Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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jeudi 3 octobre 2024

I - RÉSUMÉ D'UN EXAMEN ORTHODOXE de la Rénovation Ecclésiologique de Vatican II

 

D'une pandémie méconnue en milieu orthodoxe : la pandémie du virus œcuméniste

En quoi pourrions-nous, nous Orthodoxes, être concernés par le concile Vatican II qui date maintenant de  plus de soixante ans ?

Si nous en jugeons par l'avancée plus ou moins discrète mais réelle de l'œcuménisme, pas seulement au  niveau des hiérarques mais également de par la contamination insidieuse mais perceptible qui se fait parmi un certain clergé et  leurs fidèles orthodoxes, nous pouvons craindre que ce qu'on appelle toujours "l'Église" ne s'éloigne de plus en plus du Corps du Christ pour se fondre dans des réseaux institutionnels géopolitiques tout ce qu'il y a de plus mondains, inaptes à assurer une saine et réelle nourriture spirituelle pour les chercheurs de Dieu exigeants. Les analyses et mises au point incontournables théologiquement qu'en a fait le Père Peter Heers dans son livre "The Ecclesiological Renovation of Vatican II An Orthodox Examination of Rome’s Ecumenical Theology Regarding Baptism and the Church" méritent au plus haut point d'être rappelées. C'est certes un peu long à lire mais il en va de la santé spirituelle de tous. J'ai traduit les deux dernières parties du livre de L'Archiprêtre Peter Heers : le "résumé" que je publie en un premier post qui sera suivi d'un second la "conclusion". Bon courage !

Maxime le minime

 

"Concernant Le baptême et l'Église


[…] Nous avons vu que les racines du développement latin de la doctrine du Baptême et de l'Église remontent aux premiers siècles de l'Église, en particulier au troisième siècle, lorsque la controverse a surgi entre le pape Étienne et saint Cyprien de Carthage concernant le baptême hérétique. Le pape Étienne soutenait le point de vue de la minorité, qui supposait qu'un mystère de l'Église, le baptême, pouvait être possédée — ne serait-ce que partiellement —  en dehors de l'unité de la Foi et de l'Église. Cette divergence fondamentale par rapport au consensus patristique — qui refusait de reconnaître qu'un mystère qui n'était pas de l'Église était du Christ — devait rester une pierre angulaire de l'ecclésiologie latine jusqu'à et après Vatican II. Et, pourtant, les conséquences du point de vue de Rome ont été différées aussi longtemps comme il a maintenu, avec toute l'Église, que l'Esprit Saint (en tant qu'énergie purificatrice et sanctifiante) n'était pas à l'œuvre parmi les schismatiques et les hérétiques.

On peut dire que le bienheureux Augustin est le père de la théologie sacramentelle latine et en particulier du divorce particulier de la théologie des sacrements avec la théologie de l'Église. Le penchant de l'évêque nord-africain pour réduire le mystère à une considération de "validité" allait devenir le fondement d'un minimalisme sacramentel général au cours des siècles qui ont suivi le Grand Schisme. Et pourtant, malgré ses innovations particulières, Augustin, comme le pape Étienne, soutenait que, même si les schismatiques et les hérétiques pouvaient posséder les signes extérieurs de l'Église, ils ne possédaient pas le Saint Esprit tant qu'ils restaient en dehors de l'unité de l'Église. Sur ce point particulièrement important pour l'ecclésiologie—un point qu'Augustin partageait avec toute la Tradition de l'Église— Rome a officiellement rompu les rangs au XVIIe siècle condamnation du jansénisme, faisant ainsi un pas de géant loin du patrum consensuel et vers la nouvelle ecclésiologie.

Ce serait donc une erreur flagrante de supposer (comme l'a fait un dirigeant œcuménique orthodoxe de premier plan) qu'avec Unitatis Redintegratio, Rome est revenue à ses racines dans le bienheureux Augustin. Bien que les vues d'Augustin sur la grâce, la liberté et une foule d'autres questions aient dominé la théologie occidentale pendant des siècles, ce n'est qu'après le Grand Schisme que ses vues novatrices sur les sacrements et l'Église ont fini par dominer la pensée théologique en Occident-seulement pour être sélectivement rejeté, comme dans le cas de la condamnation janséniste.

Pourtant, à un égard portant directement sur notre examen du Baptême - le sens qu'il attribuait  au "caractère baptismal — Les vues novatrices d'Augustin ont été déformées par Thomas d'Aquin et la tradition scolastique ultérieure. Cette redéfinition thomiste s'est avéré crucial dans la formation de la vision de Rome de l'appartenance à l'Église.

Bien avant cela, cependant, d'importants détournements du patrum consensuel ont eu lieu au cours des siècles qui ont immédiatement suivi le Grand schisme - des changements qui se sont combinés pour façonner la vision latine du baptême. L'enseignement selon lequel même un incroyant, en cas de besoin, pouvait baptiser a reçu un poids institutionnel lors des conciles du Latran et de Florence. L'abandon de l'immersion comme forme normale du baptême et son remplacement par affusion ont également reçu un soutien théologique important de Thomas d'Aquin au cours de cette même période. Au cours des siècles qui ont suivi le schisme, en Occident, l'unité des mystères a été brisée dans la pratique de telle sorte qu'un enfant était baptisé mais ni chrismé ni communié jusqu'à des années plus tard. Depuis le Moyen Âge jusqu'à nos jours, l'Occident a vécu l'initiation à la vie de l'Église comme le baptême (ou plutôt l'affusion) seul. Toutes ces innovations combinées ont préparé le terrain pour voir le baptême sous un jour légaliste et minimaliste, comme un rite d'initiation autonome, presque magique, séparé de l'unité de la foi.

Cet état de choses, qui a duré de nombreux siècles, a conduit à l'étape la plus critique de l'histoire du développement de la vision du baptême présentée dans Unitatis Redintegratio du XVIIe au XIXe siècle.

C'était une période où l'idée thomiste du "caractère baptismal" était élevée comme déterminante pour l'appartenance à l'Église. Une série d'interprétations erronées de ce qui constituait l'appartenance à l'Église conduirait finalement au Canon 87 du Code de droit canonique de 1917.

Ce canon est basé sur un mémoire du pape Benoît XIV, qui s'est inspiré à son tour du théologien jésuite Francisco Suárez, qui s'est également inspiré du traité d'Augustin sur le baptême. Le processus de désintégration que nous avons décrit en ce qui concerne les rites de l'initiation est pleinement apparent dans la théologie de l'initiation et de l'appartenance exprimé dans ce canon. Pour Augustin, l'appartenance se situait dans la triple unité de la foi, du baptême et de la "paix catholique" ou unité de l'Église. Pour Suárez, qui se réfère à Augustin mais le comprend mal, c'était la foi, la droiture et le caractère baptismal.

Pour Benoît XIV, se référant à Suárez, le critère d'appartenance à l'Église avait été réduit au caractère baptismal, ne dépendant que de "la forme et de la matière appropriées" (validité). Cette idée minimaliste et légaliste de l'appartenance à l'Église a servi de base aux opinions des théologiens du XXe siècle derrière Unitatis Redintegratio, notamment Yves Congar et le cardinal Bea.

Si, cependant, la compréhension totale d'Augustin du sacrement et du caractère est maintenue en vue, Congar, et Vatican II après lui, non seulement ont ignoré l'enseignement d'Augustin, ils l'ont inversé. Dans Unitatis Redintegratio, celui qui est manifestement séparé de l'unité de l'Église peut, par un signe extérieur, acquérir une réalité spirituelle interne qui l'unit à l'Église intérieurement, invisiblement, mais pas extérieurement. Pour Augustin, il était possible en dehors de l'unité de l'Église d'obtenir un signe extérieur d'appartenance à l'Église sans qu'il y ait de réalité spirituelle interne accompagnant ce signe, et donc sans la réalité spirituelle de l'unité. Sur ce point crucial, Vatican II a clairement choisi de ne pas revenir aux sources patristiques, ni même à Augustin, mais de rester avec et de développer ecclésiologiquement l'idée d'appartenance liée à la compréhension d'Aquin du "caractère biblique"."

Ainsi, à la veille du concile, une majorité de théologiens latins était parvenue à un nouveau consensus selon lequel, sur la base de certains éléments, en premier lieu le Baptême, les non-catholiques romains participaient, à différents niveaux, à la vie de l'Église. Au cours de l'assemblée, ce consensus en faveur d'une participation graduée à la vie de l'Église est devenu la base de la présentation d'une ecclésiologie nouvelle à part entière dans les textes finaux du concile. Des changements ont également été apportés à des aspects clés de la compréhension de Rome et de la considération des dissidents — des changements dont les racines remontent à la longue désintégration des rites d'initiation et de la théologie du baptême.

Dans le cadre de l'ouverture œcuménique et de la volonté d'inclure les hétérodoxes dans le mystère de l'Église, Vatican II a accepté l'idée que l'Église romaine n'est pas la totalité du Corps du Christ, mais seulement une partie de celui-ci. Cela est évident dans l'abandon de la simple identification de l'Église romaine avec l'Église du Christ et l'introduction de la célèbre phrase "L'Unique Église du Christ... subsiste dans l'Église catholique."Cela se manifeste également, cependant, dans la distinction entre la communion "pleine" et "incomplète" et la reconnaissance des "éléments ecclésiaux" en dehors de l'Église — des idées fondamentales pour la nouvelle ecclésiologie. Cette idée que, sur la force des éléments ecclésiaux tenus en commun, les" frères séparés " ne sont pas seulement en communion partielle avec l'Église romaine, mais, en fait, font partie de l'Église universelle, même si d'une manière dégradée, est largement basée sur l'acceptation d'un "Baptême commun."

L'image de l'Église qui émerge dans Unitatis Redintegratio et Lumen Gentium est une Église particulière à deux niveaux, avec deux types de Baptême, ou deux résultats de l'unique Baptême. Selon Unitatis Redintegratio, ceux qui possèdent le Baptême seul, sans la réalité de l'Eucharistie (ce qui signifierait la plupart des protestants), sont "vraiment incorporés" au Corps du Christ dans le Baptême sans toutefois partager le Sang du Christ dans l'Eucharistie. Pour ceux qui sont considérés comme possédant une Eucharistie "valide" parce qu'ils possèdent la succession apostolique, ce qui inclut les orthodoxes, même s'ils sont vraiment participants du Corps et du Sang du Christ, ils sont toujours "blessés", manquant non pas la plénitude du Christ, mais la plénitude de la communion avec Son Vicaire, le Souverain Pontife.

Cette image de l'Église, cependant, et en particulier, une telle idée du Baptême avec de tels résultats, est impensable pour les Saints Pères et l'Église orthodoxe. Ceux qui sont initiés au Christ sont initiés à Sa Plénitude, qui est Son Corps. Un baptême qui n'est pas consommé dans l'Eucharistie peut-il à juste titre être appelé Saint Baptême? Et peut - on dire que ceux qui participent à l'Eucharistie, qui est la perfection de la communion avec le Christ et entre les Fidèles, comme Rome l'accorde aux Orthodoxes, manquent de quelque chose?

L'état de communion incomplète décrit dans Unitatis Redintegratio - une communion basée sur des "éléments" et en dehors de l'unité de la Foi n'a ni précédent ni place dans l'Église. Cela est en contradiction directe avec la lettre et l'esprit des Saintes Écritures et la pensée du Christ clairement présentée par l'apôtre Paul.par Lui, en commun: "nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps en Christ, et chacun est membre l'un de l'autre" (Rom. 12:5). L'unité en Christ signifie être dans le même "espace" avec Lui, c'est-à-dire être en Lui, en tant que membres de Son Corps. Comme les partisans de la nouvelle ecclésiologie eux-mêmes l'ont admis en évitant le terme "membre" comme gênant, il ne peut y avoir de "membres incomplets" du Christ, "dont tout le corps convenablement réuni et compacté par ce que chaque joint fournit, selon le travail efficace dans la mesure de chaque partie, fait croître le corps jusqu'à l'édification de lui-même dans l'amour" (Éph. 4:16). Il n'y a pas d'union ou de communion incomplète dans l'Église parce que l'Église est plénitude, l'Église est "son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous" (Éph. 1:23).

Il ne peut y avoir deux domaines différents de possibilités ecclésiales, ou deux classes différentes de baptisés, car "dans un seul Esprit, nous sommes tous baptisés en un seul corps "(1 Cor. 12:13). Il ne peut y avoir deux sortes de communion ou unité en Christ - une pleine et une incomplète, car nous "sommes tous un en Jésus-Christ "(Gal. 3:28). Il n'y a pas deux sortes différentes d'églises ou de corps de chrétiens au sein d'Une Seule Église une qui est par la volonté de Dieu et une autre qui n'est pas la volonté expresse de Christ, car toute "l'Église est soumise au Christ" (Éph. 5: 24), Qui la sanctifie et la purifie "afin de se la présenter à lui-même comme une église glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais qu'elle soit sainte et sans défaut "(Éph. 5:27).

L'Église est une, et son unité est à la fois verticale et horizontale, avec Dieu et entre les hommes, avec les Saints Pères du passé et les chrétiens des derniers temps. Cette unité n'englobe que ceux qui communient  à l'énergie vivifiante de la Sainte Trinité.

Comme l'a écrit saint Nicolas Cabasilas, cette unité se manifeste dans les mystères — chacun séparément et tous ensemble. L'unité des mystères et de la vie mystique dans le Christ signifie que l'énergie vivifiante et salvifique de la Sainte Trinité n'est pas donnée une fois pour toutes par le Baptême. Car non seulement l'initiation à cette énergie vivifiante n'est pas seulement par le Baptême, mais notre séjour continu dans le Corps en tant que porteurs de l'Esprit exige la formation continue du Christ à l'intérieur, par la communion aux mystères immaculés de l'Eucharistie.

De tout ce que cette étude s'est efforcée de présenter, nous pensons qu'il devrait être clair que la théorie de l'unité baptismale présentée dans Unitatis Redintegratio est incompatible avec l'ecclésiologie des Saints Pères.

Cette conclusion a été confirmée dans les nombreux exemples que nous avons cités à la fois dans Unitatis Redintegratio et dans les commentaires des principaux théologiens latins et dans le témoignage patristique de l'Église primitive et contemporaine." (À suivre)


Père Peter Heers

Version française (avec l'autorisation de l'auteur) d'un extrait de The Ecclesiological Renovation of Vatican II:  An Orthodox Examination of Rome's Ecumenical Theology Regarding Baptism and the Church ( Uncut Mountain Press)

par Maxime Le minime

dimanche 12 juin 2022

" Purifie-nous de toute souillure et sauve nos âmes, Toi qui es bon !"

Jean 14.16
Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre paraclet , afin qu’il demeure éternellement avec vous.

Jean 14.26
Mais le paraclet, l’Esprit -Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit .

Jean 15.26
Quand sera venu le paraclet, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi ;

Jean 16.7
Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le paraclet ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai .

1 Jean 2.1
Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. 
Et si quelqu’un a péché, nous avons un paraclet auprès du Père, Jésus-Christ le juste.


" Purifie-nous de toute souillure et sauve nos âmes, Toi qui es bon !"

Jean 14.16
Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre paraclet , afin qu’il demeure éternellement avec vous.

Jean 14.26
Mais le paraclet, l’Esprit -Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit .

Jean 15.26
Quand sera venu le paraclet, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi ;

Jean 16.7
Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le paraclet ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai .

1 Jean 2.1
Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. 
Et si quelqu’un a péché, nous avons un paraclet auprès du Père, Jésus-Christ le juste.


dimanche 2 août 2015

Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes (1 Corinthiens 3)

3.1 Pour moi, frères, ce n'est pas comme à des hommes spirituels que j'ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. 3.2 Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. 3.3 En effet, puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme? 3.4 Quand l'un dit: Moi, je suis de Paul! et un autre: Moi, d'Apollos! n'êtes-vous pas des hommes? 3.5 Qu'est-ce donc qu'Apollos, et qu'est-ce que Paul? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l'a donné à chacun. 3.6 J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, 3.7 en sorte que ce n'est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. 3.8 Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. 3.9 Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu. 3.10 Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée, j'ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. 3.11 Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus Christ. 3.12 Or, si quelqu'un bâtit sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l'oeuvre de chacun sera manifestée; 3.13 car le jour la fera connaître, parce qu'elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu'est l'oeuvre de chacun. 3.14 Si l'oeuvre bâtie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. 3.15 Si l'oeuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. 3.16 Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? 3.17 Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes. 3.18 Que nul ne s'abuse lui-même: si quelqu'un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu'il devienne fou, afin de devenir sage. 3.19 Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il écrit: Il prend les sages dans leur ruse. 3.20 Et encore: Le Seigneur connaît les pensées des sages, Il sait qu'elles sont vaines. 3.21 Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes; car tout est à vous, 3.22 soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir. 3.23 Tout est à vous; et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu.

vendredi 20 décembre 2013

"Pour la premiere fois, J'ai compris ce qu'Orthodoxie voulait dire..."


" Notre Orthodoxie est fondée sur la présence de l'Esprit Saint. Comme le disait le grand Père de notre Église, saint Irénée, originaire d'Asie Mineure et évêque de Lyon, là où la grâce de l'Esprit Saint est visible et sensible, là est l'Église. C'est cela aussi que l'Ancien Porphyre a démontré, à savoir que l’Église orthodoxe continue. Il a démontré que notre tradition se perpétue et le fait que les charismes ne sont pas des actions de Dieu limitées aux temps apostoliques, comme le croient divers hérétiques, mais qu'ils sont vivants de tout temps dans la tradition de l'Orthodoxie.
 Je présenterai ici, en témoignage, le cas d'un clerc tchèque. Quand il est venu en Grèce il avait deux problèmes fondamentaux : l'un était un problème d'ordre strictement personnel, c'est-à-dire un problème existentiel ; l'autre était un problème d'ordre ecclésial. II ne parlait que l'allemand et il m'a demandé de l'accompagner auprès du Père Porphyre. Mais, pour des raisons de discrétion dirais-je, j'ai envoyé, pour l’accompagner un de mes étudiants qui était allemand. Après les salutations, l'Ancien Porphyre lui saisit la main, avec son sourire bien connu, tout à fait amical et désarmant, et lui dit; «Mon Père, vous avez deux problèmes qui nous mettent au supplice. » Puis il lui indiqua de quelle manière il devait procéder concernant le premier problème et de quelle manière concernant l'autre. Quand le clerc tchèque revint à la maison, il me dit : « J'ai senti les articulations de mes jambes se relâcher immédiatement et j'était prêt à m'agenouiller, car, pour la première fois, j'ai compris ce que signifie l'Orthodoxie. » Ce clerc tchèque était issu d'une famille non orthodoxe et, par la suite, était devenu orthodoxe. Il croyait ainsi que tout ce qu'il lisait dans les livres sacrés de l'Église était tout à fait théorique et, d'une certaine manière, mythique. « Maintenant, m'a-t-il dit, j'ai constaté la réalité. Dieu accorde la grâce, et cette grâce-là se trouve dans l'Orthodoxie. » [I 62]."
(extrait de Anthologie de conseils de Père Porphyre aux editions de l'AGE D'HOMME- collection Grands spirituels du XXe siécle) Grâces soient rendues au traducteur Alexandre Tomadakis et au directeur de la collection Jean Claude Larchet dont le ministère est  tellement précieux pour l'Orthodoxie francophone et l'Orthodoxie mondiale !

vendredi 18 octobre 2013

Aperçus d'un autre monde, d'une autre réalité : [1] Pierre, le petit oiseau blanc


Ceci est arrivé à la belle-mère de ma fille, qui a raconté cet événement de sa vie à l’émission l'Heure de la femme à la BBC. 

Elle avait quatre fils, le cadet, Pierre, avait cinq ans. Ils appartenaient à l'Eglise orthodoxe, et Pierre avait l'habitude de dire que quand il serait grand il voulait être prêtre. Ainsi il mettait souvent la robe de chambre de sa mère et se promenait dans la maison en tenant une croix de bois haut dans ses mains comme dans une procession de l'église. 

Il est arrivé qu’il est tombé malade atteint d'une double pneumonie et a dû aller à l'hôpital. Quand il est rentré, il n’était pas encore bien fort après sa maladie bien sûr. Un matin, au petit déjeuner, sa mère lui dit : « L'évêque va venir nous voir à onze heures. » Pierre a alors dit tranquillement : «Il ne me verra pas, mais il me bénira. » Sa mère venait de quitter la table du petit déjeuner pour aller dans la cuisine à côté, lorsque l'enfant a dit cela. Son estomac s’est serré, et une question a traversé son esprit : «Que veut-il dire avec " Il ne me verra pas, mais il me bénira " !? »Puis elle a entendu un cri, elle s’est précipitée et a saisi l'enfant qui s’est effondré dans ses bras. Son fils était mort. Elle s’est dirigée vers son salon en le portant dans les bras et s'est arrêtée devant le coin à icônes en regardant les visages saints du Christ, la Mère de Dieu et des Saints. Puis’ m’a-t-elle raconté, le diable a chuchoté dans son cœur : «Crois-tu toujours que Dieu est bon ? » Et à travers ses larmes, elle a répondu silencieusement : «Oui, je crois toujours que Dieu est amour et bon, même si je ne comprends pas toujours ses voies. »

Elle a ensuite mis l'enfant doucement sur le canapé et a téléphoné à son mari à son travail, ses trois autres fils, et au médecin. Le médecin lui a expliqué que dans certains cas très rares lors d’une double pneumonie les poumons adhèrent l’un à l’autre avant de s’ouvrir à nouveau. Dans le cas de Pierre, cela a été mortel. À 11 heures on a sonné à la porte : c’était l’évêque. Elle a à peine pu prononcer : « Pierre est mort. » L’évêque a reçu un choc, a fait le signe de la croix et tout de suite il est entré dans le salon où Pierre était allongé sur le canapé. L'évêque a ensuite fait le signe de la croix sur tout le corps du petit garçon et a prié. La mère s’est alors souvenue de ce que Pierre avait dit: « Il ne me verra pas, mais il me bénira. »

Environ un an plus tard, c'était l'anniversaire de Pierre et la mère était dans sa chambre, se sentant envahie par la tristesse et la douleur. La fenêtre était ouverte et en désespoir de cause, elle a levé les mains en l'air en sanglotant : « Pierre, où es-tu ? » A ce moment, une petite perruche blanche (albinos) a volé dans la salle. Elle a précipitamment fermé la fenêtre de sorte qu'il ne puisse pas ressortir et a remercié Dieu pour ce signe de Pierre. Pourquoi ? Parce qu'elle avait l’habitude de prendre Pierre sur ses genoux, de le câliner et de dire : « Le petit chéri de sa maman » , et il répondait toujours avec fermeté : «Non, je suis ton petit oiseau blanc ». Quand son mari est rentré du travail, elle lui a dit qu’un petit oiseau blanc avait volé dans la chambre de Pierre. Il avait l'air surpris, sachant que c'était l'anniversaire de Pierre, il a fait le signe de la croix en remerciant Dieu et il est sorti pour acheter une cage pour la perruche albinos, qui s’était manifestement échappée de la maison de quelqu'un.

Dieu est Esprit, comme le Christ nous l’a dit quand Il a parlé à la femme samaritaine au puits : «Dieu est Esprit, et ceux qui l'adorent doivent l'adorer en esprit et en vérité» (Jean 4.24) . Et dans le verset précédent, il nous dit que «ce sont là les adorateurs que le Père demande. » Dieu cherche des âmes qui ont compris que Dieu est Esprit et l'adorent en esprit et en vérité. C'est Dieu qui choisit : « Vous ne m'avez pas choisi, mais je vous ai choisis… »

Dieu a un libre arbitre, comme Il a donné à l'homme et aux anges d'avoir un libre arbitre. Dieu décide quelle offrande Il est prêt à accepter et quelle est celle qu’Il rejette. Il a accepté l'offrande d’Abel, mais a rejeté celle de Caïn.
Dieu connaît le cœur des hommes, leurs motivations, leur volonté, que ce soit envers Dieu et pour Dieu ou envers et pour soi.
Les parents de Pierre étaient réconfortés dans leur douleur et renforcés dans leur foi parce qu'ils ont compris le langage de l'esprit et ont su reconnaître le message donné par Die.
Olga Giel. February, 1993. East House, Beech Hill, Mayford, Woking, Surrey
(Version française par Maxime le minime de la source)

lundi 25 mars 2013

La Toute Sainte Mère de Dieu, son amour embrasse le monde entier

Dans le calendrier réformé c'est la Fête de l’Annonciation :

 Voici un beau texte de St Seraphim de Sarov en hommage à  notre Toute Sainte Souveraine


"Mon âme est dans la crainte et dans le tremblement quand je songe à la gloire de la Mère de Dieu. Bien que je n'aie que peu d'intelligence et que mon cœur soit pauvre et faible, mon âme est dans la joie et désire écrire au moins quelques mots sur elle. Mon âme craint une telle entreprise, mais l'amour me pousse à ne pas cacher ma reconnaissance pour sa miséricorde. La Mère de Dieu n'a pas livré à l'Écriture ses pensées, ni son amour pour son Dieu et Fils, ni les douleurs de son âme au moment de la Crucifixion, car nous n'aurions tout de même pas pu les comprendre. Son amour pour Dieu est en effet plus fort et plus ardent que l'amour des Séraphins et des Chérubins ; et toutes les puissances célestes des anges et des archanges sont frappées d'étonnement à son sujet. Et bien que la vie de la Mère de Dieu soit comme voilée par un silence sacré, le Seigneur de notre Église orthodoxe nous a cependant donné de savoir que son amour embrasse le monde entier, que dans le Saint-Esprit elle voit tous les peuples de la terre, et que tout comme son Fils elle a compassion et pitié de tous les hommes. Oh! si nous savions comme la Toute Sainte aime ceux qui gardent les commandements du Christ, et comme elle a compassion et souffre pour ceux qui ne se corrigent pas. J'en ai fait l'expérience en moi-même. Je ne mens pas, je parle devant la Face de Dieu que mon âme connaît: par l'esprit je connais la Toute Pure Vierge. Je ne l'ai pas vue, mais le Saint-Esprit m'a donné de la connaître, elle est son amour pour nous

 Nous vivons sur terre, nous ne voyons pas Dieu et ne pouvons pas Le voir. Mais si l'Esprit-Saint vient dans notre âme, nous verrons Dieu, comme Le vit Saint Étienne, le premier diacre. Sous l'action du Saint-Esprit, l'âme et l'intelligence reconnaissent soudain que c'est le Seigneur. Ainsi le saint Vieillard Siméon reconnut le Seigneur dans le petit enfant; et saint Jean Baptiste de la même manière reconnut le Seigneur par le Saint-Esprit et attira sur Lui l'attention du peuple. Mais sans l'Esprit-Saint, personne ne peut connaître Dieu et combien Il nous aime. Et bien que nous lisions qu'Il nous a aimés et qu'Il a souffert pour nous par amour de nous, nous ne pensons à ces choses qu'avec notre intelligence mais sans saisir avec notre âme et comme il faut cet amour du Christ. Cependant quand l'Esprit-Saint nous instruit, nous comprenons clairement et ressentons cet amour, et devenons semblables au Seigneur."


vendredi 18 janvier 2013

Combien de voix faudra-t-il qu'il s'élève dans ce désert grandissant ?



Jean-Mi du blog orthodoxe St Materne a fait paraître une
Critique des "dix principes orthodoxes du dialogue oecuménique" qu'il faut lire parce qu'elle traduit bien, sur tous les points critiqués du texte d'un Professeur de Théologie des dogmes de l'Institut de théologie St Serge, les reproches que l'on peut faire aux discours de l'esprit du monde, fût-il celui du monde des religions... mondain trop mondain....

Pour y faire écho je poserai quelques questions :

- Pourquoi encore une fois faut-il que prévale l'esprit de représentation, avec son cortège d'ambitions et de mauvaises passions qui éloignent de l'Esprit Saint de Dieu incarné fidèlement jusqu'au martyre à travers les siècles chez tant de pères théophores, d'ascètes, et de témoins qui ont donné leur combat, leur art, leurs œuvres , leur vie entière  dans une totale fidélité à la Tradition authentique du Christianisme orthodoxe ? 

- Pourquoi  cet esprit du monde, et bien souvent mondain (dans le sens commun) prévaut-il ? Pourquoi cet esprit de représentation en lieu et place de l'esprit d'incarnation ?

- Qu'avons-nous besoin de toutes ces vaines et pompeuses proclamations qui nous éloignent de la foi véritable qui sauve ? 

- Quelle méfiance sous-jacente envers le peuple orthodoxe ordinaire fonde cet enseignement erroné qui veut faire montre de bonne volonté et faire autorité dans le monde des religions avec le projet de s'imposer à bon droit auprès de tous, orthodoxes et hétérodoxes ?

- Est-ce que de telles déclarations émanent d'une réelle vie en Christ ?

- Qu'avons-nous besoin de ces injonctions, manifestations et déclarations officielles pour aimer jusqu'à nos propres ennemis selon le commandement du Seigneur ? Le Seigneur a-t-il dit  " N'ayez pas d'ennemis !"  ?

- Qu'avons-nous besoin pour avoir de bonnes relations, nous entraider, soigner, manger et boire ensemble, agir ensemble, inviter chez nous, nous lier d'amitié  avec des hétérodoxes, des hérétiques, des schismatiques, des agnostiques, des athées etc... voire pour les aimer plus que tout jusqu'à donner notre vie pour eux ...qu'avons-nous besoin de tordre et de déformer la sainte Tradition, les dogmes de l'Eglise, nos prières et nos offices multiséculaires et de faire des colloques, des livres, des déclarations de bon ton et des manisfestations religieuses qui trompent tout le monde et ajoutent à la confusion des esprits qui règne plus que jamais en maître sur tous les domaines  de notre vie à notre époque...

- Comment peut-on ajouter encore à la confusion quand on prétend lutter contre la confusion - par exemple ces temps-ci pour ce qui concerne " le mariage pour tous" ?

Ajouter à la confusion c'est "faire objectivement" le jeu du malin quel que soit le domaine et à fortiori dans le domaine de la foi ! 

- Qu'avons-nous besoin pour deviner, percevoir et apprécier la bonté divine à l'oeuvre chez tout être rencontré en des circonstances diverses, indépendamment de sa religion, de sa culture, de ses discours, de son métier, bref de toutes ses caractéristiques sociales et de son tempérament particulier et de tout ce qui le distingue de nous et peut même nous tenir à distance de lui pour la majorité du temps... qu'avons-nous besoin, donc, des écrits pompeux de théoriciens patentés, représentants autoproclamés et officiellement reconnus par le monde mais enseignant des faussetés, pour prendre en compte le meilleur chez l'autre, quel qu'il soit ?

Le monde relationnel  des représentants religieux officiels se limite-t-il donc au monde "religieux" ? Est-il si pauvre en expériences humaines ?

 Bien sûr "Dieu reconnaîtra les siens", mais effectivement, il n'est pas dit que le salut soit réservé aux seuls Orthodoxes et particulièrement ceux qui se sont donné pour tâche et s'honorent de représenter l'Eglise officiellement... Combien plus auront-ils à rendre de compte le jour du Jugement devant le redoutable Tribunal quand il leur sera demandé combien de brebis égarées ils auront ramenées dans le troupeau du Bon et Unique Pasteur...

dimanche 6 janvier 2013

BONNE FÊTE de la THEOPHANIE et du BAPTÊME du CHRIST !


Quand on regarde de près certaines icônes du Baptême de Notre Seigneur, que l'on peut sans doute considérer comme les plus antiques et les plus traditionnelles, on peut économiser bien des phrases de commentaire théologique parce que l'image parle d'elle-même. En effet voici quelques icônes qui montrent ce qui se passe sous l'eau : le Christ écrase ou fait fuir clairement des êtres subaquatiques qui s'apparentent plus à des démons subaquatiques qu'à des divinités païennes innofensives. 





On ne peut s'empêcher de se rappeler le Léviathan, "de l'hébreu: לויתן, liwjatan, venant de la mythologie phénicienne et qui représente en fait le monstre du chaos primitif. C'est également un monstre marin évoqué dans la Bible, dans les Psaumes (74,14 et 104, 26), dans Isaïe, 27, 1 et au Livre de Job (3:8 et 40:25 et 41:1). C'est un monstre colossal, dragon, serpent et crocodile, dont la forme n'est pas précisée ; il peut être considéré comme l'évocation d'un cataclysme terrifiant capable de modifier la planète, et d'en bousculer l'ordre et la géographie, sinon d'anéantir le monde." selon le bref article intéressant publié ici.


Il est donc évident selon cette iconographie que le Christ vient moins recevoir par cette immersion une purification (à laquelle Il s'identifie également bien sûr puisque assumant notre nature humaine car« il est convenable que nous accomplissions ainsi toute justice ») qu'Il ne vient se rendre maître et terrasser des démons des profondeurs de la nature, capables de reproduire le chaos, les disperser et les assujettir pour rétablir le cosmos dans sa nature originelle comme Il le fera ensuite par sa glorieuse Résurrection ce  qui est explicite dans cette icône qui rappelle celle de la descente dans l'Hadès. En somme le Prophète Jean le Baptiste, le Précurseur,  annonce également non seulement par ses paroles mais en étant acteur à la demande du Sauveur de son immersion dans les eaux, la régénérescence de la Création et de l'homme c'est à dire la Résurrection à venir.

"11 Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. 12 Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, 13 en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ"

mercredi 28 novembre 2012

Le rôle de la matière dans l'iconographie et les arts liturgiques

«Ô Christ, que pouvons-nous t'offrir en présent * pour être apparu sur terre en notre humanité? * Chacune de tes créatures, en effet, * exprime son action de grâce en t'apportant:
*les Anges, leur chant,* le Ciel, une étoile, * les Mages, leurs cadeaux,* les Bergers, l'émerveillement, * la Terre, une grotte, * le Désert, une crèche * et nous-mêmes une Mère vierge. * Dieu d'avant les siècles, aie pitié de nous.. "[1]

La Déipare du Don
panneau Tempera à l'oeuf avec des pigments naturels
(comprenant des ocres de la forêt de Dean en Angleterre
et du lapis-lazuli d'Afghanistan) et or 24 carats , 2011
 

 Les arts liturgiques de la Sainte Eglise Orthodoxe servent à nous orienter vers la beauté ineffable du Royaume céleste de Dieu et sont une fenêtre ouverte sur elle, qui nous révèle la nouvelle Jérusalem et à travers ses saints mystères et l'iconographie nous met en communion avec le Christ, la Mère de Dieu et les grands saints de l'ancien et nouveau. Se trouver plongé dans cet environnement sacré est une expérience profonde qui se fait par le biais de tous les arts liturgiques qui travaillent ensemble dans une symphonie sacrée qui transporte notre être dans le royaume de l'éternel et de l’ineffable. 

 Les principes intemporels théologiques sur lesquels les arts liturgiques sont fondées, le respect et la compréhension de la langage sacré des formes et des couleurs, des matériaux utilisés et la façon dont cet art est fait sont d'une immense importance. Je souhaite échanger sur certains de ces principes et méthodes dans mes contributions au Journal des Arts Orthodoxes tout au long des prochains mois, notamment en référence à des icônes, à l'enluminure et aux autres arts du livre. Cela inclura une recherche sur leurs significations symboliques et théologiques, ainsi que leur histoire, les matériaux et les divers aspects techniques.

 Pour commencer, je voudrais explorer le rôle de la matière et du monde matériel dans le culte de l'Église orthodoxe. Ce qui est au cœur de notre compréhension du monde matériel, c'est que la matière est créée par Dieu, qu’elle est bonne, et qu’elle fait partie du plan divin. Cela est exprimé dans Genèse 1:31, «Et Dieu vit toutes les choses qu'il avait faites et voilà, elles étaient très bonnes. » En outre, nous lisons que «Toute grâce excellente et tout don parfait viennent d'en haut, et descendent du Père des lumières». (Jacques, 1:17)

 L'importance de l'expression matérielle du sacré dans le Christianisme Orthodoxe se trouve au centre de notre compréhension de l'Incarnation, comme le dit saint Grégoire de Nysse : « Il a donné à la vie une réalité effective, pour qu'au moyen de la chair revêtue par lui et déifiée avec lui, se trouvât sauvé en même temps ce qui est apparenté à la chair et de même nature. »[2] En outre, lors de la Transfiguration, la grâce est passée de la divinité du Seigneur à sa nature humaine et à ses vêtements qui brillaient. De même, dans l'Église, la grâce du Christ passe, et là, à travers l'humanité qui il partage avec nous et à travers nous cette grâce peut alors passer à tout le monde matériel. Dans Romains 8:21 nous lisons: «... la création elle-même sera affranchie de la servitude de la corruption dans la liberté glorieuse des enfants de Dieu." 

 Comprendre les matériaux de façon plus profonde est absolument essentielle au maintien de l'intégrité et de la beauté des arts liturgiques dans le long terme. L'un des objectifs est de créer des œuvres qui reflètent l'incorruptibilité et la beauté de Dieu et l'utilisation de matériaux pauvres ou inadaptés sape ce symbolisme. Par exemple, la sélection de peintures modernes de fabrication industrielle peut sembler acceptable, mais quand on les examine de près, leurs caractéristiques comprennent souvent des éléments inappropriés ou de qualité médiocre et leurs pigments sont souvent instables à la lumière ou ont été obtenus par des procédés chimiques douteux ou immoraux au cours desquels la couleur résultante est un sous-produit, sans rapport avec l'intention du processus. Quelle comparaison possible avec l’acte de ramasser une pierre unique, la fleur d'une grotte souterraine et le fruit de plusieurs milliers d'années de croissance naturelle? Les couleurs rayonnantes de la malachite ou de l'azurite, par exemple, n'ont pas d'égal dans la palette artificielle et ne s’altèrent pas du tout à la lumière, elles sont durables et ne perdent rien de leur éclat, et sont donc à la fois symboliquement et fonctionnellement particulièrement appropriés pour la réalisation de l'art sacré.

Après que la lumineuse pierre d’Azurite bleue
a été broyée et lavée plusieurs fois elle est versée
sur un plat pour sécher et devenir une poudre fine
qui est ensuite utilisée comme pigment pour
l'aquarelle et la peinture tempera à l'œuf.
« Les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament annonce l’œuvre de ses mains ». (Psaume 18:1)

 Sa Sainteté le Patriarche œcuménique Dimitrios a déclaré que "Malheureusement, de nos jours, sous l'influence d'un rationalisme extrême et de l'égocentrisme, l'homme a perdu le sens du sacré de la création ...» [3] Une grande partie de notre compréhension de la symbolique spirituelle inhérente à la matière a été perdue ou corrompue par le point de vue actuel laïque, qui a été façonnée par diverses idéologies non-orthodoxes et sont souvent en contradiction avec la théologie orthodoxe. Une société désacralisée cesse de voir la création en tant que porteur de la sagesse et de l'amour de Dieu, elle la regarde au contraire comme une accumulation de matières premières ayant une valeur économique qui leur est associée. Par exemple, dans le cas de l'or, au lieu de voir l'or comme quelque chose de la source divine et un symbole de la divinité de Dieu, de son amour et de son incorruptibilité, on nous apprend à ne voir que sa valeur monétaire, mais rien de la beauté incandescente de sa substance, rien de son essence intérieure ou de son sens.

 En outre, nos matières premières sont désormais touchées par les effets délétères des procédés industriels et de la pollution: «L'industrie croissante produit de plus en plus des quantités de déchets toxiques dont ne sait quoi faire. L'air, les eaux et le ciel, les éléments qui étaient autrefois purs, prennent aujourd'hui une couleur produite par l’homme.» [4] Les produits d'origine animale tels que l'œuf, qui est utilisé dans la fabrication de la tempera à l'œuf, peuvent être le produit d’un élevage en batterie qui exploite les poules, ce qui compromet à la fois la qualité du matériau et le rôle qui nous a été assigné de prendre soin de la création.

En conséquence de ce qui précède, il est maintenant plus important que jamais que l'artiste liturgique et ceux qui passent des commandes et utilisent les arts liturgiques comprennent et célèbrent l’usage véritable et élevé du monde matériel. Une bonne compréhension de la théologie des matériaux et de notre relation avec eux est au cœur du processus de fabrication et une route vers la compréhension plus profonde du caractère sacré de la création et de la contemplation de la réalité de l'Incarnation.

 Toute la création matérielle dans sa beauté resplendissante est une icône, c'est une image des choses les plus élevées, un cadeau d'amour et de générosité, et un mode de réalisation de la beauté divine. Dans les paroles de saint Jean Chrysostome « La nature est notre meilleur maître. A partir de la création, apprenez à admirer le Seigneur! "

Dessin icône miniature de SainteJeanne la Myrrhoblite
 à l'encre sépia  sur vélin tendu feuille d'or 24 carats
 (fleur et pièce d'un penny pour indiquer la taille). 

 Le culte de l'Eglise orthodoxe concerne la célébration et l'utilisation de tous les aspects de nos sens. Cela inclut la vue, l'ouïe, le toucher, le goût et l'odorat. Il utilise et honore à la fois les matériaux, que ce soit du bois, de l'or ou de la peinture, les matériaux pour l'écriture tels que les encres et les plumes, le pain et le vin sacrés ou la combustion de l'encens parfumé.

 Le but des arts liturgiques, c'est la glorification de Dieu et l'action de grâces. L'humanité, un participant simultanément du matériel et du monde spirituel, a été créée pour rattacher la création à Dieu, afin que le monde puisse être sauvé de la corruption et la mort. Nous avons été créés pour vivre selon un mode eucharistique, par des actions de grâces pour tout ce que nous avons reçu. Par conséquent, ce n'est pas seulement un choix, mais notre responsabilité de faire ce don de remerciement le plus beau peut-être, même si cela signifie parfois un sacrifice supplémentaire et un défi. Une icône durera aussi longtemps que la surface sur laquelle elle a été peinte et les matériaux avec lesquels elle a été faite dureront. Elle est destinée à être un objet tactile liturgique, ce n’est pas seulement une surface peinte, et donc chacun de ses aspects doit être soigneusement pris en compte lors du processus de fabrication. Elle doit être suffisamment robuste pour résister à la pérégrination d'adoration que sera sa vie, tout en restant un véritable et numineux symbole de la beauté de Dieu. 

 Les matériaux utilisés pour créer l'art liturgique n’ont pas seulement leurs caractéristiques physiques habituelles qui peuvent être mesurées par la science, mais aussi un sens profond et un symbolisme qui gouvernent leur emplacement et leur utilisation dans l'environnement sacré. Cela inclut les caractéristiques pratiques et fonctionnelles qui sont un facteur essentiel dans leurs diverses applications. Par exemple, dans la fabrication d'une icône pour un usage extérieur, la pierre, le métal ou même la céramique seraient des choix appropriés, tandis que les icônes textiles ou les icônes dorées ne conviendraient pas. 

 Travailler en harmonie avec la création plutôt que contre elle est d'une grande importance. L'architecture et les arts traditionnels liturgiques emploient souvent des matériaux de construction régionaux s’harmonisant ainsi avec le milieu environnant. Les matériaux naturels sont souvent utilisés dans leurs formes pures et certains matériaux qui sont exceptionnellement rares et précieux, comme le lapis-lazuli, peuvent provenir de terres lointaines en raison de leurs qualités particulières.


 Un morceau de Lapis Lazuli d'Asie centrale, 
le pigment extrait est appelé Lazurite 

L'usage contemplatif de matériaux naturels dans leurs formes pures nous permet également d’apprécier leurs qualités et leur valeur fondamentales.J'ai souvent été frappée en regardant la plupart des anciens manuscrits enluminés que beaucoup des couleurs sont utilisés pures et cela renforce notre capacité à aimer et à apprécier chacune pour ce qui la distingue comme ce qui l’unit aux autres. La malachite, le minium, l'indigo, l’azurite et orpiment sont tous faciles à distinguer comme beaucoup d'autres.

 «Car la grandeur et la beauté des créatures font par analogie contempler leur Auteur.» (Sagesse de Salomon. 13:5)

 L’aventure de la fabrication d’une œuvre d'art liturgique commence longtemps avant de commencer à construire ou à peindre et ce travail de base comprend également la construction d'une relation personnelle avec des matériaux à un niveau beaucoup plus profond que simplement aller dans un magasin et acheter des articles déjà tout faits sur un comptoir. Pour moi en tant qu'artiste, des progrès dans la technique ont souvent eu lieu après la préparation à la main, avec soin, d'un nouveau matériau et il s’en est suivi que l'expérience de son utilisation s’est ensuite transformée en quelque chose que je n'aurais jamais pu imaginer. L'œuvre terminée est toujours plus belle et rayonnante qu'elle aurait été autrement.


[1] Vêpres de la Nativité
[2] Grande Catéchèse de St Grégoire de Nysse
[3] Discours pour Le jour de La Protection de l'environnement 1er sept. 1989
[4] L'Orthodoxie et la crise écologique Patriarcat oecuménique et WWF (World Wide Fund for Nature International)
 (version française par Maxime le minime d'un extrait d'un article de Christabel Anderson du 10 juillet 2012 paru sur le site Orthodox arts journal