Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mardi 31 décembre 2024

INTERPRÉTATION ORTHODOXE DE L'APOCALYPSE [25 ] (suite)

Croissance de la Sainte Église


L’intégration sans précédent de l’autorité terrestre et spirituelle dans la personne d’un monarque chrétien a eu des implications profondes et de grande portée. Une fois que "celui qui retient“ fut une réalité vivante, humaine, la Sainte église prospéra. Le christianisme a explosé dans le monde, porté par des missionnaires zélés à l'ouest de l'Irlande, au nord de la Finlande et de la Russie, à l'est de l'Arménie, au sud de l'Afrique et dans tous les points intermédiaires.

Au Xe siècle, le prince slave Vladimir accepta le christianisme pour lui et son peuple et modela la nation russe sur le modèle byzantin. Ses compatriotes ont tellement embrassé les richesses de la Foi que leur pays a fini par être appelé « la Sainte Rus ».

Pendant plus de mille ans, Constantinople resta la capitale du monde chrétien oriental. Les empereurs succédèrent aux empereurs et, même si certains entachèrent leur réputation personnelle, la monarchie elle-même ne faiblit jamais.

Au XVe siècle, l’incursion islamique dans les anciens domaines chrétiens s’est intensifiée sans relâche. Une à une, Antioche, Alexandrie et Jérusalem tombèrent aux mains des musulmans. Finalement, Constantinople elle-même fut assiégée. Le 29 mai 1453, après une longue et âpre bataille, la ville fut prise et son dernier empereur, Constantin XI, mourut au combat.


La Russie devient la « Troisième Rome »


Mais la monarchie chrétienne n’était pas perdue. En tant qu'héritière spirituelle de Byzance, la royauté russe assuma la tutelle du christianisme orthodoxe. La Russie est devenue la « troisième Rome » et ses souverains ont reçu l'onction du Saint-Esprit pour maintenir l'ordre et la paix dans le monde. La capitale de l'empire s'était installée à Moscou et l'empereur adopta pour symbole l'aigle byzantin à deux têtes et pour son titre de « tsar » (dérivé du « césar » romain).





La monarchie chrétienne était si fondamentale pour protéger les peuples de la terre à l’époque de l’Église que l’histoire ne peut être correctement comprise sans elle. La vision laïque de l’empereur comme un simple chef politique ou administratif ignore sa fonction bien plus importante de gardien spirituel. C'est pour cette raison que saint Paul exhortait les anciens chrétiens à prier « pour les rois et tous ceux qui détiennent l'autorité », afin « que nous [les citoyens) menions une vie tranquille et paisible » (1 Timothée 2 : 2).

Sans cette perspective spirituelle, la succession des monarques – en particulier ceux qui ont montré des défauts incontestables – apparaîtra comme une simple confusion ridicule d’intérêts personnels et nationaux.

«Ce n'est que si nous comprenons la place unique de l'Empire romain chrétien dans l'économie divine que l'histoire de l'Église chrétienne aura un sens", a prévenu le Père Michel Azkoul. «C'est seulement alors que l'on comprendra le rôle prééminent de l'empereur ou du roi dans cette histoire. »

Les événements entourant la chute de la monarchie ont été très mal compris par les historiens laïcs. Ceci est prévisible, puisqu’ils omettent le Christ comme agissant dans le monde des hommes. Cependant, l’histoire est bien plus qu’une simple chronologie d’événements.

« L'histoire, écrit Saint Seraphim Rose, n'est pas une chronologie d'événements politiques ou économiques ; c’est  ce qui se produit dans l’âme des hommes, pour le bien ou pour le mal, et alors seulement se reflète dans les événements extérieurs. Dans tout le XIXe siècle, il n'y a eu que deux « événements historiques » : le progrès de la Révolution mondiale, c'est-à-dire le progrès de l'incroyance dans les âmes des hommes ; et la tentative d’une puissance de l’arrêter : la Russie orthodoxe. De même, au XXe siècle, un seul événement historique nous est encore très visible ; les progrès de l'athéisme révolutionnaire (ou de l'antithéisme, pour reprendre le mot plus précis du socialiste Proudhon) une fois qu'il est arrivé au pouvoir.


Le mystère de l'iniquité frappe


Tout au long de l’ère de l’Église, le mystère de l’iniquité a contribué subtilement et insidieusement à favoriser l’incrédulité. L’humanisme d’inspiration satanique, qui avait reçu un tel élan à la Renaissance et au siècle des Lumières, a atteint son apogée nihiliste au début du XXe siècle sous la forme du communisme athée. L’idéologie utopique qui est à la base du communisme, et en fait de la pensée la plus laïque, est rarement clairement comprise, même par ses adeptes ; il fait désormais partie de l’héritage idéologique non examiné de l’ère post-Lumière.

 « Il faut comprendre ce qu'est le communisme, a insisté Saint Séraphim Rose. Pas simplement un régime politique ivre de pouvoir, mais un système idéologico-religieux dont le but est de renverser et de supplanter tous les autres systèmes, en particulier le christianisme. Le communisme est en réalité une hérésie très puissante dont la thèse centrale... est le chiliasme ou millénarisme : l'histoire doit atteindre son point culminant dans un  état indéfini de béatitude terrestre, une humanité perfectionnée vivant dans une paix et une harmonie parfaites. »?



Le communisme a spécifiquement attaqué le pays qui avait le plus conservé ses anciennes traditions chrétiennes : la Sainte Russie. La propagande a présenté le bolchevisme comme un soulèvement politique et social, ce que des individus crédules du monde entier continuent d’imaginer. Mais la « révolution » était bien plus que cela : c’était en réalité une bataille contre le christianisme.

Les bolchéviques détestaient non seulement l’empereur, mais tout ce qu’il représentait. Ils ne se contentaient pas de le voir destitué, mais voulaient que lui et tous les membres de sa famille soient tués, afin que l'ancien lien de la monarchie chrétienne remontant à Constantin le Grand soit rompu à jamais.

La Révolution russe était clairement satanique et tout son succès dépendait de l’extermination du dernier monarque chrétien. Si le communisme avait échoué en Russie, il aurait connu la mort sans gloire qu’il mérite.(À suivre)






 

mercredi 9 octobre 2024

INTERPRÉTATION ORTHODOXE DE L'APOCALYPSE [11.2] (suite)

     Les quatre métaux [2]


Les anciens,  comme en témoignent les Métamorphoses d'Ovide, croyaient qu'un âge d'or précédait l'âge d'argent et qu'eux-mêmes vivaient dans un âge de fer. Mais dans quel sens les royaumes païens précédant la naissance du Christ réellement meilleur que l'Empire romain, dans lequel Jésus s'est réellement incarné ?

Les Babyloniens adoraient le dieu du soleil, Shamash, tandis que les Perses adoraient leur dieu de la lumière, Ahura-Mazdah. Les Grecs adoraient un panthéon de dieux résidant sur le mont Olympe. Les Romains adoraient également les dieux grecs, mais les renommaient (par exemple Jupiter au lieu de Zeus). Même si les hommes de ces anciens royaumes étaient païens, la plupart croyaient au moins en des pouvoirs spirituels supérieurs. « Il est vrai que les sociétés pré-modernes ignoraient l'identité réelle de celui qui donne la vie », écrivait l'écrivain contemporain Michael Oleksa, mais leur intuition fondamentale selon laquelle il existe un pouvoir sacré (plutôt qu'un pouvoir naturel comme dans l’attitude moderne) derrière le cosmos était essentiellement valable d'un point de vue chrétien. » Bien qu'ignorants de la véritable nature des objets de leur dévotion, ces hommes avaient tendance à être pieux. Par exemple, saint Paul a observé que les Athéniens grecs adoraient au sanctuaire du « Dieu inconnu » (voir Actes 17 :22, 23). Il a utilisé leur dévotion envers cette divinité pour les instruire sur le vrai Dieu de toute création.

Lorsque Dieu a choisi de se révéler pleinement, il a choisi une certaine race, les Juifs, pour être les premiers destinataires de son auto-révélation. Il les a enseignés par l'intermédiaire de prophètes et les a appelés Son « peuple élu ». Même si les Juifs désobéissaient souvent à leur Dieu (et payaient un lourd tribut pour cela), ils n’ont jamais rejeté une vision du monde spirituelle. Ils ont sombré dans l’idolâtrie, mais pas dans l’athéisme. 

Aussi éloignés de la vérité divine que les hommes aient pu se trouver à cette époque ancienne, rares sont ceux qui auraient nié l'existence d'une vérité. Le concept d’athéisme était si répugnant et étranger que les premiers chrétiens étaient parfois accusés par ignorance de cela ! L'écrivain contemporain, le père Michael Azkoul, raconte que « Saint Polycarpe de Smyrne fut martyrisé par une foule païenne pour athéisme, c'est-à-dire pour avoir nié les dieux de la ville au nom du Christ (Martyr. Poly. 3.3)."6

Ce point a été clairement illustré par Marc Aurèle, qui s’est d’abord mis en colère contre les chrétiens. Émerveillé par la puissance de leurs prières en sa faveur, l'empereur a finalement admis devant le Sénat romain que « ceux que nous supposons athées ont Dieu comme pouvoir dirigeant enraciné dans leur conscience ».

Les Grecs et les Romains étaient majoritairement polythéistes. Pourtant, la civilisation gréco-romaine a finalement donné naissance à ce que l’on pourrait appeler l’athéisme théorique, ou le déni conscient de la divinité. Socrate a été condamné par les Athéniens pour athéisme, parce qu'il ne croyait pas en la déesse de la ville, Athéna. Cicéron affirmait que l'existence des dieux ne pouvait être prouvée, et Lucrèce affirmait que le cosmos était uniquement matériel.

Avec l’avènement du quatrième royaume (Rome), l’homme a commencé à définir le cosmos uniquement en fonction de lui-même. Il refusait, comme le disait le père Seraphim Rose, « de reconnaître tout arbitre des faits autre que la fière raison humaine ». Il vénérait, voire adorait, son esprit rationnel, Je m'attendais à ce qu'il dénoue tous les nœuds de l'univers.

L’humanité prétendait n’avoir plus besoin de Dieu. Dans ces conditions, l’athéisme (et son corollaire, le nihilisme) est devenu l’apanage non seulement des philosophes, mais aussi de l’homme ordinaire. Par conséquent, les Romains (c’est-à-dire tous sous la domination et l’influence de ce royaume – même jusqu’à nos jours) sont devenus à la fois plus forts au sens matériel et beaucoup plus grossiers spirituellement. (À suivre)


samedi 2 mars 2019

Le Dieu occidental est mort et enterré, mais le Dieu vivant et vrai est de retour


PÈRE ANDRÉ PHILLIPS

Notre Dieu est un feu dévorant (Heb. 12, 29)

Je vénère et adore le Dieu vivant et vrai qui a créé toutes choses(St Alban de Verulamium)



Introduction: Les funérailles du Dieu occidental sont terminées

Les funérailles longues de mille ans du dieu occidental sont terminées. Ce qui est clair pour tout le monde. Il est vrai que de très petits groupes de personnes âgées se pressent encore dans les églises qui survivent , vrai que d'autres bâtiments sont remplis avec des foules qui se balancent en frappant joyeusement des mains – qui en réalité, ne fréquentent pas les églises, mais qui sont plutôt amateurs de spectacles de divertissement à l’américaine. Ainsi, les anciens bâtiments d'église sont devenus des clubs de fitness, des restaurants et des centres commerciaux pour le culte et le « bien-être » du corps. On dit aux gens de « se gâter et de prendre soin d'eux », parce que « vous le valez bien », avec des entraîneurs personnels, des coachs de vie, des centres de loisirs, des spas, des bains à remous, des jacuzzis, des salons de beauté, des salons de massage, de la chirurgie esthétique, des restaurants gastronomiques gérés par «chefs célèbres et des gastropubs avec du « bon vin ». Les impuretés physiques de toutes sortes doivent être purgées - devenez végétalien et mangez sans gluten; quant à l'impureté spirituelle, il n'en a jamais été question. Cependant, toutes sortes de superstitions irrationnelles sont disponibles pour le bien-être mental; Pleine conscience, gourous, astrologie, cristaux magiques, feng-shui, étreinte d’un arbre – tout  est bon, à condition que ce soit à la mode. Ainsi, tous les Occidentaux sont devenus des "fashion victims". Mais comment le monde occidental (et occidentalisé) en est venu à tuer son propre dieu?

Un peu d'histoire

Après que le monde occidental a refusé et a ensuite perdu la connaissance du vrai Dieu il y a mille ans, il lui a substitué son propre Dieu rationaliste et scolastique. Ce dieu de substitution, représenté par un homme occidental appelé « le Vicaire du Christ », de qui, selon eux, découle toute autorité, a été idolâtré pendant des centaines d'années. Cette idolâtrie est advenue parce qu’il a justifié toutes sortes d'agression occidentale, des massacres en Europe occidentale (sud de l'Italie, Angleterre, Ibérie, Pays de Galles, Sud de la France, Irlande) aux « croisades », des Inquisitions aux génocides impitoyables des « explorateurs » occidentaux (en fait plutôt des pirates et des voleurs et des meurtriers) comme Colomb, De Gama et Cortez. Après quelques siècles l'autorité du Dieu de l’occident inventé par lui-même a été étendu à d'autres, « démocratisé », et ceci a justifié le pillage et la rapine de la planète en dehors de l'Europe occidentale, avec les empires coloniaux, les révolutions violentes en Angleterre, en France et en Russie (y compris ce qu’on appelle la « Révolution industrielle »), les guerres mondiales, l'Holocauste des Slaves (30 millions de morts), la bombe atomique et l'invasion et le génocide en Irak (soi-disant "dictés" à George Bush par le dieu occidental)

La nature de la civilisation occidentale

Ainsi, on peut dire que l'essence de la civilisation occidentale est le culte de soi, le culte de l'homme occidental, qu'il appelle l'humanisme. Après la Réforme ce culte a été, comme nous l'avons dit, progressivement étendu au cours des siècles au nom de « l'égalité », d'un homme occidental à tous les riches hommes occidentaux, puis plus tard des riches hommes occidentaux aux pauvres hommes occidentaux, des hommes occidentaux aux femmes occidentales et, beaucoup plus récemment, des hommes occidentaux à toute personne de toute couleur, race, religion et « orientation sexuelle », à condition qu'ils acceptent le laïcisme inhérent à la « civilisation » occidentale. Par conséquent, aujourd'hui, le monde occidental n'a plus besoin d'un dieu pour se justifier ; il est son propre dieu. Cela a déjà été reconnu très clairement par les intellectuels du XIXe siècle comme Darwin et Nietzsche, qui a ouvertement proclamé que le "dieu occidental » était mort. Aujourd'hui, cela est répété par des intellectuels spirituellement vides comme Dawkins, qui proclame sans cesse que Dieu est un mythe. Et il a raison: le dieu occidental, proclamé il y a 1000 ans, est en effet un mythe, mais ce Dieu-là n’a aucun rapport avec le Dieu vivant et vrai, proclamé par le saint orthodoxe occidental , Alban, martyrisé par les païens occidentaux pour avoir fermement proclamé cela il y a plus de 1700 ans.

La prétentieuse et arrogante proclamation de Dawkins est vraie, mais elle est aussi suicidaire. En effet, depuis que le dieu occidental – rempli  de colère, vengeur, aux préjugés raciaux, partisan, puritain, persécuteur, rancunier, punisseur, militariste et tout simplement mauvais lorsqu’il aime voir les victimes de la mort – est   mort, cela signifie que sa propre civilisation occidentale est morte, ne pouvant servir que de musée. Car ce fut ce dieu à l’esprit répugnant qui est à l'origine de la civilisation occidentale post-chrétienne après 1054. Car avec son soi-disant « athéisme », Dawkins se condamne lui-même et tout ce qu'il représente. Ses « valeurs occidentales » ne sont que l'ultime et le plus logique développement de ce dieu inventé par la  civilisation occidentale, elle-même. Cet athéisme, la croyance en soi, n'a pas permis de progrès, mais seulement un retour à l'ancien paganisme, comme chez les mondialistes Romains, qui croyaient en toutes sortes de dieux, sauf dans le vrai Dieu vivant. Les nouveaux dieux d'aujourd'hui sont tout simplement les anciens dieux païens ranimés. Les « valeurs occidentales » signifient ne croire en rien. Les valeurs chrétiennes proclament la foi en quelque chose, le Dieu vivant. Cependant, il n’est que quelques personnes occidentales pour avoir été capables de sortir du « délire » (c’est le mot de Dawkins) de la bulle d’auto-justification de leur « civilisation » pour comprendre et accepter le Christ.


Pourquoi? Parce que le repentir est beaucoup trop difficile pour eux ; l’auto-justification est beaucoup plus attrayante. Ainsi, seulement quelques occidentaux (bien que ce soit assez évident pour ceux qui se trouvent en dehors de la civilisation occidentale ethnocentrique) ont jusqu'à présent réalisé que le monde occidental n'a pas enterré le vrai Dieu, mais tout simplement son faux dieu occidental, son idole depuis plus de mille ans. Les Occidentaux, qui, étonnamment, se disent « athées » (ce qui signifie seulement qu'ils ne croient plus dans le mythe occidental de Dieu) doivent être prévenus : Le Dieu véritable n’est pas mort et enterré, mais vivant et agissant et il est de retour. Son retour vient du Saint-Esprit, qui « souffle où il veut » et qui a renoué les inspirés en Occident avec la Civilisation orthodoxe. Cette civilisation est tout à fait différente de la civilisation occidentale laïciste parce qu'elle est  vraiment chrétienne, alors que la civilisation occidentale a cessé de plus en plus de l'être depuis mille ans. Pour trouver une civilisation occidentale qui a été chrétienne, il faut revenir mille ans en arrière, autrement dit, revenir à une époque où il n'y avait pas une chose telle que la « civilisation occidentale », quand l'Europe occidentale était tout simplement une petite, provinciale et peu développée partie de la chrétienté orthodoxe, dont le centre était et est en Orient, près du Christ.

La tentative de détruire la civilisation orthodoxe

L'essence de la civilisation orthodoxe est le vrai Dieu vivant et son orientation est céleste, et non une quelconque auto-idolâtrie occidentale, dont l’orientation est infernale. Au cours des cent dernières années, en particulier (bien que cela ait été manifestement évident depuis 1054 ou 1204), nous avons vu comment la civilisation occidentale a essayé de détruire la civilisation orthodoxe, usurpant l'empereur chrétien, quand il était près de la victoire dans la Grande guerre commencée par l’Occident en 1917 et peu de temps après a soudoyé le Patriarcat de Constantinople en le réduisant en esclavage. Il a même forcé le Patriarcat affaibli, et tous les autres qui étaient si faibles qu'ils le suivirent, à abandonner le calendrier chrétien! Ainsi, les événements schismatiques en Ukraine des dernières semaines, activement et ouvertement soutenus par les ambassadeurs américains et britanniques à Kiev et à Athènes, ne sont que les derniers résultats de la tentative millénaire de la civilisation occidentale de diviser pour régner, et éventuellement , comme ils l’espèrent, détruire et vaincre la civilisation chrétienne. Le centre de cette civilisation chrétienne a, pendant des siècles et à aucun moment plus que maintenant, été l'Église orthodoxe russe. C’est la raison pour quoi nous lui appartenons, la défendant contre tous et confessant sa foi sans hésitation.

Conclusion: L'avenir

Aujourd'hui, l'Église orthodoxe russe est comme toujours soutenue par tous les autres fidèles orthodoxes, en particulier ceux du Patriarcat d'Antioche et les Églises orthodoxes serbe, géorgienne, bulgare, polonaise, tchécoslovaques, par les moines partout et bien d'autres. Aujourd'hui, la bataille est entre deux civilisations diamétralement opposées. D'une part, il y a la civilisation occidentale, qui en fait n'est pas une civilisation du tout parce que, contrairement à toutes les autres civilisations dans l'histoire du monde, elle ne se fonde pas sur la foi en Dieu et l'inspiration spirituelle derrière toute culture. Son objectif a toujours été la conquête de la planète ( « le mondialisme »), justifiée par sa supériorité imaginaire, qui mène directement à la destruction de la planète - l'enfer sur terre. D'autre part, il y a la civilisation chrétienne, dont le centre est sans doute l'Église orthodoxe russe martyrisée, soutenue par tous les autres fidèles orthodoxes. Notre objectif est le paradis sur terre. Il est clair que, bien que ceux qui sont en marge de l'Église orthodoxe puissent être entraînés dans la chute comme ils l'ont été depuis quatre générations, que la balle est passée « au crible comme du froment » (et c’est pour le mieux), l'Église sera victorieuse à la fin. En effet, l'Église ne nous appartient pas, mais elle est au Christ et Il est invincible.

(version française par Maxime le minime de la source)

lundi 22 mai 2017

JOURNALISME ATHÉE ICI OU AILLEURS… kif kif !

Voici un article paru sur le Blog de Laurence  qui fera une bonne suite à l'article précédent :

"Lettre ouverte à monsieur Pozner, athée" par Yegor Kholmogorov

C'est la traduction en français d'un article en russe d'Егор Холмогоров sur le site tsargrad.tv qui me paraît bien compléter mon article précédent. J'en profite pour souhaiter que les amis tradis cathos lisent soigneusement ce texte et se rappellent que la "consécration de la Russie au coeur immaculé de Marie" n'est peut-être pas ce qui devrait être la priorité de la "résistance chrétienne" en Occident. Ils se rendront peut-être compte que l'Église orthodoxe russe n'est jamais tout à fait morte et pour renaître de ses cendres elle n'a pas eu besoin d'attendre une nouvelle mission et encore moins une nouvelle croisade de l'occident chrétien. Balayer devant sa propre porte est sans doute la bonne stratégie pour faire survivre le christianisme occidental.

Destruction de l'église du Christ Sauveur à Moscou

 Monsieur Pozner

En tant que fidèle ordinaire de L’Église Orthodoxe Russe et, dans une certaine mesure, votre collègue journaliste, je me permets de vous adresser une lettre ouverte, dans laquelle j’aimerais éclaircir quelques points, concernant votre intervention publique à propos de la condamnation du blogueur Sokolovski.

Je ne vais pas vous faire de courbettes parce que vous êtes « le patriarche du journalisme russe » et c’est justement pourquoi je vais formuler certaines choses de façon très claire. Je ne vais pas vous écrire des stupidités politiquement correctes, du genre « oui, nous respectons votre incroyance, alors vous-même, s’il vous plaît, respectez notre foi » etc. Nous allons parler sérieusement.

Vous demandez si l’on peut être athée en Russie ? A mon avis, non. L’athéisme en Russie est le reniement de la nature de la Russie, de son sens même, de son essence même. Le célèbre feld-maréchal Christophore Minikh avait dit une fois, en plaisantant à moitié : « l’Etat russe a par rapport aux autres l’avantage qu’il est gouverné directement par Dieu, sinon, il n’est pas possible de comprendre comment il peut exister ». Renier Dieu veut dire renier la Russie. Et réciproquement.

La Russie est un état fondé et établi par de saints princes, défendu par de saints guerriers, un pays que se sont approprié et ont étudié de saints moines et évêques, fondant leurs monastères dans les taïgas les plus lointaines et les plus impénétrables, dans la toundra, sur les îles nordiques. Pendant mille ans, des millions de gens de ce pays ont prié Dieu nuit et jour, avec une foi si grave et si persévérante, ont vécu dans une si dense atmosphère de miracle que même si vous et vos semblables aviez raison et que Dieu n’existât pas, ici, en Russie, il est devenu une réalité. La Russie est si imprégnée de foi et pénétrée de Dieu que récuser ici son existence est vraiment stupide et criminel, et en premier lieu au regard de sa propre raison.

Pourtant, il y a cent ans, il est arrivé malheur à mon pays. Des athées militants y ont pris le pouvoir. Il ne faut pas raconter que l’athéisme était quelque chose de peu d'importance et de non essentiel dans la vision du monde des nouveaux maîtres, au contraire, le rejet de Dieu, la haine de la religion et des « popes » en était le centre. « Tout bon dieu relève de la nécrophilie » (V.I. Oulianov (Lénine). Lettre à Gorki du 13/14 novembre 1913). Leurs actes envers L’Église et les croyants furent le reflet de leurs convictions athées.

Les bolcheviques n’avaient pas eu le temps de donner la terre aux paysans et les usines aux ouvriers, les pourparlers de la honteuse paix de Brest se déroulaient encore qu’étaient déjà adoptés les décrets de la séparation de L’Église et de l’Etat, de l’école et de l’Eglise. Les opposants politiques des bolcheviques étaient encore en vie, les journaux d’opposition étaient encore publiés, que la terre russe s’imprégnait déjà du sang des martyrs des nouvelles persécutions : l’archiprêtre Ioann Kotchourov fut fusillé par les athées le 31 octobre (13 novembre) 1917 à Tsarskoïe Selo, sous les yeux de son fils lycéen.

Vous affirmez dans votre intervention : « Il fut un temps où pour le reniement de Dieu, c’est-à-dire l’athéisme, on était brûlé sur un bûcher, la sainte Inquisition y prenait particulièrement plaisir ». Cela ne correspond pas à la réalité. Vous ne pourriez fournir un seul nom d’athée qui aurait été brûlé par l’Inquisition, tout simplement parce qu’il n’y en avait pas. Pour trouver un « athée victime de l’Inquisition », les propagandistes athées sont même allés jusqu’à la contrefaçon pure et simple, ils ont inventé le mathématicien Paolo Valmesa, soi-disant brûlé par Torquemada, pour avoir résolu une équation du quatrième degré, et qui n’avait jamais existé. C’est sur ce genre de lieutenants Kijé que se construit la propagande athée.

L’Inquisition était une institution nocive qui ne correspondait pas à l’esprit du christianisme. Cependant elle ne s’occupait pas des athées, mais en premier lieu des chrétiens pour leur déviation supposée ou réelle de la ligne dogmatique. Il est assez étrange d’attribuer à L’Église Orthodoxe les crimes des inquisiteurs catholiques si l’on prend en compte qu’à cette même époque du XV-XVII° siècle, les catholiques romains persécutaient de la même manière les orthodoxes considérés par eux comme des « schismatiques ». Il suffit de se souvenir des répressions massives d’orthodoxes en Ukraine, où on les obligeait à accepter l’Union avec Rome. Et maintenant, à ce propos, on planifie en Ukraine une nouvelle tournée de persécutions des orthodoxes comme membres de L’Église « moscovite ». Nos libres penseurs auront-ils l’audace de prendre, devant les « européens » nouvellement proclamés, la défense des croyants dont la seule faute est d’avoir un patriarche résidant à Moscou ?

« Les répressions chrétiennes contre les athées » sont en majeure partie une invention ridicule, qui ne mérite même pas d’être récusée. En revanche celles des athées envers les chrétiens sont un fait bien documenté. Ils les ont tués, fusillés, noyés, crucifiés sur les iconostases, ont versé dans leurs gorges du cuivre fondu. Ils ont battu, humilié, torturé les corps et piétiné les âmes. Ils ont détruit les églises et les ont transformées en lieux immondes. Ils ont fendu à la hache et percé de leurs baïonnettes les icônes (j’en ai une comme cela, transpercée, qui vient de ma grand-mère). Il existe un bon livre d’A.A. Valentinov « à l’assaut des cieux », où sont mis en lumière de façon détaillée les crimes des athées envers les croyants au moment de la guerre civile, dans les années 20. Et il est pourtant sorti en 1925, avant le début du « quinquennat sans Dieu ».

La liste des martyrs et confesseurs de Russie canonisés, qui ont souffert pour leur foi de la main des athées, compte 1774 personnes. Ce sont seulement celles dont l’exploit a déjà été étudié par des commissions ecclésiastiques compétentes et confirmées sans aucun doute. Mais chaque orthodoxe instruit énoncera facilement la multitude de noms de ceux qu’on n’a pas encore eu le temps de célébrer, par exemple le prêtre Piotr Kosmodemianski, grand-père de Zoïa et Alexandre Kosmodemianski, tué en 1918.

La base de données consacrée au clergé victime compte 25 000 noms, parmi lesquels seulement 440 hiérarques. En tout, le nombre de ceux qui ont souffert pour leur foi de la main des athées est évalué par les enquêteurs à un demi-million.

Les « gens d’église » constituaient l’un des courants principaux de réprimés, aussi bien sous Lénine que sous Staline. Et je ne parle pas de violence symbolique, de persécution sale et incessante, de calomnie, d’offenses auxquelles les croyants étaient soumis, grâce à l’activité de « l’Union des militants sans Dieu » et de ses feuilles de choux du genre « le mécréant à la presse ». Je ne parle même pas de la profanation de la culture russe et des objets de vénération populaires, les campagnes d’ouverture des reliques, les « octobrines » délirantes et les « Pâques rouges » qui, sous Khroutchev, célébraient les églises fermées avec les minables petites danses des komsomols et les absurdes traités sur « l’inexistence de Jésus Christ », que Sokolovski répète aujourd’hui.

Tout cela, ce sont les athées qui nous l’ont fait, à nous, chrétiens. Oui, oui, et en un sens bien connu vous personnellement, monsieur Pozner, membre du Parti Communiste depuis 1967. Et qu’allons-nous faire de tout cela maintenant ?

Il y aurait une sorte de véritable logique à ce que les croyants qui ont retrouvé la Russie interdisent l’athéisme en tant que vision du monde et pratique politique criminelles, comparable, mettons, au nazisme. Pour que le camp des Solovki, notre Treblinka, devienne un lieu de vénération internationale, et le Polygone de Boutovo, notre Dachau, un objet de souvenir et de douleur international. A ce que toute minimisation et toute négation de la terreur athée contre les orthodoxes soient punies par la loi, et que celui qui fait preuve d’une telle vision du monde soit considérée comme directement responsable des malheurs qui se sont abattus sur notre terre si souvent martyrisée au cours du dernier siècle.

Nous ne l’exigeons pas pour deux raisons qui s’appellent la Justice et la Miséricorde. Pour le dire autrement sous une forme connue de l’homme moderne, des idées purement chrétiennes.

C’est la Justice qui exige de nous de reprocher à un homme seulement ses péchés individuels, ce qu’il a commis lui-même, et non les crimes de ses coreligionnaires, de ceux qui pensent comme lui ou qui appartiennent à la même tribu, ou encore à la même famille. Le monde antique préchrétien ne connaissait pas de telles idées, même dans les plus développées des sociétés antiques régnait l’idée de la responsabilité collective. Et c’est seulement la foi en ce que tout péché « collectif » a été racheté par le Christ qui a ouvert la voie à la relation personnelle à tout être déchu.

C’est la Miséricorde qui nous demande de couvrir de notre amour ce qui a été commis contre nous dans le passé et même dans le présent. C’est elle qui nous demande, parfois, de ne même pas attendre pour pardonner que le pécheur en fasse la requête, en dépit de son entêtement.

La Justice et la Miséricorde sont les bases de notre vision du monde chrétienne. Et elle exclut l’idée même de vengeance contre les persécuteurs du Christianisme.

Cela ne veut pas dire que, revenus à l’état normal de notre Russie, à une société où Dieu est présent, dans laquelle la foi signifie quelque chose, que nous ne devons déployer aucun effort pour éviter que vos persécutions et vos sévices athées contre nous se répètent. Nous ne craignons pas, bien sûr, de prendre à nouveau le chemin du martyr, il n’y a rien de plus joyeux, pour un chrétien, que de mourir pour le Christ.

Mais quand on pense au nombre d’enfants morts sans baptême par votre faute d’athées, je me souviens de mon baptême secret, derrière les portes fermées, en 1983 et je pense avec horreur à ce qui se serait passé, si j’étais mort enfant, sans avoir vécu jusque-là, au nombre de vieillards morts sans les derniers sacrements, et enterrés sans office funèbre, au coup monstrueux porté à toute la structure spirituelle de la Russie on n’a évidemment pas envie que quoique ce soit de comparable advienne à nouveau, (bien que nous comprenions que cela se répètera un jour, c’est précisément à ce propos que fut écrit « l’Apocalypse »).

Comment, en ce cas, nous enjoignez-vous de réagir devant le méchant enfant Sokolovski, qui hait tout et tout le monde, en particulier la foi et les croyants ? Ce nietzschéen en chambre pue « sa Majesté des mouches » de Golding à plein nez. Et si l’on permet à ses semblables de continuer leur « hate speeches », alors assez bientôt, il s’en trouvera un qui décidera de passer de la parole aux actes.

Souvenons-nous comment le 9 février 2014, un criminel inspiré précisément par la « haine » antichrétienne, a déclenché une fusillade dans une église de Ioujno-Sakhalinsk et tué une moniale et un paroissien. Je dois avouer que je ne me rappelle pas un seul cas où un croyant orthodoxe, fils de L’Église Orthodoxe Russe, soit tombé sur des athées ou des sectaires anti église, par haine de ceux-ci, et ait tué quelqu’un. Le contraire se produit avec une régularité bien connue, depuis le massacre pascal du monastère d’Optino en 1993.

Et vous, ceux qui vous ressemblent, monsieur Pozner, ou vos compagnons de lutte contre L’Église Russe comme monsieur Nevzorov, portez la responsabilité la plus directe de cette atmosphère de haine et de meurtres, de cette intonation du journal « le mécréant à la presse », qui revient dans notre vie sociale.

C’est pourquoi n’allez pas raconter que Sokolovski est jugé pour ses convictions, ou que les griefs de la partie orthodoxe de la société à votre égard sont liés à vos convictions, à ce que vous estimez qu’il n’y a pas de Dieu.

En réalité, vous comme vos jeunes imitateurs du genre de Sokolovki, considérez que Dieu existe, mais vous voudriez le tuer, le tuer en nous, en nos enfants et petits-enfants. Et je présume que nous avons pleinement le droit de nous défendre en accord avec la loi.

Vous pouvez ne pas croire, mais vous ne pouvez impunément convertir votre incroyance en haine, surtout quand les conséquences de cette haine, née de l’incroyance, laisse encore des cicatrices sur notre terre, sous la forme des églises détruites et des tombes anonymes des saints tués par les mécréants. Votre haine a coûté trop cher à notre peuple.

Cathédrale du Christ Sauveur reconstruite aujourd'hui 

mardi 7 octobre 2014

SUR LE BLOG de CLAUDE : Une belle réponse par Père John [Parker] à la décapitation par des musulmans

Décapitation de la famille des saints Brancoveanu, 
fresque contemporaine par Sorin Efros
extrait  :
"Nous nous tenons fièrement avec les martyrs, dont le sang est le fondement de l'Eglise. Et nous demandons à Dieu de nous accorder la même force lorsque nous devrons faire face à ce à quoi ils firent face.
 Dans le même temps, se pourrait-il que l'Europe occidentale et l'Amérique du Nord soient confrontés à "l'islamisation" non pas simplement à cause de l'épée, mais aussi parce que:
 Ils ont beaucoup d'enfants, alors que nous avortons les nôtres, ou tout simplement parce que nous avons peu d'enfants.
Alors qu'ils propagent leurs enseignements diaboliques, nous ne paraissons pas convaincus par la vraie foi."



mardi 27 août 2013

Fluctuat nec mergitur : L'Église tangue mais ne sombre pas !

Après le miracle de la multiplication des pains dans le désert où furent rassasiés cinq mille hommes, Jésus ordonna à ses disciples de monter dans une barque pour passer de l’autre côté du lac et se rendre dans la ville de Capernaüm, Jésus en effet, devant l’enthousiasme des gens assemblés voulait éviter d’éventuels débordements du peuple qui, ne percevant pas sa double nature humaine et divine, voulait le proclamer Roi d’Israël, réduisant par là son enseignement, sa mission et sa personne à sa seule nature humaine.



Il s’éloigna donc de la foule.
Cependant, alors que les disciples naviguaient pendant que Jésus priait, un vent soudain se mit à souffler très fort, la mer devint furieuse et la barque était battue par les flots. Les heures passaient, la nuit recouvrait tout, et les disciples désespérés tentaient de se sauver avec leur barque.
C’est en peu de mots que l’Évangile nous décrit la position difficile des disciples au moment où la mer était démontée.
La petite barque des disciples est semblable  à celle de chacun des hommes qui navigue  « sur la mer agitée de sa vie ».
Notre vie est semblable à une navigation sur une mer tantôt calme, tantôt déchaînée et sauvage.  Dans la vie en effet il n’y a pas seulement des jours de joie et de bonheur, il y a aussi des jours d’affliction et de malheur.  Ces jours de bonheur – il faut bien le dire – sont peu nombreux à l’opposé, les jours de tristesse et de malheur ont tendance à être plus nombreux si bien que la terre est souvent vue comme une « vallée de larmes » tant elle apporte d’ennuis, de tracas, d’épreuves, de soupirs, de pleurs et de larmes.

Les Saints Pères comparent le bateau des disciples à l’Église du Christ qui vogue entre les vagues de l’incrédulité, dans les tempêtes de la haine des hommes, et dans les orages des hérésies. St Nicodème l’hagiorite dans son livre « Le Gouvernail (du navire métaphorique de l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique des chrétiens orthodoxes, ou Tous les saints et divins  canons» (Πηδαλιον*) écrit :

«Le bateau des disciples représente l’Église universelle du Christ,
La quille en est la foi en la Sainte Trinité,
Les poutrelles et  les planches en sont les dogmes, de notre foi et de nos Traditions,
Le mât représente la croix,
Les voiles et le gréement, l’Espérance et l’Amour,
Le commandant à la barre est le Seigneur,
Les compagnons et les marins sont les Apôtres, et leurs successeurs
Les passagers sont tous les Chrétiens orthodoxes,
La mer est la présente vie
Et le vent peut être tel une brise légère qui gonfle les voiles du navire, il représente alors le souffle porteur des grâces du Saint Esprit qui pousse le bateau dans la direction du port du Royaume Céleste mais il peut être aussi un vent contraire, celui des épreuves, ou celui des tentations qui déroute le bateau de sa destination. »


L’Église, au cours des siècles jusqu’à nos jours, s’est trouvée maintes fois dans d’épouvantables tempêtes. Elle a subi de terribles persécutions, des hérésies inspirées de Satan, des schismes fondés sur la satisfaction de l’ego, des conflits internes, des scandales et des tentations qui l’ont menacée de dévastation. Elle a souvent été peinte avec le sang de ses martyrs, elle est descendue dans les catacombes, a transmis sa foi dans des écoles clandestines, s’est réfugiée dans les grottes du désert, dans l’obscurité des forêts, muselée par les puissances du moment, enchaînée, exilée.
Elle a affronté les « vagues », elle a été combattue mais n’a pas été vaincue, malmenée par le déchaînement des flots mais elle n’a pas sombré, bouleversée dans la tourmente mais elle s’est rétablie.

La société d’aujourd’hui ressemble également à l’embarcation des disciples ; dans un environnement de civilisation et de culture spirituelle artificielles, elle « tangue » soumise à des courants sournois qui menacent son existence.
Les vagues furieuses du matérialisme, du « sexualisme », de l’athéisme et du modernisme déferlent impitoyablement sur ses flancs. La violence, les guerres, le terrorisme, l’abandon, le mépris et le piétinement des idéaux, l’abolition de toute morale, le manque d’amour envers son prochain, toutes ces choses ne sont-elles pas les furieuses vagues qui menacent l’existence de toute société humaine?
Les leaders politiques nous assurent toujours du progrès social acquis sans retour possible, de la prospérité à venir à coup sûr et des magnifiques bienfaits systématiques de la science dans tous les domaines, faisant tour à tour, selon les besoins du marketing électoral assurant leur carrière, l’apologie des idéologies libérales, socialistes et scientistes, de leur combinaison et de leurs variantes. Mais derrière cette croyance tranquille en une lumineuse avancée humaine inéluctable vers un âge d’or à venir d’ici peu, grâce une « gouvernance éclairée » qu’il est de bon ton de soutenir, les yeux fermés d’une seule voix contre les forces réactionnaires et rétrogrades de toute tradition... règne le chaos intellectuel et moral, une monstrueuse confusion des esprits rarement atteinte  et une crise culturelle et spirituelle  d’une capacité de destruction des hommes et des sociétés qui est l’écho de toutes les crises monétaire, bancaire, financière de  pays dont on annonçait il n’y a pas si longtemps les exploits d’une croissance assurée exemplaire…

Cependant l’Evangéliste Mathieu nous dit que « Dès l’arrivée du Seigneur le vent cessa, la mer redevint calme et l’embarcation poursuivit son voyage sans encombre. »

De cette phrase nous pouvons tirer l’enseignement suivant :

 Lorsque dans les heures sombres de notre vie, le Christ est absent, nous risquons de nous noyer dans l'abattement et la tristesse mais dans ces moments de douleur et d’affliction, le Christ est avec nous, et la maladie, le deuil, le malheur, ne nous plongent pas dans le désespoir, mais avec patience et espérance nous nous battons, et comme les disciples, nous crions : « Seigneur, sauve-nous ! »
Lorsque dans ces moments-là nous sentons à nos côtés la main puissante de Dieu, cela nous réconforte. La voix du Seigneur disant « N’ayez pas peur ! » nous remplit de courage et d’optimisme.
Les sociétés ayant le Christ comme guide ne sont pas dévastées par les vagues du mal. À l’opposé les sociétés qui vivent sans Dieu vont fatalement plonger dans la boue de leurs idéaux mondains et impurs et s’effondrer.
 C’est pourquoi l’Église, bien qu’elle voyage continuellement dans les tempêtes, tangue mais ne s’enfonce pas dans l’abîme, car le commandant qui est sa barre est le Christ, par la présence duquel sont vaincus non seulement les éléments de la nature mais également ceux du mal.


*Πηδάλιον τῆς νοητῆς νηὸς τῆς μίας ἁγίας καθολικῆς καὶ ἀποστολικῆς τῶν ὀρθοδόξων Ἐκκλησίας ἤτοι ἅπαντες οἱ ἱεροὶ καὶ θεῖοι Κανόνες τῶν ἁγίων καὶ πανευφήμων Ἀποστόλων, τῶν ἁγίων Οἰκουμενικῶν τε καὶ τοπικῶν συνόδων καὶ τῶν κατὰ μέρος θείων Πατέρων

(Version et adaptation en français  par Maxime le minime
 d'une homélie de Μητ. Φθιώτιδας κ.Νικόλαος)

samedi 25 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [5-1] : Science et Prière

Il ne faut pas séparer la science de la prière liturgique ou privée. La science met en évidence un ordre, une pensée qui ne se pense pas. Et la prière consiste à faire remonter cette pensée qui ne se pense pas à la Pensée qui a mis cet ordre, cette intelligibilité, ce logos en le créant. Il n'y a pas d'incompatibilité entre la science et la prière, entre la raison et la foi, mais seulement entre la science et la croyance. Nous devons découvrir dans le domaine d'investigation de la science une énergie, c'est-à-dire une manifestation créée du Dieu incréé. L'univers est une unité hiérarchisée où toutes choses se tiennent, quoique épanchées sur des plans distincts, et le monde des réalités étudiées par la science pré-cοntient celui des réalités appréhendées par la foi. Gardons-nous bien de faire du sentiment dans le domaine propre de l'expérience religieuse. On ne saurait assimiler celle-ci à une religiosité d'états d'âme. Il ne s'agit pas de chercher à éprouver des états affectifs. Il ne s'agit pas davantage de démontrer par des déductions théoriques, des vérités intellectuelles, mais de retrouver ce que les hommes de la Bible mettaient sous le mot sagesse: des idées, soit, mais des idées expérimentées et vécues, susceptibles de bouillonner en l'homme et de chercher à se libérer en se répandant. 

La sagesse chrétienne, biblique, patristique et liturgique est une fusion profonde de la pensée et de l'agir, de l'expérience intérieure et de sa communication extérieure, de la vérité et de la vie. Aux yeux de cette sagesse, les idées, en soi, ne sont pas intéressantes, mais la Vérité doit subjuguer toutes nos puissances d'action. Si, dans sa première Épitre aux Corinthiens Saint Paul s'en est pris à la sagesse des Grecs de l'Antiquité — celle de Socrate — c'est parce qu'il y a vu et dénoncé en termes cinglants le tour d'esprit de ces Grecs qui leur faisait aimer discuter de problèmes intéressants.
Saint Paul a horreur de jouer avec les idées comme avec autant de balles tennis.  [à suivre]
 Père André Borrély
 (choix des illustrations Maxime le minime)

La Bible et la Science par P. André Borrély [4-2] : matière éternelle ou création ex nihilo ,


Dans la perspective d'une lecture judéο-chrétienne de la Bible, de la Genèse à l'Apocalypse, la seule vérité qui importe, c'est de savoir si vous pensez avec Aristote que la matière a toujours existé ou bien si vous admettez la création ex nihilo, à partir de rien ; au passage je jubile de faire remarquer au libre-penseur le plus anticlérical tout comme au chrétien complexé par les forts-en-gueule de l'athéisme du genre Michel Onfray que la raison en prend un coup au moins autant avec l'idée de l'éternité de la matière qu'avec l'affirmation de la création ex nihilo commune aux trois religions monothéistes. J'ose même dire qu'il m'est plus facile d'imaginer la création ex nihilo que l'éternité de la matière. En tout cas le matérialisme athée n'est en rien propriétaire de la raison, et son rationalisme ne saurait intimider les chrétiens, les juifs ou les musulmans. Car sa certitude que la matérialisme est éternelle n'est rien de plus qu'une croyance dont on ne voit pas en quoi pourrait bien consister sa supériorité sur la foi en Dieu et dont, par contre, est visible à l’œil nu l'infériorité par rapport à la science. [à suivre]
 Père André Borrély
(choix des illustrations Maxime le minime) 

vendredi 21 décembre 2012

Le christianisme, voilà l’ennemi !

 

Jusqu'il y a peu on se demandait ce qu'était l'Orthodoxie et le mot même de chrétien ne lui était même pas automatiquement associé... cela n'était pas sans avantage pour les Orthodoxes vivant en terre athéiste antichrétienne – ils pouvaient discrètement s'essayer à la vie en Christ et approfondir leurs connaissances des Pères  tandis que ceux qui découvraient enfin que le Christianisme authentique pouvait avoir d'autres origines que l'Occident et un autre goût que celui qu'ils connaissaient – désormais depuis les triomphants et pompeux 'rapprochements' des Eglises, foin de ces différences, un 'Œcuménisme' réel existe !... C'est celui qui identifie et assimilile, sans faire de détails, église romaine et église orthodoxe (considérée comme pire sans doute parce que considérée comme  plus réactionnaire,  plus archaïque, plus inféodée au pouvoir tyrannique exécré.) Voilà de quoi se réjouir pour nos hiérarques, il n'y a plus de différences... à quoi bon les dérisoires et ennuyeuses querelles byzantines d'un autre âge, les anathèmes sectaires et intolérants, les mesquines et provinciales querelles de clochers quoi !... Tout le monde dans le même sac – antichrétien, destiné à être balancé par dessus bord. Bien ! Alors il faut en prendre acte et souligner certaines réalités, par exemple celle-ci dont parle le journaliste, écrivain et anthropologue Frank Van Gaver auteur de Le Politique et le Sacré (Presses de la Renaissance, 2005)    dont voici l'article paru sur le site Causeur.fr

«Anticléricalisme : rien de nouveau sous le soleil…

 Le christianisme, voilà l’ennemi !
 La haine que suscite le christianisme a pris la dimension d’un fait de société. Marcel Gauchet le constatait il y a douze ans déjà : « La communauté catholique est la seule minorité persécutée culturellement parlant dans la France contemporaine. » Cette persistance d’une hostilité irréductible a même surpris certains milieux chrétiens qui croyaient que la disparition du cléricalisme entraînerait ipso facto celle de l’anticléricalisme. Ainsi l’historien René Rémond le déplorait : « À la vérité nous n’avons pas seulement affaire à un malentendu, mais bien à une hostilité délibérée et déclarée, une haine véritable à l’égard du christianisme en général, et des chrétiens eux-mêmes comme personnes. Certains propos qui entretiennent une culture du mépris tomberaient sous le coup de la loi s’ils visaient d’autres familles de pensée. »1

 Chassé de la vie sociale, politique et intellectuelle, à peine toléré dans un espace privé de plus en plus confiné et surveillé, le christianisme est-il à la veille d’un « nouveau martyre », selon l’expression de Jean-Paul II ? Depuis une douzaine d’années, certains signes des temps sont inquiétants.

 Ce fut l’ancien « Panzerkardinal » Ratzinger caricaturé en Hitler par les Guignols de l’Info et victime de l’hostilité sourde des médias. Ce furent les colonnes de Libération qui accueillirent régulièrement des diatribes christianophobes, en appelant même à une « opération chirurgicale antichrétienne » !

  Ce fut le harcèlement médiatique de Jean-Paul II pendant sa maladie, traité d’ « assassin » et de « plus grand criminel de temps de paix » pour ses positions en matière de morale sexuelle. Aux banderoles déployées en 1996 devant la cathédrale à l’occasion des manifestations soutenues par le réseau Voltaire et le Grand Orient de France contre son voyage à Reims – « Dieu est mort, qu’attends-tu pour le rejoindre, Jean-Paul ? » – firent écho les protestations de nos laïcards de gauche comme de droite – dont François Bayrou – contre la mise en berne des drapeaux français à sa mort, alors même que Fidel Castro décrétait à Cuba trois jours de deuil national !

 Ce fut la surexploitation hypocrite des affaires de pédophilie dans l’Eglise pendant que la révolution des mœurs banalisait l’immoralité et promouvait l’homosexualité – alors que 80% des pédophiles poursuivis en justice sont homosexuels -, pendant que la pornographie envahissait la vie quotidienne, et qu’un arsenal législatif mortifère (contraception, avortement, génétique, euthanasie…) et antifamilial (divorce, Pacs…) se mettait en place – en attendant le “mariage pour tous”.

Sur fond de loi contre l’ « homophobie » et de revendications grandissantes, les agressions « gays » contre l’Eglise ne manquèrent pas non plus. Ce furent bien sûr les provocations insultantes des travestis déguisés en religieuses ou prêtres lors des visites de Jean-Paul II en France et les accusations criminelles dont il fit l’objet, mais aussi des passages à l’acte de plus en plus répétés, comme les irruptions des « Panthères roses » et autres militants « pédés et lesbiennes en lutte contre l’ordre moral » (sic) lors de messes à Notre-Dame, jusqu’à la parodie blasphématoire de mariage à l’autel de la cathédrale avec agression physique de son recteur, le tout aux slogans de : « Benoît XVI, homophobe, complice du Sida ! » Les militants « homos » ont été à la pointe du combat mené contre la morale naturelle défendue par les catholiques comme par l’ensemble des religions et civilisations. Leurs attaques de plus en plus virulentes et relayées se sont concentrées sur la famille et le mariage, de la « Gay Pride » conçue comme « un défilé pour l’homoparentalité » jusqu’à la revendication du “mariage gay”.

Ce fut la campagne de diffamation internationale contre La Passion du Christ de Mel Gibson, et le professeur Rocco Buttiglione qui dut abandonner la Commission européenne pour cause de christianisme : « Comment pouvez-vous prétendre siéger à la commission alors que vous reconnaissez vous-même que vous êtes proche du Vatican ? », lui demanda un parlementaire lors de son audition !

Ce furent les calomnieux procès d’intention en antisémitisme de Pie XII, mais aussi à l’occasion de l’examen des causes de béatification d’Isabelle la Catholique, Pie IX et d’autres, et même Maximilien Kolbe et Edith Stein ! Ce fut l’exigence délirante de censure et de réécriture des Evangiles – antisémites, bien sûr !

Pendant ce temps, romans à la Dan Brown, films, manuels scolaires, bandes dessinées, séries télévisées véhiculaient des légendes antichrétiennes, dressant à un public crédule une vision caricaturale de l’Eglise sur le terreau d’une inculture généralisée, tandis que des « spécialistes » comme Henri Tincq, Jacques Duquesne, Jérôme Prieur et Gérard Mordillat se partagaient le monopole médiatique, où l’on vit le religieusement inculte décider du religieusement correct. Ce mélange de terrorisme intellectuel, de révisionnisme historique et de lynchage médiatique serait déjà en soi suffisamment inquiétant, s’il n’y avait pas eu en plus les lois laïques et divers dispositifs antisectes qui laissaient augurer d’interprétations et d’instrumentalisations antireligieuses : ainsi, un aumônier diocésain fut interdit de lycée public à Toulon pour cause de port de soutane.

 Ce regain d’irréligion n’est bien sûr pas monolithique et connaît des nuances. Mais il a aussi ses fanatiques et nostalgiques de la guillotine façon Michel Onfray ou Vincent Peillon, idéologues du nouvel athéisme qu’ils appellent de leurs vœux. En fait de nouveauté, leurs arguments ne sont généralement qu’une resucée enragée des vieux poncifs scientistes et des argument antireligieux les plus éculés. Le monothéisme, voilà l’ennemi ! Accumulant calomnie sur amalgame et mensonge sur approximation, ils n’en épargnent en principe aucun – le juif, le chrétien, le musulman-, en se concentrant cependant avec une étrange fixité sur le christianisme catholique, pierre philosophale rendu très sérieusement responsable de tous les maux de la Terre. Il est des degrés où l’ignorance peut devenir meurtrière. Car le vague est pire que le faux, car on peut s’opposer au faux, mais on se noie dans le vague.

La société moderne, matérialiste et relativiste, porte en elle la haine du Christ. Un antichristianisme renouvelé a pris le relais du vieil anticléricalisme pour plier l’Eglise à la discipline de la société marchande. A cet idéal qui fait de l’accumulation des biens matériels la fin même de l’existence humaine, le christianisme apporte la plus radicale des contradictions. Le ressort profond de la christianophobie, c’est la haine du Christ. La christianophobie est avant tout une christophobie.

Sommes-nous revenus au temps des catacombes, celui où les chrétiens vivaient cachés comme des chiens, cette époque de Rome où nous servions de boucs émissaires pour toutes les insanités des temps ? Jésus avait en tout cas prévenu : « Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. Si vous apparteniez au monde, le monde vous aimerait, car vous seriez à lui. Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous. »2  Le Pape saint Pie X le rappelait en 1911, à l’aube d’un siècle qui serait le plus riche en martyrs de toute l’Histoire : « L’Eglise est une Eglise persécutée. En fait, si l’Eglise n’était pas victime de la persécution, elle cesserait d’être l’Eglise de Jésus-Christ, et perdrait une preuve de son authenticité. »

 Le passé, le présent et l’avenir offrent ainsi largement de quoi méditer et vivre l’ultime béatitude : « Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. »3  »

[1] Le Nouvel antichristianisme, DDB, 2005. Le Christianisme en acccusation, DDB, 2000.
[2] Jn 15, 18-19.
[3] Mt 5, 11.
                                    article de  Falk Van Gaver  publié le 18 Decembre 2012  sur le site Causeur.fr
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