Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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jeudi 4 juillet 2019

L'ISLAMISATION de la FRANCE


Histoire de l'islamisation française 1979 - 2019


Présentation de l'éditeur

La France, de près ou de loin, côtoie l'islam depuis ses débuts. De la conquête de l'Espagne et la maîtrise de la Méditerranée jusqu'aux guerres de décolonisation, en dehors de quelques rares périodes d'accalmie, cette relation ne fut qu'une longue suite de guerres et de conflits. Mais, depuis la fin des années soixante et l'arrivée en métropole d'une immigration musulmane de plus en plus importante, un changement majeur s'est produit : l'islam ne fait plus seulement valoir ses revendications au-delà des frontières mais au coeur de l'hexagone. Préceptes vestimentaires et alimentaires, place de la religion à l'école et dans l'entreprise, liberté d'expression et de conscience, statut de la femme, relations avec les fidèles d'autres religions : depuis maintenant quarante ans les élites politiques et médiatiques se voient sans cesse confrontées au défi d'une religion puissante qui n'a jamais rien cédé. Qu'ont-elles fait, qu'ont-elles dit et écrit pour défendre notre bien commun, la République ? Quasiment rien. C'est ce renoncement que ce livre se propose de rappeler, sans y ajouter quoi que ce soit. Rappeler les faits, les décisions. Redonner à lire les textes et les discours qui les ont accompagnés, tels qu'ils furent écrits et prononcés, au mot près. Dire l'histoire telle qu'elle fut et telle qu'elle avance. Sous nos yeux.

Ce livre présente quarante chapitres, un par an, d’inégales longueurs et correspondant chacun à un événement représentatif de l’islamisation de la France, de 1979 à 2019.
Chaque chapitre traite d’un thème particulier qui fait l’objet de développements ne s’en tenant pas à l’année de référence. Le contenu des chapitres est principalement constitué de la présentation d’une sélection de propos publics et de décisions dont la teneur a le plus souvent été oubliée depuis lors…

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Le Dalaï-Lama met en garde contre l’islamisation de l’Europe


Lors d'une interview donnée à la BBC, le dalaï-lama a surpris par son positionnement vis-à-vis des réfugiés qui entrent chaque année dans l'UE. Selon lui, «l'Europe est pour les Européens» et ne peut accueillir qu'une partie «limitée» des migrants.

Voilà un point de vue qui n’a pas manqué de surprendre. Dans une interview diffusée par la BBC le 27 juin, le dalaï-lama a mis en garde contre l’islamisation de l’Europe mais aussi contre une potentielle africanisation du Vieux-Continent. Au cours de cet entretien fourni, au milieu de questions sur la Chine ou les Etats-Unis, le 14e dalaï-lama, de son vrai nom Lhamo Dhondup, a expliqué que «les pays européens devraient prendre ces réfugiés et leur offrir une éducation et une formation avec l’objectif de les faire rentrer sur leurs propres terres avec certaines compétences».

Confirmant des propos tenus depuis plusieurs années dans divers quotidiens ou lors de conférences en Suède, aux Pays-Bas ou encore en Angleterre, il a précisé que l’Europe était «pour les Européens». Il a également mis en garde contre la possibilité que l’Europe ne devienne «un jour un pays musulman [ou] un pays africain» étant donné l’afflux de réfugiés sur son sol depuis plusieurs années. Selon lui, un «nombre limité» de migrants devrait être autorisé à rester sur le continent. «Je pense qu’ils sont mieux sur leurs propres terres. Mieux vaut garder l’Europe pour les Européens», a expliqué le moine bouddhiste de 83 ans.

Selon les chiffres fournis par l’Union européenne (UE), environ 4,4% des 512 millions de résidents européens sont originaires de pays tiers. Par ailleurs, selon ces mêmes données, 2,4 millions de migrants sont entrés dans l’UE en 2017 en provenance de nations extra-européennes.

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NdR : Vienne le jour où l'on se rende compte enfin en milieu chrétien quel qu'il soit, non seulement qu'il n'y a aucun danger pour notre salut à être en contact avec les Bouddhismes et les bouddhistes mais qu'il y a avantage à essayer de comprendre de quoi il retourne. Il va falloir de façon urgente savoir où est réellement la menace et cesser de composer avec ce qui venant du diable nous veut réellement du mal et cesser de répéter des platitudes sans réflexion sur ce qui ne nous a jamais mis en danger. Père Placide de bienheureuse mémoire avait eu cette intuition que l'Orthodoxie pouvait avantageusement s'intéresser aux bouddhistes occidentaux.
Cela ne plaira sans doute pas à beaucoup de mes frères orthodoxes mais tant pis, je ne suis plus à un ostracisme près. Je sais réellement de quoi je parle pour avoir été sincèrement bouddhiste, avoir étudié les doctrines et pratiqué le zazen. J'ai la conviction qu'il y a plus d'avantages à s'intéresser aux doctrines et aux pratiques bouddhistes qu'à ce qui subsiste de la pauvre Église Catholique si éloignée de ses racines et qui n'est devenue qu'une sorte d'ONG collaborant lâchement sans honte à tout ce qui a pu - successivement, dans notre histoire récente comme plus lointaine - détruire l'Église et réduire de plus en plus le troupeau. Il n'est que de voir à quel point les réactions à l'incendie de Notre Dame auront été faibles alors que cet incendie n'est que le couronnement de tous ceux qui ont été tentés ou réussis dans des lieux plus discrets parce que médiatisés le moins possible.  Il n'y a pas grand chose à attendre de cette organisation à part cesvaines  réunions diplomatiques ou bavardes…
J'ai décidé de reprendre ce que j'avais écrit il y a maintenant des années (14 ans) sur le forum orthodoxe francophone à propos des Bouddhismes et de le développer chaque fois que j'en aurais l'occasion :

Je suis convaincu, et pas seulement par l'expérience de mon cheminement qui est celui d'autres de ma génération, que le contact avec les Bouddhismes offre non seulement un puissant adjuvant dans ce travail indispensable de libération des schémas occidentaux qui polluent notre Christianisme mais également qu'une connaissance plus approfondie de traditions aussi riches et multiséculaires que les Bouddhismes peut nous montrer encore davantage, par confrontation, cette richesse de la nôtre en retour - dont nous sommes tellement convaincus à juste titre nous tous dans ce forum. Ce regard sur cette autre tradition - au sens authentique de transmission, à quoi ne peut malheureusement pas prétendre le Catholicisme - demande évidemment que nous descendions un peu du piédestal où nous place un peu trop aisément ce qui en occident s'est perdu ou déformé. Mais cela vaut la peine de comparer ces deux médecines de l'être (car il s'agit de cela dans mes préoccupations) statut auquel ne peut prétendre que l'Orthodoxie à l'exclusion des "soeurs" occidentales.
Je suis bien aussi navré que Jean Louis [Palierne - mémoire éternelle] que les bouddhismes aient pris la place qu'aurait dû prendre l'Orthodoxie si nos hiérarques s'étaient investis dans la mission, au lieu d'un côté de faire des complexes et d'essayer d'avoir leur place dans le concert des puissances (?) de ce monde et d'un autre de se contenter d'assurer une aumônerie pour les ressortissants des pays orthodoxes émigrés... C'est toute une partie de notre population frustrée dans sa quête spirituelle qui a été abandonnée et qui aurait été aussi émerveillée par l'authentique Orthodoxie que par les sagesses extrême-orientales. Au lieu de cela on s'est acharné - et on le fait encore ! - à dire que ce n'est entre Eglises qu'une affaire de détails ( en d'autres lieux on appelerait ça du révisionnisme !...)

Jean-Louis Palierne avait bien compris ma démarche qui avait réagi à ma proposition par ces mots :

Je pense du reste qu'il n'a pas tort : nous nous focalisons en ce moment sur le catholicisme romain, qui n'est à tout prendre qu'un abcès, une maladie survenue à une partie du troupeau de l'Église du Christ - maladie que nous ne sommes guère en mesure de guérir si le Médecin ne la guérit pas Lui-même ! Alors qu'en effet il y a dans le bouddhisme réel, profond, des choses qui nous aideraient à mieux comprendre notre trésor.
Comme dans toute sagesse humaine, au fond, quand elle est supérieure, ou quand elle tend vers le haut.
Mais peut-être aussi certains d'entre nous ne seraient-ils pas suffisamment préparés à étudier autre chose que ce qu'ils connaissent déjà ? Ou craindraient-ils de se laisser glisser hors de la Foi - alors qu'il n'y a rien à craindre à connaître la sagesse : la Bible elle-même a emprunté des textes, ou des idées, à la sagesse des Grecs. Le Livre de la Sapience (comme nous disions dans ma jeunesse), l'Ecclésiaste, le Livre des Proverbes en sont imprégnés...

À SUIVRE… 

mardi 26 septembre 2017

AL ANDALOUS en marche ?




En 2010, Abdelwalhab Houizi, imam de la mosquée Ibn Hazn de Lérida, devant des fidèles musulmans (l’enregistrement avait été diffusé sur Internet)  déclarait à propos des indépendantistes catalans

« Ils cherchent notre soutien pour obtenir des votes, mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que quand ils nous laisseront voter, nous voterons tous pour les partis islamiques, car nous ne raisonnons pas en termes de gauche et de droite. Ceci nous fera gagner les mairies, et à partir de là, avec les compétences étendues des collectivités territoriales, l’islam commencera à s’implanter. » 

Lors de la « Consultation populaire » de 2014, les séparatistes catalans avaient encouragé – avec succès – les musulmans à voter et ils avaient même autorisé les résidents sans nationalité espagnole à se prononcer eux aussi sur la séparation de la Catalogne du reste de l’Espagne. (source)

jeudi 7 septembre 2017

ANTIPRESSE n°92 : Un excellent article de Slobodan Despot


SOUMISSION À LA GENEVOISE


La Rome du protestantisme est-elle en passe d’illustrer la prophétie de Michel Houellebecq sur la sujétion des milieux académiques à l’islam?

Calvin présidant un colloque à Genève en 1549

C’est le magazine Réformés (n° 9, septembre 2017) qui nous en fait le récit le plus idyllique: dès cet automne, l’Université de Genève propose une «formation continue destinée aux imams». L’article, rédigé dans une belle langue de bois anesthésique, précise que l’initiative répond à une sollicitation de la communauté albanophone locale, nous promet «une approche historico-critique de l’islam», et sous-entend, comme il se doit, qu’elle représente une garantie de modération et de respect des «valeurs démocratiques».

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Pour autant qu’on ne se pose pas de questions. Et c’est justement ce que l’article nous dissuade de faire: poser des questions. Avaler la pilule, la faire avaler plus loin et ne se préoccuper de rien.

Confiance ou complaisance?

En tout premier lieu, l’article omet de rappeler ce fait essentiel que la formation des imams en Europe n’est pas une idée neuve, ni une locale, ni une initiative venant «de chez nous», mais un vieux projet des Frères Musulmans, le courant incarné par Tariq Ramadan, notamment via le Conseil européen de la fatwa, qui depuis des décennies «encourage des initiatives de formation d’imams locaux».

Au contraire, pour bien nous endormir, on commence par faire parler des musulmans partisans d’un islam libéral — mais sans nous dire ce qu’est cet islam. Dans la région d’origine des pétitionnaires, c’est plutôt le radicalisme pro-Daech qui gagne du terrain, comme en témoigne le livre de Saïda Keller-Messahli.

N’importe: «Des rapports de confiance se sont établis», assure le délégué genevois à l’intégration. Aurait-on eu besoin de le préciser s’il s’était agi d’un partenariat avec des juifs, des bouddhistes ou des chrétiens orthodoxes?
Mais puisqu’on y est, on se dit que des rapports de méfiance seraient peut-être plus indiqués en pareille affaire, surtout à Genève. Souvenons-nous: les rapports de confiance n’allaient-ils pas de soi entre l’Etat de Genève et frère Hani (l’autre Ramadan) le jour où il fut engagé comme professeur du secondaire? N’est-ce pas justement à cause de cet excès de confiance que les bureaucrates se sont avisés si tardivement de l’incompatibilité entre son idéologie et son travail dans une école laïque? Quoi qu’il en soit, le fondamentaliste avocat de la lapidation des femmes se pourvut en justice et fit vivre à la cité de Calvin un coûteux et interminable cauchemar judiciaire avant d’être enfin limogé. Puis de revenir par la petite porte, après s’être fait expulser de France pour menaces à l’ordre public, afin d’expliquer aux bons Suisses les horreurs de l’islamophobie.

Vous vous croyez dans une pantalonnade à la Mr. Bean? Détrompez-vous! La jobardise des élites suisses est sans limite.

Avec un zeste de méfiance et de bon sens, Genève aurait pu s’épargner de verser un million d’indemnités diverses à cet obscurantiste retors et à ses œuvres. Lequel obscurantiste, accessoirement, officiait déjà comme imam à la mosquée des Eaux-Vives en violation flagrante du principe de séparation de l’Eglise et de l’Etat…

Le recyclage d’un plagiaire

Mais rassurez-vous! C’est le «responsable académique du projet» qui vous l’ordonne. François Dermange, professeur d’éthique à la Faculté de théologie protestante de l’Université de Genève, ne craint qu’une chose: sa propre population «qui a peur et connaît mal l’islam», car «du côté des musulmans, la voix qu’on entend le plus est celle d’un islam politique». La solution? «Si on ne veut pas laisser la parole uniquement à ces courants, il faut se donner les moyens de promouvoir d’autres voies».

Lesquelles, monsieur le Professeur? Pouvez-vous nous citer l’exemple d’une voie de l’islam acceptable par une majorité de musulmans qui ne soit pas politique? Qui ne réclame pas la soumission de la société à ses normes? Les wahhabites? Les Frères musulmans? En dehors de ces deux courants qui ont fait main basse sur l’islam en Suisse [1], voyez-vous un autre débouché professionnel possible pour vos imams? Peut-être chez les ahmadis de Zurich? Oups! Ils sont interdits de pèlerinage à la Mecque comme apostats, notamment parce que trop modérés.

Mais si nous avons peur, nous les ignares, c’est que nous ne comprenons pas bien le véritable islam, tant il a été occulté par le faux islam: «il est vrai aussi qu’historiquement les courants libéraux ont été balayés par des courants plus populaires». Les pauvres! Au moment même où ils allaient nous rassurer, voilà qu’ils se sont fait décapiter! Au fait, le wahhabisme est-il un courant «populaire», ou une construction de clercs d’émirs visant, justement, à tenir en laisse la population, M. le Professeur? A moins qu’on le confonde avec le salafisme des Frères, ce mouvement qui sous prétexte d’ouverture à la modernité prêche une régression sexiste, violente et autoritaire?

Voilà, de la part d’un professeur de l’Université, un résumé bien peu scientifique. Mais tout de même plus crédible que l’idée selon laquelle «à peu près toutes les sciences ainsi que la philosophie nous ont été transmises par l’islam».

Cette théorie fait l’objet de vifs débats dans la communauté des historiens, notamment depuis la publication de la thèse de Sylvain Gouguenheim. Or notre professeur d’éthique donne sa caution académique à un aveuglement délibéré du public en faveur de l’islam. Pour montrer une telle assurance, il faut tout de même effacer de l’histoire l’existence de l’Empire romain d’Orient jusqu’à la chute de Byzance en 1453, avec ses bibliothèques et ses savants et leurs relations continues avec les foyers de la Renaissance italienne.

On s’attendait à plus de loyauté de la part d’un théologien genevois à l’égard de sa propre culture. Mais pardon: «Notre rôle à l’université n’est pas du tout de plaider pour le christianisme». Un théologien qui plaiderait pour le christianisme? Du dernier ringard! Le bon peuple genevois qui finance cette faculté appréciera.

Nous voilà donc bien renseignés sur les connaissances et l’impartialité du responsable académique chargé par M. le conseiller d’Etat Maudet d’introduire la formation des imams dans une faculté jusqu’ici chrétienne. Ne nous manque plus qu’un tout petit détail que ni le journal Réformés ni les grands médias n’ont mentionné: c’est que M. le professeur Dermange est un plagiaire avéré, mais étrangement maintenu à son poste malgré le scandale et l’insurrection de ses assistants et étudiants après la découverte de son pillage de Paul Ricoeur. Une performance, de la part d’un professeur d’éthique! «Une maladresse de ma part», avait-il déclaré à l’époque, même pas capable de reconnaître ses dons de faussaire.

Autant dire que nous avons là le profil idéal pour le poste. «Un traître à notre goût», aurait dit John Le Carré. 

Perspectives d’avenir

Mais passons. Faisons confiance, puisqu’on ne nous laisse pas le choix. Installons-nous confortablement dans notre fauteuil et essayons d’imaginer comment la Faculté de théologie va faire pour former les cadres d’un islam «réformé» (puisqu’on est à Genève).

Va-t-elle leur imposer un code de conduite conforme à nos lois et coutumes démocratiques? Par exemple, leur faire prêter serment sur un décalogue de ce genre:

La loi divine à la loi humaine tu subordonneras.
L’égalité des sexes tu garantiras.
L’abjuration de l’islam tu autoriseras.
L’histoire de l’islam en historien tu étudieras.
Les mécréants à la géhenne point ne voueras.
Au nom de ta foi point ne tueras.
A César ce qui est à César tu rendras.
Aux infidèles point ne dissimuleras.
La lapidation tu prohiberas.
Au sacrifice animal tu renonceras.

Cela paraît totalement inimaginable? Ce sont pourtant des exigences minimales en société démocratique, et c’est bien là le hic! Si la puissante Eglise catholique a pu retirer de sa liturgie la damnation des juifs, pourquoi l’université de Genève ne pourrait-elle pas intégrer une semblable décence dans son programme?

Mais ne rêvons pas. Avec un féal aussi obséquieux et moralement compromis à la tête du projet, on imagine mal l’Université imposer une quelconque exigence extra-islamique à ses futurs imams. Ils pourront, s’ils en ont envie, promettre d’être sages, ou alors pratiquer une duplicité totale: dans tous les cas, la décision dépendra d’eux et d’eux seuls, et non de ceux qui auront payé leur formation.

Au fait: qui va la payer? Autorisera-t-on l’apport de capitaux privés, d’où qu’ils viennent, ou le contribuable suisse assumera-t-il seul les frais de laboratoire?

De plus: qui va les former? Des théologiens protestants ou des coreligionnaires? Eux-même formés par qui? Autorisera-t-on leur formation à distance (p. 48 du programme UNIGE)? On n’en sait encore rien, mais si oui, l’Etat de Genève paiera-t-il aussi la formation d’imams en terre d’islam?

On évoque l’interdisciplinarité: la Faculté prévoit-elle, par exemple, d’organiser des «ponts académiques» avec la chaire d’études de genre hébergée par la même université? Des séminaires interdisciplinaires entre la communauté LGBT et les futurs responsables religieux musulmans? Voire des stages croisés? Une lesbienne s’essayant au métier d’imam, un barbu découvrant son ambiguïté sexuelle? Ou encore mieux: des travaux pratiques avec des apostats de l’islam ayant proclamé leur athéisme ou leur conversion?

De magnifiques échanges en perspective. Mais qui évidemment n’auront jamais lieu. Selon toute vraisemblance, la belle initiative de la Faculté genevoise reviendra tout simplement à légitimer la subversion de l’ordre démocratique.

Le conseiller d’Etat Pierre Maudet, actuellement candidat au Conseil fédéral, qui a voulu ce programme et qui a mis à sa tête un universitaire compromis — et d’autant plus malléable —, a-t-il entièrement confiance dans le mécanisme qu’il a mis en marche? Si oui, quel bénéfice personnel en attend-t-il? Sinon, quelles parades a-t-il prévues si l’expérience devait tourner au vinaigre, notamment dans ses aspects sécuritaires dont il se préoccupe tant?

Quant à nos amis théologiens protestants, aussi surannés dans l’Europe du XXIe siècle que des professeurs de marxisme à la fin de l’URSS, on dirait qu’ils se cherchent de nouveaux dogmes. Ils ont commencé par se trouver de nouveaux maîtres.

On navigue ici entre le Monsieur Bonhomme de Max Frisch tendant aux incendiaires l’allumette qui mettra le feu (annoncé) à sa propre maison — et l’inoubliable marigot académique du Soumission de Houellebecq. A cette différence près que le ralliement des universitaires d’Houellebecq à l’islam suit la prise du pouvoir politique par les musulmans. Alors qu’à Genève, elle va à sa rencontre.

C’est donc ça, l’esprit d’ouverture!
NOTE
Voir à ce sujet l’enquête préoccupante de Mireille Vallette, Le radicalisme dans les mosquées suisses

jeudi 31 août 2017

ENFIN BIENTÔT LE RÈGNE DE L'AMOUR UNIVERSEL …et de la religion universelle ?

Dialogue unioniste (à peine ?) imaginé




— Salut François !

— Salut Bart !

— Alors quoi de neuf ? Dis donc, excellent ton dernier discours sur les migrants !

— Ah bon, tu trouves ?

— Ben oui, tu as bien compris toi, qu’avec l’immigration légale et bien favorisée, majoritairement musulmane, qui se développe à l’aise grâce aux avantages sociaux et au regroupement familial, avec en plus l’immigration illégale (plus que bien tolérée finalement par vos gouvernements) et qui ne tardera pas à devenir aussi légale, avec leur procréation (qui n'a pas besoin d'être assistée, elle), maintenant avec les migrants qui arrivent régulièrement et avec les attentats destinés à faire peur et à mettre à genoux les sans-Dieu, les européens de chez vous vont se retrouver comme les derniers dhimmis de chez nous en Turquie…

— Et c’est vrai en plus, mon discours va rassurer tous les vrais chrétiens, progressistes, modernes, tolérants, partageux et accueillants, qu’ils ont bien raison d’accepter de devenir comme vous.

— Génial ! Et toi mon petit François, tu te rends compte ? Tu vas être enfin comme moi, on va être pareils tous les deux. Moi au milieu des Turcs musulmans et toi au milieu des Français, des Allemands, des Anglais…bref et de tous les autres qui devront obéir à l’Union européenne (sinon : couic ! plus de pognon !) tous devenus aussi des dhimmis, ou bien aussi des musulmans. On était faits l'un pour l'autre c'est sûr !

— Ouais, comme ça on va tous se réunir, comme ça on va témoigner au monde que, comme on est pareils, tous frères, on s’aime et voilà, ils vont s’en apercevoir. Comme je t’aime mon Bartounet ! Comme ce sera beau, tu deviendras mon premier ministre des orthodoxes, dans ton petit Phanar, au milieu de nos frères musulmans et moi, dans mon petit Vatican, comme toi au milieu de nos frères musulmans, je serai enfin le chef de tous les chrétiens du monde en attendant de devenir le chef de la religion universelle unique. Tous frères ! Magnifique ! Gloire à Dieu ! Voilà ce qui s’appelle préparer l’avenir ! Voilà ce qui s’appelle être de notre temps ! Voilà ce qui s’appelle être modernes… pas comme tous ces intégristes, recroquevillés sur eux-mêmes, des haineux qui n’ont pas connu l’amour ( les pauvres !), réactionnaires attachés à des détails ennuyeux d’un autre temps. Ah l’amour, mon cher Bart l’amour toujours !
D'un autre côté on a fait du bon boulot dans toute l’Europe et ça marche pas mal avec les Ukrainiens, les Baltes, les Roumains et même les Serbes… faut rien lâcher, et encore un peu et ils seront tous enfin convaincus qu’il faut s’unir à Rome.

— Ah oui ! sans compter que, de l’autre côté de la Méditerranée, tu sais les Turcs, ce sont des sérieux, ils ont une sacrée armée, c’est pas de petits écervelés qui se font sauter ce qui leur reste de cervelle, ce sont de sacrés guerriers bien armés. Si ça se trouve, ils vont rétablir le Califat au Moyen Orient et réussir à restaurer l’empire ottoman et… parvenir même à l’étendre jusqu’en Europe cette fois. Et c’est pour le coup qu’on habitera le même empire, tu te rends compte, la chance ! Wow ! Je te prêterai mes costumes et toi les tiens, on va faire de belles cérémonies à la télé. Tu me logeras dans ton grandiose Vatican et moi je t’inviterai à boire le café et à manger des lokoums dans mon Phanar au charme oriental, quand tu auras envie de te changer les idées avec un peu d'exotisme. Trop bien ! Ah ! Les Russes n’auront qu’à se le tenir pour dit et rester modestes. Tout va rentrer dans l'ordre et nous deux on va leur montrer ce que c’est que le règne de l’amour universel !

mardi 29 août 2017

L'Église catholique aura tout tenté…


extrait de l'article de Pierre Lellouche dans le Figaro Vox à la suite  de la déclaration du Pape au sujet des migrants
"[…] Le Pape fait mine, […]  - et ceci ne laisse pas d'interroger car n'est-il pas d'abord un chef religieux? - d'ignorer que l'immense majorité de ces migrants sont musulmans (Afrique du Nord, de l'Ouest et de l'Est, Afghanistan), et ce au moment même où l'Islam est traversé par de très puissantes forces de violence et de conquête, entre Musulmans eux-mêmes (Chiites, Sunnites, comme on le voit chaque jour en Syrie, en Irak et au Yémen), mais aussi contre l'Occident impie, le tout sur un arrière fond terriblement dangereux de décomposition des frontières et des Etats dans le Proche-Orient.
Voilà donc l'arrière-plan des milliers d'attentats islamiques commis chaque année dans le monde. La fable du «rien à voirisme» très en vogue ces jours-ci: «l'Islam n'a rien à voir avec le terrorisme, qui n'est qu'une affaire de déséquilibrés voire de fous» ; «les migrants n'ont rien à voir avec les auteurs d'attentats» ; cette rengaine vient d‘être puissamment relayée par cette sorte de sanctification papale."[…]
A se demander si ce Pape argentin veut sauver l'Eglise en Afrique ou en Amérique du Sud, en étant le fossoyeur de l'Europe[…] " Pierre Lellouche

Après avoir tenté de redonner du souffle à l'église catholique en déclin avec les "prêtres ouvriers", pour finir par effacer toute distinction entre un militant syndicaliste (bien dans son rôle) et un prêtre (ridiculement déplacé et s'agitant inutilement pour prendre une place qui efface volontairement non seulement son apparence mais sa fonction sacerdotale essentielle) sans aucun effet d'évangélisation notable…

Après avoir protestantisé la liturgie catholique traditionnelle pour plaire aux amateurs de "simplicité" et de "sobriété", avec pour effet désastreux de vider les temples et les couvents en les privant de tout caractère sacré…

Après avoir introduit la psychanalyse dans son accompagnement spirituel jusqu'à dénaturer le sacrement de confession et le rendre "léger" en comparaison, voire superflu… à quoi bon en effet s'adresser à un psy amateur plutôt qu'à un professionnel ? De la même façon que, socialement, adhérer à un syndicat a pu paraître plus efficace que d'écouter les prêches du curé le dimanche…

Après avoir introduit des groupes de rock de tous styles, des chorégraphies de toutes sortes en substituant aux offices des spectacles plutôt cheap et pas assez professionnels pour être crédibles…un vrai concert étant plus attirant qu'une messe "animée"…

Après avoir penché pour la "chaleur humaine" pentecôtiste pour "animer" les "célébrations" et donner l'illusion d'une fraternité communautaire — souvent plus codée et répétitive qu'inspirée, avec des résultats souvent éphémères voire sectaires…

Après avoir flirté avec toutes les "spiritualités orientales"  pour combler tous les dégâts spirituels d'une théologie rationaliste desséchante et d'une ascèse doloriste, en contribuant à une décrédibilisation de toute spiritualité et discipline spirituelle chrétienne au profit des disciplines extrême-orientales…

Après avoir pillé le "magasin" orthodoxe, en puisant sans vergogne dans les trésors de l'Orthodoxie, (d’une certaine manière cela n’a pas cessé depuis « la prise » de Constantinople pendant la 4ème croisade) de manière insidieuse, sans le dire jamais, ou presque, ou alors comme une chose "naturelle" – tellement l’ «emprunt » qui confine au vol éhonté et qui dénature tout, est devenu habitude  sans le moindre discernement, mais avec la bonne conscience offerte par les uniates (illusion spectaculaire d'une Église indivise) … et cependant sans pour cela augmenter réellement le nombre de fidèles qui seraient séduits par l'exotisme des liturgies à l'apparence orthodoxe…

Après avoir inventé cette théorie des "deux poumons de l'Église" pour faire nombre, et multiplié les simulacres de communion avec tous les hiérarques orthodoxes en représentation, éblouis et aveuglés par les ors de la pompe vaticane masquant la perte de crédibilité de la hiérarchie et la misère de la vie des paroisses réelles, mais sans obtenir que les peuples orthodoxes peu dupes veuillent bien se ranger à l'union dans l'obéissance …

Voilà maintenant que l'Église catholique avec "le bon Pape François" se range urbi et orbi "aux côtés des “philosophes” de la Silicon Valley, de l’activisme de George Soros, des grands coeurs riches et libéraux d'Hollywood, de la presseSystème US telle qu’elle se déchaîne actuellement dans l'hystérie haineuse, de la bien pensance de toutes les grandes entreprises multinationales qui savent valser d'un pays l'autre pour s'adapter aux salaires et des moralistes sans fin des bureaucraties sans fin des institutions européennes ; sans parler, – mais enfin parlons-en, de la gauche-néo-caviar/nouvelle cuisine"(dde.org)

 Pense-t-on une fois de plus que cela permette vraiment au "public" de ce nouveau type de spectacle de faire réémerger l'Église romaine de l'abîme dans lequel elle plonge lentement mais inéluctablement, avec la part de l'Église orthodoxe qui voudra bien suivre ?

Quelle évangélisation peut-on attendre de tels discours du  prétendu "chef de la Chrétienté", allié objectif de l'islamisation de l'Europe ?
Maxime Martinez



addendum important : voir article plus loin



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mercredi 17 mai 2017

SUICIDE DE L'EUROPE : Les principaux dirigeants européens n’ont pas d’enfants

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Ne pas avoir d'enfant peut être involontaire, subi et constitue souvent une vraie souffrance à laquelle l'Eglise sait apporter son aide et sa consolation. Les couples concernés peuvent s'orienter vers l'adoption ou discerner une autre vocation. En revanche, lorsque l'on constate que la plupart des dirigeants européens n'ont pas d'enfant, il est légitime de douter de leur capacité à diriger et à protéger leur propre peuple (sauf s'il s'agir d'un pur hasard statistique).


"Jamais l’Europe n’a été dirigée par autant de politiciens sans enfants.

C'est ce qu'a constaté Phil Lawer :

Emmanuel Macron, le nouveau président français, n’a pas d’enfants (il a épousé son ancienne prof, de 25 ans son aînée)

La chancelière allemande Angela Merkel n’a pas d’enfants

Le Premier ministre britannique Theresa May n’a pas d’enfants

Le Premier ministre italien Paolo Gentiloni n’a pas d’enfants

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte n’a pas d’enfants

Le Premier ministre suédois Stefan Löfven n’a pas d’enfants

Le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel n’a pas d’enfants

Le Premier ministre écossais Nicola Sturgeon n’a pas d’enfants

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker n’a pas d’enfants

Le premier ministre belge, Charles Michel, a deux enfants, une moyenne haute dans cette Europe qui ne se reproduit plus. Mais son prédécesseur, Élio di Rupo, était un homosexuel sans enfant.

Un rapport de recherche de l'Union européenne intitulé "No kids, no problem" (Pas d'enfants, pas de problème) soulignait (encourageait?) cette tendance suicidaire de l'Europe. Il est intéressant de lire l'analyse de Giulio Meotti, journaliste culturel à Il Foglio en Italie :  "Jamais l’Europe n’a été dirigée par autant de politiciens sans enfants.

Ils sont modernes, ouverts, multiculturels et savent que « tout finira avec eux ». À court terme, être sans enfant est un soulagement car cela implique zéro dépense pour la famille, aucun sacrifice et personne pour se plaindre d’un avenir mal préparé (...)

Etre mère ou père vous oblige à vous projeter dans l’avenir du pays dont vous avez la charge. Mais les dirigeants les plus importants d’Europe ne laisseront aucun enfant derrière eux (...) N’ayant pas d’enfants, les dirigeants d’Europe donnent le sentiment de n’avoir aucune raison de s’inquiéter de l’avenir de leur continent. Le philosophe allemand Rüdiger Safranski a écrit:

"Pour les personnes sans enfants, penser en termes de générations futures n’est guère pertinent. Par conséquent, ils se comportent de plus en plus comme s’ils étaient les derniers, le dernier maillon de la chaîne".

« L’Europe se suicide. Ou du moins ses dirigeants ont décidé de se suicider », a écrit Douglas Murray dans The Times. « L’Europe aujourd’hui n’a pas envie de se reproduire, de se défendre, ni même de prendre parti pour elle-même dans un débat ». Murray, dans son nouveau livre, intitulé The Strange Death of Europe, baptise le phénomène : « une fatigue civilisationnelle existentielle ».

Angela Merkel a pris la décision fatidique d’ouvrir les portes de l’Allemagne à un million et demi de migrants pour enrayer l’hiver démographique de son pays. Ce n’est pas un hasard si Merkel, qui n’a pas d’enfants, a été appelée « la mère compatissante » des migrants. Merkel se moque de savoir si cet afflux massif de migrants ne risque pas modifier la société allemande en profondeur, et pour toujours.

Dennis Sewell a récemment écrit dans le Catholic Herald :

"Cette idée de « civilisation occidentale » rend plus épineuse la panique démographique. Sans elle, la réponse serait simple : l’Europe n’a aucune inquiétude à avoir sur le nombre de jeunes qu’il faut trouver pour soutenir ses personnes âgées dans leurs années de déclin. Plein de jeunes migrants cognent aux portes, grimpent sur les barbelés ou s’embarquent sur des fragiles esquifs pour atteindre nos rives. La seule chose à faire est les laisser entrer."

Le statut de femme sans enfant d’Angela Merkel est le reflet de la société allemande : 30% des femmes allemandes n’auront pas d’enfants indiquent les statistiques de l’Union européenne, et ce ratio passe à 40% chez les diplômées de l’Université. La ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, a déclaré que, sauf à redresser le taux de natalité, le pays devra « éteindre la lumière ».

Selon une nouvelle étude publiée par l’Institut national d’études démographiques, un quart des femmes européennes nées dans les années 1970 n’auront pas enfants. Les leaders européens ne sont pas différents. En 1940, une femme sur neuf née en Angleterre et au Pays de Galles était sans enfant à l’âge de 45 ans, mais en 1967, ce pourcentage est passé à une femme sur cinq.

Selon le philosophe Mathieu Bock-Coté, Macron, âgé de 39 ans, marié à son ancien professeur de théâtre elle-même âgée de 64 ans, est le symbole d’une « bonne mondialisation libérée de la mémoire de la gloire française perdue». Ce n’est pas un hasard si « Manif Pour Tous », un mouvement qui a lutté contre la légalisation du mariage homosexuel en France, a appelé à voter contre Macron en tant que « candidat antifamille ». Le slogan de Macron, « En Marche ! », incarne les élites mondialisées qui réduisent la politique à un exercice, une performance.

C’est pour conquérir l’Europe que le leader turc Erdogan exhorte les musulmans à avoir « cinq enfants » et que les imams musulmans exhortent leurs fidèles à « élever des enfants ». Les suprémacistes islamiques travaillent à produire un conflit de civilisations au cœur de l’Europe ; ils dépeignent les pays qui les accueillent en Occident comme des civilisations sur le point de s’effondrer, sans population, sans valeurs et ne portant plus aucun intérêt à leur propre culture.
A voir Merkel, Rutte, Macron et tous les autres, les suprémacistes islamiques auraient tort de se gêner. Nos dirigeants européens nous mènent comme des somnambules vers la catastrophe. Que peut bien leur faire qu’à la fin de leur vie, l’Europe ne soit plus l’Europe ? L'essayiste Joshua Mitchell l'a très bien expliqué, « se trouver » devient plus important que construire un monde. La longue chaîne des générations a déjà fait le travail. Maintenant, jouons ! ».

samedi 22 avril 2017

OÙ est "CHEZ NOUS" ? QUI est "NOUS" ?

2ème épitre de Saint Jean :

" Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine du Christ n'a point Dieu; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils. 10 Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas: Salut! 11 car celui qui lui dit : Salut! participe à ses mauvaises oeuvres." (2 Jean 9-11)


Extraits de l’arrêt du 13 février 2003 de la Cour européenne des droits de l’homme :

• La Cour rappelle que la liberté de pensée, de conscience et de religion représente l’une des assises d’une « société démocratique » au sens de la Convention. Cette liberté figure, dans sa dimension religieuse, parmi les éléments les plus essentiels de l’identité des croyants et de leur conception de la vie, mais elle est aussi un bien précieux pour les athées, les agnostiques, les sceptiques ou les indifférents.

• Il y va du pluralisme – chèrement conquis au cours des siècles – qui ne saurait être dissocié de pareille société. Cette liberté implique, notamment, celle d’adhérer ou non à une religion et celle de la pratiquer ou de ne pas la pratiquer.

• Par ailleurs, dans une société démocratique, où plusieurs religions coexistent au sein d’une même population, il peut se révéler nécessaire d’assortir la liberté en question de limitations propres à concilier les intérêts des divers groupes et à assurer le respect des convictions de chacun

• Selon la Cour, dans une société démocratique, l’Etat peut limiter la liberté de manifester une religion, par exemple le port du foulard islamique, si l’usage de cette liberté nuit à l’objectif visé de protection des droits et libertés d’autrui, de l’ordre et de la sécurité publique

• la Cour estime (…) qu’un parti politique dont les responsables incitent à recourir à la violence ou proposent un projet politique qui ne respecte pas la démocratie ou qui vise la destruction de celle-ci ainsi que la méconnaissance des droits et libertés qu’elle reconnaît, ne peut se prévaloir de la protection de la Convention contre les sanctions infligées pour ces motifs.

• Nul ne doit être autorisé à se prévaloir des dispositions de la Convention pour affaiblir ou détruire les idéaux et valeurs d’une société démocratique.

• Dans ce contexte, la Cour considère qu’il n’est pas du tout improbable que des mouvements totalitaires, organisés sous la forme de partis politiques, mettent fin à la démocratie, après avoir prospéré sous le régime démocratique. L’histoire européenne contemporaine en connaît des exemples.

• la Cour partage l’analyse effectuée par la chambre quant à l’incompatibilité de la charia avec les principes fondamentaux de la démocratie,

• A l’instar de la Cour constitutionnelle, la Cour reconnaît que la charia, reflétant fidèlement les dogmes et les règles divines édictés par la religion, présente un caractère stable et invariable. Lui sont étrangers des principes tels que le pluralisme dans la participation politique ou l’évolution incessante des libertés publiques.

• La Cour relève que (…) l’instauration de la charia est difficilement compatible avec les principes fondamentaux de la démocratie

• Il est difficile à la fois de se déclarer respectueux de la démocratie et des droits de l’homme et de soutenir un régime fondé sur la charia, qui se démarque nettement des valeurs de la Convention, notamment eu égard à ses règles de droit pénal et de procédure pénale, à la place qu’il réserve aux femmes dans l’ordre juridique et à son intervention dans tous les domaines de la vie privée et publique conformément aux normes religieuses.

• La Cour considère que, quelle que soit l’acception que l’on donne à la notion de djihad (dont le premier sens est la guerre sainte et la lutte à mener jusqu’à la domination totale de la religion musulmane dans la société), invoquée dans la plupart des discours mentionnés ci-dessus, une ambiguïté régnait dans la terminologie utilisée quant à la méthode à employer pour accéder au pouvoir politique.

mercredi 12 avril 2017

Père Boulad : "Si jamais il n’y a pas un changement en profondeur en France avec les prochaines élections, nous allons vers une guerre civile"




Vu de L’Égypte, que pensez-vous de l’Europe ?

L’Egyptien a une profonde admiration pour l’Europe. Et pas seulement l’Egyptien, mais le monde arabe. Il est fasciné par l’Europe. Il y a deux ans, je lisais un article dans une revue koweitienne, un article en arabe intitulé : « Un jour, on regrettera l’Europe ». Cet article constatait que l’Europe était en train de se faire démolir de l’intérieur par l’immigration et affirmait que si l’Europe s’écroulait, ce serait une catastrophe, non seulement pour l’Europe, mais pour tous.

L’Islam a vis-à-vis de l’Europe un sentiment ambivalent : fascination et rejet. Amour et haine. En psychologie, on connait cela, l’ambivalence. L’Islam a d’autant plus de haine et de rejet qu’il admire l’Europe, car il voudrait être comme elle. Mais il n’y arrive pas, à cause des contraintes de la religion dans laquelle il se débat, qui l’empêche d’ouvrir son esprit et d’entrer dans ce processus des valeurs de droits de l’homme, de démocratie et de réflexion critique. Alors, ce qu’on n’arrive pas à imiter et à être, on le démolit, par dépit face à un défi qu’on n’arrive pas à relever. Le monde arabe est complexé par rapport à son retard culturel et civilisationnel. Alors beaucoup de musulmans veulent être comme les Européens, mais comme ils n’y arrivent pas, ils réagissent par la haine et le dépit. Je souhaiterais citer l’exemple d’une enseignante française, qui a pendant 20 ans enseigné dans cinq lycées des quartiers chauds musulmans des banlieues autour de Paris. Elle a tout essayé, elle a donné le meilleur d’elle-même pour enseigner la culture et la langue française, les valeurs de la république, l’histoire. Elle dit avec beaucoup de peine et de dépit qu’elle n’a reçu en contrepartie que rejet, refus, haine, rancœur, agressivité de ses élèves. Pas un seul lycée mais cinq ! La troisième génération qui était censée s’intégrer ne veut pas de la France ! Ce qu’ils veulent c’est l’argent, le bien-être, la couverture sociale, mais ils ne veulent absolument pas être Français. Je comprends tout à fait la réaction de l’Australie qui dit : vous êtes les bienvenus chez nous si vous voulez vous intégrer, mais si vous ne voulez pas, rentrez chez vous immédiatement. C’est ce que l’Europe n’arrive pas à faire, n’a pas le courage de faire, c’est pour cela qu’elle est en train de s’autodétruire. Il y a un livre d’Erice Zemmour très connu maintenant en France qui s’appelle le suicide français. Eric Zemmour est un auteur brillant, il y en a beaucoup d’autres qui sont dans la même perspective. La France est en train de se suicider. Mais le peuple ne comprend pas, ne réagit pas, se laisse faire. Seul un courant de la droite est conscient du danger, réagit, et aussitôt on veut le faire taire en le traitant d’islamophobe et de raciste. C’est là que je dénonce l’idéologie de la gauche libérale comme une idéologie mortifère qui veut tuer et détruire ce qui est beau, bien et positif. Une culture de la mort si je puis dire. Je ne sais pas si j’ai répondu à la question, mais vu de L’Égypte et de l’Orient, l’Europe est une chance extraordinaire, qui fascine à bon droit, car l’Europe a apporté au monde la civilisation. Mais avec ce complexe d’infériorité d’une religion qui n’arrive pas à sortir de la pétrification dans laquelle elle est, et sa civilisation qui n’arrive pas à se développer, le monde arabe est ambivalent par rapport à L’Europe.

Comment voyez-vous la crise actuelle en France et le problème de l’immigration ?

Cette crise tient à deux facteurs. Tout d’abord, elle est liée à l’idéologie de la gauche libérale qui détruit la France de l’intérieur depuis des décennies pour des raisons obscures, surtout d’ordre financier et économique, liées à la mondialisation. Le deuxième facteur est l’islamisation exponentielle de la France qui est parmi les pays occidentaux les plus atteints par ce phénomène. Je pense que la gauche et l’Islam font bon ménage, on appelle cela l’islamo-gauchisme, en visant à déstabiliser la société française, la vider de toute identité, de tout dynamisme, pour remplacer cette identité par l’Islam. Pour dire les choses simplement, d’ici quelques années la France et l’Europe seront musulmanes par le triple jeu de l’immigration, de la démographie et des conversions, l’Islam étant une religion par nature conquérante et prosélyte.

Nous avons le devoir d’accueillir l’étranger et de lui donner le maximum de possibilités pour s’intégrer, pour qu’il construise le pays en même temps que lui-même. Mais lorsque cet immigré refuse de s’intégrer, il n’y a plus qu’une seule solution, c’est de le mettre à la porte. Ou tu es content ici, alors fais l’effort de t’intégrer en apprenant la langue et en assumant la culture, ou bien tu ne veux pas, alors rentre chez toi.

Les gouvernements qui se succèdent en France semble encourager l’immigration malgré ce rejet de la France, la police est dépassée lorsque l’on brûle les voitures et les magasins. C’est un désastre à tous les points de vue, la gauche libérale est un échec retentissant en France et ailleurs.

Que doivent faire les chrétiens face à cette situation de crise de l’Europe ?

Les chrétiens devraient étudier et analyser la situation de l’Europe et de l’Eglise en toute objectivité pour la comprendre. Toute action suppose au préalable une analyse. On ne peut pas résoudre un problème si on ne l’a pas bien posé. Il faut sortir du politiquement correct, sortir du bourrage de crâne des grands médias pour étudier en toute objectivité la question de l’Eglise, de l’Islam, et de l’Europe. Cela suppose que l’on fasse venir des personnes susceptibles de donner un éclairage différent que celui de l’opinion manipulée. Les chrétiens devraient donc d’abord procéder à une analyse et une connaissance en profondeur. Deuxièmement, à une action concertée.

Que faire dans le contexte actuel ?

Il faut agir non seulement pour protéger les chrétiens d’Orient et d’Egypte, mais aussi pour protéger les musulmans ouverts et modérés, qui veulent réformer l’Islam, mais qui ne peuvent pas s’exprimer car eux aussi sont opprimés. Donc la question n’est pas tant « chrétiens contre musulmans », il ne s’agit pas que les chrétiens européens s’occupent seulement des chrétiens persécutés, car les chrétiens du Moyen-Orient sont solidaires des musulmans qui souffrent de l’Islam oppressant qui les étouffe ! C’est au nom de mon amour pour les musulmans que je veux les libérer du « fascisme islamique » tel que décrit par un auteur musulman, Hamed Abdel-Samad, dans son livre paru très récemment en français, dont le titre est justement « Le fascisme islamique ».

Il faut libérer la parole, libérer l’homme, lui donner son humanité, la possibilité de s’exprimer. Le sortir de ce carcan religieux étroit qui est celui de l’Islam, et dont il n’arrive pas à se débarrasser. Il s’agit moins d’aider les chrétiens d’Egypte et du Moyen-Orient que d’aider à promouvoir un discours libre et vrai, accès sur la liberté, l’homme, la démocratie, les valeurs. C’est là qu’un dialogue est nécessaire avec des personnes qui peuvent vous orienter et conseiller.

L’Eglise catholique elle-même est tombée dans le piège, et elle y est toujours. 

Elle ne veut pas comprendre un autre langage que celui de ces « experts » en Islam formés à Oxford, Paris, Berlin, ou à Washington, qui ne connaissent l’Islam que de façon très théorique, académique, qui ne veulent pas comprendre qu’il y a un autre dialogue possible, nécessaire et impératif avec l’Islam, qui n’est pas celui qu’ils ont mené jusqu’à présent et qui a été un échec total et une impasse. Car depuis 50 ans qu’on a instauré ce dialogue après Vatican II, on est au point zéro, et on a même reculé.

Quel message souhaiteriez-vous adresser au Français ?

Un sursaut, un refus, un rejet de cette manipulation dont ils font l’objet. D’ailleurs, il semble que les Français sont de plus en plus conscients, il y a un réveil depuis quelques mois qui se fait en France, vers une revendication d’identité. Ils refusent de laisser leur identité française et leur culture se dissoudre. Il y a dans le peuple français, avec toute la bonté, la douceur et l’accueil qui le caractérise, un nerf, une volonté de vie et de survie, de révolte. Si jamais il n’y a pas un changement en profondeur en France avec les prochaines élections, nous allons vers une guerre civile, car je ne pense pas que les Français vont se laisser marcher sur les pieds, se laisser écraser et effacer de la carte de l’Europe et du monde. La France est un très grand peuple, une culture qui est la mienne, que j’ai reçue depuis ma petite enfance, que j’admire, qui est une richesse extraordinaire. Je trouverais dommage que la culture française s’écroule, que l’Europe disparaisse elle aussi, car la France et l’Europe sont un message, à l’avant-garde de la pensée, de l’art, de la culture, de la philosophie. Ce serait catastrophique que cela soit remplacé par l’Islam. Je n’ai rien contre les musulmans, mais j’en veux beaucoup à l’Islam, dont les musulmans sont les premières victimes. Victimes de ce fascisme islamique décrit par l’auteur musulman Hamed Abdel-Samad dont j’ai parlé avant.

Après vous être débarrassés du communisme et du nazisme, ce serait tragique de tomber dans un fascisme bien pire que les précédents car il se réfère à Dieu lui-même, ce qui fait que ce serait plus difficile de l’éradiquer. Donc une fois qu’il aura pris racine, vous aurez ce que nous avons connu pendant des siècles chez nous au Moyen-Orient et que je connais dans ma propre famille qui a vécu le massacre de 20.000 chrétiens en 1860, qui a fait que mon grand-père s’est réfugié en Egypte.

LES COPTES UNE ÉGLISE DE MARTYRS

vendredi 7 avril 2017

Islamisme et/ou islam ?

Le Père Henri Boulad* répond à la lettre des 120 érudits musulmans qui accusent l’État islamique d’avoir sali l’Islam

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Le 27 octobre dernier, le monde entier avait déjà découvert, horrifié et impuissant, que des otages occidentaux étaient l’un après l’autre décapités par les jihadistes de l’Etat islamique. En Algérie, l’otage français Hervé Gourdel venait de subir la même tragique fin.

Dans ce contexte, 120 érudits musulmans publièrent une longue lettre ouverte de 22 pages adressée à Abu Bakr Al-Baghdadi, le chef autoproclamé des djihadistes de l’Etat islamique, accusant l’État islamique d’avoir sali l’Islam.

Des hauts dignitaires de l’islam qui condamnent les meurtres, tortures et exactions commises par les djihadistes au nom de l’Islam, cela ne peut que m’apporter joie et soulagement. Mais j’ai rapidement eu quelques doutes sur la sincérité des auteurs de cette condamnation.

Car je ne suis ni coupable d’ignorance, ni de sous estimation de la place de la taqiyya dans l’islam, et je ne suis pas un bisounours.

Le Père Henri Boulad a bien voulu étudier cette lettre accusatoire (dont l’effet, nous le voyons chaque jour, est nul), et y apporter une première réponse qu’il nous a proposé de publier sur Dreuz info. 

La voici. 

Je remercie le Père Boulad pour sa contribution, et François Sweydan qui a pris l’initiative de lui transmettre ma demande. – Jean-Patrick Grumberg.


Islamisme et Islam – Henri Boulad, s.j.

Il y a quelques années, le grand juriste Égyptien Saïd el-Achmaoui publiait son fameux livre Al Islam al-siyâssi (L’Islam politique) traduit en français sous le titre de L’Islamisme contre l’islam*. Dans cet ouvrage, Achmaoui cherche à montrer que l’islamisme est une déviation, une perversion du véritable Islam, dont l’orientation est uniquement spirituelle et religieuse.

L’islamisme, c’est l’islam
Je prendrai ici le contre-pied de la position de Achmaoui en affirmant que L’ISLAMISME, C’EST L’ISLAM. Cette affirmation n’a rien d’arbitraire ou de fantaisiste. Elle ne relève pas d’un parti pris ou d’une provocation, ni d’une prise de position fanatique ou intolérante, ni d’une approche volontairement négative ou réductrice.
Je pense au contraire que cette affirmation est parfaitement cohérente avec l’histoire et la géographie, avec le Coran et la Sunna, avec la vie de Mohammad et l’évolution de l’Islam, avec ce que l’Islam dit de lui-même.
Je refuse la position de ceux – musulmans ou chrétiens – qui se voilent la face, jouent à la politique de l’autruche, tournent autour du pot, refusent de voir la réalité en toute objectivité, ou prennent leurs désirs pour des réalités, au nom du dialogue et de la tolérance.
On dira que le problème de l’Islam est plus complexe, que ma position est simpliste, simplificatrice et tend à l’ « amalgame », comme on dit aujourd’hui.
Je suis tout à fait conscient de la variété des Islams. J’ai même fait des conférences sur « Les six Islams » où je déploie l’éventail des différentes tendances, depuis l’Islam ouvert, libéral, modéré et laïcisant, jusqu’à l’Islam le plus radical, en passant par le soufisme, l’Islam des confréries et l’Islam populaire.
Je suis parfaitement au courant de toute la tendance actuelle de l’Islam laïc et laïcisant, moderne et modernisant. Je pense malgré tout que ce courant n’est guère représentatif de l’Islam officiel, de l’Islam orthodoxe et classique, de l’Islam sunnite tel qu’il s’est toujours manifesté, tel qu’il s’est toujours voulu, tel qu’il se veut encore aujourd’hui.
D’où le rejet par l’Islam officiel de tous les penseurs et intellectuels qui, cherchant à réinterpréter l’Islam à la lumière de la modernité, se font taxer d’hérétiques, d’apostats ou de déviationnistes.
L’islamisme n’est ni une caricature, ni une contrefaçon, ni une hérésie, ni un phénomène marginal et aberrant par rapport à l’Islam classique orthodoxe sunnite.

L’islamisme, c’est l’Islam à découvert, l’Islam sans masque et sans fard

Je pense au contraire que l’islamisme, c’est l’Islam à découvert, l’Islam sans masque et sans fard, l’Islam parfaitement conséquent et fidèle à lui-même, un Islam qui a le courage et la lucidité d’aller jusqu’au bout de lui-même, jusqu’à ses dernières implications.

L’islamisme, c’est l’islam dans toute sa logique, dans toute sa rigueur.
L’islamisme est présent dans l’Islam comme le poussin dans l’oeuf, comme le fruit dans la fleur, comme l’arbre dans la graine.

Mais, qu’est-ce que l’islamisme ?

L’islamisme, c’est l’Islam politique, porteur d’un projet et d’un modèle de société visant à l’établissement d’un État théocratique fondé sur la charia, seule loi légitime – parce que divine – telle que révélée et consignée dans le Coran et la Sunna, une loi qui a réponse à tout.
Il s’agit là d’un projet global et globalisant, total, totalisant, totalitaire.
CAR L’ISLAM EST UN TOUT : une foi et un culte, un horizon et une morale, un mode de vie et une vision du monde. Intransigeant, il offre le salut ou la perdition.
L’Islam est LA vérité qui ne supporte pas le doute et ses adeptes forment « la meilleure des communautés ».

L’Islam se veut à la fois religion, état et société, une religion et un Etat

L’Islam se veut À LA FOIS RELIGION, ETAT ET SOCIETE, « dîn wa dawla » (« une religion et un État »). Et c’est ainsi qu’il a été tel depuis ses plus lointaines origines.
L’Hégire, qui marque le passage de la Mecque à Médine et le début de l’ère musulmane, signifie que l’Islam cesse d’être une simple religion pour devenir État politique et société. L’Hégire est le moment où Mohammad cesse d’être un simple chef religieux pour devenir chef d’État et leader politique.

Religion et politique seront désormais indissolublement liés.

« L’Islam est politique ou n’est rien » (Khomeiny).
La « soumission » à Allah – qui est le sens même du mot « islam » – est aussi bien exigée du croyant que de l’État. Le pouvoir politique se voue donc entièrement à une mission religieuse. C’est l’annexion de la politique par la religion.

L’idée d’un Islam laïc – et démocratique – est en soi une hérésie

Ce qui frappe dans l’Islam, c’est son EXTRAORDINAIRE COHÉSION. Car dans l’Islam se mêlent indissolublement, inextricablement le sacré et le profane, le spirituel et le temporel, le religieux et le civil, le public et le privé. L’Islam couvre et embrasse tous les aspects de la vie et de la société. C’est en ce sens que je disais plus haut que l’Islam est global et globalisant, total, totalisant et totalitaire. 

L’idée d’un Islam laïc – et démocratique – est en soi une hérésie. Il contredit l’essence même de l’Islam.

L’ISLAM EST UN CREUSET FUSIONNEL INTENSE qui engendre un tissu social fortement structuré et donne à une société consistance, cohésion et continuité. D’où son extraordinaire capacité d’intégration. L’Islam a toujours été intégrateur, jamais intégré ; toujours assimilateur, jamais assimilé. Une seule exception : l’Espagne… En fait, ce recul n’a été possible que par les moyens que nous connaissons.
Autres atouts de l’Islam : SA GRANDE SIMPLICITÉ. Simplicité de son dogme, de sa morale, de ses principes. SA SOUPLESSE, son élasticité, sa capacité quasi infinie d’adaptation, à partir d’un noyau dur, solide, irréductible.
C’est cette souplesse de l’Islam qui explique en partie sa foudroyante expansion tant en Afrique (subsaharienne 35 %) qu’en Asie. Ce dernier continent, dans lequel le christianisme a pénétré six siècles avant l’Islam, ne compte que 12 % de chrétiens (mais en expansion avec la Chine aujourd’hui), alors qu’on évalue à près de 33 % le nombre de musulmans (Estimation 2009 du Pew Research Center).

Un dernier point : LE JIHAD

Les textes sont clairs : il s’agit bel et bien d’un combat par l’épée 

Le jihad n’est pas un aspect marginal, un accessoire de l’Islam. Il constitue une des principales obligations du croyant. On a voulu interpréter ce terme de façon réductrice, comme si le jihad n’était qu’un combat spirituel et intérieur, un combat contre les passions et les instincts. Non, les textes sont clairs : il s’agit bel et bien d’un combat par l’épée et ce n’est pas un hasard si l’Arabie Saoudite et tel ou tel groupe islamiste représente un glaive sur son écusson (voir Coran : 2.216-217 ; 3.157-158 ; 3.169 ; 8.17 ; 8.39 ; 8.41 ; 8.67 ; 8.69 ; 9.5 ; 9.29 ; 9.41 ; 9.111 ; 9.123 ; 47.35 ; 59.8).
Il y a dans l’Islam l’idée de force, de puissance. L’Islam est la religion de la force. Il s’impose souvent par la force et ne cède en général qu’à la force. C’est un fait : historiquement l’Islam s’est souvent étendu par la contrainte et la violence. Il n’est que de consulter les ouvrages de Bat-Ye’or pour s’en convaincre. D’ailleurs, l’Islam ne divise-t-il pas le monde en deux : « la demeure de l’Islam et celle de la guerre », « Dar al-Islâm wa dâr al-harb » ?
L’Islam a pour ambition et pour prétention de convertir l’humanité entière. Il est par essence planétaire, universel, à l’instar du christianisme. C’est la prétention de ces deux religions à l’universalité qui explique leur incompatibilité et leur rejet réciproques. Pour le musulman, il n’y a qu’une seule vraie religion, l’Islam : « Inna-dîn ‘ind-Allah al-Islâm » (« La religion d’Allah c’est l’Islam »).
Le musulman a en lui la certitude d’avoir raison, de posséder la vérité. Cette conviction a pour conséquence la froide détermination d’aboutir, de réussir un jour à conquérir le monde, envers et contre tout. Rien ne l’arrêtera.
Car l’Islam compte avec le temps. Il a le temps, il a tout le temps, il a toute l’éternité. Il y a dans l’Islam la patience infinie du bédouin suivant sa caravane.
© Henri Boulad, s.j pour Dreuz.info.

* Le père Henri Boulad est né à Alexandrie en 1931. Il est issu par son père d’une famille syrienne chrétienne qui vivait à Damas depuis des siècles et qui a dû fuir vers l’Egypte lors de massacres perpétués contre les chrétiens en 1860 au cours desquels 20.000 chrétiens ont été tués. En 1950, Henri Boulad entre à l’âge de 19 ans au noviciat des jésuites à Bikfaya au Liban. De 1952 à 1957, il vit en France ou il fait une formation littéraire à Laval puis en philosophie à Chantilly, au cours de laquelle il découvre Teilhard de Chardin. Après un cycle d'études théologiques de 1959 à 1963 au Liban, il est ordonné prêtre en 1963. En 1965, il obtient un doctorat en psychologie à l'université de Chicago. Revenu dans son pays en 1967, il devient supérieur religieux des jésuites d'Alexandrie, puis provincial des jésuites du Proche-Orient, et enseigne la théologie au Caire. Il est fortement engagé au service des déshérités, chrétiens et musulmans. En 1982 puis une nouvelle fois en 1996, il est décoré par la France pour son œuvre éducative et son engagement auprès des plus démunis. Cet engagement se poursuit jusqu’à aujourd’hui avec notamment son implication dans Caritas.

mercredi 16 novembre 2016

"Parce que tout est perdu, rien n’est perdu" par Philippe de Villiers

Interview de Philippe de Villiers à propos de son dernier livre 

Les Cloches sonneront-elles encore demain ?




Votre dernier ouvrage est autant un livre de réflexion sur la place de l’islam en Europe que de révélations sur son expansion. Quel a été le déclencheur de votre projet ?

J’ai décidé d’écrire ce livre d’alerte le jour où j’ai eu accès à une note du service central du renseignement territorial, datée du 29 novembre 2015. Elle décrit la salafisation galopante des mosquées. Elle m’a conduit à enquêter sur ce que les salafistes et les Frères musulmans appellent “le nouvel édit de Nantes”. Il s’agit d’un objectif stratégique qui a été conçu pour la France, dans le cadre du projet Tamkine, avec un véritable plan territorial d’islamisation de l’Europe. Ce projet a été dévoilé par Mohamed Louizi, l’ancien président des Étudiants musulmans de France-Lille. Le projet Tamkine est l’ultime étape du djihad civilisationnel pacifique, que les Frères musulmans appellent « l’islamisation tranquille » : il s’agit d’infuser nos lois, d’infiltrer nos institutions, d’utiliser les droits de l’homme comme cheval de Troie, afin d’« inscrire le récit islamique dans le récit historique de l’Europe ». Derrière tout cela, il y a l’idée sous-jacente de ce que l’imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, appelle « l’obligation du califat islamique ». Le projet Tamkine renvoie à l’avertissement solennel du grand penseur des Frères musulmans, Youssef al-Qaradawi : « Avec vos lois démocratiques nous vous coloniserons, avec nos lois coraniques nous vous soumettrons. » Les échelons tactiques passent par le test de la taqiya : il faut tester les espaces à conquérir et à soumettre, tester la société à l’hôpital, dans l’entreprise, à l’école ou par la construction de mosquées et jusque sur les plages. Reculer quand on sent une résistance ; sinon : avancer, avancer pour qu’il y ait des centaines de Molenbeek français.

François Hollande, lorsqu’il évoque, dans le livre de confidences aux journalistes du Monde, la « partition », envisage-t-il de céder ces fameux territoires ?

Oui. Il a eu sous les yeux le fameux rapport que je viens d’évoquer. Il confie aux journalistes, avec gravité : « Comment on peut éviter la partition ? … » La partition interviendra lorsque la classe politique, exténuée, terrorisée par la peur d’être accusée d’“islamophobie”, implorera la paix, l’appeasement, obtenue en contrepartie d’une grande concession territoriale. Ce nouvel édit de Nantes accordera à l’islam des “places de sûreté” soumises à la charia. Le projet Tamkine fait le pari que la population française désemparée, usée, apeurée, honteuse, n’en pouvant plus, suppliera les pouvoirs publics de céder. Nous sommes en réalité devant la jonction, le point de rencontre de deux plans : celui des islamistes, avec le projet Tamkine, et celui des élites mondialisées, qui entendent changer de peuplement et favoriser l’immigration de masse pour troquer notre main-d’oeuvre trop chère contre une main-d’oeuvre payée au lance-pierre.

Comment avez-vous enquêté, ces dernières années, pour aboutir à ce livre ?

Le succès de mon dernier livre, Le moment est venu de dire ce que j’ai vu, a conduit un certain nombre de membres des services de renseignements, dépités à l’idée de ne pas être entendus sur la question de l’islamisation, à spéculer sur mes audaces éditoriales. J’ai également travaillé sur le plan des élites onusiennes, qui porte un nom : “Replacement migration”, “Migration de remplacement”, et sur le projet de la Commission européenne, Eurislam. La présentation de ce dernier document officiel est édifiante. On y voit, à l’intérieur même de la couronne des étoiles mariales, sur fond bleu, un minaret surmonté du croissant. Le programme est annoncé.

Avec cette compilation d’éléments, ne craignez-vous pas que l’on vous taxe de complotisme ?

Les complotistes sont les Frères musulmans et leurs alliés, les dhimmis de l’Occident. Ils s’entendent sur un complot contre la civilisation… On stérilise notre population ! On la remplace ! On va chercher en mer les bateaux de migrants, on sollicite l’invasion, on l’organise. Chose inouïe, c’est l’envahi qui sauve l’envahisseur ! L’Onu, d’année en année, met à jour son fameux rapport et, comme dans un thriller, énonce des scénarios, avec des simulations qui donnent les résultats par pays. Pour la France, les experts des Nations unies estiment le scénario raisonnable, entre 2020 et 2040, à 16 millions de migrants, soit 800 000 entrées par an.

L’évocation du projet Eurislam occupe une place centrale dans votre livre. Que recouvre-t-il ?

Ce projet de la Commission européenne consiste en l’acclimatation progressive à la culture religieuse importée. C’est l’assimilation à l’envers. Ce projet de recherche produit chaque année des rapports. L’un d’entre eux, le rapport Draghici, prévoit une “rééducation” européenne aux « avancées sociétales » et à « l’acceptation des sociétés multiculturelles et multiethniques ». La promotion du multiculturalisme dans le cadre du projet Eurislam est encouragée par l’Union européen grâce à un Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers. Par ailleurs, les Frères musulmans du Forum of European Muslim Youth and Student Organizations sont financés et agréés en tant que lobby par la Commission de Bruxelles. Le Feder, le Fonds européen de développement régional, sert aujourd’hui au financement des mosquées. Ostensiblement. Petit à petit, avec l’Eurislam, c’est la civilisation européenne qui cède la place à la civilisation islamique.

Pour revenir à la France, si l’on vous suit, on court à la guerre civile. À quelle échéance ?

Le paradis diversitaire du “vivre-ensemble” finira mal. Il est difficile de dire quand précisément, mais facile d’expliquer comment. On a sous les yeux un double carottage. Le premier carottage est démographique ; il faut méditer la phrase des islamistes : « L’enfantement est le djihad des femmes. » Le second carottage, ce sont nos territoires devenus des terres d’islam, où la loi n’est plus la loi française et qu’on appelle pudiquement des “zones de non-droit”. Viry-Châtillon en est un exemple, depuis que deux policiers ont été brûlés dans leur véhicule, il ne s’est rien passé, aucune descente de police. Parce qu’il y a trop d’armes là-bas. Il faudrait envoyer l’armée. On n’ose pas. On préfère rester dans le déni.

Vous pensez vraiment, comme dans votre titre, que les cloches des églises ne sonneront plus ?

C’est une allégorie. Les cloches sont un marqueur identitaire. Elles font remonter de la nappe profonde de nos paysages intimes l’unité des vivants et des morts de la grande symphonie française. J’ai entrepris d’écrire ce livre en janvier 2016. Donc bien avant l’égorgement du père Hamel, le 26 juillet, que j’ai appris au moment où je relisais les dernières épreuves. Depuis cet été, dans le peuple, la question de l’identité est devenue majeure, l’angoisse des angoisses. À l’angoisse du lendemain, pour notre propre survie, s’ajoute celle pour la survie même du pays. En conséquence, les garde-fous juridiques, les verrous de la pensée officielle, de la pensée conforme, ont sauté. La preuve : j’ai publié ce livre, qui était impubliable il y a quelque temps. Je n’y parle pas de l’islamisme, de l’islam politique, de l’islam radical. J’y parle de l’islam tout court.

Si le conflit est religieux, la réponse doit-elle l’être également ?

Ce n’est pas un conflit religieux. L’islam est un système global, un système politique, c’est une loi — saint Thomas parlait de la « loi des Maures ». Comme beaucoup de Français, croyants ou non, je suis troublé par la hiérarchie ecclésiastique. Quand le pape, symboliquement, décide de ramener douze musulmans à Rome, il désespère les chrétiens d’Orient, restés, eux, sur place. Quand il évoque l’équivalence de la violence islamique et de la violence catholique, il met sur le même plan le “verset du sabre” et le “sermon sur la montagne”, la violence au nom du Coran et la violence en dépit des Écritures. Quand il reçoit l’“islam de France”, il accrédite l’idée que le remède à l’islamisme et au terrorisme, c’est l’islam. J’ai été saisi par un communiqué du cardinal Barbarin, à propos de la création à Lyon d’un centre de rayonnement islamique, « permettant de découvrir les apports de la culture musulmane ».

Comment la France peut-elle renouer avec ses racines chrétiennes ?

En la réinstallant chez elle, avec son art de vivre, sa langue, son histoire. Il faut dire et imposer une chose très simple, facile à comprendre par le peuple français : en France, on vit à la française, on ne porte pas des tenues islamiques du VIIe siècle ; on serre la main des femmes, on ne les frappe pas ; il n’y a pas la polygamie ; il n’y a pas d’égorgements dans des abattoirs rituels. Pas un pouce de concession : on arrête de reculer ! On reconquiert. Et on ose proclamer, en exergue : la France n’a pas vocation à devenir une terre d’islam. Alors, je sais que c’est douloureux, mais cela sera bien plus douloureux si on ne le fait pas.
Il faut distinguer l’islam et les musulmans. Pour l’islam, il n’y a qu’une réponse : la fermeté absolue. Pas de halal, pas de nouvelle mosquée. Pour les musulmans, il y a ceux qui ne nous aiment pas, ne nous aimeront jamais, ne nous ont jamais aimés depuis qu’ils sont là, chez nous. Parce qu’ils sont dans la revanche, le ressentiment et l’amertume. Le malaise né de nos fiertés recouvrées les poussera à faire comme deux tiers des Italiens avant-guerre, à repartir. Cela s’appelle la “remigration”. Il y a aussi les manipulateurs, il faut guetter leurs faux pas. Ce Marwan Muhammad, avec son idéologie totalitaire du Collectif contre l’islamophobie en France, n’a rien à faire chez nous s’il continue à faire passer notre pays pour un pays raciste. Et puis, il y a ceux qui sont musulmans et français de préfecture mais qui voudraient devenir “français de désir”. Ceux qui, entre le Coran et la France, sont prêts à choisir la France.

Que dites-vous à ceux-là ?

Il faut leur proposer des valeurs chaudes, la France de l’intime. J’y ai beaucoup réfléchi grâce à mon expérience du Puy du Fou. Beaucoup de gens voudraient bien nous rejoindre et faire descendre dans leur coeur les ferveurs françaises. Encore faudrait-il que notre histoire fût proposée. Ainsi qu’aux jeunes petits Gaulois qui courent en Nike, qui longent les murs et sont des écorchés vifs. Il faut passer par l’émotion. Je propose d’inventer un nouveau roman national, par l’intermédiaire de la façade de l’esthétique, du beau. En disant aux jeunes, non pas comme dans le roman national d’autrefois, “La France, tu l’aimes parce qu’elle est grande…”, mais plutôt : “La France, tu l’aimes parce qu’elle est belle…” Cherchons dans nos enfouissements les affleurements de tendresse française et mettons-les à la portée de la jeune génération. Que notre nouveau roman national soit un roman d’amour, pour que chaque petit Français, qu’il soit de souche ou de désir, puisse partir dans la vie avec un bagage imaginaire qui habille ses rêves.

Les réformes culturelles que vous préconisez sont-elles réalisables ?

Le jour où on aura une classe politique renouvelée, décidée à mettre le cap sur la France de l’intime, tout deviendra très simple. À l’école ? L’histoire deviendrait la première matière. Des parents grommellent parce qu’on enseigne le baptême de Clovis, saint Martin, Lépante ou la conquête des côtes de Barbarie ? Qu’à cela ne tienne ! C’est notre histoire. Comme dit le maire de Rotterdam, pourtant de confession musulmane, à ceux qui ne sont pas contents : « Faites vos valises… » Que le Parti des indigènes de la République soit mis à la raison.
Le deuxième vecteur, c’est la télévision d’État. Qu’elle retrouve la fibre nationale ! Réparons également la grande faute de Chirac, inspirée par Juppé, la fin du service militaire. De nos jours, la guerre moderne consiste à faire de chaque Français un veilleur, un combattant, y compris dans les campagnes investies par les salafistes.

Un sursaut populaire peut-il compenser le renoncement de la classe politique ?

Au fin fond de la nuit, il arrive un moment où le crépuscule et l’aurore se rejoignent dans la même lumière diaphane. Il y a pour moi trois lucioles qui vacillent à l’horizon. D’abord, le nouveau regard des jeunes sur leur vie : après des générations de bourgeoisie française où l’on portait ses enfants vers les études économiques, se déploie l’urgence du service de la cité et de son caractère prioritaire. Au lieu d’aller dans une multinationale comme leurs pères, beaucoup de jeunes sont prêts à se battre pour les patries charnelles. Ils perçoivent qu’elles sont en danger. Deuxième lueur : par un paradoxe échappant au système, la technologie, via les réseaux sociaux, permet de nouvelles formes de capillarité. Chacun peut produire sa petite chaîne à messages, organiser son réseau de résistants. Il y a trente ans, on ne pouvait pas agir hors la force, l’argent, le nombre. Troisième luciole, elle brille dans le ciel des idées : la bataille idéologique est gagnée. Le succès de mes livres n’en est qu’un indice parmi d’autres.

Vous opposez élites et peuple, mais vous êtes aidés dans votre combat par des intellectuels. Y compris venus de la gauche…

Le 10 novembre 1989, au lendemain de la chute du communisme, il y a eu deux comportements réactifs chez les intellectuels. D’abord celui de l’islamogauchisme, actuellement porté par la médiasphère. Pour ces militants, qui ont fait du migrant un nouvel archétype de néoprolétaire, “le grand soir” n’est plus rouge mais vert. Si le muezzin peut nous aider à nous débarrasser du sacristain, se disent-ils, alors va pour le muezzin. Mais, en face de ce mouvement puissant, qui a remplacé Castro par Mahomet, on assiste à la redécouverte progressive de la France par des intellectuels venant de la gauche. Ils ont cru à la parousie de la révolution ? Ils reviennent à Péguy, à Bernanos. Et au « patriotisme de compassion » de Simone Weil, repris dans l’Identité malheureuse, d’Alain Finkielkraut. Pour la première fois depuis longtemps, des témoins d’origines et d’expériences très différentes acceptent de se parler. Et entretiennent, entre eux, je peux en témoigner, une relation d’amitié combattante. Oui, j’ai des rapports avec tous ces gens-là. J’aime bien Michel Onfray et Alain Finkielkraut, et si nous avons des divergences, nous partageons une commune inquiétude sur le devenir de la France.`

Ces penseurs ont-ils vocation à rejoindre ce que l’on désigne par l’expression “la droite hors les murs” ?

Non, ils rejettent les immatriculations. Les intellectuels n’aiment pas les uniformes. “La droite hors les murs”, cela signifie que la droite institutionnelle était emmurée en ses pénombres boutiquières : plus ou moins de TVA ? plus ou moins de pensions ? La société française, elle, pressent les deux grandes questions vitales. Premièrement : la France va-t-elle demeurer une nation soumise ou redevenir un pays souverain ? Deuxièmement : choisit-on « l’identité heureuse » d’Alain Juppé, c’est-à-dire le multiculturalisme, qui nous mènera au Frankistan et à la guerre civile ? ou souhaite-t-on réaffirmer une France multiethnique mais uniculturelle. Comme disait Bainville, « la France, c’est mieux qu’une race, c’est une nation ». Une civilisation.

Pourquoi Marine Le Pen, qui parle moins de TVA que de souveraineté, plafonne-t-elle ?

Que dit-elle ? Que l’islam est « compatible » avec nos valeurs. Quand j’ai entendu cela, je me suis dit : on aura un peu plus d’islamisation avec Alain Juppé, un peu moins avec Marine Le Pen. Elle est encore à Maastricht. Elle chemine. Il ne faut pas qu’elle fasse du stop avec Philippot. Il n’a pas pris en compte la question identitaire. Peut-être est-ce simplement tactique ? La fille héritière de la marque Kronenbourg peut se permettre de vendre du jus de raisin, les gens continueront à acheter l’enseigne Kronenbourg. Mais cela ne dure qu’un certain temps…

Comment imaginez-vous la recomposition de la droite, au lendemain de 2017 ?

Je suis passé de la politique à la métapolitique, qui est l’art de chercher les causes fondatrices. Je répugne donc à interférer avec les questions partisanes. Mais je peux vous prédire qu’au soir du premier tour de l’élection présidentielle, la trahison va commencer, elle sera splendide. Le candidat de la droite classique n’aura qu’une obsession : aller chercher dans le camp d’en face le complément nutritif pour gagner. La situation de la France, ce soir-là, sera très tendue. Avec un rapport de force très serré. Il y aura un gouvernement de “droiche”. Il fera une politique européiste, mondialiste, libérale-libertaire, soutenue par le Boboland multiculturaliste. N’oublions pas que Juppé est l’ami intime de l’imam Tareq Oubrou, qui l’appelle « le bouclier de l’islam ». Alors, se fera la recomposition avec le rassemblement de tous les souverainistes conservateurs, ceux qui vivent déjà hors les murs et ceux qui feront le mur.

Irez-vous voter à la primaire ?

Non. C’est un détournement des institutions, un exercice qui relève de la partitocratie. Un suffrage censitaire.

Au-delà de la crise de régime, on assiste à un retour des nations. Croyez-vous possible un retour de la France au premier plan ?

Depuis mon Aventin, j’hésite entre deux hypothèses. Si je me tourne vers l’expérience des apogées et des grands effacements de l’histoire du monde, je me dis que notre destin est peut-être scellé. On a rarement vu une civilisation se perdre et se refaire. Quand on cède à la barbarie et à l’amnésie, quand on perd les fiertés vitales, le glissement à l’abîme est fatal. Seule une société nourrie de ses enracinements et de son goût du sacré peut accueillir, ingérer, transmettre. Une société qui fait prévaloir les moeurs sur les lois. C’est pourquoi les sociétés traditionnelles assimilent plus facilement que les sociétés désinstituées, hédonistes, nomades, désaffiliées. La seconde hypothèse ? Celle du réflexe de survie. Reste-t-il assez d’instinct pour que l’Europe garde la main sur la paroi et qu’elle ose affirmer la prééminence de sa civilisation ? Nous sommes au coeur d’un paradoxe : parce que tout est perdu, rien n’est perdu. La seule grille de lecture pour demain sera la résistance ou la collaboration. C’est pourquoi, finalement, l’espoir l’emporte sur les craintes : quand un peuple est menacé dans sa chair, il se réveille. L’islam aura peut-être eu ce mérite, nous réveiller à temps. C’est ce combat que je veux mener désormais.