Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 5 mars 2025

VERS UN CHANGEMENT DE PARADIGME…Retrouver la véritable nature de l'humain par Philippe Guillemant

Philippe Guillemant



Philippe Guillemant est un ingénieur physicien français diplômé de l'Ecole Centrale Paris et de l'Institut de Physique du Globe. Il a exercé son activité au CNRS (UMR 7343, laboratoire IUSTI de Polytech' Marseille), où il était Ingénieur de Recherche Hors Classe. Spécialiste d'intelligence artificielle, ses travaux ont débouché sur la création de deux entreprises innovantes licenciées par le CNRS: Synapsys et Uratek, qui lui ont valu plusieurs distinctions dont le Cristal du CNRS. Il mène aujourd'hui une recherche beaucoup plus fondamentale en physique de l'information.

 Liste des publications de Guillemant: https://www.guillemant.net/index.php?..

Sommaire: 00:00 Intro 01:49 Présentation 04:05 L'intelligence artificielle 20:26 Les synchronicités 24:16 Qu'est-ce que la réalité? 26:50 Le principe holographique 29:23 Univers bloc, multivers et conscience 38:35 Conscience et réalité quantique 49:55 Les synchronicités (fin) 56:27 Destin, karma et état de grâce 1:00:38 La physique de l'âme 1:15:07 Un modèle intuitif 1:22:49 Dogme scientifique 1:27:09 Vers une science post-matérialiste? 1:31:08 Plusieurs publications 1:33:58 La voie du milieu 1:35:50 Carte blanche - retrouver la véritable nature de l'humain

jeudi 21 novembre 2024

MÉTAPHYSIQUE ET MÉTAPOLITIQUE : EFFONDREMENT DE CIVILISATION OU RENOUVEAU ?



Le physicien Philippe Bobola (unitedusavoir.com)) et le politologue Pierre-Antoine Plaquevent (strategika.fr) travaillent tous deux dans un esprit similaire d'interdisciplinarité et d'unité organique des connaissances. Discerner, comprendre, relier. Leur présent échange vise à percevoir et expliciter les changements métapolitiques et métaphysiques à l'œuvre dans notre époque de transition systémique. Notre civilisation à bout de souffle est-elle parvenue au seuil de son effondrement ? Une renaissance métapolitique et spirituelle est-elle encore possible ?

 « Vous, en Europe, vous êtes dans une éclipse de l'intelligence. Vous allez souffrir. Le gouffre est profond. Vous êtes malades. Vous avez la maladie du vide. Le système occidental va vers son état ultime d'épuisement spirituel : le juridisme sans âme, l'humanisme rationaliste, l'abolition de la vie intérieure... Toutes vos élites ont perdu le sens des valeurs supérieures. Elles ont oublié que le premier droit de l'homme, c'est le droit de ne pas encombrer son âme avec des futilités… Cependant, le gouffre s'ouvrira à la lumière. De petites lucioles dans la nuit vacilleront au loin. Il y aura des hommes qui se lèveront, au nom de la vérité, de la nature, de la vie. Ils exerceront leurs enfants à penser différemment, à remettre l'esprit au-dessus de la matière. Ils briseront la spirale du déclin du courage. Ainsi viendra l'éclosion des consciences dressées. Aujourd'hui les dissidents sont à l'Est, ils vont passer à l'Ouest. » Alexandre Soljenitsyne

mercredi 9 octobre 2024

INTERPRÉTATION ORTHODOXE DE L'APOCALYPSE [11.2] (suite)

     Les quatre métaux [2]


Les anciens,  comme en témoignent les Métamorphoses d'Ovide, croyaient qu'un âge d'or précédait l'âge d'argent et qu'eux-mêmes vivaient dans un âge de fer. Mais dans quel sens les royaumes païens précédant la naissance du Christ réellement meilleur que l'Empire romain, dans lequel Jésus s'est réellement incarné ?

Les Babyloniens adoraient le dieu du soleil, Shamash, tandis que les Perses adoraient leur dieu de la lumière, Ahura-Mazdah. Les Grecs adoraient un panthéon de dieux résidant sur le mont Olympe. Les Romains adoraient également les dieux grecs, mais les renommaient (par exemple Jupiter au lieu de Zeus). Même si les hommes de ces anciens royaumes étaient païens, la plupart croyaient au moins en des pouvoirs spirituels supérieurs. « Il est vrai que les sociétés pré-modernes ignoraient l'identité réelle de celui qui donne la vie », écrivait l'écrivain contemporain Michael Oleksa, mais leur intuition fondamentale selon laquelle il existe un pouvoir sacré (plutôt qu'un pouvoir naturel comme dans l’attitude moderne) derrière le cosmos était essentiellement valable d'un point de vue chrétien. » Bien qu'ignorants de la véritable nature des objets de leur dévotion, ces hommes avaient tendance à être pieux. Par exemple, saint Paul a observé que les Athéniens grecs adoraient au sanctuaire du « Dieu inconnu » (voir Actes 17 :22, 23). Il a utilisé leur dévotion envers cette divinité pour les instruire sur le vrai Dieu de toute création.

Lorsque Dieu a choisi de se révéler pleinement, il a choisi une certaine race, les Juifs, pour être les premiers destinataires de son auto-révélation. Il les a enseignés par l'intermédiaire de prophètes et les a appelés Son « peuple élu ». Même si les Juifs désobéissaient souvent à leur Dieu (et payaient un lourd tribut pour cela), ils n’ont jamais rejeté une vision du monde spirituelle. Ils ont sombré dans l’idolâtrie, mais pas dans l’athéisme. 

Aussi éloignés de la vérité divine que les hommes aient pu se trouver à cette époque ancienne, rares sont ceux qui auraient nié l'existence d'une vérité. Le concept d’athéisme était si répugnant et étranger que les premiers chrétiens étaient parfois accusés par ignorance de cela ! L'écrivain contemporain, le père Michael Azkoul, raconte que « Saint Polycarpe de Smyrne fut martyrisé par une foule païenne pour athéisme, c'est-à-dire pour avoir nié les dieux de la ville au nom du Christ (Martyr. Poly. 3.3)."6

Ce point a été clairement illustré par Marc Aurèle, qui s’est d’abord mis en colère contre les chrétiens. Émerveillé par la puissance de leurs prières en sa faveur, l'empereur a finalement admis devant le Sénat romain que « ceux que nous supposons athées ont Dieu comme pouvoir dirigeant enraciné dans leur conscience ».

Les Grecs et les Romains étaient majoritairement polythéistes. Pourtant, la civilisation gréco-romaine a finalement donné naissance à ce que l’on pourrait appeler l’athéisme théorique, ou le déni conscient de la divinité. Socrate a été condamné par les Athéniens pour athéisme, parce qu'il ne croyait pas en la déesse de la ville, Athéna. Cicéron affirmait que l'existence des dieux ne pouvait être prouvée, et Lucrèce affirmait que le cosmos était uniquement matériel.

Avec l’avènement du quatrième royaume (Rome), l’homme a commencé à définir le cosmos uniquement en fonction de lui-même. Il refusait, comme le disait le père Seraphim Rose, « de reconnaître tout arbitre des faits autre que la fière raison humaine ». Il vénérait, voire adorait, son esprit rationnel, Je m'attendais à ce qu'il dénoue tous les nœuds de l'univers.

L’humanité prétendait n’avoir plus besoin de Dieu. Dans ces conditions, l’athéisme (et son corollaire, le nihilisme) est devenu l’apanage non seulement des philosophes, mais aussi de l’homme ordinaire. Par conséquent, les Romains (c’est-à-dire tous sous la domination et l’influence de ce royaume – même jusqu’à nos jours) sont devenus à la fois plus forts au sens matériel et beaucoup plus grossiers spirituellement. (À suivre)


dimanche 2 juillet 2017

St PAÏSSIOS : la cause des Guerres

"Vous savez pourquoi il y a des guerres? 



Pour l'argent…Parce que les riches 
ne peuvent pas mettre un frein à la cupidité, 
et les pauvres 
ne souhaitent pas acquérir le nécessaire, 
mais ont l'envie des richesses 
et de la gloire des riches."




Qu’est-ce que l’argent ? Quand et pourquoi est-il né ?
L’argent est un mécanisme fascinant, mais terriblement insidieux qui a fini par nous soumettre. Il définit les styles, les rythmes, les modalités et les objectifs de notre vie, ce qui n’augure rien de bon pour le futur.

Si du point de vue individuel, l’argent est un crédit, pris dans sa globalité, il se transforme en dette, une dette toujours plus immense que nous avons contractée avec notre futur. C’est un pari, aussi, sur lui-même, et donc sur le néant. Jusqu’à quand pourra durer ce jeu ?

Le livre de Massimo Fini est d’un côté une histoire de l’argent, rigoureusement documentée, et de l’autre une attaque radicale contre la société contemporaine dont l’argent, de par son développement hypertrophique, est à la fois une métaphore et l’instrument essentiel.

Massimo Fini est un écrivain, journaliste (l’Avanti !, l’Europeo, Il Giorno, Il Fatto Quodiano) et dramaturge italien. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur des thèmes aussi variés que Néron, le mollah Omar, la vieillesse, Nietzsche, et la guerre, qui lui ont valu une indubitable réputation d’écrivain anti-conformiste et anti-moderniste. La démocratie libérale, l’argent, le matérialisme et la mondialisation sont ses cibles préférées.

mardi 26 janvier 2016

"Vous serez comme des dieux" (Genèse 3,5) : le projet transhumaniste, sa critique, et l'alternative orthodoxe : La déification (« théosis ») comme accomplissement de l’homme

           
   


 





 




 

“Le projet transhumaniste est vieux comme le monde humain : depuis toujours les hommes ont rêvé de géants, de sorciers, de héros invincibles ou immortels. Ce qui est nouveau c’est que l’accélération récente des capacités techniques apporte de l’eau au moulin transhumaniste dans la plupart des domaines, faisant crédibles des délires jusqu’ici à peine pensables. Et ce mouvement profite de deux phénomènes inédits : d’une part la mort de Dieu qui crée un vide à occuper par d’autres puissances issues de l’homme, d’autre part les catastrophes environnementales qui obligent à réagir au nom de la survie. Les réponses transhumanistes à ces défis dessinent, de façon encore très imprécise, un monde où l’homme (certains ? la plupart ? tous ?) bénéficierait de nouveaux pouvoirs grâce à des technologies en progrès exponentiel et illimité. L’humanité accéderait alors à la stature des héros rêvés depuis toujours, ce qui lui permettrait d’ échapper au sort funeste que ses propres actions ont préparé. Le transhumanisme se veut donc aussi une réponse à la crise écologique, mais c’est par la négation, voire l’exacerbation, des phénomènes qui ont créé la crise. Logiquement, il rencontre la sympathie de tous les acteurs irresponsables qui nient ces événements (négationnistes) ou qui en profitent (investisseurs en quête éperdue de croissance infinie). C’est dire que ce qui pourrait passer pour délire infantile venu du pays de Disney est à prendre au sérieux.” 

 Jacques Testart
« Transhumanisme : pour quoi faire ? », article paru dans la revue Silence n°418, décembre 2013.

et une vision orthodoxe

La divinisation comme projet et modèle chrétien du perfectionnement et de l’augmentation de l’homme
Ayant été invité à présenter le point de vue orthodoxe (qui s’est jusqu’à présent très peu exprimé dans ce débat, non seulement en France mais à l’étranger), j’ai pour ma part, dans l’introduction de mon exposé qui n’a pas été reproduite dans la version éditée, tout d’abord montré les limites internes du courant transhumaniste.

J’ai fait remarquer en premier lieu que celui-ci a deux fondements:
— Bien que l’on parle à son sujet de transhumanisme ou de posthumanisme, il s’enracine globalement dans l’humanisme né à la Renaissance et développé au XVIIIe siècle par les « Lumières », c’est-à-dire dans une conception qui considère l’homme comme existant d’une manière absolue, indépendamment de Dieu, pour lequel il ne peut y avoir aucun apport surnaturel, mais seulement un apport culturel, c’est-à-dire venant des productions sociales.
— Il est pour l’essentiel lié au progrès technologique, avec l’idée que c’est au moyen des nouvelles technologies surtout (en particulier robotiques, informatiques et génétiques) que l’homme pourra être amélioré, augmenté, transformé et dépassé ; dans ce sens il a une base matérialiste . Dans la mesure où les technologies se fondent sur les sciences, et où le transhumanisme pense que des solutions à presque tous – sinon à tous – les problèmes de l’homme pourront être apportées par les progrès technologiques fondés sur le progrès scientifique, il s’enracine aussi dans le scientisme, un courant philosophique né à la fin du XIXe siècle, selon lequel tout problème de l’existence humaine est susceptible de trouver, actuellement ou dans le futur, une solution dans la connaissance scientifique.
Bien que le mouvement transhumaniste et en particulier les théories de l’enhancement se veuillent ultra-modernes (et même futuristes) on voit donc que leurs fondements reposent sur l’humanisme de la Renaissance, le rationalisme des Lumières, le scientisme du XIXe siècle et le technologisme né à la même époque.
J’ai noté ensuite que, par rapport à ses fondements mêmes, le transhumanisme et ses corrélats présentent cependant un certain nombre de faiblesses :
1) L’humanisme en tant qu’idéal moral est mis a mal par le transhumanisme dans la mesure où en augmentant la part de technicité dans le fonctionnement physique et psychique de l’être humain, il réduit du même coup la part d’humanité, et pourrait, au terme de sa logique, déboucher sur « un monde sans humain » pour reprendre le titre d’une enquête récente de la chaine de télévision Arte.
2) La rationalité scientifique sur laquelle repose le technologisme du transhumanisme est mise à mal par la forte part d’illusion que comporte un monde transhumain, actuellement et sans doute à jamais bien plus imaginaire que réel. À cet égard, le transhumanisme, pour une grande part, relève plus de la science-fiction que de la science. Dans l’imaginaire qu’il développe se projette un certain nombre de fantasmes humains, comme un désir de perfection (physique, psychique et intellectuelle), de toute-puissance et d’immortalité acquises par des moyens humains.
3) Le transhumanisme se montre aveugle quant aux limites de la technologie face au vieillissement du corps humain dans sa totalité et quant à la mort qui constitue l’horizon inévitable de la vie humaine (on voit bien aujourd’hui comment l’augmentation de la durée moyenne de vie, dont la médecine se targue, est corrélée par toutes sortes de maladies dégénératives qui affectent le grand âge et ne trouvent leur solution que dans la mort).
4) Au lieu d’augmenter l’homme, comme il le prétend, le transhumanisme le diminue parce qu’il se centre essentiellement sur les performances ou les qualités du corps, et l’ampute donc pour une grande part de sa dimension psychique et pour la totalité de sa dimension spirituelle.
5) Dans la mesure où il vise à améliorer les performances psychiques et intellectuelles de l’homme, il les traite sur un plan essentiellement quantitatif, n’ayant de par sa nature technologique que peu de prise sur le qualitatif. La prétendue capacité de choix réalisée par des moyens informatiques, relève essentiellement de la classification et des probabilités, qui restent du domaine de la quantification. Les fonctions intellectuelles qu’il est susceptible de toucher restent de l’ordre du calcul et sont améliorées du point de vue de la rapidité, de la quantité d’information traitée, et du respect de règles logiques posées au départ. Elles manquent d’intelligence et de compréhension au sens d’appréhension du sens et de référence à des valeurs.
6) Lorsqu’il vise la qualité, comme c’est le cas de la génétique, le transhumanisme tombe dans des pratiques eugénistes contestables, et fait dépendre les choix de critères individuels (comme le désir ou la fantaisie des parents) ou sociaux (par exemple le besoin d’une société donnée d’avoir plus de filles ou plus de garçons, où, comme on l’a vu à l’époque du nazisme, le désir d’obtenir une race pure) qui sont non seulement discutables mais extérieurs à la personne concernée.
7) La plus grande faiblesse du transhumanisme et de l’enhancement est d’envisager une amélioration et une augmentation de l’être humain sans être capable de poser et de résoudre le problème de leur sens lorsqu’elles dépassent les limites d’une réparation ou d’un rétablissement d’ordre thérapeutique, ni le problème de leur valeur, ni même souvent, le simple problème de leur utilité.
J’ai souligné enfin que le transhumanisme (en dehors de ce cas de visée thérapeutique, très particulier et non caractéristique) pose un problème par rapport à la foi chrétienne : ce mouvement, qui prend souvent la forme d’une idéologie, se positionne en effet sinon contre la religion, du moins comme un substitut (ou ersatz) de celle-ci.
C’est ce que fait apparaître le corps de mon exposé (édité dans ce volume) dont le but est de présenter le perfectionnement de l’homme et son dépassement tels que les conçoit le christianisme et plus spécialement tel que les ont théorisés, au cours du premier millénaire surtout, les Pères grecs dans leur élaboration de l’anthropologie chrétienne, et particulièrement dans leur doctrine de la déification de l’homme (theôsis).

mardi 27 août 2013

Fluctuat nec mergitur : L'Église tangue mais ne sombre pas !

Après le miracle de la multiplication des pains dans le désert où furent rassasiés cinq mille hommes, Jésus ordonna à ses disciples de monter dans une barque pour passer de l’autre côté du lac et se rendre dans la ville de Capernaüm, Jésus en effet, devant l’enthousiasme des gens assemblés voulait éviter d’éventuels débordements du peuple qui, ne percevant pas sa double nature humaine et divine, voulait le proclamer Roi d’Israël, réduisant par là son enseignement, sa mission et sa personne à sa seule nature humaine.



Il s’éloigna donc de la foule.
Cependant, alors que les disciples naviguaient pendant que Jésus priait, un vent soudain se mit à souffler très fort, la mer devint furieuse et la barque était battue par les flots. Les heures passaient, la nuit recouvrait tout, et les disciples désespérés tentaient de se sauver avec leur barque.
C’est en peu de mots que l’Évangile nous décrit la position difficile des disciples au moment où la mer était démontée.
La petite barque des disciples est semblable  à celle de chacun des hommes qui navigue  « sur la mer agitée de sa vie ».
Notre vie est semblable à une navigation sur une mer tantôt calme, tantôt déchaînée et sauvage.  Dans la vie en effet il n’y a pas seulement des jours de joie et de bonheur, il y a aussi des jours d’affliction et de malheur.  Ces jours de bonheur – il faut bien le dire – sont peu nombreux à l’opposé, les jours de tristesse et de malheur ont tendance à être plus nombreux si bien que la terre est souvent vue comme une « vallée de larmes » tant elle apporte d’ennuis, de tracas, d’épreuves, de soupirs, de pleurs et de larmes.

Les Saints Pères comparent le bateau des disciples à l’Église du Christ qui vogue entre les vagues de l’incrédulité, dans les tempêtes de la haine des hommes, et dans les orages des hérésies. St Nicodème l’hagiorite dans son livre « Le Gouvernail (du navire métaphorique de l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique des chrétiens orthodoxes, ou Tous les saints et divins  canons» (Πηδαλιον*) écrit :

«Le bateau des disciples représente l’Église universelle du Christ,
La quille en est la foi en la Sainte Trinité,
Les poutrelles et  les planches en sont les dogmes, de notre foi et de nos Traditions,
Le mât représente la croix,
Les voiles et le gréement, l’Espérance et l’Amour,
Le commandant à la barre est le Seigneur,
Les compagnons et les marins sont les Apôtres, et leurs successeurs
Les passagers sont tous les Chrétiens orthodoxes,
La mer est la présente vie
Et le vent peut être tel une brise légère qui gonfle les voiles du navire, il représente alors le souffle porteur des grâces du Saint Esprit qui pousse le bateau dans la direction du port du Royaume Céleste mais il peut être aussi un vent contraire, celui des épreuves, ou celui des tentations qui déroute le bateau de sa destination. »


L’Église, au cours des siècles jusqu’à nos jours, s’est trouvée maintes fois dans d’épouvantables tempêtes. Elle a subi de terribles persécutions, des hérésies inspirées de Satan, des schismes fondés sur la satisfaction de l’ego, des conflits internes, des scandales et des tentations qui l’ont menacée de dévastation. Elle a souvent été peinte avec le sang de ses martyrs, elle est descendue dans les catacombes, a transmis sa foi dans des écoles clandestines, s’est réfugiée dans les grottes du désert, dans l’obscurité des forêts, muselée par les puissances du moment, enchaînée, exilée.
Elle a affronté les « vagues », elle a été combattue mais n’a pas été vaincue, malmenée par le déchaînement des flots mais elle n’a pas sombré, bouleversée dans la tourmente mais elle s’est rétablie.

La société d’aujourd’hui ressemble également à l’embarcation des disciples ; dans un environnement de civilisation et de culture spirituelle artificielles, elle « tangue » soumise à des courants sournois qui menacent son existence.
Les vagues furieuses du matérialisme, du « sexualisme », de l’athéisme et du modernisme déferlent impitoyablement sur ses flancs. La violence, les guerres, le terrorisme, l’abandon, le mépris et le piétinement des idéaux, l’abolition de toute morale, le manque d’amour envers son prochain, toutes ces choses ne sont-elles pas les furieuses vagues qui menacent l’existence de toute société humaine?
Les leaders politiques nous assurent toujours du progrès social acquis sans retour possible, de la prospérité à venir à coup sûr et des magnifiques bienfaits systématiques de la science dans tous les domaines, faisant tour à tour, selon les besoins du marketing électoral assurant leur carrière, l’apologie des idéologies libérales, socialistes et scientistes, de leur combinaison et de leurs variantes. Mais derrière cette croyance tranquille en une lumineuse avancée humaine inéluctable vers un âge d’or à venir d’ici peu, grâce une « gouvernance éclairée » qu’il est de bon ton de soutenir, les yeux fermés d’une seule voix contre les forces réactionnaires et rétrogrades de toute tradition... règne le chaos intellectuel et moral, une monstrueuse confusion des esprits rarement atteinte  et une crise culturelle et spirituelle  d’une capacité de destruction des hommes et des sociétés qui est l’écho de toutes les crises monétaire, bancaire, financière de  pays dont on annonçait il n’y a pas si longtemps les exploits d’une croissance assurée exemplaire…

Cependant l’Evangéliste Mathieu nous dit que « Dès l’arrivée du Seigneur le vent cessa, la mer redevint calme et l’embarcation poursuivit son voyage sans encombre. »

De cette phrase nous pouvons tirer l’enseignement suivant :

 Lorsque dans les heures sombres de notre vie, le Christ est absent, nous risquons de nous noyer dans l'abattement et la tristesse mais dans ces moments de douleur et d’affliction, le Christ est avec nous, et la maladie, le deuil, le malheur, ne nous plongent pas dans le désespoir, mais avec patience et espérance nous nous battons, et comme les disciples, nous crions : « Seigneur, sauve-nous ! »
Lorsque dans ces moments-là nous sentons à nos côtés la main puissante de Dieu, cela nous réconforte. La voix du Seigneur disant « N’ayez pas peur ! » nous remplit de courage et d’optimisme.
Les sociétés ayant le Christ comme guide ne sont pas dévastées par les vagues du mal. À l’opposé les sociétés qui vivent sans Dieu vont fatalement plonger dans la boue de leurs idéaux mondains et impurs et s’effondrer.
 C’est pourquoi l’Église, bien qu’elle voyage continuellement dans les tempêtes, tangue mais ne s’enfonce pas dans l’abîme, car le commandant qui est sa barre est le Christ, par la présence duquel sont vaincus non seulement les éléments de la nature mais également ceux du mal.


*Πηδάλιον τῆς νοητῆς νηὸς τῆς μίας ἁγίας καθολικῆς καὶ ἀποστολικῆς τῶν ὀρθοδόξων Ἐκκλησίας ἤτοι ἅπαντες οἱ ἱεροὶ καὶ θεῖοι Κανόνες τῶν ἁγίων καὶ πανευφήμων Ἀποστόλων, τῶν ἁγίων Οἰκουμενικῶν τε καὶ τοπικῶν συνόδων καὶ τῶν κατὰ μέρος θείων Πατέρων

(Version et adaptation en français  par Maxime le minime
 d'une homélie de Μητ. Φθιώτιδας κ.Νικόλαος)

samedi 25 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [5-1] : Science et Prière

Il ne faut pas séparer la science de la prière liturgique ou privée. La science met en évidence un ordre, une pensée qui ne se pense pas. Et la prière consiste à faire remonter cette pensée qui ne se pense pas à la Pensée qui a mis cet ordre, cette intelligibilité, ce logos en le créant. Il n'y a pas d'incompatibilité entre la science et la prière, entre la raison et la foi, mais seulement entre la science et la croyance. Nous devons découvrir dans le domaine d'investigation de la science une énergie, c'est-à-dire une manifestation créée du Dieu incréé. L'univers est une unité hiérarchisée où toutes choses se tiennent, quoique épanchées sur des plans distincts, et le monde des réalités étudiées par la science pré-cοntient celui des réalités appréhendées par la foi. Gardons-nous bien de faire du sentiment dans le domaine propre de l'expérience religieuse. On ne saurait assimiler celle-ci à une religiosité d'états d'âme. Il ne s'agit pas de chercher à éprouver des états affectifs. Il ne s'agit pas davantage de démontrer par des déductions théoriques, des vérités intellectuelles, mais de retrouver ce que les hommes de la Bible mettaient sous le mot sagesse: des idées, soit, mais des idées expérimentées et vécues, susceptibles de bouillonner en l'homme et de chercher à se libérer en se répandant. 

La sagesse chrétienne, biblique, patristique et liturgique est une fusion profonde de la pensée et de l'agir, de l'expérience intérieure et de sa communication extérieure, de la vérité et de la vie. Aux yeux de cette sagesse, les idées, en soi, ne sont pas intéressantes, mais la Vérité doit subjuguer toutes nos puissances d'action. Si, dans sa première Épitre aux Corinthiens Saint Paul s'en est pris à la sagesse des Grecs de l'Antiquité — celle de Socrate — c'est parce qu'il y a vu et dénoncé en termes cinglants le tour d'esprit de ces Grecs qui leur faisait aimer discuter de problèmes intéressants.
Saint Paul a horreur de jouer avec les idées comme avec autant de balles tennis.  [à suivre]
 Père André Borrély
 (choix des illustrations Maxime le minime)

La Bible et la Science par P. André Borrély [4-2] : matière éternelle ou création ex nihilo ,


Dans la perspective d'une lecture judéο-chrétienne de la Bible, de la Genèse à l'Apocalypse, la seule vérité qui importe, c'est de savoir si vous pensez avec Aristote que la matière a toujours existé ou bien si vous admettez la création ex nihilo, à partir de rien ; au passage je jubile de faire remarquer au libre-penseur le plus anticlérical tout comme au chrétien complexé par les forts-en-gueule de l'athéisme du genre Michel Onfray que la raison en prend un coup au moins autant avec l'idée de l'éternité de la matière qu'avec l'affirmation de la création ex nihilo commune aux trois religions monothéistes. J'ose même dire qu'il m'est plus facile d'imaginer la création ex nihilo que l'éternité de la matière. En tout cas le matérialisme athée n'est en rien propriétaire de la raison, et son rationalisme ne saurait intimider les chrétiens, les juifs ou les musulmans. Car sa certitude que la matérialisme est éternelle n'est rien de plus qu'une croyance dont on ne voit pas en quoi pourrait bien consister sa supériorité sur la foi en Dieu et dont, par contre, est visible à l’œil nu l'infériorité par rapport à la science. [à suivre]
 Père André Borrély
(choix des illustrations Maxime le minime) 

samedi 15 mars 2008

Ma conversion II



Galerie photo Plume

La longue réserve précédente ayant été faite, je vais tout de même construire une fois de plus un récit de ma conversion puisque c'est cohérent avec mon projet initial de raconter dans ce blog comment un Orthodoxe ordinaire vit sa foi.

On peut dire que tout est parti d’un renoncement. C'est une version possible.

Je vivais alors une vie personnelle extérieure « épanouissante » - comme on la préconise de nos jours jusqu’à la propagande - bien remplie, créative, diversifiée, donc avec une certaine réussite non pas financière mais professionnelle, des relations agréables, dans différents milieux, prestigieuses pour certaines, avec des perspectives assez prometteuses etc.

A l’intérieur, cela allait beaucoup moins bien : les relations de couple étaient en crise et évidemment plus elles allaient mal et plus je m’investissais à l’extérieur. Quant aux enfants ils faisaient bien sûr souvent les frais de cette mésentente conjugale. Tout a néanmoins continué jusqu’au soir où, après une dispute de plus dans le couple, j’ai eu une sorte de prise de conscience que tout allait à vau l’eau dans notre famille et que je devais prendre une décision. Je l’ai prise : elle a été celle du renoncement. Cela a été un renoncement brutal et total. À tout ce qui faisait que cette vie était gratifiante pour mon égo, « épanouissante », à toutes mes activités, à toutes mes relations. Terminé.

Je n’avais aucune foi à l’époque, il y avait longtemps que j’étais devenu un véritable athée, c'est-à-dire un sans-Dieu à la lettre, puisqu’après une période de ma vie athéiste, rationaliste, matérialiste donc militante, j’avais enfin « compris » que Dieu n’était plus mon problème car qu’Il existât ou non, je ne m’en préoccupais plus, je vivais de la même façon. J’étais alors libre de la problématique Pile/Face qui finalement se mord la queue. J’étais « libéré » de l’existence de Dieu. Je ne fréquentais d'ailleurs plus ceux qui avaient fait de leur militance une pitoyable raison de vivre. Je n'avais plus de compte à régler de ce côté-là depuis un moment.

J’avais donc renoncé mais je n’avais plus aucune perspective. Si l’on avait pu mesurer alors les signaux électriques produits par mon âme on aurait obtenu un « électropsychogramme » sans haut ni bas, parfaitement plat. J’étais mort à tout désir...