Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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jeudi 20 juin 2019

Les propositions de projet de restauration de Notre Dame auront été étrangement rapides…

Peu après l'incendie une interprétation de l'origine de l'incendie avait été tentée par un ancien pompier de métier qui s'étonnait sincèrement qu'un tel incendie ait pu se produire "naturellement" il évoquait, avec tout de même quelques preuves, un projet de refonte de ce lieu naguère sacré à des fins d'exploitation commerciale d'un des lieux touristiques les plus visités de France… voir pour confirmer :
sur le site creapills.com

12 propositions sérieuses d’architectes pour la reconstruction de la flèche de Notre-Dame


3 semaines après l’incendie de Notre-Dame de Paris, tous les esprits sont à la reconstruction. Surtout ceux des architectes qui se sont lancés dans un concours de propositions pour présenter leurs idées de reconstruction de la charpente et de la célèbre flèche, inaugurée en 1859 par l’architecte Viollet-le-Duc.
Ce concours international, né à la demande du Premier Ministre, a fait couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux. Déjà parce que tous les français ne sont pas d’accord avec une reconstruction différente de la flèche de Viollet-le-Duc (et qui souhaitent donc une construction à l’identique) mais aussi parce qu’on a pu voir des propositions totalement décalées, notamment sur Twitter, d’internautes qui usent de leur créativité pour en rire, nous vous en parlions dans cet article.
Mais aujourd’hui, un peu de sérieux. Nous vous dévoilons donc 12 propositions sérieuses d’architectes du monde entier qui ont pris la parole pour proposer leurs idées. Si vous êtes un fervent défenseur de la flèche à l’identique vous risquez sans doute de vous arracher les cheveux, sinon appréciez les créations. 😉

Anthony Séjourné

Le graphiste français Anthony Séjourné imagine une flèche qui projette un faisceau de lumière et transperce les nuages. Pour remplacer la structure, le Français visualise des “spots lumineux, avec une lumière centrale qui traverse le ciel“. La symbolique reste, avec une pointe de modernisme.





Crédits : Anthony Séjourné

Dans le même axe, le studio slovaque Vizum Atelier suggère une tour fine et légère surplombée d’un faisceau lumineux qui s’enfonce dans la brume. “À l’époque gothique, les constructeurs essayaient d’atteindre le ciel. Viollet le Duc l’a également essayé au 19ème siècle et s’en est rapproché. Il est maintenant possible d’y parvenir“, déclare le studio slovaque.





Crédits : Vizum Atelier

Crédits : Vizum Atelier

Studio Fuksas

Le studio italien Fuksas reste sur le thème de la lumière : il a pensé à une toiture et une flèche reconstituée en verre. La verrière serait illuminée la nuit tandis que le soleil illuminerait la cathédrale en journée.





Crédits : Studio Fuksas

AJ6 Studio

Le cabinet AJ6 Studio, basé à São Paulo, a choisi d’utiliser la technique du vitrail pour reconstruire le toit de Notre-Dame. L’architecte Alexandre Fantozzidévoile l’idée avec plus de détails : “Avec le style gothique, il y a cette notion de connexion entre la Terre et le ciel. À l’intérieur de la cathédrale, la lumière naturelle se multiplie à travers le filtre de la toiture en vitrail. La nuit, l’éclairage intérieur se transforme en une couverture grandiose rétro-éclairée. (…) Pas de nouvelles caractéristiques architecturales, pas d’éléments d’intervention (refonte), pas d’égo, pas d’aspirations artistiques. Seulement un but religieux !





Crédits : Alexandre Fantozzi (AJ6 Studio)

Crédits : Alexandre Fantozzi (AJ6 Studio)

Crédits : Alexandre Fantozzi (AJ6 Studio)

Norman Foster

Le célèbre architecte Norman Foster a lui aussi imaginé un toit en verre afin de baigner de lumière l’intérieur de la cathédrale. La flèche, de forme pyramidale et translucide, est faite en cristal et acier inoxydable. Tout autour, une plateforme permet d’y accueillir des visiteurs.





Crédits : Norman Foster

Miysis

Les Belges du studio 3D Miysis, qui précisent n’être ni menuisiers, ni architectes, ont réalisé un mini-site pour présenter leur suggestion pour la reconstruction de Notre-Dame. Sans bouleverser l’apparence extérieure de la cathédrale, Miysis propose une immense verrière qui reprend le rythme et la position de la charpente originale. À l’intérieur, on retrouve des arbres et de la végétation en hommage au nom de la toiture de Notre-Dame qui était baptisée “La Forêt”. Le flèche quant à elle serait reconstruite à l’original.





Crédits : Miysis

Crédits : Miysis

Crédits : Miysis

Crédits : Miysis

Crédits : Miysis

Cabinet Godart+Roussel

Le cabinet Godart+Roussel adopte un projet tout aussi contemporain en proposant une nouvelle flèche en métal. Le toit et le plancher vitrés sont accessibles au public qui peut profiter de la vue et apprécier l’intérieur de la cathédrale sous un tout nouvel angle. Nous vous en parlions plus en détails dans cet article.





Crédits : Cabinet Godart+Roussel

Crédits : Cabinet Godart+Roussel

Alexandre Chassang

Alexandre Chassang expose une flèche en verre beaucoup plus imposante et moderne. Selon lui, “nous n’allons pas reconstruire par mimétisme du passé. L’architecture doit représenter notre époque.





Crédits : DPLG Alexandre Chassang

Nicolas Abdelkader – Studio NAB

L’idée écolo de l’architecte Nicolas Abdelkader du Studio NAB a fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux. Il voit la construction d’une serre en bois au sommet de Notre-Dame afin d’en faire un lieu d’apprentissage et d’insertion pour les personnes en difficulté. “La serre permettrait à ces gens de se former, de se réinsérer dans la société en travaillant la terre“, indique l’architecte. Il a même pensé à transformer la nouvelle flèche en un rucher, en hommage aux ruches qui ont survécu pendant l’incendie. “Nous pourrions y produire le fameux « nectar des dieux ».”





Crédits : Nicolas Abdelkader (studio NAB)

Crédits : Nicolas Abdelkader (studio NAB)

Crédits : Nicolas Abdelkader (studio NAB)

Marc Carbonare

Professionnel du design Marc Carbonare a imaginé aller encore plus loin en créant une forêt sur le toit de l’édifice. Le public peut même se promener sur l’esplanade qui l’entoure.





Crédits : Marc Carbonare

Alexander Nerovnya

L’architecte russe Alexander Nerovnya propose de combiner une toiture entièrement en verre avec une flèche construite de manière plus traditionnelle. “Quand les gens viendront voir la cathédrale, ils ressentiront un lien puissant avec l’histoire en voyant ensemble les parties ancienne et moderne“, développe Alexander Nerovnya.





Crédits : Alexander Nerovnya

David Deroo

L’architecte et artiste français David Deroo a créé une version plus moderne de Notre-Dame avec des formes originales. Pour lui, “il faut trouver un juste milieu entre la reconnaissance du passé et l’innovation de notre époque.




Crédits : David Deroo

Mathieu Lehanneur

Et on termine sur un projet un brin provocateur. Le designer français Mathieu Lehanneur offre une idée quelque peu décalée : il veut remplacer ce qui a été construit à l’origine par ce qu’il s’est passé lors de l’incendie. “J’aime cette idée d’un moment figé dans l’histoire qui peut subsister pendant des siècles. Ce projet est une flamme permanente monumentale recouverte de feuilles dorées. Pour moi, c’est un moyen de capturer la catastrophe et de la transformer en beauté, en transformant l’éphémère en permanence“, révèle le créateur du projet.





Crédits : Mathieu Lehanneur

mercredi 13 août 2014

Une "idée simple" (mais bienvenue) de Charles Aznavour pour les réfugiés chrétiens du Moyen Orient

Sur

VOX MONDE

L'appel de Charles Aznavour pour les persécutés du Moyen-Orient
Par Charles Aznavour
Publié le 13/08/2014 à 05:01



Crédits photo : JEAN CHRISTIAN BOURCART/Le Figaro Magazine

FIGAROVOX/TRIBUNE - L'artiste, d'origine arménienne, propose que la France accueille les minorités menacées en Irak et en Syrie et qu'elle les aide à faire revivre nos anciens villages. Charles Aznavour est chanteur, compositeur et diplomate franco-arménien. Il réside à Genève, en Suisse, où il est l'ambassadeur de l'Arménie et représentant permanent de ce pays auprès de l'ONU. Il est aussi, depuis 1995, représentant permanent de l'Arménie auprès de l'Unesco. 

Dans la guerre de religions qui est en train d'embraser l'Irak et la Syrie, , il est essentiel, certes, de se préoccuper du sort des chrétiens d'Orient 3, des Kurdes, des yazidis et des autres. Mais dans cette énumération, il ne faut pas oublier une communauté chère à mon cœur, les Arméniens. On n'en parle jamais, et pourtant, en Syrie, hier encore, ils étaient quelque deux cent mille. Je suis bouleversé par les drames qui se jouent là-bas au quotidien. Notre devoir n'est-il pas d'aider moralement, et concrètement, ces populations, le plus vite possible? 

Je ne veux donner de leçons à personne. Je ne suis pas quelqu'un qui croit avoir raison sur tout. Je propose seulement une idée simple. 

Dans la situation actuelle, ces chrétiens, ces Kurdes, ces yazidis, ces musulmans et ces Arméniens doivent, comme tant d'autres, quitter ce pays le plus vite possible. Oui, mais pour aller où? Et pourquoi pas en France 4? Mes tournées et mes voyages les plus récents à travers l'Hexagone m'ont permis de découvrir de charmants villages, aujourd'hui totalement à l'abandon. Les terres sont en friche. Il y a des écoles, des bureaux de Poste, mais personne n'y a sans doute mis les pieds depuis quelques années. C'est aussi le cas des églises. Je viens d'ailleurs de traiter le sujet dans un couplet d'une chanson de mon prochain album: «Et Dieu même a quitté l'église dont les cloches ne sonnent plus.» 
Pourquoi ne pas confier ces « villages fantômes » à ces chrétiens, ces Kurdes, ces yazidis, ces Arméniens ?
 Puisque celles et ceux qui devraient y vivre sont partis, pourquoi ne pas les remplacer par celles et ceux qui en ont besoin? Pourquoi ne pas confier ces «villages fantômes» à ces chrétiens, ces Kurdes, ces yazidis, ces Arméniens? Ils auraient pour obligation de les reconstruire, de les faire revivre, de labourer à nouveaudes terres dont la fertilité ne fait aucun doute. Ils pourraient ainsi vivre en paix, quasiment en autarcie. Je réponds, en particulier, de mes compatriotes. Je sais qu'ils sont très travailleurs. 

Dans ces populations, il y a des agriculteurs, des maçons, des peintres, mais aussi des boulangers, des bouchers, des médecins, des dentistes, des mécaniciens, dont le professionnalisme mérite des louanges. En ce qui concerne leur intégration, je ne suis pas inquiet. Je les soupçonne de parler très bien notre langue, couramment enseignée dans leurs écoles. 

Et l'argent, me direz-vous? Il ne s'agit pas de mettre en place un comité caritatif avec des noms prestigieux qui organisera, dans les mois à venir, de grandes soirées afin de recueillir des fonds pour aider ces réfugiés à survivre plutôt qu'à vivre. Ma proposition est plus sûre, plus rapide, et sans doute beaucoup plus économique. Il suffirait de dégager des sommes, relativement modestes, pour acheter le matériel dont ils ont besoin pour se mettre au travail. C'est tout. Mes fonctions d'ambassadeur d'Arménie en Suisse5 m'ont déjà permis de solliciter les autorités helvètes. Elles ont aussitôt agi avec une discrétionqui est la marque de fabrique de ce pays. La France doit faire de même, en confiant ce dossier, le plus rapidement possible, à un chargé de mission officiel. Je suis prêt à soutenir personnellement et physiquement,s'il le faut, une action qui se veut résolument apolitique. J'ai déjà chanté en Syrie. Je peux y retourner, mais, cette fois-ci, seulement pour parler. Pour aider toute forme de négociation avec les communautés. C'est ce que nous devons et allons faire. C'est cela, la véritable aide humanitaire. 

Liens: 
1 http://plus.lefigaro.fr/tag/irak 
2 http://plus.lefigaro.fr/tag/syrie 
3http://plus.lefigaro.fr/tag/france 

mercredi 18 décembre 2013

La Civilisation occidentale sécularisée conduit à l'extinction


Metropolite Hilarion (Alfeyev) deVolokolamsk
"Plus de 25 000 églises ont été restaurées dans le dernier quart de siècle en Russie. En fait, trois églises ouvrent tous les jours dans le pays. En 1988, il y avait vingt monastères de Russie ; maintenant il y en a 805. Derrière chacun d'eux se trouvent des personnes qui ont renoncé aux modes de vie traditionnels et à la création de familles afin de se consacrer à la prière. Un tel taux de renaissance de la vie religieuse serait certainement comparable à la période de l'édit de Milan en 313, si nous avions des statistiques de l'époque. 
Tout cela se déroule dans une époque en Occident qu'on appelle postchrétienne, ce qui suggère, à tort, que la religion est un phénomène du passé et que l'humanité est en train de s'éloigner des valeurs religieuses. L'Occident a l'intention de bannir les thèses religieuses de la place publique. Il en existe de nombreux exemples. En Norvège, une présentatrice a été renvoyée pour avoir porté une croix sur sa poitrine : il a été décidé que la croix pourrait devenir un symbole de discorde. Quand le maire d'une ville française a refusé d'enregistrer les mariages de même sexe, il a été légalement poursuivi. Dans l’UE, les politiciens n'ont pas le droit d'être motivés dans leurs actions par des considérations religieuses. 

L'Europe est dominée par le relativisme moral : tout le monde peut mettre en avant sa propre échelle de valeurs morales, qui ne correspond pas nécessairement à des valeurs humaines universelles. Un démantèlement des valeurs familiales est en cours. Et si, dans la vision religieuse du monde, l'union conjugale a toujours une nature divinement instituée, aujourd'hui en Occident n’importe quelle union peut être déclarée matrimoniale - de plus, chacun est en droit d'adopter des enfants. 
 L'idéologie occidentale laïque insiste sur le fait qu'il n'y a pas de valeurs morales absolues. Elle affirme que, si quelqu'un ne viole pas les droits d'autrui, alors il peut prêcher ce qu'il veut et vivre comme il veut. Ce principe est intégré dans le système éducatif. Les élèves doivent se débarrasser de toutes les formes de déterminisme : le ministre français de l'Éducation nationale a déclaré cela. Là, les mots « garçon » et « fille » sont remplacés par les mots «amis» et «enfants». On croit que «garçon» et «fille» sont de simples rôles que les enfants choisissent eux-mêmes, et donc qu’ils peuvent modifier selon leur choix. Il en est de même avec «maman » et « papa », et tout cela dans le temps sera tout de même appelé «famille». 

De tels jugements de valeur similaires s’introduisent, et vont se répandre chez nous. Tout rapprochement avec l'Europe sera rattaché à l'imposition de ces jugements. Nous savons déjà que l'une des conditions d'entrée dans l'UE est la légalisation des unions de même sexe. La Russie est critiquée pour son manque de démocratie. Un certain nombre de dirigeants européens parlent de boycotter nos manifestations sportives et les Jeux olympiques de Sotchi, en invoquant le fait que nous faisons de la discrimination à l’encontre les minorités sexuelles. Il est étrange, cependant, qu'aucun de ces dirigeants ne proteste contre l'anéantissement des Chrétiens au Moyen-Orient : ils ne sont pas intéressés par le sujet ; ils n'en disent pas un mot. Dommage pour les personnes qui sont piégées dans cette politique satanique ! 
La civilisation laïque occidentale conduit à l'extinction des nations ; cette idéologie est littéralement suicidaire. Dans le même temps, l'orientation morale de la religion promeut la vie des personnes, favorisant leur descendance. Le fait que la situation démographique a changé dans le pays [la Russie], et qu'il y a plus de naissances que de décès est sans aucun doute une conséquence de la politique gouvernementale. Mais c’est aussi une conséquence de la situation consolidée des confessions religieuses." Extrait de l'intervention du Metropolite Hilarion (Alfeyev) deVolokolamsk au  Forum international sur la coexistence de l'état et de l'Eglise. (Version française par Maxime le minime de la source)


lundi 11 mars 2013

La sainteté au jourd'hui

"C'est devenu une banalité de dire que nous vivons dans un monde soumis à de rapides et profonds changements, que ce soit dans les domaines économique, social, technique, ou scientifique. Tout change, même la religion! L'adjectif « nouveau » est devenu dans bien des cas synonyme de « meilleur », ce qui encourage à rejeter le passé et la Tradition ecclésiale qu'il véhicule. Dans cette remise en question, dans cette contestation permanente à laquelle sont soumises les bases mêmes de notre existence, il est permis de se demander ce que deviendra notre vie chrétienne dans le monde qui se prépare. Si tout change, il faut bien dire que l'essentiel demeure : la parole de Dieu et le cœur de l'homme, eux, restent ce qu'ils ont toujours été. Le reste, ce sont à un degré ou à un autre des épiphénomènes.

Il n'a jamais été et il ne sera jamais facile d'être chrétien. « Se charger de sa croix et suivre le Christ » n'était pas facile pour les martyrs des premiers siècles, ni pour les moines qui peuplèrent les déserts, ni pour les fols en Christ, ni pour Saint Séraphin de Sarov qui resta mille jours et mille nuits sur une pierre pour prier Dieu, ni pour personne à quelque époque que ce soit qui veut réellement vivre selon l'Évangile. Aujourd'hui, comme toujours, il s'agit d'ancrer sa vie dans l'ÉVANGILE, en d'autres termes d'accomplir les commandements du Christ : aimer Dieu et notre prochain (cf. Mat. t. XXII, 34-40). Sur cette voie, on se heurte inévitablement à la colossale résistance des puissances ennemies de Dieu : en nous, les passions ; autour de nous, le règne du Prince de ce monde. Ce règne prendra, à mon avis, de plus en plus le masque d'une pseudo-religion, œuvre du « père du mensonge » (Jean VIII, 44), cherchant à séduire, s'il était possible, les élus eux-mêmes (Marc XIII, 22) et ce qui est l'abomination de la désolation à s'infiltrer au sein même de la Sainte Église. Une vigilance toute particulière sera nécessaire pour résister à ces tentations et au mensonge quasi-généralisé. Il est vrai que la tâche consistant à purifier l'intelligence des idoles mentales suscitées par ces pseudο-vérités est à la fois des plus nécessaires et des plus difficiles. Pour cela il faudra une FOI simple et lucide, mais aussi ce grand don de Dieu qu'est le discernement des esprits. Nous sommes peut-être à la veille de l'époque prophétisée par Saint Antoine: « Un temps vient où les  hommes deviendront fous, et lorsqu'ils rencontreront quelqu’un qui n'est pas fou, ils se tourneront vers lui en disant: tu déraisonnes ! Et cela parce qu'il ne leur ressemble pas ». (Apoph. Antoine, 25).
Comme par le passé plus peut-être, car bien des structures ou supports secondaires risquent de disparaitre l'EUCHARISTIE sera le cœur de la vie chrétienne. Perdus au milieu d'un monde indifférent ou hostile, les fidèles « sacerdoce royal » (I Pierre II, 9) doivent apprendre à connaître et à vivre en plénitude la liturgie et à former d'authentiques communautés eucharistiques, dans l'attente et en anticipation de la venue de la Jérusalem céleste.

Si l'accent doit être mis sur la vie sacramentelle, il doit l'être tout autant sur l'ascèse. Il n'y a pas de vie chrétienne sans une certaine ascèse, en particulier sans prière. Et ici je crois que la PRIERE DE JÉSUS et la tradition philocalique seront d'un secours extraordinaire pour les chrétiens dispersés dans un monde sécularisé. Ils pourraient former de petites « fraternités de prière » quasiment sans structure mais non sans relations entre elles et des centres discrets de rayonnement avec lesquels serait jalousement gardée ininterrompue la chaine de la bénédiction qui remonte à un Père spirituel.

Avec la disparition de ce compromis entre le royaume du prince de ce monde et le Royaume de Dieu, que fut la Chrétienté pour le meilleur et pour le pire je crois que l'opposition de ces deux royaumes ne peut pas manquer de croitre dans la mesure où les chrétiens seront fidèles à leur vocation. Plus que jamais il leur faudra savoir ne pas être du monde tout en étant dans le monde. Il faut l'affirmer hautement en ce moment où l'on proclame dans certains milieux que la sécularisation est le fin mot de l'Incarnation et que le monde, tel qu'il est, est normatif.

Un terrain propice à bien des confusions et particulièrement ambigu me paraît être celui de l'œcuménisme. N'est-ce pas par un « concile œcuménique » tenu à Jérusalem sous l'égide de l'Antéchrist que Soloviev termine ses « Trois conversations » ? Ce concile permet de réaliser une fausse union de Chrétiens séduits, mais par contrecoup il provoque la vraie union de ceux qui refusent l'Antéchrist et ainsi inaugure l'ère de la Parousie. Amen. Viens Seigneur Jésus ! (Apoc. XXII, 20).
Hiéromoine Syméon (in Le Messager Orthodoxe n°II-1971 !)

samedi 2 avril 2011

L'Apocalypse : rien n'est inévitable, cela dépend de nous. Entretien avec P. Andrew Phillips [2]

fresque de l'Apocalypse du monastère st Antoine Le grand
de Yaroslav Dobrynine
"BM - Puisque nous avons mentionné les Écritures, partagez avec nous trois passages de l'Écriture que vous aimez particulièrement. Par exemple, j’ai encore en mémoire ce qui advenu à Notre Seigneur, après qu'il a été tenté lors de son séjour de quarante jours au désert, et que le diable est parti : l'endroit était rempli d'anges (Mt 4, 11). Ou quand les apôtres étaient sur le chemin d'Emmaüs, et qu’ils ne l'ont pas reconnu (Lc, 24, 13-32). Certes, ce que le saint apôtre et évangéliste Jean a écrit est vraiment surprenant, et ce sont probablement les plus beaux versets de l'ensemble des Écritures. Mais n'en citez que quelques-uns, ceux que vous aimez le plus.

P. A - C’est évidemment une tâche impossible! Tout ce que je peux faire avec une telle question est de me référer aux trois premières parties de l'Écriture qui me viennent à l'esprit.
Tout d'abord, j'aime particulièrement l'Évangile de Saint Jean. Je veux l'apprendre par cœur. Donc, ma première citation est le verset d'ouverture que nous avons lu la nuit de Pâques, la Nuit de la Résurrection: «Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu». Ceci est très important pour moi.
Deuxièmement, il y a le verset de Saint Matthieu 6, 33: «Cherchez d'abord le royaume de Dieu, et Sa justice, et toutes ces choses vous seront accordées par surcroît».
Enfin, il y a les mots de l'Apôtre Paul dans la première épître aux Corinthiens 1, 25: «La folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes». Mais en fait, c’est le chapitre entier qui est très cher à mon cœur, particulièrement les versets 22 et 23: «Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse: nous, nous prêchons le Christ crucifié ..."

BM - En effet, c’est une question difficile, Père, je vous remercie de votre réponse, je suis content qu'il y ait quelqu'un d'autre qui aime les paroles de Saint Jean, plus que d'autres ... Je crois que quelque soit la question, j’obtiendrai une réponse profonde . Je n'allais pas vous le demander, mais puisque vous en avez parlé, dites quelque chose au sujet de la (force de) la parole. Dieu créa le monde simplement par la pensée, Adam nomma le nom des animaux et la nature et ils lui ont obéi et ont répondu à son appel. Le Christ a guéri seulement par la parole, et ainsi de suite ... Combien la parole est puissance…

P.A – Le Christ, la deuxième Personne de la Sainte Trinité, est la Parole et la Sagesse de Dieu, «par qui toutes choses ont été faites», comme nous le confessons dans le Credo.
Or, l'homme est fait à l'image et à la ressemblance de Dieu. Bien que nous ayons un corps d'animal, une chose nous distingue des animaux, nous avons une âme immortelle, puisque Dieu a soufflé sur nous. Ce souffle ou esprit de Dieu nous a donné une âme immortelle et donc la faculté de parler. Aucun animal ne peut parler, les animaux les plus avancées peuvent seulement imiter l'homme, comme par exemple les chimpanzés, qui peuvent "singer" les êtres humains, ou les perroquets qui peuvent répéter le discours humain, ou les chiens qui ressemblent physiquement à leurs propriétaires et même leur donnent l’affection. Mais ce n'est qu’imitation, ce n'est pas de l'intelligence, qui est une faculté de l'âme.
La parole est donc le signe que nous sommes semblables à Dieu et la parole de l'homme est très puissante. Vous avez déjà entendu le dicton, «la plume est plus puissante que l'épée» - de sorte que même le discours écrit est puissant, semblable à Dieu. D’un autre côté, avec la parole, l'homme peut détruire. « Notre pire ennemi est notre langue », disent les Pères. Et pourtant, nous avons St Jean Chrysostome - bouche d'or - et St Nicolas Velimirovich, le Chrysostome serbe. Il est vrai que les paroles des hommes mauvais peuvent blesser et causer du mal, mais avec le temps on les oublie, cependant les paroles des personnes bonnes, hommes et femmes, font le tour du monde, sont traduits et sont répétées depuis des millénaires. C'est parce que la parole humaine est un reflet de la Parole de Dieu. Bien sûr, le plus grand exemple de ceci ce sont les paroles du Fils de Dieu devenu homme, qui ont été traduites dans plus de 2.000 langues depuis plus de 2.000 ans.

BM - Les Saintes Ecritures fournissent des conseils pour tout : la famille, la société, la foi, et ainsi de suite. Mais pour être cynique, je dirais que de nombreuses chutes spirituelles se sont produites précisément dans cet espace chrétien. Où se dirige notre société, Père ? Le rythme est de plus en plus difficile à tenir. La musique est infectée par des vers sataniques et immoraux, la télévision met sans cesse en avant tous les maux, à l'école on apprend le sexe et la drogue ... Que peut faire un vrai chrétien dans ces circonstances pour se tenir à l’abri de toute ces ordures ?

«Dis-moi à qui tu parles et je te dirai qui tu es»

P.A - Le monde retourne au paganisme des trois premiers siècles, combattu par les Pères apostoliques. Que pouvons-nous faire? Priez ! Prier, c'est parler avec Dieu, c'est un acte surnaturel. Chaque seconde que nous prions est une seconde de plus que nous consacrons à l'éternité et non pas à ce monde, à ce qui est au-delà de la nature et n’appartient pas à la nature déchue. On dit : «Dis-moi ce que tu lis et je te dirai qui tu es». Je dis: «Dis-moi à qui tu parles et je te dirai qui tu es». Parlons-nous au Christ, à la Mère de Dieu, aux saints et aux anges - ou parlons-nous à la télévision ?

BM - En Roumanie, on dit : «Dis-moi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es». C’est un peu différent, mais c’est valable dans les deux sens. Alors devenir amis avec Dieu et ses saints, c'est un bon conseil ...

P.A - Et ne désespérez pas. À certains moments dans l'histoire l'Apocalypse a été très proche, à d'autres périodes elle a reculé. À l'heure actuelle nous sommes dans un temps d'accélération. Cela ne devrait pas durer. Nous ne pouvons revenir en arrière. Certes, nous sommes tous dans un train qui se dirige rapidement jusqu'au terminus, vers la fin du monde. Mais, vous savez, les trains peuvent tomber en panne, ils peuvent s’arrêter et ils peuvent même revenir en arrière, faire marche arrière. Rien n'est inévitable avec ce train. Cela dépend de nous.

Dieu seul peut faire advenir le bien à partir du mal.

Ayez confiance en la Providence de Dieu. Lui seul peut faire advenir le bien à partir du mal. Donc n’accordez pas de crédit aux prophéties noires et au cynisme de ceux qui ont perdu leur foi. Parce qu'ils ont perdu leur foi, ils ont aussi perdu leur espoir. et parce qu'ils ont perdu leur espoir, ils ont perdu leur amour.

BM - A propos de notre société, faut-il s’en satisfaire et justifier notre manque de résistance avec l'idée qu'il n'y a rien que nous puissions changer, faut-il cesser d'être l'esprit du monde ?

P.A - Chaque prière, chaque jeûne, chaque fois que nous allons à l'église, chaque confession, chaque communion est un acte de résistance au monde et à toutes ses pyramides de valeurs inversées. Nous combattrons jusqu’à la fin. Tout est dans les mains de Dieu. Je suis opposé à ceux qui accusent d'autres races ou groupes de conspiration. Il n'y en a qu'un qui conspire contre nous et c'est le diable."(à suivre)
(version française et sous-titres par Maxime le minime
 de la deuxième partie d'une interview parue sur le blog http://sceptik.wordpress.com)

jeudi 31 mars 2011

"L'Église, seul véritable Mouvement de Résistance dans le monde" Entretien avec P. Andrew Phillips [1]

L'interview qui suit a été faite en automne 2010 et publiée dans le numéro de mars du magazine ROST (2011). À partir de l'année de 2011, Père  Andrew a accepté d'être correspondant du magazine ROST et selon le temps dont il dispose, il enverra des articles, de temps à autre, pour qu'ils soient publiés.

Intro : 
Cher Père, nous allons poursuivre l'entretien que nous avons eu au printemps dernier. Mais cette fois, nous allons limiter les sujets et parler de choses concrètes. Plus que toute autre religion, le christianisme parle d'une nouvelle vie éternelle et la résurrection à venir.
BM – Où en sont les Chrétiens d'aujourd'hui sur le fait qu'ils appartiennent à un «autre monde» (comme vous l'avez dit dans la première interview)? Pourquoi ne pas «résister jusqu'au sang, en luttant contre le péché» (Hébreux 12, 4)?

La "crise"

P.A - Nous sommes dans le monde, mais «pas du monde» (Jn 15, 19). Il y a là une contradiction, une tension, mais la tension peut toujours être créative. La crise actuelle, et le mot «crise» signifie «jugement» en grec, vient du fait que les gens ne reconnaissent plus que nous ne sommes pas du monde, la plupart n’est même pas vaguement au courant, ils voient seulement un destin terrestre pour l’humanité. Pour eux, notre destin est de devenir du compost, car un destin terrestre se termine toujours par la mort. Ils trouvent que cette illusion diabolique d'imaginer que nous sommes du monde leur rend la vie plus facile, car cela signifie qu'ils n'ont pas de responsabilités devant la face de l'éternité, devant Dieu. C'est se bercer.

L'unique et véritable Front de Salut National est l'Église orthodoxe

Résister, lutter contre le péché est difficile, car le Royaume des Cieux est pris par la force, seulement avec beaucoup d'effort (voir Matt. 11, 12). Et qu’est-ce que l'Église, après tout ? C’est le seul véritable Mouvement de Résistance dans le monde, le seul vrai "Front de libération". Je me souviens de la révolution en Roumanie en 1989, lorsque vous avez eu un "Front de Salut National" avec Petre Roman. Nous savions que cela n'aboutirait pas, et que vous passeriez d'une tyrannie, la communiste, à l'autre, celle de Mammon, car ce n'était pas le vrai Front de Salut National. Votre unique et véritable Front de Salut National est l'Église orthodoxe roumaine. Mais la résistance est difficile, car nous sommes paresseux. Il est bien plus facile de se laisser porter par le courant, de suivre le monde que de lui résister avec toutes ses tentations et ses vanités. Mais attention, cette solution est une auto-destruction spirituelle. En Occident, cela est évident.

BM - Avant de passer à la prochaine question, il nous faut mettre au clair quelque chose. Tout d'abord, quel est le lien entre la crise financière et le jugement de Dieu ? Qu’en est-il si la « crise » implique un « jugement » comme vous dites? Et deuxièmement, je suis sûr que vous n'avez pas rencontré personnellement M. Petre Roman, ni quelqu'un d'autre du FSN. Aujourd'hui, il s'avère que vous aviez raison, mais comment se peut-il que vous en ayez eu connaissance alors ?

P.A - Tous les ennuis de l'homme découlent de son péché. S'il n'y avait pas de péché, nous serions encore dans l'Eden. Nous pouvons utiliser des locutions à rallonge comme «difficultés financières», mais en fait, cela veut dire «cupidité» - un mot beaucoup plus simple. Le fait est que tout ce que nous faisons a des conséquences. Nous pouvons vivre dans l'illusion pendant des années, nous pouvons nous endetter pendant des années, mais tôt ou tard, la réalité va intervenir. Toutes les actions humaines ont des conséquences. Si les actions proviennent d'intentions pécheresses, les conséquences en seront toujours pécheresses. En vérité, très souvent, les conséquences sont bien pires que les actions. Par exemple, une jeune fille irresponsable tombe enceinte par un homme irresponsable, et les conséquences vont durer toute une vie, pour des générations, « jusqu'à la troisième génération» comme dit le Livre de l'Exode. Et les conséquences du péché sont appelées «jugement». «Nous avons une crise financière», disent les politiciens. Ce que cela signifie réellement, même si la plupart des politiciens sont trop malhonnêtes pour l'admettre, est ce qui suit : «Nous sommes jugés par les conséquences de nos péchés».
Certes, je n'ai jamais rencontré M. Petre Roman, mais c’est très simple. Celui qui promet qu'il peut vous sauver est soit un menteur, ou bien il s’auto-illusionne. Seul le Christ, le Sauveur peut sauver. Toute conscience chrétienne orthodoxe le sait.

Le péché

BM - Quelle doit être l'attitude du croyant envers le péché, et après tout, comment pouvons-nous définir le péché, car beaucoup ne considèrent vraiment comme péchés que l’assassinat, le viol et le vol ?

P.A - Le péché est tout ce qui nous sépare, nous fait prendre des distances et nous éloigne de Dieu et de notre destin inévitable, parce qu’il nous faudra comparaître devant Lui au jour du Jugement Dernier. Pourquoi nier l'inévitable et refuser de s'y préparer? Se préparer au Jugement c’est de lutter contre le péché dès maintenant. Si nous ne le faisons pas, au moment où nous nous tiendrons devant Lui, nous ferons l'expérience de la présence du Dieu Eternel comme un feu brûlant, et non comme une chaleur amoureuse.

L'indifférence

BM - Est-ce que l'indifférence (sous tous ses aspects) est un péché?

Fr.A - L'indifférence est une maladie de l'âme, la maladie de l'Eglise de Laodicée, qui advient quand nos âmes commencent à mourir. Une fois que l'indifférence a contaminé nos âmes, il n'y a qu'un pas de cet état qui nous sépare de l'hostilité envers Dieu. Pourquoi ? Parce que l'indifférence signifie le vide, un désert et Satan remplit toujours les déserts. Ce n'est pas possible qu'il y ait un vide spirituel, il se remplit toujours, soit par une énergie négative soit spirituelle. C’est à nous de choisir.

BM - Quelle est, en termes simples, la première mesure qui réfrène le péché? Est-ce peur de la mort, la peur de Dieu, la connaissance de l'Ecriture?

P.A - La première mesure qui réfrène le péché est plutôt une conscience que Dieu est, qu'Il existe. Jusqu'à il y ait une prise de conscience de l'existence de Dieu, comme une petite flamme qui brûle dans nos âmes, il ne peut y avoir aucune conscience de l'âme immortelle et de sa destinée. De là naît la conscience du péché, de la souillure spirituelle, de la nécessité de la prière et du repentir, de la mort, du destin de l'homme, du jugement et de la rétribution. Ce n'est que lorsque nous avons une conscience de Dieu qu’il peut y avoir en nous la crainte de Dieu, la crainte du jugement et le désir de vivre une vie ecclésiale et de connaître et de comprendre les Ecritures et les Pères.

BM - Père, quelle est l'essence du christianisme? Après tout, pourquoi devrions-nous croire, de toute façon? Dans la Roumanie d'aujourd'hui, de nombreuses voix clament que l'Eglise a un rôle trop important dans la communauté, qu'il y a beaucoup trop d’églises par rapport aux hôpitaux et aux écoles, que vous n'avez pas besoin de la religion, ni doctrine (de quelque nature) pour nous préserver du meurtre et de l'immoralité. Que devrions-nous leur dire?

La réalité de Dieu s'expérimente

P.A - Nous croyons parce que Dieu est la réalité qui sous-tend l'univers. Nous ne croyons pas qu'Il existe, nous savons qu'Il existe, Il est notre expérience quotidienne. L'essence du christianisme est de se rapprocher de Lui.

L' "occidentalisation" de la Roumanie

À l'heure actuelle, la Roumanie connaît une vague d'occidentalisation. Cela a commencé avec la chute du communisme, puis s'est accéléré avec l'entrée de la Roumanie dans l'UE. Il y a maintenant un effort concerté et conscient, organisé et financé à partir de Bruxelles, qui elle-même est une colonie de Washington, pour occidentaliser la Roumanie. Et qu'est-ce que "occidentaliser" signifie dans le contexte actuel ? Cela signifie simplement rendre captif spirituellement, séculariser. Et cela signifie détruire la vie spirituelle, toute conscience de la réalité spirituelle, de l'autre monde, tout concept d'Eglise et de salut éternel. Par conséquent, ils créent l'illusion parmi les laïcs insensés, qui sont manipulés par l'Occident, que nous n'avons pas besoin de l'Eglise, que c'est un gaspillage d'argent, que vous avez besoin d'hôpitaux, d’écoles, de sécurité sociale, de nouvelles routes, et de tout pour la vie du corps et de l'esprit sans Dieu.

Peut-être que la Roumanie a vraiment besoin de davantage de ces choses, mais ces choses ne vont pas sauver la Roumanie et les Roumains de la mort spirituelle. Seule l'Eglise peut faire cela. Il y a la Roumanie sur la terre, mais il y a aussi une Roumanie dans le ciel - tous ces Roumains, paysans et voïvodes (princes) qui ont plu à Dieu. C'est de la Roumanie qui a une signification éternelle, dont nous devons nous inspirer et à laquelle nous devons ressembler, et non pas une Roumanie sans personnalité, occidentalisée, qui ressemble et se comporte comme n'importe quel autre pays spirituellement captif, avec ses blocs de verre et de béton, sa culture spirituelle repoussante, vidée de toute beauté spirituelle et morale.

BM - Un autre aspect observé de manière évidente, c'est que notre foi a diminué et qu'elle continue à diminuer encore. Qu’est-ce qui a tué notre foi, Père ? Est-ce le progrès, la richesse, la propagande?

P.A – Ce qui est en train de tuer notre foi c’est l'importance toujours plus grande que nous attachons au monde. Et comme Saint Jean le Théologien le dit, le monde gît dans le mal et le prince du monde est satan. Partout où nous privilégions le monde, alors nous perdons notre foi." (à suivre)
(version française et sous-titres par Maxime le minime
 de la première partie d'une interview parue sur le blog http://sceptik.wordpress.com)

mardi 18 janvier 2011

Le pouvoir ne peut pas être christianisé, comme la mort ne peut non plus être christianisée


P. Grigorios Papathomas

Il parait sur Internet des textes qu'on lit à leur parution et puis qu'on oublie et qu'il faut donc relire. Voici donc quelques extraits du texte si important Sécularisation et Ecclésialité de l'Archimandrite Grigorios Papathomas, digne pasteur des âmes, publié sur le site Orthodoxie.com qu'il n'est pas inutile de rappeler.

"Pour aborder le phénomène, le problème de la sécularisation dans sa cause principale, il faudrait considérer celle-ci comme une sorte de tentation permanente de l’Église, qui est au fond la troisième tentation du Christ : la tentation à laquelle le Seigneur est soumis au début de son parcours sur terre.
[...]
D’un autre côté, considérant qu’elle peut apporter au monde un système politico-social idéal, l’Église se sécularise massivement ne serait-ce qu’à travers le combat de substituer, acquérir et maintenir le pouvoir séculier. À propos de cela, nous ignorons quelque chose d’extrêmement important : le pouvoir peut se hisser au-dessus des citoyens, mais ne peut jamais se hisser au-dessus du monde et de la sécularisation. Même sa suprématie envers les citoyens, exprime sa tendance vers l’absolutisation ; car il fait, lui aussi, parti du créé.
 
Le pouvoir ne peut pas être christianisé, comme la mort ne peut non plus être christianisée.
Lorsque l’Église est entraînée dans cette direction, ses visions eschatologiques perdent leur centre de gravité ; une version sécularisée de l’Église est alors présentée aux hommes, qui ne correspond ni à sa nature ni au contenu de la réponse donnée par le Christ à la troisième tentation. Elle oublie son identité et se transforme en une simple institution de ce monde, en devenant purement éonistique. Elle ressent alors le besoin de se justifier au niveau séculier et absolutise son oeuvre sociale et philanthropique. Bref, l’Église ne peut pas s’identifier au pouvoir politique, sans être en contradiction avec son identité, sa nature et sa mission, parce que justement l’Église ne peut être limitée à la forme  de ce monde.
[...]
Par ailleurs, il est vrai que la sécularisation a toujours été pour l’Église une grande tentation : chercher à imiter ou bien chercher à concerter avec les forces de ce monde, qui prétendent s’attacher à des questions telles que la destination de l’homme ou le but de l’Histoire. Plus précisément, les Églises établies localement se fixent comme ambition de devenir des Églises nationales séculières ou des religions utilitaires, flirtant avec l’historicisme séculier et adoptant l’esprit du monde déchu.

Il est certes vrai qu’une Église sécularisée devient, par définition, une idéologie religieuse, parce que c’est justement alors qu’elle descend au niveau des données médiocres et débiles d’un monde déchu et aboli. "