Nettoyer les océans : le projet et le quadrimaran d'Yvan Bourgnon
Contre le fléau des déchets plastiques qui polluent nos océans, le navigateur Yvan Bourgnon a eu une idée. Ce vieux loup de mer est parvenu à récolter 150 000 euros lors d'une campagne de financement participatif (qui s'est achevée avec succès ce mardi 13 décembre) pour mettre au point le premier "Manta" : un gigantesque quadrimaran capable de ratisser les eaux pour collecter les détritus. Explications.
Des bouteilles en plastique, des frigos, des poussettes… Lors de son tour du monde en catamaran de sport sans GPS (octobre 2013 – juin 2015), le navigateur de l'extrême Yvan Bourgnon a fait de drôles de rencontres. "Il m'arrivait de m'arrêter cent fois dans la même journée pour me frayer un chemin au milieu de tous ces déchets, mime-t-il, les cheveux en bataille. Surtout en Asie du Sud-Est !" A son retour en France, il se renseigne et se rend compte qu'il n'existe aucun "camion-poubelle" de la mer. Et voilà que l'idée du Manta a commencé à germer : un quadrimaran géant (72 m d'envergure, 60 m de long), doté d'un système de herses.
"Il y aurait comme un rateau à l'arrière du bateau, entre la moissonneuse-batteuse et le chasse-neige. Avec ça, on pourrait ratisser la mer jusqu'à 1m50 de profondeur et piéger les déchets plastiques", explique-t-il. D'où la création de son association The Sea Cleaners et le lancement d'une campagne de financement participatif (14 octobre – 13 décembre 2016), qui a permis de rassembler les 150 000 euros nécessaires pour mettre au point un premier prototype au dixième. "Jusqu'en 2018, on travaillera sur ce modèle réduit, expose le skipper aux yeux bleus. Sur les deux années suivantes, on attaquera la version grandeur nature grâce à nos partenaires (mécènes, entreprises…). Et en 2020, à l'eau le Manta !"
Bon, évidemment, l'immense bateau à voile ne pourra pas nettoyer à lui tout seul les 8 millions de tonnes de déchets plastiques rejetés chaque année dans les océans. "Mais on pense pouvoir ramasser jusqu'à 100 tonnes à bord sur des campagnes de deux à quatre semaines, soit plus de 1 000 tonnes par an, avance Yvan Bourgnon. Si on multiplie ça par une centaine d'appareils placés stratégiquement le long des côtes, on arrive à 10 000. C'est toujours ça !" Sans compter la dimension pédagogique de ce multicoque écolo, bien plus "percutant" selon lui qu'une simple conférence. (SOURCE : GEO)
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