Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 18 décembre 2019

Συγνωμη Despote Chrysostome de Chypre ! Nous n'avons pas la mémoire courte !

Le 21 octobre 2009, j'avais fait paraître sur ce blog l'article suivant que je reproduis ici en référence à l'article paru sur orthodoxie.com 
(L’archevêque de Chypre critique les positions prises par l’Église de Russie du 18 décembre 2019 par Yannick Provost)





Chypre: arrestation de 6 orthodoxes opposés au dialogue avec les catholiques

"L'ÉGLISE DE DIEU NE SAIT PAS FAIRE VALOIR SES DROITS
PAR LES COUPS, L'EXIL ET LA PRISON.
LA LOI ECCLÉSIASTIQUE NE DIRIGE CONTRE PERSONNE 
LE GLAIVE, L'ÉPÉE NI LES FOUETS"
St Théodore Studite


PLUS L'UNION SE FERA PAR LA FORCE, PLUS ELLE PRODUIRA DE DÉSUNION
suite...
extrait de  
LA CROIX du 20/10/2009 21:32  

NICOSIE, 20 oct 2009 (AFP) - 
Chypre: arrestation de 6 orthodoxes opposés au dialogue avec les catholiques

La police chypriote a annoncé mardi avoir arrêté six personnes, dont deux moines orthodoxes, qui manifestaient contre une conférence prônant le dialogue entre orthodoxes et catholiques.
Une centaine d'orthodoxes, dont des moines et des prêtres, ont manifesté le week-end dernier à Paphos (sud-ouest) devant l'hôtel où se réunit la Commission mixte pour le dialogue théologique entre les Églises catholique et orthodoxe.
L'Église de Chypre, orthodoxe, qui accueille cette conférence, avait alors averti les manifestants qu'elle appellerait la police s'ils ne cessaient pas leurs actions.
"Malgré les demandes répétées de la police pour qu'ils se retirent pacifiquement, les manifestants n'ont pas écouté", a déclaré à la presse le porte-parole de la police Michalis Katsounotos.
Il a en outre annoncé l'ouverture d'une enquête interne, après qu'une télévision eut montré des images d'"un moine en train d'être traîné par les cheveux lors de son arrestation".
L'archevêque Chrysostomos II a menacé d'excommunier les religieux qui protestaient contre la conférence qui se poursuit jusqu'à vendredi.
"Ces religieux et moines qui ont participé aux manifestations vont être punis", a-t-il dit.
Les fauteurs de troubles pourraient voir leurs salaires réduits et pourraient se voir interdire de donner ou recevoir la communion pour plusieurs semaines.
"S'ils ne sont pas contents, ils peuvent jeter leur soutane et quitter l'Eglise. Et créer leur propre Église", a-t-il ajouté.
Cet incident survient alors que le pape Benoît XVI doit effectuer au début du mois de juin 2010 une visite officielle dans l'île méditerranéenne.
L'écrasante majorité des chrétiens de Chypre sont orthodoxes, mais l'île compte aussi une petite communauté latine, dont la présence remonte à l'époque des Croisades, ainsi que des Arméniens et des maronites.
Le schisme entre les Églises catholique et orthodoxe remonte à l'an 1054.
Certains orthodoxes craignent que le dialogue avec les catholiques ne conduise à l'acceptation de la suprématie du pape sur leur Église.


Video désormais invisible ! Allez savoir pourquoi ...

samedi 12 janvier 2019

SUR LE BLOG DE CLAUDE : LE DÉBUT DE LA FIN DE L'ORTHODOXIE ?

Les schismatiques et les uniates ukrainiens espèrent créer un patriarcat unique en communion avec Rome et Constantinople, dit le chef uniate.




Kiev, le 10 janvier 2019 - Selon Svyatoslav Chevtchouk, chef de l'organisation des uniates ukrainiens, il est nécessaire de tout mettre en œuvre pour restaurer l'unité originale des "branches" catholique et orthodoxe de l'Église de Kiev.

De plus, il est nécessaire de faire la distinction entre les concepts d'"unité" et d'"unification", a expliqué Chevtchouk dans un récent entretien avec Glavkom.

"C'est notre position que j'ai essayé de déclarer lors des célébrations du 1030ème anniversaire du Baptême de la Rus'-Ukraine. L'unification' est ce qui s'est produit aujourd'hui au sein de l'Orthodoxie ukrainienne, quand une nouvelle structure a été créée avec un statut local. Mais quand nous parlons d'une "main tendue", nous parlons d'unité, c'est-à-dire, tout en restant nous-mêmes, nous pouvons et devons coopérer au nom du bien du peuple ukrainien, au nom de la vérité, au nom de la recherche de l'unité universelle avec les chrétiens, que nous appelons le mouvement oecuménique".

Selon lui, l'Église gréco-catholique ukrainienne [uniate renégats de l'Orthodoxie rattachés à Rome](UGCC) cherche un moyen de rétablir l'unité avec "l'Église de Kiev, aujourd'hui divisée, qui est née dans les eaux baptismales du Dniepr", et cela "dans le contexte du mouvementœcuménique moderne pour la restauration de l'unité des Églises du Christ, le rapprochement des Églises orthodoxe et catholique".

Chevtchouk a dit plus tôt que l'idée d'une communion eucharistique restaurée entre les orthodoxes et les Uniates est leur "perspective joyeuse". Pour l'instant, la nouvelle église schismatique ukrainienne et les uniates ukrainiens ont développé une feuille de route pour la coopération dans divers domaines, a expliqué le "métropolite" Épiphane Doumenko.


Bartholomée aura bien travaillé et peut-être bien réussi…
on va s'en apercevoir de plus en plus.
BRAVO ! 
🤬

vendredi 22 mai 2015

DÉFINITION DE L' HÉRÉSIE ABERRATION ŒCUMÉNISTE

aberration
nom féminin
(latin aberratio, de aberrare, s'écarter de)
définition : Accès de folie, égarement, grave erreur de jugement ; absurdité : C'est une aberration de laisser les enfants jouer près de la route.
Terme d'optique. Aberration de réfrangibilité, diffusion du foyer des rayons lumineux concentrés par un verre biconvexe, qui dépend de ce que, les rayons diversement colorés n'ayant pas la même réfrangibilité, la lentille ne peut les concentrer tous dans le prolongement de son axe.

Aberration de sphéricité. Autre genre de diffusion des rayons lumineux concentrés par un verre biconvexe, qui tient à ce que la figure des lentilles ne permet qu'aux rayons très voisins de l'axe de concourir sensiblement en un point commun, tous les autres, qui éprouvent une réfraction plus forte, coupant l'axe en deçà de ce point ; d'où il suit que le foyer, au lieu de représenter un point, est réellement un espace d'une certaine étendue, et que l'image principale, celle qui se produit à l'endroit où se réunissent le plus de rayons, est comme offusquée par une multitude d'autres images qui rendent la vision confuse.

The two-headed snake is an ABERRATION in nature because it should only have one head! (https://brainyflix.wordpress.com/2009/10/15/how-to-use-aberration-in-a-sentence/)
Voilà une définition scientifique qui devrait être plus politiquement correcte que le mot hérésie qui pour les narines de certains, délicates et promptes à la moindre nausée, sent trop la fumée des bûchers de l'Inquisition…
Il n'empêche, inutile de s'attarder à la lecture de toutes les nouvelles des "églises", pour comprendre qu'il y a, outre la grave erreur de jugement, danger à laisser les enfants jouer près de la route…




La Pateritsa C’est le bâton pastoral. C’est un symbole de la responsabilité de l’évêque qui doit garder, protéger et diriger le troupeau qui lui a été confié. Les serpents sur la partie supérieure du bâton symbolisent l’évènement lors duquel Moïse a érigé un serpent d’airain sur un poteau pour aider à sauver le peuple juif quand ils ont été mordus par des serpents venimeux ( livre des Nombres 21,6-9). Il dit au peuple de regarder le serpent d’or en cas de morsure de sorte que quiconque qui aurait été mordu et le regarderait aurait la vie sauve.


dimanche 1 juin 2014

CONTRE LES HÉRÉSIES par St Irénée de Lyon - Introduction



""Rejetant la vérité, certains introduisent des discours mensongers et « des généalogies sans fin, plus propres à susciter des questions», comme le dit l'Apôtre, «qu'à bâtir l'édifice de Dieu fondé sur la foi ». Par une vraisemblance frauduleusement agencée, ils séduisent l'esprit des ignorants et les réduisent à leur merci, falsifiant les paroles du Seigneur et se faisant les mauvais interprètes de ce qui a été bien exprimé. Ils causent ainsi la ruine d'un grand nombre, en les détournant, sous prétexte de «gnose», de Celui qui a constitué et ordonné cet univers : comme s'ils pouvaient montrer quelque chose de plus élevé et de plus grand que le Dieu qui a fait le ciel, la terre et tout ce qu'ils renferment ! De façon spécieuse, par l'art des discours, ils attirent d'abord les simples à la manie des recherches ; après quoi, sans plus se soucier de vraisemblance, ils perdent ces malheureux, en inculquant des pensées blasphématoires et impies à l'endroit de leur Créateur à des gens incapables de discerner le faux du vrai. 
L'erreur, en effet, n'a garde de se montrer telle qu'elle est, de peur que, ainsi mise à nu, elle ne soit reconnue; mais, s'ornant frauduleusement d'un vêtement de vraisemblance, elle fait en sorte de paraître — chose ridicule à dire — plus vraie que la vérité elle-même, grâce à cette apparence extérieure, aux yeux des ignorants. Comme le disait, à propos de ces gens-là, un homme supérieur à nous : « La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la fraude. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? » 
Or nous ne voulons pas que, par notre faute, certains soient emportés par ces ravisseurs comme des brebis par des loups, trompés qu'ils sont par les peaux de brebis dont ils se couvrent, eux dont le Seigneur nous a commandé de nous garder, eux qui parlent comme nous, mais pensent autrement que nous." St Irénée de Lyon Contre les hérésies

J'ai beau périodiquement - lors de persécutions surtout et souvent de rencontres avec d'autres "chrétiens"tout à fait admirables - me dire qu'il serait préférable que tous soient un, il advient toujours un événement ou une rémanence d'un comportement historique impérialiste pour que je remette les pieds sur terre... La situation en Ukraine comme il y a peu en ex Yougoslavie par exemple...

Tout ce que dit donc St Irénée peut-être appliqué aux déviances de l'Église catholique romaine notamment avec cette récurrente, insistante et incurable entreprise 'généalogique' pour mettre "le siège de Pierre" à la tête de l'Église universelle... et tous ceux qui rêvent de nous agréger un jour à ce troupeau égaré sont eux-mêmes des loups déguisés en brebis... Uniates avoués, ou crypto uniates rusés...
Il est tout de même frappant de constater que beaucoup des mouvements uniates se sont alliés au Nazisme de façon étrangement systématique au XX°siècle suivant par là les directives du Vatican...Est-ce que la fin  (récupérer des ouailles pour asseoir et étendre encore davantage sa suprématie) justifiait à ce point les moyens ???

Hans Frank (long manteau), administrateur en chef nazi du Gouvernement général de la Pologne occupée en visite d'une congrégation uniate gréco-catholique.
Frank a joué un rôle clé dans l'extermination des Juifs polonais et a été pendu à Nuremberg en 1946.

Entre anticommunisme et antinazisme défendre sa foi et sa patrie...






Entre anticommunisme et antinazisme l'histoire véritable de la lutte d'un prêtre orthodoxe russe P. Alexander Ioannina pour faire renaître la foi dans une société communiste anti chrétienne, sauver ses fidèles et rester fidèle à sa patrie, sans armes, pendant l'occupation allemande durant la II° Guerre mondiale.
 Voilà un film de Vladimir Khotinenko de  2009 d'après le roman d'Alexandre Seguin qui donne un aperçu de la confusion qui a pu être faite et qui a perduré en Ukraine entre la Résistance à la terreur communisme et l'adhésion au nazisme se présentant comme l'opportunité de vaincre le persécuteur... mais on ne s'allie pas impunément au malin...

Je ne sais pas comment le film est distribué mais on ne trouve que cette copie (licite ?) sur YouTube à laquelle on a adjoint fort heureusement des sous-titres en anglais
Acteurs: Sergey Makovetskiy, Nina Usatova, Liza Arzamasova, Anatoliy Lobotskiy
Production Co: Orthodox Encyclopedia Film Company Country: Russia
Distributor: Tritona Studio (http://www.tritonafilm.ru)
Official site www.pop-movie.ru





Une image du film représentant le P. Alexandre s'opposant sans arme à l'oppression nazie et ci-dessous une photo récente du clergé uniate ukrainien officiant sous les drapeaux des néo-nazis

jeudi 2 février 2012

Du peu de considération réelle de l'Église latine pour St Grégoire Palamas


Voici encore un extrait de l'article de Père André Borrely qui montre encore une fois, avec certes un total esprit d'amour mais avec fermeté et précision, qu'il y a une incompatibilité durable et protéiforme entre théologie latine et théologie orthodoxe, et que tout œcuménisme sincère et honnête doit, de manière incontournable, passer par ces distinctions fondamentales et ... savoir quoi en faire !


"L'évêque d'Hippone et le métropolite de Thessalonique
Dans l'article que j'ai intitulé le bienheureux Augustin, et non pas saint Augustin, j'ai tenté d'expliquer pourquoi le monde orthodoxe a éprouvé et éprouve encore un certain embarras, une certaine hésitation devant l’œuvre de l'évêque d'Hippone. Pour l'Orthodoxie, la glorification d'un chrétien ou d'une chrétienne les chrétiens d'Occident, toujours plus à l'aise dans un langage plus juridique, disent : canonisation – ne saurait être qu'une affaire d 'héroïcité des vertus : encore faut-il que le saint ou la sainte ait été exemplaire par la rectitude de sa pensée sur Dieu, de sa théologie, ce dernier terme étant compris dans un sens fondamentalement sapientiel qu'indique Evagre le Pontique quand il écrit : Si tu es théologien, tu pries vraiment, et si tu pries vraiment, tu es théologien. Et beaucoup plus près de nous, le P. Cyprien Kern définissait la chorale qui chante dans l'église comme une chaire de théologie.

L'essence de la sainteté, pour l'Orthodoxie se situe dans un certain τρόπος ύπαρξης dans un certain mode d'existence, d'une part irréductible à l'héroïcité de l'expérience morale, si admirable et vénérable soit-elle, et d'autre part, ce mode d'existence présuppose une expérience de la théologie comprise non point comme une science mais en tant qu'elle est synonyme de sagesse et de prière.

Mais si l'évêque d'Hippone a mis et continue à mettre mal à l'aise le monde orthodoxe, inversement, saint Grégoire Palamas (1296-1359), métropolite de Thessalonique de 1347 à 1359, n'a jamais été accepté par l'Occident chrétien comme saint et ce refus ne semble pas intéresser le mouvement œcuménique : le protestantisme n'avait pas encore vu le jour lorsque s'opposèrent palamisme et thomisme, et le catholicisme campe sur ses positions médiévales en la personne de théologiens de valeur comme J-M. Garrigues op., Le Guillou (qui se dit par ailleurs ouvert au dialogue œcuménique avec l'Orthodoxie), J-M.R.Tillard; auteur, pourtant, de trois beaux ouvrages – Église d’Églises. Coll. Cogitatio fidei, n°143. Ed. du Cerf. Chair de l’Église, chair du Christ. Aux sources de l'ecclésiologie de communion. Ibidem, n°168; L’Église locale. Ibidem, n°191 dans lesquels Tillard développe une ecclésiologie qui rapproche de l'Orthodoxie la théologie catholique de l’Église. Si les termes d'embarras, d'hésitation peuvent suggérer le refus opposé par le monde orthodoxe à la théologie augustinienne, on pourrait dire que le refus de la théologie palamite par le catholicisme, et a fortiori par le protestantisme, peut être exprimé par le mot allergie. Mais cette dernière est allée plus loin que l'embarras ou l'hésitation à l'égard de saint Augustin. Car, outre l'hostilité envers Palamas, de l'Occident chrétien, augustinien puis thomiste, il y a eu un courant antipalamite au sein même du monde orthodoxe. Le métropolite de Thessalonique aurait pu s'appliquer à lui-même dans une certaine mesure la remarque du Christ en Lc 4, 24 :... aucun prophète n'est accueilli par sa patrie.


Dans son livre La théologie des énergies divines, des origines à saint Jean Damascène Jean-Claude Larchet remarque que la Dogmatique du P. Justin Popovitch ne mentionne jamais saint Grégoire Palamas ni la distinction entre l'essence divine totalement transcendante et imparticipable, et les énergies divines et incréées.

Les marxistes diraient qu'il y eut une alliance objective entre la théologie orthodoxe universitaire d'une certaine époque et, pour des raisons différentes mais finalement convergentes, la théologie catholique qui, elle, continue à rejeter Palamas. Cette tradition anti palamite occidentale n'est pas sans conséquences sur la tiédeur de plus d'un orthodoxe en face de l'engagement dans le mouvement œcuménique. Et ce que J-C. Larchet déplore à juste titre dans l' œuvre de Justin Popovitch, je l'avais moi-même déploré en 1973, en lisant et relisant la Dogmatique de l'Eglise orthodoxe-catholique de Panayotis N. Trembelas. En 1959, les deux premiers tomes de l'ouvrage de Trembelas furent publiés à Athènes par la Fraternité des théologiens ζωή, En 1961, le troisième et dernier tome fut publié par la Fraternité des théologiens Σωτηρ. Les trois volumes furent traduits par Dom Pierre Dumont osb et publiés en 1966 aux Editions de Chevetogne.

Lorsque, au sortir du maquis, le futur Père Cyrille s'en alla à Athènes pour faire des études de théologie en vue de la prêtrise, il eut comme professeur P.N.Trembelas. Or, dans les 1630 pages de la traduction française de cet ouvrage, Trembelas ne cite Palamas que trois fois et uniquement dans le premier volume. Mais le plus intéressant est de noter que le même auteur, dans les trois mêmes volumes se réfère 183 fois au Bienheureux Augustin !* Ainsi donc, le jeune hiéromoine qui arriva de Grèce en 1951 pour se mettre -au service de la paroisse orthodoxe grecque de Marseille avait encore tout à apprendre au sujet du plus grand théologien du Moyen-âge byzantin qu'il allait devoir commémorer chaque année, le deuxième dimanche du Grand Carême, sans qu'à Athènes on ait cru devoir l'y préparer en lui expliquant pourquoi l’Église orthodoxe célèbre, ce jour-là, la glorification du métropolite de Thessalonique.
Mais lorsque, dans les années 70, un de ses paroissiens et futur confrère** dévorait tout ce qui lui tombait sous la main dans le domaine de l'Orthodoxie et des Pères grecs, sans aucun mérite de sa part et ne s'étant donné la peine que de naître 18 ans plus tard, il avait l'avantage sur l'étudiant athénien des années 50 de pouvoir ne lire qu'en 1973 la Dogmatique de Trembelas, et d'abord, en 1969, le bel ouvrage du P. Jean Meyendorff : Introduction à l'étude de Grégoire Palamas.
A ce propos, il est significatif que, dans l'Eglise melkite catholique, on ait supprimé l'office célébré en l'honneur de saint Grégoire Palamas par les Eglises orthodoxes, et qu'on l'ait remplacé par un office en l'honneur des saintes reliques."***

Notes de M. le m. :
*C'est moi qui souligne. C'est le même courant occidentalisant néfaste pour l'Orthodoxie qui a produit tant de douteuses voire fausses  icônes au style saint-sulpicien sans rapport avec la tradition orthodoxe, qui a malheureusement  touché la théologie. On peut constater jusqu'à quel point cette influence, sous prétexte de dialogue interconfessionnel ,  peut être préjudiciable à l'Orthodoxie puisqu’elle peut créer dans le sein même de l’Église un courant anti-orthodoxe qui lui fait perdre toute spécificité et la dénature.
*C'est de lui-même dont parle ici P. André
*** C'est également moi qui souligne. La latinisation des églises orientales est plus insidieuse et profonde qu'il n'y paraît (au regard superficiel d'amateurs ne voyant que couleurs locales et orientalismes), transformant par toutes sortes de détails l'authentique spiritualité orientale en variante exotique locale de la théologie catholique romaine toujours vue comme princeps.


lundi 29 novembre 2010

Père Placide Deseille, « Propos d’un moine orthodoxe» recension par Jean Claude Larchet

Sur le site ORTHODOXIE.COM
un incontournable
 (comme d'habitude) article
 de Jean-Claude Larchet
sur :

 Entretiens avec Jean-Claude Noyé », Lethielleux, Paris, 2010, 194 p

"À travers un entretien bien mené par Jean-Claude Noyé, le père Placide Deseille, higoumène du monastère Saint Antoine le Grand à Saint Laurent en Royans et père spirituel du monastère de Solan, retrace tout d’abord son itinéraire spirituel: la naissance de sa vocation religieuse, son entrée dans le monachisme à l’âge de seize ans en 1942, sa première rencontre avec l’orthodoxie, sa formation, sa vie et ses activités comme moine cistercien, son expérience du rite byzantin à Aubazine de 1966 à 1977, la crise suscitée par le concile Vatican II, son entrée par le baptême dans l’Église orthodoxe en 1977, et sa fondation en France de plusieurs monastères rattachés au monastère athonite de Simonos-Pétra.

Dans une deuxième partie, il évoque les convergences et les divergences entre l’orthodoxie et le catholicisme, et exprime sa position vis-à-vis de l’œcuménisme.

Dans une troisième partie, il présente les monastères dont il a la charge, puis explique la nature et l’organisation de la vie monastique. Il est ainsi amené à parler de la prière – spécialement de la prière de Jésus –, du jeûne et de la vie liturgique.

Une quatrième partie est consacrée à la distinction de la personne et de l’individu, à l’évocation de ce que serait une société chrétienne, et au devoir de l’homme moderne de protéger la création (une tâche à laquelle participe activement le monastère de Solan).

On peut remarquer que dans la partie où il évoque les raisons de son passage à l’Orthodoxie, le Père Placide s’exprime sans ambages:

Sur la difficulté de poursuivre l’expérience de type uniate menée à Aubazine:

« Peu à peu, un problème que nous n’avions pas entrevu à l’origine se fit jour. Nous avions été amenés à entrer en rapport à la fois avec des monastères orthodoxes et avec des communautés de rite oriental unies à Rome. À mesure que nous connaissions mieux les uns et les autres, nous pouvions constater à quel point les Églises uniates étaient coupées de leurs racines et de leur propre tradition, et n’occupaient dans l’Église catholique romaine qu’une position très marginale. Même lorsque les uniates reproduisaient aussi exactement que possible les formes extérieures de la liturgie et du monachisme orthodoxes, l’esprit qui animait leurs réalisations était très différent. Un danger particulier guettait les Occidentaux qui optaient pour le “rite byzantin”: ne s’estimant plus soumis aux exigences propres à la tradition latine, ils étaient ainsi privés des garanties qu’elles assuraient, sans bénéficier pour autant de celles qu’auraient apportées l’appartenance à l’Église orthodoxe et l’observation de ses normes. Le risque était grand, dès lors, de ne suivre, sous le couvert de l’appartenance “orientale”, que des conceptions subjectives qui ne seraient ni catholiques, ni orthodoxes, et laisseraient le champ libre aux fantaisies individuelles, aux abus et aux illusions » (p. 50-51).

— À propos des divergences apparues à la fin du premier millénaire entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe:

« C’est un fait que l’on a estimé de part et d’autre que les divergences apparues [historiquement] entre les deux Églises [d’Orient et d’Occident] entraînaient nécessairement une rupture de communion. Il y a donc eu schisme, et même hérésie, puisque des éléments dogmatiques furent affirmés d’un côté, niés de l’autre. Et l’histoire me semblait bien montrer que la responsabilité de la rupture incombait à l’Église d’Occident. Maintenant que je suis dans l’Église orthodoxe, j’ai la certitude profonde que la vérité et la charité de l’Église des Apôtres m’y sont données en plénitude » (p. 53).

— Sur la nécessité ressentie de franchir le pas:

« Comment rester, en toute loyauté, membres de l’Église catholique, et donc continuer à en professer extérieurement tous les dogmes, alors que nous avions la conviction que certains de ces dogmes s’écartaient de la tradition de l’Église indivise du premier millénaire? Comment continuer à participer loyalement à la même eucharistie, alors que nous avions conscience de diverger dans la foi? Céder à des considérations de diplomatie œcuménique, d’opportunité, de commodité personnelle, eût été, dans notre cas, chercher à plaire aux hommes plutôt qu’à Dieu, et mentir à Dieu et aux hommes. Rien n’aurait pu justifier cette duplicité. Au cours d’un voyage en Grèce, j’avais rencontré, au monastère de Souroti, dont il était le père spirituel, le père Païssios. Je lui avais fait part de la conviction qui était désormais la nôtre: la plénitude de l’Église du Christ est dans l’Église orthodoxe, et non dans le catholicisme. Mais en même temps je lui avais exposé les objections de nos amis non seulement catholiques mais aussi orthodoxes de France qui nous conseillaient de rester dans l’Église catholique pour ne pas causer de trouble et pour ne pas nuire aux relations œcuméniques et au rapprochement en cours entre les deux Églises. À chaque objection que j’énumérais, le père frappait vigoureusement la table du tranchant de sa main en disant: Anthropina! C’est-à-dire: « Ce sont des considérations purement humaines. Ces pensées ne viennent pas de Dieu » (p. 57-58).

— En épilogue:

« On m’a fait grief, même parmi certains orthodoxes français, d’avoir choisi l’Orient contre l’Occident. Mais cette Église orthodoxe “grecque” n’est pas, à mes yeux, simplement une Église “orientale”, une expression orientale de la foi chrétienne: elle est pleinement l’Église du Christ. L’essentiel de sa tradition fut la tradition commune à tous les chrétiens pendant les dix premiers siècles, et en entrant en communion avec elle, je ne faisais que revenir à cette source. Il m’a été donné d’y retrouver la plénitude originelle de l’unique Église du Christ » (p. 190).

Ce livre est à recommander à tous ceux qui s'intéressent aux relations de l'orthodoxie et du catholicisme, ainsi qu'au monachisme et à la spiritualité orthodoxes.

Jean-Claude Larchet "

Voilà qui est dit et à quoi nous nous identifions totalement !

Le site Orthodoxie.com offre également le téléchargement d'une interview de Geronda Placide ce dimanche 28 novembre 2010, par Bogdan Florin Vlaïcu,  à propos de la dernière traduction française de  L'échelle sainte de St Jean Climaque, pour les éditions Bellefontaine, par l'Archimandrite du monastère St Antoine le Grand dans le Vercors.