Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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jeudi 3 octobre 2024

I - RÉSUMÉ D'UN EXAMEN ORTHODOXE de la Rénovation Ecclésiologique de Vatican II

 

D'une pandémie méconnue en milieu orthodoxe : la pandémie du virus œcuméniste

En quoi pourrions-nous, nous Orthodoxes, être concernés par le concile Vatican II qui date maintenant de  plus de soixante ans ?

Si nous en jugeons par l'avancée plus ou moins discrète mais réelle de l'œcuménisme, pas seulement au  niveau des hiérarques mais également de par la contamination insidieuse mais perceptible qui se fait parmi un certain clergé et  leurs fidèles orthodoxes, nous pouvons craindre que ce qu'on appelle toujours "l'Église" ne s'éloigne de plus en plus du Corps du Christ pour se fondre dans des réseaux institutionnels géopolitiques tout ce qu'il y a de plus mondains, inaptes à assurer une saine et réelle nourriture spirituelle pour les chercheurs de Dieu exigeants. Les analyses et mises au point incontournables théologiquement qu'en a fait le Père Peter Heers dans son livre "The Ecclesiological Renovation of Vatican II An Orthodox Examination of Rome’s Ecumenical Theology Regarding Baptism and the Church" méritent au plus haut point d'être rappelées. C'est certes un peu long à lire mais il en va de la santé spirituelle de tous. J'ai traduit les deux dernières parties du livre de L'Archiprêtre Peter Heers : le "résumé" que je publie en un premier post qui sera suivi d'un second la "conclusion". Bon courage !

Maxime le minime

 

"Concernant Le baptême et l'Église


[…] Nous avons vu que les racines du développement latin de la doctrine du Baptême et de l'Église remontent aux premiers siècles de l'Église, en particulier au troisième siècle, lorsque la controverse a surgi entre le pape Étienne et saint Cyprien de Carthage concernant le baptême hérétique. Le pape Étienne soutenait le point de vue de la minorité, qui supposait qu'un mystère de l'Église, le baptême, pouvait être possédée — ne serait-ce que partiellement —  en dehors de l'unité de la Foi et de l'Église. Cette divergence fondamentale par rapport au consensus patristique — qui refusait de reconnaître qu'un mystère qui n'était pas de l'Église était du Christ — devait rester une pierre angulaire de l'ecclésiologie latine jusqu'à et après Vatican II. Et, pourtant, les conséquences du point de vue de Rome ont été différées aussi longtemps comme il a maintenu, avec toute l'Église, que l'Esprit Saint (en tant qu'énergie purificatrice et sanctifiante) n'était pas à l'œuvre parmi les schismatiques et les hérétiques.

On peut dire que le bienheureux Augustin est le père de la théologie sacramentelle latine et en particulier du divorce particulier de la théologie des sacrements avec la théologie de l'Église. Le penchant de l'évêque nord-africain pour réduire le mystère à une considération de "validité" allait devenir le fondement d'un minimalisme sacramentel général au cours des siècles qui ont suivi le Grand Schisme. Et pourtant, malgré ses innovations particulières, Augustin, comme le pape Étienne, soutenait que, même si les schismatiques et les hérétiques pouvaient posséder les signes extérieurs de l'Église, ils ne possédaient pas le Saint Esprit tant qu'ils restaient en dehors de l'unité de l'Église. Sur ce point particulièrement important pour l'ecclésiologie—un point qu'Augustin partageait avec toute la Tradition de l'Église— Rome a officiellement rompu les rangs au XVIIe siècle condamnation du jansénisme, faisant ainsi un pas de géant loin du patrum consensuel et vers la nouvelle ecclésiologie.

Ce serait donc une erreur flagrante de supposer (comme l'a fait un dirigeant œcuménique orthodoxe de premier plan) qu'avec Unitatis Redintegratio, Rome est revenue à ses racines dans le bienheureux Augustin. Bien que les vues d'Augustin sur la grâce, la liberté et une foule d'autres questions aient dominé la théologie occidentale pendant des siècles, ce n'est qu'après le Grand Schisme que ses vues novatrices sur les sacrements et l'Église ont fini par dominer la pensée théologique en Occident-seulement pour être sélectivement rejeté, comme dans le cas de la condamnation janséniste.

Pourtant, à un égard portant directement sur notre examen du Baptême - le sens qu'il attribuait  au "caractère baptismal — Les vues novatrices d'Augustin ont été déformées par Thomas d'Aquin et la tradition scolastique ultérieure. Cette redéfinition thomiste s'est avéré crucial dans la formation de la vision de Rome de l'appartenance à l'Église.

Bien avant cela, cependant, d'importants détournements du patrum consensuel ont eu lieu au cours des siècles qui ont immédiatement suivi le Grand schisme - des changements qui se sont combinés pour façonner la vision latine du baptême. L'enseignement selon lequel même un incroyant, en cas de besoin, pouvait baptiser a reçu un poids institutionnel lors des conciles du Latran et de Florence. L'abandon de l'immersion comme forme normale du baptême et son remplacement par affusion ont également reçu un soutien théologique important de Thomas d'Aquin au cours de cette même période. Au cours des siècles qui ont suivi le schisme, en Occident, l'unité des mystères a été brisée dans la pratique de telle sorte qu'un enfant était baptisé mais ni chrismé ni communié jusqu'à des années plus tard. Depuis le Moyen Âge jusqu'à nos jours, l'Occident a vécu l'initiation à la vie de l'Église comme le baptême (ou plutôt l'affusion) seul. Toutes ces innovations combinées ont préparé le terrain pour voir le baptême sous un jour légaliste et minimaliste, comme un rite d'initiation autonome, presque magique, séparé de l'unité de la foi.

Cet état de choses, qui a duré de nombreux siècles, a conduit à l'étape la plus critique de l'histoire du développement de la vision du baptême présentée dans Unitatis Redintegratio du XVIIe au XIXe siècle.

C'était une période où l'idée thomiste du "caractère baptismal" était élevée comme déterminante pour l'appartenance à l'Église. Une série d'interprétations erronées de ce qui constituait l'appartenance à l'Église conduirait finalement au Canon 87 du Code de droit canonique de 1917.

Ce canon est basé sur un mémoire du pape Benoît XIV, qui s'est inspiré à son tour du théologien jésuite Francisco Suárez, qui s'est également inspiré du traité d'Augustin sur le baptême. Le processus de désintégration que nous avons décrit en ce qui concerne les rites de l'initiation est pleinement apparent dans la théologie de l'initiation et de l'appartenance exprimé dans ce canon. Pour Augustin, l'appartenance se situait dans la triple unité de la foi, du baptême et de la "paix catholique" ou unité de l'Église. Pour Suárez, qui se réfère à Augustin mais le comprend mal, c'était la foi, la droiture et le caractère baptismal.

Pour Benoît XIV, se référant à Suárez, le critère d'appartenance à l'Église avait été réduit au caractère baptismal, ne dépendant que de "la forme et de la matière appropriées" (validité). Cette idée minimaliste et légaliste de l'appartenance à l'Église a servi de base aux opinions des théologiens du XXe siècle derrière Unitatis Redintegratio, notamment Yves Congar et le cardinal Bea.

Si, cependant, la compréhension totale d'Augustin du sacrement et du caractère est maintenue en vue, Congar, et Vatican II après lui, non seulement ont ignoré l'enseignement d'Augustin, ils l'ont inversé. Dans Unitatis Redintegratio, celui qui est manifestement séparé de l'unité de l'Église peut, par un signe extérieur, acquérir une réalité spirituelle interne qui l'unit à l'Église intérieurement, invisiblement, mais pas extérieurement. Pour Augustin, il était possible en dehors de l'unité de l'Église d'obtenir un signe extérieur d'appartenance à l'Église sans qu'il y ait de réalité spirituelle interne accompagnant ce signe, et donc sans la réalité spirituelle de l'unité. Sur ce point crucial, Vatican II a clairement choisi de ne pas revenir aux sources patristiques, ni même à Augustin, mais de rester avec et de développer ecclésiologiquement l'idée d'appartenance liée à la compréhension d'Aquin du "caractère biblique"."

Ainsi, à la veille du concile, une majorité de théologiens latins était parvenue à un nouveau consensus selon lequel, sur la base de certains éléments, en premier lieu le Baptême, les non-catholiques romains participaient, à différents niveaux, à la vie de l'Église. Au cours de l'assemblée, ce consensus en faveur d'une participation graduée à la vie de l'Église est devenu la base de la présentation d'une ecclésiologie nouvelle à part entière dans les textes finaux du concile. Des changements ont également été apportés à des aspects clés de la compréhension de Rome et de la considération des dissidents — des changements dont les racines remontent à la longue désintégration des rites d'initiation et de la théologie du baptême.

Dans le cadre de l'ouverture œcuménique et de la volonté d'inclure les hétérodoxes dans le mystère de l'Église, Vatican II a accepté l'idée que l'Église romaine n'est pas la totalité du Corps du Christ, mais seulement une partie de celui-ci. Cela est évident dans l'abandon de la simple identification de l'Église romaine avec l'Église du Christ et l'introduction de la célèbre phrase "L'Unique Église du Christ... subsiste dans l'Église catholique."Cela se manifeste également, cependant, dans la distinction entre la communion "pleine" et "incomplète" et la reconnaissance des "éléments ecclésiaux" en dehors de l'Église — des idées fondamentales pour la nouvelle ecclésiologie. Cette idée que, sur la force des éléments ecclésiaux tenus en commun, les" frères séparés " ne sont pas seulement en communion partielle avec l'Église romaine, mais, en fait, font partie de l'Église universelle, même si d'une manière dégradée, est largement basée sur l'acceptation d'un "Baptême commun."

L'image de l'Église qui émerge dans Unitatis Redintegratio et Lumen Gentium est une Église particulière à deux niveaux, avec deux types de Baptême, ou deux résultats de l'unique Baptême. Selon Unitatis Redintegratio, ceux qui possèdent le Baptême seul, sans la réalité de l'Eucharistie (ce qui signifierait la plupart des protestants), sont "vraiment incorporés" au Corps du Christ dans le Baptême sans toutefois partager le Sang du Christ dans l'Eucharistie. Pour ceux qui sont considérés comme possédant une Eucharistie "valide" parce qu'ils possèdent la succession apostolique, ce qui inclut les orthodoxes, même s'ils sont vraiment participants du Corps et du Sang du Christ, ils sont toujours "blessés", manquant non pas la plénitude du Christ, mais la plénitude de la communion avec Son Vicaire, le Souverain Pontife.

Cette image de l'Église, cependant, et en particulier, une telle idée du Baptême avec de tels résultats, est impensable pour les Saints Pères et l'Église orthodoxe. Ceux qui sont initiés au Christ sont initiés à Sa Plénitude, qui est Son Corps. Un baptême qui n'est pas consommé dans l'Eucharistie peut-il à juste titre être appelé Saint Baptême? Et peut - on dire que ceux qui participent à l'Eucharistie, qui est la perfection de la communion avec le Christ et entre les Fidèles, comme Rome l'accorde aux Orthodoxes, manquent de quelque chose?

L'état de communion incomplète décrit dans Unitatis Redintegratio - une communion basée sur des "éléments" et en dehors de l'unité de la Foi n'a ni précédent ni place dans l'Église. Cela est en contradiction directe avec la lettre et l'esprit des Saintes Écritures et la pensée du Christ clairement présentée par l'apôtre Paul.par Lui, en commun: "nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps en Christ, et chacun est membre l'un de l'autre" (Rom. 12:5). L'unité en Christ signifie être dans le même "espace" avec Lui, c'est-à-dire être en Lui, en tant que membres de Son Corps. Comme les partisans de la nouvelle ecclésiologie eux-mêmes l'ont admis en évitant le terme "membre" comme gênant, il ne peut y avoir de "membres incomplets" du Christ, "dont tout le corps convenablement réuni et compacté par ce que chaque joint fournit, selon le travail efficace dans la mesure de chaque partie, fait croître le corps jusqu'à l'édification de lui-même dans l'amour" (Éph. 4:16). Il n'y a pas d'union ou de communion incomplète dans l'Église parce que l'Église est plénitude, l'Église est "son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous" (Éph. 1:23).

Il ne peut y avoir deux domaines différents de possibilités ecclésiales, ou deux classes différentes de baptisés, car "dans un seul Esprit, nous sommes tous baptisés en un seul corps "(1 Cor. 12:13). Il ne peut y avoir deux sortes de communion ou unité en Christ - une pleine et une incomplète, car nous "sommes tous un en Jésus-Christ "(Gal. 3:28). Il n'y a pas deux sortes différentes d'églises ou de corps de chrétiens au sein d'Une Seule Église une qui est par la volonté de Dieu et une autre qui n'est pas la volonté expresse de Christ, car toute "l'Église est soumise au Christ" (Éph. 5: 24), Qui la sanctifie et la purifie "afin de se la présenter à lui-même comme une église glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais qu'elle soit sainte et sans défaut "(Éph. 5:27).

L'Église est une, et son unité est à la fois verticale et horizontale, avec Dieu et entre les hommes, avec les Saints Pères du passé et les chrétiens des derniers temps. Cette unité n'englobe que ceux qui communient  à l'énergie vivifiante de la Sainte Trinité.

Comme l'a écrit saint Nicolas Cabasilas, cette unité se manifeste dans les mystères — chacun séparément et tous ensemble. L'unité des mystères et de la vie mystique dans le Christ signifie que l'énergie vivifiante et salvifique de la Sainte Trinité n'est pas donnée une fois pour toutes par le Baptême. Car non seulement l'initiation à cette énergie vivifiante n'est pas seulement par le Baptême, mais notre séjour continu dans le Corps en tant que porteurs de l'Esprit exige la formation continue du Christ à l'intérieur, par la communion aux mystères immaculés de l'Eucharistie.

De tout ce que cette étude s'est efforcée de présenter, nous pensons qu'il devrait être clair que la théorie de l'unité baptismale présentée dans Unitatis Redintegratio est incompatible avec l'ecclésiologie des Saints Pères.

Cette conclusion a été confirmée dans les nombreux exemples que nous avons cités à la fois dans Unitatis Redintegratio et dans les commentaires des principaux théologiens latins et dans le témoignage patristique de l'Église primitive et contemporaine." (À suivre)


Père Peter Heers

Version française (avec l'autorisation de l'auteur) d'un extrait de The Ecclesiological Renovation of Vatican II:  An Orthodox Examination of Rome's Ecumenical Theology Regarding Baptism and the Church ( Uncut Mountain Press)

par Maxime Le minime

lundi 24 juin 2024

SIGNES DE L'ÉNERGIE DU SAINT-ESPRIT

 

St Grégoire du Sinaï parle des signes de l'action de l'énergie divine dans l'être intérieur :

"Il y a plusieurs signes que l'Énergie du Saint-Esprit commence à être active chez ceux qui aspirent sincèrement à ce que cela se produise et ne se contentent pas de mettre Dieu à l'épreuve.... Chez certains, cela apparaît comme une crainte naissant dans le cœur, chez d'autres comme un frisson mêlé de jubilation, chez d'autres comme de la joie, chez d'autres comme une joie mêlée de crainte, ou comme un tremblement mêlé de joie, et parfois elle se manifeste par des larmes et de la crainte. Car l'âme est joyeuse de la visite et de la miséricorde de Dieu, mais en même temps elle est dans la crainte et l'inquiétude devant Sa présence parce qu'elle est coupable de tant de péchés. Encore une fois, chez certains, l’âme éprouve au début un sentiment inexprimable de contrition et une douleur indescriptible, comme la femme de l’Écriture qui travaille pour accoucher. Car le Logos vivant et actif, c'est-à-dire Jésus, pénètre, comme le dit l'Apôtre, jusqu'au point où l'âme se sépare du corps, les articulations de la moelle (Hébreux 4, 12), pour expulser par force toute trace de passion de l'âme et du corps. Chez d'autres, elle se manifeste comme un amour et une paix invincibles, manifestés envers tous, ou comme une joie que les pères ont souvent appelée exultation — une force spirituelle et une impulsion du cœur vivant qui est aussi décrite comme une vibration et un soupir de l'Esprit. Qui intercède sans paroles pour nous auprès de Dieu" (Romains 8:26)."

Dans la tradition chrétienne orthodoxe, toutes les âmes baptisées peuvent expérimenter cette action de l’Énergie Divine, et en effet elles l’expérimentent en fonction de la mesure dans laquelle elles nourrissent la graine du Logos implanté en elles. La Grâce ne les sauve pas automatiquement — car le salut automatique n’existe pas — mais elle est prête à être sauvée au moment où l’âme se tourne vers Dieu et commence à la cultiver."

lundi 14 mai 2018

Décadence de l'empire romain

Guillaume Cuchet, « Comment notre monde a cessé d’être chrétien. Anatomie d’un effondrement »


Guillaume Cuchet
Guillaume Cuchet, Comment notre monde a cessé d’être chrétien. Anatomie d’un effondrement, Éditions du Seuil, Paris, 2018, 276 p.

De nombreux auteurs ont constaté, depuis un demi-siècle, la décadence spectaculaire du catholicisme en France et plus largement en Europe et s’en sont inquiété : Louis Bouyer dans La décomposition du catholicisme (1968), Serge Bonnet, À hue et à dia. Les avatars du cléricalisme sous la Ve République (1973), Michel de Certeau et Jean-Marie Domenach, Le christianisme éclaté (1974), Paul Vigneron, Une histoire des crises du clergé français contemporain (1976), Jean Delumeau, Le christianisme va-t-il mourir ? (1977), Émile Poulat, L’Ère postchrétienne (1994), Mgr Simon, Vers une France païenne ? (1999), Denis Pelletier, La crise catholique (2002), Daniele Hervieu-Léger, Catholicisme, la fin d’un monde (2003), Yves-Marie Hilaire, Les Églises vont-elle disparaître ? (2004), Denis Pelletier, La crise catholique. Religion, société, politique en France (1965-1978) (2005), Emmanuel Todd et Hervé Le Bras, Le mystère français (2013), Yvon Tranvouez, La décomposition des chrétientés occidentales (2013).
Dans ce livre – qui détourne le titre du livre de Paul Veyne, Quand notre monde est devenu chrétien, mais pour annoncer l’inversion du processus dont il analysait les commencements – Guillaume Cuchet, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Paris-Est Créteil, spécialisé dans l'histoire du catholicisme, se propose de définir le moment où a commencé cette décadence et de déterminer les raisons de celle-ci. L’un des principaux outils scientifiques qu’il utilise est l’analyse statistique. L’un des critères objectifs qu’il considère, est le taux de pratique dominicale régulière, passée, dans la population française, de 27% en 1952 à 1,8% en 2017. On peut contester ce critère, car, soulignait un article récent de La Croix, on peut être catholique « pratiquant » en ayant d’autres engagements, et il est vrai qu’à défaut d’une telle pratique dominicale, une culture chrétienne peut subsister un certain temps, mais la perte de contact avec la vie liturgique ne peut que l’affaiblir progressivement et la conduire à sa disparition.
Le premier tiers du livre définit l’adhésion au catholicisme telle qu’elle ressort d’une masse de données statistiques établies par le clergé entre 1945 et 1965, et en particulier des statistiques soigneusement et régulièrement établies sur une période plus large (1880-1965) par le chanoine Boulard, sociologue et auteur de quatre volumes de Matériaux pour l’histoire religieuse du peuple français, XIXe-XXe siècle.
Selon G. Cuchet, c’est dans les années 60, plus précisément en 1965, que peut être datée la rupture qui a inauguré le processus de décadence du catholicisme en France. Cette rupture coïncide avec le concile Vatican II, ce qui est paradoxal, car ce concile était conçu, par ceux qui l’ont organisé, comme un aggiornamento devant vivifier le catholicisme confronté au monde moderne. Mais, souligne l’auteur qui a examiné diverses hypothèses, « on ne voit pas quel autre événement aurait pu engendrer une telle réaction. Par sa seule existence, dans la mesure où il rendait soudainement envisageable la réforme des anciennes normes, le concile a suffi à les ébranler, d’autant que la réforme liturgique qui concernait la partie la plus visible de la religion pour le grand nombre, a commencé à s’appliquer dès 1964. »
Dans la deuxième moitié de son livre, l’auteur analyse de manière précise les causes, liées au concile, de la rupture et du processus de décadence qui, globalement, continue de nos jours.
Le concile a engendré une perte de repères chez les fidèles. Le texte concilaire Dignitatis humanae, publié en 1965, sur la liberté religieuse, est apparu « comme une sorte d’autorisation officieuse à s’en remettre désormais à son propre jugement en matière de croyances, de comportements et de pratique, qui contrastait fortement avec le régime antérieur », ce qui suscitait chez le père Louis Bouyer cette remarque chagrine : « Chacun ne croit plus, ne pratique plus que ce qui lui chante. »
Dans le domaine de la piété, note Cruchet, des aspects de la réforme liturgique qui pouvaient paraître secondaires, mais qui ne l’étaient pas du tout sur le plan psychologique et anthropologique, comme l’abandon du latin, la communion dans la main, la relativisation des anciennes obligations, ont joué un rôle important. De même que les critiques de la communion solennelle qui se sont multipliées à partir de 1960 et surtout de 1965, ainsi que la nouvelle pastorale du baptême (à partir de 1966) et du mariage (en 1969-1970), qui avait tendance à hausser le niveau d’accès aux sacrements en exigeant des candidats davantage de préparation et d’investissement personnel.
Dans le domaine des croyances, c’est le fait même du changement de discours qui a compté. La variation de l’enseignement officiel rendait sceptiques les humbles, qui en déduisaient que, si l’institution s’était « trompée » hier en donnant pour immuable ce qui avait cessé de l’être, on ne pouvait pas être assuré qu’il n’en irait pas de même à l’avenir. Toute une série de« vérités » anciennes sont tombées brutalement dans l’oubli, comme si le clergé lui-même avait cessé d’y croire ou ne savait plus qu’en dire, après en avoir si longtemps parlé comme de quelque chose d’essentiel.
Un autre domaine dans lequel la conjoncture a pu déstabiliser les fidèles, note l’auteur, « est celui de l’image de l’Église, de sa structure hiérarchique et du sacerdoce. La “crise catholique” des années 1965-1978 fut d’abord une crise du clergé et des militants catholiques. L’abandon de la soutane (dès 1962) et de l’habit religieux, la politisation (à gauche) du clergé, les départs de prêtres, de religieux et de religieuses, parfois suivis de leur mariage, sont apparus à beaucoup comme une véritable “trahison des clercs”, sans équivalent depuis les “déprêtrisations” de la Révolution, qui a eu les mêmes effets déstabilisants. »
Par ailleurs, « le concile a ouvert la voie à ce qu’on pourrait appeler “une sortie collective de la pratique obligatoire sous peine de péché mortel”, laquelle occupait une place centrale dans l’ancien catholicisme. […] Cette ancienne culture de la pratique obligatoire s’exprimait principalement dans le domaine des “commandements de l’Église” que les enfants apprenaient par cœur au catéchisme et dont il convenait de vérifier, lors de l’ examen de conscience préparatoire à la confession, si on les avait bien respectés », et qui incluaient notamment le devoir de sanctifier les dimanches et jours de fêtes, de confesser ses péchés et de communier au moins une fois par an, de jeûner les vendredi, aux veilles de grandes fêtes et aux périodes carémiques dites des « Quatre Temps ». Toutes ces exigences ont été assouplies, au point de disparaître, sauf la communion qui devenait systématique et se faisait sans aucune préparation, la confession et le jeûne ayant pratiquement disparu. L’assouplissement du jeûne eucharistique s’était cependant accompli en plusieurs étapes préalables: en 1953, Pie XII avait décidé, tout en maintenant l’obligation du jeûne depuis minuit avant la communion, que la prise d’eau ne le romprait plus désormais; en 1957, le motu proprio Sacram communionem réduisait le jeûne à trois heures pour la nourriture solide et une heure pour les liquides ; en 1964, Paul VI décréta qu’il suffirait dorénavant d’une heure dans les deux cas, ce qui signifiant concrètement la disparition du jeûne eucharistique, puisqu’une heure est le temps de déplacement jusqu’à l’église et le temps de la messe qui précède la communion.
Pendant cette période conciliaire et post-conciliaire, « il est frappant, note l’auteur, de voir à quel point le clergé a désinstallé volontairement l’ancien système de normes qu’il s’était donné tant de mal à mettre en place », créant inévitablement dans le peuple le sentiment qu’on lui « changeait la religion », et provoquant, dans une partie de celui-ci, une impression de relativisme généralisé.
L’auteur consacre deux chapitres entiers à des causes de décadence qui lui paraissent fondamentales: la crise du sacrement de pénitence et la crise de la prédication des fins dernières.
1) Selon G. Cuchet, « la crise de la confession est un des aspects les plus révélateurs et les plus saisissants de la “crise catholique” des années 1965-1978. » « La chute de la confession constitue en soi un fait sociologique et spirituel majeur dont il est probable qu’historiens et sociologues n’ont pas pris toute la mesure. Rien moins, en somme, que la foudroyante mutation par abandon massif, en l’espace de quelques années seulement, d’une pratique qui a profondément façonné les mentalités catholiques dans la longue durée. » En 1952, 51% des adultes catholiques déclaraient se confesser au moins une fois par an (à Pâques comme il était d’obligation depuis le canon 21 du concile Latran IV de 1215); en 1974, ils n’étaient plus que 29%, et en 1983, 14%. Selon l’auteur, le point de rupture se situe vers 1965-1966, quand la confession a cessé d’être présentée comme le « sacrement de pénitence » pour être présentée comme le « sacrement de réconciliation ». Cela allait de pair:
— avec la fin de la « pratique obligatoire » déjà évoquée, et avec une dépénalisation de l’abstention de la pratique religieuse, considérée auparavant comme un péché parce qu’en rupture avec les commandements de l’Église présentés comme des devoirs impérieux dont il fallait s’acquitter;
— avec une perte du sens du péché dans la conscience de beaucoup de fidèles, mais aussi chez les clercs qui craignaient désormais d’évoquer cette notion, tout comme celle des fins dernières. L’auteur note à ce propos : « Le clergé a cessé assez brutalement de parler de tous ces sujets délicats, comme s’il avait arrêté d’y croire lui-même, en même temps que triomphait dans le discours une vision de Dieu de type rousseauiste : le « Dieu Amour » (et non plus seulement « d’amour ») des années 1960-1970. » « “Les curés ont goudronné la route du ciel”, résumait, au début des années 1970, une vieille paysanne bretonne dans un entretien avec le sociologue Fanch Élégoët. Jadis étroite et escarpée, c’était désormais une autoroute empruntée par tout le monde, ou presque. Moyennant quoi, s’il n’y avait plus de péché ni d’enfer, du moins de péché un peu sérieux susceptible de vous priver du ciel, l’utilité de la confession, dans sa définition traditionnelle, était effectivement moins évidente »;
— avec une déconnexion entre confession et communion. « Dans l’ancien système, on se confessait plus qu’on ne communiait et la confession était d’abord perçue comme une sorte de rituel de purification conditionnant l’accès à l’eucharistie ». Le développement de la communion fréquente, accompagné de la perte du sens du péché, et l’idée d’une partie du clergé, influencé par la psychanalyse, selon laquelle il fallait déculpabiliser les fidèles et les « libérer du confessionnal », a eu pour effet que les fidèles étaient désormais invités à communier sans avoir à se confesser. La communion s’est alors banalisée, tandis que la possibilité même de se confesser n’existait pratiquement plus, les confessions individuelles régulières étant remplacées, à partir de 1974, par des « cérémonies pénitentielles » célébrées une fois par an, avant Pâques ; dans ces rassemblements, les fidèles ne confessaient plus rien (l’auteur les qualifie de « formes de pénitence sans confession ») mais recevaient une absolution collective après avoir écouté un vague discours où la notion de péché était le plus souvent contournée. Et lorsque la possibilité de ses confesser subsistait dans certaines paroisses ou était par la suite restaurée, « les fidèles ne savaient plus très bien comment se confesser , ni même s’il était toujours utile de le faire ».
2) Le dernier chapitre est consacré à une cause de décadence qui paraît également fondamentale à l’auteur: la crise de la prédication des « fins dernières », l’auteur se demandant, dans le titre du chapitre, si cela ne signifie pas au fond « la fin du salut ». L’auteur note que dans les anciens catéchismes et les traités de théologie, une place importante était accordée à la mort, au jugement, et aux deux destinations finales de l’au-delà, l’enfer et le paradis. Inquiets, dès le mois de décembre 1966, de les voir disparaître de l’enseignement et de la prédication, les évêques de France, notaient: « Le péché originel […], ainsi que les fins dernières et le Jugement, sont des points de la doctrine catholique directement liés au salut en Jésus-Christ et dont la présentation aux fidèles fait effectivement difficulté à beaucoup de prêtres chargés de les enseigner. On se tait faute de savoir comment en parler. » Peu de temps avant, le cardinal Ottaviani, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, avait constaté que le péché originel avait à peu près totalement disparu de la prédication courante. G. Cuchet remarque qu’il ne s’agissait pas seulement d’un problème de présentation du dogme, d’ordre pastoral et pédagogique, mais qu’ « en réalité, il s’agissait bien d’un problème de foi et de doctrine, et d’un malaise partagé entre le clergé et les fidèles. Tout se passait en fait comme si, assez soudainement, au terme de tout un travail de préparation souterrain, des pans entiers de l’ancienne doctrine considérés jusque-là comme essentiels, tels le jugement, l’enfer, le purgatoire, le démon, étaient devenus incroyables pour les fidèles et impensables pour les théologiens. » L’auteur situe cette crise (bien qu’elle ait depuis un certain temps connu des signes avant-coureurs) dans les années 60, tout comme la crise de la confession, en remarquant qu’elle a un rapport étroit avec celle-ci : « L’effondrement de la pratique de la confession obéit à une chronologie identique, en particulier la quasi-disparition en quelques années, voire en quelques mois, du groupe si consistant autrefois de ceux qui se confessaient fréquemment. Le rapport est direct, s’il n’est pas exclusif, avec l’effacement de la notion de péché mortel (au sens de péché susceptible de vous valoir la damnation). » Mais cela avait aussi des incidences sur d’autres sacrement liés aux « fins dernières ». Dans le nouveau rituel du baptême, les exorcismes étaient considérablement réduits (car il ne paraissait pas souhaitable d’insister sur le rôle de Satan auquel une partie du clergé ne croyait plus et qui semblait appartenir à une mythologie dont il fallait libérer les fidèles jugés naïfs); il y avait aussi « une nette sourdine mise sur le péché originel, dont [le baptême] était censé délivrer pour assurer la vie éternelle ».
En ce qui concerne le baptême toujours, une autre réforme allait engendrer la désaffection de beaucoup de fidèles: à partir de décembre 1965, « une nouvelle pastorale du baptême, dont le souci prioritaire était jusque-là de faire baptiser les enfants le plus tôt possible, tend au contraire à en retarder l’échéance, de manière à impliquer davantage les parents dans la préparation ». Il faudrait ajouter qu’un certain nombre de clercs allaient jusqu’à décourager le baptême des enfants, au prétexte qu’il doit s’agir d’un acte libre, volontaire et pleinement conscient, et préconisaient d’attendre le moment de l’adolescence pour le proposer.
La conception même des conditions du salut s’est trouvée modifiée par tous ces facteurs. « L’ancienne ecclésiologie concentrique, avec ses cercles de probabilité décroissante du salut, n’était plus du tout de mise. Vatican II a été, de ce point de vue, le théâtre d’une sorte de nuit du 4 août dans l’au-delà qui a mis fin aux privilèges des catholiques quant au salut. Désormais, l’Église ne se concevrait plus que comme l’instrument d’un salut pour tous, sans discrimination ni privilège, même si les fidèles qu’on avait formés jusque-là dans une tout autre théologie risquaient de s’en trouver un peu déstabilisés et de s’interroger, dans ces conditions, sur les bénéfices réels de l’affiliation. »
Approchant de sa conclusion, l’auteur souligne encore les effets catastrophiques de la crise des années 60 sur la conscience dogmatique des fidèles, qui s’est en quelque sorte protestantisée: « La consécration de la liberté de conscience par le concile a souvent été interprétée dans l’Église, de manière imprévue au départ, comme une liberté nouvelle de la conscience catholique, l’autorisant implicitement à faire le tri dans les dogmes et les pratiques d’obligation. La notion même de dogme (comme croyance obligeant en conscience) est alors devenue problématique. Cette décision majeure du concile, couplée à la notion de “hiérarchie” des vérités, paraît avoir fonctionné dans l’esprit de beaucoup comme une sorte de dépénalisation officielle du “bricolage croyant” qui contrastait grandement avec le régime antérieur, où les vérités de la foi étaient à prendre en bloc et sans droit d’inventaire. Il était à prévoir que les plus désagréables d’entre elles, ou les plus contre-intuitives pour le sens commun, en feraient les frais, ce qui n’a pas manqué en effet de se produire. »

Quels que soient les facteurs externes qui aient pu jouer dans l’effondrement du catholicisme (la mentalité moderne, la pression sociale, etc…), les facteurs internes paraissent déterminants à l’auteur de ce livre.
Le catholicisme lui-même porte une lourde responsabilité dans la déchristianisation de la France (et plus largement de l’Europe, car une analyse faite pour d’autres pays aboutirait à des conclusion identiques). L’aggiornmento réalisé par le concile Vatican II qui se proposait d’affronter les défis du monde moderne, n’a fait que s’accommoder à celui-ci. Pensant l’attirer, il s’est mis à sa remorque. Voulant se faire entendre de son siècle, le catholicisme s’est sécularisé. Craignant d’affirmer son identité, il s’est relativisé, au point qu’un grand nombre de fidèles ne trouvaient plus en lui les repères auxquels il étaient habitués ou qu’ils attendaient, et ne voyaient plus l’intérêt d’aller chercher en lui ce que le monde leur offrait déjà de manière moins contournée.
Les autorités catholiques cherchent à minimiser l’effondrement que décrit ce livre par divers arguments (un grand nombre de français restent catholiques et font baptiser leurs enfants; la pratique religieuse se mesure à d’autres engagements que l’assistance à la messe; la qualité a remplacé la quantité, etc.). Mais elles peinent à convaincre. Jean-Paul II est souvent présenté comme ayant opéré un redressement par rapport aux excès qui ont suivi le concile Vatican II, mais on doit constater que la pratique dominicale est passée en France de 14% au moment de son élection à 5% au moment de son décès en 2005. S’il est vrai que des communautés vivantes existant dans les villes peuvent faire illusion (comme pouvaient faire illusion les rares églises ouvertes sous la période communiste dans les pays de l’Est, bondées en raison de la fermeture des autres), de même que les rassemblement spectaculaires de jeunes lors des JMJ, les campagnes françaises montrent la réalité d’une désertification dramatique: multiplication des églises désaffectées (c’est-à-dire ne servant plus concrètement de lieu de culte), prêtres ayant la charge de 20, voire 30 paroisses, célébrant chaque dimanche une messe « régionale » pour un petit groupe de fidèles en majorité âgés et venus parfois de plusieurs dizaines de kilomètres, disparition des enterrements célébrés par des prêtres faute de célébrants disponibles, absence de contacts entre les prêtres et les fidèles en raison de leur éloignement mutuel et de l’indisponibilité des premiers, plus occupés par des réunions que par les visites pastorales…
La triste évolution de l’Église catholique post-conciliaire telle qu’elle est décrite dans le livre de G. Cuchet, devrait servir de mise en garde aux prélats orthodoxes qui ont rêvé et rêvent encore de convoquer pour l’Église orthodoxe un « grand concile » semblable à celui par lequel l’Église catholique a voulu faire son aggiornamento, mais qui a eu comme principal effet de provoquer son délitement interne et l’hémorragie dramatique d’un grand nombre de ses fidèles.


Jean-Claude Larchet

 

dimanche 20 mai 2012

Nouvelle lubie catholique : la hada œcuméniste !

ou comment faire flèche de tout bois...
et entraîner les naïfs(?) Protestants et Orthodoxes (voir l'article "Les fruits corrompus de l'œcuménisme" traduit par Claude ) qui ne connaissent semble-t-il véritablement rien des traditions bouddhistes ni rien non plus de la misère endémique de l'Eglise romaine qui la pousse à utiliser tout ce qu'elle peut trouver à l'est et à l'ouest voire en extrême-orient dans l'espoir de faire croire non seulement qu'elle est ouverte, œcuméniste , mais moderne, que dis-je "branchée" ! Bande de pauvres ploucs orthodoxes attardés ! Suivez donc notre exemple voyons ! Soyez à la page !

En réalité tout le monde sait qu'il n'y a plus grand monde dans ces églises romaines et qu'en outre ce qui s'y passe est affligeant la plupart du temps...

Je ne sais pas pourquoi les pompes romaines jouissent encore d'un tel prestige! 

L'on confond sans doute la beauté incontestable mais purement artistique des œuvres, la richesse, la magnificence et le caractère grandiose des édifices et des arts religieux issus de la chrétienté latine de la fin du Moyen-Âge avec la véritable profondeur spirituelle dont ils ne font aucunement preuve. L'on ne s'est pas encore aperçu que le passage de l'icône traditionnelle à la peinture réaliste accompagné du développement de la perspective effectué par les peintres du Trecento, par les Cimabue, les Simone Martini et les autres a entraîné le développement de l'art au détriment du spirituel jusqu'à en arriver en toute logique à transformer les lieux de culte en salles de concert ou en galerie de peinture (sans s'attarder sur les résidences secondaires, restaurants, boîtes de nuit etc.) et suivant irrésistiblement l'histoire de l'art à aboutir à la mort de l'art. L'art est mort et l'Eglise catholique romaine si elle n'est pas à l'agonie, il faut reconnaître qu'elle sent une drôle d'odeur....

La coquille est splendide mais... elle est vide !

Alors voilà un petit texte pour les Chrétiens ignorants des coutumes bouddhistes de type tibétain et qui pourraient stupidement croire que l'offrande d'une écharpe blanche passée autour du cou de celui à qui on l'offre serait de l'ordre de l'inspiration du Saint Esprit qui élirait de façon privilégiée sa demeure dans le clergé latin...


"Comment offrir la hada, un cadeau si précieux ? En général, quand on offre une hada, on la porte avec ses deux mains à hauteur d’épaules, puis tend les mains en avant en se courbant. Ainsi la hada arrive au niveau de la tête. La personne qui reçoit l’offrande doit pour ce faire la recueillir respectueusement des deux mains. La hada présente en somme les bonne intentions, la purté, la sincérité, le respect. Si on le précise, elle peut avoir des significations différentes selon les circonstances. A l’occasion d’une fête, on se la souhaite bonne en s’offrant une hada ; lors d’un mariage, on offre la hada aux mariés en espérant qu’ils restent unis et heureux jusqu’à la fin de leur vie ; et l’on peut également souhaiter la bienvenue à ses invités en leur présentant une hada. Au Tibet, on met même une petite étoffe de hada dans l’enveloppe avant de l’envoyer afin d’exprimer ses salutations. Une autre habitude intéressante est que les tibétains emportent une ou deux hadas avant de sortir, comme ça, s’ils tombent sur un ami ou un parent, ils peuvent la leur offrir. Mais on offre aussi des hadas dans des circonstances difficiles : par exemple, il est d’usage de passer une hada autour du cou d’une personne qui vient de décéder. On raconte qu’un jour, un serviteur, se trouvant démuni après la mort subite de son maître, un homme fortuné, ne trouva rien d’autre à faire que d’enrouler autour du cou du cadavre le licou de laine de sa vache. Plus tard cela devint une tradition. La tradition veut également que l’on mette une hada autour du cou d’un lama qui vient de partir pour l’autre monde. Par ce geste, on lui souhaite une prompte renaissance, ainsi qu’une réincarnation indubitablement reconnue."

jeudi 26 mai 2011

L'empereur Constantin, un Saint ?

Réponse de Père Christophe Klitou de Limassol à un fidèle sur la question de la sainteté de l'empereur Constantin  : 

"Je ne veux pas vous donner une réponse de conte de fées, je ne vais pas essayer de justifier ses actions. Oui ! Comme empereur, il a été partie prenante de batailles et de traitrises de tous côtés, et de nombreux historiens font de lui un être dur, non seulement dans la bataille, mais aussi dans ses taxes et ses lois. Bien sûr, tout ce qui a été écrit sur Constantin ne doit pas être pris comme vérité de l'Évangile. Les auteurs aiment à exagérer ou à inventer des histoires pour remplir des pages et rendre la lecture plus intéressante. L’Église a beaucoup de saints qui ont tué, Moïse, par exemple a tué un Egyptien, et de nombreux saints soldats doivent avoir tué dans la bataille. Parmi les saints soldats, beaucoup n’étaient même pas baptisés, mais venant à la foi dans le Christ et acceptant le martyre en son Nom, ils ont été baptisés dans leur propre sang. L'Église ne tient pas compte de leurs péchés au cours de leur vie, parce qu'ils ont été emportés par le baptême, soit dans l'eau et l'Esprit soit dans le sang comme dans le cas des Martyrs.

Constantin, appelé le premier empereur chrétien, n'a pas été baptisé jusque tard dans sa vie. (Selon certains comme Eusèbe, sur son lit de mort, mais selon l’Église, après avoir souffert de la lèpre, selon Sylvestre). En tant que chrétiens nous devons accepter le Mystère du Baptême et croire qu'il lave tous les péchés, sinon nous n'avons aucun espoir de salut. Le baptême est la purification du péché ancestral et de tout péché, il offre à l'homme une «table rase», car il sort de l'eau mort au péché, né à nouveau à une vie nouvelle,  ressuscité à une vie en Christ, comme enfant de Dieu, en tant que fidèle chrétien, comme citoyen, héritier et membre du Royaume céleste de Dieu.

Avec le Baptême, les péchés de Constantin ont été emportés, ainsi l’Église doit faire abstraction de toutes ses mauvaises actions passées. Ce qui reste ce ne sont que les bonnes actions, qui sont nombreuses. 

Tout d'abord, nous avons l'édit de Milan, qui, avec la tolérance de la religion chrétienne, en a sauvé des milliers de la mort et a donné aux Chrétiens la liberté d'adorer Dieu ouvertement. Dans le même temps, il donnait des droits aux évêques et aux prêtres, et le droit pour l’Église d'hériter de biens. Il était responsable de l'Église, qui est passée de l’Église des catacombes à l’Église de l'Empire. Il a construit la nouvelle capitale de l'empire (Constantinople) et après l'inauguration de la Ville, il en a bannit tout rite païen. Il a convoqué et présidé le premier concile œcuménique de l'Église chrétienne, à Nicée en 325, dont le principal travail a été la condamnation de l'Arianisme. Le Concile résumant la foi chrétienne nous a donné le Credo de Nicée. Constantin a également construit de nombreuses églises dont l'église des Saints-Apôtres à Constantinople et l’Église de la Résurrection à Jérusalem.

Trois évènements marquent son règne : L'édit de Milan, le statut de capitale chrétienne pour Constantinople et le premier concile œcuménique, font passer l'Église à l'âge adulte. Ils ont permis à la vraie foi chrétienne de se répandre et d’être prêchée dans tout l'Empire. Cinquante ans après sa mort, Théodose a mené à terme la politique de Constantin en faisant du Christianisme la seule religion reconnue de l'Empire. L'Église fut alors établie. Les autorités romaines avaient dit aux Chrétiens: "Vous n'avez pas le droit d’exister" Constantin a été responsable de l'existence continue de l’Église. Indirectement, par ses actions, des millions de personnes ont pu entendre parler de Jésus-Christ et être converties à la vraie foi. Vraiment, il mérite son titre de Saint Constantin « égal aux Apôtres ».

Cette question de la sainteté  de St Constantin ouvre de nombreuses portes à la discussion. En général, les gens voient un Saint comme un saint homme qui a passé toute sa vie dans la prière et l'adoration de Dieu en faisant des miracles. Mais nous sommes tous appelés à être sauvés et quiconque est sauvé est un saint.

 Comment nous vivons avant de venir à la connaissance du Christ n'a pas d'importance, ce qui importe c'est notre mode de vie après que nous avons accepté le Christ dans nos cœurs. Nous avons tendance à oublier que le Christ a dit qu'Il n'est pas venu pour sauver les justes mais les pécheurs. Constantin a été lavé de ses mauvaises actions, par le baptême, alors que j'ai été baptisé dans la petite enfance. Comment puis-je être débarrassé de mes maux? L’Église nous en donne les moyens avec le Mystère de la confession. La confession, est pourrait-on dire, une extension du mystère du Baptême et nous aide à effacer l'ardoise et à recommencer. En tant qu’hommes faibles, nous continuerons à pécher, mais nous ne devons pas permettre à notre faiblesse de nous conduire au découragement et au sentiment que nous ne pouvons pas être sauvés. Un élément important pour notre salut est le repentir. Le mot repentance est souvent mal compris. Le mot grec Metanoia signifie un changement d'esprit et c'est ce que la repentance doit être. Je regrette mes actions et je confesse mes péchés. Peu importe combien de fois nous tombons dans le péché et nous mettons en place un mur qui nous sépare de la vie éternelle, Dieu nous a donné les moyens à travers l'Église de le réduire à néant et de recommencer.



Dieu est miséricordieux, Il accepte tous ceux qui viennent à lui sans regarder leur passé de pécheur. "De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance.. De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent. "(Luc 15:7, 10)

A Pâques et au cours de la Liturgie Pascale, le prêtre lit l’homélie de Pâques de Saint Jean Chrysostome. Lisez-la attentivement et vous verrez que cela résume toutes nos espérances et l'amour du Christ pour l'humanité."

 lire également :
Mémoire des Saints empereurs, couronnés par Dieu et Egaux-aux-Apôtres, CONSTANTIN le GRAND et sa mère HELENE

jeudi 6 janvier 2011

SAINTE THÉOPHANIE


À ton baptême dans le Jourdain, Seigneur, 
s’est manifestée l’adoration due à la Trinité 
 car la voix du Père t'a rendu témoignage en te nommant Fils bien-aimé 
 et l’Esprit sous forme de colombe, a confirmé la certitude de cette parole. 
Christ Dieu, Tu es apparu et Tu as illuminé le monde, gloire à toi !



 vous pouvez lire :


  1. Signification de la fête
  2. Interprétation de l'icône de la fête
  3. Interprétation interactive (en anglais) de la fête


dimanche 11 janvier 2009

"POUR LA PAIX DU MONDE ENTIER,... Prions le Seigneur !"

La guerre en Terre Sainte exige notre prière pour la Paix : nous pouvons réciter des Psaumes qui sont des prières communes aux Juifs et aux Chrétiens de Palestine. Je ne sais ce que l'on peut trouver de texte de prière en commun avec les musulmans et c'est bien dommage, car il se trouve des gens qui désirent ardemment la Paix dans toutes les religions du Moyen Orient.
A relire ce beau texte de l'Archimandrite Placide DESEILLE qui suit, je me dis qu'à défaut de prières communes, la Divine Liturgie, est encore pour les Chrétiens la meilleure et la plus puissante des prières. Je suis quelquefois un peu perplexe, bien que je m'y associe toujours car j'aime prier pour les défunts, que l'on rajoute, à la fin de l'office eucharistique, pannychide ou mnimósyno enlevant par là - il me semble - un peu de sa puissance à la prière de la Liturgie Eucharistique. Geronda Placide expose bien comment La Divine Liturgie est la prière la plus appropriée pour la Paix... Bien sûr elle ne peut être faite que par des Chrétiens, cela limite la communication entre les peuples mais en même temps c'est sûrement là l'oecuménisme le plus authentique, chacun allant le plus loin, le plus profondément, le plus authentiquement dans sa propre voie spirituelle avec à la fois la conviction profonde d'être dans la Vérité et dans le respect de la prière des autres...



SIGNIFICATION ŒCUMÉNIQUE DE LA DIVINE LITURGIE

(extrait de "LA DIVINE LITURGIE" fondé sur le chap.6 du recueil d'articles "Certitude de l'Invisible" par l'Archimandrite Placide DESEILLE (Presses Saint-Serge)

"Le péché est, essentiellement, une œuvre de division. Son instigateur, Satan, est le « diable» (du grec dia­ballô (διαβαλλο) désunir, disloquer), c'est-à-dire le diviseur par excellence. Par le péché, - celui d'Adam et toutes les transgressions commises ensuite par l'humanité ­l'homme s'est non seulement séparé de Dieu, en refusant de rester avec lui en communion de volonté, mais il s'est aussi séparé du monde angélique, séparé des autres hommes avec qui il est perpétuellement en conflit, séparé de toute la création qui se révolte contre lui, tandis qu'il cherche à l'exploiter pour son seul profit.
À l'inverse, l'œuvre de la Rédemption accomplie par le Christ est essentiellement une restauration de l'unité perdue. C'est le corps glorifié du Christ, son corps personnel né de la Vierge Marie et ressuscité en gloire, qui est le centre et le foyer de toute la création rassemblée dans l'unité. C'est en Lui étant mystiquement identifiés par l'énergie divine de l'Esprit-Saint qu'il répand dans nos cœurs, que nous sommes rassemblés dans l'unité, que nous formons le « Christ total », autour duquel tout le cosmos peut retrouver sa cohésion.
Par le baptême, chaque chrétien est déjà greffé sur le corps du Christ, en devient un membre vivant. Mais c'est par l'Eucharistie que l'union de tous dans le Christ s'accomplit en plénitude: « Parce qu'il n'y a qu'un pain, à plusieurs nous ne sommes qu'un Corps, car tous nous participons à ce pain unique» (l Cor., 10, 17).
L'Eucharistie fait l'Église. Celle-ci n'est rien d'autre que le corps glorifié du Christ uni à ses membres, qu'ils soient déjà auprès de lui dans les cieux, ou qu'ils militent encore sur la terre. Cette Église-Corps du Christ est rendue présente ici-bas partout où existe une communauté de chrétiens qui se rassemblent, dans une ville ou une bourgade, autour de leur évêque ou de l'un de ses prêtres qui le représente, et reçoit de sa main le corps eucharistique du Seigneur. « Mêlée» à ce corps, comme disaient les Pères de l'Église, identifiée à lui, cette communauté locale n'est pas une « partie » du corps du Christ: elle participe à sa plénitude, elle est spirituellement le Christ tout entier, de même que chaque parcelle des saints dons n'est pas une partie du Christ, mais rend présent le Christ tout entier. Et à l'intérieur de chaque Église locale, il ne peut y avoir de discrimination entre chrétiens d'origine ethnique diverses, entre hommes et femmes, entre riches et pauvres. Tous sont un dans le Christ.
Cette ecclésiologie eucharistique a été particulièrement remise en lumière par quelques grands théologiens orthodoxes du XXème siècle, comme le Père N. Afanasieff, de l'Institut Saint-Serge à Paris, ou le Métropolite Jean de Pergame.
L'Eucharistie est ainsi, par excellence, le sacrement de l'Unité. Cependant, une difficulté apparaît: selon la tradition ancienne de l'Église à laquelle l'Église orthodoxe est fermement attachée, l'unité visible de la communauté ecclésiale, qui a son centre dans la célébration eucharistique, n'est véritable que si aucune divergence dans la foi n'existe entre ses membres. La communion au même Pain serait mensongère si elle coexistait avec des divergences dans la profession de foi. Or, au cours des siècles, de telles divergences sont apparues. Des chrétiens estiment contraire à la foi des apôtres et à l'Évangile ce que d'autres considèrent comme une partie du dépôt de la foi, ou un développement légitime de celui· ci. C'est le cas, en particulier, de la juridiction universelle et de l'infaillibilité du pape de Rome, ou de certains aspects de la doctrine des communautés issues de la Réforme.
Les communautés chrétiennes orthodoxes se voient alors dans la nécessité de refuser l'intercommunion ou l'hospitalité eucharistique aux membres d'autres communautés chrétiennes qui ne partagent pas la foi orthodoxe. Pour l'Église orthodoxe, en matière de vie sacramentelle, il ne peut y avoir de milieu entre la communion plénière et la non-communion. Cela n'oblige pas les Orthodoxes à refuser toute validité sacramentelle, toute ecclésialité et toute sainteté aux Églises et communautés non-orthodoxes. Mais, à leurs yeux, la communion sacramentelle reste inséparable de l'accord total dans la foi.
Comment, dès lors, l'Eucharistie peut-elle rester le sacrement de l'unité? Ne l'est-elle que pour ceux qui professent la foi orthodoxe? S'il s'agit de l'unité plénière, de la communion totale, oui, quelque douloureux que puisse être cette situation. L’unité parfaite et visible entre les chrétiens n'existera que lorsque leur communion dans la même foi sera totale. Mais il faut ajouter aussitôt que, de par sa nature même, l'Eucharistie est un ferment d'unité, non seulement entre les chrétiens de confessions différentes, mais entre tous les hommes. En vertu de son incarnation, le Christ, Nouvel Adam, a assumé en lui toute l'humanité, qui est comme potentiellement incluse dans sa nature humaine personnelle. Tout homme est non seulement appelé à s'agréger au corps du Christ, mais d'une certaine façon, incomplète et inchoative, en fait déjà partie. C'est pour cela que le Christ a pu dire que ce que nous faisons au plus démuni d'entre les hommes, c'est à lui que nous le faisons. Dès lors, la prière pour l'unité de tous, l'aspiration à cette unité, n'est pas, pour l'Église, pour toute communauté eucharistique, une simple convenance morale. Elle est une exigence interne, ontologique, jaillissant de son être même. C'est pourquoi, au cours de la Divine Liturgie, l'intercession pour le monde entier, pour l'union de tous, affleure à diverses reprises.
La Divine Liturgie est célébrée en premier lieu pour communiquer « la rémission des péchés et la vie éternelle » à tous ceux qui, déjà, participent au même Pain et boivent à la même Coupe. Mais elle l'est aussi pour le salut de tous les hommes, pour qui le Christ est mort, ressuscité et établi Seigneur de l'univers. Elle est, dans son essence même, intercession pour la paix du monde, pour cette paix qui, dans son sens évangélique, implique la réconciliation de tous dans l'unité du même corps du Christ."

(voir la liste d'autres publications de Père Placide en cliquant sur "lire la suite")

TEXTES DE L’ARCHIMANDRITE PLACIDE DESEILLE

ÉDITÉS PAR LE MONASTÈRE SAINT ANTOINE LE GRAND

  • À l'image et à la ressemblance de Dieu.
  • L'Eucharistie et la divinisation des chrétiens.
  • L'échelle de Jacob.
  • Connaissance et inconnaissance de Dieu.
  • La gloire de Dieu.
  • « La mort est vaincue» - Les fins dernières selon les Pères de l'Église.
  • Le problème du mal.
  • La connaissance de Dieu et la place du théologien dans l'Église.
  • La prière de Jésus dans la spiritualité hésychaste.
  • La Tradition spirituelle orthodoxe.
  • Introduction à la Philocalie.
  • Le combat spirituel selon les Pères du désert
  • Une rencontre de saints.
  • Monachisme, Eucharistie et Pastorale.
  • Le Mont Athos et l'Europe.
  • Ëtre chrétien orthodoxe aujourd'hui.
  • L'Église orthodoxe et l'Occident.
  • La spiritualité catholique romaine et la tradition orthodoxe.
  • Divergences et convergences entre les Traditions orthodoxe et occidentale. - Histoire d'une déchirure - Orthodoxie et Catholicisme.
  • La révolution française et le destin spirituel de l'Europe.
  • «Nous, Romains ... »
  • Points de vue orthodoxes sur l'unité des chrétiens.
  • «Tous, vous êtes un dans le Christ» - Église orthodoxe et nationalisme. - Orthodoxie, uniatisme et œcuménisme


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