Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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samedi 9 septembre 2023

Moine Moïse l'Athonite : Il est temps pour nous de voir l’essence de l’Église



Beaucoup de gens pensent que l’Église est une église, c’est-à-dire une paroisse. Ils croient que l’Église est une organisation, un groupe, un organisme de bienfaisance, une bonne idéologie, qui possède de grandes richesses et d’innombrables biens.

Nombreux sont ceux qui croient que l’Église est une énorme organisation financière, une start-up prospère qui attire les ignorants et les faibles. D’autres pensent que l’Église est un formidable lieu de réseautage, un lieu où l’on trouve des amis, du travail, où l’on satisfait rapidement ses exigences métaphysiques et où l’on règle les choses avec sa conscience pour n’avoir aucun problème avec cela.

En fait, l’Église est une étreinte maternelle, le Corps du Christ vivant, l’assemblée du peuple de Dieu dans la chambre haute. L’Église orthodoxe n’est pas une théologie difficile pour quelques élus ; Elle est plus qu'une philosophie élégante, une doctrine éthique aride, un moralisme cruel et inhumain, plein de restrictions et d'interdits. L'Orthodoxie est la vérité, la liberté, l'amour, la rédemption, le plaisir, le salut et la joie. Nous parlons généralement de ce que fait l’Église, et non de sa véritable essence.

L'Église a été établie par Dieu sur le fondement du sang du Christ et des martyrs. Elle a une base fiable et elle n’a peur d’aucun choc, d’aucun vent contraire, d’aucun ennemi, d’aucune guerre ou persécution. L'Ancien Tikhon du Mont Athos a dit que le Saint-Esprit est l'intendant de l'Église et qu'il constitue l'ensemble de l'édifice de l'Église. Le Saint-Esprit est constamment vigilant ; Il enseigne la vérité correctement ; Il inspire, garde, cultive et responsabilise les fidèles, tant le clergé que les laïcs. La prière humble et zélée des croyants relie la terre au ciel et empêche la déception, la dépression, la peur ou la démoralisation.

« L’enseignement de l’Église découle du silence, de la prière, de la préparation, du travail, de la lecture, de la douleur et d’un amour abondant envers ceux qui sont tombés et ceux qui souffrent. »

La prière n'est pas quelque chose que vous faites individuellement ou en privé. Certainement pas. Celui qui prie est uni au Christ et à tous les membres de l'Église. Cela l’aide à éviter la solitude gênante et fatigante. On peut le voir plus clairement lors de la Divine Liturgie par une participation consciente à la vie sacramentelle de l'Église. L’enseignement de l’Église n’est pas une présentation d’idées et de belles paroles. Ce n'est pas du verbalisme. Il ne s’agit pas de chasser les démons ni de tabasser les impies et les infidèles. L’enseignement de l’Église découle du silence, de la prière, de la préparation, du travail, de la lecture, de la douleur et d’un amour abondant envers ceux qui sont tombés et qui souffrent.

Personne dans l’Église ne commet d’actes ou d’improvisations contraires à la loi. Personne ne fait semblant ou ne s’isole pour corriger l’Église ou la défendre. L'unité, l'unanimité, la discrétion et une confession de foi appropriée sont extrêmement importantes. L'Église lutte pour le salut de tous. Sa mission n'implique pas de rassembler des adeptes fanatiques : elle vise à rassembler ses enfants bien-aimés liés par le saint amour et la sainte humilité.

En imitant l’Orthodoxie, nous ne devons haïr personne. L’amour chrétien est toujours altruiste et sacrificiel, et il n’a rien à voir avec des sourires fallacieux, une courtoisie pleine de tact, des concessions intolérables, des câlins superficiels, de fausses flatteries et une pseudo-politesse. L'amour chrétien va de pair avec la vérité.

L’authentique esprit d’Église habite celui qui aime infiniment Dieu et son prochain. Le reste ne sont que des paroles pieuses. Il est temps pour nous de voir l’essence de l’Église afin de reconnaître sa grâce libératrice, de plonger profondément dans son mystère inexprimé et de rencontrer le Christ.



dimanche 21 septembre 2014

L'HOMME, UN ÊTRE LITURGIQUE AVANT TOUT [1/2] Par l'Ancien Georges Kapsanis


Nous définissons généralement les hommes comme des êtres rationnels et indépendants. Ces attributs conviennent assez, mais ne rendent pas compte de la nature humaine dans son intégralité. 

Par l'expérience liturgique, nous pensons que, plus que tout, les hommes sont des êtres liturgiques. Ils ont été faits pour servir, pour s’offrir eux-mêmes et offrir le monde entier à Dieu avec gratitude, louange et adoration, pour s'unir à Dieu, pour être sanctifiés pour vivre en offrande continue / sacrifice/ service. 

La rationalité, l'indépendance et les autres attributs nous ont été donnés pour cette raison, afin que nous puissions nous placer dans cette relation liturgique avec le Dieu trinitaire. Dans cette ascension liturgique, les hommes agissent comme étant «à l'image» et sont élevés pour être «à la ressemblance». 
La vie dans le Paradis était une Divine Liturgie. De concert avec les anges, Adam et Eve célébraient la Sainte Trinité. Avec la chute dans l'égocentrisme ils ont perdu la possibilité d’offrir le monde et de s’offrir eux-mêmes à Dieu d'une manière eucharistique et ainsi de prendre part au ministère commun au Paradis. 

S’étant exilés eux-mêmes de la Liturgie paradisiaque, ils se sont retrouvés sur la terre sans leur fonction de liturge. Là, la qualité de l’homme « à l'image » n’était plus activée. Cependant certaines rémanences et parcelles lumineuses de la fonction de célébrant d'avant la chute ont persisté en leur tréfonds. Ce sont ces vestiges qui les ont poussés à construire des autels et à procéder à des sacrifices pour Dieu. 

Au mieux, ce culte était un fragment, une ombre, une trace. Il n'a pas introduit les hommes dans une communion et une union parfaite avec Dieu. Il ne nous a pas donné l'Esprit Saint. Il ne nous a pas sauvés de la mort. Il a, cependant, suscité en nous le désir de la vraie liturgie messianique. Ce désir et cette perspective ont donné de l'espoir aux hommes qui étaient assis dans les ténèbres sous l'ombre de la mort. 

L'amour du Père céleste ne pouvait pas nous laisser sans office liturgique. De par sa providence, le Verbe s'est fait chair. Jésus-Christ, le Grand Prêtre, a commencé le ministère conjoint du Nouveau Testament. 

La liturgie du Nouveau Testament ne pouvait être instituée que par le Christ, car le Christ seul pouvait s’offrir Lui-même et offrir le monde entier de façon complète au Dieu Un et Trine. Certes il y eut aussi des hommes qui ont sacrifié dans l'Ancien Testament. Sans victimes sacrificielles. Mais Jésus le Christ était le sacrifice parfait en même temps que la personne parfaite pour réaliser le sacrifice. Le sacrifice sans tache. L'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ... 




…un monde sans fonction liturgique, errait déchu, dans cette absence de Liturgie, sous la puissance du diable et de la mort Avec sa mort sur la croix et sa Résurrection, le Christ nous a rachetés de cet esclavage, nous a libérés et nous a donné la possibilité de prendre part au ministère conjoint du Nouveau Testament. C'est à dire de nous offrir à Dieu, de remercier Dieu et de Lui offrir notre louange. En étant offerts et en offrant toutes choses à Dieu avec le Christ, nous participons au culte en tant qu’hommes. C'est à dire que nous officions alors en tant que nous sommes «à l'image de Dieu». Nous devenons des personnes réelles. 

La liturgie du Nouveau Testament est largement supérieure à la liturgie paradisiaque. Maintenant en effet, le Grand Prêtre n’est autre que le Fils de Dieu Lui-même. La Mère de Dieu et les Saints concélèbrent et participent à l’adoration de la Toute Sainte Trinité « avec des bouches chantant sans cesse d’inlassables louanges». 

Chaque Chrétien orthodoxe baptisé, qui meurt pour vivre, prend part à ce ministère commun. Dans cette Liturgie partagée les hommes trouvent leur véritable nature et leur vrai repos, leur personne réelle « à l'image de Dieu ». En dehors de cette Liturgie partagée, les hommes peuvent bien être des ‘Homo Sapiens’ ou des ‘Homo œconomicus’ de la société socialiste ou capitaliste, mais ils ne sont plus les pontifes de la création, ils ne sont plus le point de basculement entre le monde créé et le monde incréé et ils ne sont plus «à l'image de Dieu». 

La Divine Liturgie du Nouveau Testament a commencé avec l'incarnation du Verbe et se poursuit jusque dans le futur le plus lointain par le Suprême Grand Prêtre. Chaque Divine Liturgie célébrée à l'autel sur terre participe conjointement à cette intemporelle et éternelle liturgie. «Nous aussi, les pécheurs, clamons à haute voix avec les bienheureuses puissances, Maître et Ami des hommes, et disons : Saint es-Tu et Très Saint ...». 

Chaque prêtre et évêque qui célèbre aux autels de la terre « accomplit la fonction sacerdotale du Christ dans l'Église» (canon de Carthage). Ce n’est pas un sacerdoce personnel. Chaque prêtre et chaque évêque prend part à l'unique sacerdoce du Christ. 

Notre plus grand péché aujourd'hui, c'est que nous n'avons pas de fonction liturgique. Nous ne faisons pas d’offrande ni ne nous offrons nous-mêmes à Dieu et à nos frères humains.




On pouvait autrefois faire offense  à quelqu'un en lui faisant la remarque qu’il ne venait pas à l'église pour participer à la Divine Liturgie. Aujourd'hui, cependant, à cause de notre incrédulité et de la dureté des cœurs, c’est considéré comme normal, et c'est au point que les gens ne trouvent d’ailleurs pas que ce soit naturel d'exercer une fonction liturgique ; ils trouvent même cela bizarre. 

Même quand les gens aujourd'hui « vont à l'église», il est difficile de savoir s’ils exercent vraiment une fonction liturgique, c’est à dire s’ils prennent réellement part au mystère universel de l'Eucharistie et de l'Église, s'ils conçoivent la Divine Liturgie pas simplement comme un devoir religieux et social, mais comme une offrande et un sacrifice à Dieu, en Christ. Il est même possible que quelqu'un célèbre la Divine Liturgie en tant que prêtre et qu’il soit cependant, en substance, à l'extérieur de la Liturgie, parce qu'il ne s’offre pas lui-même et toutes choses à Dieu. 

Ces chrétiens en dehors de la liturgie, clergé comme laïcs, fondamentalement ne vivent pas. Il est écrit dans l'Apocalypse, « Je sais que tu passes pour être vivant, mais tu es mort.» (3, 1). 

(Source: La fin, ancien abbé Yeoryios (George) du Saint Monastère de St Grigoriou, de la revue «Ο Όσιος Γρηγόριος», § Ο άνθρωπος ον λειτουργικό, περίοδος β, vol. 4, pp. 31-5, publié par le Saint Monastère de Saint  Grigoriou, sur la Sainte Montagne, 1979.)
(version en français par Maxime le minime de la source)
à suivre

vendredi 20 juin 2014

UN PRÊTRE HÉROÏQUE du DONBASS : LE PÈRE SERGE MIRONOV

Père Serge raconte comment des chars sont arrivés à Kramatorsk et il s’est jeté à leur poursuite et les a arrêtés. Il a ressenti alors une peur terrible, car sa mère et sa sœur vivaient à une centaine de mètres de là, et plus bas son église, l’église de la sainte Trinité où officie son doyen. Le chef du détachement voulait lui interdire d’y aller. VOIR L'ARTICLE ICI

mercredi 20 mars 2013

Démolition de notre patrimoine et mauvaise foi de nos élus...

Ce n'est pas parce que les catholiques ne vont plus à l'église que le patrimoine doit être détruit !
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Victor Delefortrie
Eglise Saint-Jacques d’Abbeville
Vue du chevet avec un vitrail brisé
État le 7/5/10
Photo : Didier Rykner
Alors que la démolition de l’église Saint-Jacques d’Abbeville se poursuit, la lecture sur internet des commentaires des quelques articles que la presse consacre à ce désastre montre une population partagée entre deux sentiments : la révolte contre un tel vandalisme, et une résignation. Certains regrettent la démolition mais affirment que le maire de la ville, Nicolas Dumont, n’avait aucune autre solution car il s’agissait d’une question de sécurité.
Nous nous sommes rendu dans cette ville en mai 2010 pour écrire notre premier article sur l’église Saint-Jacques. Notre enquête dément absolument que cette démolition était une fatalité contre laquelle on ne pouvait rien.
- L’église était de toute façon condamnée car construite sur un sol meuble.
Cette affirmation est FAUSSE.
Le rapport de l’architecte Vincent Brunelle, architecte en chef des monuments historiques, effectué en 2008, expliquait que la restauration était possible. Encore fallait-il la commencer il y a au moins quatre ans en traitant d’abord l’urgence.
- Aucune subvention n’était possible.
Cette affirmation est FAUSSE.
D’une part, l’inscription ou le classement de l’église n’ont, à notre connaissance, jamais été demandés. Ils auraient permis à la mairie d’obtenir des subventions au titre des monuments historiques si la protection avait été accordée (nul ne doute que l’église aurait pu au moins être inscrite). Et des subventions sont possibles à d’autres titres, même pour les monuments non protégés, pour ne rien dire des appels au mécénat.
- le coût (10 millions d’euros) était de toute façon insupportable pour la ville d’Abbeville, il aurait fallu augmenter énormément les impôts locaux.
Cette affirmation est DOUBLEMENT FAUSSE.
D’une part, le rapport de Vincent Brunelle mentionnait en 2008 un coût total pour la restauration de 4,8 millions d’euros, soit moins de la moitié, dont une partie aurait pu être couverte par du mécénat et par des subventions (voir ci-dessus). Et l’étalement des travaux sur plusieurs années aurait été - même si la mairie avait dû en payer l’intégralité - une charge parfaitement supportable pour la ville (notre calcul indique 25 € par habitant et par an, pendant huit ans, en l’absence de tout financement extérieur).
- La destruction de l’église est triste certes, mais il n’y avait plus le choix : il fallait la détruire car la sécurité des habitations et d’une école était menacée..
Cette affirmation est peut-être vraie aujourd’hui. Elle est FAUSSE sur le fond.
Car si la mairie avait fait son devoir, elle aurait lancé la restauration de l’église Saint-Jacques il y a plusieurs années. Elle ne l’aurait pas condamnée à pourrir sur place en laissant des trous dans sa couverture et dans ses verrières.
Si la mairie avait fait son devoir, elle aurait depuis longtemps déménagé l’orgue et le mobilier qui reste dans l’église et elle aurait fait déposer les vitraux. Tout cela va être détruit en même temps que l’église (des pierres tombant du clocher, il y a peu de chance que l’orgue soit sauvé).
Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. La Tribune de l’Art ne fait pas de politique. Elle s’attaque aussi bien aux maires de droite qu’aux maires de gauche, aussi bien aux gouvernements de droite que de gauche lorsqu’ils mettent en péril le patrimoine. Mais nous rappelons aux habitants d’Abbeville qu’il y aura bientôt des élections municipales et qu’ils doivent savoir que, contrairement à ce qu’affirme la mairie, un autre destin était possible pour l’église Saint-Jacques.

Didier Rykner, lundi 4 mars 2013

mercredi 27 avril 2011

FONCTION et PLACE de L’ART DANS L’EGLISE

A propos de la photographie d’un crucifix en plastique dans de l’urine d’un artiste. En dernière analyse. 
On pourrait penser qu’il ne faut plus donner de publicité à cet évènement scandaleux et qu’il ne faut donc plus en dire un mot. Mais c'est désormais trop tard, et on peut avoir la conviction, au contraire, qu’il y a lieu d’approfondir la question pour comprendre d’un peu plus près ce qui s’est passé, une fois les émotions premières calmées et  le recadrage médiatique dominant prévisible effectué. 
Il faut sans doute revoir tous ces évènements action/réaction   sous un autre jour c.à.d. à la lumière des déclarations de l’artiste dont il faut prendre au sérieux  le refus d’être considéré comme blasphémateur.
L’homme se définit en effet à la fois comme artiste et comme chrétien.
« Je n'ai rien d'un blasphémateur, et je n'ai aucune sympathie pour le blasphème", insiste Andres Serrano, qui revendique être "un artiste chrétien) […]
Et plus loin "J'aimerais travailler au Vatican, réaliser une grande œuvre religieuse à Rome, dans les églises de la cité pontificale", affirme encore Andres Serrano. "J'aimerais que le Saint-Siège comprenne que je suis un artiste profondément chrétien de mon temps", ajoute-t-il.». 

On ne peut taxer immédiatement l’urineur-photographe de lâcheté en le soupçonnant de craindre les menaces voire le bâton d’intégristes catholiques qui auraient fait la démonstration de force définitive qu’on ne peut s’attaquer impunément aux choses sacrées. Non c’est sans doute bien plus grave que ça. 

Il faut donc croire ses déclarations et en tirer les conclusions  qui s’imposent :

  1. Cet homme se considère et est reconnu officiellement par le marché et les médias de l’art comme artiste de son temps. Cela lui vaut donc, en toute logique, la chance de faire des expositions dans le monde et de bénéficier d’un mécénat public ou privé qui correspond à ce fait.
Que l’on s’indigne sur ce qu’est devenu l’art depuis sa déconstruction systématique commencée à la fin du XIX° s. aboutissant à notre époque à l’éclatement des codes, des langages artistiques et des canons esthétiques, comme à la multiplication des discours justifiant toute production éphémère ou durable sur support traditionnel ou non (la théorie finissant même quelquefois par se substituer en toute logique à n’importe quelle production), à la fin de l’histoire, à la fin des normes collectives, l’individu avec son regard propre – étant  la nouvelle norme dans le domaine dit artistique plus qu’ailleurs encore etc. …
Tout cela ne fera rien à l’affaire : l’art étant mort l’art est partout... et même si l'art n’est pas mort, et qu’il sent tout de même une drôle d’odeur, cet homme est bel et bien reconnu comme artiste.  

  1. Cet artiste – donc – se déclare par ailleurs « profondément chrétien » et il aimerait même « travailler au Vatican, réaliser une grande œuvre religieuse à Rome, dans les églises de la cité pontificale ». Il se définit donc comme catholique romain convaincu, prêt à marcher sur les traces des Michel Ange, Bernin etc. Et là encore il n’y a pas lieu de ne pas croire en sa sincérité.  
Ici, dans ce domaine comme dans les autres, le discours individuel prime. De même qu’il est désormais possible de se déclarer et d’être reconnu comme artiste par la démonstration publique de  n’importe quelle fantaisie  de son ego, il est possible d’être reconnu comme « chrétien » du moment qu’on se déclare tel. Chrétien signifiant bien entendu, à l’entendement universel, catholique évidemment…
C’est donc en toute légitimité que Andres Serrano se déclare artiste chrétien contemporain, et selon lui certainement suffisamment connu et talentueux pour prendre la relève de tous ses prestigieux prédécesseurs à Rome.
Qu’est-ce qui le caractérise ? Des préoccupations somme toute assez communes aux chrétiens d’occident contemporains à première vue : la revendication de la libre expression par rapport aux dogmes, la réhabilitation du corps etc.  

Quoi que l’on pense de la dégénérescence de l’art et de la religion, il y a une logique dans tout cela et la situation contemporaine n’est jamais, il faut bien le dire maintenant, que l’aboutissement grimaçant de prémisses fondant la théologie schismatique latine.

Il faut maintenant comprendre que la place que le statut de l'image et que l’art ont prise depuis des siècles dans l’Eglise catholique romaine même dans ses plus belles et plus admirables expressions esthétiques était fondée sur des erreurs, que l’on ne peut que nommer hérésies en langage théologique.  Rappelons-le, ce n’est pas par exclusion de l’histoire de l'art ou refus d’un progrès culturel – douteux d’ailleurs – que s’est constituée et développée l’iconographie orthodoxe,  c’est tout simplement par fidélité aux fondements  de l’Eglise éternelle du Christ et par inspiration réelle du Saint Esprit de Dieu. Voilà qui est dit de façon peu œcuméniste et un peu brutale mais il va falloir enfin garder les yeux ouverts pour mesurer à quel point l’esprit du monde a envahi l’Eglise romaine et l’a contaminée. 

        Chers frères orthodoxes, décidément la charité non seulement doit accompagner l'expression de la vérité dans le dialogue œcuménique  mais elle doit se consacrer avant tout à l’expression de cette vérité.
 Veut-on d’une union avec un corps malade pour en perdre la santé à son tour jusqu’à une mort annoncée depuis longtemps comme déjà effective et inéluctable de toute façon ?
 Voilà pourquoi la critique est nécessaire et la polémique n’est pas vaine, voilà pourquoi les remises en question des consensus divers sont utiles ;  voilà pourquoi la mise en relief des absurdités et des erreurs de ce qui se passe de nos jours et la dénonciation des hérésies passées et toujours contemporaines sont utiles, nécessaires, indispensables et vitales. Même si  tout ce travail critique semble douloureux aux membres de l'Eglise soucieux d'un témoignage commun sans déchirements pour être crédible et témoigner au monde et même si toutes ces remises en question perturbent la belle harmonie des rencontres iréniques des hiérarques à haut et noble niveau, il en va non seulement de la santé mais de la vie même du Corps même du Christ.

mercredi 24 septembre 2008

Œcuménisme et dégénérescence de l'iconographie orthodoxe de LEONID OUSPENSKY [texte 5]


"La confusion entre l'Église et la religion n'est pas un phénomène nouveau. Aux XVIII et XIXème siècles une confusion analogue eut pour résultat la diffusion dans le monde orthodoxe, ou plutôt l'envahissement de celui-ci par l'art occidental. C'était un «œcuménisme» dans l'art. La même image fut prédominante durant cette période tant dans le catholicisme romain que dans l'orthodoxie. Cet œcuménisme relégua au second plan l'image de l'Église, son art à elle, la remplaçant par un art qui reflétait une certaine notion du christianisme, un art religieux en général, c'est-à-dire exprimant la religion d'une culture dite chrétienne dans une multitude d'interprétations individuelles. Or, lorsque l'orthodoxie se manifesta à l'échelle mondiale, il s'avéra que ce n'est pas cet art religieux emprunté, mais uniquement son art à elle, l'icône, qui constituait son témoignage, sa manifestation. L'art religieux de type occidental et dont la Renaissance avait été le sommet (art qui, en Occident lui-même, a depuis fait naufrage), transplanté sur le sol orthodoxe, se révéla incompatible avec l 'Église, avec sa doctrine et sa Tradition patristique. Autrement dit, cette tentative d' « œcuménisme dans l'art» a manifesté avec évidence son inconsistance et son ambiguïté: la confusion de la religion et de l 'Église a été un élément destructeur. […]

Après l'iconoclasme les circonstances historiques et surtout les innovations doctrinales dans la confession du Saint Esprit inconnues du Septième Concile et étrangères à la doctrine orthodoxe de l'image ont fourni un terrain propice au développement de l'attitude des catholiques romains envers l'icône et l'art sacré en général. Les confessions occidentales virent apparaître une doctrine qui n'exprime pas les présupposés dogmatiques décisifs pour la définition du Septième Concile œcuménique concernant l'image. Cette doctrine a été la cause de ce qu'en Occident la représentation de Dieu devient une question « secondaire», « ne touchant aucun article fondamental de la foi», « de pure discipline» (F. D. Boespflug, Dieu dans l'Art, Paris 1984, p. 312-313.). Les voies que le Septième Concile avait tracées à l'art sacré, sa théologie, demeurent étrangères à l'Occident. Celui-ci adopte des principes autres, une différente conception de l'art, une autre attitude envers son contenu et son rôle. Les livres Carolins marquent le point de départ d'un chemin qui petit à petit éloignera l'art de la Tradition, puis l'en détachera complètement. Le Septième Concile œcuménique continue à être reconnu par le catholicisme romain et, de même que le Sixième, est parfois mentionné. Mais leur doctrine est ou bien faussée, ou simplement ignorée. […]

Dans le corps de l'Église les sacrements, la confession de la vraie foi et l'ordre canonique sont indissolublement liés ensemble. Là où la confession de la foi est faussée, l'ordre canonique, lui aussi, est faussé; faussées sont également la notion de l'image sacrée et cette image elle-même. Or c'est dans l'image que se manifestent de la façon la plus convaincante, parce qu'évidente pour les yeux, non seulement la vérité, mais aussi toute altération de celle-ci. Les paroles peuvent être les mêmes; mais l'image dénonce de la façon la plus flagrante toute violation de la Tradition patristique, toute trahison envers elle. C'est dans l'image précisément que se manifeste avec le plus d'évidence la divergence entre la doctrine et la vie spirituelle de l'orthodoxie, d'une part, et celles des confessions occidentales, de l'autre."

in "Vers l'Unité ?" de Léonide Ouspensky paru aux éditions ymca-press en 1987

mardi 23 septembre 2008

La confusion entre l'Église et la religion de LEONID OUSPENSKY


"La religion n'est pas encore l'Église. « La religion a eu et a toujours pour double origine l'attirance vers ce qui est saint, en sachant que cet absolument autre existe, en même temps que l'ignorance de ce qu'il est. Aussi n'y a-t-il pas sur terre de phénomène plus ambigu ni plus tragique par son ambigüité même que la religion. C'est seulement notre "religiosité" moderne, sentimentale et éventée, qui nous a persuadés que la "religion" est toujours quelque chose de positif, de bienveillant et d'utile, et qu'en fin de compte les hommes ont toujours cru au même "bon" Dieu condescendant, au "Père", alors qu'en fait cette représentation a été formée "à l'image et à la ressemblance" de notre propre bonté médiocre, de notre morale peu contraignante, de nos attendrissements courants et de notre cheap complacency, une magnanimité de pacotille. Nous avons oublié qu'allaient de pair avec la "religion" et que lui étaient en quelque sorte congénères de ténébreux abîmes de peur, de démence, de haine, de fanatisme, toute cette superstition effrayante que le christianisme primitif avait si véhémentement condamnée, car il y voyait un flot de tentations diaboliques. Autrement dit, nous avons oublié que la "religion" provenait de Dieu, objet de l'aspiration et de la recherche impérissables de l'homme, tout autant que du prince de ce monde, qui avait arraché l'homme à Dieu et qui l'avait plongé dans la nuit terrible de l'ignorance» (P. Alexandre Schmemann, L'Eucharistie, Sacrement du Royaume, Paris 1984, pp. 198-199). "
in "Vers l'Unité ?" de Léonide Ouspensky paru aux éditions ymca-press en 1987



mercredi 23 juillet 2008

Lettre privée de Païsios l’Athonite concernant l’œcuménisme




Lettre privée de Paisios l’Athonite concernant l’œcuménisme

La Sainte Montagne
Le 23 janvier 1969

Révérend Père Haralambos

Considérant la grande agitation qui a lieu dans notre Église à cause des différents groupes qui oeuvrent pour l’union [des Églises] ainsi que les échanges entre le Patriarche Œcuménique et le Pape, je suis profondément attristé en tant qu’enfant de l’Église. Aussi j’ai pensé qu’il serait bon qu’en plus de mes prières j’écrive ces quelques mots qui viennent au pauvre moine que je suis afin qu’ils servent à recoudre les différentes parties du vêtement de notre Mère [l’Église]. Je sais que vous ferez preuve d’amour et que vous allez les partager avec vos amis religieux. Merci.

Tout d’abord je demande pardon à chacun pour l’audace dont je fais preuve en écrivant ces mots car je ne suis ni un saint ni un théologien. Je souhaite que chacun comprenne que ce que j’écris est l’expression de ma profonde tristesse qui résulte de l’attitude infortunée montrant un amour pour le monde de la part de notre père le Patriarche Athénagoras.

Il semble qu’il aime une autre femme moderne qui s’appelle l’Église du pape, parce que notre Mère Orthodoxe ne l’impressionne plus du tout car Elle est tellement modeste.
Cet amour de la part de Constantinople provoque de grandes impressions parmi les Orthodoxes de nos jours, qui vivent dans un environnement où l’amour est dénué de sens et qui sont éparpillés dans des villes partout dans notre monde. De plus cet amour est conforme à l’esprit de notre temps : la famille perdra sa signification divine avec cette sorte d’amour dont le but est la désintégration et non l’union.

C’est avec un tel amour mondain que notre Patriarche nous entraîne vers Rome. Pourtant il devrait nous aimer en premier, nous ses enfants, ainsi que notre Mère l’Église ; hélas il a reporté son amour très loin de nous. Le résultat, il est vrai, fait plaisir à ses enfants séculiers qui aiment le monde ( qui ont cet amour mondain ) mais il nous a complètement scandalisés, nous qui sommes les enfants de l’Orthodoxie, jeunes ou vieux, et qui avons la crainte de Dieu.

Je dois avouer avec une grande tristesse que parmi tous les unionistes [oecuménistes] que j’ai rencontrés, je n’ai jamais vu un seul qui avait une goutte de spiritualité. Cependant ils savent parler d’amour et d’union alors qu’ils ne sont pas eux-mêmes unis à Dieu car ils ne L’ont pas aimé.

C’est avec tendresse que je supplie tous les frères unionistes : puisque l’union des Églises est une affaire spirituelle et que nous avons besoin d’un amour spirituel, laissons cette question à ceux qui ont un très grand amour de Dieu et qui sont de véritables théologiens comme les Pères de l’Eglise, qui ne sont pas des légalistes mais qui continuent à se donner en service pour l’Église (au lieu d’acheter de grands cierges) et qui sont allumés par le feu de Dieu au lieu de l’être par le briquet du sacristain…

Nous devons reconnaître qu’il n’ y a pas que des lois naturelles mais qu’il y a également des lois spirituelles. Par conséquent la colère à venir de Dieu ne pourra être évitée par une réunion de pÉcheurs (et alors nous recevrons une colère double) mais par la repentance et l’adhésion aux commandements de Dieu.

C’est pourquoi nous devrions savoir que notre Église Orthodoxe n’a même pas un seul défaut. Les insuffisances apparentes proviennent du fait que nous n’avons pas suffisamment d’hiérarques et de pasteurs ayant une solide base patristique. « Les élus sont peu nombreux ». Cela ne doit pas nous troubler. L’Église est l’Église du Christ et Il la dirige. L’Église n’est pas un bâtiment de pierres, de sable et de ciment qui peut être détruit mais l’Église est le Christ Lui-même. « Et tout homme qui tombera sur cette pierre sera brisé ; celui sur qui elle tombera elle les pulvérisera » (Mathieu, 21 :44-45).

Lorsqu’il le faudra, Notre Seigneur suscitera un Marc d’Éphèse ou un Grégoire Palamas, pour rassembler nos frères scandalisés, confesser la foi Orthodoxe, renforcer la Tradition et combler de joie notre Mère l’Église.

Dans le passé, de nombreux fidèles, moines ou laïcs, se sont détachés de l’Église à cause des unionistes. A mon avis chaque fois que des gens se séparent de l’Église à cause des fautes du Patriarche ils ne font pas bien du tout. C’est du dedans, tout près de notre Mère l’Eglise, qu’il est du devoir et de l’obligation de chaque membre de lutter à sa façon. Cesser de commémorer le Patriarche, se séparer et créer sa propre église et de continuer à parler de façon blessante du Patriarche dénote un manque de sens.

Si pour cette déviation (ou une autre) du Patriarche nous nous séparons de l’église et que nous fassions nos propres églises – que Dieu nous en préserve- nous dépasserons les Protestants ! Il est plus facile de se séparer que de se réunir à nouveau.

Malheureusement nous avons beaucoup d’« Églises » créées par des groupes importants ou même par une seule personne. Il se peut que chacun fasse son Église dans son skite (je parle de choses qui arrivent dans la Sainte Montagne) et se figure ainsi qu’il a créé son Église indépendante.

Si les unionistes [oecuménistes] donnent à l’Église sa première blessure, les groupes que je viens de mentionner lui donnent la seconde.

Prions afin que Dieu nous éclaire, y compris le Patriarche Athénagoras, afin que que l’union entre ces « Églises » se fasse en premier, que la tranquillité revienne parmi les fidèles qui ont été scandalisés, que la paix et l’amour fraternel règnent entre tous les membres des Églises Orthodoxes ; ensuite nous penserons à l’union avec les autres « confessions » si et seulement si elles désirent sincèrement embrasser la foi Orthodoxe.

Je dois ajouter qu’il y a un troisième groupe dans notre Église. Il s’agit des frères qui sont Ses enfants fidèles mais qui n’ont pas d’entente spirituelle entre eux. Ils passent leur temps à se critiquer les uns les autres et ce n’est pas pour le bon combat. Ils se surveillent mutuellement [au lieu de se surveiller eux-mêmes] et font des critiques violentes à ce que les uns ou les autres disent ou écrivent…

Beaucoup de mal en résulte car ils se font mutuellement tort. Cela sème l’incroyance dans le cœur des faibles car le comportement de ces personnes les scandalise.

Malheureusement parmi nous il y en a qui font des récriminations insensées envers d’autres. Nous voulons qu’ils conforment leur caractère spirituel au nôtre. En d’autres termes, si quelqu’un n’est pas en harmonie avec notre caractère, ou bien s’il est un peu doux avec nous, ou même s’il est un peu tranchant, nous concluons immédiatement qu’il n’est pas une personne spirituelle. Or nous sommes tous nécessaires dans l’Église : tous les Pères, les doux comme les austères ont offert leur service à l’Église. C’est comme les herbes, elles peuvent être douces ou amères et dans tous les cas elles font du bien à notre corps. Il en est de même pour le Corps de l’Église. Tous sont nécessaires. Chacun complète la caractère spirituel de l’autre et tous nous sommes liés entre nous afin de supporter non seulement nos différences de caractères mais également nos faiblesses humaines.

A nouveau je vous demande pardon d’avoir écrit avec audace. Je ne suis qu’un pauvre moine et mon travail est de lutter à la mesure de mes moyens afin de me libérer du vieil homme et d’aider les autres dans l’Égliseavec l’aide de Dieu par la prière.

C’est parce que ces nouvelles qui fendent le cœur concernant notre Sainte Orthodoxie sont parvenues à mon ermitage m’ont grandement attristé que j’ai écrit ce que je ressens.

Prions afin que Dieu nous accorde Sa grâce et que chacun puisse contribuer à sa façon à la gloire de notre Église.  
Avec mes respects pour tous.
Le moine Païsios.

(Traduit de l’anglais à partir de la revue « Orthodox Heritage » Vol. 06 Mai-Juin 2008. par Tanios)

Saint Père Païsios prie Dieu pour nous !

                                                        




vendredi 30 mai 2008

ESPHIGMENOU/PATRIARCAT OECUMENIQUE = pile / face de la même pièce




Le Procureur général de Thessalonique a préconisé une intervention immédiate de l'État grec à la Sainte Montagne pour mettre au pas les moines d'Esphigmenou...

Un père qui n’est capable de répondre à ses propres enfants révoltés (à beaucoup d’égards à juste titre) que par l’appel à une force brutale extérieure à sa famille est-il digne d’être appelé père ? Quelle est l’authentique autorité spirituelle d’un tel père ?
L’enseignement du Christ nous place constamment devant notre propre responsabilité dans ce qui nous est extérieur et nous irrite ou nous gêne chez autrui. Le Patriarche «de Constantinople» s’il veut conserver ce noble titre n'est-il pas appelé à se poser la question de la responsabilité passée et présente de son patriarcat vis-à-vis de ces 105 moines révoltés d’Esphigmenou, fussent-ils des sortes de Pharisiens forcenés. Pourquoi et comment en est-on arrivé jusqu’à ce point ?

Voilà une Institution – car pour le coup on ne saurait plus donner d’autre nom à ce ministère sacré que celui-là – qui non seulement a été imprévoyante mais qui aggrave chaque jour davantage, par sa façon répétitive et erronée de réagir, le problème que pose ce monastère à son fonctionnement hiérarchique. A une forme indéniable et chrétiennement irrecevable de violente colère doit-on répondre par une réponse de même type ? La force a déjà été utilisée… en vain. La seule solution est-elle d’augmenter l’intensité de la force employée. Toujours plus du même pour toujours plus d’erreur ?

Où est passé l’Amour ?


Est-il donc préférable et plus facile de dialoguer et faire preuve de concessions, disons d’ «amour» avec toutes les autres confessions, religions voire institutions athées sous le noble prétexte poltiquement correct de l'oecuménisme qu’avec ses propres frères ? L’admiration à peine voilée pour l’ex Patriarcat romain et la secrète ( ?) ambition de l’égaler pour se partager le monde religieux chrétien doit-elle aller jusqu’à imiter ce qui n’a même plus cours à Rome à savoir l’excommunication et bientôt l’Inquisition ? Car enfin, même à Rome, on a réussi à réintégrer la majorité des révoltés traditionnalistes contre les conséquences de Vatican II … Le Patriarcat dit œcuménique de Constantinople n'a jamais été un état comme le Vatican ou le Tibet, il ne saurait avoir les mêmes prétentions ni les mêmes revendications, mais il aurait pu être un véritable témoignage de la lumineuse foi chrétienne persécutée, du petit troupeau qui ne doit pas craindre car le Seigneur a vaincu.

Il aurait pu être un authentique phare spirituel pour toute l'Orthodoxie, toute la Chrétienté, voire toute l'humanité (comme est souvent abusivement présenté le Dalaï Lama) vivant dans sa faiblesse mondaine mais dans sa force pneumatologique le martyre de l'unique Église, confiante en son Seigneur.
Au lieu de cela, ce qui est devenu de plus en plus une simple administration à vocation internationale, néglige, abandonne ses propres fils voire ses propres ministres tout dévoués, placés à des postes clés pour servir une diplomatie hasardeuse, sans leur fournir d'ailleurs les moyens (peut-être réservés à d'autres campagnes autant coûteuses que vaines) pour la mettre en œuvre et pour courir après la reconnaissance du monde, par tous les moyens qui n’ont qu’un rapport indirect avec la foi orthodoxe et tout simplement avec le Christ Notre Seigneur...





lundi 18 février 2008

« Voyez comme ils s’aiment !»


Quelquefois je me demande si je ne fais pas ce blog pour ne pas perdre la foi…
Mais qu’est-ce qui pourrait me faire perdre la foi ?
- C’est la phrase même du Seigneur selon Matthieu 7, 15-21 :

« Gardez vous des faux prophètes, qui viennent à vous vêtus en brebis mais qui au-dedans sont des loups rapaces. C´est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Cueille-t-on des raisins sur un buisson d´épines, ou des figues sur un chardon ? Ainsi tout bon arbre produit de bons fruits, mais l’arbre malade produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un arbre malade porter de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas un bon fruit, on le coupe et le jette au feu.Ainsi donc, c´est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »

Lisez plutôt l’analyse que fait Père Alexandre de ce qui se passe en Terre « Sainte » ( Jerusalem sans chrétiens? ). Quels sont ici les fruits de quels arbres ? Tout cela laisse pour le moins perplexe non ?

Sont-ce seulement les monothéistes qui sont capables de tant de divisions ? Il faut la naïveté des idéalistes-nihilistes (pile/face) anticléricaux, athéistes et paganistes de tout poil pour le croire, chacun ses croyances... Les Bouddhistes à travers espace et temps n’ont pas été en reste. Allez voir vraiment du côté du Tibet théocratique comme du Japon belliciste zen ou sokka gakaï, de l’Inde, de l’Amérique ou de l’Afrique polythéistes ! Sans parler de ceux qui se veulent purs advaïtistes, non dualistes et dont les gurus défraient régulièrement la chronique par leurs frasques financières et/ou sexuelles… J’ai des adresses pour ceux qui seraient intéressés. Certes non, les Chrétiens ne sont pas les pires… mais ils étaient pourtant censés être les meilleurs…« le sel de la terre »…

Bref à quoi bon s’astreindre à suivre un enseignement, pratiquer une ascèse, des rituels, faire des prières et des offices censés nous faire acquérir l’Esprit Saint de Dieu au sein d’une assemblée (=dans une Eglise) à la tradition ininterrompue, qui possède toute la grâce, afin que remplis de cette grâce nous la répandions tout autour de nous sur la terre au point que les « autres » s’exclament « Voyez comme ils s’aiment !» et en arriver là, à si peu d’amour… ?

En même temps, me dira-t-on, les dissensions, les zizanies, les disputes, les divisions, et les schismes sans compter les hérésies, existent depuis le début ! Depuis le tout début ! Les trahisons des Apôtres, les tout proches, les fils, les premiers témoins, au moment le plus crucial – c’est le cas de le dire – c’est quoi ? Y a-t-il quelque chose là de nouveau ?

Mais où en suis-je moi-même ?
Je n’ai aucune leçon à donner et encore moins en ce commencement de Triode…Je reste irrémédiablement du côté du publicain et du larron.
Alors quoi Dieu ne m’a-t-Il pas donné dans une terre hétérodoxe une paroisse orthodoxe tout près de chez moi, où toute ma famille se rend avec joie ? Qu’ai-je à me préoccuper de ce qui se passe au loin ?
Dans la totale unité et interdépendance du Corps du Christ c’est ici et maintenant que nous travaillons pour l’Église ; comme l’Église est là où se célèbre la Divine Liturgie, notre propre vie spirituelle porte des fruits pour tous, dans notre corps-âme–esprit même, en tout notre être même. Les moines passent-ils leur temps à faire autre chose ?
Alors si rien ne va, quelque part, et encore plus dans la Terre qui a vu naître, vivre, enseigner, prier, soigner, guérir, nourrir, redonner la vie, souffrir, mourir, et ressusciter Celui qui est notre Vie éternelle, il n’y a qu’une chose à faire… : « cultiver notre jardin » (sic !) bon j’ai commencé de façon dramatique, il faut bien que je prenne un peu de distance en citant un grand saint de la tradition française (non ? ah ! bon !)
Bon je vais dire alors c’est en cultivant notre propre petit jardin que nous faisons prospérer celui du Paradis…Elle n’est pas bonne celle-là ? En tout cas j’en resterai là parce que sinon je commençais à flipper...