d'or : Irlande. Dette publique + dette des ménages + dette des entreprises = 442 % du PIB.
    02- Médaille d'argent : Portugal. Dette publique + dette des ménages + dette des entreprises = 379 % du PIB.
    03- Médaille de bronze : Belgique : 350 % du PIB.
    04- Grèce : 304 % du PIB.
    05- Espagne : 300 % du PIB.
    06- Pays-Bas : 294 % du PIB.
    07- Italie : 258 % du PIB.
    08- France : 254 % du PIB.
    09- Etats-Unis : 250 % du PIB.
    10- Finlande : 242 % du PIB.
    11- Autriche : 235 % du PIB.
    12- Chine : 218 % du PIB.
    13- Allemagne : 193 % du PIB.
Vous avez compris, ces pays vont se déclarer à un moment donné en faillite, et l'euro explosera, les USA en particulier. Vous comprenez pourquoi le PS est en train de tout vendre en ce moment... Bientôt ils vont racler les fonds de VOS tiroirs. Préparez-vous. Cela me rappelle juin 1940, quand les Allemands sont arrivés à Paris alors que la presse française avait expliqué au peuple qu'il n'y avait aucune chance que cela arrive un jour. Ha ha ha... Elle est bien bonne. Du jour au lendemain, les commerçants ont préféré les pièces d'or et d'argent... Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2014

samedi 17 mai 2014

L'Europe oui... mais quelle Europe ?


"Pendant l'année 2012, la France a donné 19,8 milliards d'euros à l'UE, mais la France a reçu seulement 12,9 milliards d'euros de l'UE. En clair : pendant l'année 2012, l'Union Européenne a coûté 6,9 milliards d'euros à la France (rappel : la dette publique de la France est de 1925,292 milliards d’euros) lire ici les Echos. Pour le Royaume-Uni : pendant l'année 2012, l'Union Européenne a coûté 6,6 milliards d'euros. Pour l'Allemagne elle a coûté 10,6 milliards d'euros. Pour l'Italie elle a coûté 4,1 milliards d'euros. L'Union Européenne, c'est des pays surendettés qui se surendettent encore plus pour prêter de l'argent à des pays en faillite qui ne les rembourseront jamais. L'Union Européenne, c'est un suicide collectif".


dimanche 14 avril 2013

SUR LA PATIENCE (1) par St Jean Chrysostome

La dette d'amour

1. Puisque, par la grâce de Dieu, nous sommes rendus les uns aux autres, acquittons la dette que nous impose à votre égard la charité, si cette dette peut être jamais acquittée; car cette dette est la seule qui ne soit jamais éteinte: plus on travaille à l'acquitter, plus elle s'accroît. Tandis que nous félicitons ceux qui ne doivent rien en fait d'argent, nous exaltons ceux qui, en matière de charité, doivent beaucoup. De là ces paroles de Paul, le docteur de l'univers, dans une de ses épitres : « Ne soyez redevables de rien à personne, si ce n'est de l'amour les uns pour les autres;» (Rom. XIII, 8) 1l veut que nous nous acquittions toujours de cette dette, et en même temps qu'elle dure toujours et qu'elle ne s'éteigne jamais, tant que la vie présente ne sera pas écoulée. De même que les dettes pécuniaires sont une charge et un ennui, de même l'on est coupable de n'être pas toujours redevable de la dette de la charité. Pour vous convaincre de cette vérité, écoutez la sagesse de ce maître admirable, et comment il nous  adresse ses exhortations. Il commence par dire : « Ne soyez redevables de rien à personne ; » puis il ajoute : « si ce n'est de l'amour les uns pour les autres; » voulant ainsi et que nous éteignions ici-bas toutes nos dettes, et néanmoins que cette dette-ci ne soit jamais éteinte. C'est là, effet, un point pour notre vie de la plus haute et de la plus haute et de la plus rigoureuse importance. Puisque nous n'ignorons pas les avantages de cette dette, ni qu'elle s'accroit à mesure qu'on s'en acquitte, efforçons nous de nous acquitter, nous aussi, de la dette que nous a imposée, non la négligence ou l'ingratitude, mais une maladie imprévue. Acquittons-nous-en aujourd'hui aussi bien que nous le pourrons, en adressant à votre charité quelques paroles sur un sujet que nous indique ce docteur admirable de l'univers. Le langage qu'il tenait aujourd'hui dans son épître aux Romains, mettons-le, en l'expliquant, sous vos yeux, et servons à votre charité la réfection spirituelle que nous n'avons pu, depuis longtemps, lui servir.

Le combat spirituel 

Il est indispensable de citer les paroles dont on a fait la lecture, afin que le souvenir du texte vous permette de saisir plus facilement nos développements. « Nous savons, dit l'Apôtre, que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu.» (Rom. VIII, 28). Que signifie ce début? Cette âme bienheureuse ne dit rien sans raison ni sans motif; toujours elle applique aux maux dont elle s'occupe les remèdes spirituels les plus convenables. Quelle est donc sa pensée? Bien des épreuves assaillaient de toutes parts les hommes qui alors se convertissaient à la foi; l'ennemi multipliait sans relâche ses attaques; aux embûches succédaient les embûches; les persécuteurs de l’Évangile ne restaient pas un moment en repos, jetant les uns dans des cachots, envoyant les autres aux supplices, précipitant les autres dans une infinité de maux. C'est pourquoi, de même qu'un habile général qui, voyant son adversaire enivré de fureur, parcourt les rangs de ses soldats, les ranime, les encourage, les excite de toutes les manières, les remplit d'audace, augmente leur ardeur à en venir aux mains avec l'ennemi, leur persuade de mépriser ses attaques, de lui résister avec une indomptable fermeté, de le frapper, s'il se peut, au visage, et de ne pas craindre de lui tenir tête; de même ce bienheureux apôtre, cette âme  aussi vaste que le ciel, pour ranimer le courage des fidèles, porter haut leurs pensées trop rapprochées de la terre, commence par leur adresser ces paroles : « Nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu ». Voyez-vous la prudence de l'Apôtre? Il ne dit pas, je sais; mais, nous savons, afin d'emporter leur assentiment à ces paroles : « Tout contribue au bien de ceux aiment Dieu. » Remarquez la précision de ce langage. Paul ne dit pas : Ceux qui aiment Dieu seront à l'abri des  calamités, ils seront affranchis des tentations ; mais «Nous savons », c'est-à-dire nous sommes persuadés, nous sommes certains, nous avons été convaincus par l'expérience elle-même : « Nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu. »

lundi 24 décembre 2012

INTERVIEW AVEC Mgr Antonios LE "MINISTRE DES FINANCES" DE L'ÉGLISE ORTHODOXE GRECQUE

Cet entretien a été réalisé par Pierre Jovanovic à Athènes du 12 au 16 dec 2012 avec le numéro 2 de l'Eglise, en fait le Ministre des Finances, S.E. Antonios qui est un homme aussi fascinant que mesuré. Il nous livre ici les clés de la guerre invisible qui a lieu en ce moment même en Grèce, nous éclaire sur ses les liens avec Aube Dorée et surtout clarifie le rôle de son Église au sein du pays. Avec ses propos, vous comprendrez mieux la soudaine saillie de Mme Duflot sur l'Église de France...


Pierre Jovanovic: Nous avons pu observer depuis quelque temps des attaques contre l'Église Orthodoxe Grecque aussi bien dans la presse grecque qu'internationale. Les articles lui reprochent d'être "trop riche", et si on lit bien entre les lignes, il serait bon de saisir ses biens pour payer les créditeurs internationaux de la Grèce...

Son Eminence Antonios Evêque de Salona, de l'Église Orthodoxe Grecque:
Pour bien comprendre ce qui se passe, il me faut revenir un peu en arrière. Quand la Grèce fut libérée en 1827, notre Église disposait d'une fortune immobilière suffisamment importante. Sa fortune en espèces, notre Église l'avait déjà donné en 1823 aux Grecs qui se battaient contre l'empire Ottoman. Par la suite, en 1835, notre Église a également offert à l'Etat grec 50% de tous ses biens immobiliers afin de le renforcer, et surtout pour que l'Etat puisse financer le nouveau système éducatif jusque-là financé par l'Église. Tous les biens immobiliers que nous avons donnés ont servi d'hypothèques à l'Etat Grec pour les émissions de ses Bons du Trésor et cela afin de garantir les emprunts de 1845 auprès de la Banque Centrale d'Angleterre. En 1919 et 1929, l'Église a offert le reste de son immobilier afin que l'Etat grec puisse aider tous les sinistrés des différentes guerres auxquelles le pays a participé. Après tous ces dons, il ne nous restait que 4% de nos biens immobiliers. Et sur les 100% de ces 4% restants, 75% ne sont que des étendues forestières, alors que la plupart des 25% autres sont tenus par des obligations légales, comme, par exemple, des écoles, espaces verts etc., alors que des terrains adjacents, appartenant à des personnes privées, ne sont même pas tenus de la même manière.

 P.J.: Si on comprend bien, l'Église orthodoxe a toujours financé l'Etat grec...

SE: Oui, des villes entières grecques ont fleuri sur des terrains qui ont été offerts par notre Église , des villes comme Perama, Vari, etc.  

P.J.: Pourquoi ces attaques alors? D'où viennent-elles pour apparaître dans autant de journaux... En France, c'est le magazine Le Point par exemple qui a mené l'attaque sur votre patrimoine...

SE: Elles viennent de l'intérieur de la Grèce, de gens qui n'ont pas honte de répandre des mensonges dans leur seul intérêt et au dépens de l'Église orthodoxe. Cela m'attriste de voir que différents médias diffusent ces mensonges sans vouloir auparavant établir la vérité. Quand le Ministre des Finances, Mr Venizélos (Pasok), est venu nous voir ici, Sa Béatitude l'Archevêque Jérôme II l'a invité à nommer un comité de trois fonctionnaires de l'Etat, qui peuvent venir ici contrôler nos finances quand ils le veulent et en faire un rapport. Ce comité n'a jamais été constitué... En réalité, je crois que cela n'a pas eu lieu parce que les services de l'Etat connaissent parfaitement l'état des comptes de notre Église . Par ailleurs, au magazine que vous avez mentionné nous avons déjà répondu et nos réponses à cette attaque et à d'autres se trouvent déjà sur le site Internet de notre Église (lien 1 pdf et lien 2).

 PJ: Vous êtes attaqués par des Grecs. Qu'est-ce que cela masque exactement? Ces gens lorgnent les richesses de l'Église orthodoxe, en meilleure santé que le Vatican?

SE: Non, ils ne peuvent pas lorgner les richesses de l'Église parce que de telles richesses, comme je vous ai déjà dit, n'existent pas. Pourtant, ils lorgnent son influence parmi les fidèles, une influence qu'ils veulent diffamer, afin de les éloigner de l'Église. Néanmoins, à ce que je vous ai dit préalablement, je voudrais ajouter les remarques suivantes en abordant les différents aspects: 1) Il est normal que notre Église soit en possession de certains biens puisqu'elle existe depuis 1700 ans... Elle est bien plus ancienne que l'Etat Grec... 2) Notre Église exerce dans tout le pays une oeuvre sociale que l'Etat grec n'a pas pleinement pris à sa charge alors que la Constitution l'y oblige. Nous avons publié en 2002 le livre Témoignage d'amour. L'oeuvre philanthropique et sociale de l'Église de Grèce, Athènes 2001 (de 390 pages, note PJ) qui recense toutes nos oeuvres sociales. Il ne viendrait à l'idée de personne en Grèce de remettre en cause nos innombrables actions sociales et humanitaires. 3) De l'argent liquide, l'Église Orthodoxe n'en a pas. Il nous reste en revanche des biens immobiliers. Mais nous considérons que l'Etat grec devrait rentabiliser déjà ses propres biens immobiliers, et ensuite seulement s'occuper des nôtres. 


 PJ: Les divers articles qui attaquent votre Église parlent de profits financiers...  

SE: Quels profits? Ceux que l'on dépense pour le bien du Peuple Grec? Mais, je vous le dis, nous ne pensons pas que ce soit correct de donner le reste de nos biens à l'Etat parce que, comme avant, la plupart de ces biens n'ont pas été gérés correctement. Imaginez que l'Etat grec les a même offerts à... certains hommes politiques!!! 

PJ: Vraiment ?  

SE: Autour de ce monastère, vous avez deux hôpitaux, deux écoles archéologiques et une bibliothèque... Tout cela provient des dons faits à l'Etat par ce Monastère (de l'Ange Gardien (!!!) note PJ). Tout ce que vous voyez derrière vous, a été construit sur des terrains offerts par notre l'Église pour les Invalides de guerre. Eh bien, après 1929, certains de ces terrains ont été offerts par l'Etat à des protégés du régime politique de l'époque!!!

 PJ: Donc vous confirmez indirectement que l'Église Orthodoxe Grecque est toujours, même aujourd'hui, la colonne vertébrale financière de la Grèce.

SE: Certainement. Notre Église considère comme son devoir d'aider ses enfants, surtout aujourd'hui quand notre pays se trouve dans un état aussi mauvais. Plus de 250.000 repas par jour sont distribués. L'Église paye les factures d'eau, d'électricité, des loyers, des impôts de familles dans le besoin. Elle organise l'éducation, donne des cours. C'est très différent ici de la France.

 PJ: Comment comptez-vous résister à ces attaques menées via la presse internationale?

 SE: Par tous les moyens dont nous disposons, qu'ils soient légaux, matériels et bien sûr spirituels. N'oubliez pas, selon nous, tout est entre les mains de notre Seigneur. Toute cette guerre est principalement une guerre spirituelle. 

PJ: Vous pouvez préciser?  

SE: L'Église du Christ doit s'attendre à être attaquée par des gens motivés et même par des forces sombres. Cependant, notre Église a son chef, le Christ, qui lui donne sa force afin de combattre.  

PJ: Donc vous confirmez qu'au-delà de l'Église orthodoxe, c'est toute la Grèce qui est attaquée par une mise à genoux financière?  

SE: Oui, je pense que oui. On a entendu dire que, d'après une nouvelle proposition de loi, les familles grecques qui auront un 3e enfant verront non seulement leurs allocations supprimées, mais aussi leurs impôts augmenter. Ces familles seront plus taxées que les autres. Ce 3e enfant est comme une piscine de luxe que vous feriez construire. Ils forcent les jeunes couples à n'avoir qu'un enfant. Ce sont ces genres de lois qui risquent de causer une diminution de la population grecque.  

PJ: Le groupe politique de Nikos Michalioliakos, Aube Dorée, dit publiquement que vous les soutenez. Qu'en est-il ?  

SE: Sa Béatitude a publiquement déclaré que l'Église orthodoxe grecque n'a pas de relations avec des mentalités totalitaires (2 semaines de cela, note PJ). Pour cela notre chef spirituel a ensuite été critiqué par Aube Dorée. Notre Christ a enseigné le respect pour la liberté de chaque personne. Par conséquent, il ne lui est pas possible d'accepter les positions de ceux qui voudraient imposer leurs opinions par la force. C'est pour cela que notre Église ne peut soutenir un parti fasciste. Aube Dorée, bien que jusque récemment liée aux néo-paganistes, apparait dernièrement comme s'il soutenait supposément l'Église Orthodoxe, afin de faire croire aux gens que nous les soutenons et de détourner leurs votes.  


PJ: Pourquoi cette déclaration n'a pas été reprise par toute la presse?

SE: Certaines "forces" ou médias se garderont bien de promouvoir nos propos. En revanche elles ne manqueront jamais de nous critiquer, afin que cela ait une conséquence sur la foi des gens et sur notre Église.

PJ: Les traders anglos-saxons disent que la Grèce est la "première victime" dans leur liste des "porcs", les "piigs". Qu'en pensez-vous?  

SE: Je crois que cela se voyait déjà dans le premier Memorandum signé en 2010 par notre pays, sans aucune condition. C'est comme cela en effet que la Grèce est devenue la première victime. Je pense que d'autres pays suivront également. La Grèce est un pays riche... Alors comment avons-nous été amenés à emprunter toutes ces sommes? Nous savons que même l'Allemagne et les Etats-Unis vont très très mal. Et vous, vous savez très bien que derrière toutes ces compagnies, toutes ces banques qui manipulent ces emprunts vers la Grèce, il y a toujours une personne physique qui tire les ficelles.  

PJ: Avec cette crise, est-ce que les Grecs fréquentent plus leur église qu'avant?  

SE: Oui, en particulier dans les régions les plus pauvres, ou dans certains quartiers d'Athènes comme Kallithéa ou Pangrati. Vous savez, ce qu'il y a de plus terrible pour un Grec n'est pas tant que son frigidaire soit vide, mais bien que sa dignité ait été détruite. Il est humilié... C'est en dernier ressort qu'ils viennent à l'Église pour demander de l'aide. Même les suicides sont en hausse comme vous l'avez entendu, alors que la Grèce a toujours eu le taux le plus bas d'Europe. Mais dans tout ceci, les médias portent une grande responsabilité. Je peux vous le dire, notre Église a encaissé plus de coups tordus en 40 ans de la part des médias qu'en plusieurs siècles d'occupation musulmane.

( un grand merci au Dr Petropoulos pour avoir assuré la traduction simultanée...) Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012
(article republié par Maxime le minime avec la permission de Pierre Jovanovic, qu'il en soit remercié)

Le coût d’un "traumatisme collectif" : la Grèce au bord de la guerre civile

« Je me demande ce que peut encore endurer cette société avant qu’elle n’explose », a déclaré Georg Pieper, un psychothérapeute allemand spécialisé dans les troubles de stress post-traumatique qui font suite à des catastrophes, de gros accidents, des actes de violences, la libération d’otage et beaucoup d’autres choses. Mais cette fois, il parlait de la Grèce.

Il a passé plusieurs jours à Athènes à donner des conférences à des psychologues, des psychiatres ou encore des docteurs sur la thérapie des traumatismes – pro bono bien évidemment, n’oublions pas que le pays est en crise. Il était par ailleurs accompagné de Melanie Mühl, journaliste  pour le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine et auteur d'un livre sur le mensonge de la famille recomposée. Dans son rapport, elle dénonce la façon dont les “nouveaux consommateurs” en Allemagne ont été nourris par la crise en Grèce.

Il ne s’agissait « pas plus qu’une lointaine menace, quelque part à l’horizon » définie par des termes à peine compréhensibles, tels que renflouement des banques, trous de milliards d’euros, mauvaise gestion, Troïka, ou encore rachat de la dette… "Au lieu de comprendre le contexte mondial, on voit le visage grave d’Angela Merkel qui sort de limousines noires à Berlin, Bruxelles ou ailleurs, en route vers un nouveau sommet au cours duquel de nouvelles décisions concernant le sauvetage de la Grèce et donc de l’Europe doivent être prises".

Mais ce qui se passe vraiment en Grèce n’est jamais évoqué par les médias. Georg Pieper parle de ce phénomène comme d’"un formidable exploit de répression".

Et c’est ainsi qu’ils parlent de leurs découvertes qui ne peuvent pas être revêtues du jargon habituel lié au sauvetage de l’euro : des femmes enceintes courent d’hôpitaux en hôpitaux, suppliant qu’on les admette pour les faire accoucher. Mais elles n’ont pas d’assurance santé ni même d’argent, et personne ne veut les aider. Les personnes qui appartenaient à la classe moyenne ramassent désormais les fruits et légumes qui sont laissés sur le trottoir quand les marchés s’arrêtent.  

[J’ai même été témoin de ce triste ramassage à Paris ; si Melanie Mühl passait un peu de temps à regarder autour d’elle, elle verrait que cela arrive également en Allemagne. La Grèce n’est pas le seul pays où les gens, détruits par le chômage et la baisse des salaires, déploient des mesures désespérées pour arriver à manger le soir. Et les plus grandes associations de consommateurs de réagir : La "paupérisation de l’Europe".]

Déchirant, le sort des Grecs. C’est notamment le cas de ce vieil homme, qui a travaillé plus de 40 ans, et voit pourtant aujourd’hui sa retraite diminuer de moitié, à tel point qu’il ne peut plus acheter ses médicaments pour ses problèmes cardiaques. Avant d’être admis à l’hôpital, il a dû apporter ses propres draps et sa propre nourriture. Le personnel chargé du nettoyage de l’hôpital ayant été renvoyé, les docteurs et infirmières, qui ne sont plus payés depuis des mois, ont dû se charger eux-mêmes des lessives. L’établissement hospitalier s’est par ailleurs retrouvé à cours de fournitures médicales de base, notamment des gants en latex et des cathéters. Quant au nombre de suicides, il a doublé ces trois dernières années – deux tiers d’entre eux étant des suicides d’hommes.


Le « traumatisme collectif » est le terme utilisé par Georg Pieper pour décrire cette société grecque dont le fond a été sorti de dessous. "Les hommes sont particulièrement touchés par la crise" étant donné que leurs salaires ont été réduit à néant avec la disparition de leur travail assure Georg Pieper. Ils sont donc remplis de colère contre un système complètement corrompu et un gouvernement qui ne cesse de les voler et qui a causé beaucoup de mal au pays. Ils sont aussi furieux contre les politiques de sauvetages internationales dont l’argent n’a bénéficié qu’aux banques, et non pas aux personnes comme eux.

Ces hommes rabattent alors leur colère sur les membres de leur famille, et leurs fils évacuent cette haine dans les rues. Ce qui explique le nombre toujours plus important de gangs violents qui s’en prennent aux minorités. Le désir de survie est énorme chez l’homme, ce qui lui permet de surmonter des situations extrêmement difficiles. Mais pour y arriver, il a aussi besoin d’une société qui fonctionne, avec des structures réelles et des filets de sécurité. Or en Grèce, la société a été tellement creusée ces dernières années qu’elle est désormais sur le point de s’effondrer.

"Dans une situation aussi dramatique que celle vécue en Grèce, l’être humain se transforme en prédateur, ne gardant à l’esprit que sa propre survie", explique Georg Pieper. "La simple nécessité le pousse dans l’irrationalité, et dans le pire des cas, cette irrationalité peut se muer en criminalité". A ce stade, "la solidarité est remplacée par l’égoïsme" dans la société, précise-t-il.

Georg Pieper se demande donc "ce que peut encore endurer cette société avant l’explosion". La Grèce est au bord de la guerre civile, affirme-t-il, et ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’un désespoir collectif ne se transforme en violence et ne se diffuse dans tout le pays. Simple ricochet de la politique de sauvetage de l’euro.

Tandis que la zone euro s’agite pour ne pas s’enfoncer dans la crise de la dette qui noie la Grèce et les autres pays périphériques, et que l’Union européenne s’efforce de faire front commun avec plus de gouvernance de technocrates qui n’ont pas été élus, la Suède commence à avoir des doutes : jamais l’hostilité contre l’euro n’aura été aussi grande.»
Article de Wolf Richter sur le site Atlantico.fr Wolf Richter a dirigé pendant une décennie un grand concessionnaire Ford et ses filiales, expérience qui lui a inspiré son roman Testosterone Pit, une fiction humoristique sur le monde des commerciaux et de leurs managers. Après 20 ans d'expérience dans la finance à des postes de direction, il a tout quitté pour faire le tour du monde. Il tient le blog Testosterone Pit.