Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
Affichage des articles dont le libellé est S.S. Bartholomée. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est S.S. Bartholomée. Afficher tous les articles

lundi 20 juin 2011

Le patriarcat de Constantinople, ses graves difficultés, les moyens choisis pour subsister et les conséquences non moins graves qui en découlent

A l'occasion d'une recension du livre de Mérope Anastassiadou et Paul Dumont, « Les Grecs d’Istanbul et le Patriarcat œcuménique au seuil du XXIe siècle. Une communauté en quête d’avenir », éditions du Cerf, Paris, 2011, 315 p. (collection « L’histoire à vif ») Jean-Claude Larchet - dont le travail et les compétences considérables sont une bénédiction dont il faut rendre grâce à Dieu pour l'Orthodoxie non seulement francophone mais internationale - fait quelques remarques comme d'habitude appréciables autant par leur précision que par leur pertinence. Puissions-nous tous les garder à l'esprit non seulement pour l'avenir du Patriarcat, mais également et surtout celui de l'Orthodoxie.


Couv9171g_260"Bien que l’objectif de cette étude ne soit pas d’ordre religieux, les auteurs accordent une attention particulière et centrale (titre du livre et ch. 4, p. 127-155) à l’attitude et à l’action du Patriarcat œcuménique au cours de ces dernières décennies, et cela appelle plusieurs remarques.
On doit constater que la réduction de la communauté grecque à la dimension de la population d’un gros village et la mise en cause de l’existence même du Patriarcat de Constantinople ont considérablement modifié le statut, les conceptions et l’action ecclésiologiques de celui-ci.
Bon nombre des évêques/métropolites qui entourent le patriarche sont malheureusement des évêques titulaires ou « in partibus » (y compris le métropolite Jean [Zizioulas] de Pergame, qui ne craint pas d’être la vivante contradiction du principe de base de sa doctrine ecclésiologique bien connue). Ayant perdu la justification qui a motivé sa création et son existence juridictionnelles (Constantinople comme capitale de l’empire byzantin) ainsi que presque toute activité pastorale effective sur son territoire canonique historique (le nombre des orthodoxes grecs pratiquants étant estimé par certains observateurs à moins de mille sur tout le territoire turc), le patriarcat de Constantinople, depuis surtout les années vingt du XXe siècle, s’est efforcé de subsister sur un mode autre que symbolique par cinq moyens :

1) la prise de possession juridictionnelle de territoires extérieurs à son territoire canonique (et parfois très éloignés de lui comme l’Ukraine ou l’Estonie), ce qui a été source de tensions importantes avec les Églises de Grèce (cf. p. 149-155), de Russie (cf. p. 135-137) et de Roumanie;

2) un effort de mainmise sur l’ensemble de la diaspora (au nom d’une interprétation abusive du 28e canon du concile de Chalcédoine) et de prise de direction des autres juridictions qui y sont présentes (méthodiquement organisée à travers la constitution d’assemblées, se systématisant aujourd’hui, d’évêques ayant toujours à leur tête l’évêque constantinopolitain, alors que le caractère non synodal de ces assemblées aurait pu aisément justifier qu'on y établît une présidence tournante);

3) le développement (sous l’égide en particulier du métropolite de Pergame, Jean Zizioulas) d’une ecclésiologique fondée sur le modèle catholique-romain de la primauté, où le patriarche de Constantinople est présenté comme le centre visible d’unité et le chef de l’Église orthodoxe universelle;

4) une activité diplomatique et politique intense auprès des États et des institutions internationales (cf. p. 134-135);

5) « une stratégie d’ancrage dans le monde occidental qui semble aujourd’hui seule capable d’assurer au Phanar les soutiens nécessaires pour échapper à une mort par asphyxie » (p. 137). L’intense implication du patriarcat de Constantinople dans l’œcuménisme tant à l’égard de Rome que des confessions protestantes, des Églises orientales hétérodoxes (nestorienne et monophysites) et des religions non chrétiennes (judaïsme, islam, bouddhisme...), a en grande partie pour motivation sous-jacente la recherche d’un tel ancrage et d’un tel soutien, en même temps que de l’affirmation de son leadership au sein du monde orthodoxe. La multiplication des relations avec le Vatican autres que proprement œcuméniques ont les mêmes objectifs, visant en particulier, « pour le chef du Phanar, à donner à voir une reconnaissance solennelle de sa primauté au sein du christianisme oriental » (p. 138), ce que l’Église russe cherche depuis quelque temps à contrebalancer en développant avec le Vatican le même type de relations.
Bref, le mode de fonctionnement de Patriarcat de Constantinople correspond aujourd'hui plus à un modèle politique qu'à un modèle proprement ecclésial, et les compromis auxquels l'a conduit son action diplomatique tous azimuts, ont impliqué un certain relativisme dogmatique et ecclésiologique qui a été et reste au sein du monde orthodoxe la source de nombreuses tensions."
Jean-Claude Larchet
"L'Enfer est pavé de bonnes intentions..."
Prions pour nos hiérarques et pour que Notre Dieu nous prenne en pitié !


"Tiens ton esprit en enfer et ne désespère pas." St Silouane l’Athonite

mercredi 23 juillet 2008

Lettre privée de Païsios l’Athonite concernant l’œcuménisme




Lettre privée de Paisios l’Athonite concernant l’œcuménisme

La Sainte Montagne
Le 23 janvier 1969

Révérend Père Haralambos

Considérant la grande agitation qui a lieu dans notre Église à cause des différents groupes qui oeuvrent pour l’union [des Églises] ainsi que les échanges entre le Patriarche Œcuménique et le Pape, je suis profondément attristé en tant qu’enfant de l’Église. Aussi j’ai pensé qu’il serait bon qu’en plus de mes prières j’écrive ces quelques mots qui viennent au pauvre moine que je suis afin qu’ils servent à recoudre les différentes parties du vêtement de notre Mère [l’Église]. Je sais que vous ferez preuve d’amour et que vous allez les partager avec vos amis religieux. Merci.

Tout d’abord je demande pardon à chacun pour l’audace dont je fais preuve en écrivant ces mots car je ne suis ni un saint ni un théologien. Je souhaite que chacun comprenne que ce que j’écris est l’expression de ma profonde tristesse qui résulte de l’attitude infortunée montrant un amour pour le monde de la part de notre père le Patriarche Athénagoras.

Il semble qu’il aime une autre femme moderne qui s’appelle l’Église du pape, parce que notre Mère Orthodoxe ne l’impressionne plus du tout car Elle est tellement modeste.
Cet amour de la part de Constantinople provoque de grandes impressions parmi les Orthodoxes de nos jours, qui vivent dans un environnement où l’amour est dénué de sens et qui sont éparpillés dans des villes partout dans notre monde. De plus cet amour est conforme à l’esprit de notre temps : la famille perdra sa signification divine avec cette sorte d’amour dont le but est la désintégration et non l’union.

C’est avec un tel amour mondain que notre Patriarche nous entraîne vers Rome. Pourtant il devrait nous aimer en premier, nous ses enfants, ainsi que notre Mère l’Église ; hélas il a reporté son amour très loin de nous. Le résultat, il est vrai, fait plaisir à ses enfants séculiers qui aiment le monde ( qui ont cet amour mondain ) mais il nous a complètement scandalisés, nous qui sommes les enfants de l’Orthodoxie, jeunes ou vieux, et qui avons la crainte de Dieu.

Je dois avouer avec une grande tristesse que parmi tous les unionistes [oecuménistes] que j’ai rencontrés, je n’ai jamais vu un seul qui avait une goutte de spiritualité. Cependant ils savent parler d’amour et d’union alors qu’ils ne sont pas eux-mêmes unis à Dieu car ils ne L’ont pas aimé.

C’est avec tendresse que je supplie tous les frères unionistes : puisque l’union des Églises est une affaire spirituelle et que nous avons besoin d’un amour spirituel, laissons cette question à ceux qui ont un très grand amour de Dieu et qui sont de véritables théologiens comme les Pères de l’Eglise, qui ne sont pas des légalistes mais qui continuent à se donner en service pour l’Église (au lieu d’acheter de grands cierges) et qui sont allumés par le feu de Dieu au lieu de l’être par le briquet du sacristain…

Nous devons reconnaître qu’il n’ y a pas que des lois naturelles mais qu’il y a également des lois spirituelles. Par conséquent la colère à venir de Dieu ne pourra être évitée par une réunion de pÉcheurs (et alors nous recevrons une colère double) mais par la repentance et l’adhésion aux commandements de Dieu.

C’est pourquoi nous devrions savoir que notre Église Orthodoxe n’a même pas un seul défaut. Les insuffisances apparentes proviennent du fait que nous n’avons pas suffisamment d’hiérarques et de pasteurs ayant une solide base patristique. « Les élus sont peu nombreux ». Cela ne doit pas nous troubler. L’Église est l’Église du Christ et Il la dirige. L’Église n’est pas un bâtiment de pierres, de sable et de ciment qui peut être détruit mais l’Église est le Christ Lui-même. « Et tout homme qui tombera sur cette pierre sera brisé ; celui sur qui elle tombera elle les pulvérisera » (Mathieu, 21 :44-45).

Lorsqu’il le faudra, Notre Seigneur suscitera un Marc d’Éphèse ou un Grégoire Palamas, pour rassembler nos frères scandalisés, confesser la foi Orthodoxe, renforcer la Tradition et combler de joie notre Mère l’Église.

Dans le passé, de nombreux fidèles, moines ou laïcs, se sont détachés de l’Église à cause des unionistes. A mon avis chaque fois que des gens se séparent de l’Église à cause des fautes du Patriarche ils ne font pas bien du tout. C’est du dedans, tout près de notre Mère l’Eglise, qu’il est du devoir et de l’obligation de chaque membre de lutter à sa façon. Cesser de commémorer le Patriarche, se séparer et créer sa propre église et de continuer à parler de façon blessante du Patriarche dénote un manque de sens.

Si pour cette déviation (ou une autre) du Patriarche nous nous séparons de l’église et que nous fassions nos propres églises – que Dieu nous en préserve- nous dépasserons les Protestants ! Il est plus facile de se séparer que de se réunir à nouveau.

Malheureusement nous avons beaucoup d’« Églises » créées par des groupes importants ou même par une seule personne. Il se peut que chacun fasse son Église dans son skite (je parle de choses qui arrivent dans la Sainte Montagne) et se figure ainsi qu’il a créé son Église indépendante.

Si les unionistes [oecuménistes] donnent à l’Église sa première blessure, les groupes que je viens de mentionner lui donnent la seconde.

Prions afin que Dieu nous éclaire, y compris le Patriarche Athénagoras, afin que que l’union entre ces « Églises » se fasse en premier, que la tranquillité revienne parmi les fidèles qui ont été scandalisés, que la paix et l’amour fraternel règnent entre tous les membres des Églises Orthodoxes ; ensuite nous penserons à l’union avec les autres « confessions » si et seulement si elles désirent sincèrement embrasser la foi Orthodoxe.

Je dois ajouter qu’il y a un troisième groupe dans notre Église. Il s’agit des frères qui sont Ses enfants fidèles mais qui n’ont pas d’entente spirituelle entre eux. Ils passent leur temps à se critiquer les uns les autres et ce n’est pas pour le bon combat. Ils se surveillent mutuellement [au lieu de se surveiller eux-mêmes] et font des critiques violentes à ce que les uns ou les autres disent ou écrivent…

Beaucoup de mal en résulte car ils se font mutuellement tort. Cela sème l’incroyance dans le cœur des faibles car le comportement de ces personnes les scandalise.

Malheureusement parmi nous il y en a qui font des récriminations insensées envers d’autres. Nous voulons qu’ils conforment leur caractère spirituel au nôtre. En d’autres termes, si quelqu’un n’est pas en harmonie avec notre caractère, ou bien s’il est un peu doux avec nous, ou même s’il est un peu tranchant, nous concluons immédiatement qu’il n’est pas une personne spirituelle. Or nous sommes tous nécessaires dans l’Église : tous les Pères, les doux comme les austères ont offert leur service à l’Église. C’est comme les herbes, elles peuvent être douces ou amères et dans tous les cas elles font du bien à notre corps. Il en est de même pour le Corps de l’Église. Tous sont nécessaires. Chacun complète la caractère spirituel de l’autre et tous nous sommes liés entre nous afin de supporter non seulement nos différences de caractères mais également nos faiblesses humaines.

A nouveau je vous demande pardon d’avoir écrit avec audace. Je ne suis qu’un pauvre moine et mon travail est de lutter à la mesure de mes moyens afin de me libérer du vieil homme et d’aider les autres dans l’Égliseavec l’aide de Dieu par la prière.

C’est parce que ces nouvelles qui fendent le cœur concernant notre Sainte Orthodoxie sont parvenues à mon ermitage m’ont grandement attristé que j’ai écrit ce que je ressens.

Prions afin que Dieu nous accorde Sa grâce et que chacun puisse contribuer à sa façon à la gloire de notre Église.  
Avec mes respects pour tous.
Le moine Païsios.

(Traduit de l’anglais à partir de la revue « Orthodox Heritage » Vol. 06 Mai-Juin 2008. par Tanios)

Saint Père Païsios prie Dieu pour nous !

                                                        




jeudi 3 juillet 2008

La psychologie de l’antioecuméniste selon Mgr Séraphin (de Sendaï, à la retraite)

Sur le Live Journal de Mgr Seraphim on trouve un message concernant l’anti-œcuménisme intitulé : The Psychology of Rejection

J’ai d’abord essayé de répondre sur le blog de + Séraphim (dont j’apprécie la connaissance du Japon qui m’est cher ainsi que la sensibilité artistique sans apprécier ses positions ecclésiologiques) mais n’étant pas dans la liste de ses amis je n’ai pas pu y déposer ma réponse il m’a semblé en cette saison de renégâteries (excusez le néologisme) que cela pouvait susciter quelques réflexions de votre part.
On voudra bien me pardonner les erreurs ou maladresses de traduction et me corriger si je me suis trompé ou ai mal interprété.


La psychologie de l’antioecuméniste

selon Mgr Séraphin (de Sendaï à la retraite)

"Pourquoi les gens rejettent-ils l’unité et préfèrent-ils la division ? –
Pensées en vitesse :

  1. d’un côté c’est la tendance d’une personnalité analytique plutôt que synthétique.
    d’un autre c’est la réalisation de soi en tant qu’opposé à l’autre, la projection de soi sur l’autre etc.
  2. sur un autre plan c’est de l’agoraphobie spirituelle, la peur de ce qui n’est pas contenu et défini… de ce qui n’est pas dans la petite maison que l’on a construite…
  3. on peut constater que d’aussi loin que l’œcuménisme se développe existe une
    opposition à l’œcuménisme qui ne peut pas être vue seulement comme l’excitation
    de quelques fêlés avec des ordinateurs qui voudraient se donner une raison de
    vivre mais cela prend racine dans la psyché profonde de toute personne et nous
    trouverons sans doute des pensées de rejet, même et selon d’autres modes et
    peut-être pas moins, en nous-mêmes.
  4. que la tâche de l’œcuménisme doit se fonder sur une pratique et une ascèse psychologiques et spirituelles (travail intérieur ou ascétisme)
  5. Nous comprenons la prière du Seigneur "que tous soient un ..." comme se référant d'abord à l’unité des personnes qui en étant hors de l’unité ensuite ne rejetteront pas les autres ..."

A quoi servent ces interprétations psychologiques bon marché ?
Voulez-vous des sujets d’enquête supplémentaires ?
En voulez-vous par exemple sur le clergé ?

  • Pourquoi vraiment devient-on ecclésiastique ? – Tendance à l’évitement de la réalité ? Désir de trouver une tribune permanente gratuite et un public docile pour exprimer ses idées ? Déséquilibre du corps et de l’esprit ? etc.
  • Pourquoi vraiment garde-t-on le célibat ? – Peur du sexe opposé ? Homosexualité refoulée ? Peur des enfants ? etc.
  • Quel est l’avantage apporté pour la sanctification de devenir évêque ? – Une façon de faire carrière comme une autre ? Carrière spirituelle ou mondaine ? Goût du pouvoir ? Ego démesuré ? etc.
  • Il me serait facile de fournir encore beaucoup de réponses comme celles-ci aussi stéréotypées qu’irrespectueuses des convictions affichées des gens concernés ?

Je ferai juste remarquer que choisir de rester orthodoxe quand on est né d’origine russe, grecque, roumaine ou serbe c’est peut-être seulement du conformisme.
Je dirai également que choisir l’orthodoxie, dans n’importe quel domaine c’est par définition distinguer ce qui n’est pas orthodoxe et choisir l’exclusion. L’étiquette même implique cela forcément.
Choisir d’être protestant c’est choisir de protester non ? Et de s’exclure, ou bien encore une fois c’est peut-être seulement du conformisme familial ou régional.

Si vous voulez une « bonne » étiquette soyez « catholiques » par exemple, ça c’est pacifique, universaliste, inclusif pas exclusif.Vous êtes peut-être d’anciens catholiques d'ailleurs ? Pourquoi ne l’êtes-vous pas restés ? Pourquoi avoir choisi de vous exclure de la communion romaine et avoir choisi l’exclusion de tous les autres avec cette nouvelle appartenance ?

Le seul véritable œcuménisme, s’il faut à tout prix qu’il y en ait un, est spirituel. Il est dans la confiance en l’autre, n’importe quel autre, dans le respect intégral de l’autre quelle que soit sa religion quelle que soit sa confession et il est dans la confiance en l’infinie miséricorde divine. Il n’est pas dans les spectacles soigneusement et bruyamment médiatisés, il n’est pas dans les beaux discours oecuméniquement corrects et dans les images des diplomates professionnels en soutane. Pas dans la communion volontariste simulée ! Il est dans l’amour sincère du prochain qu’il soit pharisien, samaritain ou… athée !!!

mercredi 11 juin 2008

ESPHIGMENOU (suite)


Aujourd'hui, le gouvernement grec a déployé des centaines de policiers armés pour enlever de force les moines de leur monastère d’Esphigmenou. Sous la direction du ministre des Affaires étrangères Dora Bakoyannis, toutes les routes au monastère ont été fermées et plus de 200 policiers dans des engins anti-émeute sont sur le mont. Athos, avec un supplément de déploiement de 400 policiers pour aider à l’assaut. Leur plan explicite consiste à enlever de force des moines pacifiques et sans défense et leur Abbé de longue date Methodios de leur monastère, et de les remplacer par ceux qui prient conformément aux exigences du gouvernement grec. Le gouvernement a autorisé l'utilisation de la force pour résoudre un différend religieux après avoir échoué à affamer les moines pendant une période de 5 ans de blocus pour les faire quitter leur monastère. Pendant cette période, ils ont interdit aux moines les livraisons de vivres, de médicaments, le combustible pour le chauffage, et l'accès aux soins médicaux tout en les soumettant à une campagne non-stop de harcèlement et d'intimidation.
Le procureur local grec, Vasilis Floridis, a détruit les moyens d'existence de ces moines pacifiques qui cherchent à être laissés à eux-mêmes de façon à prier dans leur monastère. La semaine dernière, Floridis a envoyé une lettre aux hauts fonctionnaires du gouvernement qualifiant les moines de «menace nationale» et exigeant leur retrait. C'est le même ministère qui en Octobre 2006 a menacé de "graves conséquences" tous ceux qui osaient élever leurs voix pour protester contre ces actions.
Les moines ont demandé à plusieurs reprises le dialogue avec le gouvernement grec ainsi qu’avec le Patriarche Bartholomaios d'Istanbul pour résoudre ce différend. Le patriarche, qui a déclaré les moines "schismatiques", a refusé de contribuer à la réconciliation pacifique de ce différend. Au cours des cinq dernières années, le gouvernement des États-Unis a cité la Grèce pour son traitement des moines d’Esphigmenou dans son Rapport International sur la liberté religieuse.



traduit du blog http://desniza.livejournal.com/

vendredi 30 mai 2008

ESPHIGMENOU/PATRIARCAT OECUMENIQUE = pile / face de la même pièce




Le Procureur général de Thessalonique a préconisé une intervention immédiate de l'État grec à la Sainte Montagne pour mettre au pas les moines d'Esphigmenou...

Un père qui n’est capable de répondre à ses propres enfants révoltés (à beaucoup d’égards à juste titre) que par l’appel à une force brutale extérieure à sa famille est-il digne d’être appelé père ? Quelle est l’authentique autorité spirituelle d’un tel père ?
L’enseignement du Christ nous place constamment devant notre propre responsabilité dans ce qui nous est extérieur et nous irrite ou nous gêne chez autrui. Le Patriarche «de Constantinople» s’il veut conserver ce noble titre n'est-il pas appelé à se poser la question de la responsabilité passée et présente de son patriarcat vis-à-vis de ces 105 moines révoltés d’Esphigmenou, fussent-ils des sortes de Pharisiens forcenés. Pourquoi et comment en est-on arrivé jusqu’à ce point ?

Voilà une Institution – car pour le coup on ne saurait plus donner d’autre nom à ce ministère sacré que celui-là – qui non seulement a été imprévoyante mais qui aggrave chaque jour davantage, par sa façon répétitive et erronée de réagir, le problème que pose ce monastère à son fonctionnement hiérarchique. A une forme indéniable et chrétiennement irrecevable de violente colère doit-on répondre par une réponse de même type ? La force a déjà été utilisée… en vain. La seule solution est-elle d’augmenter l’intensité de la force employée. Toujours plus du même pour toujours plus d’erreur ?

Où est passé l’Amour ?


Est-il donc préférable et plus facile de dialoguer et faire preuve de concessions, disons d’ «amour» avec toutes les autres confessions, religions voire institutions athées sous le noble prétexte poltiquement correct de l'oecuménisme qu’avec ses propres frères ? L’admiration à peine voilée pour l’ex Patriarcat romain et la secrète ( ?) ambition de l’égaler pour se partager le monde religieux chrétien doit-elle aller jusqu’à imiter ce qui n’a même plus cours à Rome à savoir l’excommunication et bientôt l’Inquisition ? Car enfin, même à Rome, on a réussi à réintégrer la majorité des révoltés traditionnalistes contre les conséquences de Vatican II … Le Patriarcat dit œcuménique de Constantinople n'a jamais été un état comme le Vatican ou le Tibet, il ne saurait avoir les mêmes prétentions ni les mêmes revendications, mais il aurait pu être un véritable témoignage de la lumineuse foi chrétienne persécutée, du petit troupeau qui ne doit pas craindre car le Seigneur a vaincu.

Il aurait pu être un authentique phare spirituel pour toute l'Orthodoxie, toute la Chrétienté, voire toute l'humanité (comme est souvent abusivement présenté le Dalaï Lama) vivant dans sa faiblesse mondaine mais dans sa force pneumatologique le martyre de l'unique Église, confiante en son Seigneur.
Au lieu de cela, ce qui est devenu de plus en plus une simple administration à vocation internationale, néglige, abandonne ses propres fils voire ses propres ministres tout dévoués, placés à des postes clés pour servir une diplomatie hasardeuse, sans leur fournir d'ailleurs les moyens (peut-être réservés à d'autres campagnes autant coûteuses que vaines) pour la mettre en œuvre et pour courir après la reconnaissance du monde, par tous les moyens qui n’ont qu’un rapport indirect avec la foi orthodoxe et tout simplement avec le Christ Notre Seigneur...





samedi 3 mai 2008

l'ORTHODOXIE qu'on enseigne à l'école (suite) Quel Patriarcat pour assurer l'avenir?

Pour ceux qui auraient lu le message précédent je voudrais dire que j'ai pris conscience que la formulation de mon message précédent n'était ni assez claire ni très mobilisatrice par son "humeur". Elle était un peu emportée et peut-être même a-t-elle blessé certains et je leur en demande pardon.

Ceci s'explique par le fait que je m'inquiète, comme beaucoup, de l'avenir de l'Orthodoxie en Europe et malgré mon désir d'adhérer à une juste ecclésiologie, donc orthodoxe, j'ai la conviction que l'histoire de l'Eglise ne s'est pas faite seulement par la vertu des Saints et la grâce de Dieu mais également par la main tout ce qu'il y a de plus mondaine de l'homme, autrement dit l'organisation politique entre autres (je ne parle bien sûr ni de conquêtes armées ni encore moins de croisades). Je crains que certaines prises de position, pour légitimes qu'elles semblent, ne fassent fausse route.

J'ai toujours été un fidèle de paroisses du Patriarcat œcuménique, russe - majoritairement - puis grecque, mais mon initiation à l'Orthodoxie s'est faite d'abord au sein du Patriarcat de Moscou et dans cette église, j'ai communié régulièrement pendant les premiers temps ; par ailleurs, plus tard, mes amitiés dans l'Eglise Russe Hors Frontières m'ont aussi amené à me rendre aux offices assez régulièrement et aux liturgies à maintes reprises où le Père Michel (de bienheureuse mémoire) m'a toujours reçu à la communion avec la plus totale bienveillance. Je n’étais bien sûr pas le seul à circuler d’une juridiction à l’autre sans retenue. Bien que fondamentalement anti-communiste et quelquefois sceptique par rapport à la pratique de ceux que l’on appelait, à tort, avec une nuance de mépris les « Sov », j’avais le désir d’embrasser toute l’Orthodoxie car non seulement j’en avais suffisamment appris sur le martyre de l’Eglise Russe restée sur place mais j’avais rencontré suffisamment de fidèles du Patriarcat au cœur pur pour désirer sincèrement rester en communion avec cette Eglise, c'est-à-dire pas seulement son clergé mais ses fidèles. Pour ce qui est de la Russie j’avais été élevé non pas dans la slavophilie mais dans philoslavie si j’ose dire, si bien que j’avais déjà des amis russes athées bien avant ma conversion. L’âme russe si elle est un mythe pour certains ne l’a jamais été pour moi et je sais bien ce qui a pu se maintenir de meilleur de la Russie et traverser le siècle d’horreur passé. Je n’ai donc jamais fait de généralisation abusive de la même façon que je n’ai assimilé tout le peuple allemand au Nazisme. Aussi ai-je accueilli la proposition de naguère du Patriarcat et l’annonce de la réunion des juridictions dans une même église avec joie, j’ose le dire.

J’ai longtemps pensé que, n’étant pas d’origine orthodoxe, j’étais à ma place sous la juridiction du Patriarcat de Constantinople et j’ai souvent défendu celui que je considérais comme mon Patriarcat...> Mais force est de constater que la situation particulièrement difficile, précaire et dramatique voire dangereuse de Constantinople a entraîné le Patriarche à lutter avec des moyens qui n’ont eu malheureusement bien souvent rien à envier aux manœuvres vaticanes. Le Phanar n’aura jamais eu en fait la moindre ressemblance avec le Vatican et toute prétention ou tout rêve de ce genre ne pouvait correspondre en rien à la place historique, religieuse, diplomatique, politique et financière de l’Eglise de Rome. Alors à quoi bon être obligé de chercher toutes sortes de moyens, ni très corrects quelquefois ni très efficaces la plupart du temps, dans cette si misérable situation malgré la solidarité généreuse panhellène de la diaspora, pour chercher à se faire reconnaître et demeurer à tout prix à Istanbul.

Compter sur l’entrée de la Turquie (avec la forte pression américaine… pour déstabiliser l’Europe en construction ?) en Europe en appuyant sa candidature, est-ce que cela aura été suffisant à la reconnaissance du Patriarcat Œcuménique et à la réouverture du séminaire de Halki ? Est-ce que cela aura fait cesser les malveillances voire les attentats ? Etait-ce le bon plan ? Compter sur la reconnaissance par la Turquie de l’Orthodoxie, de bonne volonté ou par la force des conditions préalables à la réception de la Turquie en Europe, est-ce bien encore une option réaliste ? Resterait, mais il est déjà tard et ce ne sera pas facile, à déménager d’Istanbul que l’on peut difficilement, malgré qu'on en ait, appeler encore Constantinople et venir en Suisse ou en Grèce - maintenant plus plausiblement... A mon humble avis c’était la solution la plus réaliste et elle pouvait être fondée, car une ville aussi prestigieux ait été son passé, n’est pas éternellement un siège patriarcal. Il eut préférable et plus efficace pour son rayonnement que ce déménagement ait eu lieu il y a longtemps, cela n’a pas été choisi : par entêtement, faux espoir ou manque de discernement ?

Mon point de vue est que si la Turquie se moque comme d’une guigne du prestige historique, religieux et moral du Patriarcat œcuménique, c’est qu’elle pense pouvoir le faire sans problème sérieux internationalement et qu’il n’y a donc aucun effort à faire dans le sens d’une reconnaissance. Dont acte. Cela signifie que désormais « Constantinople » ne pèse pas tellement lourd sur la scène internationale et que les pauvres Orthodoxes sont plus dans la position de le soutenir que d’être soutenu par lui.

Je pose alors la question : Particulièrement nous, Orthodoxes archi minoritaires dans des terres hétérodoxes voire antichrétiennes, n’avons-nous pas intérêt à nous regrouper sous la protection d’une juridiction un peu moins dans l’insécurité que celle de Constantinople et cette proposition de Moscou n’était-elle pas l’occasion de prendre refuge dans une Eglise dont le poids est plus estimable (inutile de pinailler avec les chiffres car il en est de même avec Rome : peu importe le nombre de pratiquants réels, l’importance demeure intacte internationalement) d’autant qu’il était offert de préserver une originalité à chaque communauté ralliée ? Et après tout, s'il existe réellement des raisons de se méfier d'un possible totalitarisme moscovite ne serait-il pas audacieux mais habile de faire comme le camarade Trotski le préconisait : de l'"entrisme" ?

Si j’osais, mais je vais oser malgré l’effroi que je vais susciter peut-être (chez ceux qui ont la condescendance de me lire bien sûr), je dirais à ceux qui suspectent toujours et partout le clergé de Moscou d’être encore à la solde du KGB, je dirais ceci : si l’Eglise de Moscou organise aussi bien les églises occidentales, avec le même soutien logistique et de formation, que le PCUS s’occupait des cellules des PC d’occident, eh bien, ma foi ! nous aurions quelque chose de solide et de fiable, qui ferait largement le poids. Ce n’est certes pas très joli de comparer le Corps du Christ avec une organisation idéologique, certes, mais je ne parle que d’efficacité et de représentativité, car relisez, je vous prie, ce projet de programme d’enseignement de l’Histoire, tirez en les leçons et vous constaterez qu’il vaudrait mieux tenir compte assez vite, avant qu’il ne soit trop tard, du peu de considération qui est échu au monde orthodoxe. Ce qui peut se traduire par (lisez aussi les programmes de Géographie !) la Russie ce n’est plus grand-chose, ce qui compte c’est l’Inde et la Chine, quant aux autres pays « orthodoxes » que dire de l’importance de la Grèce, de la Bulgarie, de la Roumanie, de la Serbie ! etc….

N’est-il pas temps de nous regrouper en un lieu spirituel qui représente vraiment quelque chose aux yeux du monde tout simplement pour que nous puissions exister encore un peu plus longtemps ?
J’ai une autre raison peu ecclésiale je vous l’accorde mais religieuse tout de même de préconiser l’orientation moscovite : quid de l’Islam et de sa progression sur nos terres ? La Russie ne serait-elle pas la mieux placée de par son expérience multiséculaire de coexistence des religions pour nous aider à maintenir et à gérer dans des limites acceptables l’existence de l’Islam dans un cadre revendiquant clairement la primauté de ses origines chrétiennes ?
Enfin une dernière raison moins religieuse encore : faire exister et consolider un axe Paris-Berlin-Moscou ne serait-il pas la meilleure stratégie de construction d’une Europe vraiment européenne et assez forte pour prendre la place qu’elle mérite dans le monde face à l’Amérique et à l’Asie ? Dans ce sens, tisser des liens étroits avec le Patriarcat de Moscou ne serait-ce pas le plus adéquat des gestes à redonner à l’Europe « de l’Atlantique à l’Oural » son identité chrétienne ?

dimanche 3 février 2008

Максим Изповедник

Voici une autre représentation de St Maxime peint sur le mur d'un réfectoire d'un monastère de l'Athos différent du précédent (peint aussi sur le mur d'un réfectoire d'un autre monastère de la Sainte Montagne) je ne me rappelle plus lequel pour l'instant, il faut que je fasse une petite recherche dans mes archives. Oui on le fête aujourd'hui dans le calendrier julien. Tant que j'étais dans une paroisse de calendrier julien - ce qui a duré quelques années - je ne me posais pas tellement la question du calendrier et je trouvais que j'avais de la chance de ne pas avoir à me poser la fameuse question. Mais j'étais tout de même un peu étonné quand j'allais en vacances dans le midi de la France que, dans les monastères dépendant de l'Athos que je fréquentais alors, on suive plutôt le calendrier réformé comme en Grèce. Mais cela m'a habitué à jongler d'abord et puis maintenant que je suis dans une paroisse grecque, je ne pose plus la question à nouveau. Naguère j'étais malgré tout plutôt sympathisant des Paléocalendaristes et les "anarcho-Esphigmenistes" me semblaient justifiés à faire flotter leur drapeau avec "L'Orthodoxie ou la mort !" que j'ai photographié avec satisfaction. Je pensais : si on concède une partie, on cède sur le tout. Ah non ! Pas question ! Mais ce qui s'en est suivi : divisions-de-divisions-de-divisions m'a éloigné un peu de ces préoccupations. En même temps... je ne parviens pas encore à admettre que S.S. Bartholomée ait fait intervenir - même s'il en a le "droit" - la police armée grecque pour régler des divergences doctrinales (ou quelque chose comme ça finalement...) ecclésiales. Ce ne fait pas un peu Inquisition ça ? Non ?