Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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jeudi 11 mars 2021

Un Triode béni (et bientôt un saint Grand Carême), un nouveau mois béni et un beau printemps pour vous tous!




Un beau visage se flétrit parfois,  un beau corps finit par se déformer… 
Une âme, cependant, pleine de gentillesse et d'amour 
ne vieillit jamais et ne prend jamais d'âge  ».
  Saint Jean Chrysostome


"Tour blanche" à  Thessalonique

Un Triode béni (et bientôt un saint Grand Carême), un nouveau mois béni et un beau printemps pour vous tous!




Un beau visage se flétrit parfois,  un beau corps finit par se déformer… 
Une âme, cependant, pleine de gentillesse et d'amour 
ne vieillit jamais et ne prend jamais d'âge  ».
  Saint Jean Chrysostome


"Tour blanche" à  Thessalonique

jeudi 4 juillet 2019

L'ISLAMISATION de la FRANCE


Histoire de l'islamisation française 1979 - 2019


Présentation de l'éditeur

La France, de près ou de loin, côtoie l'islam depuis ses débuts. De la conquête de l'Espagne et la maîtrise de la Méditerranée jusqu'aux guerres de décolonisation, en dehors de quelques rares périodes d'accalmie, cette relation ne fut qu'une longue suite de guerres et de conflits. Mais, depuis la fin des années soixante et l'arrivée en métropole d'une immigration musulmane de plus en plus importante, un changement majeur s'est produit : l'islam ne fait plus seulement valoir ses revendications au-delà des frontières mais au coeur de l'hexagone. Préceptes vestimentaires et alimentaires, place de la religion à l'école et dans l'entreprise, liberté d'expression et de conscience, statut de la femme, relations avec les fidèles d'autres religions : depuis maintenant quarante ans les élites politiques et médiatiques se voient sans cesse confrontées au défi d'une religion puissante qui n'a jamais rien cédé. Qu'ont-elles fait, qu'ont-elles dit et écrit pour défendre notre bien commun, la République ? Quasiment rien. C'est ce renoncement que ce livre se propose de rappeler, sans y ajouter quoi que ce soit. Rappeler les faits, les décisions. Redonner à lire les textes et les discours qui les ont accompagnés, tels qu'ils furent écrits et prononcés, au mot près. Dire l'histoire telle qu'elle fut et telle qu'elle avance. Sous nos yeux.

Ce livre présente quarante chapitres, un par an, d’inégales longueurs et correspondant chacun à un événement représentatif de l’islamisation de la France, de 1979 à 2019.
Chaque chapitre traite d’un thème particulier qui fait l’objet de développements ne s’en tenant pas à l’année de référence. Le contenu des chapitres est principalement constitué de la présentation d’une sélection de propos publics et de décisions dont la teneur a le plus souvent été oubliée depuis lors…

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Le Dalaï-Lama met en garde contre l’islamisation de l’Europe


Lors d'une interview donnée à la BBC, le dalaï-lama a surpris par son positionnement vis-à-vis des réfugiés qui entrent chaque année dans l'UE. Selon lui, «l'Europe est pour les Européens» et ne peut accueillir qu'une partie «limitée» des migrants.

Voilà un point de vue qui n’a pas manqué de surprendre. Dans une interview diffusée par la BBC le 27 juin, le dalaï-lama a mis en garde contre l’islamisation de l’Europe mais aussi contre une potentielle africanisation du Vieux-Continent. Au cours de cet entretien fourni, au milieu de questions sur la Chine ou les Etats-Unis, le 14e dalaï-lama, de son vrai nom Lhamo Dhondup, a expliqué que «les pays européens devraient prendre ces réfugiés et leur offrir une éducation et une formation avec l’objectif de les faire rentrer sur leurs propres terres avec certaines compétences».

Confirmant des propos tenus depuis plusieurs années dans divers quotidiens ou lors de conférences en Suède, aux Pays-Bas ou encore en Angleterre, il a précisé que l’Europe était «pour les Européens». Il a également mis en garde contre la possibilité que l’Europe ne devienne «un jour un pays musulman [ou] un pays africain» étant donné l’afflux de réfugiés sur son sol depuis plusieurs années. Selon lui, un «nombre limité» de migrants devrait être autorisé à rester sur le continent. «Je pense qu’ils sont mieux sur leurs propres terres. Mieux vaut garder l’Europe pour les Européens», a expliqué le moine bouddhiste de 83 ans.

Selon les chiffres fournis par l’Union européenne (UE), environ 4,4% des 512 millions de résidents européens sont originaires de pays tiers. Par ailleurs, selon ces mêmes données, 2,4 millions de migrants sont entrés dans l’UE en 2017 en provenance de nations extra-européennes.

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NdR : Vienne le jour où l'on se rende compte enfin en milieu chrétien quel qu'il soit, non seulement qu'il n'y a aucun danger pour notre salut à être en contact avec les Bouddhismes et les bouddhistes mais qu'il y a avantage à essayer de comprendre de quoi il retourne. Il va falloir de façon urgente savoir où est réellement la menace et cesser de composer avec ce qui venant du diable nous veut réellement du mal et cesser de répéter des platitudes sans réflexion sur ce qui ne nous a jamais mis en danger. Père Placide de bienheureuse mémoire avait eu cette intuition que l'Orthodoxie pouvait avantageusement s'intéresser aux bouddhistes occidentaux.
Cela ne plaira sans doute pas à beaucoup de mes frères orthodoxes mais tant pis, je ne suis plus à un ostracisme près. Je sais réellement de quoi je parle pour avoir été sincèrement bouddhiste, avoir étudié les doctrines et pratiqué le zazen. J'ai la conviction qu'il y a plus d'avantages à s'intéresser aux doctrines et aux pratiques bouddhistes qu'à ce qui subsiste de la pauvre Église Catholique si éloignée de ses racines et qui n'est devenue qu'une sorte d'ONG collaborant lâchement sans honte à tout ce qui a pu - successivement, dans notre histoire récente comme plus lointaine - détruire l'Église et réduire de plus en plus le troupeau. Il n'est que de voir à quel point les réactions à l'incendie de Notre Dame auront été faibles alors que cet incendie n'est que le couronnement de tous ceux qui ont été tentés ou réussis dans des lieux plus discrets parce que médiatisés le moins possible.  Il n'y a pas grand chose à attendre de cette organisation à part cesvaines  réunions diplomatiques ou bavardes…
J'ai décidé de reprendre ce que j'avais écrit il y a maintenant des années (14 ans) sur le forum orthodoxe francophone à propos des Bouddhismes et de le développer chaque fois que j'en aurais l'occasion :

Je suis convaincu, et pas seulement par l'expérience de mon cheminement qui est celui d'autres de ma génération, que le contact avec les Bouddhismes offre non seulement un puissant adjuvant dans ce travail indispensable de libération des schémas occidentaux qui polluent notre Christianisme mais également qu'une connaissance plus approfondie de traditions aussi riches et multiséculaires que les Bouddhismes peut nous montrer encore davantage, par confrontation, cette richesse de la nôtre en retour - dont nous sommes tellement convaincus à juste titre nous tous dans ce forum. Ce regard sur cette autre tradition - au sens authentique de transmission, à quoi ne peut malheureusement pas prétendre le Catholicisme - demande évidemment que nous descendions un peu du piédestal où nous place un peu trop aisément ce qui en occident s'est perdu ou déformé. Mais cela vaut la peine de comparer ces deux médecines de l'être (car il s'agit de cela dans mes préoccupations) statut auquel ne peut prétendre que l'Orthodoxie à l'exclusion des "soeurs" occidentales.
Je suis bien aussi navré que Jean Louis [Palierne - mémoire éternelle] que les bouddhismes aient pris la place qu'aurait dû prendre l'Orthodoxie si nos hiérarques s'étaient investis dans la mission, au lieu d'un côté de faire des complexes et d'essayer d'avoir leur place dans le concert des puissances (?) de ce monde et d'un autre de se contenter d'assurer une aumônerie pour les ressortissants des pays orthodoxes émigrés... C'est toute une partie de notre population frustrée dans sa quête spirituelle qui a été abandonnée et qui aurait été aussi émerveillée par l'authentique Orthodoxie que par les sagesses extrême-orientales. Au lieu de cela on s'est acharné - et on le fait encore ! - à dire que ce n'est entre Eglises qu'une affaire de détails ( en d'autres lieux on appelerait ça du révisionnisme !...)

Jean-Louis Palierne avait bien compris ma démarche qui avait réagi à ma proposition par ces mots :

Je pense du reste qu'il n'a pas tort : nous nous focalisons en ce moment sur le catholicisme romain, qui n'est à tout prendre qu'un abcès, une maladie survenue à une partie du troupeau de l'Église du Christ - maladie que nous ne sommes guère en mesure de guérir si le Médecin ne la guérit pas Lui-même ! Alors qu'en effet il y a dans le bouddhisme réel, profond, des choses qui nous aideraient à mieux comprendre notre trésor.
Comme dans toute sagesse humaine, au fond, quand elle est supérieure, ou quand elle tend vers le haut.
Mais peut-être aussi certains d'entre nous ne seraient-ils pas suffisamment préparés à étudier autre chose que ce qu'ils connaissent déjà ? Ou craindraient-ils de se laisser glisser hors de la Foi - alors qu'il n'y a rien à craindre à connaître la sagesse : la Bible elle-même a emprunté des textes, ou des idées, à la sagesse des Grecs. Le Livre de la Sapience (comme nous disions dans ma jeunesse), l'Ecclésiaste, le Livre des Proverbes en sont imprégnés...

À SUIVRE… 

mercredi 27 juin 2018

"La femme est l'avenir de l'homme" ?



ON NOUS AVAIT DIT que la libération de la femme apporterait enfin un peu de sagesse, de tendresse et de bienveillance dans ce monde plein de brutes et de fureur…







dimanche 2 août 2015

Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes (1 Corinthiens 3)

3.1 Pour moi, frères, ce n'est pas comme à des hommes spirituels que j'ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. 3.2 Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. 3.3 En effet, puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme? 3.4 Quand l'un dit: Moi, je suis de Paul! et un autre: Moi, d'Apollos! n'êtes-vous pas des hommes? 3.5 Qu'est-ce donc qu'Apollos, et qu'est-ce que Paul? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l'a donné à chacun. 3.6 J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, 3.7 en sorte que ce n'est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. 3.8 Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. 3.9 Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu. 3.10 Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée, j'ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. 3.11 Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus Christ. 3.12 Or, si quelqu'un bâtit sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l'oeuvre de chacun sera manifestée; 3.13 car le jour la fera connaître, parce qu'elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu'est l'oeuvre de chacun. 3.14 Si l'oeuvre bâtie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. 3.15 Si l'oeuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. 3.16 Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? 3.17 Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes. 3.18 Que nul ne s'abuse lui-même: si quelqu'un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu'il devienne fou, afin de devenir sage. 3.19 Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il écrit: Il prend les sages dans leur ruse. 3.20 Et encore: Le Seigneur connaît les pensées des sages, Il sait qu'elles sont vaines. 3.21 Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes; car tout est à vous, 3.22 soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir. 3.23 Tout est à vous; et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu.

dimanche 29 juin 2014

Apocalypse now

Revue de presse internationale du 29/06/2014

    "Le mensonge passait dans l'histoire et devenait vérité. "         G. Orwell (1984)

"En ces jours, je mets l’accent sur la simplicité pour les laïcs aussi, parce que beaucoup de choses qu'ils font ne sont pas nécessaires et ils finissent par être consumés par l'anxiété. Je leur parle de l'austérité et de l'ascèse. Je ne cesse de leur faire cette admonestation : «Si vous voulez vous débarrasser de l'anxiété, simplifiez votre vie!" Père PAÏSIOS (Extrait de «Avec douleur et amour pour l'homme contemporain"

dimanche 19 janvier 2014

L'ORTHODOXIE, CETTE INCONNUE [3] par Père André BORRELY

Qu'est-ce donc que l'Orthodoxie?


La première partie du mot se retrouve dans orthographe, orthophoniste, orthopédie. En grec, ορθος est un adjectif indiquant une idée de rectitude, de correction.
Quant à la seconde partie, il s'agit du grec δοξα qui a le double sens d'opinion et de réputation qui est la somme des opinions que les gens ont de vous et s'ils sont très nombreux à avoir de vous une excellente opinion, vous entrez dans la gloire. L'Orthodoxie, c'est donc le fait d'avoir sur Dieu des opinions droites, exactes et d'autre part de rendre gloire à Dieu comme il convient. C'est la Lex credendi, la Règle de foi, et la Lex orandi, la Règle de prière des Latins. Si cette théologie est plus proche de la sagesse et de la prière liturgique que de la science, si elle prise fort l'intelligence sans jamais la confondre avec l'intellectualité, qui est souvent d'autant moins intelligente qu'elle est intellectuelle, si Dieu dans sa sagesse fit un berceau pour son Fils, c'est parce que l'on peut dire de la théologie telle que l'expérimente l'Orthodoxie ce que Shelley a écrit de l'expérience artistique : A thing of beauty is a joy for ever. Or, si la théologie orthodoxe sapientielle et liturgique est une source éternelle de joie, c'est parce que la totalité de la foi orthodoxe peut être résumée dans la formule célèbre de saint Athanase: Dieu est devenu homme afin que l'homme devienne Dieu. Tout le Christianisme est concentré dans l'événement de la divino-humanité. En la personne du Fils, le Dieu tri-unique expérimente la totalité de ce qui est humain, hormis le péché qui déshumanise l'homme. Mais si Dieu a pénétré l'humanité à une telle profondeur, comment ne pas se souvenir du récit de la création, dans le livre de la Genèse – Dieu vit que cela était rudement bon, fameux –, comment ne pas convenir que le corps ne saurait être tenu pour un tombeau, une prison, un appendice encombrant, que la matière ne saurait être mauvaise en soi dès lors que Dieu en fit un berceau pour son Fils. Je pense que de toutes les formes qu'a prises le Christianisme dans l'histoire, l'Orthodoxie est celle qui est allée le plus loin dans l'interprétation de la divino-humanité : son refus du moralisme, du juridisme et du pessimisme, la puissance festive et résurrectionnelle de ses célébrations liturgiques, sa familiarité avec l'événement de la mort, tout cela vient de la foi orthodoxe en la divino-humanité. Si l'Orthodoxie a quelque chose à offrir humblement mais résolument pour le partage œcuménique, c'est bien, me semble-t-il, la certitude que lorsque chacun d'entre nous – dans un mois, dans un an – frappera en tremblant aux portes du Royaume, on ne lui demandera pas s'il a été généreux mais vrai, on ne cherchera pas à savoir s'il aura été pur mais dur. Si convaincu que je sois de la véracité des paroles que prononce le prêtre orthodoxe au décours de chaque liturgie : το πλήρωμα της εκκλησίας σου φύλαξον, Κύριε, Seigneur, garde la plénitude de ton Église, je suis pareillement convaincu que l'Esprit souffle où il veut, c'est-à-dire au-delà des frontières visibles et conceptualisables de l'Orthodoxie. Aussi, permettez-moi d'évoquer un souvenir. Je venais de célébrer un enterrement et je me dirigeais avec mon épouse vers la sortie du cimetière. Nous entendîmes alors les pas de quelqu'un qui se hâtait de nous rejoindre. C'était un ami du défunt qui voulait me dire ceci : « Je tenais à vous remercier pour cette célébration et votre homélie. Je n'ai pas la foi, mais si je l'avais, c'est de cette manière que je voudrais l'avoir. » Cet agnostique avait senti qu'il y a dans l'Orthodoxie quelque chose de sui generis, de spécifique, que je voudrais tenter, non point de démontrer, de prouver, mais plutôt de suggérer, de balbutier, d'évoquer. (à suivre)

lundi 17 juin 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély : Conclusion

Le lecteur chrétien de la sainte Écriture a bien mieux à faire qu'opposer la raison à la foi, la science à la Bible. Il sera mieux inspiré de contempler le jeu de cache-cache des deux aspects corpusculaire et ondulatoire de la matière, les quanta de Planck, les mécanismes moléculaires de la cancérogenèse, en y voyant l'Intelligence de Dieu dans le monde, une énergie créée du Dieu incréé. Pour un chrétien, la connaissance de type scientifique et la technique qu'elle engendre ne doivent pas être séparées de la sagesse, ni la raison de la foi. Et ce refus délibéré de tout dualisme nous permettra de sonder la profondeur véritable de la nature et son appartenance à un autre monde, de la pénétrer jusqu'en son enracinement en Dieu. Bien loin d'être incompatible avec elle, la foi en Christ donne à la connaissance scientifique du monde la plénitude de sa finalité. 


Conclusion

Nous avons dit que l'ordre de vérité de la science n'est en aucune manière l'ordre de vérité de la Bible. Ainsi volent les avions dans des couloirs aériens différents. Cependant, nous n'avons pas voulu dire qu'il y a deux vérités. Dans le quatrième évangile, le Seigneur affirme : Je suis la Vérité (Jn 14,6). La vérité n'est donc pas quelque chose mais quelqu'un : le Révélateur de Dieu comme Père. Et ceci est vrai de la science elle-même. Ce que nos savants découvrent et démontrent, la vérité qu'ils établissent de manière contraignante — que c'est la terre qui tourne et non pas le soleil, que le foie a une fonction glycοgénique (1) , etc. — tout cela est un ordre, le produit d'une intelligence, un logos, que le Créateur a amené à l'existence en contemplant son Fils, sa Parole c'est-à-dire son Révélateur, son Vis-à-vis cοéternel et consubstantiel. Je renvoie nos lecteurs à l'admirable cantique au Christ qu'ils trouveront dans les versets 12 à 20 du premier chapitre de l'épître aux Colossiens. La Vérité que nos savants découvrent, c'est le Christ. Que nombre d'entre eux l'ignorent ne change rien. De même, en effet, que l'αγαπη qui unit un homme à un autre homme procède de Dieu, a sa source en Dieu, part de Dieu qui est Αyαπη et tout comme, chaque fois qu'elle est authentique, L'αναπη est, pour l'homme, communion à la génération divine du Fils, communication de la Vie même du Fils, que le Fils reçoit de son Père, c'est-à-dire du saint Esprit, et de même que. s'agissant d'un incroyant, si celui-ci aime quelqu'un qui est dans le besoin, à l'insu de cet incroyant qui aime, l' αγαπη descend de Dieu et germe dans le coeur de cet incroyant par le don que ce dernier fait de lui-même à autrui, de la même manière il n'y a qu une Vérité, le Christ.



Pour ce qui est de la Bible, toute sa finalité est de nous conduire au Christ/Vérité qui, Réceptacle éternel de l'Esprit dans le sein du Père, est ici-bas devenu l'un de nous pour nous révéler simultanément toute la vérité et sur Dieu et sur l'homme. La vérité sur Dieu à savoir que Dieu est son Père. La vérité sur l'homme en étant le seul homme qui eût pu ne pas mourir, qui n'a pas fragmenté l'humanité, qui n'a pas été plus ou moins vertueux, plus ou moins intelligent, etc. Loin de se laisser impressionner par l'accusation islamique de trithéisme, ou par la grossière caricature rationaliste qui voudrait faire du mystère chrétien un problème erroné totalement incompatible avec le succès au Certificat d'Études et qui se réduirait à l'ânerie suivante: 1 + 1 + 1 = 1, les chrétiens entendent proclamer haut et fort que ce qui caractérise fondamentalement Dieu, ce qui le distingue radicalement de l'homme c'est qu'il ne fragmente rien de ce qu'il assume.

Pour nous, les hommes, le temps est tiraillé, écartelé entre un passé qui n'est plus, un futur qui n'est pas encore et un présent rendu inconsistant par cette position entre deux néants. Dieu ignore cette fragmentation : c'est en contemplant son Fils qui deviendra l'un des hommes qu'au premier matin du monde — il y a des milliards ou des centaines de millions d'années, c'est sans aucune importance — il amène à l'existence les premières molécules.

Et le soir du Jeudi saint, au cours de son ultime repas ici-bas avec ses disciples, il confère á la première Eucharistie une dimension incontestablement sacrificielle alors que Gethsémani et le Golgotha sont encore à venir. Loin de heurter ma raison et de m'inciter à opposer la foi et la raison, la Trinité, la Tri-unité, l'unité plurielle me paraît diffuser la lumière d'une évidence que je ne retrouve ni dans le Judaïsme, ni dans l'Islam, ni dans le déisme de Voltaire et de Robespierre. Le Dieu tri-unique est unique sans être solitaire et les trois hypostases ne sont pas trois dieux parce que Dieu ne fragmente pas la divinité, chacune des trois divines hypostases possède la plénitude de l'essence divine. Les trois divines hypostases ne sont pas trois dieux parce que chacune des trois est pleinement, intégralement Dieu. Notre foi trinitaire ne s'adresse pas à trois individus divins mais à trois divines hypostases.  
Père André Borrély
(1) En 1848, Claude Bernard découvrit le rôle du foie dans la sécrétion interne du glucose dans le sang

dimanche 19 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [4-1] Les deux ordres de vérité

Calculé à 4000 ans avant J.-C. à la Renaissance, l'âge de la Terre fut estimé à quelques dizaines de millions d'années à la fin du 19ème siècle. De nos jours on l'estime á quelque à 4,55 milliards. Or c'est ici l'occasion de se montrer un tout petit peu intelligent. Voici comment : il y a, sur cette question, deux ordres de vérité qui, à l'instar des droites parallèles dans la géométrie euclidienne, ne se rencontrent jamais. Si vous dites : 4000 ans, si je dis : plusieurs dizaines de millions d'années, et si une tierce personne affirme : 4,55 milliards d'années, ou bien nous nous trompons tous les trois ou bien l'un des trois seulement est dans le vrai. Pour ce qui est de la date d'apparition d'êtres humains sur terre, on trouve des traces de la présence en Europe il y a 35 000 ans de l'homme de Cro-Magnon. qui est en fait un homo sapiens. L'étude des ossements retrouvés indique que cet hοminidé était de grande taille : entre 1,70 m et 2 mètres. On estime que sa durée de vie maximum était de 35 ans. Il avait approximativement un physique identique au nôtre avec, semble-t-il, des os un peu plus épais que les nôtres. Certaines études attribuent à l'homme de Cro-Magnon un cerveau plus important de 15% à 20% que celui des hommes modernes. On lui attribue également une importante production artistique (Chauvet, Lascaux et Altamira...). Il faut aussi lui reconnaître une certaine maîtrise de la chasse avec la fabrication d'armes de jets. L'homme de Cro-Magnon est contemporain de l'homme de Néandertal et il fut témoin ou acteur de la disparition de celui-ci.

 Mais la Bible ne se situe pas dans cet ordre-là. La seule vérité à laquelle elle prétend, c'est à la révélation que le Dieu tri-unique fait à l'homme de lui-même dans le but d'étendre jusqu'à l'homme l'acte générateur éternel par lequel il fait de son Fils unique le réceptacle plénier de toute sa Puissance de vie divine, c'est-à-dire de son saint Esprit. Dans ce second ordre de vérité, la Bible se déclare tout à fait compétente. [à suivre]
 Père André Borrély
(choix des illustrations Maxime le minime) 


vendredi 17 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [3-2] et le Verbe s'est fait juif...

Par exemple, si vous faites du corps une guenille, un appendice encombrant, si la matière en général vous paraît mauvaise, éternelle, si la sexualité n'est bonne, à vos yeux, qu'à transmettre de père en fils le péché originel conçu comme une maladie sexuellement transmissible et inéluctablement mortelle, si vous croyez en la réincarnation (1), vous manifestez à l'endroit de l’humanité un pessimisme incompatible avec l'optimisme divin qui a jugé notre humanité, si pècheresse qu'elle soit, divinisable et donc digne d'accueillir son Fils. C'est tout le sens du baptême. Le proverbe latin disait: Nascuntur poetae, οratοres fiunt (2). On ne nait pas chrétien, on le devient par le baptême et par la conversion qu'il présuppose. 

Me reprochera-t-on de forcer le sens du texte du Credo si j'entends σαρκωθέντα εκ Πνεύματος άγιου και Μαρίας της Παρθένου - incarnatus est de Spiritu sancto ex Maria Virgine - dans le sens suivant: le Christ n'a pas pris chair seulement d'une manière biologique, dans le sein une femme fécondé miraculeusement par le saint Esprit, mais il a pris chair tout aussi bien en se faisant juif, c’est-à-dire en assumant l'humanité sous la forme de la langue araméenne, de la religion israélite, à tel moment de l'histoire de ce peuple. Et cette chair humaine-là, que la Bible n'oppose pas à l'esprit, a été pénétrée, pétrie, épousée par le saint Esprit.

Chercher dans la Bible une vérité d'ordre scientifique alors que la vérité de la sainte Écriture est tout entière dans la révélation que le Dieu tri-unique fait aux hommes de son merveilleux dessein de les faire entrer dans la génération éternelle de son Fils par le don divinisant de son très saint Esprit, c'est tourner le dos à l'attitude sapientielle hors de laquelle la Bible nous apparaît au mieux au niveau d'Ηοmère et des grands Tragiques grecs (Eschyle, Euripide, Sophocle) et au pire affligée d'une incapacité à la pensée abstraite qui la rend infiniment inférieure à l'oeuvre de Kant ou de Hegel, pour ne rien dire de cet artisan du bois venu de Galilée et qui, à Gethsémani puis sur le Golgotha ne fit pas le poids si on le compare à l'impassible et goguenard buveur de ciguë. [à suivre]
 Père André Borrély

(1) La réincarnation, le retour dans la chair, est la croyance selon laquelle un certain principe immatériel et individuel « âme », «substance vitale », « conscience individuelle » plutôt que personnelle, énergie, esprit accomplit des passages de vies successives dans différents corps (humains, animaux ou végétaux, selon les théories), ce qui suppose une conception négative et pessimiste de la matière et du corps, le retour dans la chair étant compris comme une punition purificatrice et rédemptrice. Selon cette croyance, à la mort du corps physique, l'âme quitte ce dernier pour habiter, après une nouvelle naissance, un autre corps.

(2) C'est une maxime attribuée à Cicéron et qui signifie: on nait poète, mais on devient orateur. Je dirai donc volontiers, on naît homme mais on devient chrétien.

mardi 14 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [3-1] Mentalité biblique vs dialectique

Une source intarissable d'hérésies : le refus de la mentalité foncièrement sapientielle des hommes de la Bible 

Η Πλατυτέρα των ουρανών
Que cela nous plaise ou non, lorsque le Dieu totalement transcendant au monde et aux hommes a décidé de devenir, en la personne divino-humaine de son Fils, ce que nous sommes, afin de nous permettre de devenir ce qu'il est, il n'a attendu ni la naissance de Copernic, ni celle d'Einstein, ni celle de Marie Curie, mais afin de pénétrer de part en part, pour la diviniser, notre humanité mortelle — hormis le péché — il a jeté son dévolu sur des bédouins vagabonds incapables de s'intéresser au mythe de la Caverne, à la dialectique, à la jouissance de démontrer, en un mot des barbares au sens très précis que les Grecs de l'Antiquité donnaient à ce terme méprisant. Quelle idée, se dit aujourd'hui encore l'Occidental, Dieu a-t-il donc bien pu avoir de choisir ce peuple-là, sa vision de l'homme et du monde, sa langue, sa culture, etc. Sans être nécessairement antisémites, nous sommes réfractaires, saisis d'une certaine frigidité devant cette mentalité à laquelle la Révélation du Dieu tri-unique à Israël a conféré une dignité que nous ne pouvons pas méconnaitre en tant que chrétiens et qui n'est pas sans évoquer la personne de la Mère de Dieu (A la neuvième ode des matines, le diacre orthodoxe dit : « Par nos chants honorons la Mère de Dieu et Mère de la Lumière et magnifions-la »)

Την Θεοτόκον και Μητέρα του φωτος, εν ύμνοις τιμώντες μεγαλύνωμεν

En effet, si importantes et regrettables qu'aient été les divergences entre l'Orient et l'Occident chrétiens dans la formulation dogmatique de leur piété mariale, Orthodoxes et Catholiques-romains ont une commune intuition fondamentale: si cette femme a connu avec le Logos préexistant du Père cette fusion que, neuf mois durant, toute mère expérimente avec son enfant, si le Logos préexistant a véritablement pris chair du saint Esprit et de la Vierge Marie, nous ne pouvons pas nous dérober à l'évidence qu'il est complètement impossible que cette femme, une fois délivrée, devenue mère, soit redevenue Madame-tout-le-monde. Au cas de la Mère de Dieu s'applique bien plus que dans tout autre cas l'irréversibilité du temps, le fait que le propre d'un grand évènement, c'est de créer une situation telle qu'il y a un avant et un après. Péguy disait fort bien cela dans ce style qui n'est qu'à lui:
« On peut donner sa démission d'élève de l'École Polytechnique, mais on ne peut donner sa démission d'ancien élève de l'École Polytechnique. »


Or, de même qu'après avoir connu, neuf mois durant, une union sans confusion inouïe avec le Créateur du ciel et de la terre, la Πλατυτεpα (1) est restée, pour l'éternité, marquée, mise à part, consacrée, de même, sans faire de la Bible un premier Coran, sans oublier que les chrétiens ne sont pas des gens du Livre mais des fils du Père cοnνiés à la génération divine par sa Parole faite chair, la vision de l'homme, la mentalité que Dieu a choisie de préférence à toutes les autres pour qu'en devenant l'un des hommes son Fils pût sauver tous les hommes, ont été, par cette élection, honorées, canonisées.

(1) Platytera = plus vaste que... Durant neuf mois, Marie a contenu en son sein une des trois hypostases constitutives du Dieu tri-unique créateur du ciel et de la terre. Elle est plus vaste que tout l'univers dès lors qu'elle en a contenu celui qui les a créés ex nihilo.

(2) Rien n'est plus légitime que de rompre le jeûne eucharistique, au terme de la divine liturgie, et pourtant peut-on imaginer une seconde que le célébrant boive son café en utilisant le calice dont il s'est servi pour célébrer ? Il faut être dépourvu de toute intelligence du christianisme pour imaginer que Marie a pu avoir d'autres enfants.
[à suivre]
 Père André Borrély

lundi 13 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [2-2] Importance du genre littéraire

"C'est ainsi que daleth = 4 et waw = 6. En définitive, David = DaWiD = DWD = 4 +6+D = 14. Et peu importe à l'Auteur que, pour obtenir coûte que coûte le nombre 14, il faille supprimer tel ou tel maillon de la chaîne, liberté que nos historiens prendraient pour de la malhonnêteté intellectuelle. L'Auteur n'a qu'une idée en tête : affirmer avec force que Jésus Christ est le Messie attendu par Israël. C'est pour cela qu'il ne se contente pas du nombre 14. Il dit : trois fois l', trois étant un chiffre sacré qui a ici valeur de superlatif. Jésus Christ est vraiment le Messie, le Roi des rois, le Roi davidique par excellence. Notre lecture chrétienne de la sainte Écriture fait très peu appel à notre intellectualité. Par contre, elle exige beaucoup de notre intelligence. Le plus humble des travailleurs manuels peut avoir une grande intelligence des réalités divines et religieuses, et inversement un intellectuel de grande réputation dans la société déchristianisée peut témoigner d'une rare inintelligence de hanneton aveugle dès qu'il prétend parler de foi religieuse et notamment de Jésus Christ. C'est que, pour les hommes de la Bible, intelligence est toujours synonyme de sagesse. Pour nous, si nous voulons être intelligents lorsque nous ouvrons la Bible, si nous voulons bien ôter notre chapeau mais refuser toute autοdécapitαtion (2), nous devons impérativement nous poser la question suivante : Qu'est-ce que l'Auteur a voulu me dire, qu'a-t-il voulu que je comprenne et retienne, non pas tellement pour que j'enrichisse mon bagage intellectuel, mais afin que devenant plus intelligent, j'en devienne plus sage et vive davantage, ce qui s'appelle vivre, et non point vivoter d'une vie à petit feu, d'une vie morte? 
Espérer trouver quelque enseignement dans la Bible sur l'âge de notre planète ou l’apparition de  l'espèce humaine, c'est un peu comme si on allait chercher dans les textes fragmentaires des Présocratiques qui nous sont parvenus ( chez Thalès et Anaximandre, Pythagore et Héraclite, Parménide et Héraclite, Zénon d’Élée et Anaxagore ou Empédocle) la vérité contraignante pour l'entendement humain sur les questions que nous nous posons au sujet de l'origine de la formation de l'univers.

(2) Nous avons un assez bon exemple d'une telle autοdécapitatiοn, c'est-à-dire d'une inintelligence, avec ce qu'on a appelé le concordisme, lequel paraît à l'ordre du jour, semble-t--il, à certains musulmans légitimement préoccupés de ne pas réduire leur foi à un cri. Il s'est agi d'un système d'exégèse visant à établir une concordance entre les textes bibliques et les données scientifiques. Face à Auguste Comte, à Renan, au scientisme du 19ème siècle, un certain nombre de chrétiens se lancèrent dans une tentative apologétique visant à consolider la science sur le terrain scientifique. Vers 1870 on vit se développer des concordismes astronomiques, géologiques, zoologiques qui tentaient de réduire les six jours de la création à six périodes de l'évolution darwinienne. On eut ensuite le concordisme ethnographique qui cherchait dans l'étude des primitifs auxquels s'intéressa en particulier Lucien Lévy-Brühl, la confirmation d'une révélation primitive sur l'origine de l'humanité, la chute et la dispersion. Il y a eu encore un concordisme préhistorique tentant de situer les plus antiques traditions populaires de la Bible dans le cadre des découvertes contemporaines sur l'humanité antérieure à celle que nous font connaître les documents écrits. Tous ces efforts n'ont servi à rien!"[à suivre]
 Père André Borrély

jeudi 29 décembre 2011

Emprisonner un moine pour pouvoir enfin jouir sans entraves ?




 Il est clair que l'Anti Christ est sur tous les fronts maintenant et que le chasseur hypocrite et menteur lance au grand jour ses filets en tout lieu désormais quand il ne peut assassiner directement partout où c'est possible, ceux qui le gênent par leur présence même, par leur seule existence et dont le témoignage lui devient de plus en plus insupportable. 

Qu'est-ce qu'un antichrétien de base militant ? 

C'est un être qui a la naïveté de penser qu'il peut "jouir sans entraves", qui craint qu'on le gêne et se sent menacé dans ses projets qui pourraient être jugés comme immoraux, voire criminels et à tout le moins égoïstes. Le simple exemple d'une autre vie communautaire qui met en relief la prétention, l'inanité, la vanité et les effets négatifs de tels projets lui est insupportable. 
La joie, la paix et la beauté qui rayonnent d'un mode vie qui prône l'auto-examen et la responsabilisation maximale de soi - dans la conscience de la réalité incontournable d'une interdépendance universelle - , l'auto-limitation de tous les instants et un cheminement ardu dans un autre monde où l'on œuvre à l’avènement de l’amour sans limite et où la poésie, l'art, et la culture de ce qui est le plus beau et le meilleur de l'homme remplissent les corps, les têtes et les cœurs ... tout cela est insupportable à l'antichrétien.

Alors toutes les armes sont bonnes à éliminer ce qui fait obstacle à cette course aveugle à la jouissance immédiate sur tous les plans.
Les premières sont évidemment le dénigrement et l'acharnement à montrer la fausseté et l'irréalité de cette vie chrétienne la plus exigeante. Et donc de multiplier les calomnies orales et la propagande écrite et audiovisuelle, afin de salir ce qui se présente comme insupportablement pur." Voyez, disent-ils en substance, comment sont réellement ces gens en habit que vous avez la stupidité de penser parfaits : ils ne valent pas plus que nous et ils sont même pires car ils ont la prétention de ne pas vouloir patauger dans la fange comme nous." Et si la calomnie fondée sur l'aveuglement ou la mauvaise foi - voire sur des faiblesses réelles quelquefois -  ne suffit pas, on utilise la voie judiciaire ; et si le procès ne suffit pas, on prend des mesures exceptionnelles et spectaculaires comme celle de cette arrestation et l'emprisonnement  pour montrer la gravité de ce qui est reproché officiellement de façon à nuire davantage.

Mais où est le problème réellement ?

Le problème, c'est que tous ces gens qui prétendent jouir sans entrave - (et notamment sans les entraves que sont à leurs yeux les témoins d'une autre vie possible avec leurs discours, leurs livres saints, leur pratique rituelle et leur ascèse)et donc jouir entre autres des bienfaits, des agréments et de l'apparente "libération" des mœurs de la modernité, se bouchent les yeux sur les limites réelles de leurs possibilités. 
Car ceux qui voudraient, par tous les moyens (propagande, actions juridiques, meurtres voire massacres) montrer et démontrer sans cesse la prétention, le mensonge, l'illusion et  l'irréalité du mode de vie authentiquement chrétien ne perçoivent à quel point leur choix contraire est lui-même prétentieux, menteur, illusoire et irréel.
En effet, comment ne voient-ils pas que leurs capacités physiques limitées entre autres par la nature, la maladie, les accidents, le vieillissement, les aléas de leur situation financière et surtout les prétentions concurrentielles égales et de même nature des autres sont autant de limites à leur propre prétention à se libérer de toute entrave. Quelle pitié de voir le spectacle  aussi vain de tels agités obsessionnels de la libre jouissance ! 
Où est la liberté de telles prétentions si restreintes par autant de limites ?
Où est la liberté de l’obsession qui colle à la peau et dont on ne peut se défaire où que l'on aille, quoi que l'on fasse, quoi que l'on entende, quoi que l'on regarde ? Où est la la liberté de tous les comportements compulsifs et qui ne permettent jamais la satiété ?
La vérité est que là est la servitude, là sont les entraves, là est le scandale.

Pourtant le peuple grec qui repousse ce qui l'a fait survivre - mais point n'est besoin d'être atteint de la maladie d'Alzheimer pour avoir une mémoire défaillante - pourrait prendre acte de ses erreurs, des limites de ses prétentions, de l’irresponsabilité de ses actions et se tourner vers  ce qui est profondément, authentiquement et tout spécialement préservé sur la Sainte Montagne depuis des siècles, malgré les faiblesses humaines, les invasions, les persécutions et l'usure naturelle de toute chose sur cette terre.

L' amour de la sagesse

Comment les meilleurs des néo-païens et tous ceux qui tournent le dos au Christianisme  en se bouchant le nez, tout en revendiquant le très lointain et mythique passé de l'Antiquité païenne, ne perçoivent-ils pas  que leurs plus importantes philosophies antiques - dont l'Histoire a fait don au monde entier depuis des siècles à leur grande et légitime fierté - que ce soit, le stoïcisme, le cynisme ou l'épicurisme, prônaient toutes l'auto-limitation et que l'amour de la sagesse visé par ces illustres penseurs  est le même que celui des ascètes chrétiens contemporains de la Sainte Montagne de l'Athos.

Vivre en moine c'est toujours chercher à "vivre en philosophes", en amoureux de la Sagesse, au détail près que la Sagesse a désormais un nom et que depuis l'avènement du Christianisme que les fidèles  (ceux qui restent fidèles) fêtent en cette période (calendrier grégorien et julien), c'est la Sagesse de Dieu, incarnée dans sa perfection dans le Christ que les amoureux recherchent. Vivre en philosophe s'appelle désormais "Vivre en Christ". Puisse notre Dieu fort, saint et immortel protéger ce lieu précieux et protéger ses habitants pour que notre vie ordinaire soumise à toutes les illusions bénéficie de leurs saintes prières pour les siècles des siècles.
* lire l'article du site orthodoxie.com

mardi 17 mai 2011

"Écoutez, dominateurs des multitudes" - Sagesse de Salomon chap.6

1. Entendez donc, rois, soyez avisés,
instruisez-vous, juges des confins de la terre.
2. Écoutez, dominateurs des multitudes,
qui vous enorgueillissez de foules de nations.
3. Oui, la puissance vous est donnée de la part de IHVH-Adonaï,
le pouvoir d’‘Éliôn. Lui, il examine vos oeuvres, il scrute vos desseins.
4. Oui, vous étiez les officiers de son royaume,
vous n’avez pas jugé droitement,
vous n’avez pas gardé sa loi, vous n’êtes pas allés selon le dessein d’Elohîms;
5. aussi, terrible et prompt, il vient contre vous,
un jugement inexorable s’exerce sur les grands.
6. Oui, il donne au petit par pitié,
mais les forts sont châtiés avec force,
7. car l’Adôn du Tout ne se bride en face de personne,
la grandeur ne lui en impose pas,
oui, il a fait les petits et les grands et il veille sur tous ensemble.
8. Aux forts, il réserve un dur examen.
9. À vous donc, ô tyrans, mes paroles s’adressent
afin que vous appreniez la sagesse et ne trébuchiez pas.


10. Oui, les gardiens de la sacralité et des paroles sacrées
seront consacrés et leurs adeptes y trouveront leur défense.
11. Recherchez donc mes paroles, désirez-les et vous serez instruits.
12. La sagesse illumine, elle ne se fane pas,
elle se fait voir facilement par ses amants,
elle se trouve pour ceux qui la cherchent.
13. Elle se hâte de se laisser connaître par ceux qui la désirent.
14. Qui se lève tôt pour la rencontrer ne se fatigue pas,
oui, il la trouve assise au seuil de sa porte.
15. Oui, médite sur elle, elle est la perfection de l’intelligence,
qui veille à cause d’elle est aussitôt libéré d’angoisse.
16. Oui, elle circule à la recherche de ceux qui lui conviennent,
elle leur apparaît volontiers sur les routes
et dans toutes leurs pensées elle vient à leur rencontre.
17. Oui, son commencement est désir vrai de discipline
et le souci de discipline, c’est l’amour.
18. Amour est garde de ses toras,
mettre son coeur dans les toras est assurance de non-destruction.
19. La non-destruction rapproche d’Elohîms.
20. Ainsi le désir de sagesse est introduit au royaume.
21. Si donc vous plaisent trônes et sceptres, souverains des peuples,
glorifiez la sagesse pour régner en pérennité.
22. Ce qu’est la sagesse, comment elle fut formée,
je l’annoncerai, je ne vous cacherai pas ses mystères,
mais je suivrai ses traces depuis le début de sa genèse,
je mettrai en pleine lumière sa gnose,
je ne m’écarterai pas de la route de vérité,
23. je n’irai pas avec l’envie qui ronge,
car elle n’a pas de part avec la sagesse.
24. Avec la multitude des sages le salut du cosmos,
un roi sagace est la force du peuple.
25. Aussi, disciplinez-vous en mes paroles, vous serez aidés.


Sagesse de Salomon 
chap .6 (version André Chouraqui , Desclée de Brouwer)

"Tiens ton esprit en enfer et ne désespère pas." St Silouane l’Athonite

vendredi 21 mars 2008

Ma conversion IV


L’expérience fut riche. Après ce séminaire avaient lieu des séances hebdomadaires de suivi, d’entretien, d’approfondissement auxquelles on pouvait venir à loisir. Venaient là toutes sortes de gens : des gens qui voulaient améliorer leur vie, personnelle, sentimentale, professionnelle, financière, d’autres qui voulaient obtenir la sagesse, l’illumination ; il y avait les incrédules critiques peu enclins à se laisser berner, posant systématiquement des questions sur tout, les pieds bien posés sur terre et ceux qui avalent tout sans examen ni mastication, tout prêts à enfourcher la moindre nuée, proies faciles pour les gurus de tout poil (bien sûr, certainement aussi…) et aussi les chercheurs ouverts mais exigeants. Cette expérience avait l’avantage de faire se rencontrer des gens de toutes conditions qui ne se seraient jamais parlés s’ils n’avaient pas partagé, dans la plus totale nudité, cette expérience profonde commune où l’on pouvait voir de ses yeux que la souffrance n’épargnait personne sur cette terre, riches et pauvres et que sous des dehors tout ce qu’il y a plus insignifiants ou à l’opposé brillants pouvaient se cacher des détresses tout aussi tragiques. Il m’est apparu d’ailleurs à cette occasion qu’il est bien souvent plus facile d’avoir de la compassion pour ceux que l’on sent en dessous de soi socialement que pour ceux que l’on considère au-dessus. Ce qui laisse planer un doute sur la qualité d’une telle compassion, convenue certes, et politiquement correcte, mais peut-être un peu trop restrictive et ciblée…

Mais Dieu n’était pas encore au programme pour moi et bien qu’à un moment, une des salles du centre de l’association se soit appelée du jour au lendemain « salle Thérèse d’Avila», cela m’était apparu comme d’un kitch de mauvais aloi. D’ailleurs, bien loin du château spirituel dont je n’avais pas pris connaissance, l’expérience me suffisait alors, j’étais suffisamment armé pour continuer mon chemin.

En revanche, curieux comme je l’ai toujours été, et préoccupé de l’origine des choses, soucieux de remonter aux sources (ce qui ne me quittera pas jusqu’à l’Orthodoxie) j’ai pris conscience qu’en face de la Californie d’où semblaient provenir en première analyse toutes ces efficaces démarches dites de « développement personnel » - pour faire vite – se trouvait le Japon et toute l’Asie…