Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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jeudi 2 janvier 2025

SAINTES ÉCRITURES , PHILOSOPHIE ET SCIENCE MODERNE par ST LUC DE CRIMÉE




Dieu est esprit. Dieu est amour, et l'effusion de Son Esprit est effusion de l'amour sur tout le vivant. L'amour crée. L'univers a été créé par le flux infini de l'énergie spirituelle de l'amour Divin, qui engendre et absorbe tout. Il a été créé ex nihilo, dans le sens où l'on entend qu'à l'origine il n'y avait pas de « matière ». 
Il n'existe pas de matière éternelle, comme il n'existe pas, en fait, de matière mais seulement une énergie sous ses formes diverses, dont la condensation prend la forme de matière. 
La matière représente une forme stable de l'énergie interne de l'atome; quant à la chaleur, la lumière, l'électricité elles sont des formes instables de cette énergie. Le processus de désintégration des atomes, c'est-à-dire la décomposition de la matière conduit au transfert de cette énergie interne de l'atome, à partir de son état d'équilibre stable à un état instable qui s'appelle électricité, lumière, cha-leur, etc. La matière, se transforme ainsi progressivement en énergie. 
[…] nous avons dit que lors de la désintégration de l'atome se libèrent des formes d'énergie de plus en plus subtiles qui se rapprochent de quelque chose d'immatériel. 
Qu'est-ce qui peut nous empêcher de faire le dernier pas et de reconnaître l'existence d'une énergie totalement immatérielle, spirituelle et de la considérer comme la forme première, génitrice et source de toutes les formes d'énergie physique ?
Uniquement un rejet a priori de l'Esprit et de l'univers spirituel, un refus obstiné et incompréhensible, car une multitude de faits nous oblige, impérativement, à les prendre en compte et à admettre à côté de la nature matérielle illimitée un monde spirituel encore bien plus considérable.

Ton esprit incorruptible est dans tous les êtres (Sg 12, 1).
N'est-ce pas moi qui remplis le ciel et la terre ? (Jr 13, 24) 
S'il ne pensait qu'à lui-même, s'il concentrait en lui son haleine et son souffle, toute chair expirerait à la fois et l'homme retournerait en poussière (Jb 34, 14-15). 
Tu leur reprends le souffle, ils expirent et retournent à leur poussière. 
Tu envoies ton souffle, ils sont créés et tu renouvelles la surface du sol (Ps 104, 29-30). C'est l'esprit qui vivifie (Jn 6, 63). 
 Lui qui tient en son pouvoir l'âme de tout vivant (Jb 12, 10). Les étoiles ont brillé en leurs veilles et se sont réjouies : il les a appelées, et elles ont répondu : - Nous voici ! Elles ont brillé avec allégresse pour leur Créateur (Ba 3, 34-35). 
Les collines prennent une ceinture de joie ; les prés se parent de troupeaux ; les plaines se drapent de blé: tout crie et chante (Ps 65, 13-14). 

    De nombreux psaumes encore, ainsi que le cantique d'Hananya, Azarya et Mishaël .(Cf. Livre de Daniel, 1,7 ; 3. Récit des trois jeunes gens dans la fournaise.) sont empreints d'hylozoïsme.(Cf. la définition dans le dictionnaire Robert pour l'hylozoïsme : « Doctrine d'après laquelle la matière elle-même ou l'univers dans son ensemble sont doués de vie ».)                 
    Dans ces textes Bibliques il apparait clairement que l'Esprit Divin insuffle la vie et fait exister toute chose. Il est impossible de parler d'une « nature morte ». Il n'y a pas de frontières nettes entre la nature inorganique et organique. C'est aussi le point de vue de la science moderne. 
    La philosophie de Fichte et de Locke, comme les profondes réflexions métaphysiques de Leibniz en donnent un témoignage clair. Voici les propos de Leibniz qui font écho aux textes des Saintes Écritures : « Il y aurait une lacune dans la création, si la nature matérielle était l'antithèse de l'esprit. Ceux qui ne reconnaissent pas l'existence d'une âme chez les animaux, ou, dans d'autres corps, une faculté de représentation et en fait la vie, nient la toute-puissance divine : car ils introduisent quelque chose d'incompatible avec Dieu et la nature, précisément une absence totale d'énergies, un vide métaphysique qui est aussi absurde qu'un espace vide ou le vide physique »     Depuis toujours le cosmos est parcouru par une multitude de planètes, d'étoiles qui ne ralentissent jamais leur course. Ce n'est que grâce à la puissance du mouvement, que des corps incroyablement lourds se maintiennent par la force d'inertie dans l'univers spatial comme se maintient dans l'air un projectile volumineux. 
    Des myriades d'astres, de planètes, d'astéroïdes, de météores se meuvent dans l'espace. La face de la terre change sous l'effet de vents, du déferlement des eaux, du frottement des glaciers à la dérive, des variations de température, du ressac des flots. Des nouvelles crêtes montagneuses et des abimes terrestres se forment à la suite du déchaînement des forces volcaniques souterraines.
     Dans les tourbillons des mouvements sans fin, se détruisent et renaissent d'innombrables galaxies. Il s'accomplit le gigantesque processus de l'évolution, mouvement suprême dans l'univers. Presque à la vitesse de la lumière se meuvent à l'infini atomes et électrons, rayons X, ions, et tout ce qui est issu de la dissociation ininterrompue de la matière. Le mouvement permanent des molécules dans les cellules des organes entretient la vie des organismes. Le mouvement moléculaire des cellules nerveuses accompagne le processus de la pensée humaine. Il n'y a pas de répit même dans la mort qui n'est rien d'autre qu'un changement de l'équilibre d'états temporaires déterminés, et une modification de leur durée éphémère. 
     S'il est si évident que le mouvement constitue l'essence et s'avère être la loi fondamentale de la nature physique, il est alors peu probable que cette loi universelle ne règne point aussi dans la vie de l'esprit.  
    Cette loi fondamentale du mouvement pour l'ensemble de la nature efface la frontière entre le vivant et l'inerte. Le dynamisme constitue l'essence de la matière. »
St Luc de Simferopol
 (extrait de L'esprit, l'âme et le corps)

mercredi 23 mai 2018

NOURRIR SON ENFANT AU SEIN


Des dizaines de mères roumaines se sont rassemblées dans un musée de Bucarest pour allaiter leurs bébés afin de promouvoir la liberté des mères d'allaiter en public.
Des mères vêtues de blouses paysannes traditionnelles brodées ont bavardé et nourri leurs enfants samedi lors de l'événement au pittoresque Village Museum.
Alexandra Hulea, une spécialiste du marketing âgée de 31 ans, nourrit toujours ses jumeaux Eva et Dominic, âgés de 13 mois. Elle dit "les gens vous regardent étrangement, mais je m'en fous parce que mes enfants sont ma priorité".
La pédiatre Iulia Balint-Boia a déclaré à l'Associated Press que seulement 12,6% des mères roumaines allaient encore allaiter leur bébé à six mois. Elle dit «cela profite à la fois aux mères et aux enfants, mais tout le monde n'a pas l'habitude de le voir dans notre société». (source)

                        Παναγία η Γαλακτοτροφούσα


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mercredi 7 octobre 2015

CHARITÉ BIEN ORDONNÉE…


LE SAVIEZ-VOUS ?
La gomme  à mâcher ("chewing gum") que vous jetez par terre,
 les oiseaux le prennent pour du pain…
ils essaient de le manger…
la gomme leur colle le bec…
il ne peuvent alors plus manger ni boire
 et ils meurent.
SVP faites le savoir autour de vous.




mardi 12 août 2014

ANTHROPOLOGIE CHRÉTIENNE par Vladimir LOSSKY

Saint Maxime le Confesseur a décrit avec une puissance et une ampleur incomparables la mission dévolue à 1’homme.
Aux divisions successives qui constituent la création devaient correspondre des unions ou synthèses accomplies par l’homme, grâce à la «synergie » de la liberté et de la grâce.

La division fondamentale où s’enracine la réalité même de l’être créé est celle de Dieu et de l’ensemble des créatures, du créé et de l'incréé.
La nature créée se divise ensuite en céleste et terrestre, en intelligible et sensible. 
Dans l'univers sensible le ciel est séparé de la terre.
A la surface de celle-ci le Paradis est mis à part.
Enfin, l'habitant du Paradis, l’hommeest lui-même divisé en deux sexes, le masculin et le féminin

Adam devait surmonter ces divisions par une action consciente, pour réunir en lui l'ensemble du cosmos créé et se déifier avec lui.
Il fallait d’abord qu’il dépassât la séparation sexuelle par une vie chaste, par une union plus totale que l’union extérieure des sexes, par une «intégrité » qui fût intégration.
Dans une deuxième étape, il devait réunir le Paradis au reste du cosmos terrestre, par un amour pour Dieu qui à la fois le détachât de tout et lui permît de tout embraser : portant toujours le Paradis en lui-même, il eût transformé la terre entière en Paradis.
En troisième lieu, son esprit et son corps lui-même auraient triomphé de l’espace en unifiant l’ensemble du monde sensible, la terre et son firmament.
A l’étape suivante, il devait pénétrer dans le cosmos céleste, vivre la vie des anges, assimiler leur intelligence et réunir en lui le monde intelligible au monde sensible.
Enfin, l’Adam cosmique, en se donnant sans retour à Dieu, lui aurait remis toute sa création, et aurait reçu de lui, par la réciprocité de l’amour, c’est-à-dire par grâce, tout ce que Dieu possède par nature : ainsi dans le dépassement de la séparation primordiale du créé et de l'incréé, se serait accomplie la déification de l’homme et, par lui, de tout l’univers.

La chute a rendu l’homme inférieur à sa vocation.
Mais le plan divin n’a pas changé.
La mission du premier Adam sera donc remplie par l’Adam céleste, le Christ ; non qu’il se substitue à l’homme, car l’amour infini de Dieu ne saurait remplacer l'adhésion de la liberté humaine, mais pour rendre à l’homme la possibilité d’accomplir son œuvre, pour lui ouvrir à nouveau la voie de la déification, cette suprême synthèse, à travers l’homme, de Dieu et du cosmos créé, qui reste le sens de toute anthropologie chrétienne.
Ainsi, à cause du péché, pour que l’homme puisse devenir Dieu, il a fallu que Dieu se fasse homme, et que le second Adam inaugure la « nouvelle création » en surmontant toutes les divisions de l’ancienne.
Par sa naissance virginale, en effet, le Christ dépasse la division des sexes et ouvre à la rédemption de « l’éros » deux voies, unies, seulement dans ma êrsonne de Marie, à la fois vierge et mère : celle du mariage chrétien et celle du monachisme.
Sur la croix le Christ réunit l'ensemble du cosmos terrestre au Paradis: car lorsqu’il laisse entrer la mort en lui pour la consumer au contact de sa divinité, le lieu le plus sombre de la terre devient rayonnant, il n’y a plus de lieu maudit. 
Après la Résurrection, le corps même du Christ se joue des limitations spatiales, et, dans une intégration de tout le sensible, unifie la terre et le ciel. 
Par l’Ascension, le Christ réunit les mondes céleste et terrestre, les chœurs angélique au genre humain. 
Enfin, la session à la droite du Père introduit l’humanité, au-dessus des ordres angéliques, dans la Trinité elle-même, et ce sont les prémices de la déification cosmique. 

Ainsi nous ne pouvons retrouver la plénitude de la nature adamique que dans le Christ, second Adam. Mais pour mieux comprendre cette nature, nous devons poser deux difficiles problèmes, d’ailleurs connexes: celui du sexe et celui de la mort.

La condition biologique où nous nous trouvons aujourd’hui était-elle celle de l’homme avant la chute ? Cette condition, liée à la dialectique tragique de l’amour et de la mort, s’enracine-t-elle dans l’état paradisiaque? Ici la pensée des Pères, justement parce qu’elle ne peut évoquer la terre—paradis qu’à travers la terre maudite, risque de devenir partielle, et par là de s’ouvrir à des influences non chrétiennes qui la feront partiale. Un dilemme se dessine : ou bien une sexualité biologique existe au Paradis, comme le laisse entendre l’ordre divin de multiplication. Mais n’est-ce pas alors, dans la condition première de l’homme, comme un affaiblissement de l'image divine par la présence d’une animalité impliquant à la fois la multiplicité et la mort ? Ou bien la condition paradisiaque est pure de toute animalité, mais alors le péché consiste dans le fait même de notre vie biologique, et nous tombons dans une sorte de manichéisme. Certes, les Pères ont rejeté, avec l’origénisme, cette seconde solution. Mais ils ont difficilement réussi à élucider la première. Partant de l'irrécusable liaison, dans le monde déchu, du sexe et de la mort, de l’animalité et de la mortalité, ils se demandent si la création de la femme, suscitant une condition biologique liée à la finitude, n’aurait pas menacé dès le Paradis l’immortalité potentielle de l’homme. Ce côté négatif de la division des sexes introduisant une certaine faillibilité, la nature humaine serait désormais vulnérable, la chute inévitable... 

Grégoire de Nysse, repris sur ce point par Maxime le Confesseur, a récusé cet enchaînement nécessaire de la division des sexes et de la chute. Pour lui, la sexualité aurait été créée par Dieu en prévision du péché, pour préserver l’humanité après la chute, mais simplement comme une possibilité. La polarisation sexuelle dotait la nature humaine d’une sauvegarde qui n’impliquait 
nulle contrainte; tel le passager qui se voit attribuer une ceinture de sauvetage, mais n’est nullement incité pour autant à se jeter à la mer. Cette possibilité ne pourra s’actualiser qu’au moment où, par le péché qui n’a rien à voir avec le sexe, la nature humaine s’effondrera et se fermera à la grâce. C’est seulement dans cet état déchu, où la mort est le salaire du péché, que la possibilité deviendra nécessité. Ici intervient l’exégèse, qui date de Philon, des «tuniques de peaux >> dont Dieu revêtit l’homme après la chute: ces tuniques représenteraient notre nature actuelle, notre état biologique grossier, bien différent de la corporalité transparente du Paradis. Un cosmos nouveau se forme, qui se défend contre la finitude par le sexe, instaurant ainsi la loi des naissances et des morts. Dans ce contexte le sexe apparaît non comme la cause de la mortalité, mais comme son relatif andidote. 

On ne peut suivre cependant Grégoire lorsque, arguant de ce caractère « préventif » de la sexualité, il affirme que la division en mâle et femelle est << surajoutée » à Pimage. Ce n’est pas elle seule en effet, mais toutes les divisions du créé qui ont acquis, par suite du péché, un caractère de séparation et de mort. Et l’amour humain, la passion d’absolu des amants, n’a jamais cessé de receler, dans la fatalité même de son échec, une nostalgie paradisiaque où Phéroïsme et l’art s’enracinent. La sexualité paradisiaque, toute d’intériorité consubstantielle et dont la merveilleuse multiplication, qui devait tout remplir, n’aurait certainement exigé ni la multiplicité ni la mort, nous est presque entière-ment inconnue; car le péché objectivant les corps («ils virent qu’ils étaient nus »), fit des deux
premières personnes humaines deux natures séparées, deux êtres individuels, ayant entre eux des rapports extérieurs. Mais la nouvelle création en Christ, second Adam, nous permet d’entrevoir le sens profond d’une division qui certes n’eut rien de « surajouté » : la mariologie, l’amour du Christ et de l’Eglise et le sacre-ment de mariage mettent en lumière une plénitude qui s’origine dans la création de la femme. Plénitude seulement entrevue cependant, sinon dans l’unique personne de la Vierge, car notre condition déchue subsiste toujours, exigeant, pour l’accomplissement de notre vocation humaine, non seulement la chasteté intégrante du mariage, mais aussi et peut-être d’abord, la chasteté sublimante du monachisme. 

Peut-on dire qu’Adam, dans sa condition paradisiaque, était vraiment immortel ? « Dieu n’a pas créé la mort», dit le livre de la Sagesse. Pour la théologie archaïque, saint Irénée par exemple, Adam n’était ni nécessairement mortel, ni nécessairement immortel : sa nature riche de possibilités, malléable, pouvait être constamment nourrie par la grâce et transformée par elle au point de surmonter tous les risques de vieillissement et de mort. Les possibilités de mortalité existaient mais pour être rendues impossibles. Telle était l’épreuve de la liberté d’Adam. L’arbre de vie au centre du Paradis et sa nourriture d’immortalité offraient donc une possibilité : ainsi, dans nos réalités christo-ecclésiastiques, 1’Eucharistie, qui nous guérit, nourrit et fortifie, spirituellement et corporellement. Il faut se nourrir de Dieu pour atteindre librement la déification. Et c’est dans cet effort personnel qu’Adam a failli. v Quant à 1’interdiction divine, elle pose un double problème : celui de la connaissance du bien et du mal, et celui de l’interdit lui-même. Ni la connaissance en soi, ni celle du bien et du mal ne sont mauvaises. Mais le recours à ce discernement implique une infériorité existentielle, un état déchu. Dans la condition de péché, il nous est certes nécessaire de connaître le bien et le mal pour faire l’un et éviter l’autre. Mais pour Adam au Paradis cette connaissance n’était pas utile. L’existence même du mal implique une séparation volontaire de Dieu, un refus de Dieu. Tant qu’Adam restait uni à Dieu, et accomplissait sa volonté, tant qu’il se nourrissait de sa présence, une telle distinction était inutile. 

C’est pourquoi 1’interdiction divine était moins de connaître le bien et le mal (puisque le mal n’existait pas, sinon comme un risque, celui de la transgression même d’Adam) qu’une épreuve voulue, destinée à rendre consciente la liberté du premier homme. Adam devait sortir d’une inconscience enfantine en acceptant par amour d’obéir à Dieu. Non que 1’interdit fût arbitraire : car l’amour pour Dieu, s’il était librement consenti par l'homme, devait l’envahir tout entier, et rendre par lui l’univers transparent à la grâce. Comment alors aurait-il pu désirer autre chose, isoler un aspect, un fruit, de cet univers transparent pour l’engluer dans un désir égocentrique et, d’un même mouvement le rendre opaque et se rendre opaque à la toute présence divine ? «Ne mange pas... », « Ne touche pas... » : c’est la possibilité même d’un amour vraiment conscient, d’un amour toujours grandissant qui enlèverait l’homme à la jouissance autonome non d’un arbre mais de tous les arbres, non d’un fruit mais de tout le sensible, pour l'embraser, et tout l’univers avec lui, de la seule jouissance de Dieu. Vladimir LOSSKY

dimanche 30 mars 2014

SUR LE SCANDALE (3) : péché et libre-arbitre par St Jean Chrysostome


Mais, à peine avons-nous répondu à cette difficulté, qu’on en soulève une nouvelle : Pourquoi, nous demande-t-on, Dieu a-t-il fait l'homme ainsi ? Il ne l’a pas fait ainsi ; n’en croyez rien: autrement Il ne l’aurait pas châtié. (…)

Dès lors que nous reconnaissons dans la nature le principe des choses que nous n'imputons pas à faute, nous reconnaissons aussi, lorsque nous signalons quelque chose de fautif, que la faute naît de la volonté.

 Ne produisez donc pas de ces raisonnements sophistiqués, n'alléguez pas des paralogismes des arguments plus fragiles que des toiles d'araignée répondez plutôt à ce que je vais vous dire :
N’est-il pas vrai que Dieu a créé tous les hommes ? C’est une vérité manifeste de tout point. 
Pourquoi donc tous les hommes ne possèdent-ils pas le même degré de vertu ou de vice? 
Comment se fait-il que les uns soient honnêtes, probes, équitables, et que les autres soient méchants et pervers? 
Si la volonté n’exerce sur ce point aucune nuance, et si tout dépend de la nature, pourquoi ceux-ci pratiquent-ils le vice et ceux-là la vertu? 
Supposez que la nature nous ait faits mauvais, personne ne pourrait être bon; qu’elle nous ait faits tous bons, personne ne pourrait être mauvais. Tous les hommes n’ayant qu’une seule et même nature, ils devaient tous être ou ceci ou cela, ou tous bons, ou tous mauvais. 
Répondrait-on que la nature a fait que les uns soient bons, que les autres soient mauvais, encore que ce soit insoutenable au point de vue de la raison, les choses une foi réglées ainsi ne devraient plus changer; car l'inviolabilité est le caractère des lois naturelles. 
Réfléchissez-y, en effet : nous sommes tous en condition mortelle et passible; quelques efforts qu’il fasse, jamais un homme ne s’élèvera jusqu’à l'impassibilité. 
Or, nous voyons pourtant bien des hommes, de méchants devenir bons, de bons devenir méchants, par le zèle des uns et par la négligence des autres; preuve incontestable que ce n’est pas l'oeuvre  de la nature ; car, je le répète, les dons de la nature sont invariables, et pour les acquérir tout effort est inutile. 
De même que nous n'avons besoin d’aucun effort pour en arriver à voir et à entendre, nous ne devrions avoir besoin d’aucun effort pour acquérir la vertu, si elle était un don de la nature. 
Pourquoi, dans ce cas, la nature aurait-elle fait des méchants, quand il lui était facile de faire tous les hommes vertueux? Mais non, elle n’a pas fait les méchants. — D’où vient donc le mal, demanderez-vous ? (à suivre)

samedi 1 septembre 2012

Tchernobyl et la miséricorde divine ?

La puissance divine créatrice de vie  est comme la miséricorde de Dieu :
 incommensurable, mystérieuse, inconcevable, infinie mais observable...

 Le reportage d'Arte est une mine de réflexion pour nous chrétiens orthodoxes.

Le pitoyable orgueil de l'homme déchu a beau s'acharner à faire le mal de toutes les manières en massacrant cruellement des peuples et en détruisant sans remords la nature, quoi qu'il fasse, non seulement son acharnement diabolique à faire le plus de mal possible restera sous le  pied du Christ qui a vaincu le monde ( Jean 16-33), le diable et la mort (Hébreux 2-14) non seulement son péché n'est qu'une goutte d'eau dans l'immense océan de la miséricorde divine, mais également son entreprise insensée et égoïste de destruction de la vie de la nature n'empêche apparemment pas que la vie s'immisce à nouveau au milieu des champs de ruines et de la multitude des cadavres de tous les êtres vivants, selon des voies qui échappent totalement à l'homme et qu'il découvre abasourdi.

L’orgueil de l'homme qui lui donne l'illusion qu'il peut tout explorer, tout découvrir, tout comprendre jusqu’à désormais avoir la conviction qu'il peut lui-même créer la vie est proportionnel à l'orgueil qui lui fait croire qu'il peut supprimer toute vie de la planète. Il peut certes faire quelques progrès techniques dans différents domaines comme il peut provoquer des dégâts considérables et irréparables dans d'autres mais abolir la vie de cette planète jamais il ne le pourra.

Est-ce qu'à dire que parce que la miséricorde de Dieu est sans bornes, alors l'homme peut pécher sans souci des conséquences ici et maintenant et à l'heure du Jugement, je ne pense pas que quiconque puisse se fonder sur quelque chose de semblable ni dans les Saintes Écritures ni dans la Sainte Tradition. C'est sans cesse que l'homme est plus qu'invité à ne plus pécher et averti des risques qu'il prend pour sa vie à venir.

Certes on pourrait aller jusqu’à dire que ce n'est pas Dieu qui n'aime pas Hitler, mais que c'est Hitler qui n'aime pas Dieu, mais devait-on pour cela laisser cet abominable esprit pervers et tordu continuer son oeuvre de ténèbres ? Non il fallait l'arrêter et l'empêcher de nuire plus longtemps, cela n'avait que trop duré.

De même ce n'est pas parce que la vie soufflera toujours malgré les dégâts causés par l'homme à la nature, que l'on  doit laisser se poursuivre les nuisances qui ne manqueront pas de s'en suivre comme lors de la terrifiante catastrophe de Tchernobyl.
Maxime le minime
Regardez la vidéo ci-dessous




"Tchernobyl, une histoire naturelle ? sur ARTE. Quelle explication donner à l’apparente recolonisation par la Nature à Tchernobyl ? Dans cette zone d’exclusion, toujours interdite aux humains, dans ce monde étrange où la radioactivité se déplace en fonction des saisons, les zoologues et radioécologues font de surprenantes découvertes. Comment la nature reprend ses droits dans la zone interdite entourant la centrale. Une passionnante enquête sur une énigme scientifique. Vingt-quatre ans après l'explosion du réacteur n° 4, le 26 avril 1986, la "zone interdite" instaurée dans un rayon d'une trentaine de kilomètres autour de la centrale nucléaire offre la vision idyllique et paradoxale d'une nature préservée des ravages de la civilisation. Ce territoire où les radionucléides se sont dispersés irrégulièrement, avec l'explosion et l'incendie qui a suivi, est aussi devenu un vaste laboratoire à ciel ouvert, où les scientifiques étudient sur le long terme, en situation réelle, les effets de la radioactivité de faible dose sur les organismes vivants. Pourquoi certains oiseaux meurent-ils prématurément, pourquoi la croissance des pins est-elle perturbée, alors que mulots ou peupliers semblent en pleine santé ? Les espèces ne sont apparemment pas égales devant ces radiations : les résultats des recherches sont contrastés, troublants, révélant la complexité du monde vivant. Splendeurs radioactives Aujourd'hui, seulement moins de 3 % de la radioactivité initiale subsiste à Tchernobyl. Mais il faudra plus de deux siècles pour que le césium et le strontium rejetés lors de l'explosion et de l'incendie aient perdu toute leur charge radioactive. Selon l'hypothèse d'un laboratoire américain de génétique, les souris (la quarantième génération depuis la catastrophe) ne seraient pas affectées par ces radionucléides absorbés quotidiennement en doses colossales, parce qu'elles auraient su développer des résistances naturelles sophistiquées. Aucun des chercheurs interrogés ici ne se risque pourtant à tirer des conclusions générales sur cette énigme écologique. Partageant avec le spectateur leurs expériences et leurs questions, mais aussi leur émerveillement devant la nature, ces scientifiques nous ouvrent les chemins d'un territoire unique au monde. D'un printemps luxuriant jusqu'au coeur de l'hiver, les images splendides de Luc Riolon, tournées sur une année, en proclament le passionnant mystère." (source)

jeudi 1 septembre 2011

Nouvel an ecclésiastique

Nouvel an et compassion pour toute la création
"Que le Créateur de tout bien, de l’univers et de la terre, de son écosystème, soit pour nous tous une source d’inspiration afin que nous nous comportions de manière miséricordieuse envers tous les éléments de la nature, avec un coeur charitable à l’égard de tous : hommes, animaux et végétaux. Car comme le disait Saint Isaac le Syrien répondant à cette question : « Qu’est-ce qu’un coeur charitable ? » « Un coeur charitable est un coeur qui bat pour toute la création, pour les hommes, pour les oiseaux de proie, pour les animaux et pour l’ensemble du créé. Les larmes coulent à leur mémoire et à leur souvenir. A cause de la grandeur de sa charité, son coeur se serre et il ne lui est pas possible de supporter, ou d’entendre, la plus petite souffrance ou la moindre chose se produisant dans la création » (Saint Isaac le Syrien, Traité Ascétique, 81)." (extrait du message de SS Bartholomée)

vendredi 9 juillet 2010

ANCIEN DIONYSIOS : "L'ennemi intérieur, l'ego" (7) Amour et Transfiguration


WIE : Vous semblez parler d'une sorte de conscience profonde qui s'anime quand nous faisons face à nous-mêmes.

P. Dionysios : C'est l'amour. L'amour est plus que la conscience. La conscience est quelque chose qui vous dit, "Vous faites ça, vous faites ça, vous faites ça." C'est comme si nous étions à notre propre tribunal. Mais l'amour est quelque chose de beaucoup plus. L'amour nous rend prêt à payer pour les péchés des autres. C'est un pas beaucoup plus élevé. Non seulement  reconnaître nos péchés, mais aussi être capable de payer pour des péchés dont nous ne sommes pas responsables, comme le Christ. C'est cela l'amour.

WIE : Les écrits des Pères de l'Église parlent de l'objectif de la quête spirituelle comme une transfiguration de l'être humain en une existence humaine d'un tout autre ordre, une existence dans laquelle l'ego est tué et dans laquelle nous renaissons, en quelque sorte. Qu'est-ce que cela signifie pour moi de mourir? Et dans quel sens nous renaissons ?

P. Dionysios : Le Seigneur nous appelle à nous transfigurer. Il veut nous donner notre réalité, notre véritable moi, que nous avons perdu. Et dans la vie spirituelle, en particulier dans la vie monastique, cet ego peut vraiment se transformer, tout comme quand les disciples, ayant suivi le Christ au sommet du mont Thabor, furent témoins de son corps métamorphosé en lumière. Beaucoup de pères ont l'habitude d'expliquer que la transfiguration n'est pas réellement arrivée au corps du Christ, mais aux yeux de ses disciples. Parce qu'à ce moment-là, leurs yeux transfigurés pouvaient voir ce que le Christ a toujours été - brillant, plein de lumière. Grâce à leur humilité, en ayant suivi le Christ, ils furent amenés au sommet de cette montagne pour profiter de cette réalité. Et chacun de nous peut recevoir cette bénédiction. Notre nature peut être transfigurée.

Cette transfiguration est notre véritable progrès, notre croissance réelle. Il ne s'agit pas de l'utilisation de notre vie spirituelle dans le Christ pour devenir meilleurs, devenir plus intelligents, savoir plus de choses, avoir plus d'amis, influencer les autres, avoir de l'autorité et du pouvoir, avoir de l'argent, une bonne santé, une bonne renommée, et une belle apparence. Il s'agit seulement de ce qu'il y a dans notre cœur. La chose importante est que dans la pratique quotidienne, il ne puisse y avoir la moindre semence de l'ego dans le domaine de notre cœur. Parce que quand vient la tentation, elle peut détruire la qualité de vie et des relations entre les gens. Le Seigneur nous a appris à veiller à tout moment et à le prier, à dire: «Protège-nous et ne nous laisse pas entrer en tentation." Grâce à cette protection de la tentation, nous pouvons arriver à voir très clairement dans nos cœurs. Et en suivant la plus simple et normale des vies, nous pouvons nous purifier, notre esprit et notre mental. Il est très facile après cela pour l'Esprit Saint de venir. C'est comme dans l'Eucharistie, nous sommes prêts tous ensemble dans l'église avec le pain et le vin. Nous prions, et l'Esprit Saint vient et transforme le pain et le vin en corps et sang du Christ. De la même manière, nous pouvons nous purifier, et l'Esprit Saint vient nous transformer de toutes les façons que nous avons lues dans les livres et nous apporte de nombreuses expériences plus que tous les livres du monde en peuvent contenir.



WIE : Dans la tradition orthodoxe, il y a une lignée de longue date de pères spirituels éclairés, de grands hommes qui ont démontré avec leur propre vie la possibilité de détruire l'ego et de découvrir une nouvelle vie en Dieu. Quelles sont les marques d'un homme qui a gagné le combat spirituel? Comment l'expression de la personnalité change dans celui qui a vraiment été au-delà de l'ego?


P. Dionysios : Il est toujours prêt à tout. Il n'est jamais, ni ne dit qu'il est, ni ne sent jamais fatigué. Il possède la joie. Il est toujours prêt à donner. Il n'existe que pour les autres. Il est prêt à servir tout le monde. Il ne juge personne, y compris les plus profondément pécheurs. Il est là comme un enfant, mais comme un enfant de roi. Qui peut toucher le fils d'un roi? Qui peut toucher un lionceau nouveau-né, sachant que la lionne sa mère est à proximité? Etant ainsi, vous êtes comme un petit agneau parmi les loups, mais vous n'avez pas peur. Vous êtes là offrant, recevant tout le monde, aimant, servant, priant pour tout le monde et étant prêt à mourir à chaque instant, et en cela, vous êtes totalement et entièrement libre. Toutes ces choses sont des fruits de l'amour parce que nous devenons la source de l'amour. Ainsi est donc un homme sans ego. C'est cela la transfiguration. C'est comme si nous étions un vieil arbre sauvage et que nous ayons besoin de quelque chose qui vienne en nous pour transformer cet arbre en arbre bon et fructueux. Un homme sans ego est un homme avec Dieu, est un homme avec l'Esprit Saint.

Lorsque vous êtes prêt à mourir pour tout le monde à chaque moment, quand vous aimez, quand vous respectez, quand vous vous prosternez devant l'autre, c'est comme si vous le prépariez pour une opération, mais ce n'est pas que vous jugez l'autre ou que vous avez le sentiment qu'il a besoin de quelque chose de vous. Lorsque vous êtes parfait devant Lui - et nous pouvons être parfaits, en fait, nous devons être parfaits, c'est ce qui compte avant tout - alors tout de suite les gens le désirent, le savent, le comprennent. Très vite, tout le monde vient prendre un siège en face d'une telle personne, en face d'un fils spirituel ou un père spirituel." (à suivre)
(Version française de Maxime le minime
de L'Entretien réalisé par Craig Hamilton in "What is Enlightenment Magazine")