Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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dimanche 26 août 2018

Les fondements spirituels de la crise écologique : un nouveau livre de Jean-Claude Larchet


Jean-Claude Larchet: Les fondements spirituels de la crise écologique
Jean-Claude Larchet, Les fondements spirituels de la crise écologique, Édition des Syrtes, Genève, 2018, 133 p., 15€.

L’écologie a déjà suscité une abondante littérature, et la dégradation de notre environnement naturel inquiète plus que jamais, d’autant qu’aucune mesure, à aucun niveau, ne l’a jusqu’à présent ralentie.
Loin des discours habituels, la réflexion que nous propose ici Jean-Claude Larchet – bien connu pour ses études sur les diverses formes de maladie et les facteurs spirituels qu’elles impliquent – aborde la question de la « maladie de la nature » et des remèdes qui peuvent lui être apportés sous un angle très original, qui renouvelle notre vision des choses quant aux causes réelles et aux solutions possibles.
La crise écologique prend, selon lui, sa source dans une perte des valeurs et des comportements spirituels qui fondaient traditionnellement les rapports de l’homme et de la nature, et ce n’est donc que dans un retour à ces valeurs et comportements spirituels qu’elle pourra trouver une solution véritable et durable.
L’ « écospiritualité » s’est certes développée ces dernières années, y compris au sein du christianisme, mais avec des dérives inspirées du New Age et menant à un néo-paganisme. Sur la base de l’Écriture et des écrits des Pères, mais en plongeant la réflexion de ceux-ci par une prise en compte des évolutions sociales et des données actuelles, J.-C. Larchet recentre la réflexion sur les principes fondamentaux du christianisme correctement compris à la lumière de la Tradition orthodoxe, concernant la place de l’homme dans la nature et sa vocation spirituelle par rapport à celle-ci.
Décrivant la situation paradisiaque initiale où les relations harmonieuses de l’homme avec la nature étaient fondées sur une attitude essentiellement contemplative et eucharistique, il explique la raison de la rupture de ces relations, et comment les évolutions de la civilisation occidentale depuis la Renaissance – fondées sur l’humanisme rejetant Dieu, l’individualisme, le naturalisme, le rationalisme et l’idéologie du progrès matériel indéfini –, ont amené à la situation catastrophique actuelle, où les menaces qui pèsent sur la nature mettent en péril l’existence même de l’humanité.
Loin de s’en tenir à ce constat pessimiste, il propose des remèdes radicaux fondés sur un retour aux principes de la cosmologie et de l’anthropologie chrétiennes, mais aussi sur les pratiques éthiques et l’expérience ascétique de la spiritualité orthodoxe.


EXTRAIT DE L’INTRODUCTION :
« De plus en plus de voix s’élèvent pour souligner que si les problèmes écologiques appellent des mesures politiques et économiques urgentes de la part des États, ce n’est que par un changement radical de mentalité et de mode de vie qu’ils pourront trouver une solution profonde et définitive, parce que les problèmes écologiques ont au fond des causes spirituelles – relatives à la façon dont l’homme perçoit et conçoit la nature, entre en relation avec elle et en fait usage – et sont donc tributaires de solutions spirituelles.
C’est là que l’Église orthodoxe, qui a une longue tradi­tion de réflexion (théologique, cosmologique, anthro­po­logique) et de pratique (liturgique et spirituelle) sur la valeur de la création et sur la façon dont l’homme doit entrer et vivre en relation avec elle, peut apporter, dans le cadre de la crise actuelle, des principes qui guident la réflexion et l’action présentes et à venir de tous ceux qui cherchent à sauver la nature.
La réflexion que je propose ici s’inscrit dans la conti­nuité de deux thèmes auxquels j’ai consacré une grande partie de mon œuvre :
— Premièrement les maladies de différents ordres et leurs thérapeutiques : d’une part, l’écologie est bien une réflexion sur les maladies de la nature et la façon de les soigner et d’en guérir ; d’autre part, ces maladies de la nature ont leur source dans les maladies spirituelles de l’homme, et la guérison de celles-là dépend au fond de la guérison de celles-ci.
— Deuxièmement la pensée de saint Maxime le Confes­seur : il est parmi les Pères de l’Église celui qui a le plus approfondi les questions de la présence de Dieu dans la nature, des relations intimes de tous les êtres créés à Dieu, de la façon dont l’homme peut entrer en relation avec les créatures et à travers elles avec Dieu, et du rôle de médiation que l’homme est appelé à exercer au sein de la création.
La synthèse de ces deux domaines permet de donner à la réflexion écologique la dimension spirituelle pertinente qu’exige son traitement en profondeur sur le plan tant théorique (théologique, cosmologique et anthropologique) que pratique (éthique d’une part, au sens étymologique de bon mode de vie, et ascétique d’autre part, au sens large de lutte contre les passions destructrices et au sens étroit de capacité d’autolimitation et de sage sobriété). »

lundi 20 novembre 2017

15 000 scientifiques de 184 pays viennent de publier un «avertissement à l'humanité»



Il est clair que nous sommes sur une trajectoire de croissance démographique insoutenable. Cette croissance a indirectement entraîné la réduction de 300 millions d'acres de forêt et la réduction de 26% du pourcentage d'eau douce disponible par personne. La quantité de poissons péchés dans la nature a considérablement diminué au cours des dernières décennies, parallèlement à l'augmentation des zones océaniques mortes. Depuis la lettre initiale, les températures moyennes mondiales ont augmenté de plus d'un demi-degré Celsius et les émissions de CO2 ont augmenté de 62%.

Alors que la situation est sombre, nous ne sommes en aucun cas incapables d'inverser les tendances désastreuses. Les auteurs de la lettre font 13 suggestions pour aider la Terre à fonctionner normalement. Il s'agit notamment de réduire le gaspillage alimentaire, d'établir des réserves naturelles, de développer et d'utiliser des technologies vertes et d'instituer des incitations économiques pour modifier la consommation et les comportements de gaspillage des populations.

Avec la pression croissante sur les gouvernements et l'industrie pour mettre en œuvre le changement, et les mouvements de base pour changer les comportements, nous pouvons relever n'importe quel défi. Tout comme nous l'avons fait pour s'attaquer à la destruction de la couche d'ozone, l'humanité peut se rassembler pour s'attaquer aux nombreuses autres conditions désastreuses qui se présentent à nos futurs moyens de subsistance.

source : https://www.forbes.com/sites/trevornace/2017/11/15/15000-scientists-from-184-countries-just-issued-a-dire-warning-to-humanity/#57f2270324e8

jeudi 29 décembre 2016

Nettoyer les océans : le projet et le quadrimaran d'Yvan Bourgnon


Contre le fléau des déchets plastiques qui polluent nos océans, le navigateur Yvan Bourgnon a eu une idée. Ce vieux loup de mer est parvenu à récolter 150 000 euros lors d'une campagne de financement participatif (qui s'est achevée avec succès ce mardi 13 décembre) pour mettre au point le premier "Manta" : un gigantesque quadrimaran capable de ratisser les eaux pour collecter les détritus. Explications. Des bouteilles en plastique, des frigos, des poussettes… Lors de son tour du monde en catamaran de sport sans GPS (octobre 2013 – juin 2015), le navigateur de l'extrême Yvan Bourgnon a fait de drôles de rencontres. "Il m'arrivait de m'arrêter cent fois dans la même journée pour me frayer un chemin au milieu de tous ces déchets, mime-t-il, les cheveux en bataille. Surtout en Asie du Sud-Est !" A son retour en France, il se renseigne et se rend compte qu'il n'existe aucun "camion-poubelle" de la mer. Et voilà que l'idée du Manta a commencé à germer : un quadrimaran géant (72 m d'envergure, 60 m de long), doté d'un système de herses. "Il y aurait comme un rateau à l'arrière du bateau, entre la moissonneuse-batteuse et le chasse-neige. Avec ça, on pourrait ratisser la mer jusqu'à 1m50 de profondeur et piéger les déchets plastiques", explique-t-il. D'où la création de son association The Sea Cleaners et le lancement d'une campagne de financement participatif (14 octobre – 13 décembre 2016), qui a permis de rassembler les 150 000 euros nécessaires pour mettre au point un premier prototype au dixième. "Jusqu'en 2018, on travaillera sur ce modèle réduit, expose le skipper aux yeux bleus. Sur les deux années suivantes, on attaquera la version grandeur nature grâce à nos partenaires (mécènes, entreprises…). Et en 2020, à l'eau le Manta !" Bon, évidemment, l'immense bateau à voile ne pourra pas nettoyer à lui tout seul les 8 millions de tonnes de déchets plastiques rejetés chaque année dans les océans. "Mais on pense pouvoir ramasser jusqu'à 100 tonnes à bord sur des campagnes de deux à quatre semaines, soit plus de 1 000 tonnes par an, avance Yvan Bourgnon. Si on multiplie ça par une centaine d'appareils placés stratégiquement le long des côtes, on arrive à 10 000. C'est toujours ça !" Sans compter la dimension pédagogique de ce multicoque écolo, bien plus "percutant" selon lui qu'une simple conférence. (SOURCE : GEO)

mercredi 1 juin 2016

Les pesticides tueurs d'abeilles de plus en plus utilisés en France





SOURCE
Selon les données du ministère de l'Agriculture, les tonnages des cinq principaux néonicotinoïdes vendus en France ont augmenté de 121 tonnes entre 2013 et 2014. Soit 31% de plus en un an. Malgré leur interdiction partielle en Europe. Les insecticides tueurs d'abeilles de plus en plus utilisés malgré leur toxicité. Les néonicotinoïdes ont été partiellement interdits par l'Union Européenne en décembre 2013. Leur interdiction totale est prévue pour 2018. Et pourtant, ils sont de plus en plus utilisés en France. Selon les données du ministère de l'Agriculture, les tonnages des 5 principaux tueurs d'abeilles vendus en France ont augmenté de 121 tonnes entre 2013 et 2014. Soit 31% de plus en un an. Malgré le moratoire européen. Le syndicat d'apiculteurs l'Union nationale des apiculteurs français (Unaf) réclame l'arrêt pur et simple de l'utilisation des néonicotinoïdes. Du côté de l'Assemblée Nationale et du Sénat, c'est un dialogue de sourd. Résultat: l'interdiction sera réexaminée par les députés les 7 et 8 juin en commission du développement durable. "C'est catastrophique" Gilles Lanio, président de l'UNAF (union nationale des apiculteurs français), est révolté. Le syndicat demande l'interdiction pure et simple de ces produits toxiques.

"A notre grande surprise, malgré une suspension qui a été décidée au niveau de l'Europe sur la période 2013-2015, on s'aperçoit qu'il y a une augmentation sérieuse - ce n'est même pas un maintien – de plus de 30% de l'utilisation de ces produits-là en France", explique-t-il à RMC. "C'est alarmant. C'est catastrophique. Aujourd'hui, ce qui est quand même gravissime, c'est qu'on est capable de produire sans ces produits-là, et à moindre coût avoir des rendements qui tiennent la route. Ce n'est pas la peine d'aller sur une suspension et de permettre à d'autres d'exister. Ces fameux produits, il faut les supprimer purement et simplement". Les données 2015... pas disponibles

De 2013 à 2014, les tonnages sont passés de 387 tonnes à 508 tonnes de 2013 à 2014. Quant aux données 2015, elles ne sont pas disponibles.
"Nous avons écrit par deux fois à la Direction générale de l’alimentation [au ministère de l’Agriculture] pour avoir accès à ces informations", dit-on à l’Unaf. "Sans réponse, nous avons saisi la CADA [Commission d'accès aux documents administratifs] en février, qui vient de nous donner raison".

Le syndicat pourrait saisir le tribunal administratif s'il n'obtient pas les chiffres de l'année dernière.



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vendredi 4 juillet 2014

LAS VEGAS et la FIN DES TEMPS…


La sécheresse est comme un cancer rampant qui se répand dans le désert... A mesure que la situation s’aggrave, nous allons commencer à parler du ‘rapatriement’ des gens qui vivent à Vegas” («The drought is like a slow spreading cancer across the desert. It’s not like a tornado or a tsunami, bang. The effects are playing out over decades. And as the water situation becomes more dire we are going to start having to talk about the removal of people from Las Vegas»). La situation de Las Vegas est silencieusement, subrepticement devenue désespérée, comme la décrit Rob Mrowka, un scientifique résidant dans cette ville et travaillant au Centre for Biological Diversity...

Un long article de The Telegraph, du 29 juin 2014, commenté par ZeroHedge.com le 30 juin 2014, détaille minutieusement ce qu’on n’ose évidemment décrire comme le naufrage, sinon dans un océan de sécheresse, de cette ville fameuse. L’aventure est symbolique et exemplaire, parce que Vegas, la “ville-pécheresse” selon le conformisme du Système et avec le contrôle qui va avec, est par nombre d'aspects un symbole puissant de notre contre-civilisation, de ses choix prédateurs de l’équilibre de la nature du monde, de son gaspillage insensé, de sa vulgarité coûteuse, de son hypocrisie et de la soumission de l’esprit à l’idéologie de la maîtrise du monde par l’espèce humaine prisonnière de la technologie et de la communication, – dito, du “déchaînement de la Matière”.
[…]
Encore la crise de Las Vegas ne doit-elle pas être considérée comme un cas isolé. Elle se place dans un ensemble, le Sud-Ouest des États-Unis, qui est dans une crise semblable par rapport au mode de vie qui y a été développé. Les conditions de la crise climatique, qui ont évolué vers les extrêmes et ont installé un climat d’extrême sècheresse dans cette partie du continent nord-américain, affectent effectivement les sept États de cette partie des USA (Californie, Nevada, Arizona, Wyoming, Utah, Californie et Nouveau-Mexique), à mesure du déclin et de la mort annoncée du grand fleuve Colorado. (La Californie est dans une crise de sécheresse considérée comme la pire en un demi-millénaire.) Las Vegas ne peut espérer aucune aide des États voisins ; comme le dit une des personnes interrogées, il s’agit en fait de la disparition d’une “civilisation”, qui est la spécificité de cette partie des USA, bâtie sur des conditions de vie qui impliquaient une rupture complète avec les exigences du cadre naturel.
LIRE LA SUITE ICI

mardi 26 février 2013

Carême, auto-limitation et écologie dans l'Orthodoxie




De la tradition ascétique du monachisme orthodoxe à l'auto-limitation prônée par Alexandre Soljenitsyne dans la cohérence de la pensée écologique chrétienne orthodoxe.En introduction au Grand Carême à venir par Jean-François Colosimo.

mercredi 28 novembre 2012

Le rôle de la matière dans l'iconographie et les arts liturgiques

«Ô Christ, que pouvons-nous t'offrir en présent * pour être apparu sur terre en notre humanité? * Chacune de tes créatures, en effet, * exprime son action de grâce en t'apportant:
*les Anges, leur chant,* le Ciel, une étoile, * les Mages, leurs cadeaux,* les Bergers, l'émerveillement, * la Terre, une grotte, * le Désert, une crèche * et nous-mêmes une Mère vierge. * Dieu d'avant les siècles, aie pitié de nous.. "[1]

La Déipare du Don
panneau Tempera à l'oeuf avec des pigments naturels
(comprenant des ocres de la forêt de Dean en Angleterre
et du lapis-lazuli d'Afghanistan) et or 24 carats , 2011
 

 Les arts liturgiques de la Sainte Eglise Orthodoxe servent à nous orienter vers la beauté ineffable du Royaume céleste de Dieu et sont une fenêtre ouverte sur elle, qui nous révèle la nouvelle Jérusalem et à travers ses saints mystères et l'iconographie nous met en communion avec le Christ, la Mère de Dieu et les grands saints de l'ancien et nouveau. Se trouver plongé dans cet environnement sacré est une expérience profonde qui se fait par le biais de tous les arts liturgiques qui travaillent ensemble dans une symphonie sacrée qui transporte notre être dans le royaume de l'éternel et de l’ineffable. 

 Les principes intemporels théologiques sur lesquels les arts liturgiques sont fondées, le respect et la compréhension de la langage sacré des formes et des couleurs, des matériaux utilisés et la façon dont cet art est fait sont d'une immense importance. Je souhaite échanger sur certains de ces principes et méthodes dans mes contributions au Journal des Arts Orthodoxes tout au long des prochains mois, notamment en référence à des icônes, à l'enluminure et aux autres arts du livre. Cela inclura une recherche sur leurs significations symboliques et théologiques, ainsi que leur histoire, les matériaux et les divers aspects techniques.

 Pour commencer, je voudrais explorer le rôle de la matière et du monde matériel dans le culte de l'Église orthodoxe. Ce qui est au cœur de notre compréhension du monde matériel, c'est que la matière est créée par Dieu, qu’elle est bonne, et qu’elle fait partie du plan divin. Cela est exprimé dans Genèse 1:31, «Et Dieu vit toutes les choses qu'il avait faites et voilà, elles étaient très bonnes. » En outre, nous lisons que «Toute grâce excellente et tout don parfait viennent d'en haut, et descendent du Père des lumières». (Jacques, 1:17)

 L'importance de l'expression matérielle du sacré dans le Christianisme Orthodoxe se trouve au centre de notre compréhension de l'Incarnation, comme le dit saint Grégoire de Nysse : « Il a donné à la vie une réalité effective, pour qu'au moyen de la chair revêtue par lui et déifiée avec lui, se trouvât sauvé en même temps ce qui est apparenté à la chair et de même nature. »[2] En outre, lors de la Transfiguration, la grâce est passée de la divinité du Seigneur à sa nature humaine et à ses vêtements qui brillaient. De même, dans l'Église, la grâce du Christ passe, et là, à travers l'humanité qui il partage avec nous et à travers nous cette grâce peut alors passer à tout le monde matériel. Dans Romains 8:21 nous lisons: «... la création elle-même sera affranchie de la servitude de la corruption dans la liberté glorieuse des enfants de Dieu." 

 Comprendre les matériaux de façon plus profonde est absolument essentielle au maintien de l'intégrité et de la beauté des arts liturgiques dans le long terme. L'un des objectifs est de créer des œuvres qui reflètent l'incorruptibilité et la beauté de Dieu et l'utilisation de matériaux pauvres ou inadaptés sape ce symbolisme. Par exemple, la sélection de peintures modernes de fabrication industrielle peut sembler acceptable, mais quand on les examine de près, leurs caractéristiques comprennent souvent des éléments inappropriés ou de qualité médiocre et leurs pigments sont souvent instables à la lumière ou ont été obtenus par des procédés chimiques douteux ou immoraux au cours desquels la couleur résultante est un sous-produit, sans rapport avec l'intention du processus. Quelle comparaison possible avec l’acte de ramasser une pierre unique, la fleur d'une grotte souterraine et le fruit de plusieurs milliers d'années de croissance naturelle? Les couleurs rayonnantes de la malachite ou de l'azurite, par exemple, n'ont pas d'égal dans la palette artificielle et ne s’altèrent pas du tout à la lumière, elles sont durables et ne perdent rien de leur éclat, et sont donc à la fois symboliquement et fonctionnellement particulièrement appropriés pour la réalisation de l'art sacré.

Après que la lumineuse pierre d’Azurite bleue
a été broyée et lavée plusieurs fois elle est versée
sur un plat pour sécher et devenir une poudre fine
qui est ensuite utilisée comme pigment pour
l'aquarelle et la peinture tempera à l'œuf.
« Les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament annonce l’œuvre de ses mains ». (Psaume 18:1)

 Sa Sainteté le Patriarche œcuménique Dimitrios a déclaré que "Malheureusement, de nos jours, sous l'influence d'un rationalisme extrême et de l'égocentrisme, l'homme a perdu le sens du sacré de la création ...» [3] Une grande partie de notre compréhension de la symbolique spirituelle inhérente à la matière a été perdue ou corrompue par le point de vue actuel laïque, qui a été façonnée par diverses idéologies non-orthodoxes et sont souvent en contradiction avec la théologie orthodoxe. Une société désacralisée cesse de voir la création en tant que porteur de la sagesse et de l'amour de Dieu, elle la regarde au contraire comme une accumulation de matières premières ayant une valeur économique qui leur est associée. Par exemple, dans le cas de l'or, au lieu de voir l'or comme quelque chose de la source divine et un symbole de la divinité de Dieu, de son amour et de son incorruptibilité, on nous apprend à ne voir que sa valeur monétaire, mais rien de la beauté incandescente de sa substance, rien de son essence intérieure ou de son sens.

 En outre, nos matières premières sont désormais touchées par les effets délétères des procédés industriels et de la pollution: «L'industrie croissante produit de plus en plus des quantités de déchets toxiques dont ne sait quoi faire. L'air, les eaux et le ciel, les éléments qui étaient autrefois purs, prennent aujourd'hui une couleur produite par l’homme.» [4] Les produits d'origine animale tels que l'œuf, qui est utilisé dans la fabrication de la tempera à l'œuf, peuvent être le produit d’un élevage en batterie qui exploite les poules, ce qui compromet à la fois la qualité du matériau et le rôle qui nous a été assigné de prendre soin de la création.

En conséquence de ce qui précède, il est maintenant plus important que jamais que l'artiste liturgique et ceux qui passent des commandes et utilisent les arts liturgiques comprennent et célèbrent l’usage véritable et élevé du monde matériel. Une bonne compréhension de la théologie des matériaux et de notre relation avec eux est au cœur du processus de fabrication et une route vers la compréhension plus profonde du caractère sacré de la création et de la contemplation de la réalité de l'Incarnation.

 Toute la création matérielle dans sa beauté resplendissante est une icône, c'est une image des choses les plus élevées, un cadeau d'amour et de générosité, et un mode de réalisation de la beauté divine. Dans les paroles de saint Jean Chrysostome « La nature est notre meilleur maître. A partir de la création, apprenez à admirer le Seigneur! "

Dessin icône miniature de SainteJeanne la Myrrhoblite
 à l'encre sépia  sur vélin tendu feuille d'or 24 carats
 (fleur et pièce d'un penny pour indiquer la taille). 

 Le culte de l'Eglise orthodoxe concerne la célébration et l'utilisation de tous les aspects de nos sens. Cela inclut la vue, l'ouïe, le toucher, le goût et l'odorat. Il utilise et honore à la fois les matériaux, que ce soit du bois, de l'or ou de la peinture, les matériaux pour l'écriture tels que les encres et les plumes, le pain et le vin sacrés ou la combustion de l'encens parfumé.

 Le but des arts liturgiques, c'est la glorification de Dieu et l'action de grâces. L'humanité, un participant simultanément du matériel et du monde spirituel, a été créée pour rattacher la création à Dieu, afin que le monde puisse être sauvé de la corruption et la mort. Nous avons été créés pour vivre selon un mode eucharistique, par des actions de grâces pour tout ce que nous avons reçu. Par conséquent, ce n'est pas seulement un choix, mais notre responsabilité de faire ce don de remerciement le plus beau peut-être, même si cela signifie parfois un sacrifice supplémentaire et un défi. Une icône durera aussi longtemps que la surface sur laquelle elle a été peinte et les matériaux avec lesquels elle a été faite dureront. Elle est destinée à être un objet tactile liturgique, ce n’est pas seulement une surface peinte, et donc chacun de ses aspects doit être soigneusement pris en compte lors du processus de fabrication. Elle doit être suffisamment robuste pour résister à la pérégrination d'adoration que sera sa vie, tout en restant un véritable et numineux symbole de la beauté de Dieu. 

 Les matériaux utilisés pour créer l'art liturgique n’ont pas seulement leurs caractéristiques physiques habituelles qui peuvent être mesurées par la science, mais aussi un sens profond et un symbolisme qui gouvernent leur emplacement et leur utilisation dans l'environnement sacré. Cela inclut les caractéristiques pratiques et fonctionnelles qui sont un facteur essentiel dans leurs diverses applications. Par exemple, dans la fabrication d'une icône pour un usage extérieur, la pierre, le métal ou même la céramique seraient des choix appropriés, tandis que les icônes textiles ou les icônes dorées ne conviendraient pas. 

 Travailler en harmonie avec la création plutôt que contre elle est d'une grande importance. L'architecture et les arts traditionnels liturgiques emploient souvent des matériaux de construction régionaux s’harmonisant ainsi avec le milieu environnant. Les matériaux naturels sont souvent utilisés dans leurs formes pures et certains matériaux qui sont exceptionnellement rares et précieux, comme le lapis-lazuli, peuvent provenir de terres lointaines en raison de leurs qualités particulières.


 Un morceau de Lapis Lazuli d'Asie centrale, 
le pigment extrait est appelé Lazurite 

L'usage contemplatif de matériaux naturels dans leurs formes pures nous permet également d’apprécier leurs qualités et leur valeur fondamentales.J'ai souvent été frappée en regardant la plupart des anciens manuscrits enluminés que beaucoup des couleurs sont utilisés pures et cela renforce notre capacité à aimer et à apprécier chacune pour ce qui la distingue comme ce qui l’unit aux autres. La malachite, le minium, l'indigo, l’azurite et orpiment sont tous faciles à distinguer comme beaucoup d'autres.

 «Car la grandeur et la beauté des créatures font par analogie contempler leur Auteur.» (Sagesse de Salomon. 13:5)

 L’aventure de la fabrication d’une œuvre d'art liturgique commence longtemps avant de commencer à construire ou à peindre et ce travail de base comprend également la construction d'une relation personnelle avec des matériaux à un niveau beaucoup plus profond que simplement aller dans un magasin et acheter des articles déjà tout faits sur un comptoir. Pour moi en tant qu'artiste, des progrès dans la technique ont souvent eu lieu après la préparation à la main, avec soin, d'un nouveau matériau et il s’en est suivi que l'expérience de son utilisation s’est ensuite transformée en quelque chose que je n'aurais jamais pu imaginer. L'œuvre terminée est toujours plus belle et rayonnante qu'elle aurait été autrement.


[1] Vêpres de la Nativité
[2] Grande Catéchèse de St Grégoire de Nysse
[3] Discours pour Le jour de La Protection de l'environnement 1er sept. 1989
[4] L'Orthodoxie et la crise écologique Patriarcat oecuménique et WWF (World Wide Fund for Nature International)
 (version française par Maxime le minime d'un extrait d'un article de Christabel Anderson du 10 juillet 2012 paru sur le site Orthodox arts journal

vendredi 28 septembre 2012

La vie des abeilles en très gros plan par Markus Imhoof

More Than Honey. *Photographer:*Courtesy of the Toronto International Film Festival
Dans le documentaire More Than Honey , le réalisateur suisse Markus Imhoof offre un très gros plan de la vie des abeilles. Il filme les abeilles à un niveau micro superbe car on les voit s'accoupler  en plein ciel, sortir de leur cocon, ou  injecter du miel dans les cellules. Il visite aussi les apiculteurs du monde entier et offre des perspectives poétiques de la nature des abeilles. Tout cela fait partie d'une plus grande enquête sur le déclin de la population des abeilles, et ses recherches et images fascinantes éclairent à quel point les abeilles sont essentielles à l'écosystème mondial. Imhoof a parlé à   Outsite au Festival du film de Toronto , où son film a été projeté récemment.

  

Extraits de l'interview
"Quand avez-vous entendu parler du sort des abeilles?
C'était en 2007 ou 2008. Cela a commencé très fortement aux États-Unis, mais le fait dangereux, c'est que c'est partout dans le monde. Dans les temps anciens dans les mines, ils avaient de petites cages avec des canaris. Ils les mettaient sur le sol et si les oiseaux tombaient alors qu'ils savaient qu'il y avait une arrivée de gaz  imminente. C'est un peu comme cette situation. Quelque chose se passe et les abeilles nous mettent en garde tout simplement, mais les gens ne sont pas conscients. C’est comme si sur un hamburger, il n'y avait pas de salade, pas d'oignons, pas de ketchup, pas de moutarde.
Pour quelqu'un qui n'est pas au courant, comment voulez-vous expliquer pourquoi les abeilles sont si essentielles?
Les gens ne savent  pas que  les plantes sont sexuées, je pensais que tout le monde l'avait  appris dans la première année de l'école. Les plantes ne peuvent pas se déplacer, donc elles ont besoin de quelqu'un qui apporte le sperme d'une fleur à l'autre fleur. Les abeilles sont les meilleures pour le faire parce que les papillons, par exemple, volent d'une fleur bleue  sur  une fleur rouge et sur une fleur jaune. C'est comme si vous faisiez copuler  un chien avec une vache. Mais les abeilles, si elles ont commencé avec un type de fleur, elles s’y tiennent ​jusqu'à ce que toutes ces fleurs soient traitées. Ainsi la pollinisation est assurée."
 Le DVD du film sera bientôt disponible
(vers. en français par Maxime le minime de la source)

mercredi 28 mars 2012

Cierges orthodoxes... et disparition des abeilles !


Pour les Orthodoxes il est particulièrement important que les bougies et cierges que l'on allume à l'église comme à la maison pour la prière soient en cire d'abeille naturelle. Ainsi en est-il des produits dont on "fabrique" les icônes. Ainsi se transfigure la matière. Que ce qui est à Dieu retourne à Dieu pour sa Gloire !

 Les abeilles, Dieu les garde en ces temps mauvais où la cupidité des hommes détruit et empoisonne l'environnement qui leur permettait de vivre et dans lequel elles pouvaient jouer le rôle ô combien important et noble et beau de pollinisation que le Créateur leur avait assigné ! Les abeilles, dont l'espèce est menacée (de nombreuses vidéos sont consacrées à ce désastre voir aussi l'article : "les abeilles savent désormais pourquoi elles meurent"), dont on ne saurait se passer faute de voir disparaître peu à peu toute notre végétation, et dont on se préoccupe moins que celle des loups ou des ours devenus inutiles dans l'équilibre naturel et qui menacent désormais la vie des troupeaux domestiques au grand dam des éleveurs, ou bien celles des vautours que l'on est obligé de nourrir régulièrement et qui sont seulement là pour décorer un paysage alors qu'ils ne jouent plus en rien leur rôle de naguère de nettoyeurs vu les conditions de l'élevage de notre époque....

jeudi 1 septembre 2011

Nouvel an ecclésiastique

Nouvel an et compassion pour toute la création
"Que le Créateur de tout bien, de l’univers et de la terre, de son écosystème, soit pour nous tous une source d’inspiration afin que nous nous comportions de manière miséricordieuse envers tous les éléments de la nature, avec un coeur charitable à l’égard de tous : hommes, animaux et végétaux. Car comme le disait Saint Isaac le Syrien répondant à cette question : « Qu’est-ce qu’un coeur charitable ? » « Un coeur charitable est un coeur qui bat pour toute la création, pour les hommes, pour les oiseaux de proie, pour les animaux et pour l’ensemble du créé. Les larmes coulent à leur mémoire et à leur souvenir. A cause de la grandeur de sa charité, son coeur se serre et il ne lui est pas possible de supporter, ou d’entendre, la plus petite souffrance ou la moindre chose se produisant dans la création » (Saint Isaac le Syrien, Traité Ascétique, 81)." (extrait du message de SS Bartholomée)

vendredi 1 juillet 2011

SMALL IS BEAUTIFUL ! [1]

Oui, cela n'engage que moi, comme d'habitude, bien que le soutien du Patriarcat Œcuménique lui-même à la cause de la défense de l'environnement soit évident et là je ne vois aucune critique à faire.
Mais il y a plus que produire et consommer localement et le principe de subsidiarité - même s'il est d'origine catholique, là non plus je ne vois aucune critique à faire - ne devrait pas quitter les esprits européens ni chrétiens et on devrait l'appliquer à l'organisation ecclésiale intégralement ce qui devrait dissuader de donner trop d'importance et de laisser trop de prérogatives au centralisme de quelque nature qu'il soit. Oui en Grèce il y a beaucoup d'évêques pour beaucoup de petits diocèses; C'est cela qui se rapproche le plus des premières communautés chrétiennes de l'Eglise. Non ? Beaucoup de petits troupeaux en réseau dans la même Tradition fidèlement transmise par des pasteurs uniquement préoccupés de leur troupeau et non de leur carrière internationale...

Bon voilà une série estivale d'épisodes du film "Small is beautiful" Incontournable :



Small is beautiful _1/6 par Darwin_Kayser

lundi 4 octobre 2010

JAMAIS TROP PAÏEN POUR.ÊTRE CHRÉTIEN !


 Dans le silence bruissant des profondeurs de la sombre forêt parfois percée  d’une douce ou éblouissante lumière,  dans le possible constant du surgissement de l’inconnu, l’homme, au cœur du mystère, célébrant jadis et quelque fois encore naguère chaque élément minéral, végétal et animal de cette nature comme autant de divinités, n’a pas fait autre chose que de célébrer en tout lieu la présence du Dieu de toute éternité non encore incarné.

Cette attitude de crainte révérencieuse du mystère et d’amoureuse disponibilité aux surprises de la beauté de la création rencontrée en tout lieu de la nature est aussi celle des grands saints qui parlent aux oiseaux, aux loups, aux ours ou aux lions.

Les néo païens nostalgiques se perdent dans des simulacres de rituels sans aucune grâce vivifiante. Voulant retrouver les sources et les origines sacrées ils ne font que construire d’artificielles élaborations avec leur esprit rationnel se fondant consciemment ou sans s’en apercevoir sur du critique, du réactif et du ressentimental et soit se perdent dans de ridicules ou diaboliques pratiques soit perdent leur temps en de savantes études historiques qui sont autant de discours idéologiques sans vie et sans espoir de réelle renaissance. 
Ils feraient mieux de visiter Epidaure et les églises orthodoxes et ils s’apercevraient que les ex-votos s’agglutinant au pied des icônes ont étrangement le même aspect que ceux offerts à Asklepios dans l’Antiquité païenne…


L’Eglise, et particulièrement l'Eglise orthodoxe, est le conservatoire vivant de beaucoup de traditions antiques et la meilleure façon de perpétuer nos anciennes coutumes n'est pas de se séparer ostensiblement  de l'Eglise, avec force vains discours plus creux les uns que les autres et postures pseudo intellectuelles, pour essayer de retrouver vainement ce qui n'existe plus en soi sous ses formes primitives.

Mais pourquoi faudrait-il faire vivre encore ces reliquats de tradition ? Bien souvent on entend défendre la Tradition et dénigrer les traditions mais c'est une opposition qui n'a pas lieu d'être, à condition que les unes ne prévalent pas sur l'autre bien sûr. Tout simplement parce que Dieu s'est fait homme pour que l'homme avec toutes ses composantes et racines culturelles 'archaïques' (langue, coutumes, nourriture, vêtements, travail, fêtes, terre etc.) devienne Dieu et que ces traditions 'païennes' sont au culte proprement chrétien ce que notre corps et ses passions sont à leur réorientation et à leur transfiguration par l'ascèse de la voie chrétienne authentique de la déification... c'est notre être de chair tout entier qui doit être transfiguré et c'est dans notre être tout entier que peut s'opérer cette transfiguration et nulle part ailleurs.

C'est dans la matière et ses différents éléments que s'écrivent, par la prière et l'ascèse, les icônes.


Les Saints mystères ne se célèbrent pas avec autre chose que des éléments de la nature : l'eau, l'huile, le vin, la farine, la cire d'abeille, la résine des arbres... Notre culte puise dans la terre et s'élève dans le ciel par l'ascèse et la prière.
 De même tout dans notre environnement fait l'objet d'offices de bénédictions et d'actions de grâce.  

Le Dieu de toute éternité, incarné dans le Sauveur Jésus, le  Christ, était, a été, est et sera pour les siècles. La « religion » chrétienne n’a rien « récupéré », le Dieu de toute éternité ayant contemplé Lui-même sa création en tous ses éléments était là, et son Fils Lui-même, l’un de la Trinité s’est incarné pour se faire connaître à l’homme déchu, séparé de Dieu et de la création elle-même, et lui offrir à nouveau la place qui est la sienne dans sa Création. Loin que le prétendu Judéo-Christianisme ait scandaleusement récupéré  à son profit, pour asseoir son pouvoir, tous les lieux et pratiques  païennes, il a simplement réorienté et illuminé les cultes et croyances de jadis vers leur source vivifiante éternelle au lieu de les laisser s’enkyster, se particulariser et pour finir se pétrifier en statues d’idoles, orientant le regard de l’homme attaché à la glèbe vers le chemin de l’illumination et de la déification.

offrande de céréales (collyves) en l'honneur d'un saint

Par ailleurs la vie des saints montrent à l’envi que ces tartes à la crème idéo-écologistes qui mettent sur le dos du « judéo-christianisme » la responsabilité définitive de la destruction de la sacro sainte nature s’égarent quelque peu, car l’essence même de la voie chrétienne n’a aucun rapport avec cette construction de l’esprit. L’Amour de Dieu pour sa création, qui est aussi celui des hommes déifiés pour toutes les créatures, et dont le charisme est ce contact pacifié et harmonieux avec la vie sauvage, n’a rien à voir avec ces reproches de conquête sans discernement.

St Seraphim de Sarov


Notre lieu saint, notre montagne sacrée, le Mont Athos où vivent nos moines, gardiens  fidèles de l’Orthodoxie, notre tradition chrétienne authentique, est d'ailleurs un lieu de nature préservé de toute souillure industrielle.

Mont Athos

Bien souvent, également, les monastères et les églises sont construites dans de beaux paysages et les Russes  particulièrement aiment à construire leurs églises près d'un lac ou d'une rivière qui sert de miroir où se reflètent les édifices consacrés à l'office divin comme pour nous rappeler qu'en ce lieu lors de la Divine Liturgie le Ciel descend sur la terre, tandis que la terre s'élève vers le ciel .

 L'église de la Protection de la TS Mère de Dieu sur la Nerl
(mon église préférée)

Qu’est-ce qui contient donc réellement en germe le mépris et la destruction de notre environnement ?
Ce prétendu judéo-christianisme ?.. Ou l’échange marchand sans limites, le goût immodéré du profit et l’intarissable soif de pouvoir mégalomaniaque de l’homme déchu, qui s’est éloigné de son Créateur et donc de sa création pour suivre l’injonction du serpent « vous serez comme des dieux ! » ? Le christianisme authentique n’a évidemment jamais préconisé l’orgueil humain mais bien et sans cesse l'humilité, sachant trop que cet orgueil démesuré est d’origine diabolique et qu’il a causé la perte de l'homme...

Le Patriarcat œcuménique de Constantinople ne fait pas preuve en ce domaine d’opportunisme ni de suivisme, non seulement parce qu’il a commencé à s’associer au mouvement de défense de l’environnement  il y a longtemps, mais parce que cet amour pour la création est réellement au coeur du Christianisme authentique depuis les origines.

SS Bartholomée le "Patriarche vert"