Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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lundi 19 avril 2010

Philotimo (φιλότιμο) : l'Amour et le Devoir





L’explication du Président B. Obama du mot grec philotimo (φιλότιμο) est à peu près juste quand il dit que philotimo signifie l’amour de l'honneur, l'amour de la famille et la communauté, le sentiment d'appartenance et le sens du travail commun, le sens du devoir, l’action juste, la dignité et le respect. Pourtant, bien qu’ayant mentionné toutes ces nuances, le discours d'Obama n'a pas vraiment réussi à saisir l'essence de philotimo.


Peut-être un exemple serait-il utile. Disons que quelqu'un me montre qu'il me considère comme assez digne pour entreprendre une expédition. Si je veux montrer que j’accorde de la valeur à l'idée d'entreprendre cette expédition, j’essaye alors de répondre volontairement à ses attentes, attentes qui ne me sont en aucune manière imposées, ce qui constitue une manière de faire qui protège le fondement de notre relation, parce que cette relation ne peut être essentielle que si elle se fonde sur une évaluation et une compréhension communes de la valeur particulière apportée à l’entreprise de cette expédition.


Ainsi nous comprenons philotimo comme l'amour de la poursuite d'un honneur que quelqu'un me fait, avec ma volonté de devenir digne de notre reconnaissance commune d'une valeur, afin de protéger et de faire progresser ma relation avec l'autre.


Cela signifie également que notre valeur commune a dans le même temps une importance première et une secondaire. Une première, parce que sans elle une relation est impossible, et une secondaire, parce que la relation elle-même est le but ultime, et non pas la culture d'une valeur. Le souhait de mes amis que je devienne meilleur encore, prend en moi la’ forme’ de philotimo, ou, philotimo est l'écho existant en moi de leur espérance et de leur amour pour moi - ou bien encore, philotimo est le meilleur à l’intérieur de moi, qui essaye également de l'extérieur, de me rendre meilleur.


Pour avoir la vertu de philotimo, vous avez besoin d’associations où des contraintes telles que le sentiment d'obligation, du devoir, etc., ne sont pas très importantes, comparées aux exigences qui sont celles de l'amour et de l'amitié. Ce qu'une société «mécanique» réalise grâce à la discipline, au sens du devoir, aux idéologies, etc., une société fondée sur l'amitié le réalise encore plus fort grâce à philotimo.






C'est pourquoi Plutarque dit que les amants sont les plus grands combattants, car ils évitent par tous les moyens d’apparaître à leurs bien-aimés comme des lâches ou comme quoi que ce soit d'inférieur et indigne de leurs attentes.


(Version française de The Greek word Philotimo
par Maxime le minime)


Dans une note extraite du livre St Arsène de Cappadoce par le le père Païssios traduit et édité par le monastère St Jean le Théologien Souroti de Thessalonique (où repose Père Païssios) on peut lire cette définition plus spécifiquement chrétienne orthodoxe :


φιλότιμο = noblesse d’âme, bonté, reconnaissance, amour purifié exempt de tout retour sur soi, de celui qui ne regarde jamais son propre intérêt mais ne cherche qu’à être agréable à Dieu, le Père Païssios considérait cette vertu comme le fondement du progrès dans la vie spirituelle.





À propos de philotimo, Père Païssios disait :

"Le juste chrétien ne pratique pas de bonnes actions pour son propre bénéfice, c’est-à-dire pour être récompensé ou pour éviter l'enfer et gagner le paradis, mais plutôt parce qu'il préfère le bien au mal. Tout le reste est une conséquence naturelle du bien qui remplit notre âme sans l’avoir demandé. De cette façon, le bien a de la dignité, sinon, il provient de l'attitude à bas prix du 'donner et prendre'." (Version française par Maxime le minime)

vendredi 12 décembre 2008

" Si la liberté n’est pas utilisée à bon escient, elle ne vaut rien" Père Païssios

APRES LA GRECE EN FLAMMES...
LA GRECE EN FLAMMES ?


(in futura-sciences.com 2007)



La Grèce est devenue depuis longtemps un pays "moderne",
c'est à dire comme les autres....
mais avec plus de difficultés économiques que d'autres...
la précipitation s'est empêtrée dans l'inertie...
pierres et cendres seront peu fertiles...
Elle a pourtant cet avantage de posséder
ce qui fait défaut aux autres,
encore pas si loin dans le temps ou l'espace :
quelques guides spirituels sûrs.
Il est toujours bon de retrouver quelque parole d'un ancien qui montre le chemin dans les moments difficiles, et ce texte, bien que datant d'un certain temps, cité par Stavros sur son Blog "My greek Odyssey" est on ne peut plus contemporain...




« Si la liberté n’est pas utilisée à bon escient, elle ne vaut rien. Tout ce qu'elle apporte est désastre. C'est la raison pour laquelle le pays se dirige dans la mauvaise direction. Est-ce que nos contemporains font bon usage de la liberté ? Lorsque la liberté ne sert pas la cause du véritable de progrès, le résultat en est catastrophique. Combinée avec le progrès du siècle, cette liberté toute de péché a ouvert la voie à l'esclavage spirituel. La véritable liberté spirituelle est l'obéissance à la Parole de Dieu. Mais voyez-vous, alors qu'il est une obéissance qui nous donne la vraie liberté, le tentateur par malveillance, la présente comme réduction en esclavage, ainsi nos jeunes d'aujourd'hui, empoisonnés par l'esprit de rébellion, refusent toute obéissance. Il est compréhensible que ces jeunes gens soient las des différentes idéologies du XXe siècle, qui, déforment malheureusement la beauté de la création de Dieu et remplissent ses créatures d’anxiété, creusant un fossé entre eux et la véritable joie qui est Dieu.

Ce sont les parents qui n'ont jamais compris la nature de la discipline qui permettent désormais à leurs enfants cette liberté excessive qui les transforment en petits délinquants. Dîtes leur seulement un mot, ils vous répondront avec cinq, et avec une telle insolence! Ces enfants peuvent même un jour devenir des criminels. Aujourd'hui, de nombreux enfants sont dans une totale confusion par trop de liberté et pas de discipline. "Ne touchez pas les enfants!" Tels sont les slogans de la société. Et bien sûr, qu'est-ce que pensent les enfants? " En d'autres termes, ils sont délibérément transformés en petits rebelles qui ne veulent écouter ni parents, ni enseignants ni qui que soit d’autre. Cela sert leurs desseins parfaitement, car si l’on n’apprend pas les enfants à être rebelles, comment peuvent-ils finir par tout détruire plus tard?



Nous devons vraiment faire des efforts pour être de vrais chrétiens. C'est de cette façon que nous allons développer un sens spirituel, et parvenir à ressentir de la douleur dans nos cœurs pour l'Orthodoxie et notre patrie et remplir nos obligations envers notre nation hellénique et notre héritage. C'est la base. Si nous sommes de vrais chrétiens, nous allons nous soucier de tout ce qui touche l'Église, nous inquiéter et de prier pour son bien. Nous ne devrions pas attendre que les gens nous prennent en charge dans le style "Maintenant, vous devriez vous occuper de ceci, plus tard de cela et ainsi de suite." Si nous nous déchargeons sur d'autres de ce qui nous incombe, nous allons ressembler à une roue carrée qui ne tournera jamais d’elle-même, et devra être poussée tout le temps. Il est important de tourner de nous-mêmes. Ainsi, notre mouvement sera beau et régulier comme celui d'une roue bien ronde. Et si cela se produit, nous sentirons le mouvement venir de l'intérieur, et Dieu enseignera à notre âme beaucoup de choses, plus qu’une personne ayant fait des études ne pourra jamais atteindre par ses propres moyens. Ce ne seront pas seulement les choses écrites que nous saurons, mais aussi les pensées qui se trouvent dans l'esprit de ceux qui les écrivent. Voyez-vous ce que je suis en train de dire. C'est le travail de l'illumination divine, et toutes les activités de l'homme en sont éclairées.

Comment pouvons-nous négliger l'héritage que nous a légué le Christ? Nous n'avons pas le droit de le rejeter ! Dieu nous tiendra pour responsables. Voyez-vous ce petit pays qui est nôtre a cru dans le Messie, et Dieu nous a béni pour éclairer le monde. L'Ancien Testament a été traduit en grec cent ans avant la venue du Christ. Pensez à la façon dont les premiers chrétiens ont souffert! Leurs vies étaient constamment en danger. Aujourd'hui, il y a tant d'indifférence! Et cependant, il serait facile d’éclairer notre nation aujourd'hui! Nous devons la paix dont nous jouissons aujourd'hui à ceux qui nous ont précédés. Savez-vous combien de nos ancêtres ont sacrifié leur vie? Nous leur devons tout ce que nous avons. Je les compare à nous : ils ont gardé leur foi, même si leur vie était menacée ; nos vies ne sont pas en jeu, mais nous négligeons notre foi et en retour, nous détruisons tout ce qu'ils nous ont légué. Ceux qui n'ont jamais eu l'expérience d'être soumis à une autre nation ne sont pas de mon avis. Je leur dis "Puisse Dieu nous protéger des envahisseurs barbares et de leur rage," : "Pourquoi ?", répondent-ils "Que peut-il nous arriver ?" Ecoutez leur attitude! Oh, pourquoi ne s’éloignent-il pas. C'est le genre de personnes que vous rencontrez ces jours-ci. Donnez-leur de l'argent et des voitures .... c'est ce qui importe, ils ne pourraient pas apporter moins d’attention à la foi, à l'honneur, ou même à leur propre liberté. Nous Grecs, la nation hellénique, devons notre foi chrétienne orthodoxe au Christ, et aux saints martyrs et aux saints Pères de notre Église. Nous devons notre liberté aux héros de notre Patrie, qui ont versé leur sang pour nous. Et nous leur devons de garder ce saint héritage vivant, et ne pas le laisser disparaître ni le détruire nous-mêmes. Quelle grande honte ce serait si notre nation périssait ! Et tout comme les individus sont appelés en temps de guerre pour servir leur pays, ainsi Dieu de nos jours envoie des invitations personnelles au peuple, les appelant à protéger et à sauver sa créature. Dieu ne nous abandonnera pas, mais nous devons de notre côté faire ce qui nous incombe. Nous avons besoin de faire ce qui est humainement possible, et pour le reste, nous tourner vers Dieu et prier pour obtenir son aide. »


texte traduit de l'Anglais par Maxime

mercredi 10 décembre 2008

"La bonté adoucit et ouvre le cœur, comme l’huile un cadenas rouillé." Pater Païssios



Ceux qui sont proches des personnes dans la douleur s'approchent naturellement de Dieu, car Dieu est toujours aux côtés de ses enfants qui sont dans la douleur. 

Quand quelqu'un donne son cœur à Dieu, alors l'esprit de cet homme est également saisi par l'amour de Dieu. Il est indifférent envers les choses du monde et pense continuellement au Père céleste, et à être dans l'amour divin, il glorifie son Créateur jour et nuit comme un ange.

Priez pour obtenir le repentir, et rien d'autre, ni les lumières divines, ni les miracles, ni le don de prophétie, ni aucun don spirituel, seulement le repentir. Le repentir vous apportera l'humilité, l'humilité vous apportera la grâce de Dieu, et Dieu dans sa grâce donnera tout ce dont vous avez besoin pour votre salut, ou ce dont vous pourriez avoir besoin pour aider une autre âme. 

Les choses sont très simples, et il n'y a aucune raison pour laquelle nous devrions les compliquer. Si nous considérons les choses de cette façon, nous allons ressentir la prière de Jésus comme une nécessité et nous ne nous en lasserons pas. Nous serons capable de la répéter de nombreuses fois et notre cœur  sentira une douce douleur, et puis le Christ Lui-même versera Sa douce consolation dans notre cœur. 

Ainsi, la prière ne fatigue pas, mais elle rend vigoureux. Elle n’est ennuyeuse que lorsque nous n’entrons pas dans sa signification et ne comprenons pas le sens que lui ont donné nos Saints Pères. Une fois que nous appréhendons  la nécessité de la miséricorde de Dieu, le désir de cette faim nous obligera, sans faire pression sur nous dans la prière, à ouvrir notre bouche comme un nourrisson, et nous sentirons, en même temps, toute la sécurité et la joie d'un bébé dans l’étreinte de sa mère. 

Maintenant que les commodités ont dépassé toutes limites, elles sont devenues des inconvénients. Les machines se sont multipliées, les loisirs aussi  se sont multipliés et l'homme a été fabriqué dans une machine. Des machines et des hommes de fer autour, c'est pourquoi leurs cœurs sont devenus aussi durs que l'acier. 


L'humilité est acquise après des luttes. Vous saurez vous-même que vous aurez acquis l'humilité, quand elle deviendra une condition (permanente).

 Sinon, on  peut devenir humble pour un instant, mais votre pensée vous dira que vous êtes quelque chose bien qu’en réalité vous ne soyez  rien, et vous serez dans cette même illusion jusqu’au moment de la mort. Si la mort vous trouve avec la pensée que vous n’êtes rien, alors Dieu parlera. Si toutefois votre pensée dit à l'heure de la mort que vous êtes quelque chose et que vous ne le comprenez pas, tous vos efforts seront vains.

La conscience est la première loi de Dieu, qu’Il a gravée profondément dans le cœur du Premier Créé, et, par conséquent, chacun de nous la possède comme une" photocopie "de ses parents quand il est né. Ceux qui ont réussi à sensibiliser leurs consciences par l'étude quotidienne d'eux-mêmes se sentent étrangers à ce monde, et, de ce fait, les gens du monde sont sidérés par leur capacité de discernement. En revanche, ceux qui n’examinent pas leur conscience, ne   bénéficient ni de l'étude spirituelle, ni des conseils d’Anciens, ne sont pas encore en mesure de garder les commandements de Dieu, et  ils deviennent rapidement insensibles. " 

Ceux qui sont sensibles et agissent avec  philotimo* [ φιλότιμο] , et qui observent tout avec précision, sont souvent lésés par les  insensibles à cause des constantes concessions qu'ils font à leur égard par amour. Cependant, l'amour de Dieu est toujours à leur côté. Souvent, ils se lèsent  eux-mêmes à cause de leur hypersensibilité, surévaluant leurs péchés mineurs ou prenant sur eux le fardeau des fautes des autres, mais là encore, Dieu les réconforte par Sa céleste bonté et, en même temps, les renforce spirituellement.  


Le diable ne fait pas la chasse à ceux qui sont perdus, il chasse les gens qui sont conscients, ceux qui sont proches de Dieu. Il part de leur confiance en Dieu et commence à les attaquer avec l’auto-assurance, la logique, la réflexion, la critique. Par conséquent, nous ne devrions pas faire confiance à notre esprit logique. Ne croyez jamais en vos pensées. 

Vivez simplement et sans trop de réflexion, comme un enfant avec son père. La foi sans trop de réflexion fait des merveilles. L'esprit logique empêche la grâce de Dieu et les miracles. Pratiquez la patience sans juger avec l'esprit logique.  

Pour certaines personnes votre amour sera exprimé par la joie et pour d'autres, il sera exprimé par votre douleur. Vous considèrerez chacun comme votre frère ou votre sœur, car nous sommes tous des enfants d'Eve (de la grande famille d'Adam, de Dieu). Ensuite, dans votre prière, vous direz: 'Mon Dieu, aide d’abord ceux qui en ont le plus  besoin, qu'ils soient nos frères dans le Seigneur vivants ou en repos. À ce moment-là, vous partagerez votre cœur avec le monde entier et vous n'aurez rien moins qu’un immense amour, qui est le Christ. 

La personne qui demande des miracles, afin de croire en Dieu, manque de dignité. Dieu, s'Il le souhaite, peut rendre immédiatement croyant tout le monde avec l'un de ses miracles. Toutefois, Il ne le fait pas, car Il ne souhaite pas user de force envers le libre arbitre de l'homme ; l'homme finirait ensuite par croire en Dieu, non par reconnaissance ou dette envers l’excessive bonté de Dieu, mais en raison de son pouvoir surnaturel. 

Oh, si seulement nous pouvions comprendre l’immense patience de Dieu! Cela a pris une centaine d'années pour faire l’arche de Noé. Pensez-vous que Dieu n’aurait pas pu faire une arche plus rapidement ? Il laissa Noé souffrir pendant cent ans pour que d'autres puissent comprendre et se repentir. Noé voulait leur dire, "Repentez-vous, un déluge arrive!" Mais ils préféraient se moquer de lui. "Ah ! Il est en train de faire des cages !", riaient-ils et ils retournaient à leurs affaires. Et maintenant, Dieu pourrait secouer le monde en deux minutes, et en changer les gens en croyants, en super croyants. Comment? Tout ce qu'Il a à faire est de tourner le bouton "tremblement de terre" de cinq, six ou sept sur l'échelle de Richter. A huit sur l'échelle de Richter, les gratte-ciels tomberont l’un sur l’autre comme des ivrognes dans la rue. A dix tout le monde hurlerait : "Nous avons péché, s'il te plaît sauve-nous !" Ils peuvent même dire: «Nous allons devenir des moines!" Mais dès que le tremblement de terre sera terminé, encore secoués, mais debout, ils retourneront en  courant aux bouzouki-clubs. Leur retour à Dieu ne sera pas un véritable repentir, car leurs vœux temporaires n’étaient formulés que pour être sauvés de la catastrophe. " 

Lorsqu’au cours de notre combat spirituel, nous avons un sentiment d'anxiété, nous devons savoir que nous ne dirigeons pas vers le royaume de Dieu. Dieu n'est pas un tyran étouffant. Chacun de nous devrait lutter en fonction de ses forces et cultiver son philotimo pour grandir dans son amour de Dieu. Poussés par philotimo, sa lutte, toutes ces prosternations, le jeûne et ainsi de suite ne seront rien d'autre que pures explosions de son amour et sa voie sera une voie de valeur spirituelle. 

– Geronda, dis une parole .... 

– Que devrais-je dire?

– Quoi que soit que votre cœur vous dit. 

– Mon cœur me dit de prendre un couteau, de le couper en petits morceaux, de les donner aux gens et puis de mourir.

Traduction par Maxime


[ *φιλότιμο = noblesse d'âme, bonté, reconnaissance, amour purifié exempt de tout retour sur soi, de ceui qui ne regarde jamais son propre intérêt mais ne cherche qu'à être agréable à Dieu, le Père Païssios considérait cette vertu comme le fondement du progrès dans la vie spirituelle note extraite de "St Arsène de Cappadoce" par le le père Païssios traduit et édité par le monastère St Jean le Théologien Souroti de Thessalonique (où repose Père Païssios)]


mercredi 23 juillet 2008

Lettre privée de Païsios l’Athonite concernant l’œcuménisme




Lettre privée de Paisios l’Athonite concernant l’œcuménisme

La Sainte Montagne
Le 23 janvier 1969

Révérend Père Haralambos

Considérant la grande agitation qui a lieu dans notre Église à cause des différents groupes qui oeuvrent pour l’union [des Églises] ainsi que les échanges entre le Patriarche Œcuménique et le Pape, je suis profondément attristé en tant qu’enfant de l’Église. Aussi j’ai pensé qu’il serait bon qu’en plus de mes prières j’écrive ces quelques mots qui viennent au pauvre moine que je suis afin qu’ils servent à recoudre les différentes parties du vêtement de notre Mère [l’Église]. Je sais que vous ferez preuve d’amour et que vous allez les partager avec vos amis religieux. Merci.

Tout d’abord je demande pardon à chacun pour l’audace dont je fais preuve en écrivant ces mots car je ne suis ni un saint ni un théologien. Je souhaite que chacun comprenne que ce que j’écris est l’expression de ma profonde tristesse qui résulte de l’attitude infortunée montrant un amour pour le monde de la part de notre père le Patriarche Athénagoras.

Il semble qu’il aime une autre femme moderne qui s’appelle l’Église du pape, parce que notre Mère Orthodoxe ne l’impressionne plus du tout car Elle est tellement modeste.
Cet amour de la part de Constantinople provoque de grandes impressions parmi les Orthodoxes de nos jours, qui vivent dans un environnement où l’amour est dénué de sens et qui sont éparpillés dans des villes partout dans notre monde. De plus cet amour est conforme à l’esprit de notre temps : la famille perdra sa signification divine avec cette sorte d’amour dont le but est la désintégration et non l’union.

C’est avec un tel amour mondain que notre Patriarche nous entraîne vers Rome. Pourtant il devrait nous aimer en premier, nous ses enfants, ainsi que notre Mère l’Église ; hélas il a reporté son amour très loin de nous. Le résultat, il est vrai, fait plaisir à ses enfants séculiers qui aiment le monde ( qui ont cet amour mondain ) mais il nous a complètement scandalisés, nous qui sommes les enfants de l’Orthodoxie, jeunes ou vieux, et qui avons la crainte de Dieu.

Je dois avouer avec une grande tristesse que parmi tous les unionistes [oecuménistes] que j’ai rencontrés, je n’ai jamais vu un seul qui avait une goutte de spiritualité. Cependant ils savent parler d’amour et d’union alors qu’ils ne sont pas eux-mêmes unis à Dieu car ils ne L’ont pas aimé.

C’est avec tendresse que je supplie tous les frères unionistes : puisque l’union des Églises est une affaire spirituelle et que nous avons besoin d’un amour spirituel, laissons cette question à ceux qui ont un très grand amour de Dieu et qui sont de véritables théologiens comme les Pères de l’Eglise, qui ne sont pas des légalistes mais qui continuent à se donner en service pour l’Église (au lieu d’acheter de grands cierges) et qui sont allumés par le feu de Dieu au lieu de l’être par le briquet du sacristain…

Nous devons reconnaître qu’il n’ y a pas que des lois naturelles mais qu’il y a également des lois spirituelles. Par conséquent la colère à venir de Dieu ne pourra être évitée par une réunion de pÉcheurs (et alors nous recevrons une colère double) mais par la repentance et l’adhésion aux commandements de Dieu.

C’est pourquoi nous devrions savoir que notre Église Orthodoxe n’a même pas un seul défaut. Les insuffisances apparentes proviennent du fait que nous n’avons pas suffisamment d’hiérarques et de pasteurs ayant une solide base patristique. « Les élus sont peu nombreux ». Cela ne doit pas nous troubler. L’Église est l’Église du Christ et Il la dirige. L’Église n’est pas un bâtiment de pierres, de sable et de ciment qui peut être détruit mais l’Église est le Christ Lui-même. « Et tout homme qui tombera sur cette pierre sera brisé ; celui sur qui elle tombera elle les pulvérisera » (Mathieu, 21 :44-45).

Lorsqu’il le faudra, Notre Seigneur suscitera un Marc d’Éphèse ou un Grégoire Palamas, pour rassembler nos frères scandalisés, confesser la foi Orthodoxe, renforcer la Tradition et combler de joie notre Mère l’Église.

Dans le passé, de nombreux fidèles, moines ou laïcs, se sont détachés de l’Église à cause des unionistes. A mon avis chaque fois que des gens se séparent de l’Église à cause des fautes du Patriarche ils ne font pas bien du tout. C’est du dedans, tout près de notre Mère l’Eglise, qu’il est du devoir et de l’obligation de chaque membre de lutter à sa façon. Cesser de commémorer le Patriarche, se séparer et créer sa propre église et de continuer à parler de façon blessante du Patriarche dénote un manque de sens.

Si pour cette déviation (ou une autre) du Patriarche nous nous séparons de l’église et que nous fassions nos propres églises – que Dieu nous en préserve- nous dépasserons les Protestants ! Il est plus facile de se séparer que de se réunir à nouveau.

Malheureusement nous avons beaucoup d’« Églises » créées par des groupes importants ou même par une seule personne. Il se peut que chacun fasse son Église dans son skite (je parle de choses qui arrivent dans la Sainte Montagne) et se figure ainsi qu’il a créé son Église indépendante.

Si les unionistes [oecuménistes] donnent à l’Église sa première blessure, les groupes que je viens de mentionner lui donnent la seconde.

Prions afin que Dieu nous éclaire, y compris le Patriarche Athénagoras, afin que que l’union entre ces « Églises » se fasse en premier, que la tranquillité revienne parmi les fidèles qui ont été scandalisés, que la paix et l’amour fraternel règnent entre tous les membres des Églises Orthodoxes ; ensuite nous penserons à l’union avec les autres « confessions » si et seulement si elles désirent sincèrement embrasser la foi Orthodoxe.

Je dois ajouter qu’il y a un troisième groupe dans notre Église. Il s’agit des frères qui sont Ses enfants fidèles mais qui n’ont pas d’entente spirituelle entre eux. Ils passent leur temps à se critiquer les uns les autres et ce n’est pas pour le bon combat. Ils se surveillent mutuellement [au lieu de se surveiller eux-mêmes] et font des critiques violentes à ce que les uns ou les autres disent ou écrivent…

Beaucoup de mal en résulte car ils se font mutuellement tort. Cela sème l’incroyance dans le cœur des faibles car le comportement de ces personnes les scandalise.

Malheureusement parmi nous il y en a qui font des récriminations insensées envers d’autres. Nous voulons qu’ils conforment leur caractère spirituel au nôtre. En d’autres termes, si quelqu’un n’est pas en harmonie avec notre caractère, ou bien s’il est un peu doux avec nous, ou même s’il est un peu tranchant, nous concluons immédiatement qu’il n’est pas une personne spirituelle. Or nous sommes tous nécessaires dans l’Église : tous les Pères, les doux comme les austères ont offert leur service à l’Église. C’est comme les herbes, elles peuvent être douces ou amères et dans tous les cas elles font du bien à notre corps. Il en est de même pour le Corps de l’Église. Tous sont nécessaires. Chacun complète la caractère spirituel de l’autre et tous nous sommes liés entre nous afin de supporter non seulement nos différences de caractères mais également nos faiblesses humaines.

A nouveau je vous demande pardon d’avoir écrit avec audace. Je ne suis qu’un pauvre moine et mon travail est de lutter à la mesure de mes moyens afin de me libérer du vieil homme et d’aider les autres dans l’Égliseavec l’aide de Dieu par la prière.

C’est parce que ces nouvelles qui fendent le cœur concernant notre Sainte Orthodoxie sont parvenues à mon ermitage m’ont grandement attristé que j’ai écrit ce que je ressens.

Prions afin que Dieu nous accorde Sa grâce et que chacun puisse contribuer à sa façon à la gloire de notre Église.  
Avec mes respects pour tous.
Le moine Païsios.

(Traduit de l’anglais à partir de la revue « Orthodox Heritage » Vol. 06 Mai-Juin 2008. par Tanios)

Saint Père Païsios prie Dieu pour nous !