Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mardi 5 septembre 2017

JONATHAN JACKSON, le cinéma, la musique, l'art et l'Orthodoxie

L'artiste Jonathan Jackson, cinq fois primé aux Emmy Awards parle de la façon dont sa famille et ses amis ont reçu la nouvelle quand il s’est joint à l'Orthodoxie.


Jonathan Jackson:
"Devenir orthodoxe a été le résultat d’une maturation de quelques années... alors, quand ma famille et moi avons décidé :" Nous allons être baptisés, nous allons devenir orthodoxes ", cela a été difficile pour beaucoup de mes amis et ma famille qui n'étaient pas familiers avec l'Orthodoxie, ils ne savaient pas ce que c'était, ils voyaient cela de l'extérieur alors que nous l'expérimentions depuis l'intérieur ...

L'une des choses que j'aime à propos de l'Église est qu'elle enseigne que Dieu est Amour et qu'il respecte notre liberté, donc il n'y a pas de coercition ni de pression. C'est simplement une invitation. Donc, il y a eu beaucoup de paix avec les amis et la famille ...

La réaction dans mon lieu de travail vis-à-vis de l'Orthodoxie ... l'une des choses sur l'Église orthodoxe en Occident, est qu’elle est très discrète ... c’est donc l’occasion en quelque sorte, de réintroduire le Christ chez des personnes qui ont eu des expériences très différentes dans d'autres églises : églises protestantes, tradition catholique-romaine ... c'est une occasion pour les gens de retrouver le Christ dans une nouvelle perspective (pour eux, c'est une nouveauté alors que l'Orthodoxie est la foi des origines), pour voir que le Christ est à la fois la Grâce et la Vérité ... comme l'a dit Saint Porphyrios , "Il ne tient pas l'enfer dans sa main pour nous menacer ... Il est l'Amour" ...

La plupart des gens que je connais ont grandi dans une de ces traditions chrétiennes, protestante ou catholique-romaine. La plupart d'entre eux sont partis en disant que « l'Église n'est pas pour moi, je veux être une bonne personne mais je ne suis pas religieux». Et pourtant, la plupart d'entre eux ont un amour, une affection pour le Christ, alors quand ils sont réintroduits à la foi ancienne, la vraie foi, ils ont une vue de la bonté et de la miséricorde et de l'amour pour le Christ ...

La jeune génération n'a pas été en contact avec l'Église autant que la génération plus âgée ... alors elles viennent aussi bien avec avec un regard réceptif, et je sens que la vie monastique de l’Orthodoxie parle très clairement et avec force aux gens du monde, tellement il y a de bruit et tellement de confusion ... et quand ils perçoivent un moment de silence et de prière, cela peut être un moment de changement de vie ... "
trad. par M le m

Le mystère de l'Ardernier livre (ISBN 1936270323) de Jonathan Jackson

Dans son livre « Le mystère de l'art » Jonathan expose sa vision,  de l'art comme beauté, l' art comme Mystère et folie, l'art comme  obéissance, ou l' art comme acte de foi.

Jonathan Jackson a commencé sa carrière à Hollywood il y a plus de vingt ans avec la série Hôpital général. Ses prestations particulièrement émouvantes lui ont valu de gagner cinq fois la récompense des Emmy Awards. Jonathan a également joué dans de nombreux longs métrages, dont The Deep End of the Ocean, Tuck Everlasting et Insomnia. Son travail l'a amené à de nombreux endroits à travers le monde, parmi lesquels l'Irlande, l'Italie, la Roumanie et le Canada.

Jonathan est actuellement l'une des stars de la série d'ABC en primetime, Nashville, un film axé sur le fonctionnement interne de la scène musicale de Nashville. Jonathan joue Avery Barkley, un chanteur compositeur qui tente de faire son chemin dans Music City.

Parallèlement à sa carrière d'acteur, Jonathan est également le chanteur principal du groupe Enation et l'auteur de Book of Solace and Madness, publié en 2012. Jonathan réside à Nashville, Tennessee, où il aime passer du temps avec sa femme, Elisa et leurs trois enfants.

Dans son livre « Le mystère de l'art », nous montrant la façon dont il a personnellement vécu son entrée dans le mystère de la vie réelle. Art, en particulier celle du cinéma, a souvent sous-évalué la personne humaine. Jonathan, cependant, révèle d'autres dimensions de celui-ci, qui lui-même peut ne pas avoir pleinement réalisé, jusqu'à récemment.



Jonathan Jackson: The art of acting, the role of Orthodox Christianity and my new production

lundi 22 mai 2017

QUELLE "RÉSISTANCE CHRÉTIENNE" ?

INTRODUCTION
Il faut reconnaître que la question du Christianisme en France se pose largement, essentiellement, et malheureusement presque exclusivement, en termes catholiques.
On a beau désirer de toute son âme d’orthodoxe français, que non seulement Rome revienne dans le giron de l’unique Église du Christ mais au moins que les chrétiens français redeviennent orthodoxes comme ils l’ont été pendant plus d’un millénaire (!), le Catholicisme veut de façon non moins incontournable et durable que tous s’unissent au papisme romain en dehors duquel on ne trouverait pas le moindre salut et en outre occupe le devant de la scène pour longtemps…

Donc fâcheusement si l’on veut savoir quelle est la place de la foi, de la pratique, et des valeurs chrétiennes dans notre pays, il faut en passer par le filtre... catholique.
La situation de notre beau pays étant ce qu’elle est, économiquement, politiquement, culturellement, du point de vue moral comme du point de vue religieux, c’est-à-dire en chute libre, il pourrait sembler qu’il y a lieu de prendre acte que s’est constituée, dans ce pays, une résistance chrétienne, croissante semble-t-il, qui est essentiellement d’origine catholique et que l’on ne saurait y rester indifférent sous le prétexte qu’elle ne peut que demeurer hétérodoxe, voire hérétique, en fin de compte.
En conséquence il pourrait sembler que l’heure est suffisamment grave pour que l’on mette de côté l’ecclésiologie et la théologie pour l’instant et que l’on s’intéresse aux analyses, pertinentes, et aux actions qui le sont également, qui sont produites venant de ce qui reste de chrétien dans cette Douce France…

Et pourtant je n'en suis plus si sûr… Pourquoi ?

 Je vais me contenter de reproduire un article que j'ai rédigé il y a quelques temps déjà et qui ne me semble pas avoir perdu de pertinence aujourd'hui en tant qu'il montre assez à quel point la situation périlleuse dans lequel se trouve le "Christianisme" en France, n'en déplaise au traditionalistes catholiques (que j'estime pourtant davantage que les chrétiens modernes fussent-ils "philorthodoxes"), cette situation disais-je donc est le pur produit du Catholicisme le plus"traditionaliste" qui soit ( c'est à dire finalement issu de la Contre Réforme). Oui sans aucun doute. Le destin de l'image chrétienne est le symbole même de ce qu'est devenue l'église catholique.

Lisez plutôt ci dessous ce qu'il en est advenu d'une mauvaise (hétérodoxe) fonction de l'image dans la foi chrétienne et vous comprendrez que les plus belles fresques de Michel Ange sont malheureusement les prémices de l'abominable  mais prévisible Piss Christ. 

Si les catholiques traditionalistes - que j'estime - veulent bien y réfléchir, ils verront que les produits terribles  de l'apostasie contemporaine en "occident" ne sont pas étrangers à la romaine erreur passée (l'éloignement de la foi orthodoxe) et que tout ce contre quoi ils veulent, de toute leur bonne foi, lutter aujourd'hui (avec l'opinion erronée que la cause en est extérieure à leur communauté fût-elle traditionaliste) vient de l'intérieur même de l'église catholique romaine à laquelle ils veulent agréger le troupeau orthodoxe avec l'aide des œcuménistes qu'ils abhorrent d'ailleurs (en sont-ils conscients?).

L'on voudra bien pardonner la longueur de l'introduction et avoir la patience de lire la suite qui est donc l'article que j'avais paraître le 27 avril 2011 :




A propos de la photographie d’un crucifix en plastique dans de l’urine d’un artiste. En dernière analyse. On pourrait penser qu’il ne faut plus donner de publicité à cet évènement scandaleux et qu’il ne faut donc plus en dire un mot. Mais c'est désormais trop tard, et on peut avoir la conviction, au contraire, qu’il y a lieu d’approfondir la question pour comprendre d’un peu plus près ce qui s’est passé, une fois les émotions premières calmées et  le recadrage médiatique dominant prévisible effectué. Il faut sans doute revoir tous ces évènements action/réaction   sous un autre jour c.à.d. à la lumière des déclarations de l’artiste dont il faut prendre au sérieux  le refus d’être considéré comme blasphémateur.L’homme se définit en effet à la fois comme artiste et comme chrétien. Dans  l’article du Monde on peut lire:« Je n'ai rien d'un blasphémateur, et je n'ai aucune sympathie pour le blasphème", insiste Andres Serrano, qui revendique être "un artiste chrétien) […]
Et plus loin "J'aimerais travailler au Vatican, réaliser une grande œuvre religieuse à Rome, dans les églises de la cité pontificale", affirme encore Andres Serrano. "J'aimerais que le Saint-Siège comprenne que je suis un artiste profondément chrétien de mon temps", ajoute-t-il.». 
On ne peut taxer immédiatement l’urineur-photographe de lâcheté en le soupçonnant de craindre les menaces voire le bâton d’intégristes catholiques qui auraient fait la démonstration de force définitive qu’on ne peut s’attaquer impunément aux choses sacrées. Non c’est sans doute bien plus grave que ça. 
Il faut donc croire ses déclarations et en tirer les conclusions  qui s’imposent :

  1. Cet homme se considère et est reconnu officiellement par le marché et les médias de l’art comme artiste de son temps. Cela lui vaut donc, en toute logique, la chance de faire des expositions dans le monde et de bénéficier d’un mécénat public ou privé qui correspond à ce fait. 
Que l’on s’indigne sur ce qu’est devenu l’art depuis sa déconstruction systématique commencée à la fin du XIX° s. aboutissant à notre époque à l’éclatement des codes, des langages artistiques et des canons esthétiques, comme à la multiplication des discours justifiant toute production éphémère ou durable sur support traditionnel ou non (la théorie finissant même quelquefois par se substituer en toute logique à n’importe quelle production), à la fin de l’histoire, à la fin des normes collectives, l’individu avec son regard propre – étant  la nouvelle norme dans le domaine dit artistique plus qu’ailleurs encore etc. …Tout cela ne fera rien à l’affaire : l’art étant mort l’art est partout... et même si l'art n’est pas mort, et qu’il sent tout de même une drôle d’odeur, cet homme est bel et bien reconnu comme artiste.  

  1. Cet artiste – donc – se déclare par ailleurs « profondément chrétien » et il aimerait même « travailler au Vatican, réaliser une grande œuvre religieuse à Rome, dans les églises de la cité pontificale ». Il se définit donc comme catholique romain convaincu, prêt à marcher sur les traces des Michel Ange, Bernin etc. Et là encore il n’y a pas lieu de ne pas croire en sa sincérité.  
Ici, dans ce domaine comme dans les autres, le discours individuel prime. De même qu’il est désormais possible de se déclarer et d’être reconnu comme artiste par la démonstration publique de  n’importe quelle fantaisie  de son ego, il est possible d’être reconnu comme « chrétien » du moment qu’on se déclare tel. Chrétien signifiant bien entendu, à l’entendement universel, catholique évidemment…C’est donc en toute légitimité que Andres Serrano se déclare artiste chrétien contemporain, et selon lui certainement suffisamment connu et talentueux pour prendre la relève de tous ses prestigieux prédécesseurs à Rome.Qu’est-ce qui le caractérise ? Des préoccupations somme toute assez communes aux chrétiens d’occident contemporains à première vue : la revendication de la libre expression par rapport aux dogmes, la réhabilitation du corps etc.  
Quoi que l’on pense de la dégénérescence de l’art et de la religion, il y a une logique dans tout cela et la situation contemporaine n’est jamais, il faut bien le dire maintenant, que l’aboutissement grimaçant de prémisses fondant la théologie schismatique latine. 
Il faut maintenant comprendre que la place que le statut de l'image et que l’art ont prise depuis des siècles dans l’Eglise catholique romaine même dans ses plus belles et plus admirables expressions esthétiques était fondée sur des erreurs, que l’on ne peut que nommer hérésies en langage théologique.  Rappelons-le, ce n’est pas par exclusion de l’histoire de l'art ou refus d’un progrès culturel – douteux d’ailleurs – que s’est constituée et développée l’iconographie orthodoxe,  c’est tout simplement par fidélité aux fondements  de l’Eglise éternelle du Christ et par inspiration réelle du Saint Esprit de Dieu. Voilà qui est dit de façon peu œcuméniste et un peu brutale mais il va falloir enfin garder les yeux ouverts pour mesurer à quel point l’esprit du monde a envahi l’Eglise romaine et l’a contaminée. 
        Chers frères orthodoxes, décidément la charité non seulement doit accompagner l'expression de la vérité dans le dialogue œcuménique  mais elle doit se consacrer avant tout à l’expression de cette vérité. Veut-on d’une union avec un corps malade pour en perdre la santé à son tour jusqu’à une mort annoncée depuis longtemps comme déjà effective et inéluctable de toute façon ? Voilà pourquoi la critique est nécessaire et la polémique n’est pas vaine, voilà pourquoi les remises en question des consensus divers sont utiles ;  voilà pourquoi la mise en relief des absurdités et des erreurs de ce qui se passe de nos jours et la dénonciation des hérésies passées et toujours contemporaines sont utiles, nécessaires, indispensables et vitales. Même si  tout ce travail critique semble douloureux aux membres de l'Eglise soucieux d'un témoignage commun sans déchirements pour être crédible et témoigner au monde et même si toutes ces remises en question perturbent la belle harmonie des rencontres iréniques des hiérarques à haut et noble niveau, il en va non seulement de la santé mais de la vie même du Corps même du Christ.
Maxime Martinez dit le minime 




vendredi 15 mai 2015

Le mensonge et encore le mensonge sans fin, par l'Higoumène Nikon Vorobiev


"J'ai jadis été assez naïf pour vouloir étudier la psychologie dans le but de mieux comprendre l'âme humaine. Que de sottises ne fait-on pas dans sa jeunesse, quand on n'a personne pour vous guider ! je me suis retrouvé comme dans une forêt sans issue. Le prince de ce monde vous aveugle au point que l'on avance à tâtons et que l'on se heurte à un mur, puis à un autre…

La science est mensongère, si l'on prend ses données comme un absolu, car la science de demain annulera celle d'aujourd'hui. L'art, lui, est le plus souvent une falsification délibérée.

La politique a toujours été pleine de mensonge, de tromperie, de crime. Tout est ici à prendre en sens inverse et ce que l'on appellera vie n'est que vanité des vanités et tout est vanité, et surtout petitesse, vacuité, le mensonge et encore le mensonge sans fin. En un mot "l'époque du mensonge", le règne du prince de ce monde."

Higoumène Nikon Vorobiev
(in  Lettres Spirituelles
 - Coll. Grands Spirituels Orthodoxes  du XX° s.  l'Âge d'homme)

jeudi 17 avril 2014

Toute guerre entre Européens est une abominable guerre civile

Franz Marc mort à Verdun -  Le destin des animaux
« Et tout être est sa propre douleur enflammée ».
« La guerre est l'une des choses les plus diaboliques pour laquelle nous nous sommes sacrifiés ». (Franz Marc, lette à sa femme 1915) 
Marc s'était porté volontaire sur le front, mais l’horrible réalité de la guerre et la mort de son ami Macke, lui font rapidement changer d’opinion.
En 1915, Marc reçoit la croix de fer et il est promu lieutenant. En février 1916, le ministère allemand des Affaires intellectuelles et de l'Éducation décide de protéger les artistes émérites qui servent dans les forces armées et de les retirer du front.
Franz Marc était sur la liste, mais avant que les ordres de réaffectation lui parviennent, il a été frappé à la tête et tué sur le coup à 36 ans par un éclat d'obus, le matin même de l’ordre d’évacuation, alors qu'il faisait une reconnaissance à cheval lors de la bataille de Verdun.
Marc meurt le 4 mars 1916, près de Verdun-sur-Meuse, France.
Le lendemain matin on l’enterra dans le jardin du château de Gussainville.
Son corps sera rapatrié à Kochel en 1917, à la demande de sa femme.

Les nationaux-socialistes après leur prise de pouvoir ont alors condamné Marc en 1937, comme étant « un artiste dégénéré », et ils ont ordonné que quelques 130 de ses œuvres soient retirées des musés allemands.
Ce qui fut fait. (source)

Le frère aîné de Franz, Paul, était expert d'art byzantin, tous deux avaient fait un voyage en Grèce et étaient allés au Mont Athos.
"En fait, sans religion, l'art n'a ni grandeur ni pureté: plus l'art a été religieux, plus il a été artistique" (Franz Marc) 

mardi 26 juin 2012

À voir : Le Journal des arts orthodoxes. Magnifique projet !




Le Journal des arts orthodoxes est une revue en ligne fondée par Andrew Gould fondateur des Studios byzantins du Nouveau Monde qui rassemble plusieurs des meilleurs artistes liturgiques orthodoxes, iconographes, musiciens, théologiens des États-Unis, du Canada et du Royaume-Uni. Contributeurs : Christabel Anderson, Fr. Stéphane Bigham, John Michael Boyer, Andrew Gould, Aidan Hart, Hierodeacon Herman, Nicholas Kotar, Macrina Lewis, Mary Lowell, Vladimir Morosan, Scott Patrick O’Rourke, Jonathan Pageau, Fr. Rade Radan, Benedict Sheehan.



Un beau, très intéressant et réjouissant texte d'introduction de Jonathan Pageau au site du Journal des Arts Orthodoxes, qui nourrit l'espérance d'une nouvelle Renaissance :

La Renaissance des Arts


« Nous vous souhaitons la bienvenue au Journal des Arts orthodoxes. Nous espérons que cet espace sera un hommage à un savoir-faire et une mise en forme qui révèle le Royaume de Dieu autour de nous. Nous espérons que ce sera un catalyseur pour la redécouverte et l'épanouissement des meilleurs exemples orthodoxes de tous les arts. Mais avant de commencer, nous devons admettre que «l'art» est une notion changeante, qui mérite un peu d'attention au départ. L’art en est venu à invoquer toutes sortes d'images mentales et à un débat sans fin de ce qu'il est ou n'est pas. Par le fait, la vision Romantique de l'art prévaut encore dans la perception populaire. L'art est considéré comme une expression émotionnelle et individuelle. Nous identifions souvent l'artiste à cette personne instable qui crée à partir d’une passion chaotique, comme un Van Gogh. L'art a également acquis des proportions idolâtres en devenant « une fin en soi ». La personne la plus cultivée croira sans broncher que l'art doit être fait «pour l'amour des arts», comme si l'art était l'Infini ou le Bien lui-même. Nous voudrions parcourir brièvement la notion d'art, sa genèse et le développement et la façon dont il peut se rapporter à l'Eglise. Nous reviendrons sur son incarnation moderne à la fin de notre texte. 

 L'origine du mot «art» est le mot latin se rapportant à une forme de connaissance appliquée, une compétence, un métier. Il s’agit de fabrication. De la même manière, son équivalent grec tekhnè ou technè, ( τέχνη) a des racines semblables. Technè est une forme de connaissance de principes qui est orientée vers le faire. Dans le monde antique, l'art et l'artisanat (ou les techniques) n'étaient pas séparés de la façon dont ils le sont maintenant, mais plutôt la technè était une notion plus globale qui était attribuée à toute forme de connaissance appliquée. En tant que tel, elle a été souvent opposée à épistémè, qui est «pure» connaissance. À certains égards, elle était méprisée par les philosophes comme une forme inférieure d'imitation, une sorte de « matière morte ». 

 Tout comme pour les Grecs de l'Antiquité, il y a dans la tradition biblique une suspicion similaire à l’égard de l’art (voire même de la fabrication de l’image). On ne doit pas ignorer que les "artisanats" ont été inventés par les fils de Caïn - la construction de villes, la manipulation d'instruments de musique, la métallurgie et l'art en général. Ceci provient d’encore plus loin dans les traditions extra-bibliques, comme dans les traditions Enochiennes où les anges déchus sont dits enseigner aux hommes toutes sortes de métiers, en particulier la nécromancie et toute l'ornementation du corps. La Technè en tant que sorte de modification de la nature est ainsi assimilée à la perversion de la nature. Son développement est considéré comme une accélération de la chute et ainsi la technè tient la mort par la main. Dans la tradition Enochienne, on pourrait même dire que la technè a eu sa part dans le déclenchement du déluge!

 Il ne faut pas oublier également que la construction du Temple de Salomon est très étroitement liée à des notions venant de l’étranger, avec toutes les connotations négatives que cela peut avoir dans la Bible. Le grand artisan qui a construit les objets liturgiques dans le premier temple était à moitié hébreu, car son père était originaire de Tyr. Tous les matériaux et de nombreux ouvriers de la construction du Temple étaient envoyés par Hiram, roi de Tyr. Le texte montre abondamment que tout le travail pour le temple a été accompli par des étrangers esclaves en Israël. En outre, collée au milieu des descriptions de tous les objets que Salomon a faits pour lui-même, se trouve l'histoire de la reine de Saba, suivie par la lamentation à propos de la façon dont Salomon épousa des femmes étrangères. Dans le texte de 1 Rois, il y a une allusion très forte à ce que nous sommes censés comprendre, parce que cet homme, ce splendide artisan demi-israélite de Tyr est appelé un " grand artisan ". Le mot utilisé pour artisan est le même que celui utilisé pour décrire Tubal-Caïn, le descendant de Caïn qui a inventé la métallurgie (et qui selon la tradition a tué Caïn). C’est le seul autre endroit dans la Bible où ce mot apparaît de cette manière. Et ainsi il y a un mystère, le mystère de la mort elle-même. 

 Le mystère est grand en effet. Car qui est cet intrus, cet étranger qui construit le temple de Dieu? Colossiens 1, ce beau texte que nous allons revoir à plusieurs reprises pour trouver la source de la réalité sacramentelle de l'Église nous donne la réponse. C'est nous. Car Saint Paul nous dit que: «...[21] Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres, il vous a maintenant réconciliés par sa mort dans le corps de sa chair, [22] pour vous faire paraître devant lui saints, irrépréhensibles et sans reproche.» Pour le chrétien, la mort elle-même a été changée dans la réconciliation avec les étrangers et les ennemis, à la fois dans un sens spirituel et littéral. 

 Et qu'est alors le rôle de la technè? 

 Martin Heidegger commente sur Aristote et Platon : 
 « Qui construit une maison ou un bateau, qui façonne une coupe sacrificielle dévoile la chose à pro-duire suivant les perspectives des quatre modalités du "faire-venir". Ce dévoilement rassemble au préalable l'apparence extérieure et la matière du bateau ou de la maison, dans la perspective de la chose achevée et complètement vue, et il arrête à partir de là les modalités de la fabrication. Ainsi le point décisif, dans la tekhnè, ne réside aucunement dans l'action de faire et de manier, pas davantage dans l'utilisation de moyens, mais dans le dévoilement dont nous parlons. C'est comme dévoilement, non comme fabrication, que la tekhnè est une pro-duction. »[1] 

 Dans un sens similaire, les arts, comme nous les comprenons en tant qu’enracinés dans et comprenant fermement toutes les connotations négatives des anciens Grecs et des Hébreux, sont transformés par la mort du Christ ne sont plus des « modifications de la nature », ni l'infection par l'étranger » ni une «pâle imitation». Au lieu de cela les arts peuvent être un révélateur du Royaume, l’actualisation du sacré - l'exemple visible, audible et tactile de la façon dont la création peut devenir mystérique (sacramentelle). 

 Revenons maintenant à la notion d'art dans le sens moderne du terme, nous pouvons discerner dans la séparation radicale entre l'art et la technique quelque chose de semblable aux aspects néfastes de la technè observés par les anciens. D'une part les Beaux-Arts sont devenus le lieu de la volonté et des passions individuelles ainsi que celui d'un langage obscur détaché de toute utilisation. L'art contemporain est allé si loin dans cette direction, que même les utilisations les plus superficielles de l'art, comme sa qualité décorative ou son pourvoir de provoquer une expérience esthétique sont souvent mises de côté. Peut-être la seule chose qui reste à l'utilité des Beaux-Arts est sa capacité à créer du prestige. D'autre part, la technique est devenue, dans la direction quasiment opposée à l'art, pure utilité, sans aucun sens à révéler. La technique n’est concernée que par l'efficacité, la rapidité et sa fabrication marchande de masse. En effet, est-ce que l'inventeur qui crée une meilleure micro puce se demande ce dont il est le révélateur, est-ce qu’il se demande même si son invention sera utilisée pour faire un jeu vidéo de meilleure qualité ou un meilleur missile? Même ce qui pourrait se trouver quelque part entre les deux, quelque part en un juste milieu entre les excès des Beaux-Arts et le mercantilisme de la technique, ce que nous pourrions appeler «design» a également été complètement englouti à la fois par l’excès et le mercantilisme. En effet le design moderne n'est pas plus un art de révéler que ses homologues, mais il a pour seul projet de susciter le désir à travers le produit et la publicité.

Et c’est pourquoi nous devons nous arrêter, ceux d'entre nous qui prient. Entourés par ce tourbillon de passions désordonnées, nous devons nous demander: quel est donc l'art, la technè appropriée pour le Royaume de Dieu? Prenant toute la vie liturgique de l'Église comme notre domaine, et regardant la Vérité de l'incarnation de Dieu, nous devons nous poser chaque fois que nous sommes "rassemblons la matière" autour de nous, comment nous pouvons travailler à la gloire de Dieu et à notre propre participation à cette gloire.

C'est la voie que le Journal des Arts Orthodoxes se propose d'examiner, d’expliquer, et d'exposer, se réjouissant des meilleurs exemples de l'art liturgique orthodoxe. Nous allons voir rapidement que la forme, l'ornement et la matière ne peuvent être arbitraire, mais plutôt que tout a une portée symbolique et théologique dans la fabrication des choses saintes. » (Version française par Maxime le minime de The Recovery of the Arts June 4, 2012 By Jonathan Pageau) [1] Martin Heidegger, «La question de la technique»

samedi 2 juin 2012

Le Protaton et les 20 monastères du Mont Athos, gravures sur bois par Georges Moschos


Protaton de Karyes
L'œuvre de George Moschos  (1906-1990) fait de lui l'un des artistes graveurs grecs les plus importants , il a consacré 21 gravures sur bois  au Protaton de Karyes et aux 20 monastères du Mont Athos qui ont été réunies en un album  paru en 1982 à la National Gallery.  Un prix de l'Académie d'Athènes lui a été décerné en 1983  pour cette œuvre.

Saint Monastère de Philotheou

Saint Monastère de la Grande Laure

saint monastère de Vatopédi

Saint monastère d'Iviron

Saint monastère de Hilandar

Saint monastère de Dionysiou

Saint monastère de Koutloumousiou

Saint monastère du Pantocrator

Saint monastère de Xiropotamou

Saint monastère de Zographou

Saint monastère de Dohiariou

Saint monastère de Karakallou

Saint monastère de Simonos Petra

Saint monastère de Saint Paul

Saint monastère de Stavronikita

Saint monastère de Xenophontos

Saint monastère de Grigoriou

Saint monastère d'Esphigmenou

Saint monastère de St Pantaleimon

Saint monastère de Kostamonitou




Georges Moschos (1906-1990)

Né en 1906 à Alexandroupolis.Pendant les guerres des Balkans, la famille a fui à Volos, où son père est mort en 1918. Ils sont retournés en 1919 à Alexandroupolis, où il a terminé l'école primaire et poursuivie ses études à l'école secondaire de Thessalonique.

Georges s'est découvert une vocation artistique, lorsque il a eu accompli son service militaire, il s'est rendu à Athènes pour étudier à l'École des Beaux-Arts. Mais en raison de difficultés financières, il a décidé de s'inscrire à l'Académie de police de la ville de Corfou. Après l'obtention de son diplôme il a obtenu un poste de policier à Athènes, où il a été alors en mesure de satisfaire son grand désir de s'occuper d'art. Après avoir réussi avec succès les tests de  l'École des Beaux-Arts il y est entré en 1928  et de 1931 à 1935, il a étudié dans le laboratoire de peinture et de gravure de Parthenis Kefallinia. Plus tard, il est allé pour parfaire sa formation à Londres et à Paris. Puis il a entamé une carrière de professeur de dessin et de décoration à l'école de Papastratio , un collège de filles à l'est de Thessalonique. Dans le même temps il a commencé la peinture et la gravure. Il a organisé trois expositions en solo, parmi lesquelles celle de 1978 à Alexandroupolis. Il a participé avec son oeuvre à de nombreuses expositions collectives et événements organisés des groupes artistiques aussi bien en Grèce qu'à l'étranger. [...]

L'artiste a reçu de nombreux prix en Grèce comme à l'étranger et ses œuvres ornent de nombreuses galeries collections privées. Georges Moschos a offert de nombreux services à sa ville natale, et en particulier lors de la célébration du centenaire de sa création (1878-1978). C'est lui qui a conçu le symbole d'Alexandroupolis, une combinaison du phare et de la cathédrale de Saint-Nicolas. Pour cette contribution, il a remporté la médaille de la ville. Il est décédé en 1990.
(Version française par Maxime le minime d'après les sources 1 
et l'aimable autorisation de Θεόδωρος Ορδουμποζάνης)

dimanche 20 mai 2012

Nouvelle lubie catholique : la hada œcuméniste !

ou comment faire flèche de tout bois...
et entraîner les naïfs(?) Protestants et Orthodoxes (voir l'article "Les fruits corrompus de l'œcuménisme" traduit par Claude ) qui ne connaissent semble-t-il véritablement rien des traditions bouddhistes ni rien non plus de la misère endémique de l'Eglise romaine qui la pousse à utiliser tout ce qu'elle peut trouver à l'est et à l'ouest voire en extrême-orient dans l'espoir de faire croire non seulement qu'elle est ouverte, œcuméniste , mais moderne, que dis-je "branchée" ! Bande de pauvres ploucs orthodoxes attardés ! Suivez donc notre exemple voyons ! Soyez à la page !

En réalité tout le monde sait qu'il n'y a plus grand monde dans ces églises romaines et qu'en outre ce qui s'y passe est affligeant la plupart du temps...

Je ne sais pas pourquoi les pompes romaines jouissent encore d'un tel prestige! 

L'on confond sans doute la beauté incontestable mais purement artistique des œuvres, la richesse, la magnificence et le caractère grandiose des édifices et des arts religieux issus de la chrétienté latine de la fin du Moyen-Âge avec la véritable profondeur spirituelle dont ils ne font aucunement preuve. L'on ne s'est pas encore aperçu que le passage de l'icône traditionnelle à la peinture réaliste accompagné du développement de la perspective effectué par les peintres du Trecento, par les Cimabue, les Simone Martini et les autres a entraîné le développement de l'art au détriment du spirituel jusqu'à en arriver en toute logique à transformer les lieux de culte en salles de concert ou en galerie de peinture (sans s'attarder sur les résidences secondaires, restaurants, boîtes de nuit etc.) et suivant irrésistiblement l'histoire de l'art à aboutir à la mort de l'art. L'art est mort et l'Eglise catholique romaine si elle n'est pas à l'agonie, il faut reconnaître qu'elle sent une drôle d'odeur....

La coquille est splendide mais... elle est vide !

Alors voilà un petit texte pour les Chrétiens ignorants des coutumes bouddhistes de type tibétain et qui pourraient stupidement croire que l'offrande d'une écharpe blanche passée autour du cou de celui à qui on l'offre serait de l'ordre de l'inspiration du Saint Esprit qui élirait de façon privilégiée sa demeure dans le clergé latin...


"Comment offrir la hada, un cadeau si précieux ? En général, quand on offre une hada, on la porte avec ses deux mains à hauteur d’épaules, puis tend les mains en avant en se courbant. Ainsi la hada arrive au niveau de la tête. La personne qui reçoit l’offrande doit pour ce faire la recueillir respectueusement des deux mains. La hada présente en somme les bonne intentions, la purté, la sincérité, le respect. Si on le précise, elle peut avoir des significations différentes selon les circonstances. A l’occasion d’une fête, on se la souhaite bonne en s’offrant une hada ; lors d’un mariage, on offre la hada aux mariés en espérant qu’ils restent unis et heureux jusqu’à la fin de leur vie ; et l’on peut également souhaiter la bienvenue à ses invités en leur présentant une hada. Au Tibet, on met même une petite étoffe de hada dans l’enveloppe avant de l’envoyer afin d’exprimer ses salutations. Une autre habitude intéressante est que les tibétains emportent une ou deux hadas avant de sortir, comme ça, s’ils tombent sur un ami ou un parent, ils peuvent la leur offrir. Mais on offre aussi des hadas dans des circonstances difficiles : par exemple, il est d’usage de passer une hada autour du cou d’une personne qui vient de décéder. On raconte qu’un jour, un serviteur, se trouvant démuni après la mort subite de son maître, un homme fortuné, ne trouva rien d’autre à faire que d’enrouler autour du cou du cadavre le licou de laine de sa vache. Plus tard cela devint une tradition. La tradition veut également que l’on mette une hada autour du cou d’un lama qui vient de partir pour l’autre monde. Par ce geste, on lui souhaite une prompte renaissance, ainsi qu’une réincarnation indubitablement reconnue."

mercredi 27 avril 2011

FONCTION et PLACE de L’ART DANS L’EGLISE

A propos de la photographie d’un crucifix en plastique dans de l’urine d’un artiste. En dernière analyse. 
On pourrait penser qu’il ne faut plus donner de publicité à cet évènement scandaleux et qu’il ne faut donc plus en dire un mot. Mais c'est désormais trop tard, et on peut avoir la conviction, au contraire, qu’il y a lieu d’approfondir la question pour comprendre d’un peu plus près ce qui s’est passé, une fois les émotions premières calmées et  le recadrage médiatique dominant prévisible effectué. 
Il faut sans doute revoir tous ces évènements action/réaction   sous un autre jour c.à.d. à la lumière des déclarations de l’artiste dont il faut prendre au sérieux  le refus d’être considéré comme blasphémateur.
L’homme se définit en effet à la fois comme artiste et comme chrétien.
« Je n'ai rien d'un blasphémateur, et je n'ai aucune sympathie pour le blasphème", insiste Andres Serrano, qui revendique être "un artiste chrétien) […]
Et plus loin "J'aimerais travailler au Vatican, réaliser une grande œuvre religieuse à Rome, dans les églises de la cité pontificale", affirme encore Andres Serrano. "J'aimerais que le Saint-Siège comprenne que je suis un artiste profondément chrétien de mon temps", ajoute-t-il.». 

On ne peut taxer immédiatement l’urineur-photographe de lâcheté en le soupçonnant de craindre les menaces voire le bâton d’intégristes catholiques qui auraient fait la démonstration de force définitive qu’on ne peut s’attaquer impunément aux choses sacrées. Non c’est sans doute bien plus grave que ça. 

Il faut donc croire ses déclarations et en tirer les conclusions  qui s’imposent :

  1. Cet homme se considère et est reconnu officiellement par le marché et les médias de l’art comme artiste de son temps. Cela lui vaut donc, en toute logique, la chance de faire des expositions dans le monde et de bénéficier d’un mécénat public ou privé qui correspond à ce fait.
Que l’on s’indigne sur ce qu’est devenu l’art depuis sa déconstruction systématique commencée à la fin du XIX° s. aboutissant à notre époque à l’éclatement des codes, des langages artistiques et des canons esthétiques, comme à la multiplication des discours justifiant toute production éphémère ou durable sur support traditionnel ou non (la théorie finissant même quelquefois par se substituer en toute logique à n’importe quelle production), à la fin de l’histoire, à la fin des normes collectives, l’individu avec son regard propre – étant  la nouvelle norme dans le domaine dit artistique plus qu’ailleurs encore etc. …
Tout cela ne fera rien à l’affaire : l’art étant mort l’art est partout... et même si l'art n’est pas mort, et qu’il sent tout de même une drôle d’odeur, cet homme est bel et bien reconnu comme artiste.  

  1. Cet artiste – donc – se déclare par ailleurs « profondément chrétien » et il aimerait même « travailler au Vatican, réaliser une grande œuvre religieuse à Rome, dans les églises de la cité pontificale ». Il se définit donc comme catholique romain convaincu, prêt à marcher sur les traces des Michel Ange, Bernin etc. Et là encore il n’y a pas lieu de ne pas croire en sa sincérité.  
Ici, dans ce domaine comme dans les autres, le discours individuel prime. De même qu’il est désormais possible de se déclarer et d’être reconnu comme artiste par la démonstration publique de  n’importe quelle fantaisie  de son ego, il est possible d’être reconnu comme « chrétien » du moment qu’on se déclare tel. Chrétien signifiant bien entendu, à l’entendement universel, catholique évidemment…
C’est donc en toute légitimité que Andres Serrano se déclare artiste chrétien contemporain, et selon lui certainement suffisamment connu et talentueux pour prendre la relève de tous ses prestigieux prédécesseurs à Rome.
Qu’est-ce qui le caractérise ? Des préoccupations somme toute assez communes aux chrétiens d’occident contemporains à première vue : la revendication de la libre expression par rapport aux dogmes, la réhabilitation du corps etc.  

Quoi que l’on pense de la dégénérescence de l’art et de la religion, il y a une logique dans tout cela et la situation contemporaine n’est jamais, il faut bien le dire maintenant, que l’aboutissement grimaçant de prémisses fondant la théologie schismatique latine.

Il faut maintenant comprendre que la place que le statut de l'image et que l’art ont prise depuis des siècles dans l’Eglise catholique romaine même dans ses plus belles et plus admirables expressions esthétiques était fondée sur des erreurs, que l’on ne peut que nommer hérésies en langage théologique.  Rappelons-le, ce n’est pas par exclusion de l’histoire de l'art ou refus d’un progrès culturel – douteux d’ailleurs – que s’est constituée et développée l’iconographie orthodoxe,  c’est tout simplement par fidélité aux fondements  de l’Eglise éternelle du Christ et par inspiration réelle du Saint Esprit de Dieu. Voilà qui est dit de façon peu œcuméniste et un peu brutale mais il va falloir enfin garder les yeux ouverts pour mesurer à quel point l’esprit du monde a envahi l’Eglise romaine et l’a contaminée. 

        Chers frères orthodoxes, décidément la charité non seulement doit accompagner l'expression de la vérité dans le dialogue œcuménique  mais elle doit se consacrer avant tout à l’expression de cette vérité.
 Veut-on d’une union avec un corps malade pour en perdre la santé à son tour jusqu’à une mort annoncée depuis longtemps comme déjà effective et inéluctable de toute façon ?
 Voilà pourquoi la critique est nécessaire et la polémique n’est pas vaine, voilà pourquoi les remises en question des consensus divers sont utiles ;  voilà pourquoi la mise en relief des absurdités et des erreurs de ce qui se passe de nos jours et la dénonciation des hérésies passées et toujours contemporaines sont utiles, nécessaires, indispensables et vitales. Même si  tout ce travail critique semble douloureux aux membres de l'Eglise soucieux d'un témoignage commun sans déchirements pour être crédible et témoigner au monde et même si toutes ces remises en question perturbent la belle harmonie des rencontres iréniques des hiérarques à haut et noble niveau, il en va non seulement de la santé mais de la vie même du Corps même du Christ.

jeudi 9 septembre 2010

La morale, l'art, la foi chrétienne par CHRISTOS YANNARAS


"Pour que l'existence puisse enjamber la vie, passer le seuil de la mort et marcher ailleurs, au-delà de l'être périssable, les possibilités de notre nature ne suffisent pas. L'éthique a beau exercer comme il faut la volonté, nos vertus ont beau se tenir sur la brèche, il n'est pas possible que la nature surmonte la condition mortelle. Sur l'échelle de l'« élévation » morale nous mesurons l'illusion du dépassement naturel. Mais sur chaque degré, en bas le vide de la mort est une inexorable béance.
L'éros: oui, c'est lui qui change l'existence en relation. Il est une autre perception de la vie. Déjà dans l'antichambre de l'éros, dans l'art, quelque chose répand comme les prémices d'une certitude. Poètes, musiciens, peintres, rendus à la terre depuis des années ou des siècles - ossements secs et nus -: et pourtant leur parole perdure. Elle dure dans l'immédiateté personnelle de la relation. Autant tu t'abandonnes à la relation, autant brille en toi l'altérité personnelle de leur parole, de leur« âme ». Autant tu te livres à l'éros, autant s'allume également l'espérance nostalgique d'une immortalité de ta propre « âme ».
La «foi chrétienne transforme lumineusement l'espérance nostalgique en degrés d'attente amoureuse. L'éros: oui, il change l'existence en vie dégagée de toute contrainte, parce que Dieu lui-même est comme l'accomplissement d'une union amoureuse dans la Trinité : « Dieu est amour ». Il a pris l'individualité mortelle - le Christ Jésus - et il a transformé la mort en obéissance (par sa relation avec le Père), il en a fait une communion à la vie immortelle. La condition mortelle est demeurée une maladie de la nature, et l'immortalité une possibilité offerte dans la relation. Le moi secret, ou notre « âme », notre personne véritable, émerge de la mort en toute liberté, quand nous reconnaissons dans le lieu de l'Autre l'appel personnel qui nous fonde comme sujets: la personne du Père qui aime."
CHRISTOS YANNARAS
Variations sur le Cantique des Cantiques
Essai sur l'éros
Traduit du grec par Jacques Touraille
ed.DDB

jeudi 25 septembre 2008

L'art Moderne ou la Sophia Désaffectée par Paul Evdokimov [texte 6]

Voici encore, à propos de l'icône, deux extraits du texte que l'on peut lire en entier sur le site Myriobiblos
L'art Moderne ou la Sophia Désaffectée
de Paul Evdokimov


"Les iconoclastes croyaient très correctement aux symboles, mais à cause de leur conception «portraitiste» de l'art (imitation, copie), ils refusaient à l'icône le caractère symbolique et par conséquent ne croyaient pas à la présence du Modèle dans l'image. Ils n'arrivaient pas à saisir qu'à côté de la représentation visible d'une réalité visible (copie, portrait), il existe un tout autre art οù l'image présente le «visible de l'invisible» et ainsi se révèle symbole authentique. Ils auraient accepté plus volontiers l'art abstrait dans sa figuration géométrique, par exemple la croix ne portant pas le crucifié. Or, la ressemblance iconique s'oppose radicalement à tout ce qui est portrait et ne se rapporte qu'à l'hypostase (la personne) et à son corps céleste. C'est pourquoi l'icône d'un vivant est impossible et toute recherche d'une ressemblance charnelle, terrestre, est exclue. Dans l'iconosophie, l'hypostase «enhypostasie», s'approprie, nοn pas une substance cosmique (planche de bois, couleur) mais la ressemblance comme telle, la forme idéale, la fιgure céleste de l'hypostase assumant le corps transfiguré que représente l'icône. [...]

Dans sa valeur propre de symbole, l'icône dépasse l'art, mais l'explique aussi. Nous pouvons admirer sans réserve les œuvres des grands Maîtres de tous les siècles et en faire le sommet de l'Art. L'Icone se tiendra un peu à part, comme la Bible se placera au-dessus de la littérature et de la poésie universelles. Sauf quelques exceptions, l'art tout court sera toujours formellement plus parfait que l'art des iconographes car ce dernier, justement, ne cherche pas cette perfection. Son excés même nuirait à l'icône, risquerait de décentrer le regard intérieur de la révélation du Mystère, comme une poésie excessive et recherchée nuirait à la puissance de la parole biblique. La beauté d'une icône est dans un équilibre hiérarchique d'une extrême exigence. Au-dessous d'une certaine limite et immédiatement, ce n'est plus qu'un simple dessin; au-dessus et suivant le génie contemplatif de l'iconographe, l'icône elle-même impose et rayonne la stricte beauté conforme à son sujet."

mercredi 24 septembre 2008

Œcuménisme et dégénérescence de l'iconographie orthodoxe de LEONID OUSPENSKY [texte 5]


"La confusion entre l'Église et la religion n'est pas un phénomène nouveau. Aux XVIII et XIXème siècles une confusion analogue eut pour résultat la diffusion dans le monde orthodoxe, ou plutôt l'envahissement de celui-ci par l'art occidental. C'était un «œcuménisme» dans l'art. La même image fut prédominante durant cette période tant dans le catholicisme romain que dans l'orthodoxie. Cet œcuménisme relégua au second plan l'image de l'Église, son art à elle, la remplaçant par un art qui reflétait une certaine notion du christianisme, un art religieux en général, c'est-à-dire exprimant la religion d'une culture dite chrétienne dans une multitude d'interprétations individuelles. Or, lorsque l'orthodoxie se manifesta à l'échelle mondiale, il s'avéra que ce n'est pas cet art religieux emprunté, mais uniquement son art à elle, l'icône, qui constituait son témoignage, sa manifestation. L'art religieux de type occidental et dont la Renaissance avait été le sommet (art qui, en Occident lui-même, a depuis fait naufrage), transplanté sur le sol orthodoxe, se révéla incompatible avec l 'Église, avec sa doctrine et sa Tradition patristique. Autrement dit, cette tentative d' « œcuménisme dans l'art» a manifesté avec évidence son inconsistance et son ambiguïté: la confusion de la religion et de l 'Église a été un élément destructeur. […]

Après l'iconoclasme les circonstances historiques et surtout les innovations doctrinales dans la confession du Saint Esprit inconnues du Septième Concile et étrangères à la doctrine orthodoxe de l'image ont fourni un terrain propice au développement de l'attitude des catholiques romains envers l'icône et l'art sacré en général. Les confessions occidentales virent apparaître une doctrine qui n'exprime pas les présupposés dogmatiques décisifs pour la définition du Septième Concile œcuménique concernant l'image. Cette doctrine a été la cause de ce qu'en Occident la représentation de Dieu devient une question « secondaire», « ne touchant aucun article fondamental de la foi», « de pure discipline» (F. D. Boespflug, Dieu dans l'Art, Paris 1984, p. 312-313.). Les voies que le Septième Concile avait tracées à l'art sacré, sa théologie, demeurent étrangères à l'Occident. Celui-ci adopte des principes autres, une différente conception de l'art, une autre attitude envers son contenu et son rôle. Les livres Carolins marquent le point de départ d'un chemin qui petit à petit éloignera l'art de la Tradition, puis l'en détachera complètement. Le Septième Concile œcuménique continue à être reconnu par le catholicisme romain et, de même que le Sixième, est parfois mentionné. Mais leur doctrine est ou bien faussée, ou simplement ignorée. […]

Dans le corps de l'Église les sacrements, la confession de la vraie foi et l'ordre canonique sont indissolublement liés ensemble. Là où la confession de la foi est faussée, l'ordre canonique, lui aussi, est faussé; faussées sont également la notion de l'image sacrée et cette image elle-même. Or c'est dans l'image que se manifestent de la façon la plus convaincante, parce qu'évidente pour les yeux, non seulement la vérité, mais aussi toute altération de celle-ci. Les paroles peuvent être les mêmes; mais l'image dénonce de la façon la plus flagrante toute violation de la Tradition patristique, toute trahison envers elle. C'est dans l'image précisément que se manifeste avec le plus d'évidence la divergence entre la doctrine et la vie spirituelle de l'orthodoxie, d'une part, et celles des confessions occidentales, de l'autre."

in "Vers l'Unité ?" de Léonide Ouspensky paru aux éditions ymca-press en 1987

dimanche 7 septembre 2008

L'icône orthodoxe selon Virgil GHEORGHIU [ texte 1]


Voici un très beau premier texte sur l'icône

de l'écrivain roumain VIRGIL GHEORGHIU

extrait de son livre
" De la Vingt-cinquième heure à l'heure éternelle"(Plon,1965).


Dans nos sociétés quand un artiste a été soupçonné de ne pas avoir été à un moment de sa vie "politiquement correct" on l'oublie, on fait comme si l'on n'avait pas reconnu son talent, son génie à une époque où l'on ne savait pas...

Il n'empêche que V.GHEORGHIU est un grand écrivain et que ces livres sont des témoignages irremplaçables.



"Une photographie, qui est une image terrestre, même si c'est la photographie d'un saint, ne peut jamais servir d'icône. Les canons de l'iconographie orthodoxe l'interdisent catégoriquement. Si un jour on découvre la photographie d'un saint, elle ne pourra pas être mise à la place de l'icône de ce 'saint vénéré. Car une photographie est l'image exclusivement terrestre de l'homme. L'icône, au contraire, est l'image pure et intégrale de l'homme, avec toutes ses dimensions terrestres et célestes.

Dans une icône, l'image humaine est dépouillée de toute la matière lourde et périssable qu'elle contient dans la vie naturelle. Et c'est justice, qu'elle soit ainsi dépouillée et réduite à ses lignes originales; car les saints que l'icône représente sont des hommes qui, malgré leur corps de chair, ont vécu comme les anges, lesquels sont dépourvus de matière. Dans l'icône, donc, le visage et le corps humain sont débarrassés, allégés, purifiés, nettoyés de toute argile, de toute poussière et de tous matériaux terrestres, lourds et éphémères. Dans l'icône, la figure humaine est rendue pure et conforme au prototype de l'homme. Pendant sa vie terrestre, le saint ne peut pas être tel que le représente l'icône. De même, dans la nature, il n'existe pas d'eau pure. Toute eau même la plus pure, est mélangée à des sels à des gaz et d'autres matériaux qui sont étrangers à la nature de l'eau. L'eau chimiquement pure, composée d'hydrogène et d'oxygène, comme dans la formule, n'est possible que théoriquement. Même si cette eau véritable existait dans la nature elle ne pourrait pas être bue: l'eau chimiquement pure, l'eau véritable, n'est pas potable.

Il en est de même chose de l'image humaine.

Dans la vie terrestre, cette image humaine, comme l'eau potable est impure. Elle est alourdie. Elle est mélangée. Elle contient toutes sortes d'impuretés, qui se sont ajoutées ultérieurement à la nature originelle et n'ont aucun rapport avec elle.

Dans l'icône orthodoxe, l'image humaine est peinte comme elle était à l'origine, comme elle était à la création du monde. Toute icône représente l'archétypon, le prototype de l'homme. Dans l'icône, le corps humain est libéré des lois de la matière. du temps et de l'espace. L'image humaine réduite ainsi à ses formes et propriétés initiales, originales, est éternelle et semblable à Dieu qui a servi de modèle.

Une icône ne représente donc pas une réalité du monde d'ici-bas de la terre. Toute icône est ainsi, comme une fenêtre qui s'ouvre vers le ciel; et l'image que nous y voyons peinte est une réalité d'en haut. La personne humaine, la figure du saint ou de la sainte, peinte sur l'icône, sont bien celles qui ont vécu sur la terre, et nous les reconnaissons facilement, mais nous ne les reconnaissons pas selon la chair.[ 2Corinthiens 5,16 : « Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair; et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière ».] Car à présent elles sont des créatures célestes, et personne ne peut être reconnu dans le Ciel selon la chair. Le peintre d'icônes, le zographos, a une tâche extrêmement difficile. Car il est impossible de peindre avec des mains de chair, avec des matériaux périssables – comme l'huile, l'encre et les couleurs – des réalités qui n'existent que dans le ciel et qui sont éternelles. Pour arriver à une image le plus proche possible du modèle divin et céleste, le peintre d'icônes n’a qu'un moyen : utiliser des symboles. Cela veut dire, rendre présente une réalité supérieure, par un moyen indirect, car cette réalité ne peut pas être saisie directement.

Il y a une seule icône parfaite dans l'Eglise, mais elle est achiroropoïete, cela veut dire « non faite par la main de l'homme ». C'est le visage du Christ, imprimé miraculeusement et sans intervention de la main humaine, connu sous le nom de « La Sainte Face ».

En dehors de l'icône achéropoïete, les autres icônes reproduisent, avec les matériaux d'ici-bas, au moyen des symboles, les divines réalités du ciel.

De toutes les icônes, la plus belle, à mes yeux, est le visage de mon père, tel qu'il s'est imprimé dans ma mémoire, la première fois que j'ai ouvert les yeux sur le monde, dans mon berceau. Elle était tout à fait conforme aux canons et aux règles sévères de l'iconographie byzantine, comme je m'en suis rendu compte plus tard. Le fait que la première fois que j'ai ouvert les yeux, j'ai vu devant moi une si belle icône, a déterminé rigoureusement la ligne de ma vie.

Sous un certain aspect, l'icône est pareille aux affiches des bureaux de tourisme, qui nous montrent une image splendide du pays dans lequel nous sommes invités à nous rendre. Toute affiche touristique est ainsi une vraie carte d'invitation au voyage dans un pays merveilleux. L'icône, elle aussi est une carte d'invitation au voyage dans l'Au-delà ; dans le Ciel. L'icône, comme les affiches de tourisme, nous montre une image : celle des réalités célestes. En ouvrant les yeux sur une icône, j'ai reçu en même temps une invitation au Ciel. A cause, peut-être, de cette invitation, la préoccupation unique de ma vie a été le voyage au ciel. Me sachant invité ailleurs, j'ai accepté sans aucun plaisir particulier les places que l'on m'a offertes ici-bas, sur la terre. Je les savais médiocres et provisoires. Je savais que « mon siège est au ciel et que la terre n'est que l'escabeau des pieds»

Quand on a connu un fragment de la réalité céleste, même si cette réalité est un tout petit fragment, à peine entrevu à travers la fenêtre d'une icône, on trouve à juste raison que la terre est petite, médiocre et mesquine. On se rend compte que la terre ne mérite d'être utilisée que comme escabeau sous les pieds, pour monter là-haut. Ce que j'ai décidé de faire."