Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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samedi 12 novembre 2016

A mon humble avis, le peuple de Russie est digne d’admiration… par Geronda Gabriel

Sur le site La Lorgnette de Tsargrad

Geronda Gabriel l’Athonite s’adresse au peuple russe


Geronda Gabriel est l’un des ‘anciens’ athonites contemporains les plus connus. Il mène son exploit ascétique dans la kellia Saint Christodoulos, proche de Kariès. Des centaines de pèlerins y vont recevoir sa bénédiction, et ils sont bien plus nombreux encore à l’approcher quand il sort des limites de la Sainte Montagne. Ce message de Geronda Gabriel a été publié en russe sur le site Tsargrad.tv. 

Extrait :


[…] Que la Grâce de Dieu soit avec les dirigeants de la Russie et avec le peuple de Russie!
A mon humble avis, le peuple de Russie est digne d’admiration. C’est un peuple éminent, remarquable, brillant, beau, doué et béni de Dieu. C’est le nouveau peuple de Dieu, le nouveau peuple d’Israël sur lequel est la grâce de Dieu. Parmi tous les peuples de la terre, le peuple russe est le plus béni de Dieu. Dieu a marqué le peuple russe d’une multitude de grâces et de dons. La joie éternelle du peuple russe, c’est son armée d’innombrables saints, saints moines et saints martyrs.
A mon humble avis, par comparaison aux autres peuples vivant aujourd’hui sur terre, le peuple russe est le plus parfait, le plus remarquable, dans la mesure où il est doué d’amour, de toutes sortes de vertus, de grandeur et de bonnes mœurs. Il s’agit en outre du peuple le plus humble et le plus modeste et il se distingue par sa piété et sa consécration à Dieu et au prochain. Le peuple russe est incomparablement plus digne d’être admiré et imité que n’importe quel autre peuple vivant sur terre. Le peuple russe est incomparable, insurpassable, unique en son genre sur la terre entière. Les dirigeants de Russie doivent veiller avec attention à ne promulguer aucune loi qui soit contraire à la Loi de Dieu… […]


LIRE L'ARTICLE INTÉGRAL ICI


vendredi 23 novembre 2012

L'Athos vu d'hélicoptère (1978)

Quelques beaux et rares plans de la Sainte Montagne vue du ciel en hélicoptère (et de l'île de Rhodes) dans l'Ouverture du film Bons baisers d'Athènes (Escape to Athena) avec Roger Moore
Pendant la Seconde Guerre mondiale, en Grèce, un camp de prisonniers alliés est dirigé par le Major Otto Hecht, un anti-nazi auparavant marchand d'art. Le travail des prisonniers consiste à déterrer des trésors archéologiques, normalement destinés à l'Allemagne, mais dont les plus belles pièces sont en fait revendues au marché noir par le Major. Les prisonniers sont bien traités mais s'allient néanmoins avec la résistance grecque pour prendre le camp et attaquer un monastère transformé en base secrète de lancement de missiles.

 

jeudi 29 décembre 2011

Emprisonner un moine pour pouvoir enfin jouir sans entraves ?




 Il est clair que l'Anti Christ est sur tous les fronts maintenant et que le chasseur hypocrite et menteur lance au grand jour ses filets en tout lieu désormais quand il ne peut assassiner directement partout où c'est possible, ceux qui le gênent par leur présence même, par leur seule existence et dont le témoignage lui devient de plus en plus insupportable. 

Qu'est-ce qu'un antichrétien de base militant ? 

C'est un être qui a la naïveté de penser qu'il peut "jouir sans entraves", qui craint qu'on le gêne et se sent menacé dans ses projets qui pourraient être jugés comme immoraux, voire criminels et à tout le moins égoïstes. Le simple exemple d'une autre vie communautaire qui met en relief la prétention, l'inanité, la vanité et les effets négatifs de tels projets lui est insupportable. 
La joie, la paix et la beauté qui rayonnent d'un mode vie qui prône l'auto-examen et la responsabilisation maximale de soi - dans la conscience de la réalité incontournable d'une interdépendance universelle - , l'auto-limitation de tous les instants et un cheminement ardu dans un autre monde où l'on œuvre à l’avènement de l’amour sans limite et où la poésie, l'art, et la culture de ce qui est le plus beau et le meilleur de l'homme remplissent les corps, les têtes et les cœurs ... tout cela est insupportable à l'antichrétien.

Alors toutes les armes sont bonnes à éliminer ce qui fait obstacle à cette course aveugle à la jouissance immédiate sur tous les plans.
Les premières sont évidemment le dénigrement et l'acharnement à montrer la fausseté et l'irréalité de cette vie chrétienne la plus exigeante. Et donc de multiplier les calomnies orales et la propagande écrite et audiovisuelle, afin de salir ce qui se présente comme insupportablement pur." Voyez, disent-ils en substance, comment sont réellement ces gens en habit que vous avez la stupidité de penser parfaits : ils ne valent pas plus que nous et ils sont même pires car ils ont la prétention de ne pas vouloir patauger dans la fange comme nous." Et si la calomnie fondée sur l'aveuglement ou la mauvaise foi - voire sur des faiblesses réelles quelquefois -  ne suffit pas, on utilise la voie judiciaire ; et si le procès ne suffit pas, on prend des mesures exceptionnelles et spectaculaires comme celle de cette arrestation et l'emprisonnement  pour montrer la gravité de ce qui est reproché officiellement de façon à nuire davantage.

Mais où est le problème réellement ?

Le problème, c'est que tous ces gens qui prétendent jouir sans entrave - (et notamment sans les entraves que sont à leurs yeux les témoins d'une autre vie possible avec leurs discours, leurs livres saints, leur pratique rituelle et leur ascèse)et donc jouir entre autres des bienfaits, des agréments et de l'apparente "libération" des mœurs de la modernité, se bouchent les yeux sur les limites réelles de leurs possibilités. 
Car ceux qui voudraient, par tous les moyens (propagande, actions juridiques, meurtres voire massacres) montrer et démontrer sans cesse la prétention, le mensonge, l'illusion et  l'irréalité du mode de vie authentiquement chrétien ne perçoivent à quel point leur choix contraire est lui-même prétentieux, menteur, illusoire et irréel.
En effet, comment ne voient-ils pas que leurs capacités physiques limitées entre autres par la nature, la maladie, les accidents, le vieillissement, les aléas de leur situation financière et surtout les prétentions concurrentielles égales et de même nature des autres sont autant de limites à leur propre prétention à se libérer de toute entrave. Quelle pitié de voir le spectacle  aussi vain de tels agités obsessionnels de la libre jouissance ! 
Où est la liberté de telles prétentions si restreintes par autant de limites ?
Où est la liberté de l’obsession qui colle à la peau et dont on ne peut se défaire où que l'on aille, quoi que l'on fasse, quoi que l'on entende, quoi que l'on regarde ? Où est la la liberté de tous les comportements compulsifs et qui ne permettent jamais la satiété ?
La vérité est que là est la servitude, là sont les entraves, là est le scandale.

Pourtant le peuple grec qui repousse ce qui l'a fait survivre - mais point n'est besoin d'être atteint de la maladie d'Alzheimer pour avoir une mémoire défaillante - pourrait prendre acte de ses erreurs, des limites de ses prétentions, de l’irresponsabilité de ses actions et se tourner vers  ce qui est profondément, authentiquement et tout spécialement préservé sur la Sainte Montagne depuis des siècles, malgré les faiblesses humaines, les invasions, les persécutions et l'usure naturelle de toute chose sur cette terre.

L' amour de la sagesse

Comment les meilleurs des néo-païens et tous ceux qui tournent le dos au Christianisme  en se bouchant le nez, tout en revendiquant le très lointain et mythique passé de l'Antiquité païenne, ne perçoivent-ils pas  que leurs plus importantes philosophies antiques - dont l'Histoire a fait don au monde entier depuis des siècles à leur grande et légitime fierté - que ce soit, le stoïcisme, le cynisme ou l'épicurisme, prônaient toutes l'auto-limitation et que l'amour de la sagesse visé par ces illustres penseurs  est le même que celui des ascètes chrétiens contemporains de la Sainte Montagne de l'Athos.

Vivre en moine c'est toujours chercher à "vivre en philosophes", en amoureux de la Sagesse, au détail près que la Sagesse a désormais un nom et que depuis l'avènement du Christianisme que les fidèles  (ceux qui restent fidèles) fêtent en cette période (calendrier grégorien et julien), c'est la Sagesse de Dieu, incarnée dans sa perfection dans le Christ que les amoureux recherchent. Vivre en philosophe s'appelle désormais "Vivre en Christ". Puisse notre Dieu fort, saint et immortel protéger ce lieu précieux et protéger ses habitants pour que notre vie ordinaire soumise à toutes les illusions bénéficie de leurs saintes prières pour les siècles des siècles.
* lire l'article du site orthodoxie.com

dimanche 6 novembre 2011

St MONASTÈRE DE SIMONOS PETRA du Mont Athos


Extrait de l'article du site Orthodox Wiki
C'est un document ancien, et à la qualité du son médiocre certes, mais précieux parce que rare.

Le Monastère Simonos Petras, Simonos Petra ou Simonopetra est un des vingt monastères du Mont Athos. Il est situé au sud-ouest de la péninsule. Il occupe la 13ème place dans le classement hiérarchique.
En 1990, il comptait 80 moines.

Le monastère a été fondé au XIIIème siècle par Saint Simon le Myroblite, qui a vécu sur la Sainte Montagne de l'Athos à l'époque des Croisades latines du 13e siècle.
Ce monastère a connu un essor nouveau dans la deuxième moitié du XXe siècle, quand le l'archimandrite Aemilianos (Vafeidis) est arrivé des Météores avec ses moines (1973). En 1999 le père Elisée - jusque là pro-igoumenos du monastère - a été élu higoumène, à la place du vénérable père Emilianos, atteint depuis plusieurs années par une maladie plutôt mysterieuse. Le père Elisée a été choisi et préparé par l'archimandrite Emilianos lui-même de nombreuses années afin de le suivre dans cette tâche d'être le père des moines d'un des plus importants monastères du Mont Athos aujourd'hui.
Le Père Macaire de ce monastère, français d'origine, est l'auteur du synaxaire orthodoxe: "Le Synaxaire. Vies des Saints de l'Eglise Orthodoxe" (Editions "To Perivoli tis Panaghias", © S. M. Simonos Petra, Mont Athos).


Dépendances en France :
Monastère de Saint Antoine le Grand (Saint-Laurent-en-Royans, France)

lundi 4 octobre 2010

JAMAIS TROP PAÏEN POUR.ÊTRE CHRÉTIEN !


 Dans le silence bruissant des profondeurs de la sombre forêt parfois percée  d’une douce ou éblouissante lumière,  dans le possible constant du surgissement de l’inconnu, l’homme, au cœur du mystère, célébrant jadis et quelque fois encore naguère chaque élément minéral, végétal et animal de cette nature comme autant de divinités, n’a pas fait autre chose que de célébrer en tout lieu la présence du Dieu de toute éternité non encore incarné.

Cette attitude de crainte révérencieuse du mystère et d’amoureuse disponibilité aux surprises de la beauté de la création rencontrée en tout lieu de la nature est aussi celle des grands saints qui parlent aux oiseaux, aux loups, aux ours ou aux lions.

Les néo païens nostalgiques se perdent dans des simulacres de rituels sans aucune grâce vivifiante. Voulant retrouver les sources et les origines sacrées ils ne font que construire d’artificielles élaborations avec leur esprit rationnel se fondant consciemment ou sans s’en apercevoir sur du critique, du réactif et du ressentimental et soit se perdent dans de ridicules ou diaboliques pratiques soit perdent leur temps en de savantes études historiques qui sont autant de discours idéologiques sans vie et sans espoir de réelle renaissance. 
Ils feraient mieux de visiter Epidaure et les églises orthodoxes et ils s’apercevraient que les ex-votos s’agglutinant au pied des icônes ont étrangement le même aspect que ceux offerts à Asklepios dans l’Antiquité païenne…


L’Eglise, et particulièrement l'Eglise orthodoxe, est le conservatoire vivant de beaucoup de traditions antiques et la meilleure façon de perpétuer nos anciennes coutumes n'est pas de se séparer ostensiblement  de l'Eglise, avec force vains discours plus creux les uns que les autres et postures pseudo intellectuelles, pour essayer de retrouver vainement ce qui n'existe plus en soi sous ses formes primitives.

Mais pourquoi faudrait-il faire vivre encore ces reliquats de tradition ? Bien souvent on entend défendre la Tradition et dénigrer les traditions mais c'est une opposition qui n'a pas lieu d'être, à condition que les unes ne prévalent pas sur l'autre bien sûr. Tout simplement parce que Dieu s'est fait homme pour que l'homme avec toutes ses composantes et racines culturelles 'archaïques' (langue, coutumes, nourriture, vêtements, travail, fêtes, terre etc.) devienne Dieu et que ces traditions 'païennes' sont au culte proprement chrétien ce que notre corps et ses passions sont à leur réorientation et à leur transfiguration par l'ascèse de la voie chrétienne authentique de la déification... c'est notre être de chair tout entier qui doit être transfiguré et c'est dans notre être tout entier que peut s'opérer cette transfiguration et nulle part ailleurs.

C'est dans la matière et ses différents éléments que s'écrivent, par la prière et l'ascèse, les icônes.


Les Saints mystères ne se célèbrent pas avec autre chose que des éléments de la nature : l'eau, l'huile, le vin, la farine, la cire d'abeille, la résine des arbres... Notre culte puise dans la terre et s'élève dans le ciel par l'ascèse et la prière.
 De même tout dans notre environnement fait l'objet d'offices de bénédictions et d'actions de grâce.  

Le Dieu de toute éternité, incarné dans le Sauveur Jésus, le  Christ, était, a été, est et sera pour les siècles. La « religion » chrétienne n’a rien « récupéré », le Dieu de toute éternité ayant contemplé Lui-même sa création en tous ses éléments était là, et son Fils Lui-même, l’un de la Trinité s’est incarné pour se faire connaître à l’homme déchu, séparé de Dieu et de la création elle-même, et lui offrir à nouveau la place qui est la sienne dans sa Création. Loin que le prétendu Judéo-Christianisme ait scandaleusement récupéré  à son profit, pour asseoir son pouvoir, tous les lieux et pratiques  païennes, il a simplement réorienté et illuminé les cultes et croyances de jadis vers leur source vivifiante éternelle au lieu de les laisser s’enkyster, se particulariser et pour finir se pétrifier en statues d’idoles, orientant le regard de l’homme attaché à la glèbe vers le chemin de l’illumination et de la déification.

offrande de céréales (collyves) en l'honneur d'un saint

Par ailleurs la vie des saints montrent à l’envi que ces tartes à la crème idéo-écologistes qui mettent sur le dos du « judéo-christianisme » la responsabilité définitive de la destruction de la sacro sainte nature s’égarent quelque peu, car l’essence même de la voie chrétienne n’a aucun rapport avec cette construction de l’esprit. L’Amour de Dieu pour sa création, qui est aussi celui des hommes déifiés pour toutes les créatures, et dont le charisme est ce contact pacifié et harmonieux avec la vie sauvage, n’a rien à voir avec ces reproches de conquête sans discernement.

St Seraphim de Sarov


Notre lieu saint, notre montagne sacrée, le Mont Athos où vivent nos moines, gardiens  fidèles de l’Orthodoxie, notre tradition chrétienne authentique, est d'ailleurs un lieu de nature préservé de toute souillure industrielle.

Mont Athos

Bien souvent, également, les monastères et les églises sont construites dans de beaux paysages et les Russes  particulièrement aiment à construire leurs églises près d'un lac ou d'une rivière qui sert de miroir où se reflètent les édifices consacrés à l'office divin comme pour nous rappeler qu'en ce lieu lors de la Divine Liturgie le Ciel descend sur la terre, tandis que la terre s'élève vers le ciel .

 L'église de la Protection de la TS Mère de Dieu sur la Nerl
(mon église préférée)

Qu’est-ce qui contient donc réellement en germe le mépris et la destruction de notre environnement ?
Ce prétendu judéo-christianisme ?.. Ou l’échange marchand sans limites, le goût immodéré du profit et l’intarissable soif de pouvoir mégalomaniaque de l’homme déchu, qui s’est éloigné de son Créateur et donc de sa création pour suivre l’injonction du serpent « vous serez comme des dieux ! » ? Le christianisme authentique n’a évidemment jamais préconisé l’orgueil humain mais bien et sans cesse l'humilité, sachant trop que cet orgueil démesuré est d’origine diabolique et qu’il a causé la perte de l'homme...

Le Patriarcat œcuménique de Constantinople ne fait pas preuve en ce domaine d’opportunisme ni de suivisme, non seulement parce qu’il a commencé à s’associer au mouvement de défense de l’environnement  il y a longtemps, mais parce que cet amour pour la création est réellement au coeur du Christianisme authentique depuis les origines.

SS Bartholomée le "Patriarche vert"

lundi 19 juillet 2010

LE MIRACLE QUI A SAUVÉ SŒUR AEMILIANE


Geronda Aemilianos
Voici une interview de 1999 d'une américaine qui est désormais une moniale orthodoxe en Grèce* et qui a failli être tuée dans un accident de sinistre mémoire. Voici l'extrait de son entrevue qui explore les événements mystiques entourant le secours qu'elle a reçu.

T : L'été 1981, deux passerelles se sont effondrées à l'Hôtel Hyatt Regency, à Kansas City, tuant 114 personnes et en blessant beaucoup d'autres. Vous avez été grièvement blessée lorsque vous vous êtes retrouvée piégée par la chute des poutres et des décombres. En fait j'étais à Boston cet été-là (avant d’emménager dans la région) et je me souviens d'avoir été en train de prier pour quelqu'un appelée Mélanie [sœur Aemiliane]. Je ne pensais pas que je pourrais jamais vous rencontrer en personne.
Voudriez-vous nous parler de cette expérience et de votre guérison qui a suivi?

SA : J'ai eu un écrasement de la troisième vertèbre lombaire. Ma moelle épinière a subi une grave torsion et a été écrasée de telle sorte que des morceaux d'os s’y sont enfoncés. Les premiers rayons X ont fait tomber à la renverse les radiologues d’étonnement quand ils ont vu que je conservais de la sensibilité, car les rayons X montraient un énorme morceau d'os en plein milieu de la moelle épinière, ce qui indiquait que ma moelle épinière avait été, presque sans aucun doute, tranchée. Ce n'était pas le cas, mais j'étais paralysée de la taille aux pieds. J’avais un tas de côtes cassées, une fracture de la cheville, un affaissement d’un poumon...

T : Et pourtant, vous êtes ici aujourd'hui.

SA : La première partie de mon rétablissement a été d’être extraite des décombres. Beaucoup de gens sont morts qui n’étaient pas en aussi mauvais état que moi, parce qu'ils n’ont pu être extraits à temps. Il était impossible pour les autres d’arriver jusqu’à moi. Et il était impossible pour moi d'être extraite dans les temps pour survivre.

T : Vous rappelez-vous cela ?

S.A.: Oui, je le peux - en détail. Je me souviens que j’étais écrasée – courbée, le visage entre mes genoux. Je ne pouvais pas bouger autre chose que ma main droite légèrement d’un côté et de l'autre. Il n'y avait même  pas assez d’espace pour respirer - il y avait soixante tonnes au-dessus de moi. Mes genoux m’avaient cassé les côtes. À un certain moment ma sœur a tiré sur ma main droite, mais elle ne pouvait pas me bouger. Alors, à un moment donné, j'ai parlé à mon ange gardien: «Où es-tu ?» ai-je dit. J’ai senti qu’on attrapait ma main droite, sans tirer, et puis je me suis retrouvée dehors. J'étais allongée sur le dos, totalement libérée des décombres. Quelqu'un que je ne reconnaissais pas me tenait et m’a dit que tout irait bien pour moi. Personne ne se souvient avoir vu cette personne.

T.: Cette expérience doit avoir une incidence sur votre vie à bien des égards. Comment a-t-elle affecté votre vie spirituelle?

SA : Le fait de la naissance virginale du Christ, sorti de l'utérus sans détruire la virginité, sans douleur. Le fait de sa Résurrection, lors de laquelle Il s’est relevé du tombeau sans bouger le rocher. Il avait été scellé jusqu'à ce que l'ange l’écarte. Le fait de l'expérience des disciples quand ils étaient dans la salle du haut et que les portes étaient fermées, alors que le Christ est entré - non pas comme un esprit ou une métaphore ou un fantôme, mais dans sa chair. Il a mangé et Il a bu. Les disciples ont mis leurs doigts dans ses plaies. Tout cela est devenu très réel pour moi. Ce n'est pas parce que je suis quelque chose de spécial. C'est grâce à la prière des saintes personnes qui ont purifié leur cœur par un engagement incroyable, qui se sont accusés elles-mêmes de leurs péchés avec une honnêteté sans concession devant leur confesseur et Dieu, s’humiliant elles-mêmes à l'extrême et devenant semblables au Christ - remplis du Christ. Rien ne peut témoigner davantage de la puissance de la prière, de la puissance de l'amour de Dieu, qui est la résurrection et la vie. C'est la réalité de la résurrection.

T.: Comment avez-vous décidé de vous engager dans la vie monastique ?

SA : Bien que je n'y aie pas songé à l'époque rationnellement, toute ma vie était aussi brisée que mon dos. Toute ma vie était aussi paralysée que mon corps. 114 personnes avaient été tuées. Alors qu’est-ce donc qui importe après cela ? Qu'est-ce qui pourrait avoir autant de sens ? Qu'est-ce qu’il y aurait d’aussi important à exprimer ou penser que de créer un lien à jamais avec tous ces gens, toutes ces âmes ? Seulement vivre pour eux et pour tout le monde. À ce moment-là, mes études ont perdu tout le sens qu'elles avaient. Je le sentais bien. Je pouvais faire n’importe quoi - me marier, avoir une carrière. Un an après l'accident, si vous veniez de me voir, vous n'auriez pas été capable de dire que j’avais été blessée si gravement. Les médecins sont encore totalement mystifiés à ce sujet et ils l'admettent ouvertement. Ils avaient dit à mes parents que je ne pourrais pas vivre, mais que si je vivais, je ne marcherais plus jamais. Et puis j'ai reçu la Sainte Communion le huitième jour [après l'accident], et j'ai bougé mon pied gauche, entièrement. Alors ils ont dit, "Nous ne savons pas, peut-être qu'elle va marcher, mais cela prendra une année à l'hôpital avec des béquilles et des cannes." J'ai quitté l’hôpital trois mois après - avec des prothèses, mais sans appareillage orthopédique sur mes jambes, et avec deux cannes. Si bien que mon médecin de Kansas City a dit et dit encore: "Nous n’avons jamais pu expliquer votre cas, nous ne pouvons pas et c'est tout." Ainsi, je pouvais faire n’importe quoi , mais je ne me souciais pas suffisamment de ma carrière pour m’y consacrer. Rien dans la vie laïque n’avait assez de sens pour moi. A ce moment, aucun médecin, aucun scientifique, aucun travailleur social, aucun psychologue, aucun membre de ma famille, aucun être cher, aucun ami - rien – ne pouvait m'aider; toute la technologie du monde n’aurait pas suffi à m’avoir sauvée. Et les autres étaient morts.
Neuf mois plus tard, j'étais toujours en grand besoin après tout ce qui s'était passé, et avec tout ce noir devant moi. Je suis venu à Sainte-Croix [le Séminaire à Brookline, Massachusetts] pour me confesser avec un hiéromoine de la Sainte Montagne, le Père Dionysios (Il avait été invité au séminaire par l'archevêque Iakovos pendant tout le Grand Carême pour offrir ses conseils aux étudiants et professeurs). Je mange encore le pain spirituel qu’il m'a donné à ce moment-là. Quelques mois plus tard, il m'a envoyé une photo de son Ancien, l'archimandrite Aemilianos, abbé du monastère Simonos Petras, du Mont Athos. J’ai été totalement bouleversée. Je le reconnaissais, il ressemblait à celui qui m'avait sorti de sous les tonnes de décombres après l'accident. Alors j’ai su. Ce qui m’avait sauvée, c’était la prière de l'Ancien Aemilianos - quelqu'un qui était de l'autre côté du monde dans son monastère, sans avoir jamais mis les pieds en Amérique, physiquement. Il n'y avait aucune raison pour laquelle il aurait du ou aurait pu me le faire savoir. J'avais entendu parler de lui et de son fils spirituel, mon Ancien, Dionysios, mais je n'avais aucune idée de comment je pourrais jamais le rencontrer. Après cela, j'ai découvert que le jour de l'accident était son jour de fête – le 18 Juillet, jour de la fête de Saint-Aemilianos le martyr. Donc, il est devenu clair pour moi dans mon sang et mes os brisés mêmes, sans que cela soit du tout, jamais, une pensée analytique, que la prière d'un cœur pur - purifié ! - est la chose la plus puissante dans le cosmos.
Ceci dit, dans l'ancien calendrier, sur la Sainte Montagne, c’était le 5 Juillet, qui est la fête de Saint Athanase l'Athonite, le père du monachisme cénobitique au Mont Athos, au Xe siècle. Nous faisons une agrypnie toute la nuit du 5 Juillet pour célébrer cette fête. Au début on commence la lecture de la vie de Saint-Athanase. Chaque année, nous ne faisons qu’une partie de l’office. En ce moment cette partie se termine à l’Orthros, ou (si nous le lisons pendant le repas) quand le repas est fini. Je n'avais jamais lu la fin... La «fin» de l'histoire, c'est que Saint Athanase l'Athonite a été tué par l'effondrement d'un nouveau bâtiment.
J’ai vu alors l'icône de l'ange gardien (ici, à Boston, au monastère de la Sainte Transfiguration), sur laquelle est écrite une prière de Complies qui dit: «Prends-moi par ma main tendue et misérable...."
Lorsque la structure des choses est erronée ou de plus en plus inadéquate, le seul espoir est de tout casser et tout mettre à l’écart et alors cela peut être restructuré - une nouvelle création. Geronda [Ancien ] Aemilianos m’a dit une fois beaucoup plus tard que Dieu prépare et fournit dans la vie de chaque personne un «Hyatt» qui est un pont pour la vie nouvelle. 
(Version française de Maxime le minime d'après

* Sœur Aemiliane est d'ailleurs maintenant devenue Mère Aemiliane, puisque sous la paternité spirituelle de Geronda Dyonisios elle dirige la communauté de moniales de La Présentation de la Mère de Dieu au Temple, qui sont, après un séjour en Grèce, installées aujourd'hui  aux États Unis, dans l'état de New York.

Gerondissa Aemiliane

jeudi 8 juillet 2010

ANCIEN DIONYSIOS : "L'ennemi intérieur, l'ego" (6) "Le Repentir. Reconnaître nos erreurs et nos péchés, c'est la chose la plus importante que nous puissions faire"

WIE: L'ego est souvent caractérisé dans la littérature spirituelle comme un adversaire rusé et opportuniste, capable de retourner toute situation à son avantage dans sa tentative de faire obstacle à notre progrès spirituel. Que est selon vous la qualité la plus importante de la personne qui peut nous aider à gagner la lutte contre l'habile ego en perpétuel changement ?

P.Dionysios: Le Repentir. Reconnaître nos erreurs et nos péchés, c'est la chose la plus importante que nous puissions faire. Et non pas reconnaître nos péchés afin de réussir quelque chose d'autre, mais simplement pour voir la vérité sur nous-mêmes. 


Saint Isaac, le grand mystique de l'Église, dit que celui qui accepte, qui comprend, qui reconnaît son péché devant le Seigneur, en réalité, il est le plus élevé. Il est plus grand que celui qui a gagné le monde entier, qui nourrit tout le peuple, qui fait des miracles, qui ressuscite les morts. Cet homme est le premier, il est plus grand parce qu'il ne peut jamais tomber. Il a une stabilité, un niveau, un lieu où il peut parler au Seigneur. Il a un endroit où il peut inviter le Seigneur avec ses larmes, avec son repentir, avec la compréhension de ce qu'il a fait de mal. Et tout de suite, il devient clair. La lumière émane de lui. Il devient un médecin spirituel, un enseignant ou un père, parce qu'il n'a pas peur de reconnaître ses péchés. Ce n'est pas un problème pour lui de dire: "Excusez-moi, c'était de ma faute." C'est la clé pour échapper à tous les précipices du diable.

WIE: Serait-il exact de qualifier cette qualité que vous décrivez - cette volonté de se regarder avec honnêteté - d'humilité?

P. Dionysios : Pas l'humilité. L'humilité est le résultat. Il serait préférable de parler de "sagesse". Nous nous acharnons à être humble. Mais, reconnaître mes fautes – qu'est-ce que cela a à voir avec l'humilité ? Je dois être humble pour reconnaître mes fautes ? Non. Je dois les voir. C'est une urgence. C'est mon mode d'existence pour le second qui vient. Comment puis-je exister avec mes défauts pendant une seconde existence ? Devant qui ? En face de moi – comment puis-je demeurer avec mes fautes, mes péchés? Je dois dire, "je l'ai fait !"

Dostoïevski exprime bien cela dans Crime et Châtiment. Le personnage principal, Raskolnikov, tue quelqu'un, et presque aussitôt il comprend ce qu'il a fait. Il ne le reconnaît pas par lui-même, mais avec l'aide des mots très sévères d'une prostituée, Sonia, qui lui dit: "Regarde ce que tu as fait." C'est elle qui l'amène au milieu de la place, devant tout le peuple, pour qu'il dise ce qu'il a fait. Et il le fait. Il avoue. Il dit que sinon il ne pourrait pas exister, qu'il aurait commis davantage et de plus en plus de crimes. Et il accepte la sentence du tribunal c'est à dire aller pour au moins vingt ans dans la plus dure des prisons. Et il y va, et c'est là qu'il sent le médicament de son cœur. Et il prend ce médicament. Nous avons des problèmes dans la vie parce que nous ne voulons pas accepter ni reconnaître nos péchés. Et c'est la clé. Quoi d'autre avons-nous offrir aux autres ? De l'or, de l'argent, du désir, de la nourriture ? Une longue vie ? Non, seulement reconnaître nos péchés et nous avons tout de suite un nouveau monde."
(à suivre)
(Version française de Maxime le minime
de L'Entretien réalisé par Craig Hamilton in "What is Enlightenment Magazine")

Sur le blog de Claude : LES COLLYVADES

L'apparition au dix-huitième siècle des Collyvades sur la Sainte Montagne, et en Grèce en général, constitue un retour dynamique aux racines de la tradition orthodoxe, à la "philocalie" une expérience qui est au cœur de la spiritualité de l'Église orthodoxe.
Leur "mouvement", comme on l'appelait, était régénérateur et traditionnel, progressiste et pourtant patristique, en d'autres termes, véritablement orthodoxe...
 LIRE LA SUITE ICI

mardi 6 juillet 2010

ANCIEN DIONYSIOS : "L'ennemi intérieur, l'ego" (5) Interview - "Le plus gros problème pour l'humanité est en chaque personne, pas en dehors"

WIE: Il a été dit par certains des plus grands luminaires spirituels que quand on prend le chemin spirituel pour de bon, on se retrouve en face de l'ego d'une manière que l'on n'aurait jamais pu imaginer auparavant. En décrivant leurs rencontres avec l'ego, de nombreux saints l’ont caractérisé comme une force presque diabolique au sein qui ne veut pas de la vie spirituelle, qui ne veut pas Dieu, mais qui veut faire tout ce qui peut faire obstacle à notre illumination, et porter atteinte à notre ferme résolution de rester sur le chemin.

AD Saint Paul écrit magnifiquement sur cet événement, cette lutte à l'intérieur du cœur humain. Il dit en substance : "Il y a une autre loi en moi me dit de refuser la volonté de Dieu, de faire des choses contre Lui, de refuser la grâce. Elle essaie de me retenir dans mon passé, dans mon ancienne vie, pour me faire demeurer loin du Seigneur, pour m'empêcher de suivre le Seigneur." C'est pourquoi j'ai dit que le plus gros problème pour l'humanité est en chaque personne, pas en dehors. Pour cela nous avons besoin de pères spirituels. Pour cela nous avons besoin de médecins spirituels. Nous avons besoin de la chirurgie, nous avons besoin d'une opération; nous avons besoin que quelque chose soit retrancher dans notre cœur.



Nous ne comprenons pas que cet ennemi que nous avons en nous n'est pas notre moi, ce n'est pas notre personnalité. C'est seulement une tentation. C'est la semence du problème de l'ego. Nous unissons notre personnalité, qui est un événement sans prix, avec nos fautes. Nous confondons notre personnalité avec notre péché, nous marions ces deux choses, et nous avons une mauvaise impression de ce que nous sommes. Nous ne savons pas ce que nous sommes, et nous avons besoin de quelqu'un pour nous montrer qui nous sommes, nous avons besoin de quelqu'un pour nous ouvrir les yeux afin que nous puissions au moins voir nos ténèbres.

Il y a un mystique, le plus grand des mystiques, Saint Grégoire Palamas. Pendant trente ans, il n’a eu que cette seule prière: «Éclaire mes ténèbres. Éclaire mes ténèbres." Il ne nomma pas le nom du Seigneur, car il ne se sentait pas digne de le nommer. Il n'a destiné cette prière à personne, mais il a dit cette prière jour et nuit, plus qu’ il respirait. Parce que tout ce qu'il connaissait en lui-même était ses ténèbres. Et il parlait à quelqu'un - à qui d'autre ? Au Christ, qui a dit: "Je suis la Lumière." Mais il ne disait que, «Éclaire mes ténèbres."


WIE: Montre-moi mes fautes?

AD: Ou bien : viens brûler mes ténèbres. Fais du feu en elles et fais de la lumière en elles. La plus grande chose que nous pouvons faire dans nos vies, c'est découvrir que par nous-mêmes nous ne sommes rien. Nous sommes ténèbres. Nous sommes poussière. (à suivre)
(Version française de Maxime le minime
de L'Entretien réalisé par Craig Hamilton in "What is Enlightenment Magazine")

lundi 5 juillet 2010

ANCIEN DIONYSIOS : "L'ennemi intérieur, l'ego" (4) Interview :"Quand nous tuons l'amour, le résultat est l'ego"

"WIE : Qu'est-ce que l'ego?

Archimandrite Dionysios: Quand Satan, qui fut le premier et le plus élevé des anges, détourna les yeux de Dieu et tourna son attention vers lui-même, là nous avons eu le premier germe de l'ego. Il tenait ses yeux spirituels de la vision de la Sainte Trinité, de la vision du Seigneur, et il se regarda lui-même et se mit à réfléchir sur lui-même. Et il dit: «Je veux mettre mon trône à la haute place, et être comme lui." A ce moment a commencé l'histoire, la réalité et l'existence de l'ego, qui n'est en fait pas une réalité, mais le refus de la réalité. L’Ego est la fleur qui sort de la mort de l'amour. Quand nous tuons l'amour, le résultat est l'ego.

WIE : Quel est le caractère de l'ego? Comment se manifeste-t-il dans un être humain?

AD: Lorsque nous n'avons pas confiance. L’Ego naît quand nous ne faisons pas confiance aux autres. Lorsque nous avons peur des autres, quand nous avons besoin d'armes à feu contre les autres, alors nous avons besoin d'un ego parce que nous sommes dans la mauvaise direction de la vie. Nous ne pensons qu'à nous-mêmes, et nous ne voyons que notre ego. Mais quand nous voyons les uns les autres, quand nous avons confiance les uns dans les autres, il n'y a pas besoin d’ego, pas raison justifiant un ego, pas de possibilité pour l’existence d’un ego.

WIE: Alors, dans la façon dont vous en parlez ensuite, l'ego est l'insistance sur notre séparation, notre indépendance?

AD: Oui, sur notre solitude. Notre besoin d'être seul, d'avoir notre propre façon de penser qui nous satisfait et maintient notre personnalité dans le mauvais sens.

WIE : Nous mettre en avant et avant tout ?

AD: Oui. Et le Christ a dit: «les derniers seront les premiers. » Parce que quand vous voulez être le dernier et que vous choisissez la dernière place, alors seulement vous pouvez appeler les autres vos amis.

WIE : L'ego, ce sentiment d'amour-propre dont vous avez parlé, est souvent décrit dans la Philocalie et d’autres écrits des mystiques chrétiens comme le principal ennemi avec lequel l'aspirant spirituel doit lutter dans sa quête de l'union avec Dieu. Pourquoi l'ego est considéré comme un adversaire si redoutable sur le chemin?

AD: Il est un ennemi puissant, car il est l'ennemi à l’intérieur de nous. Nous sommes ennemis de nous-mêmes, comme Adam et Eve au paradis. Bien sûr, le serpent a parlé à Eve. Mais elle aurait pu l’éviter. Le serpent lui dit: «Le Seigneur t’a menti, mais si elle avait fait confiance au Seigneur, elle n'aurait pas commencé à parler au serpent. Et Adam, lui aussi, a perdu son rapport au Seigneur et est resté avec son ego. Et les deux egos ont travaillé ensemble, Adam et Eve.

Le véritable ennemi est l'ego. Il est l'ennemi parce qu'il est contre l'amour. Quand je me regarde, je n'aime pas les autres. Quand je veux accaparer pour moi ce qui est à toi, je deviens le meurtrier de mon frère, comme Caïn a tué Abel. Quand je veux me satisfaire, cette satisfaction est acquise au détriment de la liberté de l'autre. Ensuite, mon ego devient mon seigneur, mon dieu, et il n'y a pas plus forte tentation que celle-là. Parce que pour nous, cet ego peut apparaître comme un diamant. Il a l’éclat de l'or. Mais tout ce qui brille n'est pas or. L'ego est simplement comme un feu sans lumière, un feu sans chaleur, un feu sans vie. Il semble que cela ait de nombreux côtés et de nombreuses possibilités - mais quelle est cette possibilité? Qu'est-ce que l'ego? Seulement les moyens par lesquels je me protège comme si j'étais dans une bataille, comme si toute autre personne était mon ennemi, et comme si la seule chose qui m'intéressait, c'était de gagner la victoire." (à suivre)
(Version française de Maxime le minime
de L'Entretien réalisé par Craig Hamilton in "What is Enlightenment Magazine")


dimanche 4 juillet 2010

ANCIEN DIONYSIOS : "L'ennemi intérieur,l'Ego" (3) Présentation-suite

(suite de la présentation de l'interview de Geronda Dionysios)

"Bien que le mot «ego» lui-même n'apparaisse que dans des traductions et des commentaires plus contemporains, même à travers les textes orthodoxes les plus anciens, il y a d'innombrables références aux aléas de l'amour-propre, de l'estime de soi et le plus "sinistre des démons", l'orgueil. Considéré par les chrétiens comme le péché qui non seulement a fait chuter Lucifer, l'ange de Dieu, mais qui a également conduit Adam et Eve à être exilés du paradis sur terre, l'orgueil est considéré à des degrés divers comme «la mère de tous les maux" et "la descendance du diable." Il est aussi universellement considéré comme le plus destructeur et le plus puissant adversaire sur le chemin spirituel. Comme saint Jean Cassien l’écrit : «Tout comme un fléau mortel détruit non seulement un membre du corps, mais l'ensemble de celui-ci, ainsi l'orgueil corrompt l'âme tout entière,et pas seulement une partie de celle-ci.... Lorsque le vice de l'orgueil est devenu le maître de notre âme misérable, il agit comme un tyran implacable qui a pris le contrôle d'une grande ville, et il la détruit complètement, la rasant jusqu’à ses fondements. "

Pour lutter contre l'insidieux ego si déterminé à porter atteinte à notre progrès spirituel de l'intérieur, les moines et les religieuses de l'Orthodoxie chrétienne suivent une règle stricte de discipline spirituelle, comprenant la prière contemplative silencieuse, l'étude spirituelle, les offices en groupe et des ascèses qui peuvent être extrêmes. Dans la conviction qu’une vie d’auto-limitation et d’accueil de la souffrance est idéale, ces célibataires en robe noire se privent régulièrement de nourriture, de boisson et de sommeil pendant de longues périodes, afin de se purifier des «passions du monde» et se rapprocher de Dieu.


Dans le calendrier orthodoxe, nous apprendrons que la moitié des jours de l'année sont des jours de jeûne ! Et à la lecture de la description du rigoureux programme monastique quotidien, toujours largement suivi dans les monastères orthodoxes, j'ai été stupéfait d'apprendre l’habitude des moines de la prière solitaire, du travail et des offices qui commencent à minuit et  n'ont souvent pas de fin jusqu'à dix ou onze heures le lendemain soir. Comme j'ai continué à examiner le calendrier pour essayer de comprendre quand ils dormaient, j'ai été informé par un père qu'il n'est, en effet, pas rare que les moines ne dorment jamais plus d'une ou deux heures par nuit.

Et puis il ya les « vrais »ascètes. . . .


Dans des grottes froides et nues, en haut des pentes du mont Athos (vaste péninsule accidentée entièrement consacrée à la vie monastique), des ermites, pendant des décennies dans la prière solitaire, ne subsistant souvent que d’"un peu de pain sec et d'eau." Dans cette antique tradition érémitique, datant des premiers Pères du désert qui, au troisième siècle ont abandonné le monde pour vivre la vie solitaire, les pratiques ascétiques sont parfois poussées à l'extrême rivalisant avec les yogis les plus austères de l'Inde [...]
Mais, comme il nous serait raconté encore et encore, l'ascèse pratiquée par les chrétiens orthodoxes n'est pas de l'ascétisme pour lui-même, à des fins de mortification et d’expiation des péchés, mais une ascèse (ασκήσεις =exercices en grec) en vue la poursuite d'une fin divine très précise, dont la réalisation est connue sous le nom de «divinisation». Contrairement au christianisme occidental, qui, en vertu de la doctrine du péché originel tend à souligner la fragilité inhérente à l'humanité et son imperfection coupable, les enseignements orthodoxes soutiennent que ce n'est pas seulement possible, mais essentiel pour l'être humain d’accéder à une parfaite métamorphose, rayonnante des énergies divines. Citant les paroles et l'exemple de Jésus-Christ qui a dit:

«Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait», les moines orthodoxes aspirent à se purifier de toute trace d'ego et, ce faisant, à devenir un réceptacle immaculé de la gloire et des grâces de Dieu dans ce monde. Pour preuve que cette réalisation est possible – une aspiration considérée comme le seul objectif de la vie humaine et la vie même de toute aspiration orthodoxe – une aspiration orthodoxe toujours égale à elle-même : leur héritage de deux mille ans de saints, une lignée de saints hommes et de femmes, ininterrompue depuis le temps des apôtres.


En effet, dans notre propre exploration de la mystique orthodoxe au sujet de cette question, ce qui avait attiré notre imaginaire collectif le plus puissamment a été la conviction que, parmi tant de ceux avec qui nous nous sommes entretenus, il y a en fait des hommes et des femmes vivant aujourd'hui une vie de la même envergure spirituelle que les maîtres « Théophores » (= porteurs de Dieu) de l’Antiquité dont la vie orne les Écritures. C’est avec enthousiasme que nous avons pu parler avec un tel maître, semblable à ceux qui avaient suscité notre recherche d’envergure pour les anciens orthodoxes illuminés, une recherche qui a fini par nous conduire à l'archimandrite Dionysios."
(à suivre)




(Version française de Maxime le minime
de L'Entretien réalisé par Craig Hamilton in "What is Enlightenment Magazine")

vendredi 2 juillet 2010

ANCIEN DIONYSIOS : "L'ennemi intérieur" (2) Présentation-suite

(suite de la présentation de l'interview de Geronda Dionysios)

"Depuis le début de nos recherches concernant ce problème, l'idée de parler avec un Ancien orthodoxe à propos de l'ego était quelque chose qui nous attirait tout en nous laissant perplexes. Car même si l'Orthodoxie est une tradition dans laquelle aucun de nous ne pouvait prétendre avoir la moindre compétence, nous avions la conviction que quand il s'agit de définir l'ennemi du cheminement spirituel, les chrétiens orthodoxes sont sans doute uniques en leur genre. Pour cette antique tradition mystique du christianisme, dont l'Eglise catholique romaine s’est séparée en 1054, la purification totale de la personnalité humaine de l'égotisme, de l'égoïsme et tout ce qui entrave sa capacité à réfléchir la Lumière de Dieu est et a toujours été le premier et l'ultime but de la vie spirituelle. Dans les livres saints tels que « L'échelle Sainte » de St Jean Climaque et la « Philocalie » (littéralement «l'amour du beau et du bon»), les Pères orthodoxes dès le troisième siècle écrivirent avec passion et précision sur le sanglant «combat spirituel», dans lequel doit désirer s'engager l’aspirant sincère si, il ou elle, veut avoir le moindre espoir de vaincre les «démons» au coeur de ce combat sans relâche, avec des tactiques de plus nouvelles et créatives. 


Dans l'un des innombrables passages de la Philocalie, le moine du désert du quatrième siècle Saint Jean Cassien écrit: «Il est difficile de lutter contre [L’ego], car il a de nombreuses formes et apparaît dans toutes nos activités... Quand il ne peut séduire un homme avec  des vêtements extravagants, il essaie de le tenter par des moyens minables. Quand il ne peut le flatter avec l’honneur, il le fait enfler en lui faisant supporter ce qui semble être le déshonneur. Quand il ne peut le persuader de se sentir fier de sa démonstration d'éloquence, il l’attire par le silence en lui donnant à penser qu'il a atteint la quiétude.... Bref, chaque tâche, chaque activité, donne à ce démon malicieux une occasion de lutte. "  (à suivre)
 (Version française de Maxime le minime

jeudi 1 juillet 2010

ANCIEN DIONYSIOS : L'ennemi intérieur (1) Présentation



Il y a quelques années j'étais abonné à une revue américaine, "What is Enlightment", (dirigée par l'enseignant spirituel très actif et musicien de jazz Andrew Cohen) qui m'intéressait par sa recherche spirituelle (un écho de mes recherches antérieures) à laquelle je demeurais attentif malgré l'engagement de toutes les composantes de mon être dans l'Orthodoxie... et quelle ne fut pas ma surprise, mon heureuse surprise, d'y trouver cette interview d'un moine orthodoxe (!) Père Dionysios. C'est comme si le Ciel, une fois de plus, me signalait que mon cheminement antérieur - dont je conservais encore le souvenir vivant - était semé de cailloux lumineux, et que mon engagement dans l'Orthodoxie, loin de restreindre mon champ d'investigation de Petit Poucet cherchant à retrouver sa maison, était bien dans la cohérence, la richesse et la plénitude de mon désir spirituel quoi qu'aient pu en penser d'anciens compagnons de pélerinage... Je ne m'étais pas trompé ! J'avais traduit sur mes cahiers une partie de cette interview mais maintenant je me suis décidé à tout traduire en voici donc une première partie.


"Né en 1950 et ayant grandi dans une petite ville dans le nord de la Grèce, il était clair dès le début que Père Dionysios ne voulait pas élire domicile dans le monde. Issu d'une famille religieuse avec des ancêtres dans le sacerdoce, il a quitté la maison à dix-sept ans, pour poursuivre sa passion pour l'esprit au monastère historique de la Grande-Météore au sommet d'une falaise du centre de la Grèce. C'est là qu'il a rencontré son père spirituel, un Ancien grandement vénéré, l’archimandrite Aemilianos, et a reçu la tonsure dans la vie du renoncement. Lorsque plusieurs années plus tard, l'industrie du tourisme grec s’est imposée sur l'ensemble du complexe antique des Météores, l’Ancien Aemilianos et son groupe de jeunes moines s’est délocalisé pour un monastère perdu sur le Mont Athos et a commencé, avec une poignée d'autres nouvelles fraternités, à revivifier l’ancien havre monastique en déclin avec leur zèle pour la vie sainte.

Ma première rencontre avec l'archimandrite Dionysios est survenue, peut-être ironiquement, par e-mail. Ironique parce que, malgré les moyens résolument modernes de sa communication, dès sa réception, je me suis senti comme transporté un millier d'années en arrière à une époque où l'art épistolaire était une forme vénérée et étudiée du discours spirituel. «M. Hamilton, cher dans le Seigneur», ainsi a commencé la lettre, «Réjouissez-vous dans le Seigneur. Cela a été un grand honneur de recevoir votre e-mail du 11 Septembre, surtout après la recommandation de notre respecté, ami commun, dans mon cas depuis longtemps, le très sage Père Basile Pennington. S'il vous plaît pardonnez-moi, depuis le jour de réception de votre e-mail jusqu'à ce jour j'ai été absent... je serai en Grèce, au Saint Monastère de l'Exaltation de la Sainte-Croix... et vous y attendrai pour vous y offrir l'hospitalité pour aussi longtemps que vous le souhaitez, nous pourrons aussi y discuter de toutes les questions dont vous me parlez dans votre lettre. " Après avoir écrit au célèbre Ancien chrétien orthodoxe pour demander à la fois une interview pour notre magazine et des conseils sur notre prochain pèlerinage au Mont Athos, la légendaire «Sainte Montagne», cœur du monachisme orthodoxe, j'ai eu le plaisir de recevoir cette réponse chaleureuse et généreuse. Après une longue liste de suggestions pour mon voyage, l'Ancien a ajouté quelques mots gentils de respect et d'estime et a conclu par ce qui suit: «Mon âme frémit de crainte que vous ne receviez pas ma réponse à temps."

J'avais pu lire dans les textes orthodoxes l'humilité profonde qui émane de beaucoup de saints anciens - des hommes dont on dit que la vie de profonde prière, de contemplation et d'ascèse a retranché d'eux mêmes les plus petites graines de préoccupation de soi. Mais quoi qu'il en soit, avec toutes mes recherches dans les écrits, je ne m'attendais pas du tout à recevoir un tel e-mail. Lorsque j'ai commencé à taper ma réponse, j'ai eu sans aucun doute le sentiment, même à travers le pipeline de fibre optique, que l'homme que j'avais rencontré n'était pas un être humain ordinaire..."
(Version française de Maxime le minime)

(à suivre)

vendredi 17 juillet 2009

D'où provient ce sourire de toute éternité de l’Ancien Joseph ?

Notre foi ne peut se fonder sur des miracles, et de toute façon les miracles n'ont pas souvent suffi à convertir les incroyants. Il n'empêche, ils réconfor-tent et embellissent notre vie de chré-tiens... alors transmettons-nous en les récits les uns aux autres sans rechigner...


Elder Jeseph









Elder Jeseph




















Elder Jeseph

Elder Jeseph



Elder Jeseph
Elder Jeseph


Elder Jeseph

Honorable M. Papanicolaou,

"Quelques heures après l'inhumation de l’Ancien Joseph, vous avez publié dans votre site Web un article avec le titre «les funérailles du bienheureux Ancien Joseph de Vatopedi " - "Sourire de l'éternité" avec peu de mots décrivant l'événement accompagnés de quelques photos. La photographie du trépassé, souriant, non seulement avec ses lèvres, mais avec la pleine expression de son visage, a beaucoup impressionné le monde au vu des articles et des commentaires dans de nombreux sites Web. En fait, on pourrait rencontrer des personnes qui viennent juste de décéder avec un visage lumineux, ou une expression apaisée, ou reposant dans une posture de tranquillité profonde, mais... avec un tel sourire? D'un côté, les pères spirituels disent que l'heure de la mort est effroyable pour l'homme, de l'autre nous avons lu dans le "Gerontika" (La littérature des Pères) que même les plus avancés dans la vie spirituelle grâce à l'humilité, ne perdraient pas leur courage avant de passer à l'autre vie, où il n'y a plus de danger. En outre, l’Ancien Joseph a souffert du cœur et a été très tourmenté par la maladie, alors comment a-t-il trouvé le sourire?

Voilà la réponse : NON, il n’a pas trépassé avec le sourire, mais IL A SOURI APRÈS avoir décédé !

Après conversations avec certains pères du monastère, nous pouvons vous rapporter les faits de l'événement.

Les deux moines qui étaient avec lui jusqu'au dernier moment, ont couru informer l’Ancien Ephraïm et le reste des pères sans prêter attention au trépassé, qui avait en fait en partie la bouche ouverte.

Ils sont donc venus le préparer conformément aux règles monastiques. L’Ancien Ephraïm a ordonné de ne pas couvrir son visage. Les pères ont essayé de fermer sa bouche, mais il était trop tard, la bouche demeurait ouverte, en fait, ils ont entouré sa tête de gaze pour lui tenir la bouche fermée, mais après qu’ils l'ont enlevée, sa bouche s’est rouverte. Environ quarante cinq minutes se sont écoulées après son décès.

"Geronda, il sera laid ainsi, avec sa bouche ouverte, que devons-nous faire?

Laissez-le comme il est, ne couvrez pas son visage!

Ils ont cousu la mandya monastique, comme c'est la coutume.


Mettre la mandya et la coudre a pris quelque quarante cinq minutes de plus en tout. Ils ont ensuite sur ordre découpé le tissu autour de son visage, et ils ont trouvé l’Ancien comme tous ont pu le voir à la fin, souriant.

Les a-t-il entendu et leur a-t-il accordé cette petite faveur, afin qu’ils ne soient pas attristés ? Ou voulait-il nous donner une idée de ce qu'il a vu et de l'état dans lequel il est, après son départ de la vie actuelle?
Le sourire de l’Ancien Joseph est le premier événement surnaturel après son décès, et est devenue une grande consolation pour nous tous."

Panagiotis Koutsou