Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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samedi 6 août 2016

Les aristocrates à la Lanterne et à Versailles-Plage

Les aristocrates à la Lanterne et à Versailles-Plage
source  :
http://www.contrepoints.org/2016/08/06/262369-aristocrates-a-lanterne-a-versailles-plage
Par René Le Honzec, le 6 août 2016 dans Caricatures

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Le président Normal Ier, qui passe ses vacances au château de la Lanterne (on dit aussi « Pavillon » si on ne veut pas désobliger sa Majesté qui a la modestie sensible), s’est révélé être un bâtard de sang royal dont les goûts normaux de prince de sang de la République ont trahi le sang bleu (républicain, donc) qui coule dans ses veines, le rose étant réservé à l’apparence de sa délicate peau d’aristocrate des Grandes Écoles. Sa subtile délicatesse lui permet d’honorer de sa présence cet édifice de l’Ancien Régime qui n’est que contigüe au château de Versailles.
Il est le descendant de Francisque Ier, pardon, François Ier le Florentin, qui reprit ce bâtiment tombé entre les mains de Grands serviteurs de l’État mais d’origine roturière (par exemple, Son Excellence M. le marquis de Malraux, talentueux organisateur de Pompes Funèbres qui squatta avec sa maîtresse de Vilmorin, ou encore M. le Grand Intendant Rocard dont l’austérité protestante nécessita la construction d’une piscine et d’un tennis). Tonton, affectueux surnom donné par les plus populaires de ses courtisans, fit tout réaménager pour que sa délicieuse enfant adultérine M…P… puisse y prendre ses cours d’équitation en toute discrétion sous les yeux émus de son bon Géniteur.
Puis c’est M. de Jospin, Premier Conseiller de SM Chirac Ier, et sa femme, née princesse Agacinsky, qui vinrent le week-end échanger balles de tennis et propos philosophique en profitant de l’inspiration d’une cave des plus réputées de la République.
Enfin, pour faire vite, Nicolas Ier vira son Intendant Fillon-le-Sarthois pour y poser ses bottes avec ses femmes ( mais pas ensemble : Cécilia pour fêter son sacre, puis Carla pour le repas de noces).
Et puis vint le Président normal, qui non content de reprendre le carosse royal doré à l’or fin décrié de son prédécesseur (si, vous savez bien, surnommé le Sarko One), ne tarda pas à s’empiffrer de tous les prébendes de la monarchie républicaine .
Vous me direz que je suis mauvaise langue (pas tant que Saint-Simon, quand même) et que nos Élus ont bien le droit de souffler dans le luxe après tous les dévouements et le travail acharné dont ils font preuve pour augmenter nos gabelles, le nombre de nos chômeurs et faire des guerres coloniales.
Et bien pas du tout ! J’éprouve une fierté toute républicaine à voir que le programme révolutionnaire de nos glorieux Sans-Culottes est appliqué à la lettre par nos Conventionnels : les Aristocrates sont bien à la Lanterne!

mercredi 25 mai 2016

samedi 12 avril 2014

L'exemple du Bon Pasteur, la sollicitude envers les faibles par St Jean Chrysostome SUR LE SCANDALE (7)


Le divin Maître nous révèle un titre de plus de leur part à notre respect, quand Il ajoute: "Leurs anges voient toujours la face de mon Père qui est dans les cieux". D’où il suit que les saints ont tous des anges dans le ciel. L'Apôtre disait de la femme "qu'elle devait voiler sa fête à  cause des anges" (1Cor.11;10) Moïse a dit également: "Le Seigneur a fixé des limites aux nations eu égard au nombre des anges de Dieu" (Deut. 32;8)  Dans le cas présent, le Sauveur ne parle pas seulement des anges ordinaires, Il parle des anges les plus élevés en dignité. Ces mots: " Ils voient la face de mon Père"   indiquent simplement le crédit et l'honneur dont ils jouissent aux yeux de Dieu. "Car le Fils de l'homme est venu sauver ce qui avait péri" (Mat.18 ;11). Ici se présente une raison plus décisive que la précédente, et une parabole propre à préciser la volonté du Père à ce sujet. "Que vous en semble? Si un homme a cent brebis, et que l'une d'elles s'égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sur les montagnes, pour aller chercher celle qui s'est égarée? Et, s'il la trouve, je vous le dis en vérité, elle lui cause plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. De même, ce n'est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu'il se perde un seul de ces petits." Voyez-vous de combien de manières Il nous excite à nous occuper de nos frères les plus petits? Ne dites donc pas : C'est un ouvrier en airain, c'est un cultivateur, un ouvrier en chaussures, un homme sans distinction, et ne concevez à leur égard aucun sentiment de mépris. Pour vous prémunir contre ce mal, songez aux moyens par lesquels le Sauveur s'efforce de vous inspirer des sentiments de douceur et de sollicitude envers vos frères. C'est d'abord un enfant qu’Il met sous vos yeux. Devenez semblable à cet enfant, vous dit-Il ; puis il ajoute : "Quiconque recevra un petit enfant comme celui-là, me recevra moi-même. — Quiconque scandalisera  un de ces petits sera rigoureusement puni. Non content de la comparaison de la meule, Il prononce le mot : "malheur" et Il nous ordonne de rompre avec les gens de cette espèce, nous fussent-ils aussi nécessaires que les mains et les yeux. Il nous parle ensuite des anges auxquels ces frères si faibles sont confiés, de sa passion et de son propre désir ; car ces mots: "Le Fils de l'homme est venu sauver ce qui avait péri, indiquent la croix; de même que Paul écrivant au sujet de ce frère,  pour  lequel, disait-il, est mort le Christ" (Rom.14;15) . Toujours pour nous inspirer l'estime du prochain, quelque petit qu’il soit, le divin Maître nous parle encore de son Père, dont le bon plaisir est qu’il ne périsse pas, de ce qui arrive ordinairement au berger qui, laissant les brebis fidèles, court à la recherche de la brebis égarée, et qui se réjouit profondément de la retrouver saine et sauve. 
5. Si Dieu se réjouit à ce point quand Il retrouve l’un de ces petits, comment osez-vous mépriser ceux pour lesquels le Seigneur déploie tant de sollicitude, quand vous devriez pour l’un d’eux être prêt à donner votre vie
— Mais il est faible et impuissant. 
— Raison de plus pour ne négliger aucun des moyens propres à le sauver. Dieu a bien laissé les les quatre-vingt-dix-neuf brebis pour venir à la recherche de celle-ci ; et le salut d'un nombre considérable d'hommes n'a pas pu le rendre indifférent à la perte d’un seul. Luc dit que le bon Pasteur rapporte la brebis égarée sur ses épaules, et que la conversion d’un seul pécheur cause plus de joie que la persévérance de quatre-vingt-dix-neuf justes (Luc 15;5-7). Toujours est-il que, en laissant les brebis qui ne couraient aucun danger, et en se réjouissant si fort d’avoir ramené l’autre au bercail, le Seigneur montre à cet endroit une admirable sollicitude. Nous aussi, gardons-nous de ne témoigner à ces âmes que de l'indifférence. Du reste, tel est le but de tout ce qui vient d’être dit. Lorsque le Sauveur menace de refuser l'entrée des cieux à quiconque ne devient pas petit enfant, et qu'Il emploie la comparaison de la meule, Il confond l'arrogance et l'orgueil, vices essentiellement opposés à la charité ; lorsqu’Il dit:  "Il est nécessaire  qu'il y ait des scandales" Il prêche la nécessité de la vigilance,  lorsqu’Il ajoute: "Malheur à celui par qui vient le scandale", Il nous détourne de scandaliser en quoi que ce soit; lorsqu’Il nous ordonne de rompre avec les personnes capables de nous scandaliser, Il nous facilite l'oeuvre du salut; enfin, lorsqu’Il nous enjoint de ne pas dédaigner les petits, ce qu’Il fait avec force, car Il nous dit : "Prenez garde de dédaigner un seul de ces petits ; les anges, poursuit-Il, voient la face de mon Père" c'est pour cela que je suis venu; telle est la volonté de mon Père"; Il ranime le zèle de ceux qui doivent en prendre soin. Voilà comment Il nous prémunit contre tout danger ; voilà jusqu'où Il pousse la sollicitude à l'endroit des hommes les plus vils et les plus dédaignés : Il menace des châtiments les plus graves ceux qui les scandaliseraient, Il promet à ceux qui les traiteront avec ménagement et charité, les récompenses les plus précieuses; enfin, Il cite comme modèle à ce sujet, et son Père et Lui-même. Marchons à sa suite, nous aussi, ne reculons devant aucune peine, devant aucun abaissement apparent, lorsqu'il s’agira du bien de nos frères: fallût-il devenir le serviteur d'un homme obscur et vil, fallût-il entreprendre quoi que ce soit de pénible, franchir des montagnes et des précipices, ne reculons jamais lorsque le salut d’un de nos frères en sera la conséquence. Une âme est si chère à Dieu qu’Il n’a même pas épargné son propre Fils (Rom.8;32)).

mardi 3 septembre 2013

LE SUICIDE D'UN PROFESSEUR : Pierre JACQUE

"Un professeur d'électronique s'est donné la mort la veille de la prérentrée après  avoir adressé par courriel à l'ensemble de ses collègues de l'établissement une lettre expliquant son geste.
 Cette lettre poignante a pour objet l'évolution (négative) du métier d'enseignant et décrit la mise en place de la réforme des STI2D (au mépris des professeurs, des élèves et de la nation), la dégradation des conditions de travail des professeurs et d'apprentissage des élèves, l'abaissement des exigences lors des évaluations et du baccalauréat et la chute catastrophique du niveau des élèves. (source)"

Pierre JACQUE, à ce que je sache n'est pas orthosoxe. Sans doute n'est -il pas non plus chrétien. Mais cela m'est bien égal. Il faut que l'on sache comment le Service dit Public, avec une monstrueuse hypocrisie des plus pharisienne,  démolit systématiquement son personnel et l'enseignement lui-même c'est à dire sabote, dans le plus grand mépris de tous l'avenir de nos enfants - qui ne sont pas tous dans des institutions privées ( il s'en faut) - tout en donnant des  leçons de vertu à tout le secteur privé... ad nauseam !

Voici la lettre qu'il a écrite avant de se donner la mort. 
S'IL VOUS PLAÎT LISEZ-LA ET FAITES LA LIRE


« De Pierre JACQUE

Enseignant d'électronique

Objet : Evolution du métier d'enseignant.

A ma famille, à mes proches et à tous ceux que mon témoignage intéressera.

Je vous fais part de ma décision de ne pas faire la rentrée scolaire 2013. En effet le métier tel qu'il est devenu au moins dans ma spécialité ne m'est plus acceptable en conscience.
 Pour éclairer ma décision je vous décris succinctement mon parcours personnel. Je suis devenu ingénieur en électronique en 1982 à l'âge de 24 ans. Ma formation initiale et surtout mon parcours professionnel m'ont amené à exercer dans la double compétence "hard" et "soft". Le métier prenant et difficile m'a toujours convenu tant que j'avais le sentiment de faire œuvre utile et d'être légitime dans mon travail. Passé la quarantaine la sollicitation de plus en plus pressente d'évoluer vers des tâches d'encadrement et le sort réservé à mes ainés dans mon entreprise m'ont incité à changé d'activité. En 1999 j'ai passé le concours du capet externe de génie électrique et j'ai enseigné en section SSI et STI électronique. Le choc pour moi fut
brutal de constater la baisse de niveau des sections techniques en 18 ans passé dans l'industrie notamment pour la spécialité agent technique (niveau BTS ou DUT suivant les cas). Même si le niveau enseigné était bien bas de mon point de vue, ma compétence était au service des élèves et je me sentais à ma place. Une difficulté était quand même le référentiel applicable (le programme) datant des années 80, ambitieux pour l'époque et en total décalage avec le niveau réel des élèves des années 2000. Une réforme semblait souhaitable pour officialiser des objectifs réalistes et orientés en fonction des besoins du marché du travail.

Puis vint la réforme de 2010 mise en place par Luc Chatel et applicable à la rentrée 2011. Pour le coup, le terme réforme est faible pour décrire tous les changements mis en place dans une précipitation totale. L'enseignement des métiers est réduit à peu de choses dans le référentiel de 4 spécialités seulement qui constitue des "teintures" sur un tronc commun généraliste d'une section unique appelée STI2D qui rentre bizarrement en concurrence avec la section SSI. L'électronique disparait purement et simplement. En lieu et place il apparait la spécialité "Systèmes Informatiques et Numériques".  Cela ne me pose pas de problème
personnel, je maitrise bien le domaine et je l'enseigne même plus volontiers que les classiques  problèmes de courant de diode ou de montages amplificateurs. Je me pose quand même la question de la compétitivité de notre pays dans le domaine industriel avec un pareil abandon de compétence. La mise en place de la réforme est faite à la hussarde dans un état d'affolement que l'inspection a du mal à dissimuler. Entre temps le gouvernement a changé sans que les objectifs soient infléchis le moins du monde ou qu'un moratoire soit décidé, ne serait-ce qu'à cause du coût astronomique de cette réforme. En effet il aura fallu réorganiser l'implantation de tous les ateliers de tous les lycées techniques de France, abattre des cloisons, en remonter d'autres à coté, refaire tous les faux  plafonds, les peintures et renouveler les mobiliers. Ceci est fait à l'échelle du pays sans que la réforme ait été testée préalablement dans une académie pilote. 

Début 2011, l'inspection  nous convoque en séminaire pour nous expliquer le sens et les modalités de la réforme ;  il apparait la volonté de supprimer toute activité de type cours ce qui est la radicalisation d'une tendance déjà bien marquée. On nous assène en insistant bien que l'élève est acteur de son propre savoir, qu'il en est le moteur. Pour les spécialités, donc la mienne SIN entre autre, cela signifie qu'une partie conséquente de l'activité sera de type projet. A l'époque les chiffres restent vagues, il est question de 50% du temps au moins. La nature des projets, la façon de les conduire, la façon de les évaluer ne sont pas évoquées et les questions que posent les enseignants à ce sujet restent sans réponses, nous serons mis au courant après la rentrée de septembre. En attendant l'inspection nous fait entièrement confiance pour continuer comme d'habitude. Je fais remarquer qu'il ne faudra pas tarder car nous préparons les élèves au bac en deux ans et que la connaissance des modalités d'examens est incontournable rapidement après la rentrée pour un travail efficace, c'est-à-dire sans perte de temps. Lors de la réunion suivante, après la rentrée 2011, l'inspecteur répond un peu agacé à la même question "que notre travail c'est d'enseigner et que l'évaluation verra après" (sic). En attendant le travail devant élève  est commencé et moi et mes collègues
travaillons à l'estime. Le manque de matériel se fait cruellement sentir dans mon lycée, les travaux nécessaires ne seront faits qu'à l'été 2012.
Lors d'une réunion aux alentours de février il nous est demandé pour la prochaine réunion d'exposer l'état d'avancement de la réforme et si possible les projets envisagés ou mieux déjà mis en œuvre. A ce moment je viens juste de recevoir un premier lot de matériel et je ne dispose du logiciel correspondant que depuis novembre. La pression amicale mais réelle pour commencer les projets va aller augmentant.

J'ai un groupe de 16 élèves et un autre de 15 dans  une salle qui est déjà trop étroite pour recevoir proprement 14 élèves en travaux pratiques  et avec un matériel réduit qui ne me permet  qu'un choix très restreint de sujets. La phase passée en projet sera cauchemardesque pour l'enseignant et la fraction d'élèves sérieux. Le dernier mois de cette année de première sera passé en activités plus classiques.

 A la rentrée 2012 les élèves sont maintenant en terminale, j'ai les tables de travail prévues dans  une salle provisoire de 80 m2 au lieu des140 m prévus. Il est difficile de bouger, le travail en travaux pratiques reste possible et je couvre ainsi la partie communication réseau de référentiel au moyen d'un logiciel de simulation. Je ne dispose pas du matériel support. On me bricole une salle de 150 m2 à partir de deux salles de cours séparées par un couloir et j'attaque les projets dans ces conditions. Le couloir sera abattu aux vacances de février.

Pendant ce temps nous avons appris que la note du bac porterait uniquement sur leprojet final est que la note serait constituée de deux parties égales, une attribuée par un jury en fin d'année suite à une soutenance orale avec support informatique, l'autre attribuée par l'enseignant de l'année au vu du travail fourni par les élèves. Les critères d'évaluation portent principalement sur la gestion de projet et la démarche de développement durable. Il est explicitement exclu de juger les élèves sur les performances et la réussite du projet. Ceci appelle deux remarques. La première est que les critères sont inadaptés, les élèves sont incapables de concevoir et même de gérer un projet par eux-mêmes. De plus la démarche de développement durable est une plaisanterie en spécialité SIN où l'obsolescence programmée est la règle. Comment note-t-on alors les élèves ? A l'estime, en fonction de critères autres, l'inspection le sait mais ne veut surtout pas que la chose soit dite. Du coup cette note relève "du grand n'importe quoi" et ne respecte aucune règle d'équité. Elle est attribuée par un enseignant seul qui connait ces élèves depuis au moins un an et compte coefficient 6 ce qui écrase les autres matières. Cela viole l'esprit du  baccalauréat dans les grandes largeurs.  

Je considère que ceci est une infamie et je me refuse à recommencer. L'ensemble du corps inspectoral est criminel ou lâche ou les deux d'avoir laissé faire une chose pareille. Cette mécanique est conçue dans une idée de concurrence entre les enseignants mais aussi entre les établissements pour créer une dynamique de très bonnes notes à l'examen y compris et surtout si elles n'ont aucun sens. Vous avez l'explication  des excellents résultats du cru 2013 du baccalauréat au moins pour la filière technologique. Cela fait plus d'un an que je me plains à mon syndicat de cet état de fait. Pas un seul compte-rendu ni localement sur Marseille ni à un plus haut niveau n'en fait mention. 

Je suis tout seul à avoir des problèmes de conscience. Ou alors le syndicat est activement complice de l'état de fait, le responsable local me dis : "mais non Pierre tu n'es pas tout seul". En attendant je  ne vois aucune réaction et ce chez aucun syndicat. Que penser ? Soit nous sommes muselés, soit je suis le dernier idiot dans son coin.

De toute façon je n'accepte pas cette situation. Je pense au niveau toujours plus problématique des élèves, autrefois on savait parler et écrire un français très convenable après 5 ans d'études primaires. Aujourd'hui les élèves bacheliers maitrisent mal la langue, ne savent plus estimer des chiffres après 12 ans d'études. Cherchez l'erreur. 
La réponse de l'institution est : "oui mais les élèves savent faire d'autres choses". Je suis bien placé dans ma spécialité pour savoir que cela n'est pas vrai ! Les élèves ne maitrisent rien ou presque des techniques numériques d'aujourd'hui. Tout ce qu'ils savent faire est jouer et surfer sur internet. Cela ne fait pas une compétence professionnelle. Les médias nous rebattent les oreilles sur la perte de compétitivité du pays en laissant entendre que le coût du travail est trop élevé. Cette présentation pèche par une omission grave. La réalité est que le travail en France est trop cher pour ce que les travailleurs sont capables de faire véritablement. Et là la responsabilité de l'éducation nationale est écrasante. 

Qui osera le dire ? J'essaye mais je me sens bien petit.

J'essaye de créer un maximum d'émoi sur la question. J'aurais pu m'immoler par le feu au milieu de la cour le jour de la rentrée des élèves, cela aurait eu plus d'allure mais je ne suis pas assez vertueux pour cela. Quand vous lirez ce texte je serai déjà mort.

Pierre Jacque enseignant du lycée Antonin Artaud à Marseille »
 Αγιος ο Θεός, Αγιος Ισχυρός, Αγιος Αθάνατος, ελέησον ημάς !