Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 2 août 2017

L'esprit mondain dans le monachisme




  •  Père, beaucoup de gens nous disent: ici, vous vivez comme au paradis.

Priez pour ne pas perdre l'autre ciel. J'aurais préféré voir les laïques impressionnés par votre progrès spirituel, sans que vous en soyez conscientes vous-même et sans en faire un objectif - cela étant atteint de soi-même, naturellement, intérieurement. Essayez de ne pas vous perdre dans des choses inutiles afin que vous ne perdiez pas le Christ. Essayez autant que possible d’obtenir une conscience monastique. Vivez spirituellement comme de vraies moniales et n'oubliez pas le Christ de sorte qu'il se souvienne aussi de vous. Mon but n'est pas de vous inquiéter, mais de vous aider, de vous soutenir, essayez de discerner l'esprit mondain - lorsque cela imprègne le monachisme, cela dérange le Christ lui-même - et débarrassez vous en comme d’un esprit étranger.

 Malheureusement, l'esprit mondain s'est glissé dans de nombreux monastères parce que certains pères spirituels de notre époque conduisent le monachisme dans un chemin mondain et ne guident pas les âmes dans l'esprit patristique de la Grâce. Je vois qu’un esprit anti-patristique prévaut aujourd'hui dans les monastères. Ils ne reçoivent pas le bien, le patristique, ils ne vivent pas de manière patristique, mais nivellent les hauteurs spirituelles au nom de l'obéissance, de la suppression de la volonté propre et de leurs désirs profanes qu'ils cultivent. De cette façon, ils ne progressent pas, parce qu'ils ont fait leur la tentation, l'esprit profane. Nous n'avons pas le droit d'expliquer les commandements de Dieu comme cela nous plaît, et nous n'avons pas le droit de présenter le monachisme selon notre bon vouloir. Il y a autre chose lorsque nous confessons nos faiblesses et demandons humblement la miséricorde de Dieu.

Le plus grave, à mon avis, est le fait que certains considèrent cet esprit profane comme une sorte de progrès. Alors qu'ils devraient le percevoir comme une chute et le cracher au dehors afin qu'ils puissent se purifier spirituellement et laisser le Saint-Esprit entrer rapidement. Le Saint-Esprit est celui qui sanctifie, annonce et soutient les âmes.

 Certains disent : Nous devons montrer notre civilisation. Quelle civilisation montrons-nous ? La profane ? Nous, les moines, devons montrer notre civilisation spirituelle, notre progrès spirituel. Mais où est notre progrès spirituel ? Nous ne devrions pas dépasser les laïcs dans le développement de ce qui est profane. Ce progrès mondain tourmente les laïcs et il ne le ferait pas encore plus pour les moines ? Nous devrions tellement progresser spirituellement que les laïcs aient envie d’en faire autant eux-mêmes. Si nous faisons ce que fait un laïc spirituel, cela ne nous aide pas non plus, parce que c’est l'exemple d'un laïc spirituel que nous avons. Le moine n'a pas pour objectif de faire preuve d’une évolution mondaine. C'est contradictoire avec le monachisme. Le moine qui pense de manière mondaine montre à l'évidence qu'il n'a pas trouvé le bon chemin. Bien qu'il ait commencé par se diriger vers le Christ, son âme se dirige maintenant vers le monde. L'évolution mondaine lorsqu'elle est considérée comme un progrès conduit le monachisme à la corruption spirituelle.

 Combien de choses se perdent dans le monachisme pour s’être perdues dans le monde : l'honnêteté, le respect sont en recul. C'est pourquoi ça me fait mal et j'ai l'impression d'étouffer. J'ai envie de partir dans les montagnes. Quelqu'un qui n'a jamais vécu quelque chose de plus élevé n'est pas tellement contrarié par la vie spirituelle qu'il vit à sa manière. Mais pour un autre qui est forcé de vivre de cette façon, savez-vous ce qu'il y a de tourment ?

 Si le Christ m'avait jugé digne de vivre monastiquement comme je l'avais souhaité et que j'étais mort jeune, j'aurais considéré que je serais mort en première ligne. Il est préférable de mourir maintenant, de se confesser, de faire un sacrifice, plutôt que de blasphémer les Saints Pères.

 Ne pensons-nous pas un peu aux Saints Pères que nous lisons tout le temps, où ils vivaient et comment ils vivaient ? Dieu a dit que les renards avaient des tanières, alors que le Fils de l'homme n'avait aucun endroit où poser sa tête. Terrible ! Et voyez comment certains ont essayé d'imiter le Christ dans les grottes. Ils ont ressenti la joie du Christ parce qu'ils l'ont suivi en tout. Tout leur désir était là. Les saints pères ont fait du désert un délice spirituel, mais aujourd'hui c’est une fête profane que nous faisons. L'église du Christ va dans le désert pour trouver le salut et nous faisons du désert une fête profane si bien que les gens sont induits en erreur et n’en tirent aucun profit et n’en conservent rien. C'est le grand danger que je vois dans ces temps difficiles que nous vivons. Et bien que pour cette raison, nous devrions vivre maintenant avec plus d’austérité pour bénéficier des énergies divines, malheureusement, nous changeons à cause de l'esprit mondain et nous nous affaiblissons. En ce sens, nous recherchons l'esprit et il ne reste que la charogne.

 Aujourd'hui, il y a des moines qui vivent le monachisme uniquement de façon extérieure. Ils ne fument pas, ils vivent simplement, lisent la Philocalie, et citent les Saints Pères. Comme ceux du monde qui ne disent pas de mensonges, font leur signe de croix, vont à l'église et, lorsqu'ils vieillissent, prennent garde à la morale de leur mode de vie et pensent que c'est tout ce qui se passe dans certains monastères et les laïcs y sont attirés. Quand ils vont à leur rencontre pour les connaître, ils voient qu'ils ne diffèrent pas des laïcs parce qu'ils conservent un esprit profane. S'ils avaient fumé, s'ils avaient lu les journaux, s’ils avaient parlé politique, ils les auraient évités comme étant des laïcs et le monachisme n'aurait pas été endommagé.

 Lorsque le monachisme s'affaiblit spirituellement alors, quel en sera le profit pour le laïc ? L'alcool, si on laisse la bouteille sans bouchon perd sa force. Il ne tue même pas les microbes ni ne nourrit les flammes. Et si vous le mettez dans la lampe, la mèche brûle [et n'éclaire pas]. De la même manière, le moine, s'il n’y prend garde, ne se rend pas compte qu'il exclut la grâce divine et que ce qui lui reste n'est que l’habit. Il est comme l'alcool qui a perdu sa force. Il ne peut plus brûler le diable. La lumière des moines vient des anges et la lumière des laïcs vient des moines. Après cela, il n'y a plus de lumière.

Savez-vous combien de dégâts entraîne la manière profane de penser ? Si la spiritualité qui s’origine dans le monachisme est perdue, il ne reste plus rien. Parce que si le sel est altéré, il ne sera même pas bon comme engrais. Les ordures sont bonnes comme engrais, tandis que le sel ne l'est pas. Si vous le mettez à la racine d'une plante, il la brûlera. Aujourd'hui, nous sommes dans une époque où le monachisme doit briller. Dans cette pourriture, il y a besoin de sel. Si les monastères n'ont pas une manière de penser profane, mais vivent dans un environnement spirituel, alors ce sera leur offrande à la société. Ils n'auront besoin de ni parler ni de faire quelque chose d’autre parce leur propre vie parlera à leur place. C'est ce dont le monde a besoin.

Avez-vous vu jusqu’où sont allés les catholiques ? Je me souviens qu'il y a quelques années quand j'étais au monastère de Stomiu à Konitsa, quelqu'un m'a apporté une feuille de journaux où il était écrit: « Trois cents religieuses ont protesté : pourquoi ne pas aller voir un film au cinéma ? Pourquoi ne pas avoir leurs robes jusqu'aux genoux plutôt que jusqu'à leurs orteils ? J'ai été tellement affecté quand j'ai lu cela que j'ai dit - Pourquoi devenir moniales alors ? Et puis ils ont écrit que toutes les religieuses avaient abandonné leur habit. Mais en vérité avec la manière dont elles pensaient, elles les avaient abandonnés depuis longtemps avant. Une fois j'ai vu une religieuse catholique qui ne différait pas d'une femme laïque. Elle faisait apparemment un travail missionnaire et elle ne différait en rien d’une de ces jeunes filles les plus modernes. Nous ne devons pas permettre cet esprit européen de nous pousser à cet état limite.


  • Père, il me semble difficile de renoncer à la manière générale de penser. 

 Ce n'est pas si difficile, il y faut de la vigilance. Pensez à ce qu’Arsène le Grand a dit : « Pourquoi vous êtes-vous retiré ? » Nous oublions pourquoi nous sommes venus au monastère. Nous commençons tous plus ou moins bien mais nous ne finissons pas bien parce que nous oublions pourquoi nous sommes venus au monastère.


  • Père, vous avez dit que l'esprit mondain infiltre le monachisme et que le zèle spirituel se perd. Le véritable esprit du monachisme sera-t-il préservé? 

Il y a une tempête. Mais Dieu ne le permettra pas.

  • Père, je m'interroge : existe-t-il encore des communautés de vie monacale où l’on puisse faire un cheminement spirituel?

 Ce serait le comble que l’on n’en trouve plus ! La Theotokos nous enverrait tous en prison. Il y a des moines qui vivent une vie très spirituelle, très tranquillement.
 Il y a des âmes vertueuses dans n'importe quel monastère, dans n'importe quelle église métropolitaine. Ce sont ceux qui intercèdent auprès de Dieu et grâce à eux, Il nous supporte toujours.


P. Paisie
(traduction de l'anglais par M.M.)

samedi 10 octobre 2015

De Wall Street au monastère


Un ancien courtier de Wall Street a troqué Manhattan pour un monastère en Bulgarie pour devenir un moine orthodoxe . 



Hristo Mishkov, 32 ans, a eu une carrière réussie en tant que courtier sur le Nasdaq à la Bourse de New York jusqu'à ce qu'il décide de tout abandonner pour revenir à sa Bulgarie natale .

Échanger des costumes sur mesure et des chaussures chères pour un  rason et  des sandales, Frère Nikanor – c’est sous ce nom qu’on le connaît maintenant – croit  que Wall Street et  la City méritent tout ce qu'ils obtiennent avec cette crise du crédit qui mord plus profondément et ce système financier mondial qui s’effondre.


Frère Nikanor conseille à ces anciens collègues de mettre un pot avec de la terre sur leur bureau pour leur rappeler où nous allons tous et ce qui compte dans la vie.



Tandis que les banques occidentales se replient l’une dans l’autre comme des tickets froissés et que les commentateurs décrivent la crise actuelle comme le dernier souffle du capitalisme moderne, Hristo Mishkov, offre quelques vérités.

Son histoire ressemble partiellement à celui de Frère Ty , le personnage moine - magnat de la satire publiée en 1998 « Dieu est mon courtier» par les écrivains américains Christopher Buckley et John Tierney - il a abandonné Wall Street et est devenu moine.
Mais 10 ans plus tard, les similitudes s’arrêtent là : le Bulgare qui a eu une brillante carrière de courtage, n'écrit pas de manuels pour donner des recettes pour s’enrichir. Son objectif est plutôt le bonheur.

Son intérêt pour les marchés financiers a commencé sous le communisme dans les années 1980, quand lui et d’autres enfants ont créé leur propre jeu de stock exchange dans le sous-sol de leur résidence à Sofia.

Il y a cinq ans, après avoir échoué à trouver le bonheur dans la vie qui était la sienne, le chrétien orthodoxe qui enfant ne pratiquait pas a quitté le marché financier de New York pour un monastère bulgare délabré qui servait autrefois de camp de travail communiste .

Conservant un luxe – un téléphone mobile, qui le relie à la fois avec des donateurs potentiels et d’anciens collègues de négociation – il a apporté de la rigueur de son expérience de courtage à sa foi.

Il a contribué à lever des centaines de milliers de levs (dollars) pour reconstruire le monastère - une tâche difficile dans un pays où la charité ne fait pas partie de la mentalité et où la construction de centres commerciaux et de terrains de golf est une priorité.

« Beaucoup de gens ... dans le monde ne réalisent pas qu'ils n'ont pas gagné la nourriture qu'ils mangent, qu'ils prennent sans donner », a déclaré Mishkov . « Mais si quelqu'un consomme plus que ce qu'ils a gagné, cela signifie que quelqu'un d'autre meurt de faim.


« Il est juste de voir des gens, qui consomment plus que ce qu'ils méritent, ruinés par une crise financière de temps à autre, et souffrir afin qu'ils puissent devenir plus raisonnables. »


Être un trader a rarement été plus traumatisant : placer des paris sur des décisions politiques avec des milliards de dollars pour sauver des banques qui, par leur éventuelle faillite, pourraient signifier beaucoup plus qu'un mauvais jour pour vous-même ou vos collègues, mais aussi mettre en péril les moyens de subsistance.

Certains ont trouvé du réconfort dans la religion, d'autres dans l’humour, mais quelques-uns s’effondrent. Les enquêtes montrent que les traders déclarent plus de stress et chaque nouvelle faisant part d'un suicide de trader suggère que la pression pourrait bien être trop forte.

« Nous recherchons toujours le bonheur dans le monde extérieur, dans les choses matérielles, qui nous rendent constamment insatisfaits , en colère contre nous-mêmes et le monde » déclare Mishkov , qui dégage un sentiment de tranquillité , d'intelligence et d'humour.

« La cupidité et la marchandisation de nos vies ont atteint le point où les gens ont été transformés en produits - même leur santé peut être échangée comme une action » dit-il.

«Nous avons très rapidement perdu forme humaine, nous sommes devenus des bêtes ... Il n'y a personne sur qui compter à qui l’on puisse dire « Hé ! Voisin ! Viens m'aider.Il viendra peut-être, mais exigera un paiement en retour. » 




Maintenant Frère Nikanor se lève à l'aube pour s’occuper d’un troupeau de buffles du monastère de Tsurnogorski fondé au XIIème siècle, niché entre les collines  à l'ouest de la capitale, Sofia. Le régime communiste qui avait interdit la religion l'avait transformé en un camp de travail, puis en camp de pionniers pour enfants et en ferme d'élevage. Mishkov travaille dur chaque jour à la traite de bufflonnes et à la construction de murs de pierre. Il dit qu'il n'est pas contre les riches, mais ne peut respecter que ceux qui contribuent au bien de la société, comme le fondateur de Microsoft Bill Gates par exemple.



Jeune homme Mishkov a travaillé plus de deux ans pour Karoll, l'un des principaux courtiers de Bulgarie , et il était bon dans son travail, disent d'anciens collègues.
«C’était un homme religieux et un peu ennuyeux parfois », déclare Alexandre Nikolov, directeur des marchés de capitaux internationaux à Karoll. « Quelquefois même il ne se présentait pas au travail en raison de certaines fêtes religieuses. »

Ses collègues ont été surpris quand il a décidé de devenir moine, mais Mishkov estimait que le moment était venu de s'occuper de l'âme des gens.

« Tout le monde peut être un bon courtier, mais cela n’apporte pas beaucoup d'avantages pour le monde, dit Mishkov . La religion peut aider les gens à faire face dans les périodes de stress d'aujourd'hui et leur permettre de trouver des réponses » ajoute-t-il.

Les églises dans le quartier financier de New York signalent une augmentation le mois dernier de la participation aux réunions de midi, avec beaucoup plus de personnes en costume d’hommes d'affaires que d'habitude, quand certaines des plus grandes banques d’investissement du monde se sont effondrées.



Steven Bell, économiste en chef de hedge funds GLC de Londres, a déclaré qu’il est nécessaire que les traders conservent le sens des réalités. 
« Il est très important de juste vous rappeler qu'il existe là dehors un monde réel. Dans n'importe quel travail, mais surtout dans les marchés financiers, vous devez veiller à garder les pieds sur terre. » Voilà ce que Bell a déclaré à Reuters par téléphone.

Mishkov dit que cette crise devrait aussi aider à corriger une tendance mondiale dangereuse à se ruer de façon excessive vers les secteurs de services, par des gens attirés par des salaires élevés et une vie facile.

« Le lait n'est pas produit par les ordinateurs, le pain ne provient pas d'un bon Public Relation d'entreprise. Il est nécessaire de labourer, de semer et de récolter avant. » dit le moine.

(version française par Maxime le minime des articles suivants 1 et 2)

jeudi 29 décembre 2011

Emprisonner un moine pour pouvoir enfin jouir sans entraves ?




 Il est clair que l'Anti Christ est sur tous les fronts maintenant et que le chasseur hypocrite et menteur lance au grand jour ses filets en tout lieu désormais quand il ne peut assassiner directement partout où c'est possible, ceux qui le gênent par leur présence même, par leur seule existence et dont le témoignage lui devient de plus en plus insupportable. 

Qu'est-ce qu'un antichrétien de base militant ? 

C'est un être qui a la naïveté de penser qu'il peut "jouir sans entraves", qui craint qu'on le gêne et se sent menacé dans ses projets qui pourraient être jugés comme immoraux, voire criminels et à tout le moins égoïstes. Le simple exemple d'une autre vie communautaire qui met en relief la prétention, l'inanité, la vanité et les effets négatifs de tels projets lui est insupportable. 
La joie, la paix et la beauté qui rayonnent d'un mode vie qui prône l'auto-examen et la responsabilisation maximale de soi - dans la conscience de la réalité incontournable d'une interdépendance universelle - , l'auto-limitation de tous les instants et un cheminement ardu dans un autre monde où l'on œuvre à l’avènement de l’amour sans limite et où la poésie, l'art, et la culture de ce qui est le plus beau et le meilleur de l'homme remplissent les corps, les têtes et les cœurs ... tout cela est insupportable à l'antichrétien.

Alors toutes les armes sont bonnes à éliminer ce qui fait obstacle à cette course aveugle à la jouissance immédiate sur tous les plans.
Les premières sont évidemment le dénigrement et l'acharnement à montrer la fausseté et l'irréalité de cette vie chrétienne la plus exigeante. Et donc de multiplier les calomnies orales et la propagande écrite et audiovisuelle, afin de salir ce qui se présente comme insupportablement pur." Voyez, disent-ils en substance, comment sont réellement ces gens en habit que vous avez la stupidité de penser parfaits : ils ne valent pas plus que nous et ils sont même pires car ils ont la prétention de ne pas vouloir patauger dans la fange comme nous." Et si la calomnie fondée sur l'aveuglement ou la mauvaise foi - voire sur des faiblesses réelles quelquefois -  ne suffit pas, on utilise la voie judiciaire ; et si le procès ne suffit pas, on prend des mesures exceptionnelles et spectaculaires comme celle de cette arrestation et l'emprisonnement  pour montrer la gravité de ce qui est reproché officiellement de façon à nuire davantage.

Mais où est le problème réellement ?

Le problème, c'est que tous ces gens qui prétendent jouir sans entrave - (et notamment sans les entraves que sont à leurs yeux les témoins d'une autre vie possible avec leurs discours, leurs livres saints, leur pratique rituelle et leur ascèse)et donc jouir entre autres des bienfaits, des agréments et de l'apparente "libération" des mœurs de la modernité, se bouchent les yeux sur les limites réelles de leurs possibilités. 
Car ceux qui voudraient, par tous les moyens (propagande, actions juridiques, meurtres voire massacres) montrer et démontrer sans cesse la prétention, le mensonge, l'illusion et  l'irréalité du mode de vie authentiquement chrétien ne perçoivent à quel point leur choix contraire est lui-même prétentieux, menteur, illusoire et irréel.
En effet, comment ne voient-ils pas que leurs capacités physiques limitées entre autres par la nature, la maladie, les accidents, le vieillissement, les aléas de leur situation financière et surtout les prétentions concurrentielles égales et de même nature des autres sont autant de limites à leur propre prétention à se libérer de toute entrave. Quelle pitié de voir le spectacle  aussi vain de tels agités obsessionnels de la libre jouissance ! 
Où est la liberté de telles prétentions si restreintes par autant de limites ?
Où est la liberté de l’obsession qui colle à la peau et dont on ne peut se défaire où que l'on aille, quoi que l'on fasse, quoi que l'on entende, quoi que l'on regarde ? Où est la la liberté de tous les comportements compulsifs et qui ne permettent jamais la satiété ?
La vérité est que là est la servitude, là sont les entraves, là est le scandale.

Pourtant le peuple grec qui repousse ce qui l'a fait survivre - mais point n'est besoin d'être atteint de la maladie d'Alzheimer pour avoir une mémoire défaillante - pourrait prendre acte de ses erreurs, des limites de ses prétentions, de l’irresponsabilité de ses actions et se tourner vers  ce qui est profondément, authentiquement et tout spécialement préservé sur la Sainte Montagne depuis des siècles, malgré les faiblesses humaines, les invasions, les persécutions et l'usure naturelle de toute chose sur cette terre.

L' amour de la sagesse

Comment les meilleurs des néo-païens et tous ceux qui tournent le dos au Christianisme  en se bouchant le nez, tout en revendiquant le très lointain et mythique passé de l'Antiquité païenne, ne perçoivent-ils pas  que leurs plus importantes philosophies antiques - dont l'Histoire a fait don au monde entier depuis des siècles à leur grande et légitime fierté - que ce soit, le stoïcisme, le cynisme ou l'épicurisme, prônaient toutes l'auto-limitation et que l'amour de la sagesse visé par ces illustres penseurs  est le même que celui des ascètes chrétiens contemporains de la Sainte Montagne de l'Athos.

Vivre en moine c'est toujours chercher à "vivre en philosophes", en amoureux de la Sagesse, au détail près que la Sagesse a désormais un nom et que depuis l'avènement du Christianisme que les fidèles  (ceux qui restent fidèles) fêtent en cette période (calendrier grégorien et julien), c'est la Sagesse de Dieu, incarnée dans sa perfection dans le Christ que les amoureux recherchent. Vivre en philosophe s'appelle désormais "Vivre en Christ". Puisse notre Dieu fort, saint et immortel protéger ce lieu précieux et protéger ses habitants pour que notre vie ordinaire soumise à toutes les illusions bénéficie de leurs saintes prières pour les siècles des siècles.
* lire l'article du site orthodoxie.com

samedi 6 novembre 2010

INDIVIDU et PERSONNE par Geronda Placide DESEILLE

   "Les êtres non-raisonnables – les animaux, les plantes, les minéraux – n'existent dans la réalité que sous la forme d'individus d'une espèce donnée. L'individu se différencie des autres par ce qu'il est seul à posséder, notamment par la parcelle de matière dont est formé son corps, et par les traits distinctifs qui le constituent dans sa singularité. La matière non-transfigurée par les énergies divines est principe d'individuation, et l'individualité engendre l'incommunicabilité. L'individu ne peut exister comme tel, ne peut s'affirmer, qu'en se différenciant des autres, et finalement en s'opposant à eux pour défendre ce qu'il s'est approprié.

   Mais l'homme créé à l'image de Dieu et participant à la nature spirituelle n'est pas simplement un individu. Il est aussi une personne. La personne se différencie des autres personnes non en s'appropriant quelque chose que les autres ne possèderaient pas, non en se caractérisant par des particularités exprimables, mais en étant un sujet irréductible à tout autre, qui ne se différencie des autres qu'en possédant selon sa manière propre (tropos) ce que tous sont, ce que tous possèdent. La personne est communion.

   Ce n'est qu'au sein de la Trinité Sainte que la réalité de la personne s'accomplit pleinement. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne se différencient pas par ce qu'ils sont : ils ont la même et unique nature divine, ils sont «consubstantiels». ils sont un seul Dieu. Mais ils se différencient par «qui ils sont» : le Père. le Fils et le Saint-Esprit possèdent chacun selon leur mode propre (tropos) ce qu'ils sont dans l'unité.

   Certes, les hommes ne peuvent être «consubstantiels» au sens propre. Ils n'ont pas une essence numériquement une, comme les Personnes divines. Mais en chacun d'eux, la nature humaine se réalise concrêtement en étant «hypostasiée», assumée par une personne humaine distincte. Cette personne humaine ne se différencie pas des autres par ce qu'elle est, par ce qu'elle possède, mais seulement en étant tel sujet personnel, possédant selon son mode propre ce qui est commun à tous.

   En raison de la condition actuelle, «animale», de leur corps, les hommes sont aussi des individus. Mais ressuscités et transfigurés, ils ne seront plus que des personnes. L'enjeu de la vie spirituelle est d'échapper de plus en plus, dès ici-bas, aux limitations de l'individualité, pour accéder à une condition vraiment personnelle. En se détachant des biens sensibles, en renonçant à sa volonté propre, en faisant régner dans son cœur la divine charité, avec le concours de la grâce divine, l'homme cesse de s'opposer aux autres par ce qu'il veut être et par ce qu'il veut avoir; il cesse aussi de se conformer aux autres d'une façon purement extérieure et destructrice de la personnalité, par crainte ou par intérêt, et, librement et spontanément, il devient de plus en plus ce que tous sont, ce qu'il possède n'est plus que ce qui est commun à tous, sans qu'il perde sa consistance personnelle, à l'image des Personnes de la Trinité Sainte."
in 
À 
l'image et à la ressemblance de Dieu
(ed. du Monastère SaintAntoine Le Grand
 26190 Saint-Laurent-en-Royan)
 et envoyez par Fax au 04 75 47 53 68