Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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vendredi 19 novembre 2021

Il n’y aura pas de guerre ? Pas encore…

S’il n’y a pas de guerre demain

par Alexandre Douguine.

Il y a clairement eu une escalade dans les relations américano-russes ces derniers temps. C’est le deuxième épisode depuis le printemps 2021, lorsque le mondialiste Biden, soutenu par les néoconservateurs, était largement censé avoir donné le feu vert à Kiev pour une offensive dans le Donbass. Mais elle s’est limitée à la visite risible de Zelensky dans la zone ATO et aux manœuvres convaincantes des forces armées russes sur le territoire russe. C’était suffisant.

Ensuite, Washington a tenté de faire dérailler le lancement de Nord Stream 2, mais a échoué une nouvelle fois, car les partenaires européens ont tout simplement rejeté cette politique.

Biden a ensuite mis l’accent sur le retrait des forces américaines et de leurs complices d’Afghanistan et sur la création d’une coalition anglo-saxonne (AUKUS) contre la Chine, ainsi que sur le bloc quadripartite QUAD, où les Etats- Unis incluent le Japon et l’Inde. Une fois de plus, tout s’est joué contre la Chine.

En retirant les troupes d’Afghanistan et en commençant à retirer les troupes de Syrie (jusqu’à présent elles se retirent en Irak), Biden a signalé son pacifisme, mais les alliances AUKUS et QUAD sont plutôt une concession aux néo-cons et aux faucons. Cependant, le retrait des troupes est un fait, et les coalitions créées ne sont jusqu’à présent qu’une simple possibilité, une menace, un swing, pas une frappe.

Apparemment, cela a sérieusement déplu aux néo-conservateurs et ils ont exigé des mesures décisives de la part d’un président qui glisse de plus en plus vers la démence sénile.


Cela s’est traduit par une escalade des relations – non pas avec la Chine cette fois, mais avec la Russie, comme nous le voyons aujourd’hui. Les tensions sont montées d’un cran dans tout le périmètre autour de la Russie. Trois zones de conflit croissant sont clairement visibles ici.

Le Belarus et la crise des migrants à la frontière polonaise

La logique du comportement de Loukachenko est ici tout à fait rationnelle, lui qui accepte calmement les migrants dans son pays, désireux d’adhérer à l’Union européenne, ignorant la Pologne, qui, à son tour, après les élections de Minsk et les manifestations libérales de masse, a refusé de nouer des relations constructives avec Loukachenko. Les tensions à la frontière et le retrait des troupes polonaises ont créé un foyer de tension entre le Belarus, allié de la Russie, et les États-Unis, l’UE et l’OTAN. Mais Lukashenko n’a rien à voir avec cela, il ne fait que répondre symétriquement à la grossièreté de l’OTAN et à la tentative des mondialistes de changer la situation.

Parallèlement à cela, le mouvement de l’AFU dans le Donbass a commencé. Les accords de Minsk ont, en fait, été complètement ignorés par Kiev. Les forces répressives ont commencé à saisir les colonies situées sur le territoire de la République populaire de Donetsk. Les discours de certains politiciens ukrainiens, qui demandent à leurs partenaires américains d’intervenir dans la situation, de soutenir la restauration du contrôle de Kiev sur le Donbass et, si nécessaire, de s’engager dans une confrontation militaire directe avec la Russie, sont révélateurs à cet égard. Cette confrontation est inévitable, car il est désormais clair pour tous que si Kiev lance une opération militaire de grande envergure, Moscou n’abandonnera pas à leur sort ses citoyens de la DNR et de la LNR, qui ont reçu des passeports russes en masse il y a longtemps. Une fois de plus, la situation s’envenime, et Washington fait clairement savoir que, cette fois, il est
déterminé et prêt à soutenir Kiev. 


Enfin, les exercices militaires de l’OTAN en mer Noire et l’escale des navires de guerre de la sixième flotte américaine dans le port de Batoumi visent à démontrer que les États-Unis sont bien conscients de l’urgence et sont prêts à soutenir l’Ukraine dans un éventuel conflit avec la Russie. Le bassin de la mer Noire – Washington le dit clairement – serait alors utilisé pour attaquer la Russie – ou du moins pour la contenir.

Pour soutenir la stratégie globale des États-Unis, l’ancien président Mikheil Saakashvili, un provocateur professionnel dans les domaines de la géopolitique et de la politique, a récemment été introduit clandestinement en Géorgie dans l’intérêt des mondialistes – avant tout George Soros et ses réseaux. La force dirigeante neutre de la Géorgie,Rêve géorgien, n’est pas prête à s’engager dans une nouvelle aventure – pour cela, il fallait Saakashvili, qui a été arrêté en toute sécurité par les autorités. Mais une mine terrestre a été posée.

Ainsi, pour la deuxième fois sous la présidence de M. Biden, les relations entre la Russie et les États-Unis ont atteint un point critique. Cela peut expliquer le dialogue direct du président russe Vladimir Poutine avec le directeur de la CIA William Burns, qui est arrivé récemment à Moscou. Un tel dialogue asymétrique ne se déroule que dans des conditions extrêmes.

En d’autres termes, nous sommes au bord de la guerre, et elle peut commencer dans l’une des trois zones d’escalade suivantes : 
  • à la frontière biélorusse-polonaise, 
  •  dans le Donbass 
  • ou dans la mer Noire 
Ou bien cela peut se produire simultanément dans les trois régions.

Le prétexte au premier coup de feu dans une telle situation est assez facile à deviner : le statut juridique de la Crimée russe ou du Donbass indépendant, ainsi que la reconnaissance de l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, sont des problèmes dont les points de vue sont diamétralement opposés pour la Russie, d’une part, et pour l’Occident, d’autre part. Ce que Moscou percevrait comme un acte d’agression directe (et ce sont les « lignes rouges » de Poutine), pour les États-Unis, leurs alliés et leurs satellites, pourrait bien ressembler à une «opération légitime visant à rétablir le contrôle des territoires nationaux » ou à une action visant à « imposer la paix à un dictateur » (dans le cas de Loukachenko et de la fantomatique opposition biélorusse incarnée par Tikhanovskaya). 

La guerre est plus probable que jamais 

Toutefois, un certain nombre d’arguments permettent d’espérer que, cette fois encore, tout rentrera dans l’ordre et que le statu quo sera rétabli.

L’argument le plus important expliquant pourquoi une guerre est peu probable est que Biden n’a pas de mandat pour le faire. Sa cote de popularité est en baisse, tout le monde est mécontent de lui – pas seulement les partisans de Trump et les républicains, mais ses propres camarades de parti et ses électeurs. Biden ne peut rien faire. Tout lui tombe des mains, il oublie des mots, dit bonjour à un fantôme, s’endort partout où il peut. Pour entrer en guerre contre la Russie nucléaire, militairement et psychologiquement très en éveil sous Poutine – bien que partiellement aux mains d’autres personnes – il faut une légitimité à toute épreuve. Cela doit être justifié car cela met l’humanité entière au bord de l’anéantissement. Les armes nucléaires sont justement des armes nucléaires. Et ici, la parité est toujours inconditionnelle.

Personne au monde ne doute de la détermination de M. Poutine à défendre jusqu’au bout la liberté et l’indépendance de la Russie. Et imaginez un peu : dans une telle situation, un grand-père presque complètement fou donne des ordres : « allez-y, attaquez !, suivez-nous... »... et qu’est-ce qu’il y a derrière nous ? Soros, le mouvement LGBT+, la gay pride, l’intelligence artificielle remplaçant l’humanité, la censure et la surveillance du web mondial, Zuckerberg qui a perdu la tête et pense qu’il vit déjà dans un film fantastique... Et pour ça il faut combattre Poutine ?



Une autre fois. C’est ce que pensent non seulement l’adversaire de Biden, l’Américain moyen, mais aussi la plupart de ses partisans. Sauf peut-être les néocons, mais eux aussi ne sont pas des maniaques complets et des suicidaires. Ils étudient la géopolitique et sont (espérons-le) bien conscients des réalités du véritable équilibre des forces.

Il est donc probable que cette escalade du périmètre ne soit rien d’autre que le bluff numéro 2.

Si c’est le cas, l’intimidation de la Russie connaîtra ses limites, une fois la situation revenue à la normale, le ferveur belliciste sera épuisée. Se balancer deux fois et ne jamais frapper ne signifie qu’une chose : l’agresseur n’est pas capable de frapper du tout. C’est-à-dire qu’il n’est pas l’agresseur, mais un pantin.

Le résultat sera ce qu’il était, l’AFU retournera dans ses casernes, les migrants se frayeront un chemin à travers les forêts jusqu’en Allemagne, et les navires de guerre américains navigueront vers leurs emplacements habituels en mer Méditerranée, mais ce ne sera pas comme avant. Biden sera dorénavant traité comme un paillasson. Il ne réagit pas, le vieux sénile. Il pourrait même mourir de honte. Kamala Harris, sur laquelle les mondialistes avaient aussi tant d’espoir, pourrait disparaître car elle s’est révélée n’être qu’une idiote et tout le monde lui a tourné le dos.

Mais malgré tout, lorsqu’une situation est si aiguë, on ne peut pas être totalement sûr que rien ne se passera. La probabilité d’une guerre doit donc être prise au sérieux. Or, c’est exactement ce que démontrent les dirigeants russes – Poutine, Shoigu, Lavrov. D’où nos exercices symétriques, nos réactions vives aux provocations des militaires américains près de nos frontières et les gestes agressifs de Kiev. La Russie est prête pour la guerre. Il est clair que tout sera fait pour l’éviter, mais si ces lignes rouges sont franchies, la Russie acceptera la situation avec courage et dignité.

Et là, il y a une différence très intéressante : Poutine a un mandat pour une guerre défensive. Le sentiment patriotique dans la société russe est déjà extrêmement élevé, et après le premier coup de feu (que Dieu nous en préserve), il atteindra des sommets. Et Poutine a une légitimité totale en politique intérieure. Et il faut espérer que le potentiel technologique de l’armée russe sera suffisant (bien que personne ne sache quelle est la situation réelle dans le domaine des armements et des nouvelles technologies militaires, et si c’est le cas, il s’agit de secrets d’État, de sorte qu’il est inutile de deviner si nous sommes prêts pour une guerre totale ou non – il semble que nous le soyons).

En résumé, la Russie est dans une meilleure position de départ que les États-Unis dans cette escalade. De plus, Moscou a une chance d’améliorer sa position géopolitique qualitativement et d’un seul coup en cas de conflit direct – et dans les trois directions.

Dans une situation critique = 
  • l’unification avec la Biélorussie se fera rapidement,
  • la Novorossia (d’Odessa à Kharkov) sera finalement libérée, 
  • puis deux Ukraine émergeront, dont l’une paiera pour tout – du Maïdan aux raids punitifs,
  • et en Géorgie, si Dieu le veut, un régime national neutre sera consolidé, avec lequel les relations pourront être développées positivement.
Oui, le prix est important. Mais toutes les grandes choses sont payées avec du sang.

Et qu’est-ce que les États-Unis obtiennent ? Il est impossible de détruire les Russes directement. La position de Poutine est absolument ferme. Aucune personne saine d’esprit ne peut compter sur une occupation directe de la Russie, et encore moins sur le soutien d’un mandataire incompétent, l’Ukraine.

C’est-à-dire, en un mot : il n’y aura pas de guerre. Pas encore. Pour Moscou, bien sûr, c’est déjà une victoire. Mais pas autant qu’une vraie victoire...source : https://www.geopolitica.ru via http://euro-synergies.hautetfort.com 



Il n’y aura pas de guerre ? Pas encore…

S’il n’y a pas de guerre demain

par Alexandre Douguine.

Il y a clairement eu une escalade dans les relations américano-russes ces derniers temps. C’est le deuxième épisode depuis le printemps 2021, lorsque le mondialiste Biden, soutenu par les néoconservateurs, était largement censé avoir donné le feu vert à Kiev pour une offensive dans le Donbass. Mais elle s’est limitée à la visite risible de Zelensky dans la zone ATO et aux manœuvres convaincantes des forces armées russes sur le territoire russe. C’était suffisant.

Ensuite, Washington a tenté de faire dérailler le lancement de Nord Stream 2, mais a échoué une nouvelle fois, car les partenaires européens ont tout simplement rejeté cette politique.

Biden a ensuite mis l’accent sur le retrait des forces américaines et de leurs complices d’Afghanistan et sur la création d’une coalition anglo-saxonne (AUKUS) contre la Chine, ainsi que sur le bloc quadripartite QUAD, où les Etats- Unis incluent le Japon et l’Inde. Une fois de plus, tout s’est joué contre la Chine.

En retirant les troupes d’Afghanistan et en commençant à retirer les troupes de Syrie (jusqu’à présent elles se retirent en Irak), Biden a signalé son pacifisme, mais les alliances AUKUS et QUAD sont plutôt une concession aux néo-cons et aux faucons. Cependant, le retrait des troupes est un fait, et les coalitions créées ne sont jusqu’à présent qu’une simple possibilité, une menace, un swing, pas une frappe.

Apparemment, cela a sérieusement déplu aux néo-conservateurs et ils ont exigé des mesures décisives de la part d’un président qui glisse de plus en plus vers la démence sénile.


Cela s’est traduit par une escalade des relations – non pas avec la Chine cette fois, mais avec la Russie, comme nous le voyons aujourd’hui. Les tensions sont montées d’un cran dans tout le périmètre autour de la Russie. Trois zones de conflit croissant sont clairement visibles ici.

Le Belarus et la crise des migrants à la frontière polonaise

La logique du comportement de Loukachenko est ici tout à fait rationnelle, lui qui accepte calmement les migrants dans son pays, désireux d’adhérer à l’Union européenne, ignorant la Pologne, qui, à son tour, après les élections de Minsk et les manifestations libérales de masse, a refusé de nouer des relations constructives avec Loukachenko. Les tensions à la frontière et le retrait des troupes polonaises ont créé un foyer de tension entre le Belarus, allié de la Russie, et les États-Unis, l’UE et l’OTAN. Mais Lukashenko n’a rien à voir avec cela, il ne fait que répondre symétriquement à la grossièreté de l’OTAN et à la tentative des mondialistes de changer la situation.

Parallèlement à cela, le mouvement de l’AFU dans le Donbass a commencé. Les accords de Minsk ont, en fait, été complètement ignorés par Kiev. Les forces répressives ont commencé à saisir les colonies situées sur le territoire de la République populaire de Donetsk. Les discours de certains politiciens ukrainiens, qui demandent à leurs partenaires américains d’intervenir dans la situation, de soutenir la restauration du contrôle de Kiev sur le Donbass et, si nécessaire, de s’engager dans une confrontation militaire directe avec la Russie, sont révélateurs à cet égard. Cette confrontation est inévitable, car il est désormais clair pour tous que si Kiev lance une opération militaire de grande envergure, Moscou n’abandonnera pas à leur sort ses citoyens de la DNR et de la LNR, qui ont reçu des passeports russes en masse il y a longtemps. Une fois de plus, la situation s’envenime, et Washington fait clairement savoir que, cette fois, il est
déterminé et prêt à soutenir Kiev. 


Enfin, les exercices militaires de l’OTAN en mer Noire et l’escale des navires de guerre de la sixième flotte américaine dans le port de Batoumi visent à démontrer que les États-Unis sont bien conscients de l’urgence et sont prêts à soutenir l’Ukraine dans un éventuel conflit avec la Russie. Le bassin de la mer Noire – Washington le dit clairement – serait alors utilisé pour attaquer la Russie – ou du moins pour la contenir.

Pour soutenir la stratégie globale des États-Unis, l’ancien président Mikheil Saakashvili, un provocateur professionnel dans les domaines de la géopolitique et de la politique, a récemment été introduit clandestinement en Géorgie dans l’intérêt des mondialistes – avant tout George Soros et ses réseaux. La force dirigeante neutre de la Géorgie,Rêve géorgien, n’est pas prête à s’engager dans une nouvelle aventure – pour cela, il fallait Saakashvili, qui a été arrêté en toute sécurité par les autorités. Mais une mine terrestre a été posée.

Ainsi, pour la deuxième fois sous la présidence de M. Biden, les relations entre la Russie et les États-Unis ont atteint un point critique. Cela peut expliquer le dialogue direct du président russe Vladimir Poutine avec le directeur de la CIA William Burns, qui est arrivé récemment à Moscou. Un tel dialogue asymétrique ne se déroule que dans des conditions extrêmes.

En d’autres termes, nous sommes au bord de la guerre, et elle peut commencer dans l’une des trois zones d’escalade suivantes : 
  • à la frontière biélorusse-polonaise, 
  •  dans le Donbass 
  • ou dans la mer Noire 
Ou bien cela peut se produire simultanément dans les trois régions.

Le prétexte au premier coup de feu dans une telle situation est assez facile à deviner : le statut juridique de la Crimée russe ou du Donbass indépendant, ainsi que la reconnaissance de l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, sont des problèmes dont les points de vue sont diamétralement opposés pour la Russie, d’une part, et pour l’Occident, d’autre part. Ce que Moscou percevrait comme un acte d’agression directe (et ce sont les « lignes rouges » de Poutine), pour les États-Unis, leurs alliés et leurs satellites, pourrait bien ressembler à une «opération légitime visant à rétablir le contrôle des territoires nationaux » ou à une action visant à « imposer la paix à un dictateur » (dans le cas de Loukachenko et de la fantomatique opposition biélorusse incarnée par Tikhanovskaya). 

La guerre est plus probable que jamais 

Toutefois, un certain nombre d’arguments permettent d’espérer que, cette fois encore, tout rentrera dans l’ordre et que le statu quo sera rétabli.

L’argument le plus important expliquant pourquoi une guerre est peu probable est que Biden n’a pas de mandat pour le faire. Sa cote de popularité est en baisse, tout le monde est mécontent de lui – pas seulement les partisans de Trump et les républicains, mais ses propres camarades de parti et ses électeurs. Biden ne peut rien faire. Tout lui tombe des mains, il oublie des mots, dit bonjour à un fantôme, s’endort partout où il peut. Pour entrer en guerre contre la Russie nucléaire, militairement et psychologiquement très en éveil sous Poutine – bien que partiellement aux mains d’autres personnes – il faut une légitimité à toute épreuve. Cela doit être justifié car cela met l’humanité entière au bord de l’anéantissement. Les armes nucléaires sont justement des armes nucléaires. Et ici, la parité est toujours inconditionnelle.

Personne au monde ne doute de la détermination de M. Poutine à défendre jusqu’au bout la liberté et l’indépendance de la Russie. Et imaginez un peu : dans une telle situation, un grand-père presque complètement fou donne des ordres : « allez-y, attaquez !, suivez-nous... »... et qu’est-ce qu’il y a derrière nous ? Soros, le mouvement LGBT+, la gay pride, l’intelligence artificielle remplaçant l’humanité, la censure et la surveillance du web mondial, Zuckerberg qui a perdu la tête et pense qu’il vit déjà dans un film fantastique... Et pour ça il faut combattre Poutine ?



Une autre fois. C’est ce que pensent non seulement l’adversaire de Biden, l’Américain moyen, mais aussi la plupart de ses partisans. Sauf peut-être les néocons, mais eux aussi ne sont pas des maniaques complets et des suicidaires. Ils étudient la géopolitique et sont (espérons-le) bien conscients des réalités du véritable équilibre des forces.

Il est donc probable que cette escalade du périmètre ne soit rien d’autre que le bluff numéro 2.

Si c’est le cas, l’intimidation de la Russie connaîtra ses limites, une fois la situation revenue à la normale, le ferveur belliciste sera épuisée. Se balancer deux fois et ne jamais frapper ne signifie qu’une chose : l’agresseur n’est pas capable de frapper du tout. C’est-à-dire qu’il n’est pas l’agresseur, mais un pantin.

Le résultat sera ce qu’il était, l’AFU retournera dans ses casernes, les migrants se frayeront un chemin à travers les forêts jusqu’en Allemagne, et les navires de guerre américains navigueront vers leurs emplacements habituels en mer Méditerranée, mais ce ne sera pas comme avant. Biden sera dorénavant traité comme un paillasson. Il ne réagit pas, le vieux sénile. Il pourrait même mourir de honte. Kamala Harris, sur laquelle les mondialistes avaient aussi tant d’espoir, pourrait disparaître car elle s’est révélée n’être qu’une idiote et tout le monde lui a tourné le dos.

Mais malgré tout, lorsqu’une situation est si aiguë, on ne peut pas être totalement sûr que rien ne se passera. La probabilité d’une guerre doit donc être prise au sérieux. Or, c’est exactement ce que démontrent les dirigeants russes – Poutine, Shoigu, Lavrov. D’où nos exercices symétriques, nos réactions vives aux provocations des militaires américains près de nos frontières et les gestes agressifs de Kiev. La Russie est prête pour la guerre. Il est clair que tout sera fait pour l’éviter, mais si ces lignes rouges sont franchies, la Russie acceptera la situation avec courage et dignité.

Et là, il y a une différence très intéressante : Poutine a un mandat pour une guerre défensive. Le sentiment patriotique dans la société russe est déjà extrêmement élevé, et après le premier coup de feu (que Dieu nous en préserve), il atteindra des sommets. Et Poutine a une légitimité totale en politique intérieure. Et il faut espérer que le potentiel technologique de l’armée russe sera suffisant (bien que personne ne sache quelle est la situation réelle dans le domaine des armements et des nouvelles technologies militaires, et si c’est le cas, il s’agit de secrets d’État, de sorte qu’il est inutile de deviner si nous sommes prêts pour une guerre totale ou non – il semble que nous le soyons).

En résumé, la Russie est dans une meilleure position de départ que les États-Unis dans cette escalade. De plus, Moscou a une chance d’améliorer sa position géopolitique qualitativement et d’un seul coup en cas de conflit direct – et dans les trois directions.

Dans une situation critique = 
  • l’unification avec la Biélorussie se fera rapidement,
  • la Novorossia (d’Odessa à Kharkov) sera finalement libérée, 
  • puis deux Ukraine émergeront, dont l’une paiera pour tout – du Maïdan aux raids punitifs,
  • et en Géorgie, si Dieu le veut, un régime national neutre sera consolidé, avec lequel les relations pourront être développées positivement.
Oui, le prix est important. Mais toutes les grandes choses sont payées avec du sang.

Et qu’est-ce que les États-Unis obtiennent ? Il est impossible de détruire les Russes directement. La position de Poutine est absolument ferme. Aucune personne saine d’esprit ne peut compter sur une occupation directe de la Russie, et encore moins sur le soutien d’un mandataire incompétent, l’Ukraine.

C’est-à-dire, en un mot : il n’y aura pas de guerre. Pas encore. Pour Moscou, bien sûr, c’est déjà une victoire. Mais pas autant qu’une vraie victoire...source : https://www.geopolitica.ru via http://euro-synergies.hautetfort.com 



vendredi 5 mai 2017

À PROPOS DE CRIMÉE

Sur le site La lorgnette de Tsargrad

L’Aspect religieux de la Guerre de Crimée (1853-1856)

vigilyanskii1_0L’Archimandrite Vladimir Vigilianski, ancien directeur du service de presse du Patriarcat de Moscou, a écrit le texte ci-dessous, publié le 29.03.2016, sous le titre Религиозный аспект Крымской войны (1853-1856) dans les pages en langue russe du site multilingue Katehon.ru
Depuis que j’aperçus à Londres, au croisement de Regent Street et Pall Mall, la statue érigée en la mémoire des soldats anglais tombés lors de la Guerre de Crimée (1852-1856), mon intérêt pour cette guerre ne fit que croître. J’ai beaucoup lu, à propos des causes géopolitiques de cette guerre, des motifs concrets, des opérations militaires, et de la défaite de la Russie. Voici quelques conclusions que j’en ai tirées :

1. Il s’avère que les travaux scientifiques des historiens étrangers furent très semblables à ceux des soviétiques. Pour eux, ils était essentiel de masquer les faits réels et de les déformer, afin de produire une évaluation politique. A titre d’exemple, on peut se référer à la recension convaincante et dévastatrice  de la monographie de l’historien britannique Orlando Figes : «La Crimée. Dernière Croisade» (‘Crimea. The Last Crusade. Penguin Books. Londres 2011)

2. Nonobstant les affirmations de l’historiographie occidentale et soviétique, la Russie ne menaçait pas de prendre Constantinople et n’a pas déclaré la guerre à l’Empire Ottoman, ni à la France, ni à l’Angleterre, ni, encore moins, à la Sardaigne. Au contraire, un ultimatum avait été adressé à la Russie ; elle devait retirer ses troupes de Moldavie et de Valachie, qui se trouvaient sous protectorat russe, selon les termes du Traité d’Andrinople, à défaut de quoi la guerre lui serait déclarée. Elle retira ses troupes. Et on lui déclara la guerre. (Ceci offre des similitudes avec la situation actuelle en matière de ‘sanctions’)

3. La Navy britannique ne combattit ni dans le Nord ni en Extrême Orient avec des vaisseaux de guerre, mais bien avec des navires de commerce. Les marchandises des négociants étaient pillées et envoyées en Angleterre. Les Anglais pillèrent, par exemple, le Saint Monastère du Lac Onega et tentèrent de détruire le Monastère de Solovki.

4. Selon l’académicien et historien Vitali Sheremetiev, l’orientaliste Mikhaïl Yakouchev et d’autres historiens, appuyant leurs travaux sur des documents secrets uniques, récemment rendus publics, documents russes, occidentaux, arabes, turcs et kurdes, mais également sur le témoignage de prisonniers, et sur des données des services de renseignement, c’est le Vatican qui se trouva à la source du conflit. Le renforcement du monde chrétien oriental dans les Balkans et Terre Sainte et dans les anciens territoires byzantins lui paraissait inacceptable. Le Vatican, et en particulier Pie IX, exerça des pressions politiques sur l’Empereur français Napoléon III, qui avait accédé au trône avec le soutien du Vatican, et souhaitait prendre une revanche suite à la débâcle française lors de la guerre de 1812.

5. On pourrait raconter bien des choses à propos de la guerre de l’information menée par l’Occident contre la Russie à la veille du conflit et au cours de celui-ci. Les historiens considèrent que le facteur médiatique joua un rôle important dans l’issue du conflit et soulignent l’impréparation totale de la Russie dans ce domaine.

Conclusion fondamentale : il s’agissait d’une intervention européenne de conquête, impitoyable et sanglante. Elle visait à affaiblir la Russie et anéantir ses citoyens.guerre de criméeTraduit du russe.
Source.

mardi 1 mars 2016

L'émission de Nikita Mikhalkov interdite par le dictateur Poutine? Non, par la chaine russe Rossia 24



Emission de Besogon TV consacrée par Nikita Mikhalkov à la russophobie, interdite par la chaine russe Rossia 24.
On comprend vite pourquoi on l'a interdite... Car il démasque les manipulations, les mensonges, les provocations du même genre de petits journalistes éhontés que chez nous, et l'on peut se poser, devant les similitudes de méthodes et d'objectifs, les questions de Mikhalkov: QUI et POURQUOI? D'où vient leur impunité? Manifestement, ces malfaiteurs ne sont pas au Goulag, et se portent très bien, le dictateur Poutine les supporte.


Merci à Laurence

samedi 18 avril 2015

Non, les Russes ne viennent pas ! par Reese Schonfeld journaliste et cofondateur de CNN


L'Occident essaie de présenter le président russe comme "incarnation du mal", ce qui n'est pas le cas. Vladimir Poutine ne fait que défendre et faire valoir les intérêts de son peuple, affirme Reese Schonfeld, journaliste et cofondateur de CNN.
Le président russe Vladimir Poutine n'est pas du tout aussi inexplicable, imprévisible et agressif que le présente la presse américaine, et surtout la presse républicaine aux Etats-Unis, écrit dans le Huffington Post le cofondateur et premier président de la chaîne CNN. 
"La Russie aurait pu, par exemple, user de son droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies et empêcher l'instauration des sanctions contre l'Iran. A l'époque, Téhéran a violemment critiqué Moscou pour son adhésion au régime des sanctions. Quoi qu'il en soit, la Russie avait soutenu les Etats-Unis malgré ses relations d'amitié avec l'Iran, car elle se guidait sur les intérêts de ses propres citoyens", rappelle le journaliste.
Et d'admettre que l'actuel chef de l'Etat russe ne plaisait pas à tout le monde.
"Poutine agit comme n'importe quel dirigeant politique le devrait, en essayant de conserver et protéger son pays. Il peut ne pas être un homme gentil, mais il n'est certainement pas le diable auquel nous l'identifions"
"Il agit toutefois selon les intérêts de son peuple, comme il les comprend. Quand Washington a profité d'un changement de pouvoir en Ukraine pour briser définitivement l'alliance entre Kiev et Moscou, la Russie ne pouvait tout simplement pas ne pas soutenir cette partie de la population ukrainienne qui se tournait vers elle, ce qui a amené au conflit qui fait toujours rage entre le Donbass et Kiev", indique M.Schonfeld.

Selon ce dernier, les Russes ont toujours été très critiques au sujet de la décision de Nikita Khrouchtchev d'"offrir" la Crimée à l'Ukraine, et, en rattachant la péninsule à la Russie, Vladimir Poutine n'a fait que répondre aux attentes du peuple de son pays.

"L'Otan ne cesse d'armer les pays d'Europe de l'Est et va organiser dans les semaines qui viennent des manœuvres d'envergure en Roumanie, en Pologne et en mer Noire. L'Occident s'applique de nouveau à diviser la Russie et ses voisins. Et Poutine agit comme tout autre dirigeant agirait à sa place pour protéger son pays et sécuriser ses frontières", relève l'auteur.
Et d'ajouter que les Russes n'avaient pas oublié la perte de millions de leurs compatriotes dans la guerre contre l'Allemagne nazie.

"Et la volonté du président russe de protéger les frontières de son pays à l'ouest sans agresser qui que ce soit est facile à comprendre", conclut le journaliste américain. 

(source : Huffington Post via Sputnik)
Reese Schonfeld

mardi 23 décembre 2014

« La Crimée est russe », selon l'ancien chef des armées britannique

General Sir David Richards 


MOSCOU, 2 octobre – RIA Novosti/La Voix de la Russie Général, baron, écrivain, guerrier de renom qui a participé à presque toutes les batailles de la Guerre froide, David Richards a toujours eu son avis sur tout, pas toujours au goût des premiers ministres britanniques, écrit jeudi 2 octobre le quotidien Rossiïskaïa gazera.

MOSCOU, 2 octobre – RIA Novosti/La Voix de la Russie

Par exemple, ses réflexions sur les récents événements en Libye lui ont valu une remarque cinglante de la part du premier ministre David Cameron: « Votre affaire, c'est de faire la guerre. La mienne, de réfléchir ».
Mais le général, en retraite depuis l'année dernière après 42 ans de service irréprochable et immédiatement promu Lord, n'a pas perdu l'habitude de réfléchir et d'analyser la situation malgré les reproches. Et son livre Taking Command (Prendre le commandement)  n'est pas un habituel condensé de souvenirs de bravoure assaisonnés de révélations retentissantes. La position du général pourrait être résumée par cette phrase: « Si vous avez combattu dans autant de guerres que moi, alors la première chose que vous avez dû apprendre c'est de ne pas se lancer dans des conflits sans nécessité réelle ». Général de guerre ou pacificateur ? On s'interroge déjà.

Mais voici une révélation encore plus inattendue. Le parlement britannique vient de décider de bombarder l'Irak, les premiers raids n'ont pratiquement rien donné et certains avions sont rentrés à leur base à Chypre avec le plein de munitions. Et Richards a immédiatement tiré un premier bilan: les frappes aériennes, à elles seules, ne permettront pas de briser l’État islamique.

Ce qui impressionne davantage, se sont les propos du général sur les réalités russes et notamment la Crimée: « La Crimée est russe, les Russes, les Britanniques et les Français se sont battus pour elle il y a 160 ans. L'idée que les Russes laisseraient cette région à l'Ukraine - ou à l'Ukraine hostile envers elle - est carrément aberrante. Sur le plan purement militaire, c'était en plus réalisé très intelligemment ».

Mais le général ne s'arrête pas là: « Au lieu de revenir vers une nouvelle guerre froide, je voudrais que la Russie revienne le plus vite possible dans la grande famille des nations. Parce que tous ces extrémistes qui n'ont pas leur propre État sont un plus grand danger pour nous ».

Le général s'interroge: « Quand nous revenons en arrière sur ce qui s'est passé à Kiev, sommes-nous convaincus que les manifestants des premiers jours étaient de véritables représentants de la majorité de l'Ukraine? Il s'y trouvait de nombreuses personnalités douteuses. Et le président démocratiquement élu, même si on l'appréciait pas, a été mis dehors... ».

Le livre du général coûtera vingt livres au lecteur (environ 25 euros). Mais les révélations du général n'ont pas de prix.

lundi 24 novembre 2014

Kiev peut devenir un but de guerre Russie ? Point de vue de Jean-François Bouthors, éditeur et écrivain

sur le site Ouest France


Jean-François Bouthors 

Jusqu'où Vladimir Poutine est-il disposé à aller ? La question a hanté le dernier sommet du G20 de Brisbane, en Australie. Tous les participants de ce sommet ont affiché, à son égard, une grande fermeté, si bien que le président russe a choisi de claquer la porte en repartant prématurément pour montrer à ses interlocuteurs le peu de cas qu'il faisait d'eux.

 Sur le terrain, les accords de Minsk, qui prévoyaient l'application d'un cessez-le-feu, sont restés lettre morte. Peu avant le G20, on a constaté l'arrivée massive de convois d'armes lourdes et de soldats « non-identifiés », en provenance de Russie. Prélude à une nouvelle offensive « pro-russe » limitée, destinée à conquérir une part de territoire suffisante pour établir la continuité territoriale entre la Russie et la Crimée, via le port de Marioupol ? 

 Cette lecture prépare un abandon d'une partie du territoire de l'Ukraine de l'Est. Les diplomaties occidentales pourraient rechercher un accord avec Moscou en troquant cet abandon contre la « perte symbolique » du reste de l'Ukraine par la Russie. Le Kremlin accepterait, en contrepartie, de voir Kiev s'ancrer durablement dans le camp occidental, dans une forme de participation à imaginer avec l'Union européenne. Cette « sortie par le haut » éviterait de basculer dans un affrontement guerrier de plus grande ampleur aux conséquences incalculables. 

 Cette vision pèche par excès d'optimisme. Moscou pourrait alors ambitionner d'aller plus loin pour établir, via la grande ville d'Odessa, à l'ouest de la Crimée, une autre « continuité territoriale » avec la Transnistrie, région rebelle pro-russe de la petite république de Moldavie. Ce serait un signal fort inquiétant pour les républiques baltes qui comptent sur leur territoire de fortes minorités russes... La « sortie par le haut » deviendrait alors une nouvelle version de la « stratégie du salami », chère à Staline dans l'après-guerre : une reconquête, tranche par tranche, de l'ancien espace soviétique. 

 « La Russie poussée dans une fuite en avant » 

 De plus, si les résultats des législatives ukrainiennes semblent montrer qu'en gagnant la Crimée et le Donbass, Poutine a perdu le reste de l'Ukraine, rien n'indique que les Russes en aient fait le deuil. Kiev reste, dans le roman national, le « berceau de la Russie ». 

 Pour une large part de l'opinion publique et la quasi-totalité de la classe politique russes, l'opinion des Ukrainiens ne change rien à cette « vérité historique » qu'il tarde de rétablir. Les diplomates devraient donc prendre garde à ne pas minorer les intentions russes dans les perspectives de règlement de la crise ukrainienne. 

 N'ayant pas le droit de reculer, sous peine de devoir céder sa place, Poutine ira aussi loin que possible. L'un des effets des sanctions et de l'affaiblissement économique de la Russie, en raison de la baisse du prix du pétrole, est de le pousser dans la fuite en avant. 

 Dans la mythologie post-soviétique, l'héroïsme des sièges de Leningrad et Stalingrad pèse beaucoup plus lourd que les réalités économiques. Ce qui peut sembler fou du point de vue occidental est une donnée psychologique à ne pas ignorer. En l'absence d'un vrai coup d'arrêt signifié par les Occidentaux - une solide démonstration de force - Kiev peut devenir, pour Moscou, un but de guerre potentiel. Par Jean-François Bouthors, éditeur et écrivain. 

vendredi 29 août 2014

NO FUTURE ? SOLIDARITÉ vs COMPLICITÉ



À TOUS CEUX 
  • qui ont la mémoire courte,
  • qui ont une culture historique et religieuse aussi étalée que leur unique tartine est mince,
  • qui font fi de la réalité préférant un monde virtuel désensibilisé, dématérialisé et déresponsabilisé,
  • qui n'ont aucune notion de ce qu'est un continent et de la géopolitique,
  • qui n'ont aucune idée de ce que sont les intérêts de la France et à fortiori de l'Europe,
  • qui pensent qu'ils  sont loin des massacres et qu'ils en seront toujours à l'abri,
  • qui ont du courage pour envoyer de loin les autres mourir pour défendre leurs opinions tranchées voire hargneuses et qui ne valent que le temps d'un feuilleton médiatique. Opinions dictées et matraquées sciemment par les médias aux ordres, qu'ils appellent des idées généreuses. Opinions soutenues avec autant de conviction sectaire qu'oubliées peu de temps après, sans s'occuper des conséquences désastreuses pour ceux qui en sont réellement victimes.
  • qui vivent égoïstement en s'auto-congratulant pour leurs opinions "progressistes" en prétendant favoriser l'indépendance de leurs enfants sans se préoccuper réellement de l'avenir qu'ils leur préparent…

À TOUS CEUX LÀ 
Voici quelques images rétro des années 50 en guise de bons-points pour leur bonne conduite

Mettez-les dans votre collection anti-russe
 pour montrer à quel point vous avez été du bon côté à  notre époque…
et puis glanez y quelques conseils, on ne sait jamais… ça peut servir.


Besoin d'une traduction ?

Besoin d'une traduction ?








et pour les anti-Russie les plus enthousiastes :


INCROYABLE NON ? QUI L'EUT DIT ? QUI L'EUT CRU ?






lundi 25 août 2014

Sur l'Ukraine par Francis Briquemont, Lieutenant Général et ancien commandant de la Force de protection de l'ONU en ex-Yougoslavie.

À lire sur le site http://www.les-crises.fr

Voici une très intéressante série de vues de Francis Briquemont, le général belge qui commanda la FORPRONU en Bosnie en 1993-1994 (qui a donc 79 ans actuellement…)

Pour les plus jeunes, vous trouverez ici son coup de gueule qu’il avait écrit en 1994 quand il avait été rappelé pour avoir critiqué l’ONU : Bosnie : le “j’accuse” d’un général humilié 
On y lira par exemple :
“Récemment, un sondage a révélé que 63% de la population belge était favorable à une intervention aérienne en Bosnie. La question était mal posée. Il aurait fallu demander aux familles: si vous aviez un fils de 20 ans, à Sarajevo, avec un casque bleu sur la tête, seriez-vous favorable à un raid aérien sur les batteries serbes ? Lorsque j’entends Bernard-Henri Lévy prétendre que quelques avions suffiraient à régler la situation, je deviens fou! C’est grave quand un intellectuel se prend pour un expert militaire. C’est encore plus grave lorsqu’il parade dans la ville assiégée, qu’il cite le général de Gaulle à tout va et que les habitants de Sarajevo le prennent pour le Messie. [...]
Il n’y a pas, d’un côté, les bons, de l’autre, les méchants. C’est une guerre à trois. Une guerre tournante. Les alliances se font et se défont en fonction des rapports de forces dans chaque région. Dès qu’un parti – serbe, croate ou musulman bosniaque – devient trop fort, les deux autres s’unissent contre lui. Il faut en finir avec l’antiserbisme primaire véhiculé par quelques intellos en goguette.”
La guerre, c’est toujours plus intéressant quand ceux qui la font en parlent…
En lien, ce papier de Daniel Salvatore Schiffer dans Marianne en 2009 : Serbie et Bosnie: et si le méchant n’était pas celui qu’on croit ?, où on lit :
“La Bosnie, tout d’abord, celle-là même que ne cessèrent d’encenser au prix de mensonges souvent éhontés, en voulant nous la présenter comme un modèle de société multiculturelle et pluriethnique, quelques-uns de nos intellectuels les plus médiatisés, au premier rang desquels émerge un imposteur de taille : Bernard-Henri Lévy. Je me souviens, en particulier, de la manière, aussi partisane qu’effrontée, dont ce grand mystificateur s’évertua, durant toutes ces années de guerre et contre le sens de la vérité elle-même, à glorifier les soi-disant mérites de son idole politique d’alors : Alija Izetbegovic, premier Président de la Bosnie indépendante, mais, surtout, fondamentaliste musulman dont la tristement célèbre « Déclaration Islamique », publiée à Sarajevo en 1970, affirme textuellement, niant là les valeurs de nos sociétés laïques, qu’ « il n’y a pas de paix ni de coexistence entre la religion islamique et les institutions sociales et politiques non islamiques ». ” [Lire ici cette édifiante déclaration]
Intéressant de voir la même propagande par les mêmes personnes 20 ans plus tard…

Qui est prêt à aller mourir pour l’Ukraine, un pays miné par la corruption ? Personne. Sans stratégie et portés par l’émotion, les dirigeants européens basculent dans le fanatisme antirusse.

La guerre est toujours la conséquence d’un manque de dialogue, de tolérance, d’intelligence et de créativité." Cette sage réflexion, émise par Elio Di Rupo à l’occasion des commémorations organisées pour le centenaire du début de la guerre 1914-1918, me paraît plus que jamais d’actualité au moment où certains reparlent de guerre froide ou de paix glaciale, en Europe, à propos de la crise ukrainienne. Une crise qui aurait pu être évitée si les principaux responsables politiques européens avaient aussi fait preuve d’un peu de bon sens stratégique.

Le 9 avril dernier, on soulignait ici les erreurs manifestes commises par l’UE dans la gestion de la crise ukrainienne (1). Plutôt que répéter à satiété "c’est la faute à Poutine" comme on a dit jadis "c’est la faute à Voltaire", les dirigeants européens devraient admettre que leurs réactions lors de la révolte de Kiev ont illustré, une fois de plus, l’absence totale d’une stratégie cohérente au sein de l’UE, aggravée encore par l’ignorance des "réalités" et de l’histoire de cette région.

En Ukraine, l’instabilité politique est grande, la situation économique catastrophique, le pays miné par la corruption (un "cancer", dixit le vice-président américain Joe Biden), et bien plus grave encore, des soldats ukrainiens se battent, sur leur territoire, contre une partie de la population. Conséquence de ces combats, des dizaines de milliers d’Ukrainiens de l’Est se sont réfugiés à l’ouest du pays et, plus nombreux encore, les russophones ont fui en Russie ; des réfugiés dont on parle peu dans les médias d’ailleurs.

Comme personne en Europe ou aux Etats-Unis n’est prêt à aller mourir pour Kiev, même en cas d’agression russe - très peu probable - les Occidentaux, plutôt qu’essayer de trouver une solution acceptable pour tous au problème, se sont évertués à imaginer une panoplie de sanctions plus ou moins crédibles contre la Russie, le nouveau Satan. L’émotion en Occident, suscitée par le tragique accident de l’avion de la Malaysia Airlines a alors provoqué une prise de sanctions plus sévères qui ont entraîné une riposte de Moscou sous forme de "contre-sanctions" dont seuls les Etats de l’UE - signalons-le quand même - subiront les effets. Nous verrons bientôt si l’UE ne s’est pas tiré une balle dans le pied.

On en est là. Nombreux sont ceux qui doutent du bien-fondé et plus encore, de l’efficacité réelle de cette stratégie mais le problème maintenant est de sortir d’une crise qui menace la stabilité sur le continent européen.

Si, début de cette année, les dirigeants européens, avant de réagir en ordre dispersé aux actions des révolutionnaires et de se précipiter inconsidérément dans le chaudron de Kiev, avaient froidement analysé la situation sur le terrain, ils auraient conclu que : 1° si cette révolution était très pro-Europe, elle était antirusse à un point tel que, même si l’éviction du corrompu Ianoukovitch était compréhensible, il était difficile d’imaginer que la Russie regarderait les événements sans réagir et sans donner "son" avis sur la question, car l’Ukraine n’est pas située n’importe où sur l’échiquier européen ; 2° que les révoltés de Kiev se faisaient peut-être beaucoup d’illusions sur la signification réelle d’un pacte d’association avec l’UE.

Les dirigeants européens auraient pu se rappeler aussi que, depuis des siècles, et quel que soit le régime politique des pays concernés, les relations entre la Grande Russie (Moscou), la Petite Russie (Kiev), la Russie Blanche (Minsk) et la très instable Pologne n’ont jamais été "simples".

Et si, sur base de ces conclusions, le duo politique de l’UE Herman Van Rompuy et Catherine Ashton, dûment mandaté par un sommet européen, avait d’emblée rencontré, d’une part Vladimir Poutine pour analyser la situation et expliquer ce que pouvait être l’appui de l’UE au développement de l’Ukraine, et d’autre part les révolutionnaires de Kiev pour leur rappeler que leur pays était un Etat bicommunautaire et insister sur les conditions d’une bonne coopération avec l’UE, nous aurions peut-être assisté à un autre scénario, plus conforme en tout cas à la vision d’Elio Di Rupo concernant la résolution des tensions internationales.

Au lieu de cela, le fanatisme antirusse des dirigeants de Kiev a offert la Crimée sur un plateau d’argent à Vladimir Poutine et l’attitude des dirigeants occidentaux vis-à-vis de celui-ci - snobé à Sotchi, éjecté du G7/G8, rejeté par l’Otan, sanctionné et accusé des pires intentions vis-à-vis de l’Ukraine et même de l’Otan - a abouti à la situation d’aujourd’hui.

Je ne sais de quoi sera fait demain. L’optimiste pense qu’il serait peut-être plus intelligent d’aller vers une désescalade et de demander à quelques sages "créatifs" de "déminer" le terrain. Le pessimiste se demandera peut-être si certains ne souhaitent pas en revenir au temps de la guerre froide, d’une nouvelle confrontation Est-Ouest, et pourquoi pas, tant qu’on y est, à un nouveau rideau de fer à l’est des pays baltes et de la Pologne. Quand je pense qu’aujourd’hui, la désignation des remplaçants de Herman Van Rompuy ou de Catherine Ashton à la Commission européenne devrait pour certains dépendre de leur "attitude" plus ou moins ferme vis-à-vis de Moscou, c’est inquiétant pour la paix et la stabilité en Europe […].

En fait, plus on s’éloigne de la fin de la Seconde Guerre mondiale, plus les nationalismes ou régionalismes reprennent vigueur (voir crise ukrainienne), alimentés parfois par des idéologies qui rappellent le fascisme voire le nazisme de sinistre mémoire. L’égoïsme sacré des Etats "souverains" et des… individus d’ailleurs, l’emportent de plus en plus sur l’esprit de solidarité. L’UE peut-elle encore à l’avenir être autre chose qu’un rassemblement de petits pays gouvernés par des dirigeants médiocres et peuplés de citoyens repliés sur eux-mêmes ?

J’entends déjà les soi-disant "réalistes" (genre David Cameron et beaucoup d’autres), pour lesquels l’expression "Europe intégrée" est inadéquate si pas "un gros mot", se révolter contre cet européisme utopique et inacceptable. Et pourtant, que ces défenseurs acharnés de la souveraineté nationale se demandent combien d’Etats de l’UE feront encore partie du G7 ou G8 (voire du G20) dans dix ou quinze ans ? La réponse est simple : AUCUN, (sauf peut-être l’Allemagne). Souhaitons quand même que les futurs grands formats politiques européens soient de véritables européistes et que les états d’âme de David Cameron et de quelques autres ne soient un souci pour personne.

Mais, plus sérieusement, les Occidentaux ne devraient-ils pas faire le bilan de leur stratégie depuis le début de ce siècle, jalonné par l’Afghanistan, l’Irak, l’Afrique, la Libye, l’éternel conflit israélo-palestinien et tout cela pour quelques piètres résultats ? Priorité des priorités, ne devraient-ils pas se consacrer à la préparation de la conférence sur l’avenir de la planète qui se déroulera l’an prochain à Paris ? L’enjeu est tel pour l’avenir des Terriens et de "leur" maison que la récupération de la Crimée par la Russie apparaîtra demain comme un épisode anecdotique de la géopolitique mondiale.

(1) "La Libre" du 9 avril, "Crimée : les erreurs de l’UE".