Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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dimanche 27 octobre 2024

INTERPRÉTATION ORTHODOXE DE L'APOCALYPSE [15.1] (suite)

 La préparation d'Israël

Et il en sera ainsi jusqu’à la fin du monde, même lorsque les dieux disparaîtront de la terre ; ils tomberont quand même devant les idoles.

Fiodor Dostoïevski



L’une des grandes ironies de l’Ancien Testament est qu’une nation entière a été réduite en esclavage à la suite de la vente d’un de ses enfants comme esclave. L’histoire de Joseph (Genèse 30-50) est une révélation étonnante de la manière dont Dieu agit dans les cœurs humains et dans l’histoire sacrée. De plus, il offre des informations importantes sur la fin des temps.


Joseph, le fils bien-aimé de son père Jacob, fut vendu comme esclave par ses frères jaloux. Joseph fut emmené en Égypte, où sa diligence et sa loyauté furent récompensées avec le temps. Il fut nommé gouverneur du pays et, grâce à sa conservation minutieuse du grain pendant sept années d'abondance, il put distribuer ces réserves au peuple pendant les sept années de sécheresse qui suivirent.

Les frères de Joseph sont venus en Égypte pendant la sécheresse pour acheter du grain. Il les a testés pour voir s'ils s'étaient repentis de leur mal contre lui. Lorsqu’il vit que c’était le cas, Joseph se réconcilia avec ses frères et toute la maison de Jacob s’installa en Égypte.

Avec le temps, les Israélites devinrent une grande multitude et furent réduits en esclavage par les Égyptiens. Dieu a ensuite envoyé Moïse pour défier Pharaon avec des signes miraculeux, des fléaux et finalement la destruction. Dieu libéra ainsi son peuple de l'esclavage et le conduisit vers la Terre Promise à travers la Mer Rouge. Lorsque Pharaon essaya de le suivre, les murs de la mer, qui avaient été retenus pour permettre à Israël de marcher sur la terre ferme, s'effondrèrent soudainement, détruisant son armée.

Lactance considérait l'histoire de Joseph comme une métaphore des derniers jours. (Bien qu'il ne le mentionne pas, les sept années de sécheresse peuvent symboliser les sept années du règne de l'Antichrist) « Bien qu'un acte si célèbre et si merveilleux montre la puissance de Dieu sur les hommes du présent, il était aussi la présignification et la figure de quelque chose de plus grand. ce que Dieu doit faire à la consommation finale des âges : il libérera son peuple de l'esclavage du monde. Puis, parce qu'il y avait un seul peuple de Dieu qui habitait au milieu d'une seule nation, seule l'Égypte fut frappée alors ; parce que le peuple de Dieu est rassemblé de toutes langues et habite parmi toutes les nations et est opprimé par sa domination, toutes les nations, c'est-à-dire le monde entier, doivent être frappées par les coups divins, afin que le peuple juste et pieux de Dieu soit libéré. De même qu'alors des signes furent donnés annonçant le massacre prochain des Egyptiens, de même à la fin il y aura d'effrayants prodiges dans tous les éléments du monde par lequel toutes les nations saisiront la destruction imminente."

En un sens, Israël représente le mur sur lequel apparaît « l’écriture » de Dieu (Daniel 5). Le monde a connu son Créateur en grande partie grâce aux Juifs.

Que ce peuple ancien, « élu », ait obéi au Seigneur ou l'ait défié, il a néanmoins servi d'exemple et d'avertissement à toute l'humanité. Leur histoire est un guide sur ce qui devrait, ne devrait pas et sera fait.


Le Triode de Carême contient la prière suivante :

« Ô Seigneur, les Juifs t'ont condamné à mort, toi qui es la vie de tous ; avec la verge de Moïse tu les as conduits à sec à travers la mer Rouge, et pourtant ils t'ont cloué sur la croix. ... Voyez comment la synagogue anarchique a condamné à mort le Roi de la Création ! Ils n'ont pas eu honte lorsqu'il a rappelé ses bénédictions en disant : « Ô mon peuple, que vous ai-je fait ? N'ai-je pas rempli la Judée de miracles ? N'ai-je pas ressuscité les morts par ma seule parole ? N'ai-je pas guéri toutes les maladies et affections ? Comment donc m’avez-vous remboursé ? Pourquoi m'avez-vous oublié ? En échange de la guérison, vous m'avez donné des coups ; en échange de la vie, vous me mettez à mort. Vous accrochez à la Croix votre Bienfaiteur comme un malfaiteur, votre Législateur comme un transgresseur de la Loi, le Roi de tous comme un condamné. "


En ne reconnaissant pas leur Messie, les Juifs ont confirmé leur aveuglement. En le crucifiant, ils ont assuré leur destruction. Israël a condamné le Temple de Dieu (le Corps du Christ), et en conséquence Dieu a condamné le temple d'Israël. C’est exactement ce que Jésus a dit à ses disciples avant que l’un ou l’autre événement n’ait lieu :

" Et ses disciples montèrent pour lui montrer les bâtiments du temple. Et Jésus leur dit : " Ne voyez-vous pas toutes ces choses ? En vérité, je vous le dis, il ne restera pas ici pierre sur pierre, qui ne soit visible être renversé' » (Matthieu 24 : 1, 2).

Après avoir conduit leur propre roi à la mort sur la croix, les Juifs évitèrent leur protecteur et furent par conséquent faits prisonniers, dispersés et tués.

" Car ce sont les jours de vengeance, afin que tout ce qui est écrit s'accomplisse... Et ils tomberont sous le tranchant de l'épée et seront emmenés captifs dans toutes les nations. Et Jérusalem sera piétinée par les païens jusqu'à ce que le les temps des païens sont accomplis » (Luc 21 :22, 24).

Obéissant (bien qu'inconsciemment) à la volonté de Dieu, l'empereur romain Titus détruisit Jérusalem en 70 après J.-C., massacrant des milliers de Juifs et envoyant les autres en exil. Le magnifique temple d'Hérode, achevé quelques années plus tôt, fut décimé. Comme Jésus l’avait prédit, il ne restait littéralement plus pierre sur pierre. La destruction a été si complète que même les archéologues les plus sophistiqués et les plus avancés en technologie admettent que l'emplacement exact du temple sur le mont du temple demeure encore incertain. (À suivre)



jeudi 11 mars 2021

Un Triode béni (et bientôt un saint Grand Carême), un nouveau mois béni et un beau printemps pour vous tous!




Un beau visage se flétrit parfois,  un beau corps finit par se déformer… 
Une âme, cependant, pleine de gentillesse et d'amour 
ne vieillit jamais et ne prend jamais d'âge  ».
  Saint Jean Chrysostome


"Tour blanche" à  Thessalonique

Un Triode béni (et bientôt un saint Grand Carême), un nouveau mois béni et un beau printemps pour vous tous!




Un beau visage se flétrit parfois,  un beau corps finit par se déformer… 
Une âme, cependant, pleine de gentillesse et d'amour 
ne vieillit jamais et ne prend jamais d'âge  ».
  Saint Jean Chrysostome


"Tour blanche" à  Thessalonique

jeudi 15 février 2018

Le repentir, mode d’existence par P. Macaire de Simonos Petra

Extrait du livre de Père Macaire du saint monastère de Simonos Petra de la Sainte Montagne

Le moyen de vivre déjà en Christ avant Pâques


"Les vertus auxquelles appellent les grands hymnographes du Triodion se concentrent essentiellement sur le repentir (métanoia). Elles sont les instruments, ou plutôt les dons de Dieu manifestés par la vie terrestre du Christ, qui permettent à ceux qui se sont éloignés de la grâce du Baptême en retombant dans le péché d’être restaurés, d’être renouvelés totalement à l’image du Christ. 


Plus qu’une vertu proprement dite, le repentir est un mode d’existence (τρόπος ὑπάρξεως), une condition nouvelle de la personne humaine en quête de sa réelle identité en Christ. Il n’est pas seulement une disposition intérieure de pénitence et de regret de son éloignement de l’intimité avec Dieu, mais il est aussi manifesté extérieurement par une conversion de toute la conduite du chrétien, laquelle sera rythmée pendant la Quarantaine par les règles des jeûnes et des offices. Ce « tropos du repentir », cette conversion radicale de l’être engagé sur la voie de la purification et de la restauration de sa beauté virginale acquise au Baptême, n’est certes encore qu’une préparation à recevoir le Christ dans la communion pascale ; mais, introduisant toutes les autres vertus, il apparaît également comme le moyen de vivre déjà en Christ avant Pâques, d’être introduit dans le procès de « divinohumanisation » de l’humanité selon les modalités spécifiques de l’ascèse librement assumée. Le repentir est semblable au burin du sculpteur dégrossissant la masse informe de la matière terrestre pour y faire paraître les vertus, c’est-à-dire le visage du Christ qui en est le plérôme, car « l’essence de toutes les vertus est notre Seigneur Jésus-Christ », affirmait saint Maxime le Confesseur (Ambigua 7, 21, PG 91, 1081D.)"

mardi 13 février 2018

La langue des offices et le problème de leur compréhension


Laurence dans son commentaire au message précédent qui présente la vidéo de l'entretien de Père Macaire avec Bernard Le Caro écrit :
Écouter les offices, en effet, mon problème actuel, c'est qu'ils sont en slavon, pour les Grecs le problème est le même, ils sont loin de tous comprendre le grec ancien. Les orthodoxes français ont la chance d'avoir des traductions fraîches dans leur langue actuelle qui leur permet de tout comprendre ! Ce fut pour moi, à Solan, une révélation.
J'avais commencé à écrire un autre commentaire en écho à son commentaire mais comme cela m'a entraîné dans l'écriture d'un texte trop long pour figurer dans la fenêtre "commentaire" je me suis décidé à en faire un article qui ne prétend pas au moindre magistère mais qui est simplement le témoignage de ma propre et modeste expérience d'orthodoxe ordinaire et c'est bien volontiers  que j'accueillerai toute correction fraternelle de la part d'éventuels lecteurs orthodoxes de cet article.



Oui les Grecs contemporains sont loin de tous comprendre le grec ancien. Mais je ne suis pas sûr que tous les Russophones comprennent parfaitement le slavon non plus et encore moins qu’ils sachent le lire dans l’écriture glagolitique.

Oui les Orthodoxes français ont la chance d'avoir des traductions fraîches dans leur langue actuelle mais j'ai un doute : est-ce que même en fréquentant un lieu de culte dont la langue nous est compréhensible cela suffit à être absolument attentif à toutes les paroles chantées lors des offices ?

Tout d’abord il est souvent plus aisé pour comprendre un texte de le voir écrit sous nos yeux que de l’entendre chanter – on peut en effet être captivé par la beauté de la mélodie en négligeant les paroles, par la qualité du chanteur ou ses défauts, perturbé par sa diction etc. et là, il est sans doute préférable d’avoir les textes à la maison (c’est à dire toute une bibliothèque !) et de les lire tranquillement avant l’office pour savoir de quoi il est question ensuite. Il faut tout de même pour ça savoir comment et de quoi ils sont composés. En fait, d’extraits de plusieurs livres choisis et ordonnés selon un typikon (un ordo) propre à l’Église à laquelle on appartient et la composition des offices orthodoxes est particulièrement complexe avec des parties fixes et des parties variables – les psaltes en savent quelque chose. On pourrait bien sûr rêver de les apporter à l’église… mais le Triode seulement, par exemple, ça risquerait d’être un peu encombrant. Il faudrait donc un pupitre pour chaque fidèle… Bref. Insensé.
Alors les livres étant réservés à la maison ou aux chœurs, il y a lieu de penser notre attente de la compréhension des textes autrement.

Au vrai, essayer de suivre précisément tout ce qui se dit ou plus exactement ce qui se chante lors des offices – des grandes fêtes particulièrement – c’est présumer abusivement de nos possibilités. Cela requiert une attitude mentale qui risque fort d’être caractérisée par une tension, conséquence d’un projet essentiellement intellectuel, et donc une crispation mentale peu propice à la participation aux offices telle qu’elle est requise par la tradition spirituelle orthodoxe. L’Esprit Saint, Dieu, sait ce dont nous avons besoin, et ce qui peut nourrir notre âme, à quel moment, dans quelles circonstances et nous n’avons pas besoin (sauf celui d’une satisfaction intellectuelle) de tout comprendre. En revanche il vaut sans doute mieux que notre posture mentale soit caractérisée par l’abandon et la réceptivité. Le meilleur modèle de l’écoute optimale requise est sans doute celle du psychanalyste qui « écoute » son patient : il ne s’agit pas pour lui de tout saisir – ce qui entraînerait un effort pénible et pas forcément opératoire – mais de cueillir seulement au passage ce qui lui paraît pertinent pour être relevé et renvoyé au patient dans un processus curatif. Pour nous qui participons aux offices, c’est en quelque sorte l’Esprit Saint en nous le thérapeute, qui attire notre attention sur un mot, une expression, une phrase des textes liturgiques récités ou chantés qui nous concerne tout personnellement, et l’écho résonne en nous de sorte que cela devient notre propre parole et c’est ainsi que notre esprit s’éclaire et que notre âme entame un processus de guérison… ce qui justifie notre présence à l’office essentiellement.

 Cela ne peut donc se produire que dans la réceptivité, non pas dans le processus volontaire de comprendre. Et dans la foi, cette prière du Centurion dont s’inspire la prière avant la communion des fidèles catholiques « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis une seulement une parole et je serai guéri » devient efficiente…

Bien sûr il faut tout de même comprendre la langue utilisée pour les offices là où on se trouve. Si ce n’est pas le cas, il m’a bien semblé lire chez quelques pères spirituels qu’on pouvait alors se consacrer à la prière de Jésus. Et ensuite il faut lire les textes à la maison.
Père Macaire conseille de lire particulièrement les stichères idiomèles des Vêpres et des Matines. Il faut pour cela avoir le texte entier des offices à la maison et chercher les fameux versets concernant notre ascèse propre.

Cependant le fidèle orthodoxe croit fermement non seulement en la valeur et l’efficience du « mystère » en soi et de ses rites et de ses symboles, mais également en la valeur et l’efficience de la prière silencieuse communautaire, de la prière du prêtre qui est à certains moments secrète et inaudible donc, pas seulement de la prière relancée à haute et intelligible voix par le diacre et complétée par le chœur, mais aussi des prières personnelles que chacun fait discrètement dans son cœur et que les autres ignorent. Et puis le fidèle orthodoxe n’accorde pas moins d’importance au caractère sacré du lieu de culte, et à la présence invisible, et incompréhensible par notre intellect, des saints par leurs icônes et leurs reliques et enfin à la présence des anges qui se trouvent non pas à des hauteurs inaccessibles mais dans le Royaume qui est proche et qui s’ouvre à nous invisiblement par les Portes Royales.

Ainsi nous pouvons tout de même justifier notre humble présence ignorante à l’église en reprenant simplement les paroles du psalmiste, sans posséder tous les textes des offices, et sans tout comprendre :

«Me voici, je viens ;
C’est de moi qu’il est écrit en tête du livre ;
J’ai voulu accomplir ta volonté, ô mon Dieu,
Et ta loi est au milieu de mon cœur. » (psaume 39)

Car  « L'Orthodoxe dans la liturgie est comme un enfant dans le ventre de sa mère : il ne fait rien et cependant, par le fait de se trouver dans l’église, il croît sans cesse, jusqu’à l’heure de l'accouchement. » (Hig. Basile)


*Certains tropaires et stichères ont leur mélodie propre : on les appelle des automèles; ces mélodies-modèles attribuées à certain hymnes précis sont souvent réutilisés pour d'autres hymnes liturgiques construits sur les mêmes modèles de phrases, ces hymnes, dont la mélodie est reprise d'un texte automéle, sont appelés idiomèles.
Maxime le minime

mercredi 4 octobre 2017

LA PRIÈRE DANS NOTRE VIE SPIRITUELLE par Geronda MOÏSE [1]

La prière en tant qu'aspect important de notre vie spirituelle [1ère partie]

par Geronda MOÏSE l'Agiorite
de bienheureuse mémoire






La vie de prière, dont nous nous entretiendrons, est une partie d'un sujet beaucoup plus large, de la la vie spirituelle en général, la vie en Christ, l'ascension spirituelle, la voie de la sanctification et la déification. Associée à une purification intérieure personnelle et à une vie sacramentelle régulière, une vie de prière contribuera de manière significative à la régénération des fidèles durant cette période difficile dans laquelle nous vivons.

Le contenu de cet entretien n'est pas la propriété de l'auteur. Il consiste principalement en un matériel emprunté aux ressources abondantes qui nous ont été léguées comme héritage par les saints Pères. Sont également inclus de précieux morceaux recueillis avec appétence de la table de dîner spirituelle des anciens du Mont Athos.

Il y a beaucoup de stations ou étapes dans le cheminement de l'ascension spirituelle par la prière. Nous en aborderons brièvement quelques-unes des plus importantes concernant notre sujet.





L'étude est l'une des premières étapes. Dans l'austère règle monastique de Saint Pacôme, l'un des canons exige que les moines novices soient enseignés à lire et à écrire par des moines plus âgés, afin de les aider dans leur étude de la Sainte Écriture. Le Père Théodore de Thèbes, disciple de saint Pacôme, fit l'observation suivante sur sa vie monastique :

« Ni dans notre cœur ni dans notre bouche, nous n'avions autre chose que la parole de Dieu seule, et nous n’avions pas le sentiment que nous vivions sur la terre, mais que nous célébrions dans le ciel. »

L'esprit apprend ce dont il est préoccupé. Si l'on est préoccupé pendant toute la journée par la vie des autres, l’on n’en tire aucun avantage pour soi-même. Par une curiosité débridée et un vain bavardage, surtout lorsque les péchés d'autrui sont abordés avec satisfaction et intérêt, nous stimulons et éveillons nos propres passions. On a pu observer que les gens qui sont colporteurs de ragots, qui font des commérages, et qui défendent la moralité en accusant les autres, ont en général des problèmes très sérieux eux-mêmes. La préoccupation des choses vaines et des conversations malveillantes doivent être évitées ; Ils peuvent totalement annihiler l'esprit de prière.

L'étude nous aidera dans notre effort pour prier en éveillant nos énergies oubliées, en nous fortifiant et en nous revigorant. À ce propos, le Père Isaïe nous instruit :

« Quand vous vous lèverez le matin, avant de commencer votre travail, étudiez les paroles de Dieu. Lorsque vous aurez les paroles de Dieu comme fidèle compagnon, vous ne serez pas préoccupé par les choses mondaines, vous ne serez pas troublé, vous ne pécherez pas. »


Saint Ephrem le Syrien, qui a été décrit incidemment par S. Grégoire de Nysse comme ayant la Sainte Écriture comme unique nourriture, ajoute ceci:

« Les paroles de Dieu rafraîchissent la chaleur de l'âme. Tète les paroles de Dieu comme un enfant pour ta croissance. »

Pour celui qui désire vivre une vie de prière, la nourriture quotidienne de l'Écriture Sainte est indispensable. L'étude de la Bible accélère l'intervention de Dieu dans notre vie. Et il est bon qu’une telle étude précède la prière. En plus de la Sainte Ecriture, en particulier des Psaumes, la vie du saint du jour et un texte ascétique choisi des Pères peuvent soulager le trouble et la détresse du jour, et nous aider à nous préparer à nous abandonner à Dieu. Et il faut insister là-dessus : ce ne sont pas quelques minutes sur les vingt-quatre heures de la journée qu’il faut consacrer à Dieu. Sa présence permanente doit nous accompagner continuellement afin que toutes nos activités soient une préparation pour les heures sacrées où nous embrassons Dieu. Et, en retour, ces heures sacrées de prière nous renforceront pour les luttes qui suivront.

Tout coule tranquillement sous l'œil attentif de Dieu, qui nous bénit et nous sanctifie. Et si nous transgressons, il peut intervenir sévèrement pour nous ramener à la raison. Par conséquent vivons toujours en sa présence.

Les livres liturgiques - Horologion, Psautier, Ménées, Triode, Pentecostaire, Paraclitique - sont non seulement pour le lutrin à l'église, mais aussi pour la salle de prière dans notre maison. Ces livres offrent une grande aide à notre vie spirituelle. C'est une belle chose quand on en vient à aimer ces livres et qu’on en fait des compagnons quotidiens même s’il s’agit seulement d’un Orthros abrégé ou de quelques hymnes de Vêpres, de Complies, ou des Salutations à la Toute SainteTheotokos.

L'Église a assigné des prières particulières pour des événements importants de notre vie tels que la naissance, la maladie, les fiançailles, le mariage et la mort, ainsi que pour diverses autres occasions, comme l'ouverture d'une maison, le début d'une entreprise ou le début d'une carrière professionnelle. L'Église a également désigné des prières pour les heures prescrites de la journée.

Saint Jean Chrysostome, commentant les prières avant et après les repas, note que parmi les motifs de ces prières on trouve les suivants : afin que nous nous souvenions aussi de la nourriture de l'âme ; que nous évitions l'ivresse et l'excès d'indulgence ; que nous développions le discernement de la modération; et que nous exprimions notre gratitude à Dieu pour ses dons.

Aux temps prescrits, l'Église se réunit pour la prière et le culte en commun. Les prières de nombreux fidèles qui se sont réunis sont d’autant plus facilement reçues et entendues par Dieu qu'Il est particulièrement attentif à de telles pétitions. Pour nous aider à recevoir le plein bénéfice des rassemblements ecclésiastiques, accordons une grande attention à ces paroles de saint Symeon le Nouveau Théologien :

« Tenez-vous à l'église comme si vous étiez au ciel avec les anges, et considérez-vous indigne d'être en prière avec vos frères. Et veillez à vous retourner pour observer les frères et les sœurs, pour voir comment s’ils sont debout ou en train de chanter, mais n’observez que vous-même, votre façon de chanter et vos propres péchés. »

Saint Paul a noté que celui qui est heureux devrait chanter. La Psalmodie – le chant spirituel – n'est pas uniquement fait pour les offices religieux, mais pour toutes les circonstances qui le permettent. Nous pouvons chanter à haute voix ou en silence, individuellement ou en groupe, avant et après la prière, et même pendant les intermittences.

D'après Diadoque, évêque de Photicé en plus de la psalmodie ecclésiastique habituelle, nous avons aussi une autre psalmodie qui vient d'un débordement de joie, puissant et émouvant, avec une disposition priante. Cette psalmodie, lorsqu'elle est mue par le Saint-Esprit, est accompagnée par le plaisir du cœur, des larmes spirituelles et une joie incroyable.

Revenant aux aspects préparatoires de la prière, notons les paroles de saint Athanasios dans son traité sur la virginité : «Le croyant qui se consacre à Dieu doit être trouvé avec le Livre dans ses mains quand le soleil se lève. » Il fournit aussi des instructions pour les heures du jour et de la nuit, et comment les fidèles doivent se tenir devant Dieu.

Il est bien établi que les livres sont bénéfiques, mais ils ne conduisent pas toujours à la prière. 
Et il est à noter qu'un enseignant plus grand que les livres est la prière elle-même. 
D'innombrables ascètes ont appris à prier sans le moindre livre. Les livres et les rassemblements à l’église ne peuvent pas toujours être à notre portée, mais nous pouvons toujours apprendre par le travail intérieur de la prière, qui peut être avec nous en tout temps. L'âme de chacun de ceux qui prient réellement devient un temple de Dieu et un lieu sacré de sacrifice. Toutes les prières sont de bonnes prières – prière à haute voix, prières des livres, prières publiques, prières silencieuses du cœur – lorsqu'elles sont pratiquées avec soigneusement et attention.

Comme il n'y a pas de plante saine sans racines, il ne peut y avoir de vie de prière sans les sacrements, en particulier la Sainte Eucharistie. Car, comme le dit Abba Apollos: «Celui qui se retire de la communion des mystères sacrés, fait que Dieu lui-même se retire de lui». Il est d'usage pour les moines de compléter les prières commencées dans leur cellule quand ils se sont réunis à l'église. Et les prières communes commencées dans l'église sont terminées dans leurs cellules. Le mystère de la Sainte Eucharistie, auquel ils ont participé pendant la Divine Liturgie, se poursuit sur l'autel sacré de leurs cœurs avec une prière continue.
(Version française de la source par Maxime le minime)
À SUIVRE

mardi 19 mars 2013

ST ANDRÉ DE CRÈTE



Saint André de Crète est tenu en grande estime par les fidèles de l'Église Orthodoxe, grâce au très long hymne liturgique qu'il a composé, hymne communément connu sous le nom de "Grand Canon de saint André de Crète" et dont le thème est la pénitence. Cet hymne est chanté par l'Église Orthodoxe deux fois par an, pendant la période du Carême précédant la Fête de Pâques. La première fois, divisé en quatre parties, il est chanté pendant les lundi, mardi, mercredi et jeudi de le première semaine du Carême; la deuxième fois, il est chanté entièrement le jeudi de la cinquième semaine. Les fidèles l'écoutent à chaque fois avec recueillement, dans un profond silence dans lequel la componction devient très manifeste.

Saint André est né, vers l'année 660, à Damas, dans une famille chrétienne. Son enfance, jusqu'à l'âge de 7 ans, fut marquée par une grave infirmité: il ne pouvait, semble-t-il, pas parler. Cependant, quand il eut atteint sa septième année, la parole lui fut rendue tout de suite après qu'il eut reçu la Sainte Communion — ne communions-nous pas aux précieux et saints Corps et Sang de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus Christ "en rémission de nos péchés, pour ία guérison de nos âmes et de nos corps et pour la Vie éternelle"? Cet événement a dû laisser profondément son empreinte sur les parents de saint André et sur l'enfant lui-même, car nous voyons son éducation se faire en vue d'une consécration au service du Seigneur.

En effet, vers 675, à l'âge de 15 ans, saint André est conduit par ses parents á Jérusalem et confié aux pères spirituels de la Fraternité du Saint Sépulcre. Après un stage de noviciat, il y reçoit la tonsure monastique. Très vite, ses progrès dans la vie spirituelle et ses études le font remarquer par le Locum-tenens patriarcal de Jérusalem, Théodore, qui lui confie la charge de secrétaire. C'est grâce á cette charge de haute responsabilité, sans doute, que nous trouvons, vers 685, mention de saint André à la tête d'une mission de trois membres envoyée par l'Église de Jérusalem (sous le joug de l'Islam depuis 638), pour signifier à l'empereur Constantin IV (668-685) la ratification, par l'Église de Jérusalem, des décisions du Sixième Concile Œcuménique(680-681), condamnant le monothélisme. La mission, arrivant après le décès de l'empereur Constantin, remit les documents á son successeur Justinien II, fils de Constantin.

Pour des raisons qui nous sont inconnues, mais qui peuvent être mises en rapport avec les efforts de l'empereur Justinien II, profondément croyant, afin de rehausser la vie ecclésiastique, saint André reste à Constantinople après l'accomplissement de sa mission et s'attache au Monastère des Blachernes. Il est ordonné diacre (οu, peut-être, prêtre) et se voit confier la direction de diverses institutions philanthropiques de lα capitale, charge qu'il accomplit avec dévouement.

L'étape suivante de la vie de saint André commence par son élection à l'archevêché de Gortyne, en Crète, probablement vers 711-712. Pendant son épiscopat, son activité pastorale fut multiple: restauration de la vie monastique, prédication, fondation d'œuvres philanthropiques de toute nature, soucis pour l'éducation des jeunes, construction d'églises, et, enfin, soutien moral de ses ouailles face aux invasions dévastatrices des Sarrasins.

C'est pendant la période de son épiscopat que saint André développe ses talents littéraires, poétiques et musicaux, consacrant ainsi à la Gloire de Dieu, d'une manière plus manifeste, la voix et la parole qui lui avaient été rendues miraculeusement dans son enfance. Et, comme le dit son propre hymnographe, "rempli de la Sagesse céleste, il  a fait resplendir l'univers par ses chants et il a  illuminé le monde. Et, á chaque fois, il réjouit les cœurs par une musique mélodieuse, en chantant des hymnes en l'honneur de la Sainte Trinité, des chœurs des saints et de la Vierge très pure".

L'héritage littéraire de saint André, composé d'homélies et d'hymnes liturgiques, est très riche, mais il n'est pas encore connu dans son intégralité, car une grande partie de son œuvre reste encore inédite. On attribue à saint André une cinquantaine d'homélies, prononcées à l'occasion des fêtes des saints, des martyrs et surtout de la Très Sainte Mère de Dieu. Ces dernières homélies, qui constituent le tiers de son œuvre homilétique, sont très importantes pour les études concernant les traditions sur la vie et la personne de la Théotokos. Dans les homélies déjà éditées et considérées comme authentiques, saint André se manifeste comme un orateur de premier ordre, plein d'élan poétique. En fait, c'est à partir de lui que la poésie commence à influencer fortement la rhétorique ecclésiastique en Orient.

Quant aux hymnes liturgiques composés par saint André, ils se trouvent un peu partout dans les livres liturgiques employés dans l'Église Orthodoxe pour la partie hymnologique de ses offices. La plus grande partie de cet héritage sont les Canons, dont saint André est considéré comme le créateur du genre. Le Canon est un long hymne liturgique, - composé de plusieurs strophes, dont le nombre varie d'un canon à l'autre. Les strophes, á leur tour, sont groupées en neuf Odes (au Chants), en principe selon le nombre des Odes bibliques traditionnellement établi dans la tradition liturgique orientale, sept de ces Odes se trouvant dans l'Ancien Testament et deux dans le Nouveau*.

Parmi ces canons, le plus connu est le "Grand Canon" pénitentiel.

Ce Canon, qui n'a pas son comparable dans tout l'héritage hymnologique de l'Église, tient le record quant au nombre de strophes: il en compte 250. De savants liturgistes le considèrent comme faisant partie des meilleures œuvres de la littérature universelle.

Saint André composa son Grand Canon dans la dernière partie de sa vie, comme une sorte de chant du cygne. Il constitue une confession publique, dans un élan de sincérité religieuse absolue, après repentance_ Saint André, se basant sur son expérience pastorale, sonde l'abîme de la décadence morale et existentielle de l'homme qui s'est détourné de Dieu. Les exemples cités, à partir de l'Ancien ou du Nouveau Testament, sont trés nombreux, ce qui fait que le Grand Canon, en plus de l'incitation à une auto-psychanalyse qu'il nous propose et de l'exhortation qu'il nous adresse à nous réveiller et à nous repentir avant que le point de non-retour ne soit atteint, nous invite à faire une nouvelle lecture de la Parole de Dieu, lecture que notre société actuelle ne trouve pas à son goût, car "la Parole de Dieu est vivante, énergique et plus tranchante qu'aucun glaive à double tranchant; Elle pénètre jusqu'à diviser âme et esprit, articulations et moelles. Elle passe au crible les mouvements et les pensées du cœur. Il n'est pas de créature qui échappe á Sa vue; tout est nu à Ses yeux, tout est subjugué par Son regard. C'est à Lui que nous devons rendre compte" (Hb.IV,12-13).

Saint André est mort, très probablement le 14 juillet 710, dans l'île de Mytilène, cheminant vers la Crête, lors du retour d'un voyage qu'il avait effectué à Constantinople, pour les affaires de son diocèse.

*lère Ode= Exode, XV,1-9; 2ème Ode= Deutéronome, XXXIX,1-113; Sème Ode= 3éme Livre des Règnes (1 Rois), 1I,1-10; 14éme Ide= Habacuc, II1,2-19); 5éme Ode= Isaïe, XXVΙ,9-20; hème Ode= Jonas, II,3-10; 7ème Ode= Daniel, III,26-56; Sème Ode= Daniel, III,57-88; 9éme Ode= Luc, I, 46¬55; 68-79.
 P. André Fyrillas 
(Paris 1986 Fraternité orthodoxe en Europe occidentale)


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