L’entreprise européenne a longtemps porté avec elle, surtout dans le monde catholique, un fumet de bien-pensance. De manière corollaire planait sur ceux qui s’y opposaient le soupçon d’être de mauvais chrétiens.Bien-pensance : les Églises ont pris parti pour le oui, chaque fois qu’il y a eu des référendums sur le projet européen (1992, 2005), croyant faire entendre la voix de la raison. Cela est vrai de la Conférence des Églises européennes mais aussi de la Conférence des évêques de France. La presse catholique du courant principal est à l’avenant. C’est dans cette ligne que, le 14 mai dernier, le CECEF (Conseil des Églises chrétiennes en France) a publié un communiqué appelant à soutenir l’entreprise européenne aux prochaines élections.On invoque les pères fondateurs, démocrates-chrétiens (et catholiques) tous les trois ; Adenauer, De Gasperi et Schuman. Le drapeau européen frappé des douze étoiles d’or rappelle celles qui nimbent la Vierge de l’Apocalypse. De ce fait, un homme comme Charles de Gaulle, quoique catholique pratiquant, se trouvait être un chrétien suspect du fait son opposition à Bruxelles. Pour les mêmes raisons, beaucoup de laïcistes se sont méfiés de la construction européenne.Il est clair que ceux qu’inspirent encore ces vieilles lunes n’ont pas encore pris la mesure de la véritable inversion des signes qui s’est produite au cours des quarante dernières années : tout se passe, en effet, comme si Bruxelles était devenue, au contraire, le centre nerveux de l’antichristianisme en Europe.On s’est longtemps contenté de dire que l’Europe des Six issue du traité de Rome (lieu significatif) était dominée par les forces catholiques et que l’élargissement y avait seulement accru le poids du monde protestant et donc anglo-saxon. Mais aujourd’hui, la mutation est allée bien plus loin. En témoignent le refus d’inscrire les racines chrétiennes de l'Europe dans les textes constitutifs, la propagande active en faveur des évolutions libertaires les plus débridées, tant de la Commission que du Parlement européens, où la majorité social-démocrate et populaire est toujours prête à toutes les surenchères, le harcèlement des pays qui leur résistent.Si cela était nécessaire, on en verra la confirmation dans la récente réunion électorale qui s’est tenue à l’université de Varsovie en présence de Donald Tusk, président du Conseil européen en faveur de l’opposition européiste au gouvernement polonais. Leszek Jażdżewski, rédacteur en chef du journal Liberté, y a prononcé, sans que Tusk les désavoue, un discours d’une grossièreté et d’une violence inimaginables à l’encontre de l’Église catholique, laissant loin derrière tout ce qui pouvait se dire en France au temps du petit père Combes.Il faudrait de longs développements pour approfondir les raisons de cette mutation qu’a connue l’idée européenne au point d’être, désormais, associée à l’antichristianisme le plus virulent. Mais il est assez clair qu’elle est inséparable de la dérive idéologique de la construction européenne. Loin d’être un projet de coopération naturel entre pays libres désireux de travailler ensemble, le projet européen est conçu, aujourd’hui, par ses partisans comme un projet messianique d’abolition des frontières et d’arasement du fait national. Il n’est pas seulement une réalité politique mais une révolution destinée à remettre en cause cette réalité anthropologue fondamentale qu’est le fait national.L’expérience du siècle dernier a montré que le fait idéologique, que ce soit le communisme ou le socialisme national (dit nazisme), est toujours allé vers une hostilité radicale au fait religieux, ce qui est normal dès lors qu’il se pose comme une Église de substitution. Comment s’étonner qu’il en aille de même avec la troisième des grandes utopies, l’utopie mondialiste, dont le projet européen n’est, de l’aveu de Jean Monnet lui-même, qu’une étape ?Il est temps que ce qui reste de croyants en France et en Europe ouvrent les yeux devant ce qui n’est pas seulement un affadissement des convictions chrétiennes des pères fondateurs mais une véritable inversion du rapport du projet européen à la civilisation chrétienne pour laquelle il est devenu une véritable machine de destruction. (source)
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mardi 28 mai 2019
L'antichristianisme fondamental du projet européen
vendredi 28 juillet 2017
À feu et... ?
"Capsule spatio-temporelle
Le midi brûle, et les départs de feu sont si judicieusement répartis qu’on peut difficilement douter de leur préméditation. Nous avons laissé entrer le cheval de Troie et voici la suite. La France à feu avant de l’être à sang. Le midi, la côte, nos plus merveilleux endroits, ceux où maman et mes tantes passaient avant guerre des étés enchantés, où je communiais avec la mer et le vent..."
Le midi brûle, et les départs de feu sont si judicieusement répartis qu’on peut difficilement douter de leur préméditation. Nous avons laissé entrer le cheval de Troie et voici la suite. La France à feu avant de l’être à sang. Le midi, la côte, nos plus merveilleux endroits, ceux où maman et mes tantes passaient avant guerre des étés enchantés, où je communiais avec la mer et le vent..."
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mercredi 16 novembre 2016
"Parce que tout est perdu, rien n’est perdu" par Philippe de Villiers
Interview de Philippe de Villiers à propos de son dernier livre
Les Cloches sonneront-elles encore demain ?
Votre dernier ouvrage est autant un livre de réflexion sur la place de l’islam en Europe que de révélations sur son expansion. Quel a été le déclencheur de votre projet ?
J’ai décidé d’écrire ce livre d’alerte le jour où j’ai eu accès à une note du service central du renseignement territorial, datée du 29 novembre 2015. Elle décrit la salafisation galopante des mosquées. Elle m’a conduit à enquêter sur ce que les salafistes et les Frères musulmans appellent “le nouvel édit de Nantes”. Il s’agit d’un objectif stratégique qui a été conçu pour la France, dans le cadre du projet Tamkine, avec un véritable plan territorial d’islamisation de l’Europe. Ce projet a été dévoilé par Mohamed Louizi, l’ancien président des Étudiants musulmans de France-Lille. Le projet Tamkine est l’ultime étape du djihad civilisationnel pacifique, que les Frères musulmans appellent « l’islamisation tranquille » : il s’agit d’infuser nos lois, d’infiltrer nos institutions, d’utiliser les droits de l’homme comme cheval de Troie, afin d’« inscrire le récit islamique dans le récit historique de l’Europe ». Derrière tout cela, il y a l’idée sous-jacente de ce que l’imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, appelle « l’obligation du califat islamique ». Le projet Tamkine renvoie à l’avertissement solennel du grand penseur des Frères musulmans, Youssef al-Qaradawi : « Avec vos lois démocratiques nous vous coloniserons, avec nos lois coraniques nous vous soumettrons. » Les échelons tactiques passent par le test de la taqiya : il faut tester les espaces à conquérir et à soumettre, tester la société à l’hôpital, dans l’entreprise, à l’école ou par la construction de mosquées et jusque sur les plages. Reculer quand on sent une résistance ; sinon : avancer, avancer pour qu’il y ait des centaines de Molenbeek français.
François Hollande, lorsqu’il évoque, dans le livre de confidences aux journalistes du Monde, la « partition », envisage-t-il de céder ces fameux territoires ?
Oui. Il a eu sous les yeux le fameux rapport que je viens d’évoquer. Il confie aux journalistes, avec gravité : « Comment on peut éviter la partition ? … » La partition interviendra lorsque la classe politique, exténuée, terrorisée par la peur d’être accusée d’“islamophobie”, implorera la paix, l’appeasement, obtenue en contrepartie d’une grande concession territoriale. Ce nouvel édit de Nantes accordera à l’islam des “places de sûreté” soumises à la charia. Le projet Tamkine fait le pari que la population française désemparée, usée, apeurée, honteuse, n’en pouvant plus, suppliera les pouvoirs publics de céder. Nous sommes en réalité devant la jonction, le point de rencontre de deux plans : celui des islamistes, avec le projet Tamkine, et celui des élites mondialisées, qui entendent changer de peuplement et favoriser l’immigration de masse pour troquer notre main-d’oeuvre trop chère contre une main-d’oeuvre payée au lance-pierre.
Comment avez-vous enquêté, ces dernières années, pour aboutir à ce livre ?
Le succès de mon dernier livre, Le moment est venu de dire ce que j’ai vu, a conduit un certain nombre de membres des services de renseignements, dépités à l’idée de ne pas être entendus sur la question de l’islamisation, à spéculer sur mes audaces éditoriales. J’ai également travaillé sur le plan des élites onusiennes, qui porte un nom : “Replacement migration”, “Migration de remplacement”, et sur le projet de la Commission européenne, Eurislam. La présentation de ce dernier document officiel est édifiante. On y voit, à l’intérieur même de la couronne des étoiles mariales, sur fond bleu, un minaret surmonté du croissant. Le programme est annoncé.
Avec cette compilation d’éléments, ne craignez-vous pas que l’on vous taxe de complotisme ?
Les complotistes sont les Frères musulmans et leurs alliés, les dhimmis de l’Occident. Ils s’entendent sur un complot contre la civilisation… On stérilise notre population ! On la remplace ! On va chercher en mer les bateaux de migrants, on sollicite l’invasion, on l’organise. Chose inouïe, c’est l’envahi qui sauve l’envahisseur ! L’Onu, d’année en année, met à jour son fameux rapport et, comme dans un thriller, énonce des scénarios, avec des simulations qui donnent les résultats par pays. Pour la France, les experts des Nations unies estiment le scénario raisonnable, entre 2020 et 2040, à 16 millions de migrants, soit 800 000 entrées par an.
L’évocation du projet Eurislam occupe une place centrale dans votre livre. Que recouvre-t-il ?
Ce projet de la Commission européenne consiste en l’acclimatation progressive à la culture religieuse importée. C’est l’assimilation à l’envers. Ce projet de recherche produit chaque année des rapports. L’un d’entre eux, le rapport Draghici, prévoit une “rééducation” européenne aux « avancées sociétales » et à « l’acceptation des sociétés multiculturelles et multiethniques ». La promotion du multiculturalisme dans le cadre du projet Eurislam est encouragée par l’Union européen grâce à un Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers. Par ailleurs, les Frères musulmans du Forum of European Muslim Youth and Student Organizations sont financés et agréés en tant que lobby par la Commission de Bruxelles. Le Feder, le Fonds européen de développement régional, sert aujourd’hui au financement des mosquées. Ostensiblement. Petit à petit, avec l’Eurislam, c’est la civilisation européenne qui cède la place à la civilisation islamique.
Pour revenir à la France, si l’on vous suit, on court à la guerre civile. À quelle échéance ?
Le paradis diversitaire du “vivre-ensemble” finira mal. Il est difficile de dire quand précisément, mais facile d’expliquer comment. On a sous les yeux un double carottage. Le premier carottage est démographique ; il faut méditer la phrase des islamistes : « L’enfantement est le djihad des femmes. » Le second carottage, ce sont nos territoires devenus des terres d’islam, où la loi n’est plus la loi française et qu’on appelle pudiquement des “zones de non-droit”. Viry-Châtillon en est un exemple, depuis que deux policiers ont été brûlés dans leur véhicule, il ne s’est rien passé, aucune descente de police. Parce qu’il y a trop d’armes là-bas. Il faudrait envoyer l’armée. On n’ose pas. On préfère rester dans le déni.
Vous pensez vraiment, comme dans votre titre, que les cloches des églises ne sonneront plus ?
C’est une allégorie. Les cloches sont un marqueur identitaire. Elles font remonter de la nappe profonde de nos paysages intimes l’unité des vivants et des morts de la grande symphonie française. J’ai entrepris d’écrire ce livre en janvier 2016. Donc bien avant l’égorgement du père Hamel, le 26 juillet, que j’ai appris au moment où je relisais les dernières épreuves. Depuis cet été, dans le peuple, la question de l’identité est devenue majeure, l’angoisse des angoisses. À l’angoisse du lendemain, pour notre propre survie, s’ajoute celle pour la survie même du pays. En conséquence, les garde-fous juridiques, les verrous de la pensée officielle, de la pensée conforme, ont sauté. La preuve : j’ai publié ce livre, qui était impubliable il y a quelque temps. Je n’y parle pas de l’islamisme, de l’islam politique, de l’islam radical. J’y parle de l’islam tout court.
Si le conflit est religieux, la réponse doit-elle l’être également ?
Ce n’est pas un conflit religieux. L’islam est un système global, un système politique, c’est une loi — saint Thomas parlait de la « loi des Maures ». Comme beaucoup de Français, croyants ou non, je suis troublé par la hiérarchie ecclésiastique. Quand le pape, symboliquement, décide de ramener douze musulmans à Rome, il désespère les chrétiens d’Orient, restés, eux, sur place. Quand il évoque l’équivalence de la violence islamique et de la violence catholique, il met sur le même plan le “verset du sabre” et le “sermon sur la montagne”, la violence au nom du Coran et la violence en dépit des Écritures. Quand il reçoit l’“islam de France”, il accrédite l’idée que le remède à l’islamisme et au terrorisme, c’est l’islam. J’ai été saisi par un communiqué du cardinal Barbarin, à propos de la création à Lyon d’un centre de rayonnement islamique, « permettant de découvrir les apports de la culture musulmane ».
Comment la France peut-elle renouer avec ses racines chrétiennes ?
En la réinstallant chez elle, avec son art de vivre, sa langue, son histoire. Il faut dire et imposer une chose très simple, facile à comprendre par le peuple français : en France, on vit à la française, on ne porte pas des tenues islamiques du VIIe siècle ; on serre la main des femmes, on ne les frappe pas ; il n’y a pas la polygamie ; il n’y a pas d’égorgements dans des abattoirs rituels. Pas un pouce de concession : on arrête de reculer ! On reconquiert. Et on ose proclamer, en exergue : la France n’a pas vocation à devenir une terre d’islam. Alors, je sais que c’est douloureux, mais cela sera bien plus douloureux si on ne le fait pas.
Il faut distinguer l’islam et les musulmans. Pour l’islam, il n’y a qu’une réponse : la fermeté absolue. Pas de halal, pas de nouvelle mosquée. Pour les musulmans, il y a ceux qui ne nous aiment pas, ne nous aimeront jamais, ne nous ont jamais aimés depuis qu’ils sont là, chez nous. Parce qu’ils sont dans la revanche, le ressentiment et l’amertume. Le malaise né de nos fiertés recouvrées les poussera à faire comme deux tiers des Italiens avant-guerre, à repartir. Cela s’appelle la “remigration”. Il y a aussi les manipulateurs, il faut guetter leurs faux pas. Ce Marwan Muhammad, avec son idéologie totalitaire du Collectif contre l’islamophobie en France, n’a rien à faire chez nous s’il continue à faire passer notre pays pour un pays raciste. Et puis, il y a ceux qui sont musulmans et français de préfecture mais qui voudraient devenir “français de désir”. Ceux qui, entre le Coran et la France, sont prêts à choisir la France.
Que dites-vous à ceux-là ?
Il faut leur proposer des valeurs chaudes, la France de l’intime. J’y ai beaucoup réfléchi grâce à mon expérience du Puy du Fou. Beaucoup de gens voudraient bien nous rejoindre et faire descendre dans leur coeur les ferveurs françaises. Encore faudrait-il que notre histoire fût proposée. Ainsi qu’aux jeunes petits Gaulois qui courent en Nike, qui longent les murs et sont des écorchés vifs. Il faut passer par l’émotion. Je propose d’inventer un nouveau roman national, par l’intermédiaire de la façade de l’esthétique, du beau. En disant aux jeunes, non pas comme dans le roman national d’autrefois, “La France, tu l’aimes parce qu’elle est grande…”, mais plutôt : “La France, tu l’aimes parce qu’elle est belle…” Cherchons dans nos enfouissements les affleurements de tendresse française et mettons-les à la portée de la jeune génération. Que notre nouveau roman national soit un roman d’amour, pour que chaque petit Français, qu’il soit de souche ou de désir, puisse partir dans la vie avec un bagage imaginaire qui habille ses rêves.
Les réformes culturelles que vous préconisez sont-elles réalisables ?
Le jour où on aura une classe politique renouvelée, décidée à mettre le cap sur la France de l’intime, tout deviendra très simple. À l’école ? L’histoire deviendrait la première matière. Des parents grommellent parce qu’on enseigne le baptême de Clovis, saint Martin, Lépante ou la conquête des côtes de Barbarie ? Qu’à cela ne tienne ! C’est notre histoire. Comme dit le maire de Rotterdam, pourtant de confession musulmane, à ceux qui ne sont pas contents : « Faites vos valises… » Que le Parti des indigènes de la République soit mis à la raison.
Le deuxième vecteur, c’est la télévision d’État. Qu’elle retrouve la fibre nationale ! Réparons également la grande faute de Chirac, inspirée par Juppé, la fin du service militaire. De nos jours, la guerre moderne consiste à faire de chaque Français un veilleur, un combattant, y compris dans les campagnes investies par les salafistes.
Un sursaut populaire peut-il compenser le renoncement de la classe politique ?
Au fin fond de la nuit, il arrive un moment où le crépuscule et l’aurore se rejoignent dans la même lumière diaphane. Il y a pour moi trois lucioles qui vacillent à l’horizon. D’abord, le nouveau regard des jeunes sur leur vie : après des générations de bourgeoisie française où l’on portait ses enfants vers les études économiques, se déploie l’urgence du service de la cité et de son caractère prioritaire. Au lieu d’aller dans une multinationale comme leurs pères, beaucoup de jeunes sont prêts à se battre pour les patries charnelles. Ils perçoivent qu’elles sont en danger. Deuxième lueur : par un paradoxe échappant au système, la technologie, via les réseaux sociaux, permet de nouvelles formes de capillarité. Chacun peut produire sa petite chaîne à messages, organiser son réseau de résistants. Il y a trente ans, on ne pouvait pas agir hors la force, l’argent, le nombre. Troisième luciole, elle brille dans le ciel des idées : la bataille idéologique est gagnée. Le succès de mes livres n’en est qu’un indice parmi d’autres.
Vous opposez élites et peuple, mais vous êtes aidés dans votre combat par des intellectuels. Y compris venus de la gauche…
Le 10 novembre 1989, au lendemain de la chute du communisme, il y a eu deux comportements réactifs chez les intellectuels. D’abord celui de l’islamogauchisme, actuellement porté par la médiasphère. Pour ces militants, qui ont fait du migrant un nouvel archétype de néoprolétaire, “le grand soir” n’est plus rouge mais vert. Si le muezzin peut nous aider à nous débarrasser du sacristain, se disent-ils, alors va pour le muezzin. Mais, en face de ce mouvement puissant, qui a remplacé Castro par Mahomet, on assiste à la redécouverte progressive de la France par des intellectuels venant de la gauche. Ils ont cru à la parousie de la révolution ? Ils reviennent à Péguy, à Bernanos. Et au « patriotisme de compassion » de Simone Weil, repris dans l’Identité malheureuse, d’Alain Finkielkraut. Pour la première fois depuis longtemps, des témoins d’origines et d’expériences très différentes acceptent de se parler. Et entretiennent, entre eux, je peux en témoigner, une relation d’amitié combattante. Oui, j’ai des rapports avec tous ces gens-là. J’aime bien Michel Onfray et Alain Finkielkraut, et si nous avons des divergences, nous partageons une commune inquiétude sur le devenir de la France.`
Ces penseurs ont-ils vocation à rejoindre ce que l’on désigne par l’expression “la droite hors les murs” ?
Non, ils rejettent les immatriculations. Les intellectuels n’aiment pas les uniformes. “La droite hors les murs”, cela signifie que la droite institutionnelle était emmurée en ses pénombres boutiquières : plus ou moins de TVA ? plus ou moins de pensions ? La société française, elle, pressent les deux grandes questions vitales. Premièrement : la France va-t-elle demeurer une nation soumise ou redevenir un pays souverain ? Deuxièmement : choisit-on « l’identité heureuse » d’Alain Juppé, c’est-à-dire le multiculturalisme, qui nous mènera au Frankistan et à la guerre civile ? ou souhaite-t-on réaffirmer une France multiethnique mais uniculturelle. Comme disait Bainville, « la France, c’est mieux qu’une race, c’est une nation ». Une civilisation.
Pourquoi Marine Le Pen, qui parle moins de TVA que de souveraineté, plafonne-t-elle ?
Que dit-elle ? Que l’islam est « compatible » avec nos valeurs. Quand j’ai entendu cela, je me suis dit : on aura un peu plus d’islamisation avec Alain Juppé, un peu moins avec Marine Le Pen. Elle est encore à Maastricht. Elle chemine. Il ne faut pas qu’elle fasse du stop avec Philippot. Il n’a pas pris en compte la question identitaire. Peut-être est-ce simplement tactique ? La fille héritière de la marque Kronenbourg peut se permettre de vendre du jus de raisin, les gens continueront à acheter l’enseigne Kronenbourg. Mais cela ne dure qu’un certain temps…
Comment imaginez-vous la recomposition de la droite, au lendemain de 2017 ?
Je suis passé de la politique à la métapolitique, qui est l’art de chercher les causes fondatrices. Je répugne donc à interférer avec les questions partisanes. Mais je peux vous prédire qu’au soir du premier tour de l’élection présidentielle, la trahison va commencer, elle sera splendide. Le candidat de la droite classique n’aura qu’une obsession : aller chercher dans le camp d’en face le complément nutritif pour gagner. La situation de la France, ce soir-là, sera très tendue. Avec un rapport de force très serré. Il y aura un gouvernement de “droiche”. Il fera une politique européiste, mondialiste, libérale-libertaire, soutenue par le Boboland multiculturaliste. N’oublions pas que Juppé est l’ami intime de l’imam Tareq Oubrou, qui l’appelle « le bouclier de l’islam ». Alors, se fera la recomposition avec le rassemblement de tous les souverainistes conservateurs, ceux qui vivent déjà hors les murs et ceux qui feront le mur.
Irez-vous voter à la primaire ?
Non. C’est un détournement des institutions, un exercice qui relève de la partitocratie. Un suffrage censitaire.
Au-delà de la crise de régime, on assiste à un retour des nations. Croyez-vous possible un retour de la France au premier plan ?
Depuis mon Aventin, j’hésite entre deux hypothèses. Si je me tourne vers l’expérience des apogées et des grands effacements de l’histoire du monde, je me dis que notre destin est peut-être scellé. On a rarement vu une civilisation se perdre et se refaire. Quand on cède à la barbarie et à l’amnésie, quand on perd les fiertés vitales, le glissement à l’abîme est fatal. Seule une société nourrie de ses enracinements et de son goût du sacré peut accueillir, ingérer, transmettre. Une société qui fait prévaloir les moeurs sur les lois. C’est pourquoi les sociétés traditionnelles assimilent plus facilement que les sociétés désinstituées, hédonistes, nomades, désaffiliées. La seconde hypothèse ? Celle du réflexe de survie. Reste-t-il assez d’instinct pour que l’Europe garde la main sur la paroi et qu’elle ose affirmer la prééminence de sa civilisation ? Nous sommes au coeur d’un paradoxe : parce que tout est perdu, rien n’est perdu. La seule grille de lecture pour demain sera la résistance ou la collaboration. C’est pourquoi, finalement, l’espoir l’emporte sur les craintes : quand un peuple est menacé dans sa chair, il se réveille. L’islam aura peut-être eu ce mérite, nous réveiller à temps. C’est ce combat que je veux mener désormais.
lundi 13 juin 2016
NICE N'EST PAS ENCORE SOUS LOI ISLAMIQUE…
Rassemblement à Nice en 2015 contre l'édification d'une mosquée (Nice Matin) |
NOUVELLEAKS par Slobodan Despot
LA CONTROVERSE DE NICE
La scène se passe au cœur de la cinquième ville de France. Irrités de voir une serveuse d'origine tunisienne travailler dans un bar en période de ramadan, deux musulmans pieux sont allés l'interpeller. La suite donne lieu à une dispute théologique qui se soldera, comme toute bonne dispute théologique, par coups et blessures.
La voici telle qu'elle fut contée au NouvelObs par la jeune femme :
« J’étais toute seule dans le bar quand deux passants ont fait irruption. Ils ont pointé du doigt les bouteilles d’alcool qui se trouvaient derrière le comptoir, puis l’un d’entre eux m’a dit en arabe : 'Tu devrais avoir honte de servir de l’alcool en période de ramadan'. Puis, il a ajouté : 'Si j’étais Dieu, je t’aurais pendue'. »
« Tu n'es pas Dieu pour me juger », lui aurait rétorqué la serveuse.
« Sale pute » fut l'ultime argument verbal des deux policiers de la charia avant la gifle qui envoya la serveuse « plutôt menue » au sol.
L'article nous apprend encore
- que la victime, sur un plan personnel, observait le ramadan ;
- qu'elle a exercé le même métier de barmaid en Tunisie sans le moindre désagrément ;
- que « ce n'est pas la première vague d’intimidation » qu'on connaisse dans ce quartier du centre de Nice, deuxième ville de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, fière de son dynamisme, de sa culture et de ses traditions.
Selon une source non confirmée, on aurait encore entendu les purs mahométans enjoindre à la fille de « rentrer dans son pays ».
Nice n'est pas encore sous loi islamique, c'est pourquoi la serveuse est restée vivante, de même que son patron. On peut imaginer que la même scène, en terre islamique, se serait soldée par la mort des deux et peut-être par l'incendie de l'établissement. Ou plutôt, on ne peut rien imaginer du tout. Servir publiquement de l'alcool y est aujourd'hui simplement impensable, sous ramadan ou hors ramadan. Et Le Vin, le Vent, la Vie du Persan Abou-Nowâs ou le magnifique Éloge du Vin du soufi égyptien Umar Ibn al-Faridh ne changent rien à l'affaire, pas plus que les bars à liqueurs très fournis que, selon de nombreux témoins, les princes du Golfe entretiennent dans leurs somptueuses demeures tout comme ils entretiennent l'État islamique d'Irak et du Levant.
Une martyre
Si elle avait été chrétienne, la pauvre « Myriam » aurait pu être qualifiée pour le statut de martyre. Tout y était réuni, sauf la mise à mort (qu'elle a, tout de même, frôlée). Elle respecte intérieurement les principes de sa foi, n'a pas peur d'une force qui peut l'écraser, mais lui répond au contraire du tac au tac, dans une fulgurance, par l'argument du Christ et de Jeanne d'Arc : « Qui es-tu pour me juger ? »
De la même manière, si l'on avait été dans un contexte chrétien, les deux agresseurs auraient incarné le comportement masculin le plus vil que la civilisation connaisse et qu'elle a passé des siècles à déraciner comme une mauvaise herbe. A la violence contre les faibles ils ajoutent la misogynie, à la misogynie le fanatisme, au fanatisme la lâcheté, à la lâcheté l'idiotie (« si j'étais Dieu, je te pendrais ! »).
Cela ne veut pas dire que de tels comportements n'existent pas dans l'Europe post-chrétienne. Ils y existent, mais il y a des siècles qu'on ne les cumule plus de la sorte. Ils y existent, mais ils y sont stigmatisés et sanctionnés. Ils sont stigmatisés, soyons clairs, dans toute forme de civilisation. Or l'enseignement dont nos deux justiciers se réclament ne connaît ni la défense de la femme adultère, ni la rédemption de la prostituée, ni le rejet de la violence (« Qui tire l'épée périra par l'épée », Matthieu 26 :52). Ces deux hommes ont de toute évidence enfreint toutes les lois écrites et non écrites de la civilisation post-chrétienne, de la civilisation tout court. Mais ont-ils bien agi ou mal agi selon la morale de l'islam ?
Ce n'est pas à nous de le dire. Nous ne le savons pas, nous ne sommes pas dans leur peau. De surcroît, « nous », Européens, ne sommes pas au clair entre nous sur nos critères de jugement. Par exemple, il se trouve toujours des esprits « ouverts et conciliants » pour affirmer que ça n'est pas l'islam, que l'islam véritable, la religion d'amour et de paix n'est jamais en cause dans ce genre de cas. On le sait : les islamistes trahissent l'islam tout comme les bolcheviques de 1917 trahissaient le socialisme. Cela n'a pas empêché que des millions d'innocents soient exécutés, affamés, déportés et arriérés au nom du socialisme et de rien d'autre de même qu'ils le sont aujourd'hui au nom de l'islam et de rien d'autre. Mais le « véritable » islam se dérobe au jugement de même que le « véritable » socialisme a échappé à tout verdict de l'histoire. Au-delà d'un certain stade de terreur, une idéologie devient inattaquable. C'est la manifestation intellectuelle du syndrome de Stockholm.
La question qu'on ne posera pas
Ce n'est donc pas à nous de juger cette dispute. Mais l'incident est si emblématique qu'on pourrait en faire un très bon test d'eurocompatibilité à l'adresse des représentants du monde islamique. On appellerait cela la Controverse de Nice, de même que la Controverse de Valladolid, jadis, servit à déterminer l'attitude des catholiques envers les Indiens d'Amérique.
La question serait très simple : « Qui approuvez-vous, de la serveuse ou des deux hommes ? ». On pourrait la poser, en excluant les réponses ambiguës, au professeur Tariq Ramadan et à ses frères, à M. Nicolas Blancho, l'islamiste agité de Suisse, ou encore à l'imam Bekim Alimi qui participa à l'inauguration du tunnel du Gothard à la place du pasteur protestant et qui « prône un islam ouvert et assumé ».
Cet islam ouvert et assumé qu'on prête d'office à la plupart des « interlocuteurs » musulmans de nos autorités (avant de découvrir souvent — mais trop tard — leurs liens avec le wahhabisme et le salafisme) assumera-t-il l'agissement de la serveuse « plutôt menue » ou celui de ses deux justiciers ? Voilà le critère simple et concret qui nous permettrait de savoir si leur islam est soluble dans la civilisation. En cas d'hésitation, on pourrait leur poser une question subsidiaire :
Selon vous, comment le Prophète aurait-il tranché ce cas ?
Des ravages du pacifisme
Évidemment, nous n'en ferons rien. Nous ne sommes plus en position d'imposer des tests : au contraire, c'est nous qui en sommes les cobayes. La controverse de Nice n'est qu'un maillon dans une série continue de provocations. Ainsi, le même jour, des militaires en mission dans le cadre du plan Vigipirate étaient piégés et agressés dans le Val-d'Oise. La presse ne parle que d'« individus », mais nous apprend tout de même qu'il s'agissait d'une opération de sécurisation d'une synagogue…
On ne fera rien, et c'est tragique. La controverse de Nice est un exemple d'école de confrontation entre un islam intégré et un islam agressif. L'islam intégré est celui qui suit la sagesse immémoriale : ma liberté s'arrête là où commence la liberté d'autrui. Je fais ramadan, mais je sers l'alcool aux kouffars, parce que je respecte leurs coutumes.
A l'opposé des âmes candides, nous avons également ceux qui pensent que l'islam n'est qu'un « logiciel » de conquête du monde entier. Le christianisme l'est aussi depuis que le Christ a envoyé ses disciples évangéliser les quatre coins du monde. Il utilise certes d'autres moyens, quoique pas toujours. On consultera sur ce point les indiens du Paraguay ou les indigènes du Congo. Le christianisme avait de meilleures armes que l'épée et la prédication. Il a reconnu la liberté individuelle, permis la recherche scientifique, la quête du profit et la laïcisation. En se fondant dans le tissu même de la Modernité, il a conquis le monde au risque de se diluer.
Quoi qu'il en soit, le « logiciel » islamique n'a pas encore conquis le monde. Facebook le devance encore. Moyennant une attitude réaliste tenant compte des rapports de forces, les aires russe, chinoise ou indienne composent avec lui depuis des siècles — à travers le collimateur — et réalisent même, parfois, des symbioses assez harmonieuses. Sans le soutien actif de l'islamisme extrême sous ces latitudes par les États-Unis et le Benladenistan saoudien, il est même probable que les conflits y seraient aujourd'hui bénins. Dans la chaîne des pays non-alignés, qui correspond en gros à la ceinture islamique, mais aussi à la carte des ingérences néocoloniales de l'Occident (car toutes les guerres de l'OTAN depuis 1989 ont pour théâtre des pays non-alignés), la laïcisation avait fait de tels progrès qu'on y considérait, dans les années 1980, le modèle de société islamique comme une pittoresque survivance du passé. Ce qui n'empêchait pas ces pays de respecter et sauvegarder leur héritage culturel islamique.
La vie réelle est faite de compromis, de conflits, d'avancées et de reculades. L'Europe d'après 1945, elle, n'est pas construite sur la vie réelle mais sur une idéologie de paix universelle. Or l'idéologie de la paix à tout prix ne conduit qu'à la reddition totale ou à la guerre totale. D'où le partage du continent entre de ces deux extrêmes : l'angélisme et le bellicisme.
Du côté angélique, les « islamo-gauchistes », l'aveuglement devant les provocations telles que la controverse de Nice, et la répression non de ces provocations mais de ceux qui les dénoncent. Du côté belliqueux, le « néoconservatisme », la vision du « conflit des civilisations » — comme si la civilisation moderne n'était pas une — et un discours islamophobe qui ne sert généralement qu'à conforter les idées et les mesures du camp d'en face.
Entre les deux, personne n'a le courage de fixer une règle du jeu en reconnaissant à la fois l'installation à demeure de communautés islamiques en terre d'Europe et la primauté inconditionnelle des lois et coutumes autochtones. Bien au contraire. La nomenklatura décrédibilisée de l'UE tient en tenailles sa propre population entre la peur du terrorisme islamique et l'hospitalité obligatoire à l'égard des populations musulmanes. C'est même désormais son principal levier de pouvoir, et le premier sujet de préoccupation du continent, qui jette dans l'ombre son déficit démocratique, sa grave crise économique et le pillage massif des classes inférieures. Les institutions politiques européennes sont un facteur d'islamisation de l'Europe plus agissant que le « logiciel » islamique lui-même.
Encore un « dégât collatéral » de l'Occident
Tétanisée par cette contradiction, l'Europe occidentale attend son destin. Elle est incapable de renoncer aux agressions néocoloniales anglo-saxonnes qui alimentent le fanatisme au Moyen-Orient et le mouvement migratoire. Mais elle n'a pas non plus la force ni le droit d'en combattre les conséquences sur son territoire. Elle ne fait que subir. Jusqu'à quand ? Son avenir est soit dans l'islamisation institutionnelle prophétisée par Houellebecq, soit, après l'implosion de l'UE, dans une « peau de léopard » où des zones désislamisées s'opposeront à des zones conquises sous régime de charia. D'un côté comme de l'autre, les nobles valeurs européennes seront mises au placard.
Pour pouvoir exercer sereinement son métier de barmaid, il est fort probable que « Myriam » doive effectivement retourner dans son pays, la Tunisie. Car l'islam auquel elle a affaire en France n'est pas celui dans lequel elle est née. C'est un produit autochtone de l'Occident, rendu toxique par son nihilisme, ses calculs stratégiques et son inconnaissance de l'être humain.
(source)
mercredi 9 mars 2016
LE MARTYRE DES PATRIARCHES DE CONSTANTINOPLE DANS L'EMPIRE OTTOMAN
En cette période de trahison, de lâcheté, de compromission de nos gouvernants indignes (ou tout simplement cyniques) qui pactisent avec toutes sortes de serviteurs du diable et s'apprêtent, contre la volonté des peuples - une fois de plus - à faire entrer le loup turc dans la bergerie européenne après avoir laissé envahir les terres de leurs nations par des flots de "migrants" violeurs et pillards envoyés par les mêmes turcs…
Avec un infini respect et une immense gratitude nous mentionnons le nom des Patriarches de Constantinople, vénérables témoins qui ont donné leur vie pour la liberté.
Avec un infini respect et une immense gratitude nous mentionnons le nom des Patriarches de Constantinople, vénérables témoins qui ont donné leur vie pour la liberté.
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Le corps de Grégoire V jeté dans le Bosphore, illustration de Peter von Hess. |
Le premier patriarche après la chute de
Constantinople, Gennadios Scholarios,
a été le
premier à démissionner en raison
de désaccords avec l'administration ottomane.
Ioasaf I (1465-1466): Après avoir été rasé, a été déposé par
ordre du Sultan.
Raphael I (1475-1476): a refusé de faire payer la taxe, a été déposé, a été mis dans une prison, où
après un an est mort.
Raphael II (1603-1607): Par ordre du Sultan Ahmed I a été
déposé, exilé et tué de façon horrible.
Cyril I Loukaris :
Plusieurs fois se leva et descendit du trône à
partir de 1612. le 20 Juin 1638 avec le Pasha Santrazami Bajram a été
arrêté et emprisonné dans la tour du Bosphore. le 27 Juin a été remis aux
janissaires et embarqué dans un bateau pour être noyé en mer.
Cyril II Kontaris (1633-1639): En raison des actions
répréhensibles a été destitué puis
capturé par les autorités ottomanes,
emprisonné et exilé à Carthage. Là le Pacha
ottoman de Tunis lui a imposé
d’embrasser l'Islam, mais Cyril
ayant résisté a en conséquence été pendu le 24 Juin, 1640. Détail
impressionnant la corde de pendaison s’étant rompue deux fois il fut donc
étranglé.
Parthenios II (1644-1646, 1648-1651): Par ordre du Sultan
Ibrahim a été déposé et remis aux janissaires pour être étouffé. Les chrétiens l’ont enterré sur l'île de
Halki.
Parthenius III(1656-1657): Par ordre du Sultan après
tortures horribles fut pendu dans la
zone Parmakkapi de la Ville le samedi de Lazare et au bout de trois jours, jeté
dans la mer.
Gabriel II (23 / 4-5 / 5-1657): est resté douze jours
seulement sur le trône patriarcal. A été déposé et placé dans la cathédrale
Prousis. Diffamé par des Juifs de la région qui l’ont
accusé d’avoir baptisé un musulman, alors qu'en fait, il était Juif. En
conséquence, il a été emprisonné puis pendu le 3 Décembre 1659.
Meletios II (1768-1769): Après sa démission fut arrêté avec
trente autres anciens, clercs et laïcs et emprisonnés.
Est mort en 1777 dans une grande pauvreté.
Cyril VI (1813-1818): Parce qu'il n'a pas été agréable au
Sultan Mahmud a été déposé et exilé au Mont Athos. Plus tard, il s’est installé
à Edirne.
Huit jours après la pendaison de Grégoire V le 18 Avril 1821 , jour de Pâques, à la porte du Patriarcat de Constantinople, en représailles contre le soulèvement grec commencé le 25 mars 1821 (qu'il avait pourtant désapprouvé) sur ordre du Sultan a été pendu à la porte de la cité. Après trois jours a été jeté dans le fleuve Ebre, a été retouvé au large de la côte de Didymotecihou.
Huit jours après la pendaison de Grégoire V le 18 Avril 1821 , jour de Pâques, à la porte du Patriarcat de Constantinople, en représailles contre le soulèvement grec commencé le 25 mars 1821 (qu'il avait pourtant désapprouvé) sur ordre du Sultan a été pendu à la porte de la cité. Après trois jours a été jeté dans le fleuve Ebre, a été retouvé au large de la côte de Didymotecihou.
tombeau de Grégoire V dans la Cathédrale métropolitaine d'Athènes
samedi 18 avril 2015
Non, les Russes ne viennent pas ! par Reese Schonfeld journaliste et cofondateur de CNN
L'Occident essaie de présenter le président russe comme
"incarnation du mal", ce qui n'est pas le cas. Vladimir Poutine ne
fait que défendre et faire valoir les intérêts de son peuple, affirme Reese Schonfeld, journaliste et cofondateur de CNN.
Le président russe Vladimir Poutine n'est pas du tout aussi
inexplicable, imprévisible et agressif que le présente la presse américaine,
et surtout la presse républicaine aux Etats-Unis, écrit dans le Huffington Post
le cofondateur et premier président de la chaîne CNN.
"La Russie aurait pu, par exemple, user de son droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies et empêcher l'instauration des sanctions contre l'Iran. A l'époque, Téhéran a violemment critiqué Moscou pour son adhésion au régime des sanctions. Quoi qu'il en soit, la Russie avait soutenu les Etats-Unis malgré ses relations d'amitié avec l'Iran, car elle se guidait sur les intérêts de ses propres citoyens", rappelle le journaliste.
Et d'admettre que l'actuel chef de l'Etat russe ne plaisait
pas à tout le monde.
"Poutine agit comme n'importe quel dirigeant politique le devrait, en essayant de conserver et protéger son pays. Il peut ne pas être un
homme gentil, mais il n'est certainement pas le diable auquel nous l'identifions"
"Il agit toutefois selon les intérêts de son peuple,
comme il les comprend. Quand Washington a profité d'un changement de pouvoir en
Ukraine pour briser définitivement l'alliance entre Kiev et Moscou, la Russie
ne pouvait tout simplement pas ne pas soutenir cette partie de la population
ukrainienne qui se tournait vers elle, ce qui a amené au conflit qui fait
toujours rage entre le Donbass et Kiev", indique M.Schonfeld.
Selon ce dernier, les Russes ont toujours été très critiques
au sujet de la décision de Nikita Khrouchtchev d'"offrir" la Crimée à
l'Ukraine, et, en rattachant la péninsule à la Russie, Vladimir Poutine n'a
fait que répondre aux attentes du peuple de son pays.
"L'Otan ne cesse d'armer les pays d'Europe de l'Est et
va organiser dans les semaines qui viennent des manœuvres d'envergure en
Roumanie, en Pologne et en mer Noire. L'Occident s'applique de nouveau à
diviser la Russie et ses voisins. Et Poutine agit comme tout autre dirigeant
agirait à sa place pour protéger son pays et sécuriser ses frontières", relève
l'auteur.
Et d'ajouter que les Russes n'avaient pas oublié la perte de
millions de leurs compatriotes dans la guerre contre l'Allemagne nazie.
"Et la volonté du président russe de protéger les
frontières de son pays à l'ouest sans agresser qui que ce soit est facile à
comprendre", conclut le journaliste américain.
(source : Huffington Post via Sputnik)
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samedi 29 novembre 2014
Essayez de dire : «Nous ne voulons pas de cette Europe…» et vous verrez ! par Mgr Athanase Jevtitch
UN MOT POUR L’ÉPOQUE ACTUELLE
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Владика Атанасије (Јевтић) |
L'ère de Saint Constantin et de sa mère Sainte Hélène, marque le commencement d'une période historique qu'on appelle l'Empire Romain, Chrétien, qui ne fut nommé Byzantin que récemment en Occident. En fait, c'était le début de l'Europe chrétienne. La culture chrétienne byzantine a exercé une influence décisive sur l'Europe ; l'Europe a été son héritière, puis l'a délibérément oubliée. L'Europe a hérité beaucoup de trésors de Byzance, mais malheureusement, en a volé et pillé aussi beaucoup d'autres pour ses propres trésors et musées - non seulement pendant les Croisades, mais aussi pendant le gouvernement colonial des régions byzantines. Nous les Slaves orthodoxes, avons reçu un grand héritage de l'Orient Chrétien Orthodoxe venant de Byzance. D'abord, l'Évangile du Christ, Sa foi et Son Église, et ensuite, parmi d'autres choses, l'alphabet cyrillique aussi. Pour l'Europe moderne, la civilisation, à ce qu'on en dit, provient de la Grèce antique, païenne ; on ignore ainsi le fait que c'est précisément Byzance qui a conservé tout ce qui avait une valeur dans la culture antique (manuscrits, littérature, Art, Pensée) et l'a transmis et confié à l'Europe, avec le droit romain. Malheureusement, la toute nouvelle «Communauté Européenne» fait remonter les débuts de son «Europe», non pas au Saint Empereur Constantin, mais seulement à Charlemagne couronné par le pape à Rome, à Noël de l'an 800.
Il y a 1700 ans, l'Europe a accepté avec tolérance Le Christianisme comme la libre foi en la Croix et la Résurrection, comme l'Église du Christ, le Dieu-homme et Sauveur du monde entier. Aujourd'hui, 1700 ans plus tard, où est cette Europe? Est-elle vraiment tolérante envers le Christ et le Christianisme, ou bien est-elle tolérante seulement envers elle-même, tout en se vantant, urbi et orbi, d'être «tolérante, démocratique et libre» - même pour le diable, même pour les persécutions des Chrétiens, non seulement dans les salles de classes de pays chrétiens il y a encore peu de temps, mais aussi dans les âmes d'enfants innocents qui avaient été baptisés. Vous verrez comme cette Europe est tolérante, si par hasard vous tentiez de la critiquer ! Essayez de dire : «nous ne voulons pas de l'Europe», nous ne voulons pas d'une telle Europe sans Dieu et déchristianisée, nous ne voulons pas d'une Europe qui lance des bombes sur nous - vous verrez comment aussitôt vous serez étiqueté d’ «obscurantistes, rétrogrades, nationalistes, fascistes, fanatiques, et ainsi de suite». En fait, jusqu'à récemment et encore de nos jours, ces épithètes sont propres à une telle Europe, si auto-satisfaite de sa grandeur mais si fondamentalement intolérante envers tout ce qu'elle n'est pas - tout ce qui n'est pas «la Communauté Européenne», la «Res Publica» romaine vampirisée, la «Pax Latina» païenne, ou «Pax Germana» ou «Pax Americana», avec ses dieux, ses «panthéons» où il y a de la place pour tout sauf pour le Christ ; il y a de la place pour tous les dieux ou idoles imaginables ou inimaginables, démons et vampires, chimères et virtualités, pour toutes les perversités et maux similaires à ceux décrits par Mikhaïl Boulgakov dans Le Maître et Marguerite... ou, même mieux, Dostoïevski. Et mieux encore l'Apôtre Jean dans l’Apocalypse qui lui fut révélée à Patmos, à laquelle l'Europe est confrontée aujourd'hui. Et elle ne craint pas le jugement de Dieu ! Parce qu'elle n'a pas la crainte de Dieu, ni l'amour du Christ, sans lesquels l'homme devient un animal et une bête. Même aujourd'hui, l'Europe est face à un choix : Dieu ou Mammon? Jésus ou Barabbas? Le Christ ou l'antéchrist?
L'Esprit et l'Épouse disent : «Viens!» Que celui qui entend dise : « Viens!» Et que l'homme assoiffé s'approche, que l'homme de désir reçoive l'eau de la vie, gratuitement... Le garant de ces révélations l'affirme : «Oui, mon retour est proche Amen, viens, Seigneur Jésus! - Si quelqu’un n'aime pas le Seigneur, qu'il soit anathème ! Maran atha! (Ap 22,17-20; ICo 16,22).
Monseigneur Athanase Jevtitch
(in "Le saint empereur Constantin et l’Édit de Milan" Conclusion)
(source)
jeudi 27 novembre 2014
«L'identité chrétienne de l'Europe» ? par l'Archimandrite George Kapsanis
Notre prise de conscience de nous-mêmes en tant que
chrétiens orthodoxes ne nous permet pas de négliger le fait que l'Orthodoxie et
le christianisme occidental ne peuvent pas partager une même «identité
chrétienne». Au contraire, cela nous oblige à insister sur le fait que
l'Orthodoxie est la foi chrétienne originelle que l'Europe a oubliée depuis longtemps, et qui, à un moment donné, devrait à nouveau servir de fondement à son
identité chrétienne.
L'Europe unie du XXIe siècle s'efforce
de trouver son identité. La question de «l'identité européenne» n'a pas cessé d'être un grave problème depuis qu'elle a été forgé seulement avec des facteurs
économiques et politiques. Cependant, à partir du moment où les facteurs
culturels et en particulier religieux devaient être pris en compte dans la
tentative pour la définir, il ya eu de graves débats, de profonds désaccords et d'âpres différends sur la question de savoir si la «Constitution européenne»
devrait faire référence à l'identité chrétienne de l'Europe.
Mais qu'est-ce que «l'identité chrétienne
de l'Europe» signifie pour nos peuples orthodoxes? En quoi est chrétienne est
«l'identité chrétienne de l'Europe»?
Tous ces individus bien intentionnés qui
s’efforcent de renforcer le concept de l'identité chrétienne de l'Europe
parlent généralement d'elle comme si c'était un fait historique ou un code de
principes et de valeurs chrétiens auxquels les peuples chrétiens de l'Europe
peuvent conjointement adhérer par le moyen de contacts œcuméniques et de
dialogue inter-chrétiens. Les chrétiens d'Europe veulent voir le concept
inscrit dans le cadre institutionnel de l'Europe parce qu'ils ont peur que
l'identité religieuse de leur continent puisse être affaibli et son caractère
chrétien altéré à la suite des changements de population (migrations etc.),
ou que les organisations chrétiennes inter-églises puissent être exclues des
centres européens de prise de décision. Suivant la même logique, même les
propositions des représentants orthodoxes officiels se concentrent sur le
renforcement d'une présence chrétienne institutionnelle en Europe.
L'Église orthodoxe
En vivant comme je le fais dans
l'environnement du mont Athos et le climat spirituel qu'il crée, je peux voir
que notre patrimoine orthodoxe ne doit pas être mesuré aux normes de ce
monde. Au cours des dernières années, j’ai été témoin de la piété et de la foi
profonde des pèlerins visitant l’Athos, dont beaucoup viennent, au prix de
grands efforts et dépenses, des pays des Balkans et de la Russie.
Dans l'esprit de tous ces pieux chrétiens
orthodoxes et de tous ceux qu'ils représentent de retour dans leurs pays
d'origine, l'Orthodoxie ne signifie généralement pas la même chose que pour ceux qui la voient ou la considèrent avec des critères idéologiques ou
sociologiques - ces gens qui confondent habituellement les croissants
orthodoxes d'ici dans l'Orient orthodoxe avec ceux qui sont dans le monde musulman,
ou considèrent l'Orthodoxie comme une force nationaliste parmi les peuples qui
l'embrassent. Peu importe dans quelle mesure, nous, orthodoxes, créons ces
impressions, suite à nos faiblesses personnelles ou à des erreurs collectives,
nous croyons profondément que l'Orthodoxie est quelque chose de beaucoup plus
substantiel, sublime et impérissable : c’est le don inestimable du Saint Dieu
trinitaire au monde, la « foi confiée une fois pour toutes aux saints» (Jude
3), que notre Église orthodoxe conserve dans sa plénitude, sans distorsions
hérétiques, et que nous avons conservée dans les moments difficiles afin de ne
pas perdre notre espérance en la vie éternelle.
Nous, peuples orthodoxes avons été jugés
dignes par Dieu dans sa miséricorde de porter le sceau du Saint Baptême
orthodoxe, de participer à la Sainte Eucharistie orthodoxe, de suivre
humblement les enseignements doctrinaux des sept conciles œcuméniques comme la
seule voie de salut, et de garder «l'unité de l'Esprit par le lien de la paix»
(Ephésiens 4: 3). Nous portons bien sûr l'héritage de la foi orthodoxe « dans
des vases d'argile »(II Corinthiens 4: 7), mais par la grâce de Dieu ce qui
représente la raison de « l'espérance qui est en nous» (I Pierre 3: 5) .
Notre Église orthodoxe n’est pas
seulement une arche de notre patrimoine historique national. C’est d'abord et
avant tout l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique.
Afin de ne pas perdre l'espoir de leur
salut éternel dans le Christ les peuples orthodoxes des Balkans ont conservé
leur foi orthodoxe à travers les sacrifices de milliers de néo-martyrs, qui ont
résisté autant à la conversion à l'islam qu'à la conversion à l’Église uniate Pour
cette raison, la résurgence récente des uniates qui s’est produite depuis
l'effondrement des régimes athées, ainsi que le prosélytisme actif des
confessions néo-protestantes parmi les populations orthodoxes, représentent de
sérieux défis pour l'Église orthodoxe. Et en tant que tels, ils doivent être affrontés,
car une fois de plus, ils mettent en péril le salut des âmes simples « pour
qui le Christ est mort» (Romains 14: 15).
Dans les sociétés traditionnellement
catholiques et protestantes de l'Ouest, en outre, lorsque les paroisses
orthodoxes existent et fonctionnent, la présence orthodoxe doit être un humble
témoin de l’authentique christianisme, dont ces sociétés ont été privées depuis
des siècles en raison des déviations de la foi apostolique des papes et des protestants. Chaque fois que la recherche
nostalgique de la forme pure et inaltérée de la foi chrétienne culmine dans le
retour des chrétiens hétérodoxes au sein de l'Église orthodoxe, Une, Sainte, Catholique et Apostolique, le
caractère missionnaire de l'Église s’exprime. En revenant à l'Église orthodoxe,
les chrétiens d'autres confessions n’abandonnent pas une église afin d'en embrasser
une autre, comme beaucoup le croient à tort. En réalité, ils laissent une forme
anthropocentrique de l'Église pour redécouvrir la seule et unique Église du
Christ, ils deviennent membres du Corps du Christ et sont remis sur la route de
la déification.
Le Saint Monastère de St Grégoire sur le Mont Athos
Théologie et «théologie»…
Malheureusement, l'œcuménisme, cette philosophie syncrétiste qui s’est exprimée par les organes institutionnels du
Mouvement dit œcuménique et des
représentants de l'œcuménisme papocentrique, se dirige dans la direction
opposée. Comme ils ignorent l'ecclésiologie orthodoxe et suivent la « Théorie
des branches » protestante ou la récente théorie Romano-centrée des «Églises
sœurs », ils croient que la vérité de la foi apostolique, ou une partie de celle-ci,
est conservée dans toutes les églises et confessions chrétiennes. C’est
pourquoi ils dirigent leurs efforts vers la réalisation de l'unité visible
entre les chrétiens, sans plus considérer l'unité plus profonde de la foi.
En ce sens, la «théologie» œcuméniste considère
comme égaux le Baptême orthodoxe (avec sa triple immersion) et le rite
catholique de l'aspersion ; elle considère également l’hérésie du Filioque
comme doctrinalement égale à l'enseignement orthodoxe sur la procession du
Saint-Esprit selon le Père seul, et interprète la primauté de service du pape de Rome comme une primauté d'autorité, de même elle considère comme simple théologoumène (opinion théologique)
l'enseignement orthodoxe sur la distinction entre l'essence et les énergies de
Dieu et la grâce incréée de Dieu.
Tout cela n’est qu'un œcuménisme de surface,
dont le défunt Père Dumitru Staniloae a justement écrit: «De temps en temps, du
grand désir d'unité, émerge un enthousiasme facile, qui croit que la réalité
peut être avec une relative facilité transformée et remodelée par la force des sentiments. Une mentalité diplomatique et conciliante émerge également, qui
estime que les positions doctrinales ou d'autres problèmes plus généraux qui séparent
les églises peuvent être résolus par des concessions mutuelles. Ces deux
façons de traiter avec - ou d'ignorer - la réalité affiche une certaine
élasticité, ou tendance à relativiser la valeur qu'ils attribuent à certains
articles de foi des Églises. Cette tendance à relativiser reflète sans doute la très faible importance que certains groupes chrétiens – soit en partie ou en totalité – attachent à ces articles de foi. À partir de l’enthousiasme
ou de leur mentalité diplomatique, ils proposent des arrangements ou des
compromis sur ces articles de foi précisément parce qu'ils n’ont rien à perdre
avec ce qu'ils proposent. Ces compromis, cependant, représentent un grand
danger pour les Églises dans lesquelles les articles pertinents sont d'une
importance capitale. Pour ces églises, des propositions concernant des arrangements
et des compromis de cette nature équivalent à des attaques non dissimulées.
Dans le même temps, les confessions protestantes, qui sont
allées jusqu'à nier certaines doctrines fondamentales de la foi (l'historicité
de la Résurrection, la virginité perpétuelle de la Mère de Dieu, etc.) et à
accepter des pratiques qui vont à l'encontre de l'esprit de l'Évangile (mariage
entre homosexuels), se voient accorder un statut égal sur les panneaux du
Conseil œcuménique des Églises avec les plus saintes Églises orthodoxes
locales. La théorie de la «démythologisation», «théologie» ou «mort» de Dieu,
l'ordination des femmes prêtres, et la célébration de mariages homosexuels par
des prêtres ne font certainement pas partie de notre identité chrétienne.
Le Protestantisme connaît une profonde
crise de la foi. Dans son livre Danser seul : La quête de la foi orthodoxe à
l'ère de la fausse religion (Regina Orthodox Press, Salisburg, USA), Frank
Schaeffer, le protestant américain bien connu qui est devenu orthodoxe après
une quête personnelle longue et ardue, fournit beaucoup d'informations
intéressantes montrant à quel point le protestantisme est désormais tombé loin
de la vérité de l’Église Une, Sainte, catholique et Apostolique.
Syncrétisme interreligieux
Une extension logique et la conséquence
inévitable du syncrétisme inter-chrétien est le syncrétisme inter-religieux,
qui reconnaît la possibilité de salut pour quiconque appartient à l'une des
religions monothéistes. Un évêque orthodoxe a écrit que : "au fond, à la fois les
églises et les temples (mosquées) visent à permettre à l'homme d'atteindre le
même développement spirituel".3 Le syncrétisme inter-religieux n’hésite même pas
à reconnaître des chemins vers le salut dans toutes les religions du monde. 4
Il y a quelques années, un professeur à
l'Université d'Athènes a écrit qu'il pouvait allumer une bougie devant une
icône de la Vierge Marie tout aussi bien qu'il pourrait en allumer une
devant une statue d'une déesse hindoue.
Des évêques Orthodoxes, le clergé et les
théologiens ont, malheureusement, été influencés par la mentalité syncrétiste. Par
leurs points de vue théologiques, que les dirigeants de ce monde et les intellectuels
ont l’habitude d'écouter et reconnaissent comme orthodoxes, ils favorisent
cette mentalité, qui est d'abord une question d'opinion purement personnelle,
de sorte qu’ils en deviennent une «ligne» officielle avec des buts et des
objectifs spécifiques. De ce point de vue, l'amour, sans référence à la vérité
doctrinale, devient le critère principal de l'unité chrétienne, tandis que
l'insistance sur les positions traditionnelles théologiques orthodoxes est
dénoncé comme du sectarisme et du fondamentalisme.
Quant à savoir comment la mentalité
œcuméniste peut construire une identité superficiellement chrétienne pour
l'Europe, les «engagements» pris par les représentants des églises chrétiennes
qui ont signé la Charte œcuménique le 22 Avril 2001 sont caractéristiques.5
La véritable identité
Pourtant, cette identité «chrétienne»
européenne est loin de la véritable identité chrétienne des peuples d'Europe; On
ne peut pas trop fortement souligner que nous faisons une grave injustice à
l'Europe lorsque nous lui attribuons une identité qui n’est pas vraiment, mais
seulement superficiellement chrétienne. Une forme morbide, frelatée, du
christianisme n’est pas le christianisme des catacombes de Rome, de
Saint-Irénée, évêque de Lyon, des moines orthodoxes de l'Écosse et de l'Irlande
ou de la chrétienté dans son ensemble dans le premier millénaire. Une formule frelatée du christianisme ne peut pas protéger les sociétés européennes de
l'invasion des idées et de la morale non-chrétiennes.
C’est déjà un fait bien connu que de
nombreux Européens ont fini par se lasser du rationalisme stérile et sont
nostalgiques d’un mysticisme perdu, et c’est pourquoi ils embrassent l'islam,
le bouddhisme ou l'hindouisme, se tournent vers les religions ésotériques ou
recherchent des expériences métaphysiques dans les mouvements New Age. En
Italie seulement, il y a environ 500 mosquées en activité, tandis qu'en France,
5% de la population est musulmane.
L'Église orthodoxe détient la Vérité. Elle
a le Christ en son centre. Tout y est théanthropique car tout ce qui est offert
au Seigneur, le Théanthropos, est rempli de la grâce incréée de l'Esprit Saint.
C’est pourquoi il peut fournir réconfort et soulagement aux âmes qui cherchent
sincèrement la libération de l'emprise étouffante du rationalisme, du scientisme,
du matérialisme, de l'idéalisme et de la technocratie. C’est pourquoi l'Orthodoxie
ne doit pas être entraînée dans le creuset syncrétiste, et c'est pourquoi l'espoir du
monde entier ne doit pas être perdu!
En tant que pasteurs orthodoxes et croyants
orthodoxes, nous avons le devoir de préserver l'héritage sacré de notre foi
orthodoxe. Saint Paul exhorte les deux anciens d'Ephèse et nos propres
dirigeants de l'Église d’aujourd'hui à «veiller sur vous-mêmes et à tout le troupeau
sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques. Soyez bergers de l'Eglise de
Dieu, qu'il a racheté avec son propre sang »(Actes 20: 28). Et aux fidèles de
Thessalonique et de l'Église dans son ensemble, il a déclaré: «... rester fermes
et maintenez les enseignements que nous vous avons transmis» (II
Thessaloniciens 2: 15).
Un œcuménisme sain
Dans le domaine de la foi, le Vieux
Continent s’est égaré. Le New Age est désormais ouvertement en train de menacer
de dé-christianiser la société européenne. Il n’y a rien d’étonnant à ce sujet. L'Europe a tourné
le dos au Christ, et d’un certain point l’a banni, comme Dostoïevski l’observe
avec justesse dans 'Le Grand Inquisiteur'6, et le saint évêque Nicolas de Ochrid
et Jitsa également notes.7
L'Église orthodoxe doit révéler son don
et sa mission; elle doit annoncer aux peuples de l'Europe que, s’il y a quelque
chose qui peut sauver l'Europe dans cette phase critique de son histoire, c’est
l'Orthodoxie. Ne privons pas notre Église orthodoxe de l'occasion de donner ce
message de salut aux peuples de l'Europe en plaçant la Foi orthodoxe sur le
même plan qu’une hérésie dans la perspective confuse et la vision vague de
l'œcuménisme syncrétiste. Nous pouvons contribuer à une forme saine,
entièrement orthodoxe de l'œcuménisme en révélant le mystère du Dieu-homme (Théanthropos)
et de son Église aux chrétiens d'autres confessions et en proclamant avec le
regretté Ancien St Justin Popovitch, confesseur de la foi :
«Le moyen de sortir de toutes les
impasses – de l'humanisme, de l'œcuménisme
et du papisme – c’est la figure
historique du Dieu-homme, Notre Seigneur Jésus-Christ, et Sa création théanthropique
historique, l'Église, dont il est la tête éternelle, tandis que l'Église est
son Corps éternel. La foi apostolique, catholique et orthodoxe des sept
conciles œcuméniques, les Saints Pères de l'Église et la Sainte Tradition sont
les remèdes qui peuvent redonner une vie nouvelle aux membres de toute hérésie, quel que soit son
nom. En dernière analyse, toutes les hérésies sont créées par l'homme et «à la
manière de l'homme »; chacune d’elles met l’homme à la place du Dieu-homme
ou remplace le Théanthropos par l'homme, et, ce faisant nie et rejette l'Église
... La seule voie de salut de cette situation est la foi apostolique et
théanthropique, c’est-à-dire une retour complet à la voie théanthropique des
Saints Apôtres et des Saints Pères de l'Église. Cela signifie un retour à leur
foi orthodoxe immaculée et au Christ, le Dieu-homme, à leur vie théanthropique
bénie dans l'Église par la puissance du Saint-Esprit, à leur liberté en Christ
... Sinon, sans la voie des saints Apôtres et des Saints Pères de l'Église,
sans suivre la voie tracée par eux pour servir le seul vrai Dieu dans tous les
mondes, sans adorer le seul vrai Dieu immortel, le Christ Théanthropos et
Sauveur, l'homme est voué à se perdre dans la mer morte de l'idolâtrie
européenne civilisée et, à la place du Dieu vivant et vrai, il est voué à adorer
les faux dieux de cet âge, dans lequel il n'y a pas de salut, pas de résurrection
et aucun moyen de déification pour la triste créature appelée homme 8
Archimandrite George Kapsanis,
higoumène du monastère Gregoriou de la Sainte Montagne 2 Novembre 2011
(version française par Maxime le minime de la source)
Références :
Ecclesiologiki Autosyneidesia tonne Orthodoxon apo tis
Aloseos mechri tonne archon tou 20ou Aionos '(La conscience ecclésiologique de
soi des orthodoxes de la chute jusqu'au début du 20ème siècle), dans le volume
collectif EIKOSIPENTAETIRIKON (A Tribute to Metropolitan Dionysios de Neapolis
et Stavroupolis), Thessalonique, 1999, p. 124. Voir aussi Atanasije Jevtic,
évêque de Banat (retraité évêque de Zahumlje-Herzégovine), 'Je Ounia enantion
tis Servikis Orthodoxias »(L'Eglise uniate contre orthodoxie serbe) dans le
volume collectif je OUNIA CHTHES KAI SIMERA (L'Eglise uniate hier et
Aujourd'hui), Armos Pubs., Athènes 1992. sur l'activité de l'Eglise uniate de
Transylvanie voir 30 Vioi Roumanon Agion (La vie des 30 Saints roumains),
Orthodoxos Kypseli, Thessalonique, 1992, p. 123.
Dumitru Staniloae, Gia Enan Orthodoxo Oikoumenismo (Vers un
oecuménisme orthodoxe), Athos Pubs., Le Pirée, 1976, pp. 19-20.
Orthodoxia kai Islam (l'orthodoxie et l'islam), Saint
Monastère de Gregoriou, 1997, p. 16.
Ibid., Pp. 9-11.
Voir la revue Apostolos Varnavas, Nicosie, Chypre, non. 10,
2001, pp. 411-23.
F. Dostoïevski, Les Frères Karamazov.
Archimandrite Justin Popovitch, Orthodoxos Ekklisia kai
Oikoumenismos (L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme), Orthodoxos Kypseli,
Thessalonique 1974, p. 238 et p. 251-52.
Loc. cit.
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